376 – Finance fonctionnelle et monnaie pleine

Pour ma part, je me sens très proche du néochartalisme, mais je considère que jamais, avec un système de création monétaire d’utilisation horizontale de monnaie de crédit bancaire, les Etats pourront régler finement la masse monétaire en circulation. C’est la raison pour laquelle je pense que le néochartalisme ne fonctionnerait pas sans un passage simultané à la monnaie pleine .

Mais d’abord quelques informations:

La Théorie Monétaire Moderne, autre nom du néochartalisme, considère :

  1. d’une part les transaction verticales ainsi appelées toutes les transactions impliquant l’État et éventuellement la Banque Centrale. Peu importe ici que l’autre partie soit nationale ou étrangère, ce qui compte c’est que l’un soit émetteur de la monnaie souveraine, alors que l’autre n’est qu’utilisateur de cette monnaie. De manière inhérente à la construction comptable, la dépense nette de l’État ajoute son montant à la trésorerie de l’utilisateur de la monnaie, et la recette nette de l’État ôte son montant à la trésorerie de l’utilisateur de la monnaie ; on dit que le déficit public est enregistré comme actif net supplémentaire pour les autres secteurs, et qu’à l’inverse, le surplus budgétaire de l’État est enregistré comme diminution des actifs nets des autres secteurs.
    En effet l’équation comptable est que l’épargne privée nette est égale à la somme du déficit public et de la balance courante, donc que le secteur privé ne peut épargner que si un État s’autorise un déficit ou si l’étranger est lui-même en déficit
  2. d’autre part les transactions horizontales entre utilisateurs de la monnaie,. De manière inhérente à la construction comptable, les crédits accordés entre utilisateurs de la monnaie ont un solde global nul : il n’est pas possible de créer une épargne nette par paiement ou par crédit. Le crédit influe uniquement sur la vitesse de la monnaie, sur le nombre de transactions payées avec la même monnaie, exactement de la même manière que le marché à terme peut échanger de nombreuses fois une même matière première depuis son embarquement jusqu’à sa livraison sans qu’elle en soit démultipliée physiquement pour autant.

La « monnaie pleine » (100% monnaie d’Irving Fisher et Maurice Allais) est le système monétaire dans lequel le SEUL émetteur de monnaie est la Banque Centrale, les établissements financiers et banques voyant leur rôle limité à la gestion des comptes de dépôt et des épargnes.  A ce titre elle ne peuvent plus prêter que ce qui leur est confié dans ce but, à l’exclusion de toute « monétisation  » (on appelle monétisation le droit dont dispose les banques de créer de la monnaie en échange d’actifs non monétaires.)


La finance fonctionnelle est est une théorie économique proposée par Abba P. Lerner . Le gouvernement doit s’auto-financer par sa Banque Centrale et non pas par les recettes budgétaires ou les emprunts pour atteindre des objectifs explicites, tels que la maîtrise du cycle économique, la réalisation du plein emploi , la croissance et une faible inflation . De plus le gouvernement doit maintenir un niveau de demande raisonnable en tout temps. S’il y a trop peu de dépenses et, par conséquent, un chômage excessif, le gouvernement réduit les taxes ou augmente ses propres dépenses via le financement par la Banque Centrale. S’il y a trop de dépenses, le gouvernement doit empêcher l’inflation en réduisant ses propres dépenses ou en augmentant les taxes et « gelant » la monnaie excédentaire.

Les principales idées de la finance fonctionnelle croisée avec la monnaie pleine peuvent être résumées comme suit:

1 – Les gouvernements doivent intervenir dans l’économie car celle-ci n’est pas autorégulatrice et ne se réglemente pas elle même

2 – Le principal objectif économique de L’État doit être d’assurer une économie prospère.

3 – La monnaie (« l’argent ») est une émanation de l’état qui doit donc le gérer, via sa banque centrale qui en aucun cas ne doit être « indépendante »

4 – La politique budgétaire doit être dirigée compte tenu de son impact sur l’économie, et le budget géré en conséquence, c’est-à-dire que vouloir équilibrer les revenus et les dépenses n’est pas important; c’est la prospérité qui est importante.

5 – Le montant et le rythme des dépenses publiques doit être fixés en fonction du niveau d’activité souhaité en visant le chômage zéro,

6 – La monnaie investie par l’Etat dans l’économie peut être régulée par les taxes et impôts qui permettront de réguler la masse monétaire

7 – Les principes de budget équilibrés ont un sens pour les individus, les ménages, les entreprises et les collectivités locales, mais ne s’appliquent pas aux gouvernements des États souverains qui peuvent émettre la monnaie nécessaire à leurs objectifs politiques

8 – Si nécessaire, l’Etat peut jouer le rôle d’employeur en dernier ressort à condition qu’il ne s’agisse pas de « contrats à durée indéterminée » (il faut que le secteur privé puisse recruter les éléments dont il peut avoir besoin lors d’une reprise d’activité)

Tout ceci va à l’encontre de l’opinion dominante affirmant que l’État doit rembourser tôt ou tard ses déficits budgétaires dont le cumul forme la dette.

Il faut un déficit pour financer la croissance, et encore un déficit pour financer la croissance de l’épargne du secteur privé . La sottise c’est d’accepter que ces déficits soient couverts par des emprunts au lieu de les couvrir par monétisation directe de la Banque Centrale.

On peut donc dire que si une collectivité a:

1 – un besoin
2 – la volonté de le satisfaire,
3 – les moyens techniques et énergétiques,
4 – un excès de main d’œuvre et le savoir-faire,
… l’impossibilité souvent alléguée du manque de financement est une mauvaise excuse car une vraie richesse résultera d’une création monétaire éventuellement nécessaire pour la réaliser. Il faut évidemment par la suite « détruire » cette monnaie;  l’impôt y pourvoira par remboursement progressif d’une dette sans intérêts  (et donc la destruction des obligations correspondantes) par exemple au fur et à mesure de l’usure, c’est-à-dire de l’amortissement, des richesses dont la production aura été permise par l’émission monétaire.

La démonstration se trouve notamment ici et il peut être résumé par la formule lapidaire : ce n’est pas le fric qui manque !

