292 – A-J Holbecq: interview

Interview par Olivier Siméon sur « La voix de la Russie » paru en deux parties les 26 et 27 juin 2014

Liens directs première partie , seconde partie

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Croissance et dette : le retour nécessaire des Banques Centrales

Par La Voix de la Russie | Quelle est l’origine de la dette des Etats ? A qui appartiennent la dette et la création monétaire ? Comment se sortir de la spirale de l’endettement des Etats et se réapproprier la création monétaire, permettant de financer l’avenir et les investissements ? Éléments de réponse avec André-Jacques Holbecq, économiste et auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet de la dette et de la monnaie.

La Voix de la Russie : André-Jacques Holbecq, bonjour. Vous êtes l’auteur de plusieurs ouvrages consacrés aux questions monétaires et de dette des États. Pourquoi l’ancien pilote de Concorde que vous êtes a-t-il été amené à se spécialiser sur ces questions ? En quoi ces thématiques sont-elles importantes ?

André-Jacques Holbecq : Les hasards de la vie ont fait qu’après deux années d’économie en fac et quelques autres activités, j’ai choisi de vivre professionnellement ma passion, l’aviation. J’ai eu la chance de gravir les échelons qui m’ont amené à piloter le Concorde. Un petit problème de santé, en 1993 m’a imposé une retraite anticipée après 25 ans à Air France. J’ai repris en autodidacte des études en économie ce qui m’a amené à poser un regard critique sur certains points de vue. Ils ont été développés dans mon premier livre « Un regard citoyen sur l’économie » et ensuite dans « Les 10 plus gros mensonges sur l’économie », co-écrit avec Philippe Derudder. La thématique de la dette publique est venue ensuite avec « La dette publique, une affaire rentable ». Nous avons aussi écrit d’autres livres ensemble ou chacun de notre côté.

La création de la monnaie et sa circulation ainsi que la dette publique qui en est une des conséquences directes sont des thématiques importantes car elles déterminent « l’économie » de la société et donc le bien vivre ou le mal vivre de la population.

LVdlR : A quel moment et pour quelle raison le pouvoir de création monétaire est-il passé de la Banque de France (de l’État) aux banques privées ?

A.-J. H. : Vers 1650, à Londres et à Amsterdam, les orfèvres comprennent qu’ils peuvent émettre plus de « certificats de dépôts » que les valeurs métalliques (or, argent) déposées par les marchands et les aristocrates dans leurs coffres, en faisant le pari que tous les déposants ne reviendront pas échanger en même temps ces bons au porteur. Ceux-ci circulent donc en règlement de dette entre les individus sans imposer l’obligation de venir retirer les valeurs métalliques pour assurer les paiements. Les orfèvres deviennent donc banquiers modernes par l’invention de la monnaie de crédit et des réserves fractionnaires que sont les valeurs métalliques qui ne représentaient plus la totalité de l’émission de « papier ».

Il y eut ensuite des évolutions avec l’intervention des États qui assez vite créèrent des « banques centrales » comme la Banque d’Angleterre fondée en 1694. Certaines publiques, d’autres privées : certaines le sont restées, d’autres ont été nationalisées (comme la Banque de France en 1945).

Mais bien évidemment entre le XVIIème siècle et nos jours le système monétaire continuera d’évoluer et les débats seront souvent violents entre les écoles, par exemple entre les défenseurs de l’école de la banque et l’école de la circulation (débats aboutissant à l’Act de 1844 en Angleterre, [voir note 1]); certains vont suggérer des solutions radicales en proposant de faire cesser toute création de monnaie à partir du crédit, comme le propose également l’initiative Suisse « VOLLGELD » que nous soutenons par la pétition « Rendez-nous la monnaie ! » puisque le Référendum d’Initiative Citoyenne n’existe pas en France.

LVdlR : Et ce transfert de pouvoir régalien a été retranscrit dans le droit européen je présume ?

A.-J. H. : Oui. Déjà en France, la loi bancaire du 3 janvier 1973 avait sérieusement limité la capacité de l’État de se financer de lui-même (plus précisément via sa banque centrale, la Banque de France). Le traité de Maastricht en 1993 a introduit dans son article 104 l’interdiction absolue pour les États de se financer auprès de leur propre banque Centrale. Cet article a été repris dans son intégralité dans le traité de Lisbonne (art. 123).

Il ne s’agit pas d’une loi divine. Cette loi, ce sont les chaînes que nous nous sommes volontairement attachées. Nous pouvons les détacher.

LVdlR : Quel lien y a-t-il entre création monétaire et dette publique ?

A.-J. H. : L’État n’a que quatre manières d’équilibrer son Budget s’il considère nécessaire de le faire : augmenter les recettes, diminuer les dépenses, emprunter le solde négatif ou le « monétiser » (c’est-à-dire créer la monnaie nécessaire [voir note 2]). L’État a donc rejeté totalement la quatrième solution pour protéger la rente. Les soldes négatifs des budgets des administrations publiques sont empruntés sur les marchés, augmentant chaque année la dette du montant du déficit, alors qu’il serait beaucoup plus simple et économique de « monétiser » ces besoins de financement.

LVdlR : Fin 2013, la dette publique de la France est de plus de 1900 milliards d’euros, soit 93% de son PIB. 30 ans plus tôt, en 1983, la dette française n’est que de 170 milliards d’euros, soit 25 % du PIB. Comment expliquer cette explosion de la dette ?

A.-J. H. : Pour environ 80 % l’augmentation est due aux cumul des intérêts [voir note 3], la crise de 2007 est responsable des 20 % restant. Ceci se démontre facilement en établissant la somme des intérêts payés (et donc empruntés) sur cette période. Ceci se démontre également lorsqu’on fait la somme des « soldes primaires » (c’est à dire des soldes annuels du budget, sans les intérêts).

LVdlR : Faîtes-vous un lien entre la dette et la création monétaire d’une part, et les impôts et le chômage de l’autre ?

A.-J. H. : Le lien est très fort et les néochartalistes [voir note 4] (qui sont donc keynésiens) ont une excellente approche à ce sujet. Ils considèrent que les impôts ne pouvant être payés que par une monnaie reconnue par l’État (la monnaie de Banque Centrale) il faut que celle ci soit émise justement par l’État en quantité suffisante pour justement permettre de payer l’impôt. Ils inversent le sens de la réflexion.

A partir de là on déduit facilement qu’un État (souverain) doit se substituer aux entreprises privées si l’activité n’est pas suffisante, en ayant pour objectif un taux de chômage le plus bas possible. Ce qui veut dire que lorsque les entreprises privées n’embauchent plus, l’État doit prendre le relais par la commande publique (grands travaux, transition énergétique et écologique par exemple) financée par la création monétaire centrale, car, lorsqu’un pays a un besoin (collectivement souhaitable), la volonté de le satisfaire, les moyens techniques et énergétiques, un excès de main d’œuvre et le savoir-faire,… l’impossibilité souvent alléguée du manque de financement est une mauvaise excuse car une vraie richesse résultera d’une création monétaire nécessaire pour la réaliser.

Cette monnaie va ensuite diffuser dans l’économie. Le Trésor Public, via des impôts non remis en circulation, devient régulateur de la quantité de monnaie circulant dans la sphère économique. Il ne faut pas, évidemment, que les crédits des banques commerciales viennent perturber l’équilibre. C’est l’une des raisons de notre soutien aux propositions de « monnaie pleine » ou du « 100 % monnaie ».

LVdlR : Parlons maintenant du remboursement des intérêts de la dette. Combien payent les Français chaque année pour rembourser les intérêts de la dette, qu’est-ce que cela représente en valeur ?

A.-J. H. : C’est en moyenne 50 milliards par an d’intérêts qui sont distribués aux détenteurs de titres de la dette. J’ai beaucoup de mal à utiliser l’expression « les français payent chaque année 50 milliards… », simplement parce que, comme nous ne les avons pas (les budgets sont négatifs, c’est le fameux « déficit » dont nous entendons parler tous les jours), nous empruntons l’équivalent de ce déficit ce qui augmente la dette (en plus de faire « rouler » les obligations arrivant à échéance). Et dans ce déficit, il y a les intérêts. On peut donc dire que les nouveaux acheteurs de dette payent aux anciens les intérêts que ces derniers perçoivent ! Tout cela évidemment avec pour conséquence l’augmentation du stock de la dette pour le pays.

La dépendance aux marchés financiers place tous les gouvernements sous la menace de l’augmentation des taux d’intérêt et donc d’une aggravation de la dette. Car les 50 milliards d’intérêts d’aujourd’hui sont dus à des taux très faibles… imaginez que les taux remontent à des valeurs que nous avons connues dans le passé … des taux à 10 %, et les intérêts passeraient progressivement à 200 milliards par an et nous ne pourrions plus les emprunter !

Aujourd’hui, les gouvernements de droite ou de gauche doivent respecter la règle imposée par les financiers de la planète sous peine d’être mis en difficulté.

Quant à nous, Français, nous subissons la régression et l’austérité.

LVdlR :En cherchant à savoir à qui appartient la dette française, on découvre qu’il est très difficile d’obtenir des informations. Ces dernières ne sont pas publiques. Pour quelles raisons ?

A.-J. H. : La dette de l’État est initialement vendue par l’Agence France Trésor à 19 banques françaises et étrangères qu’on appelle les « Spécialistes en Valeurs du Trésor ». Celles-ci replacent les titres de dette auprès d’autres banques, des assureurs, des fonds de pension, etc. Il est donc très difficile de suivre à la trace les titres de dette qui en plus sont revendus et rachetés sur les marchés. C’est l’opacité la plus totale.

Seul un audit, par exemple à l’occasion d’échanges imposés de titres, permettrait de savoir à qui réellement appartiennent les titres. L’AFT donne néanmoins une estimation concernant les OAT par les non résidents : 65 % [voir note 6] dont probablement la moitié en Europe.

Des 35 % restant, donc Français, un peu moins de 2/3 sont dans les portefeuilles des assurances vies et fonds de pension, 1/3 dans les actifs des banques.

LVdlR :Certains responsables politiques français, lorsqu’on évoque la question de la suppression de la dette, répondent qu’on pénaliserait alors le « petit épargnant français ». Qu’en est-il ?

A.-J. H. : C’est exact pour une partie puisque les titres de dette sont détenus par des assurances-vie et des fonds de pension (caisses de retraite par capitalisation). Il est impossible de savoir quelle est la proportion de gros et de petits épargnants, de français et d’étrangers, sauf à procéder comme je le disais à un audit. Pour la part détenue par les banques, ce serait pour elles une perte importante et les actionnaires n’aiment pas cette idée, évidemment.

Je pense donc qu’il ne faut pas faire défaut mais peut être faudrait-il limiter la possibilité de revente des titres ou de transfert successoral tout en payant les intérêts jusqu’au décès des détenteurs. C’est juste une idée.

LVdlR :Comment réagissez-vous à ceux qui expliquent, à l’instar du gouvernement français, qu’il est nécessaire de consacrer des efforts financiers à la baisse de la dette afin d’être moins dépendants des marchés prêteurs, et ainsi plus indépendants ?

A.-J. H. : Les dirigeants sont victimes de plusieurs dogmes mais en particulier celui d’avoir oublié qu’un État peut émettre sa propre monnaie (la seule monnaie que nous ne pouvons – techniquement – pas émettre, ce sont les devises étrangères). Ils considèrent en plus d’une manière erronée que le budget d’un État est la représentation du budget d’un ménage (qui ne peut dépenser plus que ce qu’il gagne sauf à emprunter), et ils en arrivent donc à penser que l’équilibre est indispensable. Et pourtant, c’est l’inverse : le déficit d’un État est indispensable pour satisfaire tous les besoins d’investissement collectifs à long terme qu’aucun acteur privé, faute de rentabilité, ne veut prendre à sa charge.

LVdlR :L’annulation de la dette a eu lieu à plusieurs reprises dans l’histoire, comme en Russie récemment (après la crise financière de 1998), et en France il y a plus longtemps, je crois ?

A.-J. H. : Il n’y a pas eu d’annulation de la dette dans l’histoire récente de la France. C’est l’inflation dès la fin des années 30 associée avec la croissance des Trente Glorieuses qui va laminer le poids de la dette, aboutissant à une réduction de celle-ci à moins de 15% du PIB au début des années 1970. Mais il faut se souvenir que depuis 1971 la monnaie est totalement déconnectée d’une quelconque valeur en or. En théorie il n’y a plus de limite à la création monétaire (je dis bien en théorie) depuis 1971 année où les monnaies sont déconnectées de l’or.

En fait les États ont d’autres armes que l’annulation pure et simple si la dette devient excessive ou plutôt s’ils n’arrivent plus à financer les déficits sur les marchés à des taux raisonnables. Parmi les mauvaises solutions, il y a celle que mettent en application beaucoup de gouvernements de l’U.E., c’est-à-dire l’augmentation de l’imposition jointe à une réduction des dépenses donc une réduction brutale des déficits. Cette méthode nous emmène à mon avis droit dans le mur de la récession ou d’une croissance très molle.

L’inflation (pour les dettes extérieures) est une excellente méthode. Quand à la « renégociation » elle a eu par exemple un effet important sur la dette de la Grèce qui n’est pas pour autant sauvée malgré les sacrifices de sa population. Il fallait pour elle d’une part lui faire quitter la zone euro immédiatement et vraiment faire défaut sur l’ensemble de sa dette.

Mais, je le répète, excusez-moi, un État souverain peut toujours créer toute la monnaie qu’il veut pour rembourser sa dette, celle qui est libellée dans sa devise et sous contrat de droit national [note 7].

LVdlR :L’inconvénient d’une « renégociation » ou d’un défaut de la dette a pour conséquence de voir les épargnants privés de leur créance… Du coup, les États ne sont plus crédibles pour emprunter afin de pouvoir se développer ?

A.-J. H. : Je pense qu’il est important de ne pas léser les petits épargnants car ils ne sont pas responsables des choix « d’investissement » des structures à qui ils ont confié leur épargne pour la protéger et en obtenir un tout petit rendement en attendant leurs vieux jours. Avant de parler d’annulation ou de restructuration de la dette, un audit est donc nécessaire. Il y a ensuite plusieurs solutions pour rendre la restructuration éventuelle plus juste.
Au delà de cette question il faut se souvenir que les États, s’ils sont souverains (je redis que ce n’est plus le cas des États de la zone euro), n’ont nul besoin d’emprunter dans leur propre monnaie pour pouvoir se développer. Il est évident que le besoin d’importation (matières premières, énergie, savoir faire étranger) peut limiter le développement si l’État ne dispose pas des devises de commerce international (dollar, euro, livre sterling) ou ne peut emprunter sur les marchés de devises. De ce fait, l’équilibre le plus important pour un État est celui de la balance extérieure, la balance commerciale en particulier.

LVdlR : Comment l’Argentine a-t-elle pour sa part géré sa crise de la dette au début des années 2000 ?

A.-J. H. : Ses créanciers ont accepté des rééchelonnements et des réductions de façon à ne pas perdre la totalité de leur mise. Le plan argentin de conversion de dette conduisit à une réduction du capital de 50 % en moyenne.

À la fin de la période de conversion des dettes, en février 2005, 75% des créanciers avaient accepté l’offre du Gouvernement argentin.

LVdlR : Évoquons aussi la faramineuse dette US. Comment celle-ci est-elle devenue si élevée ? Y a-t-il un risque selon vous de défaut de paiement de la dette US et d’une fragilisation du dollar ? (certains économistes russes prévoient même une chute imminente du dollar).

A.-J. H. : Depuis le début du sauvetage bancaire aux États-Unis au 3e trimestre 2008 la FED a injecté d’énormes sommes dans l’économie US. Entre 2008 et 2012, la Réserve fédérale a acheté 2 300 milliards de dollars de bons du Trésor américain. Ces injections de liquidités ont eu pour avantage de faire chuter les taux d’intérêts.

La dette publique atteint maintenant 17.400 milliards de dollars (soit environ 12.800 milliards d’euros), 105 % de son PIB. On voit bien que les pays européens ne sont pas les seuls à avoir des dettes gigantesques, mais à mon avis pas plus les uns que les autres ne pourront rembourser ces dettes et les créanciers pourront s’estimer heureux s’ils perçoivent de faibles intérêts.

A moins, comme le prévoit Alexandre Aïvazov, qu’ils ne fassent défaut sur leur dette (auquel cas le dollar s’effondrerait) et mettent en place une nouvelle devise ? N’oublions pas néanmoins que le dollar détient une position dominante en tant que monnaie de réserve mondiale bien que d’autres devises lui taillent progressivement des parts de marché; aucun pays n’a intérêt à un effondrement trop rapide du dollar.

Et si nous pouvions prévoir l’avenir il n’y aurait jamais de crise.

LVdlR : Vous avez évoqué plus haut une pétition demandant aux autorités de « rendre la monnaie ». De quoi s’agit-il ?

A.-J. H. : Comme je l’ai dit plus haut nous ne disposons pas en France d’une loi permettant aux citoyens de lancer un Référendum [voire note 8]. Puisque nos voisins suisses vont demander à leurs concitoyens, par l’intermédiaire d’une votation, de choisir la mise en place d’un système monétaire dit « monnaie pleine » ou de garder le système actuel à réserves fractionnaires, nous avons considéré que la seule solution pour les soutenir tout en faisant connaître en France cette option de « monnaie pleine », était la mise en place d’une pétition. Il s’agit dans le fond de proposer les objectifs suivants :
a. La Banque Centrale créera désormais seule la monnaie scripturale électronique (monnaie pleine).
b. Les banques ne pourront plus elles-mêmes créer de la monnaie scripturale, mais prêter seulement de la monnaie déjà existante sous forme d’épargne qui leur serait confiée.
c. Les dépôts à vue sont transformés en monnaie centrale et passent en hors bilan des banques commerciales.
d. La Banque Centrale mettra en circulation chaque année la nouvelle monnaie pleine (sans dette) au Trésor Public, aux Départements ou Régions, ou aux citoyennes et citoyens [note 9].

LVdlR : La réappropriation souveraine de la monnaie et de la création monétaire impliquent-elles une sortie de l’euro ?…

A.-J. H. : Oui, cette proposition de « monnaie pleine » impose une sortie de l’euro, volontaire ou non, le retour à des monnaies nationales, avec ou sans création d’une nouvelle « monnaie commune » [note 10].

En effet le dogme budgétaire et monétaire imposé par Bruxelles (plus exactement les Chefs d’Etat et de Gouvernements ), sont incompatibles avec cette proposition qui a été également portée en 2012 par deux économistes du FMI, Jaromir Benes et Michael Kumhof, dans un article célèbre « The Chicago Plan Revisited » [note 11]. Je vois mal les 28 pays de l’U.E. s’accorder sur ce sujet au point de trouver l’unanimité dans un nouveau Traité.

Je pense que la Suisse pourrait nous donner une grande leçon, mais que même si la proposition est rejetée par le Peuple souverain, la prochaine crise monétaire ou financière sera l’occasion de reparler de cette alternative.

LVdlR : Plus généralement, quelles sont les pistes pour les États et les peuples de se délier de cet épineux problème de la monnaie d’une part et de la dette de l’autre ? Dans ce contexte, comment financer l’avenir et les investissements ?

A.-J. H. : Depuis près de 15 ans je défends l’idée qu’un bon système monétaire ne doit pas être privé. Comme l’avait noté Maurice Allais, les banques détiennent un privilège qui devrait revenir à la collectivité. Il faut donc à mon avis changer de dogme ou de paradigme et considérer que le Peuple doit pouvoir émettre lui même la monnaie dont il a besoin, sans passer par les structures privées que sont les banques. Or, depuis la crise de 2008, les banques centrales soutiennent l’activité en injectant massivement des liquidités, lesquelles malheureusement sont utilisées par les banques en grande partie pour spéculer, alors que l’’économie réelle a besoin que ces liquidités se fixent sur le long terme dans des investissements qui relancent la croissance, favorisent la transition énergétique et luttent contre le changement climatique.

Le système favorise la spéculation et non l’économie réelle… il faut donc changer de système !

Une émission monétaire annuelle raisonnable de 5 % du PIB, soit environ 100 milliards d’euros (ou de francs post euros si nous quittions la zone ou que l’euro n’explose), permettrait de couvrir les déficits et ainsi empêcher la dette de grossir. Donc – prenons l’exemple de 2013 avec son déficit de 87 milliards d’euros – en premier lieu les intérêts de 51 milliards et 36 milliards de déficit primaire. Reste 13 milliards que nous pouvons utiliser suivant nos choix. Un peu d’inflation aurait aussi des effets bénéfiques sur le stock de dette.

