C’est l’État qui décide quelle est la monnaie utilisable (devise nationale) sur un territoire qu’il gère et organise,
– pour éviter la profusion de différentes monnaies,
– c’est dans la monnaie qu’il choisit (devise nationale) que les taxes et impôts lui seront payés
L’État peut décider que la seule monnaie utilisable sur son Territoire est celle qu’il émets (monnaie pleine). La seule monnaie qui ait cours est celle garantie par la Banque Centrale
– exit l’émission monétaire des banques commerciales ; leurs rôles sont d’une part de tenir la comptabilité des déposants, d’autre part de mettre en relation épargnants et emprunteurs sur les durées de prêts et taux d’intérêts décidés d’un commun accord entre épargnants et emprunteurs (contrat)
– à ce titre, l’État connaît exactement la quantité de monnaie en circulation
Dans un système chartaliste (MMT : Théorie de la Monnaie Moderne) il faut bien comprendre que l’État n’a nul besoin des taxes et impôts payés par les contribuables pour assurer le fonctionnement de l’administration, les investissements collectifs et la répartition. Les recettes fiscales ne sont autre chose qu’une simple régulation de la masse monétaire en circulation. Ce sont aussi les dépenses du gouvernement qui fournissent l’offre de ce qui est nécessaire pour payer les impôts.
Dans ce système chartaliste l’augmentation périodique de la masse monétaire est proposée par le Gouvernement, décidée par le Parlement, mis en place par la Banque Centrale qui alimente le Compte du Trésor avec la nouvelle monnaie qu’elle a créée. Les dépenses de l’État redistribuent cette monnaie en cascade et les taxes vont revenir à l’État au terme d’un certain nombre de cycles. (lire « 278 – vos dépenses sont mes revenus »).
Il n’y a plus de déficit, plus de recours à l’emprunt sur les marchés pour la devise nationale, donc plus d’intérêts à verser (en gros, nous aurions pu économiser 1500 milliards d’emprunts sur un total de dette de 2000 milliards depuis 1974)
L’État devient employeur en dernier ressort (EDR) : le chômage est réduit à son minimum incompressible
Car, si une collectivité a:
1 – un besoin (collectivement souhaitable),
2 – la volonté de le satisfaire,
3 – les moyens techniques et énergétiques,
4 – un excès de main d’œuvre et le savoir-faire,
… l’impossibilité souvent alléguée du manque de financement pour ne pas satisfaire ce besoin est une fausse excuse
Le Centre pour le plein emploi et la stabilité des prix a présenté une proposition de type EDR, qui comporte six ingrédients clés (cité dans MMT-France):
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Le programme offre un travail à toute personne qui est prête, disposée et capable de travailler sans distinction de race, de sexe, d’éducation, d’expérience de travail ou de statut d’immigrant, et quelle que soit la performance de l’économie. La simple énumération de ces conditions montre clairement pourquoi les entreprises privées ne peuvent offrir une demande de main-d’œuvre infiniment élastique. Le gouvernement doit jouer un rôle. Au minimum, le gouvernement national doit fournir les salaires et les avantages du programme, bien que cela ne signifie pas en réalité que le programme EDR doit être géré par le gouvernement.
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L’EDR embauche par le bas. C’est un filet de sécurité de l’emploi. Il ne devrait pas rivaliser avec le secteur privé ou même avec des emplois autres que ceux de l’EDR dans le secteur public. Ce n’est pas un programme qui fonctionne en «amorçant la pompe», c’est-à-dire en augmentant la demande globale. Essayer d’atteindre le plein emploi simplement en amorçant la pompe avec, par exemple, les dépenses militaires pourraient générer de l’inflation. C’est parce que le keynésianisme militaire embauche par le haut. Mais par définition, l’EDR embauche par le bas; c’est une politique de stock-tampon, – et comme tout programme de ce type, elle doit stabiliser le prix du stock-tampon – dans ce cas, les salaires à la base.
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L’objectif est le plein emploi, mais avec des marchés du travail en perte de vitesse. Ceci est pratiquement garanti si l’EDR embauche par le bas. Avec l’EDR, les marchés du travail sont lâches, car il existe toujours un bassin de main-d’œuvre pouvant être embauché à partir de l’EDR et dans des entreprises privées. À l’heure actuelle, la libéralisation des marchés du travail ne peut se faire qu’en gardant les gens en dehors du travail – l’ancienne approche de l’armée de réserve des chômeurs.
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Le programme de compensation de l’EDR devrait fournir un niveau de vie décent, même s’il contribue au maintien de la stabilité des salaires et des prix. Nous avons suggéré que le salaire commence à être fixé à 6,25 dollars l’heure aux États-Unis. Un ensemble d’avantages pourrait inclure les soins de santé, la garde d’enfants, les congés de maladie, les vacances et les contributions à la sécurité sociale, de sorte que les années passées dans le système de l’EDR compteraient pour la retraite.
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L’expérience de l’EDR prépare les travailleurs au travail post-EDR, que ce soit dans le secteur privé ou dans le secteur public. Ainsi, les travailleurs de l’EDR devraient acquérir des habitudes de travail et des compétences utiles. La formation et le recyclage devraient constituer un élément important de chaque travail de l’EDR.
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Enfin, les travailleurs de l’EDR sont engagés dans des activités utiles. Pour les États-Unis, nous avons proposé qu’ils se concentrent sur la fourniture de services publics, mais un pays comme l’Argentine pourrait avoir un besoin beaucoup plus grand d’infrastructures publiques; pour les routes, les services publics, les services de santé, l’éducation. Les travailleurs de l’EDR devraient faire quelque chose d’utile, mais ils ne devraient pas faire les choses qui sont déjà faites et surtout ne doivent pas concurrencer le secteur privé. Ce sont les caractéristiques de base d’un programme de l’EDR.
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Le salaire offert aux employés du secteur public EDR ne fait pas concurrence aux salaires du secteur privé. Ainsi, lorsque la demande de main-d’œuvre augmente dans le secteur privé, les travailleurs seront embauchés par ce secteur privé. Inversement, si le secteur privé licencie, les travailleurs trouvent un emploi dans le secteur public. Ainsi, le programme exerce la pression compensatoire sur les prix en assurant la stabilité des salaires dans le secteur public et un puissant mécanisme anticyclique.
Moins il y a d’état et plus l’économie se porte bien !
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On peut certainement discuter des détails de cette proposition, mais je suis assez en accord avec. La MONNAIE, hier, aujourd’hui et demain.
Du diktat des banquiers à une civilisation adulte
avec une préface de Serge Latouche
Sera en vente dans toutes les librairies à partir du 31 octobre 2019
Je serai disponible pour présenter le livre et le Mouvement Monnaie Juste (MMJ) partout en France à partir d’octobre.
Le livre au format numérique, 3 €, comporte 81 chapitres et 14 annexes (1000 000 de signes, 580 liens URL et 68 images et graphiques). Vous pouvez le lire depuis la page de présentation du livre sur Amazon ( amazon.fr/dp/B07NKRKVCF ) jusqu’au chapitre 11 inclus (cliquez sur la couverture). Les liens du livre sont, évidemment, accessible depuis la version numérique et cliquable également depuis cette page : fraternitecitoyenne.com/liens-du-livre.
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pour mémoire :
Il n’y a jamais eu, il n’y a pas et il n’y aura jamais monnaie qui vaille
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