Etienne Chouard simplifie lui aussi en écrivant  » C’est L’ÉTAT qui DOIT créer l’argent, AVANT qu’on le lui rende en impôts, et PAS LE CONTRAIRE  »

 


Voir aussi les articles suivants:

352 – Lerner, finance fonctionnelle, budget public.

267 – Holbecq : exposé 8 janvier

254 – néochartalisme (Marc Lavoie)

237 – Chartalisme (extraits wikipedia)

27 – Argent et reconnaissance de dette : de faux jumeaux

Ainsi que les articles concernant le 100% monnaie sur ce site et sur le site dédié « monnaie pleine/SMART « 

Voir en anglais les pages consacrées à la finance fonctionnelle, la MMT au chartalisme  et  Abba Lerner

N’hésitez pas à commenter cet article. 


Jean Jégu me fait le plaisir de formuler ainsi la question de l’horizontalité et de la verticalité:

« Quand moi, monsieur X, je reçois une somme de l’état ( pour quelque raison que ce soit  : salaire, subvention, …etc ), c’est l’état ( je préfère la collectivité )  qui dit : « je déclare  X bénéficiaire de S unités de compte, étant entendu que mon engagement est transmissible par lui X à tout autre agent économique Y » . Ainsi toute monnaie naît d’une « création verticale » qui engage  la collectivité et un agent économique bénéficiaire (ou si l’on veut « porteur »). Ensuite cet engagement collectif entame une circulation horizontale dans l’économie réelle, entre agents économiques jusqu’à ce que l’un de ces agents, monsieur Z par exemple, ne soit amené à se tourner à son tour vers la collectivité pour lui apporter sa contribution par consentement à l’impôt. Il déclare donc :  » Je reconnais devoir  s  unités de compte à la collectivité mais compte tenu que celle-ci m’en doit S, merci de prendre acte que la collectivité ne me doit  plus que S – s unités de compte »

Ainsi– la circulation d’une monnaie souveraine pourrait  être décrite par une circulation verticale ( ou sociétale , entre société et citoyen ) de sa création à  sa destruction et, entre temps pendant son existence, par une circulation horizontale ( ou monétaire ) entre les agents économiques. On est bien entendu dans un contexte clairement « 100 % monnaie » qui accorde à la collectivité ( nationale ) la maîtrise directe du volume et de l’affectation de la masse monétaire … ( ce qui risque peut-être de heurter certains banquiers avec qui il faut rester néanmoins très indulgents tant les déformations qu’ils ont subies depuis leur plus jeune âge  – et auxquelles certains d’entre nous ont par hasard échappés – justifient la prise en compte de sérieuses circonstances atténuantes ). »

A propos postjorion

Le blog d'André-Jacques Holbecq
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10 commentaires pour 376 – Finance fonctionnelle et monnaie pleine

  1. Hadrien dit :

    En relisant la formulation de Jean Jégu ci-dessus, on peut s’interroger sur l’origine de la verticalité dans le processus de création monétaire.
    Si toute monnaie est bien le témoignage d’une reconnaissance de dette, le procédé peut parfaitement rester horizontal entre citoyens. Il en va ainsi, par exemple, du processus d’entraide paysanne pratiqué depuis fort longtemps et qui subsiste encore dans notre sud vinicole au moment des vendanges:
    Lorsqu’ arrive la période de vendange, chaque domaine d’exploitation a sa date de récolte à maturité que l’exploitant sait déterminer chaque année au bon moment avec précision, en fonction de divers critères (type de cépage, exposition, etc.).
    Pour éviter d’étaler la récolte au delà ou en deçà du terme prévu, chaque exploitant fait appel à la solidarité des autres qui lui permettent généralement de boucler l’opération en une journée et qui feront réciproquement appel à lui pour leurs propres dates. A charge pour chacun de rendre aux autres le nombre d’heures de travail qui lui ont été consacrés. C’est une forme de crédit avec ses créanciers et créditeurs, mais dans une économie de troc.
    La seule « monnaie » circulant dans cet échange de services est la reconnaissance des dites heures. On a bien l’illustration que toute monnaie est une reconnaissance de dette. Mais elle est ici créée spontanément par les citoyens eux-mêmes, comme peuvent l’être par ailleurs toutes sortes de monnaies parallèles… Peut-être un prochain sujet de billet sur ce blog ?

    Marx avait dit que le capitalisme n’existerait pas sans le crédit. Si l’on considère que le « capital » signifie étymologiquement ce que l’on peut posséder et accumuler par tête, force est de constater
    qu’il s’agit presque d’une banalité: sans le crédit des autres dont bénéficie chaque citoyen à un moment ou à un autre, aucune société ne saurait fonctionner. Même avant le néolithique, l’homme primitif s’appuyait sur l’entraide tribale pour survivre. En ce sens, le crédit est antérieur à la monnaie.

    La verticalité acquise par le processus de création monétaire apparaît donc plus comme une modalité d’organisation rendue nécessaire à grande échelle que comme une nécessité conceptuelle.

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    • A-J Holbecq dit :

      Merci Hadrien pour cet exemple des viticulteurs qui me fait penser au J.E.U. (Jardin d’Echange Universel) de Daniel Fargeas et qu’on pourrait appeler « troc d’heures de travail ». Par contre les monnaies dites complémentaires (celles que je connais) sont de simples euros transformés en xxxxx, c’est à dire qu’elles n’existent que de leur contrepartie en euros déposé dans une banque . Si ce n’était pas le cas, je ne pense pas que le gouvernement laisserait faire.

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      • Hadrien dit :

        J’avoue avoir été un peu expéditif dans les conclusions tirées de mon exemple. Mais c’est moins dans l’allusion à « toutes sortes de monnaies paralléles » (qui ne se souvient des billes de verre de toutes tailles ayant cours à la récréation dans nos écoles primaires ?), que dans ma dernière phrase: « La verticalité acquise par le processus de création monétaire apparaît donc plus comme une modalité d’organisation rendue nécessaire à grande échelle que comme une nécessité conceptuelle. »
        La « grande échelle » en question se présente en fait assez vite, si l’on se réfère seulement à l’apologue de la dame de Condé qui nous est familier sur ce blog: pour débloquer la situation entre commerçants mutuellement endettés d’un même village, il faudrait attendre de chacun qu’il éprouve un besoin remboursable en termes des spécialités de son obligé… L’entraide paysanne au moment des récoltes a ceci de particulier qu’elle ne met en jeu qu’une main d’oeuvre de même nature, sur une période brève.
        Mais l’idée générale que le crédit a précédé la monnaie est en revanche, semble-t-il, plus répandue une personne au moins m’a dit l’avoir appris à l’Université). Je ne pouvais pas la laisser passer.