N’oublions pas que lorsqu’un État est souverain sur la gestion de sa propre monnaie, ce qui n’est plus le cas de la France engluée dans la zone euro, et que la banque centrale appartient à ce même État, les prêteurs sont tenus par le taux zéro que pratique la banque centrale envers son État ; les prêteurs deviennent de ce fait nécessairement raisonnables !

Mais la seule monétisation n’est pas suffisante et d’autres « révolutions », d’autres choix politiques, seraient nécessaires…

LVdlR : A vous lire, on a l’impression que l’euro est la source du mal, la raison exclusive des problèmes économiques de la France. Pourtant, certains pays comme l’Allemagne s’en sortent bien avec l’euro…

A.-J. H. : L’Allemagne a effectivement de gros excédents commerciaux, aussi bien avec la France qu’avec la Chine, mais ce n’est quand même pas tout rose dans ce pays non plus (chômage réel, pauvreté, faiblesse des patrimoines, vieillissement de la population, etc.) . La France reste la 5e ou 6e puissance économique mondiale et les salariés français sont parmi les plus productifs du monde, mais je considère que l’U.E. et surtout l’euro nous entraînent sur une mauvaise pente, celle du déclin.

Bien sur, nous avons aussi notre responsabilité : la taille trop faible des entreprises françaises, leur manque de fonds propres, le coût des cotisations sociales qui pourraient être basculées sur la consommation, les lois, règles et décrets par centaine de milliers et les administrations tatillonnes qui freinent la volonté entrepreneuriale [note 12].

L’économie française et son type de production « milieu de gamme » a besoin d’une monnaie plus faible, sans doute 20 % sous celle de la parité actuelle de l’euro, disons à parité avec le dollar. A mon sens le critère de valeur relative des monnaies doit être déterminé par la nécessité d’un équilibre de la balance extérieure (et en particulier la balance commerciale) entre les pays : n’oublions pas que les seules monnaies que ne peut pas produire une Nation, ce sont les devises extérieures dont elle a besoin pour ses importations. En ce sens la Charte de la Havane qui a été rejetée par les USA en 1948, avait bien cerné ce problème de ce nécessaire équilibre.

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1/ Dans la première moitié du XIXème siècle, en Grande-Bretagne, un débat fameux eu lieu entre la « banking school » et la « currency school ». Pour les tenants du « banking principle » (principe de banque), la monnaie est un moyen de paiement et donc, avant tout, un instrument de crédit croissance relativement forte du pays pionnier de la révolution industrielle. Les entreprises n’obtenaient donc pas les crédits dont elles avaient besoin pour financer leur expansion, ce qui provoquait la faillite de certaines d’entre elles. Il ne fait pas de doute que la monnaie actuelle est endogène … les banques satisfont à la demande de crédit des Agents Non Bancaire et se tournent ensuite vers la banque centrale qui n’a d’autre solution que de satisfaire les demandes de refinancement en monnaie centrale laquelle corresponds en particulier à la fourniture de billets et de soutient aux banques débitrices., suscité par les besoins de l’économie (on parlera bien plus tard, de « monnaie endogène »). La création monétaire est un viatique, qui se doit d’être souple afin de croissance relativement forte du pays pionnier de la révolution industrielle. Les entreprises n’obtenaient donc pas les crédits dont elles avaient besoin pour financer leur expansion, ce qui provoquait la faillite de certaines d’entre elles.Il ne fait pas de doute que la monnaie actuelle est endogène … les banques satisfont à la demande de crédit des Agents Non Bancaire et se tournent ensuite vers la banque centrale qui n’a d’autre solution que de satisfaire les demandes de refinancement en monnaie centrale laquelle corresponds en particulier à la fourniture de billets et de soutient aux banques débitrices.

2/ Les banques commerciales « monétisent » des actifs non monétaires (hypothèques, obligations, reconnaissances de dettes) en portant simplement la valeur de ceux-ci à l’actif de leur bilan et, simultanément, sous forme de monnaie scripturale utilisable sur le compte de l’emprunteur. Au niveau d’une Banque Centrale la procédure est identique, les actifs non monétaires étant des bons du Trésor ou des obligations et la monnaie créée corresponds à l’augmentation du compte du Trésor Public dans cette même Banque Centrale. Notons que la Banque de France appartenant en totalité à l’État, la monétisation corresponds à une dette à soi même et se traduit par une augmentation de la quantité de monnaie disponible pour l’État qui, l’utilisant pour ses dépenses, va diffuser cette monnaie nouvelle dans l’économie, sans être tenu, comme pour un emprunteur particulier vis à vis d’une banque commerciale, à la rembourser.

3/ En 1970 la dette était de 25,1 milliards d’euros, soit 163,5 milliards d’euros « 2013 ». En 2013 celle ci était de 1925,3. C’est donc une augmentation de 1761,8 milliards. Durant cette période nous avons payé 1228,7 milliards d’intérêts en euros courants, soit 1580,8 milliards « 2013 ». Les intérêts cumulés représentent 82 % de la dette publique. Sans ces intérêts la dette serait aujourd’hui de 344,5 milliards.

4/ Le néochartalisme est une école de pensée économique appelée aux USA et en Australie « Modern Monetary Theory ». Dans cette théorie les économistes considèrent que c’est l’État qui crée la monnaie en dépensant, et détruit cette monnaie en la taxant : la fiscalité sert alors à revendiquer la monnaie et à contrôler la masse totale de monnaie en circulation et se trouve donc être un outil monétaire essentiel au maintien de la valeur d’échange de la monnaie. La théorie originale (le Chartalisme) fut développée par l’économiste Georg Friedrich Knapp au début du XXe siècle et a influencé le Traité sur la monnaie de Keynes.

5/ Même si on peut trouver ici ou là des informations partielles non chiffrées, par exemple ce document de 2011 de l’Agence Reuter « Les 50 plus gros détenteurs de dette française ».

6/ On peut juger que ce pourcentage détenu par des non-résidents est important, mais il faut se souvenir que les français (épargnants, caisses de retraite, banques) détiennent eux aussi de la dette étrangère.

7/ C’est d’ailleurs le cas de 97 % de la dette française si bien que la sortie éventuelle de la zone euro transformerait 97 % de la dette française en « francs ».

8/ Signalons sur ce sujet le Référendum d’Initiative Citoyenne l’association « O.C.C.I.R. » dont l’objet est l’inclusion de cette possibilité dans la Constitution française

9/ Voir plus de précisions et d’explications sur le site en support : http://100monnaie.wordpress.com/

10/ C’est Jacques Sapir et Philippe Murer qui ont le mieux développé les différentes hypothèses et les conséquences de la dissolution de l’euro dans un rapport commandé par la Fondation Res Publica « Les scenarii de dissolution de l’euro ».

11/ Un excellent article de Gaël Giraud sur la « Revue Banque » N° 752 du 25/09/2012 à ce sujet.

12/ Voir à ce sujet l’excellent livre de Philippe Eliakim « Absurdité à la française »

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118 commentaires pour 292 – A-J Holbecq: interview

  1. Hadrien dit :

    Enhardi par mes lectures de AJ Holbecq aux éditions Yves Michel, j’ai lu avec empressement le petit livre qui vient de paraître aux mêmes éditions spécialisées:
    « L’addiction aux certitudes », par Daniel Favre
    Les addicts frileux de l’euro, ceux qui dissertent sur les inquiétudes des citoyens quant aux certitudes de l’apocalypse qu’on entretient à leur intention, y trouveront en les réponses aptes à remonter le moral de Raoult dans:
    – Un exemple en économie: la représentation de la monnaie et ses conséquences
    Pour répondre aux objecteurs d' »économistes » patentés, précisons que l’auteur, tout comme AJ Holbecq, n’en fait pas partie:

    AJ Holbecq, auteur de plusieurs opuscules spécialisés sur « La dette, une affaire rentable », « Argent, dette, et banques » ou encore sur les monnaies complémentaires, est revenu sur le tard à son cursus universitaire d’économie, en tant que scientifique curieux, ancien pilote de Concorde !
    Sans doute est-ce pour cela que sa vision iconoclaste du sujet est plus perçante que chez la plupart.
    Et peut-être aussi parce qu’il est bien connu que les pilotes de lignes sont sévèrement sélectionnés sur leur bonne vue…!

    De même, Favre est titulaire de deux doctorats (en Neurosciences et en Sciences de l’éducation).
    Sans doute est-ce la raison pour laquelle, après avoir démystifié les choses comme il se doit dans un chapitre « Des lois pour favoriser le rentier, de [1973] à aujourd’hui », il lâche en fin de livre une concusion relevant à la fois de la Glasnost et de la Perestroïka:
    – La [dernière] raison d’espérer: l’arme absolue !
     » Ce moyen, cette arme, non point fatale mais absolue, existe. C’est l’humour… Voici donc ce que je propose, en laissant à d’autres le soin d’inventer les blagues pertinentes:
    Eclater de rire dès qu’une personne bien sérieuse… annoncera que les caisses sont vides , que nous vivons au-dessus de nos moyens, que le montant des retraites doit baisser, qu’il faut rembourser la dette [aux banquiers et rentiers], que la durée du travail des uns doit augmenter pour réduire le chômage des autres…
    Selon mes calculs, le monde devrait changer quand un certain nombre d’entre nous ne verra plus dans les personnes sérieuses en question que des clowns, des bouffons… ou des pince-sans-rire ! « 

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  2. Hadrien dit :

    C’est une entreprise d’utilité publique que de traiter spécifiquement de la question monétaire et combattre la fausse démagogie qui prévaut à son sujet: « la stabilité monétaire et l’austérité qui l’accompagne, c’est bien, car l’inflation est défavorable aux pauvres, etc. »
    Ce n’est pas d’aujourd’hui que date ce tabou visant à oter à l’État toute velléité redistributrice que permettrait une création monétaire appropriée. L’or y a longtemps joué un rôle primordial, en imposant durant des siècles l’austérité de sa contre-valeur, comme denrée rare et précieuse dont le taux de production ne risquait pas de déposséder les riches.
    Pourtant les impératifs de la croissance moderne, à la fin des trente glorieuses, ont amené les États-Unis eux-mêmes à abandonner le GOLD EXCHANGE STANDARD par dématérialisation de la référence dollar.
    C’est un paradoxe que la présidence de droite de Nixon eut à franchir ce pas, ce que la Fed de Volcker et les présidences Thatcher/Reagan réprimèrent par la « révolution conservatrice », le relèvement des taux d’intérêt notamment.
    Et c’est un autre paradoxe que la présidence de gauche èlue en 1981 en France se plia à cette logique en moins de vingt mois, pour ne plus en sortir, au point de lui emboîter le pas avec l’euro, calqué sur le dogme austro-allemand régissant le mark, outil révé pour la « répression monétaire » !
    Ayant eu l’honneur d’un billet invité ici, remettant en perspective des prérequis historiques interprétés à l’envers par la plupart, j’en rappelle la référence:
    https://postjorion.wordpress.com/category/hadrien/

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  3. brunoarf dit :

    En bas de cet article de CHALLENGES, un diaporama dresse le classement de la dette par habitant :

    1- Médaille d’or : Japon. La dette est l’équivalent de 71 015 euros par habitant.

    2- Médaille d’argent : Etats-Unis. La dette est l’équivalent de 39 850 euros par habitant.

    3- Médaille de bronze : Belgique. 34 875 euros par habitant.

    4- Italie : 33 910 euros par habitant.

    5- Royaume-Uni : 31 712 euros par habitant.

    6- France : 29 300 euros par habitant.

    7- Grèce : 28 217 euros par habitant.

    8- Allemagne : 24 896 euros par habitant.

    9- Espagne : 20 929 euros par habitant.

    10- Portugal : 15 780 euros par habitant.

    http://www.challenges.fr/economie/20140703.CHA5763/zone-euro-la-croissance-ralentit-en-juin.html?

    CHALLENGES a oublié l’Irlande.

    Irlande : dette publique de 202,920 milliards d’euros. Nombre d’habitants : 4 722 028. Dette par habitant : 42 973 euros.

    Donc l’Irlande est médaille d’argent.

    L’Irlande est la deuxième nation la plus endettée du monde : 42 973 euros par habitant.

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    • bebecadum dit :

      Cher Bruno
      Vous en avez omis 1 autre , Israël.
      Tous ces pays ont 2 principaux points communs.
      -un haut niveau de développement technologique.
      -un haut niveau d’endettement.
      La question qu’un enfant de 6 ans se poserait est:
      Y-a-t-il une relation de cause à effet entre les deux. Mais répondre à cette question c’est remettre en cause l’EFFICIENCE de ces économies. La question reste donc sans réponse.
      Ce fait (car ça en est un) me rappelle mes jeunes années quand les GT40 gagnaient les 24h du Mans. En distance parcourue, les GT40 gagnait haut la main, à l’économie les 2CV étaient de loin plus efficientes.
      Maintenant nous avons 50 ans de recul pour bien choisir. De quoi avons nous besoin? D’efficience ou de vitesse? De croissance ou d’efficience?
      J’ai choisi les 2CV depuis longtemps, Jorion&Co ont choisi les GT40, probablement aussi parce que pour se pavaner devant les demoiselle rien de mieux qu’une GT40.

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  4. Hadrien dit :

    Réponse à Bebecadum…

    et à Post Jorion (ci-dessus: 2 juillet 2014 à 17:45)
    Si le blog dort un peu, on va le réveiller:

    Certains, Bebecadum, font le contraire: ils roulent en GT 40 en privé, et recommande aux autres la 2 cv en public.

    C’est un paradoxe de constater avec peine qu’il faut un économiste résident en Suisse pour expliquer aux européens, notamment de la zone euro, la logique infernale de l’appauvrissement et de l’inégalité qui est en train de s’y installer par l’austérité…
    A vrai dire, cette logique infernale n’est pas tombée du ciel, elle a eu ses protagonistes et divulgateurs, parfois aveugles, souvent interessés, mais presque toujours grâce à la contre-vérité.

    On savait, en France, que la social-démocratie était depuis longtemps dans cette catégorie, mais on ignorait jusque là que la gauche radicale, ou dite telle, était elle-même sensible au chant des néfastes sirènes qui ont déjà conduit la « gauche de gouvernement » à sa perte.

    Telle est, en effet, ma constatation à l’issue de mes interventions sur le blog d’Alexis Corbière, un des bras droits de JL Mélenchon pour lequel j’ai quelque sympathie, et où s’échangent diverses réflexions aux apparences les plus « radicales » (une des raisons de mon absences ces jours-ci):
    http://www.alexis-corbiere.com/index.php/post/2014/06/30/Invit%C3%A9-du-Journal-Soir-3-sur-France-3?pub=0#pr
    Ma sidération fut la suivante:
    Ayant fait revivre, par mon intervention, un débat impliquant mon vieil adversaire, le libéral – »social » Jean Peyrelevade, comme contradicteur, j’ai eu la surprise de voir le « staff » du blog, intervenir lui-même en ces termes:

    ————————————————————-
    474. Le dimanche, 6 juillet 2014, 14:22 par Pulchérie

    Jean Peyrelevade… non seulement lit notre blog, mais il y apporte sa contribution et ses compétences.
    …pour les idées de J-LM, qui sont les nôtres, il nous honore en nous visitant.
    Pour mieux le connaître, lisez cet article de Libération :
    http://www.liberation.fr/portrait/1…
    J.P. fut président du Crédit Lyonnais « guetté par la privatisation. »
    ————————————————————-

    EXTRAITS du dit « LIBÉ », sur Jean Peyrelevade:

    « Il apaise, rassure, invoque le stoïcisme de Marc Aurèle.
    Un collaborateur: «Il n’élève jamais la voix. Ne claque jamais les portes. Ne connaît ni la colère ni les débordements. Plus il est furieux ou stressé, plus il paraît calme.»
    «Son assurance confine à la vanité», s’amuse un rival.
    Ce matheux est un rationaliste qui pense que chaque problème se résout comme une équation.

    Il dit s’être opposé aux nationalisations, qu’il a mises en oeuvre en 1981, s’attribue aisément le tournant de la rigueur de 1983, mais a surtout gagné la reconnaissance patronale en résistant au raid sur la Société générale imaginé par Bérégovoy.
    Il veille jalousement sur son niveau de rémunération, mais fait la leçon aux accapareurs de stock-options. Un proche le dit «extrêmement soucieux d’être bien vu par les gens de droite» et «très fier d’être apprécié par les financiers de Londres»
    Il plaide contre le Smic ou les 35 heures,… mais déteste licencier, déléguant ces basses oeuvres à ses seconds.

    Côté Tapie, on argue que le Lyonnais s’est payé sur le bouc émissaire, et que Peyrelevade en a fait une tête de Turc facile, à ravir la corporation patronale qui a toujours détesté le camelot flamboyant.
    Tapie était toujours sur la brèche. Peyrelevade préfère se présenter en maître du temps.

    Diantre! Quel panégyrique nuancé…

    DÉCODAGE ET ILLUSTRATION :

    A) Pour « sa contribution et ses compétences », on connaît et on a vu (débat technique sur » Sans Concorde, Airbus n’existerait pas »), ses collègues aussi:

    EXTRAITS de “Confessions d’un banquier pourri” par Crésus, Livre de poche, 2009, p. 154 – 155, illustrant le dialogue entre deux banquiers :

    “ -Vous avez lu la presse ?
    – De quoi parlez-vous ?
    – Peu importe, il est partout !
    – Qui ?
    – Peyrelevade, évidemment ! Vous allez voir qu’il va nous donner des leçons…
    Son livre était sorti fin août dans l’indifférence générale…
    Il faisait l’objet d’une critique plutôt salée dans “Le Monde” de la veille…
    – Un donneur de leçons, voilà ce qu’il est devenu ! Quoique déjà, à l’époque du Lyonnais…”


    B) Pour « les idées de J-L M, qui sont les nôtres (dixit le blog d’AC), il nous honore en nous visitant » :

    EXTRAITS du défunt Blog de Jean Peyrelevade « La Refondation du Capitalisme » (LeMonde.fr) :

    MÉLANCHTON AUX CHIFFRES FAUX
    le 12 janvier 2011 16H11 | par Jean Peyrelevade
    Ce billet de rentrée, nouvelle manifestation de refus de la démagogie, est dédié aux mélenchonites, cette secte où l’on préfère les chiffres faux aux idées justes (ou, alternativement, les idées fausses aux chiffres justes)…
    Je me répète : les chiffres de Jean-Luc Mélenchon sont grossièrement faux.

    ACTUALITÉ (20)
    le 17 février 2011 17H34 | parJean Peyrelevade
    « Mélanchton aux chiffres faux », cela va décidément devenir un feuilleton inépuisable.La dernière manifestation du prurit qui conduit le Grand Leader à multiplier par deux ou trois les chiffres dont il pense qu’ils viennent à l’appui de ses thèses remonte à quelques jours…

    MÉLANCHTON AUX CHIFRES FAUX (2)
    le 18 mars 2011 15H40 | par Jean Peyrelevade
    Je continue ma lecture critique du dernier livre de Piketty et associés, « Pour une révolution fiscale »… Même si je préfère les chiffres faux de Piketty à ceux de Mélanchton, il reste qu’ils sont faux.

    MÉLANCHTON AUX CHIFRES FAUX (3)
    le 31 août 2011 18H07 | parJean Peyrelevade
    Chassez le naturel, il revient au galop. Le cher Jean-Luc Mélenchon s’était abstenu depuis quelque temps de citer des chiffres grossièrement faux. Il vient de craquer…

    MÉLANCHTON AUX CHIFRES FAUX (4)
    le 31 août 2011 18H07 | par Jean Peyrelevade
    François Chérèque puis Jean-Luc Mélenchon font des 100 milliards cités une vérité universelle… Pourquoi, quand moi j’écris 20 milliards au mieux, avec signature et démonstrations (à de multiples reprises), je ne suis pas transformé de la même manière en certitude ?