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  2. Hadrien dit :

    Une confirmation de mes propos ci-dessus: les premières formes d’écriture (Sumère) servaient déjà à enregistrer les dettes, mille ans avant les premières monnaies.
    http://blogs.histoireglobale.com/aux-origines-de-la-dette_2074
     » Une longue histoire:
    La dette n’est pas une création récente. En Mésopotamie, 3500 ans avant notre ère, soit mille ans avant les premières frappes de monnaies, les Sumériens possédaient un système de comptabilité administrative dont les bureaucrates se servaient pour recenser les dettes, les prêts et les amendes dont devaient s’acquitter les habitants. L’unité de compte de ce système était une barre d’argent. Pourtant le métal ne servait pas à effectuer des règlements. Ceux-ci pouvaient être acquittés au moyen de toute marchandise dont les habitants pouvaient disposer. Les barres d’argent ne circulaient pas dans l’économie, et servaient encore moins à effectuer des échanges, lesquels reposaient déjà sur le crédit.  »
    Avec ce système de remboursement par toute marchandise, même l’apologue de la dame de Condé aurait vite trouvé solution…

    Curieusement, le passage cité éclaircit néanmoins le point discuté de la centralité:
    Le témoignage écrit sous autorité bureaucratique fait ici obligation, comme pour toute autre question juridique. La centralité est donc amenée par le droit assumé, aussi primitif soit-il. Dans le cas d’une monnaie, c’est en tant que reconnaissance de dette qui s’impose à ceux qui l’utilisent.
    Dans le cas de l’entraide horizontale évoquée plus haut, cette reconnaissance de dette est assumée directement par le consensus communautaire qui est une forme de droit: en cas de transgression, la punition est l’exclusion non moins directe de la réciprocité communautaire dans le futur proche pour le fautif.

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  3. Campergue Pierre dit :

    « Il n’y a qu’une façon de remettre de l’ordre dans la faculté de penser : c’est d’oublier tout ce que nous avons appris, de reprendre nos idées à l’origine, d’en suivre la génération et de refaire l’entendement humain » (Lavoisier).
    = = = = = = = =

    MONNAIE ET ARGENT

    Si l’on demande à un individu de prendre dans sa main une longueur de 10 cm, il sera dans l’obligation de prendre un objet quelconque dont au moins une dimension aura 10 cm (bout de bois, bout de métal, bout de plastique, ficelle, ruban, …), car il ne pourra jamais prendre cette longueur intrinsèquement seule.

    Si l’on demande à un individu de prendre dans sa main une valeur de 10 €, il sera dans l’obligation de prendre un objet quelconque dont au moins la valeur aura 10 € (cauris, pépites, dents, plumes, billets, métaux précieux, carte bancaire, chèque, …), car il ne pourra jamais prendre cette valeur intrinsèquement seule.

    Ceci est dû au fait que ces deux caractéristiques (longueur, valeur) sont totalement intactiles, mais personne ne peut réfuter qu’elles soient réelles. En conséquence, il est impératif que ces caractéristiques soient incorporées, supportées, incluses dans quelque chose de matériel, c’est-à-dire perceptible par le toucher, la vue, etc., et qui peut être n’importe quel objet (exemples cités ci-dessus). Que ce soit du papier, du métal, du silicium, etc., la monnaie doit être systématiquement portée par un support. Il est donc impératif de discriminer la caractéristique mesurée qui est variable (longueur, valeur), de son support qui est fixe (règle, …, billet, …).

    Il serait possible d’exposer la similitude avec le travail. En effet, celui-ci est totalement intactile et doit donc être incorporé dans quelque chose de tactile qui est le produit (bien ou service).

    Donc, dans un échange, ces caractéristiques peuvent être définies comme suit :

    • l’argent est le vecteur-support de la monnaie,
    • le produit (bien ou service) est le vecteur-support du travail,

    identiquement à la physique où :

    • le gaz est le vecteur-support de la chaleur.

    REFLEXION PRELIMINAIRE

    Aucune construction, aussi bien intellectuelle qu’architecturale, ne pouvant reposer sur des fondations mouvantes ou bancales, il est nécessaire et même impératif de garantir que le socle sur lequel elle sera érigée soit parfaitement stable. Ainsi tout édifice doit s’appuyer sur des bases absolument assurées de façon à ce qu’elles ne puissent, en aucun cas, être remises en cause ou bien prêter le flanc à critiques et contestations. Sachant que l’analyse mathématique a, jusqu’à présent, toujours donné des résultats conformes aux faits, son utilisation s’impose naturellement et ne peut être récusée a priori.

    Alors, lorsque l’on dit :
    1. que les banquiers créent de la monnaie, cela signifie qu’ils accroissent le nombre (n) d’unités monétaires existant dans le système économique dont ils sont une composante,
    2. que chaque pays (système économique) possède sa propre monnaie, il est fait référence à l’unité (u) monétaire. Par exemple le Yen pour le Japon, le Shekel pour Israël, etc.,
    3. que la monnaie détenue dans la poche d’un Italien est de 47 €, dans celle d’un Anglais de 34 £, etc., elle est considérée comme étant le produit (n.u) du nombre d’unités monétaires (n) par l’unité (u).

    Or, ces trois phrases sont a priori correctes. Mais :
    1. dans le premier cas, la monnaie est définie comme un nombre (n),
    2. dans le deuxième, la monnaie est considérée comme une unité (u),
    3. dans le troisième, la monnaie est fixée comme étant un produit (n.u).

    Nous sommes donc en présence de trois sens différents. De ce fait, deux sont erronés et un seul est susceptible d’être éventuellement correct. Il est donc nécessaire de discriminer ces différentes hypothèses afin de déterminer celle dont la définition serait exacte.

    EVOLUTIONS COHERENTES

    La monnaie, comme toute grandeur, dimension, est mesurée comme suit :
    Monnaie (M) = nombre (n) d’unités monétaires × valeur (u) de l’unité monétaire

    soit :
    M = n.u

    dont la différentielle est :
    dM = n.du + u.dn

    La résolution de cette équation renvoie les quatre, et seulement quatre, résultats, à savoir :

    1. dn = 0 et : du = 0 ð (∂M)n,u = 0 soit pas d’évolution

    2a. dn > 0 et : du < 0 ð dM = 0 soit pas d'évolution
    2b. dn 0 ð dM = 0 soit pas d’évolution

    3a. dn = 0 et : du > 0 ð (∂M)n > 0 soit création de monnaie
    3b. dn = 0 et : du < 0 ð (∂M)n 0 et : du = 0 ð (∂M)u > 0 soit création de monnaie
    4b. dn < 0 et : du = 0 ð (∂M)u 0)
    • fait évoluer l’unité (u) à la baisse . . . . . . . . . . (du < 0)
    avec obligatoirement toujours . . . . . . . . . . . . |dn| = |du|

    conformément à la possibilité 2a, car il ne peut en aucun cas maintenir l'unité (u) constante (possibilité 4a). En effet, dans cette hypothèse il serait dans l'obligation d'exercer un travail, ce qu'il ne fait pas. Donc, d'après ce qui précède, un banquier ne crée jamais de monnaie stricto sensu. Ainsi, dire qu'un banquier crée de la monnaie serait une simplification instiguant un abus langagier. La seule chose qu'il soit possible d'émettre est que les banquiers créent des unités monétaires et seulement des unités monétaires, c'est-à-dire de l'argent. Un banquier peut créer de l'argent mais jamais de monnaie, c'est-à-dire de la richesse.

    A contrario, le remboursement d'un emprunt s'apparente à la possibilité 2b, avec :
    • l'évolution du nombre (n) d'unités à la baisse (dn 0)
    et obligatoirement toujours . . . . . . . . . . . . . . |dn| = |du|

    Ainsi l’accroissement du nombre d’unités monétaires (octroi d’un crédit non couvert par des dépôts) ne crée pas de monnaie et sa diminution (remboursement d’un crédit) n’en détruit pas.

    Les diverses évolutions représentées par toutes les possibilités (1, 2, 3, 4) énumérées ci-dessus existent et forment un mélange qui façonne la réalité quotidienne.

    Quel que soit le système économique envisagé, il ressort de ce paragraphe que toute variation du nombre d’unités monétaires ne modifie en rien la richesse globale de ce système. Ceci est dû au fait qu’aucun travail (énergie) proportionnel à cette évolution n’est nécessaire, car cela dérive d’une initiative et d’un comportement humains en suivant une procédure comptable. Le résultat ne peut être qu’un changement strictement situé à l’intérieur du système, mais sans aucune modification globale de celui-ci. Toute mesure de politique économique n’impliquant pas une dépense de travail laisse constante la quantité de monnaie existante dans le système, mais y entraîne inexorablement des flux, c’est-à-dire que :
    • ce qu’une composante du système gagne, une autre le perd, et inversement.

    Ainsi, pour qu’il puisse exister une modification de la richesse du système il est impératif de fournir, de dépenser de l’énergie sous forme de travail, car :
    • TOUT CHANGEMENT NE PROCEDE QUE DU TRAVAIL  EX NIHILO NIHIL.

    IMPLICATIONS

    Parmi toutes les possibilités d’évolution de la monnaie énumérées ci-dessus, seule celle référencée 3a, à savoir :

    dn = 0 et : du > 0 soit dM > 0

    autoriserait sa création, ce qui est logiquement recherché puisque c’est celle qui accroît la richesse. Une fois cette création réalisée, il serait éventuellement possible à tout émetteur de frapper, autant que nécessaire, un nombre (n) d’unités monétaires pour maintenir la valeur (u) de l’unité constante, ce qui correspondrait à la possibilité 4a, à savoir :

    dn > 0 et : du = 0 soit dM > 0

    Ainsi, pour augmenter la richesse d’un système économique quelconque, il est impératif d’accroître la valeur (u) de l’unité monétaire (possibilité 3a). Pour ce faire, la seule méthode est de diminuer le prix des produits (biens et services) mis sur le marché. En effet, si hier une pièce de 1 € permettait d’acquérir 1 kg de pâtes et qu’aujourd’hui le prix du kilogramme chute à 0,9 €, alors le consommateur garde dans son escarcelle 0,1 € qu’il détient en plus, et s’est donc enrichi. Cette opération (baisse de prix) provoque la constance (0,9 + 0,1 = 1) du nombre (n) d’unités, mais aussi l’augmentation de l’unité (u) de 10 % puisque 1 € consent à l’achat de ce supplément de pâtes. Ce n’est qu’ultérieurement que le consommateur utilisera la monnaie qu’il détient en sus après une baisse de prix, pour acquérir un autre bien ou un autre service.

    Or, toutes les doctrines économiques conventionnelles considèrent la monnaie comme celle qui circule du consommateur vers le fournisseur en échange d’un bien ou d’un service, lequel circule en sens inverse. De ce fait, elles sont toujours obligées de concevoir, imaginer, échafauder, des « dotations initiales » qui autorisent les consommateurs à pouvoir acquérir des biens et des services. A contrario, suivant cette nouvelle approche, il est possible d’écrire :
    • LA MONNAIE EST CELLE QU’UN CONSOMMATEUR DETIENT EN SUS APRES UNE BAISSE DE PRIX.
    • Ce n’est qu’ultérieurement que cette monnaie circulera du consommateur au fournisseur en échange d’un produit (bien ou service).

    Ainsi, cette nouvelle définition appréhende comment ces dotations initiales pourraient être générées et, de ce fait, la richesse et l’accroissement du pouvoir d’achat.

    GENESE DE LA MONNAIE

    Pour réaliser cette baisse de prix il est normalement nécessaire et indispensable d’accroître la productivité afin de fabriquer le bien ou le service avec la plus grande célérité possible (caeteris paribus). Mais cette augmentation de la productivité nécessite impérativement l’exécution d’un travail supplémentaire (défini ici en tant qu’énergie et non pas comme une tâche, une œuvre, une besogne, un labeur, une chose à réaliser). En conséquence, il est donc possible d’exhiber la séquence phénoménologique suivante :
    • Le TRAVAIL SUPPLEMENTAIRE du fournisseur entraîne l’accroissement de la productivité qui entraîne la baisse du prix qui entraîne l’augmentation de l’unité monétaire qui entraîne la création de monnaie qui entraîne la MONNAIE SUPPLEMENTAIRE du consommateur.