    […]

    MÉLANCHTON AUX CHIFRES FAUX (9)
    le 9 janvier 2012 18H06 | par Jean Peyrelevade
    On y trouve l’affirmation que depuis vingt-cinq ans la part dans la valeur ajoutée des entreprises des dividendes nets versés aux actionnaires est passée de 3% à plus de 8%. Gros progrès par rapport aux élucubrations du cher Jean-Luc…

    Extrait de COMMENTAIRES de Marianne (autre pseudo d’Hadrien, interdit d’accès) :

    MARIANNE – 9 janvier 2012 20 h 34 min
    Notre « refondateur du capitalisme » est manifestement en mal d’inspiration pour en être ainsi réduit à la chasse aux imprécisions les plus minimes chez ses adversaires. Fonder tout un billet sur Christianne Marty « épinglée » pour avoir dit que, depuis vingt-cinq ans « la part des salaires reculait de 8 points », alors qu’il eût suffit de dire « en trente ans, de dix points » donne une idée du vide argumentaire:
    « Ma démonstration simple est toujours la même : 2012 – 25 ans = 1987
    Conclusion : en vingt-cinq ans, la part des salaires n’a pas diminué de 8 points mais au maximum de 2 … »
    Rappelons que, lorsque la bonne référence (à 1982) était fournie par JL Mélenchon et bien d’autres, l’argument était tout autre (peyrelevade | le 14 janvier 2011 à 17:04) :
    « En 81/82 la part des salaires dans la valeur ajoutée au prix de base a atteint un pic absolu, record historique qui n’a plus jamais été touché… On peut rester un court moment en haut de l’Everest. Personne ne considère que c’est une situation normale… »
    C’est d’ailleurs ce que qu’annonçait déjà l’auteur dans ses billets de 2009 sur « le partage de la richesse »:
    « Les plans de rigueur de 1982 et 1983 et la désinflation compétitive permirent de corriger partiellement la situation. »
    Ce qui ne l’empécha pas de dire, dans la foulée:
    « Au cours de la période, les salaires bruts par tête ont augmenté au même rythme que la productivité du travail », contre-vérité flagrante au regard des courbes bien connues:
    http://contreinfo.info/article.php3…
    A chacun de se faire une opinion sur quelles « affirmations sont grossièrement fausses ».

    MARIANNE – 24 janvier 2012 17 h 52 min
    Au lieu de traquer le pourcent dans des décalages de date, pour mieux avaliser ses thèses conservatrices du travail toujours trop cher, l’auteur ferait mieux de voir les faits en face:
    En science économique, la productivité du travail s’évalue comme le ratio entre la valeur ajoutée et la rémunération du travail correspondant (cf Wikipedia). A ce jeu là, charges comprises, le travailleur français est au top mondial, derrière les Etats-Unis dont l’essentiel provient de la spéculation financière, et avec la Norvège qui le doit à sa ressource pétrolière très rentable.
    Ce n’est donc pas le coût du travail en France qui obère la rentabilité des entreprises, comme l’illustre le fort taux d’investissements étrangers.
    Il ne reste donc comme explication qu’un mauvais management des patrons et/ou de mauvais choix des financiers et investisseurs français. Ce n’est certainement pas la faute des salariés si le patronat français est traditionnelllement frileux sur l’innovation et si leurs banquiers et investisseurs le sont tout autant. On en a eu un bel exemple de la part de l’auteur sur ce blog, lors de la longue diatribe qui l’a opposé à Hadrien à propos du projet Concorde.
    Et au lieu de nous vanter l’exemple allemand, JP ferait mieux de lire ses collègues:
    http://www.lemonde.fr/crise-financi…


    C) Pour le « président du Crédit Lyonnais «guetté par la privatisation» » :

    ACTUALITÉ (7)
    le 26 février 2010 14H38 | par Jean Peyrelevade
    Qui me cherche me trouve.
    Ce petit billet d’actualité est consacré à la réforme à venir du régime des retraites, qui se prête particulièrement bien aux débordements démagogiques…
    Le raisonnement de Jean-Luc Mélenchon repose entièrement sur une ressource inexistante.

    Extraits de COMMENTAIRES-RÉPONSES de Peyrelevade:

    PEYRELEVADE – 15 mars 2010 18 h 30 min
    Réponse à Hadrien (censuré, dont le commentaire est absent)
    1/ Pascal Lamy ne m’a pas succédé à la tête du Crédit Lyonnais. Il est devenu Commissaire à Bruxelles ;
    2/ Je n’ai jamais été chrétien-démocrate. Accessoirement je suis de culture laïque ;
    3/ Pascal Lamy ne m’a pas été dépêché par le pouvoir socialiste pour la privatisation de la banque. Il m’a rejoint au Crédit Lyonnais alors que la droite était encore au pouvoir (Juppé à Matignon). CE N’EST PAS LUI QUI A PRIVATISÉ LE CRÉDIT LYONNAIS, MAIS MOI, sur injonction de Bruxelles en contrepartie de l’aide d’Etat que nous avions reçue…

    PEYRELEVADE – 16 mars 2010 14 h 46 min
    Réponse à krimo (autre pseudo d’Hadrien)
    Que d’énergie dépensée à défendre une mauvaise cause ! Le seul avantage de votre présence sur le blog est de démontrer jusqu’à quel point peut aller la mauvaise foi de certains amis de Jean-Luc Mélenchon.
    1/ Vous aviez dit que vous vous retiriez de ce blog. Vous dites une chose et faites le contraire. Je le regrette vraiment.
    2/ Président du Crédit Lyonnais dès fin 1993, j’ai fait venir Pascal Lamy à mes côtés comme directeur général. Que ce soit en 94 ou 95 ne me parait pas d’une importance décisive… Ce n’est donc pas la gauche qui m’a envoyé Pascal pour me « chapeauter ». Et il ne m’a pas succédé puisqu’il est parti à Bruxelles alors que je restais au Crédit Lyonnais. Vos contorsions sur le sens du mot « succéder » sont risibles.
    3/ Pour qu’il n’y ait aucune ambigüité, je tiens que Pascal Lamy est un homme d’une qualité exceptionnelle et qu’il est bien triste pour notre pays qu’on ne lui ait pas donné à Paris des responsabilités à hauteur de ses capacités. La gauche en est pour partie responsable.
    4/ L’amalgame avec Hayek, Friedman, Thatcher et Reagan est délicieux. Je n’ai jamais cité aucun d’eux qui ne m’ont jamais inspiré, ni de près, ni de loin. Et, suivant vos procédés, puisque Hadrien a cité Lénine, je pourrais vous traiter de léniniste. Sans doute êtes-vous vraiment plus léniniste que je ne suis démocrate-chrétien.
    5/ Ne noyez pas le poisson. Le débat en cours avec Hadrien était sur le sujet très précis de la dette extérieure nette de la France. Je répète que sur ce point vous n’avez cité aucune source à l’appui de vos attaques.
    6/ Vous essayez bien maladroitement de défendre le pauvre Hadrien. Donc je vais moi citer exactement à nouveau le commentaire qu’il m’avait transmis (26/02/2010 – 20.05).
    Début de citation :
    « Extraits: “Dette nette et dette brute
    Il ne faut pas confondre dette extérieure brute (l’ensemble des montants financiers dus) et dette extérieure nette (ensemble des montants financiers dus moins ensemble des créances que possède le pays vis-à-vis de l’étranger).”
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Dette_… »

    SANS COMMENTAIRE…

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  5. Hadrien dit :

    (Suite)

    Les multiples obstructions dudit site à mes propos, aisément déjouées, nécessitaient notamment un évident et ironique changement de pseudo:

    662. Le mercredi, 9 juillet 2014, 09:55 par Marianne(bis)

    @ Jean Peyrelevade (635)
    @ Tous

    Dérogeant au format préféré, en ce lieu héroïque
    Celui, tant admiré, de ces strophes poétiques
    Voici, mesdames, messieurs, labeur pharaonique
    La transcription en clair, c’est à dire prosaïque :

    Vous l’aviez en longueur, vous l’aurez en largeur
    C’est ce qu’on appelle ici, et cela, tous en coeur
    Vous l’avoir mis en long, en large, et de bonheur !

    Il est assez cocasse de lire sous la plume du désormais « journaliste indépendant Jean Peyrelevade » une réponse à la prétendue « agression » dont il ferait l’objet. La manoeuvre est un exercice bien connu de tous ceux que l’opinion publique a oubliés.
    Ayant lu l’ouvrage de JP Chevènement, j’ai eu quelque peine à retrouver les deux seules lignes où son nom, parmi d’autres, se trouvait énoncé.
    Mais plus cocasse encore est le fait de se défendre benoîtement de l’appellation « néolibéral », alors que c’est celle d’ultra-conservateur qui conviendrait pour qui a passé son temps à habiller de fausse rationalité les mots d’ordre ressassés par les billets du blog « La Refondation du capitalisme » :

    – Haro sur les trente-cinq heures!
    – Sauver la Grèce en préservant…les spéculateurs.
    – Piketty, non à la révolution fiscale!
    – « Mélanchton »!, ou touchez pas au grisbi!
    – Pourquoi il faut augmenter la TVA pour tous…
    – Parce qu’imposer le capital serait une idée simpliste!
    – Critique d’un prix Nobel français… (mourant).
    – etc.

    C’est avec la même conviction que ce frais moulu journaliste honore sa nouvelle profession en réclamant aussitôt « que Jean-Pierre Chevènement ne soit plus entendu »! Bigre.
    Pour juger l’étendue de l’opprobre subie par le plaignant, citons donc les deux lignes incriminées de l’ancien ministre dans son livre, dans tout leur diabolique contexte:

    » Robert Lion et JEAN PEYRELEVADE qui dirigeaient le cabinet de Pierre Mauroy, et Philippe Lagayette celui de Jacques Delors,…étaient convaincus de la véracité du « Théorème de Schmidt »: les profits d’aujourd’hui font les investissements de demain qui feront les emplois d’après-demain.
    [Le livre se dispense de noter que cela devint, pour beaucoup d’économistes, le « Paradoxe de Schmidt »: les profits d’avant-hier firent l’épargne des riches hier et le chômage des pauvres aujourd’hui]
    etc.

    ————————————————————————————————————–
    663. Le mercredi, 9 juillet 2014, 12:45 par Modérateur du blog d’AC

    @ A tous

    L’interminable pensum signé Marianne, qui fait suite à une autre interminable intervention, illustre parfaitement la définition de « troll » ou « »troller »: des propos visant à porter la polémique pour la polémique, noyant les débats sous on flot de considérations plus ou moins appropriées, occupant l’espace, bref,une forme de nuisance, voire de pollution d’un blog. Certains trolls ou trollers, en outre, usent et abusent d’une multiplicité de pseudos à cette fin. Chacun, par son style inimitable, peut reconnaître Hadrien…

    Merci donc de ne pas alimenter ce genre de pratique en répondant à ce type d’envoi.

    @Jean Peyrelevade
    Puisque ce post 662, mais aussi pas mal d’autres vous sont personnellement adressés, vous avez été courtoisement reçu ici, d’aucuns ont trouvé que vos visites honorent ce blog. Merci donc de vous conformer à la ligne qui doit être la nôtre vis-à-vis des parasites du blog.

    Vive le Front de Gauche, et que le blog d’Alexis Corbière reste un lieu de débats, parfois un peu vifs, mais inévitables dans une communauté.
    ————————————————————————————————————–

    Ce qui amena le site à filtrer tous les intrus (à leurs yeux?), arrêtant par là-même son accès ouvert qui était un de ses atouts, mais laissant persister les injures et propos orduriers qui caractérisent les « familiers ».

    Il ne put donc profiter de la suite, que chacun pourra apprécier ici, en liaison avec notre sujet:

    @ Marianne

    Marianne, ma fille, vous n’avez le doigté
    du frangin Hadrien pour faire ces paquets:
    Le premier semblait fait de versets sataniques
    Le second à la fin comporte un gros doublon
    En Sorbonne est-ce ainsi que l’on va au charbon?

    Votre père, en ce lieu, vous montre comment faire
    Où forme comme fond auront tout pour vous plaire
    Et le sieur, hier au soir, qui clamait à grand peine:
    Hadrien et Sina sont Marianne, quelles teignes !
    Aura donc reperdu à nouveau son pari, pas de veine…

    À l’instar d’Eluard, faisons donc une aubade
    Au très cher gai luron qu’est ce Peyrelevade

    AUBADE DU PEYRELEVADE

    Sur mes cahiers de banquier
    Sur mon pupitre et les arbres
    Sur le sable des pétroliers
    J’écris vos noms

    Sur les pages de mon blog
    Sur toutes les pages blanches
    Pierre sang papier ou encre
    J’écris vos noms

    Sur les parachutes dorés
    Sur les armes des billets
    Sur la couronne des patrons
    J’écris vos noms

    Sur la jungle et les marchés
    Sur les nids sur les profits
    Sur l’écho de mes agences
    J’écris vos noms

    Sur les merveilles des traders
    Sur le pain blanc des ouvriers
    Sur nos saisons excédentaires
    J’écris vos noms

    …..

    Sur la santé des affaires
    Sur le risque disparu
    Sur l’espoir sans scrupule
    J’écris vos noms

    Et par le pouvoir de ces mots
    Je recommence ma carrière
    Je suis né pour vous connaître
    Et pour vous célébrer

    Compétitivité, Austérité !

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  6. Hadrien dit :

    Il est vrai que, lorsqu’on a soutenu l’augmentation de la TVA avec Strauss-Kahn, pour la combattre avec la candidature Hollande, et la soutenir de nouveau avec Valls, on peut en oublier bien d’autres, tel celui ci-dessous où Hadrien et Sina ont rappelé,le 28 janvier 2011 à 18:50, au banquier belge Ugeux des hauts faits d’armes de son collègue J.Peyrelevade :

    Memento LA TRAHISON DE LA FINANCE (titre d’un livre de Georges Ugeux)

    Il était piquant, à ce sujet, de relever tout d’abord dans Wikipedia:
    ” PEYRELEVADE: Nommé en 1981 directeur adjoint du cabinet de Pierre Mauroy et conseiller économique du Premier ministre, il géra les nationalisations, tout en professant son opposition à celles-ci [on ne peut mieux dire!].
    Il a occupé de nombreuses fonctions de responsabilité notamment à la tête de grandes entreprises nationalisées : président de Suez de 1983 à 1986,…, de l’UAP de 1988 à 1993, et du Crédit lyonnais de 1993 à 2003 [toutes privatisées dès son départ, montrant qu’il avait bien préparé le terrain]. »

    Lorsque la gauche, revenue au pouvoir en 1988, tenta de reprendre le contrôle de la Société Générale, le ministre Beregovoy demanda sa participation à Peyrelevade qu’elle venait de nommer Président de l’UAP.

    Il est à nouveau piquant de relever dans le rapport du Sénat à ce sujet (dont l’intégralité est consultable en ligne sur les Archives du Sénat):

    ————————————————-
    3° – La participation des actionnaires publics de la Société Générale : une bonne volonté inégale.

    a) Le double refus de l’UAP

    – Le Refus initial de s’associer au montage:
    Au lendemain même de sa nomination à la tète de l’UAP, fin juillet 1988, M. Jean Peyrelevade a été contacté personnellement par M. Georges Pébereau pour qu’il participe à l’opération projetée sur la Société Générale.
    Le Président de l’UAP a décliné la proposition qui lui était faite d’entrer à hauteur de 500 MF dans le dispositif.

    – L’abstention de l’UAP en novembre 1988:
    A la mi-novembre 1988, le président de l’UAP s’est entretenu autéléphone à deux ou trois reprises avec le ministre des Finances “sur quelques aspects techniques” de l’affaire Société Générale.
    Le ministre d’Etat lui aurait fait part de “certaines préoccupations”.
    Mais M. Jean Peyrelevade ne considère pas que le contenu de ces conversations téléphoniques ait répondu à la définition que l’on peut donner d’un ordre ou d’une demande.
    Tout au plus, un souhait, peut-être.
    Ni ordre, ni demande : en conséquence, le président de l’UAP s’est abstenu de procéder en novembre à des achats de titres Société Générale…
    [ce qui laissait le champ libre à une équipe de financiers affairistes, au premier rang desquels Georges Soros, d’où le nom “affaire de la Société Générale”]
    —————————————————

    Et quand aux 36 000 euros mensuels comme retraite sur sa carrière, que l’interessé a cumulés avec sa présidence de Banca Leonardo France et ses jetons de présence en conseils d’administration, si l’on songe que l’essentiel fut accompli au sein d’établissements alors publics (Le Crédit Lyonnais compris), c’est plusieurs fois la retraite de premier ministre !

    A en juger par le nombre d’âneries débitées sur son blog, heureusement ferméé, Peyrelevade n’a pas dû suer beaucoup dans sa vie… Et certainement pas durant ses deux modestes années de rattrapage en « éco-fi » après l’X, dont il se prévaut pour se qualifier lui-même « économiste ». Il n’y avait que les socialistes pour le considérer comme tel et le prendre pour un grand financier. On ne peut pas dire qu’il leur en aura été reconnaissant en partant chez Bayrou !
    Mais il est vrai qu’en regard des montants faramineux que pompe la finance privée… on s’explique, même tardivement, son changement de fusil d’épaule à la tête de Banca Leonardo France, établissement gestionnaire de fortunes.

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  7. Senryu dit :

    Tout à fait d’accord avec tout ce qui précède sur J. Peyrelevade.

    JP utilise une méthode de démonstration qu’il appelle ( à tort ) inductive et qui consiste à choisir les chiffres et les faits qui l’arrangent pour soutenir quelques conséquences de théories ultralibérales ( rigueur, baisse des impôts sur le capital et les sociétés ,diminution des charges et prestations sociales, affaiblissement du rôle de l’Etat etc …) que l’on voit fleurir un peu partout depuis M. Friedmann….. alors qu’il est manifeste aujourd’hui que celles -ci conduisent la plupart des pays européens à la ruine et au chomage et qu’elles sont à l’origine de la crise actuelle. Mais cela ne fait rien, il suffit de ne pas regarder de ce coté là….

    C’est comme si, pour démontrer que » tous les cygnes sont noirs », on nous faisait visiter tous les lacs où l’on sait qu’ils sont noirs. C’est une méthode d’idéologue qui, outre le fait qu’elle est anti-scientifique, frise la malhonnéteté.
    Mais au fait, quelle est la théorie économique que soutient JP ? On la devine à travers ses préconisations économiques, mais je ne l’ai pas vu clairement énoncée dans ce blog.

    Quant-à ceux qui croient que l’évolution du monde vers la dérégulation et la loi de la jungle est irreversible, qu’auraient-ils dit au plus fort de l’occupation ou de la dictature ?
    Lire un peu d’histoire peut être formateur.Tout peut changer et parfois trés vite !

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  8. brunoarf dit :

    Depuis les élections européennes, les européistes étaient tétanisés : lors des élections européennes du 25 mai 2014, les partis politiques anti-européens avaient pulvérisé leurs records électoraux.

    Les européistes étaient désespérés.

    Qui allait bien pouvoir sauver l’Union Européenne ?

    Qui allait bien pouvoir sauver les européistes ?

    Réponse :

    Captain Europe : le super-héros de l’Union Européenne.

    La video dure 2 minutes 20 :

    ( ATTENTION : CETTE VIDEO EST A PLEURER DE RIRE )

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  9. Saint-Maurice dit :

    AJH,
    Vous parlez de 100 milliards par an d’argent créé avec le 100% monnaie, savez vous combien d’argent est créé par an par les banques secondaires en europe par exemple ces dernières années pour comparer (c’est à dire emprunté par les ménages, les entreprises et l’état)?

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    • A-J Holbecq dit :

      Entre 2001 et 2007 la croissance annuelle de la masse monétaire euro fut de 2026 à 3755 pour M1 (croissance 13%/an) et de 4910 à 7782 pour M3 (croissance 10%/an)
      Entre fin 2012 et fin 2013 elle fut de 290 milliards pour un M1 de 5109… moins de 6%, ce qui à mon avis explique le peu de croissance.
      (la France représente environ 20% des montants)

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  10. Saint-Maurice dit :

    Merci de votre réponse.
    L’état si je ne me trompe emprunte aux banques (2°) en leurs vendant des titres (obligations, bons..). Cela se fait en monnaie centrale et cela ne figure pas dans M1.
    On doit donc ajouter à l’augmentation de M1 que vous décrivez les « emprunts » de l’état (entre 150 et 200 milliards disons) pour « se rendre compte » de la somme totale empruntée par les ménages les entreprises et l’état par an.
    De là on voit que ce flux est très mal distribué (via le mécanisme fractionnaire, réserves de monnaies centrales nécessaires, crédits par les banques 2° en monnaie non centrales selon la demande…redistribution vers les bulles (titres, immobilier, dollars..) puisque la demande ne suit pas et/ou n’est pas assez sûr car déjà endettée…au lieu de faire BC directement à l’état pour une partie (100 milliards?) afin d’assurer une meilleure répartition d’une part de l’argent crée et de soutenir ceux qui en on besoin (ceux pour qui les fin de mois ou même les débuts sont difficiles) dans ces temps sombres où en attendant la déflation (le dégonflage des bulles et des entreprises (les banques…) ) qui va quand même faire mal pour ceux qui dégustent ou dégusteront..et arrêter ces politiques d’austérité.

    Donc en gros 400 à 500 milliards par an de créé chaque année en europe par les crédits des ménages, des entreprises et des états…?

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    • A-J Holbecq dit :

      //On doit donc ajouter à l’augmentation de M1 que vous décrivez les « emprunts » de l’état (entre 150 et 200 milliards disons) pour « se rendre compte » de la somme totale empruntée par les ménages les entreprises et l’état par an.//

      J’avoue que je me suis un peu creusé la tête 😉
      Mais en fait je ne pense pas, car il n’y a pas de financement des déficits publics directement par la Banque Centrale (BdF ou BCE).
      Il n’y a donc pas de création de monnaie centrale qui s’ajouterait à la création de monnaie secondaire.
      Il est tout à fait exact que l’Etat utilise uniquement de la monnaie centrale mais dans ce cas il s’agit juste d’une « transformation  » monnaie secondaire => monnaie de base avec une destruction de monnaie secondaire équivalente.

      Mais je puis me tromper, j’ai besoin d’un temps de réflexion supplémentaire avant de mettre ma main à couper 😉

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      • Saint-Maurice dit :

         » dans ce cas il s’agit juste d’une « transformation  » monnaie secondaire => monnaie de base avec une destruction de monnaie secondaire équivalente. »

        C’est là qu’il faut creuser…

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  11. Saint-Maurice dit :

    Ou plutôt : Si la France représente 20 %, disons des 300 milliards d’augmentation annuelle de M1 que vous décrivez, soit 60 milliards aux quels vous rajoutez disons 150 milliards d’emprunt de l’état soit 210 milliards de crédits par an empruntés par les ménages les entreprises et les états.
    Les 100 M que vous proposez par le 100% monnaie en représente donc environ la moitié (des 210 actuels)?

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    • Saint-Maurice dit :

      Avez vous pu avancer sur cette question?
      La question étant quelle part d’argent l’état peut créer (par la BC) et quelle part reste sur le marché sans déclencher d’hyperinflation…

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      • Saint-Maurice dit :

        mais otez moi d’un doute, le 100 % monnaie serait un complément aux emprunts d’état sur les marchés ou a-t-il comme but de remplacer totalement l’argent emprunté sur les marchés par l’état?

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        • A-J Holbecq dit :

          Un État n’a nul besoin d’emprunter sa propre monnaie puisqu’il peut l’émettre (il faut exclure les devises étrangères de cette affirmation).
          Donc, sauf à penser que l’émission (couverture du déficit budgétaire) est trop importante et fait risquer un dérapage inflationniste trop important, oui, l’Etat doit émettre toute la monnaie dont il a besoin et peut remplacer totalement « les marchés », mais il faudra une transition.

          Il y a une forte inertie dans la « réparation » des capacités de production. De ce fait je pense que la croissance de la quantité de monnaie (par émission monétaire centrale) doit se faire progressivement pour éviter de relancer trop rapidement une consommation d’importation, disons sur 3 ans (je dirais 60, 80, 100 Mds€)

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  12. brunoarf dit :

    Mardi 15 juillet 2014 :

    L’Italie est en faillite.

    Selon le Trésor italien, la dette publique de l’Italie atteindra à la fin de l’année 135 % du PIB !

    Lisez cet article :

    La dette italienne a établi un nouveau record en atteignant 2166,3 milliards d’euros en mai, selon la Banque d’Italie. Soit 20 milliards de plus que le mois précédent. Au rythme actuel du dérapage, la dette publique devrait peser d’ici à la fin de l’année près de 135 % du PIB selon le Trésor. À titre de comparaison, la dette de la France, qui est sur le point d’atteindre les 2000 milliards d’euros, représente près de 94 % du PIB.

    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2014/07/15/20002-20140715ARTFIG00353-la-dette-de-l-italie-continue-de-se-creuser-malgre-renzi.php

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  13. Hadrien dit :

    Pour en terminer avec mon aventure édifiante, contée plus haut, sur le blog d’Alexis Corbière, voici le genre d’ « idées reçues » sur la monnaie que j’y ai rencontré (et mes réponses en conséquence):

    ——————————————————————-
    86. Le vendredi, 20 juin 2014, 11:26 par Pulchérie D.

    Quant à la question du danger des spéculations, en cas de sortie de l’euro, il [Hadrien] a gaillardement rejeté cette objection d’un revers de main :
    « L’État ayant récupéré sa souveraineté monétaire, son Trésor pourra à nouveau librement emprunter à la Banque nationale suivant les modalités qui l’agréent, comme on le faisait à l’époque gaulliste et durant toutes les Trente Glorieuses… ».

    Mr Hadrien fait fi de deux éléments :

    « a) La Banque Nationale de France est une institution privée »!

    « b) En 1973, sous Pompidou, une loi a été votée, l’Etat, tout comme un simple particulier, doit recourir aux banques privées, exemple appliqué par la suite dans de nombreux pays »
    ———————————————————————-

    @ Pulchérie D. et aux autres…
    Révisez donc vos classiques avant de donner des leçons:

    a) Vous vous croyez encore à l’époque des 200 familles !
    La Banque de France est complétement nationalisée depuis le gouvernement De Gaulle avec les communistes, en 1945. (Elle l’avait été partiellement par le Front populaire de 1936).

    b) La loi de 73, j’en sais quelque chose… Ça n’est d’ailleurs pas tout à fait ce vous dites:
    Le recours intégral au marché ne date pas de 73, car les « avances » au Trésor par la Banque de France, jusque là possibles sur simple vote du parlement, ne furent pas alors supprimées, mais simplement plafonnées (à 20 milliards de francs de l’époque).
    C’est ce plafonnement qui en a graduellement rogné le montant réel, avec l’inflation, jusqu’à sa supression pure et simple par le traité de Maastricht en 92.
    Avant cela, le recours aux marchés (les « banques privées », comme vous dites…), avait été déjà initié par le malheureux Beregovoy, si peu averti des conséquences de son acte qu’il s’en était laissé convaincre avec entrain par son chef de cabinet Jean-Charles Naouri. Ce dernier est aujourdh’ui PDG du groupe Casino…
    Pierre Beregovoy, lui, s’est suicidé !

    ———————————————————-
    269. Le jeudi, 3 juillet 2014, 19:03 par Cronos

    Monsieur Hadrien est démenti en totalité…
    Pour vous en convaincre tapez « STATUT DE LA BANQUE DE FRANCE » dans google et bonne lecture.
    Non la BDF n’a pas été nationalisée par Charles de Gaulle ! Espèce de connard puant et pompeux, caniches poudrés à la niche bordel de merde.

    Statut – Banque de France
    https://www.banque-france.fr/…ban…
    22 oct. 2010 – La Banque de France fait partie intégrante du Système européen de banques … notamment l’article 30 du protocole sur les statuts du Système …

    Banque de France — Wikipédia
    fr.wikipedia.org/wiki/Banque_de_France
    Aller à La réforme de 1973 : refonte des statuts (loi no 73-7 du 3 …)
    ———————————————————-

    @Cronos:

    LA BANQUE DE FRANCE EST BIEN PROPRIÉTÉ D’ÉTAT NON ABROGÉE DEPUIS 1945 :

    Vous ne savez même pas lire et comprendre ce que vous pêchez sur le Net: La nationalisation de la loi de 1945 n’a jamais été abrogée (cf Article premier):
    http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000006072686&
    – Toutes les banques de la zone euro font, par définition, partie du SEBC. Leur « indépendance » de gestion ne signifie nullement privatisation: avec le SEBC, Banca d’Italia et Banque de France sont toutes deux réputées indépendantes, mais l’une est d’actionnairiat privé, l’autre appartient à l’État !
    http://sceco.univ-poitiers.fr/hfranc/nationaBF.htm

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  14. Hadrien dit :

    Le livre, paru le mois dernier, de JACQUES GÉNÉREUX arrive à point nommé pour illustrer les errements et tergiversations de la gauche dite « radicale » quant à l’euro. Voici ce qu’on peut y lire, en résumé, au Chapitre 11 sur l’euro:

    « On sait ce qui a fonctionné dans le passé, dans un cadre alliant:
    – un système de changes fixes [mais révisables]
    – le contrôle des mouvements de capitaux
    – une banque centrale libre de poursuivre… croissance, inflation, emploi, équilibre extérieur, prêts à l’État et contrôle des changes.
    D’abord restaurer ces trois piliers.

    « Abandonner l’euro », cela signifie seulement restaurer des unités monétaires nationales. On peut donc renoncer à l’euro sans restreindre la liberté de la finance [?], sans étendre les moyens d’actions de la Banque centrale nationale [??] et sans stabiliser les taux de change [???]; dans ce cas, on ne restaure aucun des trois piliers que je viens de citer.
    En revanche, si l’on procède uniquement à la re-règlementation de la finance et à la refonte des statuts de la BCE, on reconstruit deux piliers et demi sur les trois.
    Le demi-pilier c’est l’euro car il constitue un système de changes absolument fixes [sic].
    Ce n’est là qu’un demi-pilier car un régime de changes fixes entre des monnaies nationales offre un degré supplémentaire de liberté: la possibilité d’ajuster les taux de change…
    En conservant l’euro, on perd donc une marge de manoeuvre dans la panoplie des instruments mobilisables. Mais c’est le seul inconvénient de cette solution [sic] !

    D’un point de vue politique, la force symbolique d’une monnaie partagée par des centaines de millions de femmes et d’hommes sur tout un continent est une source bénéfique de rapprochement entre les peuples…
    Sur le plan économique: le privilège de régler certains contrats internationaux dans sa propre monnaie.

    Cela dit, ces avantages économiques et politiques seraient en partie maintenus si l’euro était transformé en monnaie commune.
    Les monnaies nationales auraient, comme dans l’ancien SME, un taux de change fixe mais ajustable avec l’euro.
    C’est là à peu près ce que Keynes proposait pour refondre le système monétaire international à la Conférence de Bretton Woods.
    [La monnaie commune, c’est donc la solution la meilleure ?]

    [Non! postule étonamment JG] La plus utile, selon moi, consisterait à rester dans la zone euro tout en prenant les mesures nécessaires en violant les traités! C’est là un coup de force politique qui contraint les autres pays à faire un choix: soient ils excluent le pays rebelle hors de la zone euro, soit ils acceptent de renégocier le traité. »
    [Toujours la fameuse promesse de renégociation avec l’Allemagne!]

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  15. Hadrien dit :

    On peut continuer à se plaindre indéfiniment de l’austérité, cela ne changera rien au dogme austro-allemand !

    Car ce serait faire une erreur, hélas fort commune, que de croire « l’orthodoxie » monétaire des allemands (dont sont inspirés les statuts de la BCE) uniquement due à leur crise inflationniste des années 20. Plus fondamental encore, et plus enraciné, est leur adoption du dogme monétaire de l’Ecole autrichienne qui remonte à Carl Menger, dont Von Mises fut l’élève, lui-même ayant eu Hayek pour disciple.
    C’est donc un dogme ante-Keynésien, qui prend pour acquis que « la monnaie n’est qu’un voile »… un principe dont, soit dit au passage, l’expérience des années 20 aurait du suffire à montrer l’inanité !
    Cela n’a pas empêché la classe dominante allemande de reprendre son dogme après 1949, d’où les trajectoires monétaires différentes en Allemagne et en France… Or, en dépit (et sans doute à cause) de cela, les croissances françaises et allemandes furent identiques, en moyenne (5,4%), durant les Trente Glorieuses !
    La différence reside dans le point souligné ici à plusieurs reprises. Sans revenir sur un leitmotiv qui a été largement évoqué, on peut en effet faire le parallèle social avec la distribution du patrimoine:
    Depuis qu’on nous vante de tous côtés les « succès » de la frugalité allemande, y compris dans son faible taux de propriétaires immobiliers, quel est le bénéfice d’une telle politique… pour la grande majorité d’un peuple dont on constate que son patrimoine médian, au total, s’avère si faible (le dernier de la zone euro) et accroît les inégalités (la médiane y est quatre fois plus faible que la moyenne, contre deux fois seulement en France) ?
    La situation est d’autant plus préoccupante que l’Allemagne est un pays vieillissant, dont la proportion de ménages âgés devrait au contraire favoriser le patrimoine après une vie entière de dur labeur. Qu’a donc fait l’Allemagne de l’Ouest de tous ses excédents commerciaux durant toute la deuxième moitié du XXe siècle ?
    La réponse a malheureusement été donnée par Gaël Giraud et Cécile Rouard dans leur livre (Le facteur douze):
    « les ménages allemands possédant plus de 100 millions d’actifs sont au nombre de 900, juste derrière les USA avec 3000, (contre 300 en France), soit le nombre proportionnellement le plus grand de ces très riches parmi la population mondiale ! » Là encore, un fait qui est soigneusement dissimulé par la doxa libérale qui nous engage à suivre ce modèle: les excédents allemands s’exercent au détriment des bas salaires et viennent gonfler la fortune des actionnaires d’entreprises (ce qui explique pourquoi on ne voit rien dans le patrimoine moyen qui intègre indistinctement les deux).
    Le patrimoine des ménages et du secteur public ne sont en effet pas les seul indicateurs de richesse à prendre en compte. Une partie significative est en effet détenue par les entreprises dont le stock de capital constitue un indicateur exhaustif. Il indique en effet le montant du capital détenu par le secteur public (dont on a vu plus haut ce qu’il en est) ainsi que par les capitalistes industriels résidents et non-résidents. Corrigé de la position extérieure nette (donc du capital ou des dettes détenus par des résidents à l’étranger), on obtient un indicateur global du patrimoine… capitaliste !
    Là, les choses sont fort différentes puisque l’Allemagne est bien dans le peloton de tête avec l’Autriche, la Belgique et les Pays-bas, montrant ainsi comment la politique de « l’offre » peut arriver à extirper la plus value du travail des ménages, tout en faisant d’eux les plus pauvres d’Europe:
    http://www.ladocumentationfrancaise

    On ne s’étonnera pas, après tout cela, que Alain Minc ait pu pousser ce cri du coeur dans le titre de son dernier livre: « Vive l’Allemagne » !

    En résumé, tant que l’on gardera l’euro, les choses iront de mal en pis pour les travailleurs, et de mieux en mieux pour les possédants… de l’outil de travail !
    Mais ça, on le savait déjà avec Marx. La seule différence, c’est que là où un siècle de conquêtes sociales y avaient en partie remédié, la révolution néolibérale des Trente Piteuses a inversé la courbe… L’euro, lui, est là pour empêcher tout retour en arrière:
    Ainsi, en France, les dispositions des traités européens ont été inscrites dans notre constitution !
    (En Allemagne, c’est évidemment l’inverse: la classe dominante a fait en sorte de garder toutes disposition sous le droit de veto de la Cour Constitutionnelle de Karlsruhe, au cas où L’U.E. s’émanciperait !)

    C’est dire si espérer le « retournement », tout en gardant l’euro, est voué à l’échec !

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    • Hadrien dit :

      En CONCLUSION:

      Avec des monnaies indépendantes, le marché des changes constitue le b-a-ba des équilibres économiques libéraux néoclassiques: tout surcroît de « compétitivité » recherché par un pays est vite compensé par l’évaluation correspondante de sa monnaie (selon le change induit par la balance des paiements).
      C’est pour avoir voulu se priver de cette traditionnelle variable d’ajustement auto-régulatrice, en régime libéral, que celui-ci s’est mis en contradiction avec lui-même en Europe, par l’instauration de la zone euro:
      En adoptant comme monnaie unique l’euro-mark allemand et son austérité monétaire (si souvent soulignée ici), sans structure fédérale, tous les autres pays se voient imposer leur politique socio-économique, afin de compenser les écarts de compétitivité externe, non plus par le change puisqu’il n’existe plus, mais par l’austérité socio-salariale interne, seule variable restante pour s’ajuster à l’Allemagne.
      D’où mon insistance à maintes reprises (cf billets précédents) sur ce qui nous attend:
      Avec une telle politique, l’Allemagne n’est pas plus riche en moyenne que la France mais, on l’a vu, l’allemand est de richesse médiane deux fois inférieure au français, ce qui traduit une inégalité sociale d’un facteur 2 (rapport de la moyenne à la médiane). C’est à cela que l’euro condamne inévitablement les français… et tous les autres !

      NB: Les taux d’intérêts abaissés jusqu’à zéro, et autres largesses de la BCE s’adressant uniformément aux banques commerciales… ne changent évidemmment rien à ces déséquilibres relatifs entre États, qui sont d’ordre économique et social, c’est à dire de nature politique interne !
      Moralité: Dans une Union monétaire et douanière non fédérale, c’est le pays qui s’impose le plus d’austérité socio-économique qui oblige tous les autres à le suivre !

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  16. Saint Maurice dit :

    c’est peut être parce que il n’existe pas de bulle immobilière en Allemagne… refaisons les comptes quand les français auront vu leur capital immobilier diviser par 2

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    • Hadrien dit :

      Je vois que vous faites partie de ceux chez qui le lavage de cerveau intensif de la part de nos médiacrates a bien porté ses fruits…
      Ainsi Axel de Tarlé commentait le rapport BCE sur la pauvreté de l’allemand médian, de la façon suivante :
      – Les allemands ont bien de la chance d’être pauvre, c’est une « richesse économique »… [pour leurs patrons et actionnaires] !
      http://www.lejdd.fr/Chroniques/Axel-de-Tarle/Les-Allemands-les-plus-pauvres-d-Europe-601864
      C’est ce dont rêvent tous les médiacrates payés fort cher pour juger les autres et vendre leur salive en persuadant les seuls qui produisent qu’ils doivent continuer de le faire pour bien moins encore…

      Axel de Tarlé est l’animateur de « C’est à dire », l’émission précédant journellement « C’est dans l’air », martelée aux français trois fois par jour (diffusée l’après-midi, re-diffusée le soir et lendemain matin).
      Le point commun de cette « série C », c’est l’entêtement de son concepteur (Yves Calvi) à nous mystifier régulièrement sur ces sujets : « l’Allemagne qui gagne…même au football » (émission du 15.07), mais la « reprise qu’on cherche désespérément » (émission du 17.07)… tout cela en censurant sur le Forum de l’émission, pourtant prévu à cet effet, les chiffres ci-dessus communiqués par mes soins !

      On comprend mieux ce que cela signifie avec du concret, même à la sauce humoristique :
      http://fr.mediamass.net/people/yves-calvi/plus-gros-salaire.html
      YVES CALVI, LE JOURNALISTE LE MIEUX PAYÉ :
      « Selon le magazine économique américain People With Money et sa très attendue liste des « journalistes les mieux payés du monde » publiée lundi (21 juillet), Calvi aurait amassé entre les mois de juin 2013 et juin 2014 la prodigieuse somme de 82 millions d’euros, sonnants et trébuchants…
      Pour établir son classement, le magazine People With Money tient compte des gains directs mais également des revenus issus des partenariats publicitaires, des royalties et tout autre investissement.
      D’après les calculs, le journaliste-entrepreneur pèserait près de 245 millions d’euros. »
      Pour éviter tout ennui, l’annonce est dite « actualisée » par l’adjonction simultanée:
      « Correctif 22/07/2014 : Il semblerait que cette rumeur soit infondée. »
      La parenthèse (en savoir plus) renvoie à la précaution consacrée:
      – « La rubrique est une parodie de site people, tous les articles sont donc évidemment faux », suivi immédiatement de la véritable explication:
      – « Le collectif Médiamass n’a pas l’outrecuidance de prétendre pouvoir changer la logique actuelle, juste d’en rire. »

      P.S. La presse de province, elle, a été plus prosaïque:
      http://www.lyonpeople.com/news/p3dossier_people_parisiens.html
      « A noter qu’Yves Calvi et Stéphane Bern n’ont pas souhaité nous communiquer leur salaire »

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    • Hadrien dit :

      « Quand les français verront leur capital immobilier divisé par deux », celui des américains, des russes, des suisses , des dragons asiatiques et des anglais le sera encore beaucoup plus…

      http://www.globalpropertyguide.com/most-expensive-cities
      City / US$ per Sq. M.
      London : 32,745
      Hong Kong : 20,660
      Singapore : 17,709
      Geneva : 17,026
      Moscow : 16,509
      New York : 15,284
      Paris : 15,161
      Tokyo : 11,466
      Stockholm : 9,439
      Sydney : 8,717
      Helsinki : 8,398
      Rome : 8,355
      Toronto : 8,288
      Taiwan : 7,112
      Shanghai : 6,932
      Vienna : 6,166
      Amsterdam : 5,717
      Copenhagen : 5,310
      Madrid : 4,901
      Berlin : 4,464
      Figures are typically based on the average for a 120 square metre apartment The apartments are typically in a prime inner city area.