    Il est à remarquer que cette diminution de prix ne doive pas servir à alimenter les dividendes, les salaires ou d’autres choses. En effet, dans ce cas et comme déjà précisé, cette démarche ne serait alors qu’une procédure comptable n’impliquant pas de dépense d’énergie puisque émanant d’un choix et de la résolution d’un individu, alors que la baisse des prix est un processus physique nécessitant obligatoirement la « dépense » d’énergie sous forme de travail.

    Le travail du fournisseur peut être exercé par n’importe quelle entité, à savoir : individus, esclaves, salariés, animaux, moteurs. Dans cette énumération, les individus, les esclaves, les salariés et les animaux peuvent être considérés comme des sources naturelles de travail, alors que les moteurs peuvent être appréhendés comme des sources artificielles. La puissance des sources naturelles est toujours limitée (un cheval de trait possède environ 2 kW de puissance), alors que, a priori, celle des moteurs ne l’est pas (un turboréacteur moderne dispose de 80 000 kW). Il semble bien que ce soit la mise à notre disposition de ces sources artificielles d’énergie à faible coût depuis deux siècles qui a permis le passage :
    • d’une société de subsistance, sinon disette,
    • à une société d’abondance, sinon de déchets

    (tout au moins dans les pays « riches »), consécutivement à une baisse généralisée et conséquente des prix des biens et des services. Le cas des produits électroniques « grand public », ainsi que des voyages aériens « à bas coût », en sont des exemples actuels flagrants. Tout ceci est bien similaire aux faits qui se déroulent quotidiennement dans toutes les entreprises, à savoir : exercer un maximum de travail afin d’accroître la vitesse de fabrication et ainsi diminuer les prix (tout au moins les « prix de revient »).

    Le travail (énergie) qui permet une diminution du prix de revient peut être qualifié de « travail productif », alors que celui qui n’autorise pas une décroissance du prix peut être défini comme un « travail improductif ». Par exemple, si le prix de vente est maintenu constant nonobstant cette baisse du prix de revient, alors il est possible de considérer qu’il existe deux variations (non simultanées), à savoir :
    1. une diminution préalable du prix qui est afférente à la physique,
    2. une augmentation consécutive ultérieure du prix qui est relative à la comptabilité.
    • La première ressortit donc aux « Sciences de la Nature », alors que la seconde relève des « Sciences de l’Homme ».

    En effet, les entrepreneurs sont, dans les systèmes libéraux, libres d’inscrire n’importe quel prix sur les étiquettes de leurs produits. Ils sont seuls juges des prix de vente, mais toujours sous réserve des contraintes extérieures (concurrence, réglementation, …) auxquelles ils sont astreints. En conséquence, puisque les prix ne sont fixés qu’en fonction d’un choix humain, ceci ressortit à des applications, éventuellement explicitées par les doctrines classiques et conventionnelles de l’économie. A contrario, l’hypothèse exposant une baisse éventuelle des prix de revient fait obligatoirement intervenir un travail (énergie) comme sa cause, son moteur, ce qui impose une approche physique du phénomène. C’est uniquement cette partie (démarche physique) qui est l’objet de l’essai qui découle de ces premières considérations.

    En conséquence :
    • avant toute répartition de richesse, faisant partie des Sciences de l’Homme, il est impératif d’avoir assuré sa création suivant un formalisme physique dépendant des Sciences de la Nature.

    REMARQUES

    De ce qui précède, pour un produit (bien ou service) quelconque, plus de travail a été fourni pour sa fabrication, moins il est onéreux et l’on peut penser qu’il est inclus, supporté par ce produit. Alors il est possible de soutenir que :
    • lors d’un échange, il existe un déséquilibre de plus en plus accentué, en fonction de la productivité, entre le travail exercé par le fournisseur et la monnaie qu’il reçoit,

    ou encore :
    • plus de travail circule du fournisseur au consommateur, moins de monnaie circule en sens inverse.

    Pour la même raison :
    • c’est le fournisseur qui enrichit le consommateur.

    De plus :
    • si l’on considère deux exemplaires (A, B) d’un même produit ils sont normalement indiscernables. Mais, si B a été fabriqué plus rapidement que A, alors B a nécessité une dépense de travail supérieure à celle A, exigeant que le prix de revient de B soit inférieur à celui de A. En conséquence :
    • UNE VARIATION (plus ou moins) DE TRAVAIL NE SERT JAMAIS A FABRIQUER UN PRODUIT (bien ou service), MAIS EXCLUSIVEMENT A FAIRE EVOLUER (moins ou plus) SON PRIX DE MANIERE INVERSE.

    Ce travail est toujours un travail mécanique mais il ne sert plus à accroître la vitesse de déplacement d’un mobile, mais à augmenter celle d’élaboration d’un produit (bien ou service). Alors :
    • ce travail n’est plus un travail à but mécanique (W), mais devient un travail à finalité économique (T).

    De ces trois remarques il est maintenant possible de postuler que :
    • le TRAVAIL SUPPLEMENTAIRE exercé par le fournisseur est TRANSFORME en MONNAIE SUPPLEMENTAIRE détenue par le consommateur.

    Alors, nous sommes donc en présence :
    1. d’une transformation, ce qui est relatif à la physique, et non plus d’un flux, afférent à la comptabilité,
    2. d’un équilibre entre le travail à effectuer détruit et la monnaie créée (premier principe de conservation).

    Ceci est conforme au Premier Principe de Conservation de la physique. En effet, la diminution (destruction) du travail à effectuer est compensée par l’augmentation (création) de la monnaie engendrée et inversement : les variations respectives inverses du travail à effectuer et de la monnaie laissant leur somme constante (dans un système isolé). Alors, il est donc possible de poser :

    dT + dM = 0 à comparer à : dQ + dW = 0 de la physique.

    Nous avons vu, ci-dessus, qu’une variation de travail induisait une variation inverse du prix et, de ce fait, une création ou une destruction de monnaie. Sachant que tout consommateur exerce sur le fournisseur une force (pression) destinée à faire baisser le prix (p), alors il est possible de poser :

    dM = – F.dp à comparer à : dW = – P.dV de la physique

    Alors, en guise de tentative de compréhension des échanges (transformations) économiques, il est possible de dresser les séquences suivantes :

    1. d’abord : Chaleur (Q) transformée en Travail (W) (Thermodynamique)
    2. ensuite : Travail (T) transformé en Monnaie (M) (Ecodynamique ?)

    Une variation de prix suivant l’hypothèse 3 (3a, 3b) laisse le nombre (n) d’unités constant. Ceci entraîne que la variation de l’unité monétaire (∂u) du système soit une fonction inverse de la variation du prix (∂p) par rapport au nombre (N) d’unités monétaires circulant ou existant dans ce système. Sous forme analytique, il est donc possible d’écrire :

    (∂u) à N constant = – ∂p / N

    Il est à remarquer que les agrégats monétaires (M0, M1, …) n’émanant que de décisions humaines n’ont pas à être pris en compte car ils sont étrangers à l’approche physique usitée ici.

    EVOLUTIONS INCOHERENTES

    Il est possible d’analyser la possibilité 2 (2a, 2b) lorsque les variations respectives du nombre (n) d’unités et de la valeur (u) de l’unité ne sont pas égales en valeur absolue. Il ne peut alors exister que quatre possibilités, à savoir :

    2a1. dn > 0 et : du |du| d’où dM > 0 soit inflation
    2a2. dn > 0 et : du < 0 avec : |dn| < |du|| d'où dM < 0 soit dévaluation

    2b1. dn 0 avec : |dn| > |du|| d’où dM < 0 soit déflation
    2b2. dn 0 avec : |dn| 0 soit réévaluation

    Ces possibilités ne sont que des évolutions anormales du fait qu’aucune fourniture de travail n’existe, n’étant que des conséquences de décisions humaines. Pour les possibilités 3 (3a, 3b) et 4 (4a, 4b) les évolutions du nombre (n) et de la valeur (u) ne sont également pas égales entre elles, mais ceci est dû au fait que du travail est effectué pour compenser ces différences (ceci sort du cadre explicatif de cette présentation condensée et élémentaire). Ces évolutions monétaires correspondent aux phénomènes d’inflation, de dévaluation, de déflation et de réévaluation, qui sont bien appréhendées classiquement comme des anomalies. L’appréhension de ces quatre singularités sont présentées ci-dessous.

    Avant tout autre chose, il est nécessaire de préciser que :
    il faut toujours se souvenir que le prix étiqueté est directement fonction du nombre d’unités mais également de la valeur de cette dernière, car elle doit être prise en compte pour une estimation rationnelle du coût réel.
    Le fait de ne considérer que le prix, c’est-à-dire le nombre d’unités affiché, sans tenir compte de la valeur de l’unité avec laquelle il est mesuré, interdit toute compréhension des évolutions monétaires se produisant dans un système.

    • Possibilité 2a1 – Inflation

    Les variables évoluent comme suit :
    dn > 0 et : du |du|

    Puisque le nombre n augmente le consommateur dispose de davantage d’unités mais la valeur u de chacune d’elles diminue. Mais du fait que cette valeur diminue moins que le nombre augmente, entraîne que le consommateur s’enrichisse. Ce fait l’incite à accroître sa consommation, ce qui est bien constaté dans la réalité. Petit à petit, la différence entre le nombre n et la valeur u augmente.

    Toutefois, si le consommateur gagne, le fournisseur perd. Ceci provoque la diminution des revenus de l’entreprise et l’incite d’abord à se séparer de la main d’œuvre, puis la conduise éventuellement à l’arrêt de ses activités instiguant l’accroissement du chômage.

    Il est possible de concevoir l’inflation comme une surévaluation de l’unité monétaire qui peut occasionner la ruine du système économique.

    • Possibilité 2a2 – Dévaluation

    Les variables évoluent comme suit :
    dn > 0 et : du < 0 avec : |dn| < |du|

    La surévaluation de la monnaie due à l'inflation conduit nécessairement à sa remise à niveau à plus ou moins long terme. Normalement, l'augmentation du nombre n implique logiquement la même diminution de la valeur u. Mais du fait que l'inflation ait accru le pouvoir d'achat du consommateur, il est impératif qu'il diminue de façon à ce qu'il perde ce qu'il a antérieurement gagné. En économie comme en toute chose :
    Ex nihilo nihil car Rien ne se crée, …

    Il est donc nécessaire que la valeur u diminue davantage que le nombre n augmente afin de détruire la monnaie indûment gagnée.

    Il est possible de concevoir la dévaluation comme un retour de la valeur u à son niveau réel de référence ce qui favorise et occasionne la remise en ordre du système économique.

    • Possibilité 2b1 – Déflation
    Les variables évoluent comme suit :
    dn 0 avec : |dn| > |du|

    Puisque le nombre n diminue le consommateur dispose de moins d’unités mais la valeur de chacune d’elles augmente. Mais, du fait que cette valeur augmente moins que le nombre diminue entraîne que le consommateur s’appauvrisse. Ce fait l’incite à diminuer sa consommation, ce qui est bien constaté dans la réalité. Petit à petit, la différence entre le nombre n et la valeur u augmente.

    Toutefois, si le consommateur perd, le fournisseur gagne. A priori, l’entrepreneur est content. Mais, puisque le consommateur perd, il consomme moins. Ceci provoque la diminution des revenus de l’entreprise et l’incite d’abord à se séparer de la main d’œuvre puis la conduise à l’arrêt de ses activités instiguant un accroissement du chômage.

    Il est possible de concevoir la déflation comme une sous-évaluation de l’unité monétaire qui peut occasionner la ruine du système économique.

    • Possibilité 2b2 – Réévaluation

    Les variables évoluent comme suit :
    dn 0 avec : |dn| < |du|

    La sous-évaluation de la monnaie due à la déflation conduit nécessairement à sa remise à niveau, à plus ou moins long terme. Normalement, la diminution du nombre n implique logiquement la même augmentation de la valeur u. Mais du fait que la déflation ait diminué le pouvoir d'achat du consommateur, il est impératif qu'il augmente de façon à ce qu'il gagne ce qu'il a antérieurement perdu. En économie comme en toute chose :
    Ex nihilo nihil car …, rien ne se perd, …

    Il est donc nécessaire que la valeur u s'accroisse davantage que le nombre n décroisse.