      … et les poules auront des dents:
      Car c’est la situation allemande qui est hors normes et non l’inverse, pour deux raisons:
      – la divergence de trajectoire démographique: entre 2000 et 2012, la population allemande entre 15 et 64 ans a diminué de 1,7 millions de personnes! (alors qu’elle s’est accrue de 2,8 millions en France). Ce recul démographique explique pour l’essentiel l’absence totale de bulle immobilière chez nos voisins.
      – la pauvreté de l’allemand median qui ne peut acheter son logement: ainsi, seulement 44% des allemands sont propriétaires, contre les 2/3 en France. Encore faut-il tenir compte, dans ce pourcentage, des allemands de l’Est qui, contrairement aux apparences, étaient propriétaires à 90% en raison des anciens programmes de logements sociaux à prix modique, à l’Est ! On se demande où est la prétendue prospérité des allemands de l’Ouest, quand une majorité d’entre eux doit rester locataire toute sa vie !

      Sans doute est-ce là la perspective qu’on nous réserve, celle d’imiter l’Allemand dans sa soumission… qui ne saurait durer !
      Refaisons les comptes, proposait Saint-Maurice.
      Les allemands l’ont déjà fait, et ont un tout autre avis:

      »Devenant une affaire d’État, le blog d’Inge Hannemann, et ses divers entretiens dans la presse commence à échauder Berlin. Huit millions de chômeurs en colère, qui pourraient se réveiller et prendre conscience de l’infamie dans laquelle ils sont jetés, inquiètent le pouvoir. De nombreux citoyens allemands enfoncent la tête dans les épaules tant la pression devient trop grande. Mais ils sont de plus en plus nombreux à montrer grâce aux réseaux sociaux leur volonté de révolte. La politique de communication du gouvernement rappelle les heures noires de la fin du Reich… où il fallait faire croire au succès final… »

      http://www.ingehannemann.de/
      (Pour germanophones)

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  17. A-J Holbecq dit :

    Bonjour Hadrien
    D’accord avec vous sur le parti pris et le peu de « démocratie » de ces émissions où l’on voit rarement de quelconques critiques au système. Néanmoins médiamass est bien connu pour être un parodique et satirique excessif .
    Et « People With Money  » n’existe simplement pas.

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    • Hadrien dit :

      J’avais bien compris…et bien lu ! C’était la raison de mes précisions:
      ————————————
      La parenthèse (en savoir plus) renvoie à la précaution consacrée:
      – « La rubrique est une parodie de site people, tous les articles sont donc évidemment faux », suivi immédiatement de la véritable explication:
      – « Le collectif Médiamass n’a pas l’outrecuidance de prétendre pouvoir changer la logique actuelle, juste d’en rire. »
      ————————————–
      Il s’agit d’un procédé bien connu, lorsqu’on détient des informations vraies mais partielles ou officieuses (personnel des impôts, concurrents, etc.) qu’on ne peut soutenir sans la totalité des preuves, sous peine d’infraction.
      On mélange alors le vrai à une fausse parodie pour ne pas être inquiété, comme l’a souvent fait le Canard enchaîné en utilisant le même procédé de la mention parodique salvatrice…
      C’est un vrai-faux passeport à l’envers !

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  18. Saint Maurice dit :

    « Je vois que vous faites partie de ceux chez qui le lavage de cerveau intensif de la part de nos médiacrates a bien porté ses fruits… »

    Il existe en allemagne une bulle immobilière comme en France…?

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  19. Saint Maurice dit :

    Hadrien

    Oui il faut changer le système actuel, on est tous d’accord…
    On est même presque tous d’accord pour que les banques centrales fabriquent de l’argent quelle injecterait dans l’économie (et qu’elle donnerait à l’état) mais vous etes fixé sur l’euro, l’europe mais vous ne semblez pas réfléchir sur la somme (le pourcentage) de cet argent créé et donné à l’état par rapport à la somme que l’état continuerait à emprunter sur les marchés…
    Et puis vous ne semblez pas convaincu qu’il faille revenir au système de change fixe si on veut que ce ne soit plus uniquement le marché qui fixe le prix de change des devises entre elles…?

    Cela dit, je ne sais pas à quel point nous pourrions rester sur ce système actuel flottant si la part d’argent créée (par la BC pour l’état) n’est pas démesurée par rapport à celle qui reste empruntée sur le marché…C’est une question…

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    • Hadrien dit :

      Avant le plafonnement (1973) puis la suppression (1992) des prêts de la Banque Nationale au Trésor, il existait évidemment aussi un contingent d’emprunt via les banques commerciales, mais essentiellement national, c’est à dire aux citoyens.
      Dans ce cas (comme c’est celui du Japon), il n’y a aucune dépendance à l’étranger, mais il n’en reste pas moins une dépendance aux riches en interne !
      Pourquoi donc l’oeuvre de l’État qui s’adresse à tous, seraient-elles ainsi l’objet d’un intérêt versé aux riches, et non de la ponction qui leur échoit ?

      Lors des élections présidentielles 2012, Hollande avait fait la promesse (encore une) d’adopter le système d’imposition recommandé par Piketty et al. dans leur livre « La révolution fiscale »:
      Ce livre montrait que, tous impôts et taxes confondus, le taux d’imposition total de 99% des français évoluait dans un étroit canal (entre 41 et 49%)…
      Mais pour le dernier centile, ce taux chute brutalement de près de moitié… et presque à zéro pour les plus riches dont les capitaux pratiquent l’évasion fiscale systématique!
      Piketty et al. proposaient un système permettant de faire rentrer tout le monde dans le canal sus-dit… On attend toujours que le gouvernement s’en empare ! (Les ersatz d’imposition du capital qui ont été adoptés en sont loin…)

      La différence entre marché flottant et changes fixes est moins tranchée qu’on tend à le faire croire:
      Les changes dits « fixes » sont en réalité des changes « révisables » à périodicité plus ou moins longue (suivant la volonté d’intervention des réserves de change de l’État considéré), au lieu d’être révisés tous les jours.
      Dans les deux cas, ce sont les balances des paiements qui commandent les marchés par leurs flux !

      La question essentielle n’est donc pas entre dévaluation qui serait une disgrâce, et évaluation qui serait une consécration (on le voit bien avec la pauvreté de la classe médiane allemande, vers laquelle l’euro-fort nous entraîne nous-mêmes !).
      La question essentielle est toujours la même:
      Quel est le vrai sens de l’ « intérêt général » ?
      AJ Holbecq reconnaîtra là mes préoccupations passées (et présentes) concernant le faux « Optimum »… de Pareto qui est le pont-aux ânes de la théorie néoclassique, et les nécessaires révolutions institutionnelles pour sortir de l’oligarchie (dont la médiacratie susdite) :
      La « Stochocratie » de notre cher Etienne [Chouard], peut-être ?

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  20. Hadrien dit :

    Sur un blog parallèle (Michel Santi), même des intervenants aux meilleures intentions ne pouvaient s’empêcher de parler « de pays rejetés par cette Allemagne, dans sa crainte qu’ils ne l’entraine[nt] par le fond, et qui tentera de garder une mainmise sur le reste d’une U.E. éclatée… »

    Ces pays de zone euro cités par un commentateur (France, Italie, Espagne, Portugal, Grèce, Belgique ou Wallonie) furent une chance pour l’Allemagne qui les eut comme marché captif (65% de ses exports) pendant que Schröder accentuait l’austérité socio-salariale allemande, et donc sa « compétitivité » sous l’ « euro-mark » auquel ces pays ne pouvaient pas échapper par la dévaluation comme autrefois.
    Si les exports allemands en zone euro se sont aujourd’hui réduits à 40%, c’est tout simplement que ces pays se sont appauvris sous ce régime…
    Ce sont eux qui sont « entraînés par le fond », c ‘est à dire à l’austérité allemande, et non l’inverse ! Et ce n’est pas l’Allemagne qui « réussit » contre les autres, contrairement à l’image d’Epinal répandue par les médias, mais les rentiers, actionnaires et patrons allemands qui touchent les dividendes de l’austérité s’exerçant sur leurs travailleurs !
    Je l’ai dit aux billets précédents: sous monnaie unique, c’est le pays qui s’impose le plus d’austérité socio-salariale qui y entraîne les autres, sous peine pour ces derniers de perdre tous leurs emplois dans la « compétition »…
    C’est déjà le cas en grande partie, puisque la France a perdu plus de la moitié de son industrie depuis le « tournant de la rigueur » de 1982, en vue de l’intégration à l’euro que préparait déjà Delors comme ministre des finances (cf. sa désindexation des salaires de Juin 1982) !

    Les pays de la zone euro n’ont plus que deux issues: sacrifier le citoyen aux actionnaires et aux patrons, comme en Allemagne (Cf rapport BCE: l’allemand médian est le moins riche de toute la zone euro), ou quitter eux-mêmes cette zone euro pour mener une politique monétaire indépendante (ce qu’ont fait les anglais avec la livre, en connaissant la reprise grâce à une dévaluation de la livre de 30% depuis la crise, et à un déficit public actuel de 6 à 8%…).
    L’Allemagne ne fera rien pour quitter l’euro, qui est sa zone d’exports captifs dans sa monnaie (Cf Bernard Maris: L’euro, c’est le mark!). C’est aux autres pays de quitter cet enfer pavé d’illusions et de faux semblants…

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  21. brunoarf dit :

    Mardi 22 juillet, Eurostat publie les chiffres de la dette publique du premier trimestre 2014.

    Dans l’Union Européenne, neuf pays sont en faillite.

    1- Médaille d’or : Grèce. Dette publique de 314,801 milliards d’euros, soit 174,1% du PIB.

    2- Médaille d’argent : Italie. Dette publique de 2120,143 milliards d’euros, soit 135,6 % du PIB.

    3- Médaille de bronze : Portugal. Dette publique de 220,696 milliards d’euros, soit 132,9 % du PIB.

    4- Irlande : dette publique de 202,920 milliards d’euros, soit 123,7 % du PIB.

    5- Chypre : dette publique de 18,206 milliards d’euros, soit 112,2 % du PIB.

    6- Belgique : dette publique de 404,248 milliards d’euros, soit 105,1 % du PIB.

    7- Espagne : dette publique de 989,925 milliards d’euros, soit 96,8 % du PIB.

    8- France : dette publique de 1985,918 milliards d’euros, soit 96,6 % du PIB.

    9- Royaume-Uni : dette publique de 1486,878 milliards de livres sterling, soit 91,1 % du PIB.

    La question est :

    “QUAND ces neuf pays vont-ils se déclarer en défaut de paiement ?”

    Cliquer pour accéder à 2-22072014-AP-FR.PDF

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  22. brunoarf dit :

    Combien la France va-t-elle payer pour les intérêts de sa dette publique ?

    Réponse :

    En 2014, la France va payer 46,654 milliards d’euros pour les intérêts de sa dette publique.

    En 2015, la France va payer 47,027 milliards d’euros.

    En 2016, la France va payer 51,059 milliards d’euros.

    En 2017, la France va payer 53,434 milliards d’euros.

    http://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20140709trib000839229/budget-2015-presque-tous-les-ministeres-a-la-diete.html

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  23. Saint Maurice dit :

    Je suis d’accord et depuis longtemps pour ne pas vouloir « imiter  » l’allemagne…(bien que je serais d’accord pour « échanger » nos industries…lol) n’en parlons plus…

    Il faudrait comme exprimé à la Havane, qu’un institut européen fasse en sorte que les balances commerciales positives au sein d’une zone (l’europe ici) s’égalise par compensation et nous ne parlerons plus de ces déséquilibres…

    OK pour appliquer Piketty bien sur mais les gens qui votent ont pour la plupart l’impression que leurs impôts à eux vont augmenter (du moins ceux qui se déplacent pour aller voter), alors en pratique et même si c’est une bonne solution (à appliquer après avoir corrigé la cause des causes (à mon sens la création monétaire), à peine 1/5 des votants votent pour cet solution…

    Evidemment (j’exagère) que le problème (en fait en amont de celui de la création monétaire) de la capture des régulateurs par les régulés devait etre réglé par la constituante de Chouard avec tirage au sort

    Reste celui de la part de création monétaire par les BC pour l’état (dans un 100% monnaie) à déterminer (on verra pour le systéme de change )

    Pour conclure

    1.La « Stochocratie » de notre cher Etienne [Chouard]
    2. 100 % monnaie avec quelle part créée…etc..
    3. Piketty
    4.les chambres de compensation
    5. choisir l’étalon (bancor, DTS, autre panier..)
    6 Hadrien président?

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  24. Saint Maurice dit :

    Et puis bien sur et au dessus de tout, trouver le moyen de convaincre…plus que les solutions économiques ou politiques qui existent, il s’agit surtout de trouver le moyen de convaincre et de se faire élire pour proposer tout cela…
    Je m’y attelle…LOL…

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    • Hadrien dit :

      J’ai effectivement l’impression que le plus urgent réside dans votre conclusion « il s’agit surtout de trouver le moyen de convaincre et de se faire élire pour proposer tout cela… »

      Les évolutions étant aujourd’hui accélérées, on retrouve un phénomène que les anciens qualifiaient de « décadence », mais qui n’est rien d’autre que l’effet du libéralisme généralisé:
      Après la dernière guerre mondiale, la société est repartie sur de nouvelles bases, tant chez nous (le Programmme du CNR mis en oeuvre à la Libération) qu’outre-Atlantique (continuation du New Deal: la tranche marginale supérieure d’imposition y était encore de 70% sous Nixon ! )
      Au delà, apparaîssent les effets dynamiques que l’on peut lire dans la formulation néoclassique de l’économie, en l’absence de régulation adéquate: chacun tirant la couverture à soi, c’est un équilibre dynamiquement instable où celle-ci finit par se retrouver toute entière entre les mains de ceux qui ont pris un avantage, aussi minime soit-il…
      Contrairement à l’image d’Epinal, les progrès techniques qui donnent la (vraie) croissance ne peuvent, en régime libéral, qu’accentuer les différences: dans un système collectif dynamique abandonné à lui-même, en l’absence de forces de rappel équilibrantes, les trajectoires individuelles divergent d’autant plus vite que la croissance globale est forte.

      Par exemple: une croissance globale à taux fixe, donc exponentielle, voit également croître exponentiellement toutes les différences initiales, aussi minimes soient-elles. C’est ce qui explique qu’elles deviennent vite insupportables au bout de quelques générations, si rien n’est fait pour y apporter remède!

      La stochocratie (qui n’était pas limitée à la Constituante chez les grecs antiques, mais s’appliquait à l’Assemblée courante des 500, la Boulée) est un des remèdes radicaux.
      La reprise aux banques commerciales de la création monétaire par la collectivité en est un autre.
      Autant dire qu’E. Chouard et AJ Holbecq, avec leurs blogs respectifs, tiennent le bon bout, mais ont du pain sur la planche…
      C’est ce dont je m’étais aperçu à l’occasion d’un long échange, que vous aurez peut-être la curiosité de consulter, dans les commentaires en ligne de:
      http://etienne.chouard.free.fr/Europe/forum/index.php?2009/11/30/102-largent-mode-demploi-un-commentaire-par-andre-jacques-holbecq
      (À partir du commentaire 11)
      ainsi que (pour la formulation mathématique, notamment):
      http://etienne.chouard.free.fr/Europe/forum/index.php?2010/12/23/112-la-strategie-des-riches_choquer-les-pauvres
      (À partir du commentaire 10)

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  25. Saint Maurice dit :

    oui j’avais lu cela a l’époque…

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  26. brunoarf dit :

    Dette publique de l’Argentine :

    1998 : dette de 34,5 % du PIB.
    1999 : dette de 37,6 % du PIB.
    2000 : dette de 43 % du PIB.
    2001 : dette de 45 % du PIB.

    20 décembre 2001 : l’Argentine connaît des émeutes, c’est le chaos social, le président argentin Fernando de la Rúa s’enfuit en hélicoptère. L’Argentine se déclare en défaut de paiement.

    Wikipedia :

    Le gros de la population n’étant pas bancarisé, la perception des rémunérations et salaires devient un véritable casse-tête, ce qui provoque une aggravation radicale de la crise en décembre 2001, provoquant un véritable chaos social, et des émeutes des classes sociales les plus appauvries par la crise. La répression cause 31 morts, le ministre des Finances est relevé de ses fonctions, mais cela ne suffit pas et le président Fernando de la Rúa signifie sa démission en s’enfuyant du palais du Gouvernement en hélicoptère. Le gouvernement, le FMI et la parité entre le peso et le dollar américain sont les thèmes les plus critiqués. En dix jours, quatre présidents se succèdent (Camaño, Rodriguez Saa, Puerta, Duhalde), le gouvernement argentin se déclare en état de cessation de paiement.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Argentine#Crise_de_2001

    Il reste deux jours à l’Argentine pour éviter le défaut de paiement.

    La justice américaine l’a en effet condamnée à payer 1,5 milliard de dollars à deux fonds vautours, une décision qui bloque du même coup le remboursement des autres créanciers. 500 millions de dollars sont consignés, ce qui pourrait conduire le pays au défaut de paiement technique.

    Mercredi 30 juillet, les détenteurs de bons argentins doivent en effet percevoir leurs intérêts sur des créances restructurées suite au gigantesque défaut connu par le pays après la crise de 2001.

    Pour rappel, l’Argentine fait face à deux types de créanciers. Ceux qui ont accepté une  décote de 70% après la crise de  2001, les créanciers restructurés, qui constituent la grande majorité. Mais il y a aussi ceux qui ont refusé la décote de leur créance et qui, coute que coute, exigent un remboursent à 100%: les  « vautours ». C’est notamment le cas des fonds américains Eliott et Aurelius.

    Un juge américain, de son côté, a bloqué les versements des interêts aux autres créanciers. L’Argentine n’a donc plus le droit de les payer tant que les fonds vautours ne sont pas remboursés.

    Ce que l’Argentine refuse de faire pour l’instant. Car si elle paye les fonds vautours maintenant, une clause dite « Rufo (Rigths Upon futur offer) pourrait imposer automatiquement à l’Argentine d’améliorer son offre vis a vis de ses autres créanciers, ce qui pourrait déclencher une vague de renégociations. Et au lieu de rembourser un milliard et demi, cela pourrait être 100 milliards. Cette clause expire en janvier 2015, l’Argentine cherche donc à gagner du temps.
     
    Il reste deux jours pour tenter de trouver un accord. Personne ne semble vouloir lâcher prise: ni les fonds vautours qui bataillent depuis 10 ans, ni l’Argentine qui pourrait préférer le défaut de paiement technique. Comme le dit le ministre de l’Economie: « mieux vaut un typhon qu’un tsunami… »

    bfmtv.com/economie/largentine-va-t-elle-choisir-defaut-paiement-820013.html

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  27. Hadrien dit :

    Cher AJ,

    J’ai évoqué d’une phrase, dans mes commentaires-réponses sur le Forum « Economie » de « C’est dans l’air », le fameux Apologue de la Dame de Condé, en citant
     » l’exemple bien connu du billet faux qui fait le tour du village, et que l’on brûle à la fin aprés qu’il a rempli son office, c’est à dire après avoir fait travailler tout le monde par un effet en chaîne…
    Vous trouverez cet exemple, avais-je dit, dans un petit livre de AJ Holbecq déjà signalé. Chez ceux qui s’en sont privés, c’est ce qui explique en partie le paradoxe de l’orthodoxie monétaire qui peut appauvrir ! (notamment la classe médiane)  »

    Comme tout le monde ne connaît peut-être pas cet exemple et/ou n’a pas le livre de AJ Holbecq sous la main, je souhaite le rappeler sous une forme à peine modifiée:
    En effet, dans ta version, il s’agit essentiellement de débloquer des dettes pour activités déjà effectuées.
    N’est -il pas plus frappant encore d’en faire une version de type positif, c’est à dire débloquant des activités qui seraient toutes non effectuées sans cela, justifiant l’expression « avoir fait travailler tout le monde par un effet en chaîne… » ?
    Dans le premier cas, on s’adresse aux inquiets de la dette, dans le second aux inquiets du chômage, ce qui est encore plus probant !
    On évite aussi quelques objections « Jorionesques »…

    APOLOGUE (à peine modifié) DE LA DAME DE CONDÉ:

    « Nous sommes à Condé-sur-Gartempe. Son hôtel de la Gare est réputé pour sa discrétion…! Un vendredi après-midi débarque une jeune femme, d’apparence convenable, bien qu’un peu trop fardée. Elle y réserve la meilleur chambre chambre pour la nuit et, comme elle n’a pas de bagage, elle laisse en gage un billet de 100 euros, tout neuf. Puis elle s’en va visiter la vieille ville.
    Le pâtissier qui a vu la scène dit au patron : « ça fait six semaines que vous attendez pour me commander la pièce montée de 100 euros prévue à l’occasion de la communion imminente de votre fille. » Le patron lui donne aussitôt le billet de bonne grâce. Comme cette scène a été vue par d’autres, elle se reproduit de nouvelles fois, car le pâtissier était aussi en manque de 100 euros pour son voisin minotier… à qui ils manquaient pour remplacer une pièce de sa voiture chez le garagiste du coin de la rue… qui devait lui-même avancer 100 euros au représentant de la maison… lequel devait à son tour réserver sa chambre préférée à l’hôtel de la Gare pour 100 euros.
    Tout cela se débloque donc dans l’après-midi, à l’issue duquel le représentant présente le billet de 100 euros pour réservation auprès du patron de l’hôtel, lorsque notre Dame revient de promenade. Elle annonce, qu’ayant fait une rencontre, elle annule sa réservation. Ce qui arrange bien l’hôtelier puisqu’il vient d’avoir la nouvelle pour la même chambre. L’hôtelier lui rend donc son billet qu’elle brûle aussitôt. « Il était faux », dit-elle en souriant. »

    Moralité de cette histoire :

    – Le PIB du village a augmenté puisque les commerçants, ayant tous été payés, ont pu effectivement produire cette nouvelle activité et l’inscrire dans leur bilan…

    – Le faux billet a été capable de catalyser autant d’échanges parce qu’un billet est de la monnaie fiduciaire (du latin fiducia : confiance). C’est exclusivement une « valeur de confiance » entre les membres d’une communauté. Dans cette histoire il n’y a eu que des gains d’activité et des rentrées d’argent, sans aucune perte pour la Dame de Condé qui savait son billet faux.