    Il est possible de concevoir la réévaluation comme un retour de la valeur u à son niveau réel de référence ce qui favorise et occasionne la remise en ordre du système économique.

    La comparaison des cas d'inflation et de déflation exhibe que la tendance naturelle de l'évolution des prix soit l'inflation puisque c'est elle que les consommateurs recherchent : cette hypothèse leur permettant d'acquérir un supplément de produit. C'est bien ce qui est constaté historiquement : les épisodes inflationnistes, avantageux pour les consommateurs, étant beaucoup plus nombreux que les phases déflationnistes qui leurs sont préjudiciables.

    Puisque les phénomènes de dévaluation et de réévaluation sont respectivement liés à ceux d'inflation et de déflation, alors, en corollaire, les épisodes de dévaluation sont également beaucoup plus nombreux que les circonstances de réévaluation.

    De ceci il est possible de soutenir que :
    • l'inflation étant favorable pour les consommateurs est relative à la "politique de la demande",
    • la déflation étant avantageuse pour les fournisseurs est afférente à la "politique de l'offre".

    Ceci peut être présenté autrement , à savoir :
    • la "politique de la demande" tend à l'inflation,
    • la "politique de l'offre" concourt à la déflation.

    Tout ceci correspond bien aux faits qu'ils soient possibles de constater dans la réalité. Donc, quelle que soit la politique envisagée, elles sont toujours néfastes puisque leurs évolutions sont incohérentes : leurs conséquences n'étant que des altérations, perturbations, dérèglements, etc., d'un fonctionnement correct et idoine du système économique.

    Il est donc possible de soutenir que :
    • seul l'équilibre entre la politique de l'offre et la politique de la demande est à rechercher,

    afin que les évolutions restent cohérentes (possibilités 2a, 2b).

    CONCLUSION

    Il vient d'être démontré analytiquement que, dans un système économique quelconque, toute variation du nombre (n) d'unités monétaires :
    • n'est toujours due qu'à une décision, volonté et agissement de l'Etre Humain,
    • provoque une variation égale, de signe contraire, de la valeur de l'unité monétaire,
    • laisse la quantité de monnaie constante et donc ne modifie en rien la richesse globale du système,
    • ne requiert absolument aucune dépense d'énergie sous forme de travail.

    Ainsi, toute variation du nombre d'unités monétaires existantes dans un système économique est absolument vaine à faire évoluer (à la hausse ou à la baisse) la quantité stricto sensu de monnaie et donc l'enrichissement du système. Toute politique économique orientée sur la répartition interne de la monnaie au système considéré ne peut servir qu'à diminuer ou à augmenter les inégalités. Sachant que seul le travail fourni soit susceptible d'accroître le pouvoir d'achat, toutes les doctrines économiques axées sur l'évolution de la quantité d'unités monétaires, telle que celle du "ruissellement", sont totalement stériles et donc inefficaces à faire croître la richesse. En effet, puisqu'aucune richesse n'est créée, alors celle qui, soi-disant, ruisselle a été obligatoirement prélevée antérieurement sur d'autres agents. Les banquiers, ne pouvant dans aucune hypothèse qu'il soit possible d'envisager, créer de la monnaie stricto sensu, sont dans la totale impossibilité d'accroître la richesse d'un système économique quelconque. Il en est donc également de même pour la finance. En effet, celle-ci ne joue que sur la seule caractéristique de monnaie, en apportant aucune considération au travail : ce concept lui étant totalement étranger. Cependant, il n'est jamais écrit ici que les banquiers, dans leurs agissements, ne puissent pas être utiles à la bonne marche de la société, il est seulement démontré qu'ils sont dans l'incapacité totale de créer de la monnaie au sens strict, mais seulement des unités monétaires en modifiant leur nombre (n).

    • l'occultation de la variation de l'unité interdit l'appréhension rationnelle de tout phénomène économique.

    De tout ce qui précède, ce ne serait que le processus de diminution des prix qui, petit à petit, induirait l'augmentation du pouvoir d'achat, et permettrait de comprendre comment la richesse puisse être accrue et donc générée. Toutefois, cela ne serait possible qu'en fournissant un travail de plus en plus élevé. Lorsque ce travail est exclusivement exercé par des sources naturelles, il ne peut pas être très important puisqu'elles sont limitées. A contrario, si le travail est fourni par des sources artificielles, non limitées, alors il peut être considérable et provoquer des baisses de prix conséquentes, accroissant ainsi le pouvoir d'achat des consommateurs et favorisant la richesse des individus composant le système économique examiné.

    C'est donc pour cela que, les sources naturelles limitées en puissance étant quasiment les seules utilisées, le pouvoir d'achat et incidemment le niveau de vie soient restés constants depuis le néolithique jusqu'au 18e siècle. A partir de cette date, c'est l'emploi à outrance des sources artificielles non limitées en puissance qui autorisa leur amplification.

    De plus, il a été montré que, si la répartition de la richesse ressortit aux Sciences de l'Homme, sa genèse ne peut être relative qu'aux Sciences de la Nature et plus particulièrement à la physique. Alors, toute étude dont la finalité est axée sur la seule création de monnaie doit être libre de toute référence à l'Etre Humain. Sa présence dans les raisonnements, qu'elle soit réelle ou sous-entendue, formelle ou implicite, doit être absolument exclue, prohibée, proscrite, sinon l'étude doit être rejetée sans délai et sans condition dans le domaine des applications ; sa validité explicative et prédictive réduite à néant. En conséquence et contrairement à toutes les doctrines économiques classiques, toutes les recherches qui dérivent des prémisses exposées ci-dessus doivent être absolument libres et exemptes de tout critère et argument à caractère anthropique.

    Il est possible de conclure en exhibant que :
    • c'est la découverte des lois régissant les transformations énergétiques puis leur maîtrise qui permit la prolifération quasi exponentielle des sources artificielles de travail conduisant à la baisse des prix des produits et, de ce fait, à l'enrichissement de la Société. Il n'est question ici que d'économie et en aucune manière des effets, incidences, répercussions ou autres sur l'environnement de la pléthore de travail mise à notre disposition.