    – La Dame de Condé, en réservant sa chambre, n’avait accru temporairement que de 100 euros la masse monétaire du village, ce qui a permis à cinq personne d’honorer réciproquement leurs commandes pour un montant total de 500 euros. La « qualité » réelle de la monnaie utilisée, bonne ou mauvaise, s’avère donc indifférente comme on le voit, mais la quantité de monnaie supplémentaire en circulation dans une zone ne l’est pas !

    ———————-

    Qu’en penses-tu ?

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    • A-J Holbecq dit :

      Merci Hadrien
      Oui, c’est intéressant . Postjorion acceptera surement de mettre en ligne cette version …

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    • bebecadum dit :

      Mais, mais, mais, mais…
      L’hôtelier DOIT maintenant fournir le service (il a été payé).
      Et si vous faites le même raisonnement en partant d’un fabricant de ponts, il peut commencer à limer la tôle.

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      • Hadrien dit :

        Je ne vois pas où est le « mais »…
        surtout pour un fabricant de ponts !
        (On commande rarement un pont sans engagement financier)

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        • bebecadum dit :

          Cher Hadrien

          Le « mais » est dans le fait que l’hôtelier est en faillite.

          Il n’a plus un copeck et il doit fournir le service au représentant.

          Le fait que le billet était faux, que la dame le brûle est une diversion, un sophisme, le raisonnement reste vicié, quelle que soit la validité du billet. A partir de l’instant où l’hôtelier rend le billet à la dame, il est en faillite.

          Vous me dites:  » On commande rarement un pont sans engagement financier ». Je ne vous le fais pas dire, c’est pourtant ce qu’à fait l’hôtelier.
          Si ce n’est les sommes en jeu il a pris un engagement qu’il sera incapable d’assumer. Il était fauché au départ, il est toujours à l’arrivée.
          Mais mais mais mais mais…. à l’arrivée il a en plus un contrat a honorer.

          La chose ne vous rappelle rien?

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        • Hadrien dit :

          Vous n’avez décidément rien compris à l’histoire:
          Dans cette version comme dans la version originelle, personne n’est menacé de faillite…
          C’est même tout le contraire pour l’hôtelier, qui affiche complet puisqu’il re-fourgue la même chambre au représentant que celle de la Dame de Condé qui vient de se libérer !
          C’est pourquoi je parlais de:
           » l’exemple bien connu du billet faux qui fait le tour du village, et que l’on brûle à la fin aprés qu’il a rempli son office, c’est à dire après avoir fait travailler tout le monde par un effet en chaîne… »
          Dans la version précédente, c’était:
           » l’exemple bien connu du billet faux qui fait le tour du village, et que l’on brûle à la fin aprés qu’il a rempli son office, c’est à dire après avoir désendetté tout le monde par un effet en chaîne… »

          Vous mélangez cette histoire avec celle des Valbans et des Mélans dont l’interprétation est inverse, et vous me donnez au passage raison lorsque je signale à AJ Holbecq qu’il y manque une précision… pour les malentendants :
          C’est précisément l’absence de monnaie extérieure à l’échange lui-même qui empêche les protagonistes de réamorcer la pompe !
          On dirait aujourd’hui que Valbans et Mélans travaillent à flux tendu: en cas de perte par baisse des cours, le moindre manque de cash (et d’emprunt possible) empêche les salariés d’être payés comme d’habitude, et l’affaire doit « déposer son bilan » !

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        • Hadrien dit :

          L’hôtelier… « DOIT fournir le service au représentant ». Et alors ?
          Il a bien eu le billet du représentant comme engagement à la réservation ! Et il l’a bien rendu à qui il le devait…
          Que voulez-vous de plus ?
          Personne ne vous a dit qu’il attendait ce billet pour manger, parce qu’il n’avait pas d’autre client.
          Bien au contraire… il n’avait pas d’autre chambre libre !

          Il n’était pas fauché au départ, il ne l’est pas davantage à l’arrivée!
          La chose ne vous rappelle rien?

          Vous confondez tout:
          « L’engagement financier » à la commande d’un pont, c’est ici le billet du client d’hotel à la réservation.
          Personne ne demande à l’hôtelier un « engagement financier » pour fournir son service… Il travaille, avec sa femme, pour ça !

          L’analogue des « Valbans et Mélans » serait ici une dépression générale (et donc du tourisme) qui le mettrait dans l’incapacité de gérer la transition à flux tendu (ex: factures blanchisserie ou él./gaz passées) en l’absence d’emprunt possible.
          Là encore, la morale serait la même: la création monétaire de l’emprunt sert à empêcher la faillite !

          Le raisonnement était « vicié », dites-vous… Oui, le vôtre !

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        • Hadrien dit :

          Soyons encore plus précis, pour éviter les malentendus sans fin…
          En cas de dépression générale (et donc du tourisme) les affaires (hotellières en particulier) subsistent mais connaissent une stabilisation générale à la baisse des prix et salaires.
          C’est la transition dont je parle !

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  28. Hadrien dit :

    Parallèlement, j’avoue ne pas avoir bien saisi pourquoi « les producteurs de blé et les fabricants de briques déposent leurs bilans, faute de pouvoir supporter une perte de 40.000 piastres », dans cet autre apologue qu’est celui des…

    Valbans et Mélans

    Il était une fois deux pays, la Mélanie et la Valbanie, qui vivaient en bonne intelligence. Les Mélans produisaient beaucoup de blé, quelque mille tonnes de plus que leur consommation. Mais ils manquaient fortement de briques pour la construction. Or, quand elles tournaient à plein régime, les fabriques valbanes de briques en produisaient quelque mille tonnes en excédent. Mais tout s’arrangeait parce que les Valbans étaient friands du blé importé de Mélanie.

    Curieusement, les prix de revient du blé et des briques étaient identiques : 100 piastres la tonne.
    Pour prendre une juste mesure de la qualité des relations qui s’étaient nouées entre les divers producteurs de chaque pays et les divers importateurs de l’autre, il faut savoir qu’en ce temps-là, la conjoncture était bonne et les prix stables : jour après jour la cotation du blé et celle des briques se maintenaient à 100 piastres la tonne.

    C’est ainsi que les briques servaient de fret de retour aux navires apportant en Valbanie un blé très apprécié par sa population.

    La réalité matérielle est favorable : les producteurs des deux pays enrichissent leurs collectivités de biens matériels et les échangent rationnellement.

    Un observateur naïf, n’ayant pas subi de formation classique, serait tenté d’assimiler ces transactions à du troc. « Ces affaires-là, penserait-il, sont sages et bonnes puisqu’elles satisfont aux intérêts des deux parties, qui se défont de leurs surplus pour acquérir des produits qui leur manquent. »

    Mais voici qu’à la suite d’un événement extérieur, la conjoncture mondiale se détériore. Les cours du blé et des briques s’effondrent. Chacun baisse de moitié et c’est la catastrophe économique. Le troc serait resté identique mais les producteurs de blé et les fabricants de briques déposent leurs bilans, faute de pouvoir supporter une perte de 40.000 piastres. Les échanges cessent aussitôt, au grand dam des habitants des deux pays amis.

    ——————

    Ne manque-t-il pas une précision sur le mode de règlement à la commande, qui fait précisément la différence dans les versions de l’apologue précédent ?

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  29. A-J Holbecq dit :

    C’est vu sous l’angle des pertes du bilan (les actifs ont perdu 50% de leur valeur) et les commerçants font faillite .

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    • Hadrien dit :

      Quels actifs ? C’est précisément ce qui manque…
      Faut-il payer des ouvriers avant la commande, entretenir des machines avant de l’honorer, etc…?

      Tel qu’est énoncé le texte, évoquant des temps anciens, on a l’impression qu’il n’y a comme actifs que les stocks (de blé, de briques), auquel cas le commerce continuerait comme avec un troc, puisque les prix ont changé pareillement des deux côtés !

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      • A-J Holbecq dit :

        Il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un apologue censé ouvrir à la compréhension de la différence entre les biens réels et les biens symboliques, ne cherchons pas plus loin .
        J’ai bien écrit à la suite de cette « fable »:  » C’est la comptabilité qui a déguisé cette réalité en calamité financière qui n’aurait eu sans cela aucune incidence pratique pour les deux producteurs »

        Bien sur que le commerce « pourrait » continuer comme un troc… mais il n’y a plus de troc possible si l’un des deux commerçants « dépose son bilan »..

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        • Hadrien dit :

          Je fais simplement remarquer que, pour celui comme moi qui essaie de lire le texte sans a priori, cet apologue, contrairement à celui de la Dame de Condé, nécessite une précision…
          Sinon, on ne comprend pas pourquoi, dans cette fable à valeur universaliste, des mésopotamiens (qui maniaient effectivement briques et blé) « déposeraient leur bilan »…

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        • Hadrien dit :

          Je ne pouvais pas trouver meilleure illustration de l’utilité de ma remarque sur Valbans et Mélans… que le commentaire fait hier par Bebecadum sur la Dame de Conde:

          ————————————————-
          bebecadum dit :
          4 août 2014 à 22:36

          Cher Hadrien

          Le « mais » est dans le fait que l’hôtelier est en faillite…
          ————————————————–

          Il mélange maintenant les deux histoires en voulant voir tout le monde en faillite sans raison !
          Je me suis permis de répondre, à ma façon…

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  30. Hadrien dit :

    J’en profite pour évoquer une question rarement abordée, mais que soulèvent maints commentateurs, induits en ce sens par les médias:
    En cas de sortie de l’euro, que se passe-t-il au jour J ?… ce que beaucoup confondent avec une dévalution classique.
    C’est ce à quoi tu répondis de façon étonnamment sobre:
    -Rien !
    Il serait interessant de la part de l’auteur de développer… ce point de vue propre à « réveiller son blog », car je parviens aux mêmes conclusions sumples, face à ce commentaire (Forum « C’est dans l’air ») :

    ———————————————————————————
    Mivimi :
    « Je voudrait revenir sur une éventuelle dévaluation…
    Je fabrique un article que je vends 100e (je prends des chiffres simples exprès) pour lequel j’ai 30e d’importation que je paie 40$, le reste pour les salaires, les charges, etc, soit 70e. Mon produit à l’export coûte donc 135$.
    On sort de l’euro, un franc vaut 1 euro, rien ne change. Mon article vaut 100F, j’ai toujours 40$ de matière et et à l’export c’est toujours 135$.
    On dévalue le francs de 30%, un franc vaut environ 1$. Je paie toujours ma matière première 40$ soit 40F. Je dois toujours payer 70f pour les salaires, les charges, etc. conséquence mon produit coûte maintenant 110F, 110$ à l’export.
    Je note quand même que mon investissement en matière première qui était de 30% est passé à 36% (40F pour 110F),
    mon affaire est moins rentable malgré une augmentation de 10% du prix de vente qui aura pour effet de diminuer mes ventes, sur le
    marché français bien sûr… mais qui fait l’essentiel de mon activité. »
    ————————————————————————————

    Mes conclusions sont les suivantes, corriges-moi si je me trompe :

    Parler ainsi de la sortie de l’euro, c’est oublier qu’une conversion de l’euro en un euro-franc ne sera pas du tout équivalente à une dévaluation du franc au franc du lendemain.
    Il s’agissait autrefois de modifier un taux de change fixe entre monnaies différentes, lorsque la tension accumulée entre l’offre et la demande des balances de paiements en devises du commerce international le rendait nécessaire ! Puis, on est passé au change flottant qui fait disparaître ces tensions en les étalant dans le temps…
    Tout ça n’est plus le cas aujourd’hui où, la tension étant nulle en monnaie unique, elle s’est transférée sur les taux de dettes publiques !
    L’économie n’ayant pas non plus changé entre minuit du jour J-1 et 0h du jour J, c’est dans les mois et années qui suivent que ces changements peuvent avoir lieu et être entérinés/anticipés par les marchés:
    – les pays gardant l’austérité austro-allemande pratiqueront la restriction de masse monétaire
    – les autres rejoindront logiquement la pratique directe ou indirecte de la monétisation qui accroît la masse monétaire en la dévaluant et, tout aussi logiquement, du contrôle des capitaux aux frontières qui va de pair.
    D’où une lente divergence du change flottant entre ces devises au jour le jour, sur les marchés… comme autrefois, mais à partir de zéro au Jour J !
    Rien de fondamental ne changera pour le commerce du jour au lendemain ! Le producteur ou le commerçant qui, par crainte ou incompréhension, changerait significativement non seulement l’unité mais la valeur de ses prix le lendemain, se verrait évincé par
    ses concurrents plus avisés.

    C’est encore une chose que bien des « économistes » n’ont pas claire à l’esprit, surtout lorsqu’ils admettent eux-mêmes que, la conversion d’unité étant arbitraire, la plus simple serait pour tout le monde, au jour J, 1 euro = 1 euro-franc = 1euro-lire = … = 1 euro-mark ! (Vraisemblablement, on aménagera même une période limitée, durant laquelle on pourra payer avec un ancien euro les prix affichés à 1 euro-mark, par exemple.)

    Dire que la dévaluation sera de 30% avec le dollar supposerait d’abord de préciser au bout de combien de temps… l’année par exemple!
    Cela signifierait ensuite que la Banque de France, dans ce cas-là, monétiserait beaucoup plus que la Fed !
    Or, avant l’euro, le franc connaissait une assez grande stabilité de long terme (plusieurs decennies) autour de 5 à 6 francs (J’ai connu le dollar à 4 francs et à 10 francs, mais c’était des limites extrêmes!)
    C’est d’ailleurs la raison pour laquelle beaucoup d’économistes admettent que la France sera approximativement un « point milieu » des monnaies européennes, relativement imobile face au dollar (si sa période d’euro n’a pas trop détruit son économie industrielle…), situé entre un mark ré-évaluateur et un drachme dé-valuateur !

    Evidemment, on l’a dit, cela suppose un contrôle des capitaux aux frontières, comme aujourd’hui avec la Suisse, sans quoi les possédants pratiqueront l’évasion monétaire vers les pays où se ré-évalue la monnaie, tout comme certains le font toujours vers ces pays avec l’euro !
    On comprend pourquoi tous ces possédants avertis du monde de l’économie, de la finance, du commerce, de la com, et autres intelligentzias internationales, ne veulent pas raviver ces contrôles! Mais rien de tout cela n’est nouveau…

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  31. Hadrien dit :

    PETIT RAPPEL ICONOCLASTE

    Durant les deux derniers siècles:
    – la France, tout comme l’Italie, n’a jamais fait défaut…
    – L’Allemagne 6 fois ! (Prusse 1813, Hesse 1814, Schleswig-Holstein 1850, Allemagne moderne 1932, 1939, 1948)
    – L’ « Ecole autrichienne » 5 fois ! (Autriche-Hongrie 1816, 1868, Autriche 1938, 1940, 1945)
    – Le Royaume-Uni 4 fois (1822, 1834, 1888-89, 1932)
    – Les États-Unis 3 fois (9 États 1841-1842, 10 États 1873-83, USA 1933)
    – La Chine 3 fois (1921, 1932, 1939)
    – Le Japon 2 fois (1942, 1946-1952)
    Les préjugés ont la vie dure…

    Mais avec un peu de patience, si l’on reste dans la roue des allemands sous l’euro, ça finira bien par nous arriver !

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  32. bebecadum dit :

    Hadrien mon ami.

    Diem perdidi.

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    • Hadrien dit :

      J’espère, là encore, que votre citation « J’ai perdu la journée »… à ne point faire le bien (selon ce mot historique de Titus) dépasse vos pensées réelles !

      Je préfère croire que vous vous êtes au contraire amélioré…

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  33. brunoarf dit :

    Jeudi 14 août 2014 :

    Evolution du PIB au deuxième trimestre 2014 :

    France : 0 %.

    Italie : baisse de 0,2 %.

    Allemagne : baisse de 0,2 %.

    Allemagne : brutal coup de frein à la croissance au 2e trimestre.

    Le produit intérieur brut (PIB) de l’Allemagne a subi un brutal coup de frein au deuxième trimestre. Il a reculé de 0,2%, encore plus que prévu, selon un chiffre provisoire de l’Office fédéral des statistiques, Destatis.

    http://www.romandie.com/news/Allemagne-brutal-coup-de-frein-a-la-croissance-au-2e-trimestre/507448.rom

    François Hollande disait en 2012 : « En Europe, la crise est derrière nous. »

    Pauvre clown.

    En Europe, la crise est devant nous.

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  34. Saint-Maurice dit :

    Aux usa aussi, en GB aussi…

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  35. Saint-Maurice dit :

    Dans le 100 % monnaie, comment s’évalue le change des monnaies entres elles puisqu’on supprime le marché..?
    Par celui des demandes des devises qui servent à la balance commerciale?

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    • A-J Holbecq dit :

      On ne supprime pas le marché (encore que j’aimerais bien qu’il y ait des parités fixes entre les monnaies) et la parité reste déterminée par le marché actuel, ça ne change rien concernant les échanges de devises.

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  36. brunoarf dit :

    En 2012, le candidat François Hollande avait envoyé son programme à tous les électeurs français.

    Je recopie un passage hilarant du programme de François Hollande :

    « Mon projet se fonde sur des hypothèses de croissance de notre économie, à la fois prudentes et réalistes.

    2012 : croissance de 0,5 %
    2013 : croissance de 1,7 %
    2014 : croissance de 2 %
    2015 : croissance de 2 – 2,5 %
    2016 : croissance de 2 – 2,5 %
    2017 : croissance de 2 – 2,5 %

    C’est la page 40 :

    http://www.scribd.com/fullscreen/79434607?access_key=key-1xhnedbgqcnq3j582g32&allow_share=true&escape=false&view_mode=scroll

    J’éclate de rire !

    Bien entendu, la France n’atteindra jamais ces chiffres pendant le quinquennat de François Hollande.

    Le plus rigolo, c’est que les ministres font encore semblant d’y croire.

    A la télévision, les ministres jouent la comédie, mais au fond d’eux-mêmes ils ne croient plus à toutes ces belles promesses de croissance entre 2 et 2,5 %.

    Et pendant cette comédie, le naufrage de la France continue.

    La France coule.

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  37. brunoarf dit :

    En Europe, les usines ferment.

    En Europe, la désindustrialisation s’aggrave.

    En Europe, le chômage augmente.

    Les 600 plus grandes entreprises européennes investissent de moins en moins.

    En revanche, les 600 plus grandes entreprises européennes utilisent de plus en plus de cash pour verser des dividendes à leurs actionnaires !

    Sur son blog, l’économiste Gilles Raveaud écrit :

    « Voici un graphique produit par le Financial Times qui utilise la base que constitue le STOXX 600, qui cote 600 entreprises européennes de 18 pays de toutes tailles.

    Résultat : la part de leur cash que ces entreprises consacrent à leurs investissements s’effondre (elle s’approche de zéro !) tandis que la part qu’elles versent à leurs actionnaires ne cesse de s’élever, pour s’approcher de 30 %.

    Cela a peut-être l’air technique, mais c’est un graphique terrifiant sur le fonctionnement et l’avenir de nos économies. »

    Gilles Raveaud.

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  38. brunoarf dit :

    Record historique battu.

    Chômage en juillet 2014 : catégories A, B, C, D, E :

    France métropolitaine :

    5 747 300 inscrits à Pôle Emploi.

    France entière (y compris l’outre-mer) :

    6 080 200 inscrits à Pôle Emploi.

    C’est un record historique.

    Variation sur un mois : + 0,5 %.

    Variation sur un an : + 5,2 %.

    link to travail-emploi.gouv.fr

    Vous vous rappelez toutes les belles promesses au moment du référendum sur le traité de Maastricht ?

    – « Si le traité de Maastricht était en application, finalement la Communauté européenne connaîtrait une croissance économique plus forte, donc un emploi amélioré. » (Valéry Giscard d’Estaing, 30 juillet 1992, RTL)

    – « L’Europe est la réponse d’avenir à la question du chômage. En s’appuyant sur un marché de 340 millions de consommateurs, le plus grand du monde ; sur une monnaie unique, la plus forte du monde ; sur un système de sécurité sociale, le plus protecteur du monde, les entreprises pourront se développer et créer des emplois. » (Michel Sapin, 2 août 1992, Le Journal du Dimanche)

    – « Maastricht constitue les trois clefs de l’avenir : la monnaie unique, ce sera moins de chômeurs et plus de prospérité ; la politique étrangère commune, ce sera moins d’impuissance et plus de sécurité ; et la citoyenneté, ce sera moins de bureaucratie et plus de démocratie. » (Michel Rocard, 27 août 1992, Ouest-France)

    – « Les droits sociaux resteront les mêmes – on conservera la Sécurité sociale –, l’Europe va tirer le progrès vers le haut. » (Pierre Bérégovoy, 30 août 1992, Antenne 2)

    – « Pour la France, l’Union Economique et Monétaire, c’est la voie royale pour lutter contre le chômage. » (Michel Sapin, 11 septembre 1992, France Inter)

    – « C’est principalement peut-être sur l’Europe sociale qu’on entend un certain nombre de contrevérités. Et ceux qui ont le plus à gagner de l’Europe sociale, notamment les ouvriers et les employés, sont peut-être les plus inquiets sur ces contrevérités. Comment peut-on dire que l’Europe sera moins sociale demain qu’aujourd’hui ? Alors que ce sera plus d’emplois, plus de protection sociale et moins d’exclusion. » (Martine Aubry, 12 septembre 1992, discours à Béthune)

    – « Si aujourd’hui la banque centrale européenne existait, il est clair que les taux d’intérêt seraient moins élevés en Europe et donc que le chômage y serait moins grave. » (Jean Boissonnat, 15 septembre 1992, La Croix)

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  39. brunoarf dit :

    La France est devenue le 17ème Land de l’Allemagne.

    Wolfgang Schäuble en a marre que les salaires français soient aussi élevés.

    Wolfgang Schäuble est donc venu dans le 17ème Land pour donner ses instructions.

    Jeudi 28 août 2014, Wolfgang Schäuble est venu dans le Land de Frankreich pour demander la baisse des salaires français.

    Pour le moment, les dirigeants du Land de Frankreich ne lui ont pas répondu.

    Lisez cet article :

    Schäuble appelle le gouvernement français à appliquer ses promesses.

    Le ministre allemand des Finances, invité à l’université d’été du Medef, a plaidé pour « des réformes ambitieuses qui ne soient pas seulement des annonces ».

    « Il faut impérativement produire des réformes structurelles visant le marché du travail », a-t-il ajouté. Il a plaidé pour « plus de souplesse dans la formation des salaires qui prennent en compte aussi la productivité », alors que depuis la crise de 2008, un écart se creuse en France entre la productivité du travail, qui tend à stagner, et les salaires, qui continuent de progresser pendant que le chômage augmente.

    http://www.lepoint.fr/economie/schauble-appelle-le-gouvernement-francais-a-appliquer-ses-promesses-28-08-2014-1858150_28.php

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  40. Saint-Maurice dit :

    http://www.zerohedge.com/news/ecb-agrees-%E2%82%AC20-billion-upper-limit-sovereign-bond-purchases

    ECB Agrees On €20 Billion Weekly Upper Limit To Sovereign Bond Purchases

    Est ce que cela veut dire que la BCE rachète pour 1000 milliards par an d’obligations diverses?

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  41. Saint-Maurice dit :

    j’ai bien vu, mais ça ne doit pas s’être calmé…?

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    • A-J Holbecq dit :

      la base monétaire de la BCE a atteint un maximum en 2012 à 1600 milliards qui est redescendue à 1200 milliards en juillet de cette année.
      Mais c’est aussi parce que les banques ne font plus de crédit…

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  42. Saint-Maurice dit :

    Oui mais la base monétaire ne représente pas la somme prêtée PAR AN par la BCE

    Je cherche le lien entre les 200 milliards de prêts (rachats d’obligation) par la BCE (/an?) dans les années pré crises 2007 mêmes si c’était des prêts de quelques mois sans cesse renouvellés; avec les 1000 milliards de la référence de 2011 plus haut, et encore avec les 100 milliards/an que nécessiterait le 100 % monnaie…???

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  43. Saint-Maurice dit :

    Pour être plus précis les 200 milliards c’était sur une période de 9 ans (1999-2008)
    Serait-ce monté à 1000 milliards/an dans les années 2011 ? Une fois, plusieurs fois?
    Quant aux 100 milliards pour le 100 % monnaie, ce serait /an et juste pour la france par exemple

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    • A-J Holbecq dit :

      Pour répondre précisément il faudrait que je me plonge dans les anciens bulletins de la BCE, ce que je n’ai guère le courage de faire, désolé.
      Ici un article qui devrait vous intéresser et vous éclairer (je vous laisse potasser 😉 …).
      http://www.latribune.fr/actualites/economie/20120606trib000702311/ou-sont-passes-les-1000-milliards-de-la-bce-.html

      La masse monétaire M3 de la France est d’environ 1800 Mds€ (de mémoire). On considère qu’une augmentation de 100 milliards par an permettrait d’éviter le recours à l’emprunt ou les augmentation d’impôts donc de financer les intérêts + les déficits primaires + un solde à des investissements d’utilité publique quitte à avoir un peu d’inflation. Ce serait bien sur annuel jusqu’à ce que le taux de chômage soit redescendu à des niveaux acceptables (ce qui aurait pour effet d’augmenter les recettes publiques donc de diminuer le déficit).
      Mais dans le 100% monnaie (ou la « monnaie pleine » Suisse), la monnaie de base de banque centrale est « aussi » la monnaie secondaire, puisque qu’il n’y a plus de création « d’argent-dette » par les banques commerciales.

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      • Saint-Maurice dit :

        Il est très bien cet article, mais je connais tout cela, te suivre ainsi que berruyer depuis ces années, ça aide…
        Non je cherchais à comparer les 100 milliards annuels du 100 % monnaie, aux sommes en ce moment déjà créées annuellement par la BCE….

        2éme problème; Gomez écrit à propos du 100 % :
         » Par rapport au système financier international, comment la réforme se positionne-t-elle ?
        Il y a deux aspects à la réponse. D’un côté, il nous parait possible de dire qu’il ne devrait pas y
        avoir de problèmes majeurs. (1) Liberté des mouvements de capitaux dans un régime de changes
        flottants, (2) fonctionnement comme par le passé des marchés de fonds prêtables sur toute la gamme
        des maturités.  »

        Pas clair que le 100 % abandonne complètement la possibilité
        pour l’état emprunter sur les marchés, mais 1 cela risque quand même une hyperinflation ketchup-taleb, et 2 l’assurance qu’il y ait encore des groupes qui voudraient bien acheter des obligations francaises dans ce contexte de monnaie qui viendrait direct de la BC…Pas sur…

        Ou alors stop le marché, mais ce n’est pas ce que dit Gomez et quid de la nécessité qui s’en suit de passer en change fixes ?

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        • A-J Holbecq dit :

          Actuellement la BCE ne crée pratiquement pas de monnaie centrale; entre le 11 mars et le 8 juillet , 33,5 milliards d’euros (dont 26 milliards de billets).
          Je ne pense pas que la comparaison augmentation de la monnaie de base vs monnaie pleine est pertinente… le système actuel repose sur la demande de monnaie alors que dans le 100% il reposerait sur l’offre de monnaie.

          Comme Allais, Christian Gomez est un libéral et il a horreur de l’inflation… j’ai donc tendance à le croire sur l’absence de risque inflationniste 🙂 … mais il faudrait faire attention à l’inflation importée.
          En fait Allais proposait inflation + croissance (souhaitées) ce qui, strictement, devrait seulement laisser une marge de croissance de la masse monétaire de 2 ou 3% … je crois qu’il faut faire mieux pour sortir de l’ornière, au moins dans un premier temps.

          Pour l’achat des obligations françaises, pour ma part je prône que nous n’ayons plus besoin d’emprunter de notre monnaie… mais il y a tellement de liquidité qu’il y a toujours des « investisseurs » pour perdre de l’argent (obligations allemandes) rien que pour disposer des obligations qui sont les plus sures, les obligations d’Etat,…. je dirais presque « quel qu’il soit ».

          Le change fixe est un vieux rêve, difficile à faire accepter par tous et avec des tas d’effets nocifs (suffit de voir l’euro pour s’en rendre compte)

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  44. brunoarf dit :

    La France est devenue le 17ème Land de l’Allemagne.

    Lundi 1er septembre 2014 :

    Un libéral polonais proche de Merkel pilotera le Conseil européen.

    http://www.lesechos.fr/monde/europe/0203737116938-un-liberal-polonais-proche-de-merkel-pilotera-le-conseil-europeen-1037567.php

    L’Allemagne avait choisi comme candidat Donald Tusk.

    ET DONC le candidat de l’Allemagne a été choisi à l’unanimité.

    Lisez l’article Wikipedia de Donald Tusk :

    « Dans ses positions politiques, Tusk se dit libéral en économie et partisan de l’orthodoxie budgétaire ; son programme est conservateur en matière sociétale : s’il est contre la peine de mort, il n’est favorable ni à l’avortement, ni à l’euthanasie, ni au mariage homosexuel. Par ailleurs, il est europhile et affiche volontiers ses sympathies pro-allemandes. »

    fr.wikipedia.org/wiki/Donald_Tusk

    Comment fonctionne l’Union Européenne ?

    Réponse :

    L’Allemagne décide, les autres exécutent.

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  45. Saint-Maurice dit :

    Je parlais du risque d’hyperinflation (qui est différente d’une inflation qui devient très forte), c’est ce qui se passe quand un beau jour de manière rationnelle ou non, tous les détenteurs d’obligations en euro les revendent car tout à coup, ils se disent que la quantité d’argent « offerte » par la BC est trop importante…
    C’est la métaphore de taleb avec sa bouteille de ketchup

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    • A-J Holbecq dit :

      A mon avis une revente de titres de dette (et il faut trouver les acheteurs) ne crée pas d’inflation, puisqu’elle ne modifie pas la masse monétaire.

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      • Saint-Maurice dit :

        une revente d’euro pour acheter des brouzoufs fait, dans un système de change flottant avec appréciation du prix des devises sur le marché des changes selon l’offre et la demande, baisser le prix de l’euro (= inflation non ?, la baisse de l’euro fait donc augmenter le prix des biens?) et augmenter celui du brouzouf là on parle d’inflation (forte ou pas forte, plutôt avantageuse ou pas…)
        Et quand tous ceux qui connaissent bien le job décident d’un coup de vendre…C’est vrai comme tu dis qu’au bout d’un moment (indéterminé) il n’y a plus d’acheteur, mais alors au lieu de vendre, ils décident de ne plus plus prêter ou à des taux bien élevés et l’histoire recommence…là on parle d’hyperinflation

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  46. brunoarf dit :

    Evolution du commerce à l’intérieur de l’Union Européenne : c’est de pire en pire.

    Le commerce à l’intérieur de l’Union Européenne est redescendu à son niveau de 1986 !

    Dimanche 7 septembre 2014 :

    La Mise à mort de l’Union Européenne (en 1 Graphique).

    Combien de fois au cours de ces dernières années vous êtes-vous dit à vous-mêmes (ou n’importe lequel de ces dirigeants le moins au cœur de l’Europe) : « Union Européenne, quel est le but ? »

    Toute cette cession de souveraineté, toute cette centralisation du pouvoir, tout cet abandon de la prise de décision ; et pourquoi ? La réponse – bien sûr – libre-échanger, une union douanière permettant au commerce transfrontalier de s’épanouir et, dans les grands manuels d’économie du monde, pour chaque Etat membre de faire ce qu’ils font le mieux et avec le maximum de profit (VW allemand et yaourt grec ?).

    Tous ces sons merveilleux dans la pratique … sauf que ce graphique de recherche de la vérité met plutôt mal à l’aise en montrant que la dernière décennie a vu une accélération du déclin du commerce intra – Union Européenne, en particulier au cours des 4 dernières années – à des niveaux qui sont maintenant en dessous de ceux pré-UE .

    Donc, encore une fois, « quel est le but ? »

    Source : un graphique du think tank Bruegel, repris par Zerohedge.

    http://www.zerohedge.com/news/2014-09-03/death-knell-european-union-1-chart

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  47. brunoarf dit :

    1974 – 2014 : les Quarante Décadentes.

    1974 – 2014 : quarante ans de construction européenne ininterrompue.

    Résultat : un désastre.

    Sapin revoit la croissance à la baisse à 0,4% en 2014, 1% en 2015.

    Le ministre des Finances Michel Sapin a fortement revu à la baisse mercredi 10 septembre ses prévisions de croissance de l’économie française, à 0,4% cette année puis 1% l’an prochain.

    Estimant que la zone euro toute entière était confrontée à une « situation exceptionnelle » en termes économiques, il a précisé par ailleurs lors d’une conférence de presse que la faible inflation devrait perdurer en France, avec un taux prévu à 0,5% en 2014 puis 0,9% en 2015.

    http://tempsreel.nouvelobs.com/economie/20140910.OBS8680/la-france-devrait-maintenir-son-objectif-d-economies-pour-2015.html

    Vous vous rappelez toutes les belles promesses au moment du référendum sur le traité de Maastricht ?

    – « Si le traité de Maastricht était en application, finalement la Communauté européenne connaîtrait une croissance économique plus forte, donc un emploi amélioré. » (Valéry Giscard d’Estaing, 30 juillet 1992, RTL)

    – « L’Europe est la réponse d’avenir à la question du chômage. En s’appuyant sur un marché de 340 millions de consommateurs, le plus grand du monde ; sur une monnaie unique, la plus forte du monde ; sur un système de sécurité sociale, le plus protecteur du monde, les entreprises pourront se développer et créer des emplois. » (Michel Sapin, 2 août 1992, Le Journal du Dimanche)

    – « Maastricht constitue les trois clefs de l’avenir : la monnaie unique, ce sera moins de chômeurs et plus de prospérité ; la politique étrangère commune, ce sera moins d’impuissance et plus de sécurité ; et la citoyenneté, ce sera moins de bureaucratie et plus de démocratie. » (Michel Rocard, 27 août 1992, Ouest-France)

    – « Les droits sociaux resteront les mêmes – on conservera la Sécurité sociale –, l’Europe va tirer le progrès vers le haut. » (Pierre Bérégovoy, 30 août 1992, Antenne 2)

    – « Pour la France, l’Union Economique et Monétaire, c’est la voie royale pour lutter contre le chômage. » (Michel Sapin, 11 septembre 1992, France Inter)

    – « C’est principalement peut-être sur l’Europe sociale qu’on entend un certain nombre de contrevérités. Et ceux qui ont le plus à gagner de l’Europe sociale, notamment les ouvriers et les employés, sont peut-être les plus inquiets sur ces contrevérités. Comment peut-on dire que l’Europe sera moins sociale demain qu’aujourd’hui ? Alors que ce sera plus d’emplois, plus de protection sociale et moins d’exclusion. » (Martine Aubry, 12 septembre 1992, discours à Béthune)

    – « Si aujourd’hui la banque centrale européenne existait, il est clair que les taux d’intérêt seraient moins élevés en Europe et donc que le chômage y serait moins grave. » (Jean Boissonnat, 15 septembre 1992, La Croix)

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  48. brunoarf dit :

    Quatre ans après le référendum sur le traité de Maastricht, un débat télévisé oppose deux camps :

    dans le camp de ceux qui avaient voté « non » à Maastricht : Jean-Pierre Chevènement, Marie-France Garaud ;

    dans le camp de ceux qui avaient voté « oui » à Maastricht : Jacques Attali, Simone Veil.

    Quand on regarde ce débat 18 ans après, on se rend compte que l’Histoire a tranché.

    18 ans après ce débat télévisé, on se rend compte que Jacques Attali, Simone Veil, et tous les neuneus qui ont voté « oui » au référendum sur le traité de Maastricht avaient tout faux.

    Les partisans du « oui » à Maastricht avaient tout faux, et nous en payons aujourd’hui les conséquences.

    Jacques Attali, Simone Veil, et tous les neuneus qui ont voté « oui » au référendum sur le traité de Maastricht sont les responsables du désastre actuel.

    L’Histoire les jugera.

    L’Histoire sera très sévère avec tous ces irresponsables.

    Lors de ce débat, Jacques Attali prononce ces phrases hilarantes : « Quand on dit que l’Europe de Maastricht créera des emplois, ça reste vrai. Il se trouve que le traité de Maastricht n’est pas encore appliqué. Lorsqu’il le sera, il est évident qu’il y aura une très forte croissance qui en découlera, car nous aurons un grand espace économique avec une monnaie unique. »

    C’est à environ 5 minutes 20 :

    http://www.les-crises.fr/debat-attali-veil-garaud-chevenement-sur-leuro-en-1996/

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  49. brunoarf dit :

    Lundi 15 septembre 2014 :

    Les grandes économies mondiales ralentissent, la zone euro décroche (OCDE).

    L’OCDE a constaté lundi un ralentissement des grandes économies mondiales, en épinglant en particulier la croissance anémique et le risque de déflation en zone euro, le tout sur fond de risques géopolitiques et financiers importants.

    L’Organisation pour la coopération et le développement économiques a baissé de 0,4 point par rapport à sa dernière estimation de mai sa prévision de croissance 2014 du Produit intérieur brut pour la zone euro à 0,8% et de 0,6 point sa prévision pour 2015 à 1,1%.

    Cette croissance anémique est « l’aspect le plus préoccupant » constaté par l’OCDE dans son communiqué de presse.

    http://www.romandie.com/news/Les-grandes-economies-mondiales-ralentissent-la-zone-euro-decroche/517571.rom

    – « Quand on dit que l’Europe de Maastricht créera des emplois, ça reste vrai. Il se trouve que le traité de Maastricht n’est pas encore appliqué. Lorsqu’il le sera, il est évident qu’il y aura une très forte croissance qui en découlera, car nous aurons un grand espace économique avec une monnaie unique. »

    (Jacques Attali, France 2, débat télévisé « Polémiques » animé par Michèle Cotta)

    – « Si le traité de Maastricht était en application, finalement la Communauté européenne connaîtrait une croissance économique plus forte, donc un emploi amélioré. » (Valéry Giscard d’Estaing, 30 juillet 1992, RTL)

    – « L’Europe est la réponse d’avenir à la question du chômage. En s’appuyant sur un marché de 340 millions de consommateurs, le plus grand du monde ; sur une monnaie unique, la plus forte du monde ; sur un système de sécurité sociale, le plus protecteur du monde, les entreprises pourront se développer et créer des emplois. » (Michel Sapin, 2 août 1992, Le Journal du Dimanche)

    – « Maastricht constitue les trois clefs de l’avenir : la monnaie unique, ce sera moins de chômeurs et plus de prospérité ; la politique étrangère commune, ce sera moins d’impuissance et plus de sécurité ; et la citoyenneté, ce sera moins de bureaucratie et plus de démocratie. » (Michel Rocard, 27 août 1992, Ouest-France)

    – « Les droits sociaux resteront les mêmes – on conservera la Sécurité sociale –, l’Europe va tirer le progrès vers le haut. » (Pierre Bérégovoy, 30 août 1992, Antenne 2)

    – « Pour la France, l’Union Economique et Monétaire, c’est la voie royale pour lutter contre le chômage. » (Michel Sapin, 11 septembre 1992, France Inter)

    – « C’est principalement peut-être sur l’Europe sociale qu’on entend un certain nombre de contrevérités. Et ceux qui ont le plus à gagner de l’Europe sociale, notamment les ouvriers et les employés, sont peut-être les plus inquiets sur ces contrevérités. Comment peut-on dire que l’Europe sera moins sociale demain qu’aujourd’hui ? Alors que ce sera plus d’emplois, plus de protection sociale et moins d’exclusion. » (Martine Aubry, 12 septembre 1992, discours à Béthune)

    – « Si aujourd’hui la banque centrale européenne existait, il est clair que les taux d’intérêt seraient moins élevés en Europe et donc que le chômage y serait moins grave. » (Jean Boissonnat, 15 septembre 1992, La Croix)

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  50. brunoarf dit :

    La guerre.