    • Ainsi, cette réflexion exhorte à rechercher les lois qui orchestrent, non plus les transformations énergétiques de chaleur en travail, mais celles qui régissent les transformations économiques de travail en monnaie, en les considérant similaires mais non identiques.

    • EX NIHILO NIHIL car …, TOUT SE TRANSFORME.

    = = = = = = = =

    Bien à vous.
    Pierre Campergue

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  4. brunoarf dit :

    Amélie de Montchalin est un caniche des Etats-Unis. Elle vient d’être nommée secrétaire d’Etat, chargée des Affaires Européennes.

    Amélie de Montchalin fait partie de la promotion 2018 des « Young Leaders », ces citoyens français qui sont en réalité formés, formatés, pour devenir les relais des Etats-Unis en France.

    La liste des caniches des Etats-Unis est ici (promotion 2018) :

    http://french-american.org/index.php/front-page-2/young-leaders/promotion-2018/

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  5. brunoarf dit :

    Samedi 6 avril 2019 est un jour historique.

    Au Royaume-Uni, le ministère de l’Intérieur vient juste d’annoncer que les nouveaux passeports britanniques sont entrés en circulation.

    Sur ces nouveaux passeports, il n’y a plus la mention « Union Européenne ».

    Dans les faits, le Royaume-Uni n’est plus dans l’Union Européenne.

    C’est un tournant historique.

    Brexit : les Britanniques ont déjà abandonné l’Europe sur leurs passeports.

    https://www.huffingtonpost.fr/entry/brexit-les-britanniques-ont-deja-abandonnes-leurope-sur-passeports_fr_5ca87d11e4b0a00f6d402534

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  6. brunoarf dit :

    L’Union Européenne, c’est soi-disant « la solidarité entre tous les pays européens ».

    Pipeau !

    L’Allemagne n’acceptera jamais de rembourser à la Grèce les 290 milliards d’euros qu’elle lui doit, au titre des réparations de la Seconde Guerre mondiale.

    La solidarité européenne, ça n’existe pas.

    Seconde Guerre mondiale. La Grèce demande 290 milliards d’euros de réparations à l’Allemagne.

    https://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/seconde-guerre-mondiale-la-grece-demande-290-milliards-deuros-de-reparations

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  7. brunoarf dit :

    En Europe et aux Etats-Unis, la dette publique atteint des niveaux inimaginables.

    Europe : sept pays européens sont en faillite.

    1- Médaille d’or : Grèce : dette publique de 334 milliards d’euros, soit 181,1 % du PIB.

    2- Médaille d’argent : Italie : dette publique de 2321 milliards d’euros, soit 132,2 % du PIB.

    3- Médaille de bronze : Portugal : dette publique de 244 milliards d’euros, soit 121,5 % du PIB.

    4- Chypre : dette publique de 21 milliards d’euros, soit 102,5 % du PIB.

    5- Belgique : dette publique de 459 milliards d’euros, soit 102 % du PIB.

    6- France : dette publique de 2315 milliards d’euros, soit 98,4 % du PIB.

    7- Espagne : dette publique de 1173 milliards d’euros, soit 97,1 % du PIB.

    Et aux Etats-Unis ?

    Les Etats-Unis sont en faillite.

    De janvier 2019 à avril 2019, les Etats-Unis ont payé 221 milliards de dollars, RIEN QUE POUR PAYER LES INTERETS DE LA DETTE PUBLIQUE !

    Pour l’année 2019, les Etats-Unis vont payer 591 milliards de dollars, RIEN QUE POUR PAYER LES INTERETS DE LA DETTE PUBLIQUE !

    2024, l’année de tous les dangers pour la dette américaine ?

    Le département du Trésor américain a publié un nouveau rapport sur la situation budgétaire du pays. Selon le document, la première puissance mondiale pourrait bientôt consacrer l’intégralité de ses emprunts aux seuls « intérêts » de sa dette.

    Jusqu’à présent les Etats-Unis ont « maîtrisé » leur dette. Grâce au dollar et à leur capacité à emprunter à des  taux inférieurs à 3 %, la première puissance mondiale ne s’est jamais retrouvée dans une position insurmontable. Mais cette situation pourrait changer.

    Selon le  dernier rapport du Trésor américain, le niveau de la dette américaine ne cesse d’augmenter. En 2018, elle a dépassé les 22.000 milliards de dollars, après un déficit de 779 milliards de dollars. Un record depuis 2012.

    Conséquence directe, les intérêts de la dette se sont envolés : sur les quatre premiers mois de 2019, ils ont atteint 221 milliards de dollars, soit une hausse de plus de 10 % par rapport à la même période sur 2018.

    Selon le Trésor, à ce rythme, le montant des intérêts de la dette américaine pourrait atteindre en 2019 un nouveau record, à près de 600 milliards de dollars (591 milliards de dollars précisément).

    Pour couvrir les dépenses (administration, éducation, armées) non financées, les Etats empruntent sur les marchés. Tant que le montant des intérêts de la dette ne dépasse pas le déficit, un gouvernement a encore des marges de manoeuvre.

    Mais si ce montant est supérieur, alors l’intégralité des emprunts va dans le remboursement des intérêts de la dette. Et le pays se trouve totalement dépendant de l’évolution des taux d’intérêt.

    Or selon le Trésor américain, les intérêts de la dette américaine pourraient dépasser les 700 milliards de dollars en 2024. Le rapport évoque même, en cas de scénario noir, le chiffre de… 1.200 milliards de dollars. Un montant qui serait alors insoutenable.

    https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/2024-lannee-de-tous-les-dangers-pour-la-dette-americaine-1016224

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  8. brunoarf dit :

    Les images des 60 ans de Carlos Ghosn à Versailles aux frais de Renault-Nissan.

    La France aujourd’hui, c’est redevenu l’Ancien Régime.

    La France aujourd’hui, c’est la France des privilèges.

    La France aujourd’hui, c’est l’aristocratie des élites politiques, des élites médiatiques, des élites patronales.

    La France aujourd’hui, c’est la France de la nouvelle aristocratie.

    La vidéo dure 1 minute 05 :

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