    Le XXIème siècle verra la guerre se propager.

    Les démographes pensaient que nous serions 9 milliards d’habitants vers 2100. En fait, ce sera encore pire que ce qu’ils avaient prévu : 11 milliards d’habitants.

    La guerre.

    Nous ne pourrons pas échapper à la guerre.

    Jeudi 18 septembre 2014 :

    La Terre pourrait compter 11 milliards d’habitants à la fin du siècle.

    La Terre comptera probablement onze milliards d’habitants à la fin du siècle, deux milliards de plus que prévu jusqu’alors, selon une nouvelle projection de démographes et des Nations unies. L’étude montre clairement la poursuite de la croissance démographique principalement en Afrique.

    « Le consensus au cours des vingt dernières années était que la population mondiale, estimée actuellement à environ sept milliards, continuerait à croître pour atteindre neuf milliards à la fin du XXIe siècle avant de plafonner et probablement de décliner », relève Adrian Raftery, professeur de statistiques et de sociologie à l’Université de Washington à Seattle.

    Il est l’un des principaux co-auteurs de cette recherche publiée jeudi dans la version en ligne de la revue américaine « Sciences ».

    « Nous avons conclu qu’il y avait 70% de probabilité que la population mondiale ne se stabilisera pas durant ce siècle », précise-t-il, ce qui montre selon lui que « l’évolution démographique demeure une question très importante ».

    « Un accroissement de la population peut exacerber d’autres problèmes planétaires comme le changement climatique, la propagation de maladies infectieuses et la pauvreté », observe-t-il.

    http://www.romandie.com/news/La-Terre-pourrait-compter-11-mia-dhabitants-a-la-fin-du-siecle/518998.rom

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  51. brunoarf dit :

    Partout dans le monde, les dettes publiques forment une gigantesque bulle de savon.

    QUAND cette gigantesque bulle de savon va-t-elle éclater ?

    Lundi 22 septembre 2014 :

    «Il y a beaucoup trop de liquidités, et trop d’endettement en Europe et dans le monde», a indiqué Wolfgang Schäuble, refusant toute croissance financée par la dette.

    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2014/09/21/20002-20140921ARTFIG00037-le-g20-s-engage-a-doper-la-croissance-mondiale-de-2000-milliards-de-dollars.php

    En Europe :

    1-                Médaille d’or : Grèce. Dette publique de 314,801 milliards d’euros, soit 174,1% du PIB.

    2-                Médaille d’argent : Italie. Dette publique de 2120,143 milliards d’euros, soit 135,6 % du PIB.

    3-                Médaille de bronze : Portugal. Dette publique de 220,696 milliards d’euros, soit 132,9 % du PIB.

    4-                Irlande : dette publique de 202,920 milliards d’euros, soit 123,7 % du PIB.

    5-                Chypre : dette publique de 18,206 milliards d’euros, soit 112,2 % du PIB.

    6-                 Belgique : dette publique de 404,248 milliards d’euros, soit 105,1 % du PIB.

    7-                 Espagne : dette publique de 989,925 milliards d’euros, soit 96,8 % du PIB.

    8-                France : dette publique de 1985,918 milliards d’euros, soit 96,6 % du PIB.

    9-                Royaume-Uni : dette publique de 1486,878 milliards de livres sterling, soit 91,1 % du PIB.

    Ailleurs qu’en Europe :

    Etats-Unis : dette publique de 17 751,224 milliards de dollars, soit 105,59 % du PIB.

    Japon : dette publique d’environ 240 % du PIB.

    « En 2014, compte tenu de la très forte dette publique du Japon, qui est d’environ 240 % du produit intérieur brut … »

    rfi.fr/asie-pacifique/20140903-japon-plus-jamais-shinzo-abe-veut-relance-croissance/

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  52. Hadrien dit :

    La meilleure façon d’inverser la pente… de rire :
    Le nouveau « PEYRELEVADE » de la rentrée !
    (« Histoire d’une névrose, la France et son économie » par Jean Peyrelevade, Septembre 2014, Albin Michel)

    C’est en franchisant la porte de mon libraire favori que j’appris la nouvelle lorsque celui-ci me l’annonça de loin, d’un air visiblement amusé… Aussitôt, dans les rayons, ce ne fut qu’un cri de la part des chalands, semblable à celui « Georges Clooney is here » des jeunes filles en fleur dans la publicité pour Nespresso !
    Je vis des grand-mères jetant leur « Trierweiler » qu’elles feuilletaient à l’étal, pour se précipiter sur le pauvre gérant en brandissant leur parapluie: Quoooiii… disait l’une d’entre elles, avec l’exclamation de Coluche à propos du nouvel Omo, le nouveau Peyrelevade est là et on ne nous le disait pas ?
    J’en vis d’autres, frustrés de ne pas avoir leur exemplaire, porter des regards inquiétants de haine vers ces privilégiés, dont j’étais, qui repartiraient chez eux avec leur exemplaire. « Je l’avais reservé, je l’avais réservé… » dis-je avec une fausse assurance pour ne pas gêner le professionnel en charge. Mais c’est surtout l’attitude de lutteur que j’avais prise alors qui découragea quiconque d’attenter à mon bien: il est des circonstances, c’est bien connu, où l’on est prêt à tuer !
    Ainsi, en cet après-midi d’un week-end mémorable de septembre, je revins à mon domicile heureusement proche en rasant les murs, craignant qu’on m’ait suivi, mais toujours prêt à en découdre. Je ne fus rassuré que lorsqu’assis dans mon fauteuil, où je me surpris à pousser un soupir de soulagement… Ouf, sain et sauf ! Et surtout libre, j’étais enfin libre de me plonger dans cette lecture avec le même ravissement que dans ma jeunesse lorsque je m’emparais chaque année du nouvel exemplaire de l’almanach Vermot…
    Car Peyrelevade rime avec Rigolade !
    Ce serait, en effet, un contre-sens des plus funestes que de prendre ce pamphlet anti-français, en forme de pastiche, pour autre chose que ce qu’il est: un énorme canular !
    Le blog de l’auteur http://blogs.lexpress.fr/economie-sans-demagogie/ (nouveau titre transféré sur « lexpress.fr », lorsque que « LeMonde.fr » refusa de donner suite à ses amusantes demandes répétées de censure sur les contradicteurs de l’ancien « La refondation du capitalisme ») en porte encore la marque: il s’est arrêté en désherence, faute de combattants, à son dernier billet de Juillet 2012 intitulé « Les marchés vont attaquer la France! », nous contant par le menu la remontée prochaine des taux pour notre insouciante patrie, et sa déculottée en perspective face à l’Allemagne à l’austérité si bien trempée…
    Résultat des courses, quelques semaines plus tard: Les taux plongeaient avec entrain vers de mémorables « taux réels négatifs » et sont aujourd’hui, deux ans plus tard, au minimum absolu à la BCE (0,05%), faute de reprise, avec une Allemagne en « croissance négative » (-0,2%) qui réussit à faire plus mal que notre croissance en panne (0%), faute de demande…
    On devine pourquoi son blog s’est arrêté à cette date, telle une montre restée bloquée sur une heure précise: comme il est bien connu, elle indique alors l’heure exacte une fois toutes les vingt quatre heures, et c’est avec l’impatience espiègle de voir cet évènement se produire que notre Cassandre attend son heure… depuis plus de deux ans !
    Cette espièglerie de l’auteur, il n’est, pour s’en convaincre, qu’à parcourir la « quatrième de couverture » de sa jaquette, où se trouvent résumés en guise de présentation, comme pour mieux les fustiger, tous les clichés de la « pensée unique » actuelle :

    PRÉSENTATION DE « LA NÉVROSE »

    « – Pourquoi l’enrichissement individuel… est-il si mal vu chez nous ?
    – Comment expliquer que nos Constitutions [sic] ignorent l’entreprise depuis deux siècles ?
    – Sur quelles fondations s’est construit un État monarchique qui voudrait… décider lui-même ?
    – Quel lien existe-t-il entre le déclin français et nos fantasmes collectifs ?
    Jamais la névrose française n’a été aussi clairement diagnostiquée… Car, si les symptomes de cette maladie remontent à la Révolution, ses conséquences sont chaque jour plus évidentes. »
    Et l’éditeur de conclure, riant sous cape avec un amusement non dissimulé:
    » Jean Peyrelevade, ancien directeur adjoint du cabinet de Pierre Mauroy, qui a présidé les plus grandes entreprises (Suez, Crédit Lyonnais…), dresse un constat terrible ! »
    Ainsi nous fait-on pressentir tout l’humour du « banquier » par cet avatar de Peyrelevade mis en avant : avec un joyeux méli-mélo accusant tout à la fois l’État monarchique et la Révolution, nos fantasmes collectifs et la Constitution, le feu d’artifice s’annonce grandiose et les éclats de rire à la hauteur.

    « Banquier » est ci-dessus entre guillemets car Peyrelevade, on s’en doute, fut par sa formation aussi peu préparé à la finance qu’à l’économie: il n’y eut que les socialistes pour considérer tel, au point de lui confier une de nos plus grandes banques casse-gueules, celui qui n’avait fait qu’un « rattrappage » sommaire en la matière: deux années de mise à niveau après sa formation d’ingénieur. « Attrapage » devrait-on plutôt dire, car ce fut à l’issue d’étranges contradictions:
    Ainsi apprend-t-on, dès les premières pages de son précédent livre « France état critique » (2011), son humour tout aussi caustique pour condamner ses semblables ayant opté pour la « confortable » finance au regard de l’exigente et vertueuse industrie:
    « Nous avons décidé que l’avenir était aux services et à la finance, activité combien plus confortables que la production industrielle. » [p 12]
    La charge était alors d’autant plus d’actualité que Le Monde de la mi-août, cette année là, annonçait pour la première fois comment le nombre de polytechniciens optant pour la carrière financière, autrefois proche du confidentiel, était désormais devenu supérieur à la moitié des promotions.
    On se sent aussitôt porté à juger que tout n’est peut-être pas mauvais de son goût pour l’iconoclasme, chez cet homme-là, tout en jetant un coup d’oeil à son CV. Et là, stupéfaction:
    * École polytechnique (X 1958)
    * École nationale de l’aviation civile (IAC 1961)
    * Institut d’études politiques de Paris, section Eco-Fi- 1963, D.E.S d’Economie (Sorbonne – 1963)
    On constate avec étonnement que notre homme, aprés avoir tâté de l’aéronautique comme spécialisation d’X, a senti bien vite la nécessité de préparer un décollage contraire à toutes les lois de la navigation aerienne, c’est à dire… dans le sens du vent ! En ce sens, ce fut sans doute même un pionnier…
    Mais, bien sûr, les justificatifs sont là, en bonne et due forme:
    « Pour les gens de ma génération, vous pouviez sortir de Polytechnique… sans savoir du tout ce qu’étaient une entreprise, un compte d’exploitation ou un bilan… On n’imagine pas le nombre d’innovations qui ont échoué en France parce qu’elles étaient uniquement d’ordre technique. » [p 134]
    « Un petit témoignage personnel à ce sujet… j’ai essayé d’entrer à l’Aerospatiale de l’époque, qui s’appelait Sud Aviation. On m’a répondu: X, économiste, trés bien, et puis quelle école d’application? Vous n’êtes pas ingénieur militaire de l’armement ? Alors c’est non… » [p 135]
    Tous les ingrédients étaient donc réunis, on le voit, pour faire de J. Peyrelevade un économiste et un financier… par pure vocation.

    INTRODUCTION À « LA FRANCE ET SON ÉCONOMIE »

    L’introduction tient effectivement toutes ses promesses en hissant haut les couleurs :
    « Je ne suis pas le seul à le faire » , se justifie presque l’avatar de l’auteur par un constat des plus accusateurs: « Quelques autres économistes… tiennent le même discours », nous dit-il comme pour mieux les déconsidérer.
    Et, de fait, les précieux référents en la matière qu’il nous donne en renvoi de bas de page ne sont pas piqués des hannetons :
    – Denis Kessler, cet ancien numéro 2 du MEDEF, qui triomphait après l’élection de Sarkozy:
    « La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! ».
    – Élie Cohen, cet actuel (dit-on) conseiller du Président, dont celui-ci a sans doute apprécié la lucidité du diagnostic lorsqu’il lut de lui dans « Le Monde » du 17 août 2007, en pleine éclosion de la crise des subprime qui devait emporter Lehman Brothers un an plus tard : « Dans quelques semaines, le marché se reformera et les affaires reprendront comme auparavant » !
    – Nicolas Baverez, dont Frédéric Lordon (dans « La crise de trop ») a si bien croqué les propos réduits « à l’état de compote » après la faillite de Lehmann Brothers et le déclenchement de la crise: ce fut pour lui « le capitalisme mondialisé qui est entré en crise » pendant que « la mondialisation conserve tous ses aspects positifs ». Et « l’auto-régulation des marchés est un mythe », quoique « le libéralisme est le remède à la crise » !
    Avec de pareilles références, on a envie de dire à l’auteur de se réfreiner, car le Pastiche risque d’être éventé avant d’aller à son terme…

    Sur ce, l’introduction « déroule » ses attendus:
    « Le modèle français est à bout de souffle, inadapté aux nécessités tant de la mondialisation que de la construction européenne, dont il est devenu incapable de tirer avantage, à la différence de l’Allemagne [richesse médiane du ménage allemand: 51KE, dernière de toute la zone euro (rapport BCE 2012); croissance allemande au dernier trimestre 2014 connu, négative: -0,2%]. Donc la France [richesse médiane: 116 KE, plus du double, et croissance pour le même trimestre: 0%, stationnaire ] recule, nous dit l’avatar de Jean Peyrelevade » Il est farceur, ce Jean…, qui poursuit :
    « L’idée m’est venue qu’un tel déni de réalité, qu’une telle incompréhension de l’économie, qu’une telle ignorance des conditions d’une vraie prospérité, pour être aussi largement partagés, devaient avoir des raisons profondes. Je suis donc parti à la recherche… des racines historiques, politiques, constitutionnelles, culturelles, religieuses, de notre archaîsme économique. J’ai pris un intense plaisir personnel à ce parcours de découverte, dont les résultats sont proprement terrifiants. Le mal est génétique: notre ADN national nous condamne à l’Impasse. »
    Et de nous résumer la chose:
    « Entre le monarque absolu et le peuple, entre l’État et le citoyen, il n’y a rien. L’État a le monopole de l’intérêt général, de sa définition, et de sa défense. En bref, tous les intérêts intermédiaires sont illégitimes puisque la volonté générale est dans l’état, et là seulement.
    L’économie de marché [,elle,] se construit, jour après jour, dans des réseaux qui échappent à l’État. Elle est ainsi une offense à notre vision de la souveraineté. Sauf si les entreprises acceptent de reconnaître la légitimité supérieure du politique, y compris pour les décisions qui les concernent directement. Conception qui leur refuse toute autonomie et en fait de simples instruments de la puissance souveraine : Colbert n’est pas loin ! »
    Mais l’ancien régime n’est qu’un moindre coupable, car l’essentiel des griefs s’adresse à rien moins que la Constitution de 1789 et ses droits de l’homme, cet encombrant fardeau institutionnel que regrette l’auteur: « En France, le premier texte à valeur constitutionnelle est la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 »

    « LA CONSTITUTION CONTRE L’ENTREPRISE »

    « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. »
    Chacun connait cet article 1, nous dit l’auteur en désignant le premier [à défaut d’unique] « objet de son ressentiment »:
    « Nulle place dans un système aussi tribal, pour les égoïsmes individuels: l’enrichissement personnel ne peut être reconnu, encore moins célébré… D’ emplois privés, il n’est pas question, comme s’ils étaient sans importance… La loi, expression de la volonté générale peut condamner les actes nuisibles à la société. Au regard de quel critère ? Nul ne le sait. »
    Mais si, mais si, cela est dit dans l’article 1: « l’utilité générale »
    Rappelons que le critère ultime des utilitaristes (Jeremy Bentham, John Stuart Mill, mais aussi David Hume et Adam Smith lui-même) était le bonheur de la collectivité, comme variable d’utilité globale. Cela n’est rien d’autre que l’espérance mathématique de la fonction d’utilité individuelle, sous sa forme (nécessairement) probabilisée face à l’incertitude et la multitude:
    U(x) = Somme des Pi.Ui(x), avec Somme des Pi = 1, i étant l’aléa individuel,
    Pi représentant la probabilité d’occurrence de la fonction d’utilité Ui(x) dans la population, en convenant d’inclure dans les composantes de la variable vectorielle x (l’ensemble des dispositions de la société à optimiser) les biens et services publics au même titre que les biens et services privés.
    Pi = Ni/N, où Ni est le nombre de citoyens ayant la même fonction d’utilité Ui(x),
    N le nombre total de citoyens.
    Dès l’instant où ce point est acquis, le reste découle comme conséquence logique !

    Mais notre avatar de Peyrelevade ne l’entend pas de cette oreille:
    « Les droits des travailleurs sont constitutionnellement établis, alors que l’on n’évoque jamais ceux du chef d’entreprise [mais si, ce sont les mêmes, ni plus ni moins!], dont la présence n’est que sous-entendue. Ah, si l’on pouvait se passer du patron, incarnation d’une miette de pouvoir illégitime !… La loi suffirait pour nous faire revenir à un régime d’économie administrée, ce qui est le rêve de la partie la plus archaïque de la gauche mais aussi de l’extrême droite. »
    C’est oublier que l’unification « tribale » sus-dite, au contraire des « égoïsmes individuels » aboutit à l’ « État de droit » édictant des règles plus globales et gérant lui- même un butin commun visant directement l’intérêt général !
    Seul l’état d’arriération mentale des économistes néoclassiques (qui pensent encore, à l’instar de notre avatar, que Walras était un génie pour avoir trouvé qu’un équilibre entre égoïsmes individuels a autant d’inconnues que d’équations…) les empêche de concevoir en Économie ce qui existe depuis longtemps en Droit : on s’en remet à une autorité centrale pour toute décision qui touche de près ou de loin l’intérêt général qui transcende les égoïsmes individuels.
    Un équilibre de forces dans un jeu conflictuel n’a jamais défini un optimum collectif, et les tentatives pseudo-mathématiques désespérées d’en définir un ainsi relèvent de l’escroquerie sémantique. Tel est le cas du prétendu « optimum de Pareto » dont la définition est:
    – une situation est optimale quand on ne peut plus améliorer l’utilité d’un individu sans détériorer au moins celle d’un autre.
    Partagez donc un gateau en huit avec votre convive et prenez-en sept parts, ne lui en laissant qu’une. C’est un optimum de Pareto puisqu’on ne peut augmenter la satisfaction d’aucun sans défavoriser à l’autre… Et c’est ce genre d’ânerie qu’enseigne l’économie néoclassique !

    « NAPOLÉON OU LA RÉGRESSION SOUVERAINE »

    Sans doute Peyrelevade avait-t-il lu « Le mal Napoléonien » de Jospin, dernier tribut à la mode à verser au compte des politiques ralliés aux philosophes de boudoir, pour nous gratifier ainsi d’une ânerie de plus qu’il fait dire à son avatar:
    – La France a toujours honoré Napoléon, qu’elle considère comme l’un de ses plus grands souverains. Interressant contraste, Antoine de Montchrétien avait très tôt remarqué qu’Anglais et Hollandais « ont le nez fort délicat à flairer toute odeur de gain »…
    La voilà bien la grande ambition, l’objectif ultime, le critère collectif, l’utilité générale dont il était question plus haut: « flairer toute odeur de gain »… La Constituante de 1789, pas plus que les suivantes, n’avaient donc pas pensé à inscrire cela dans les préceptes universels de l’humanité, et singulièrement de notre nation ! Il est vrai qu’Anglais et Hollandais non plus, d’autant que les anglais n’ont toujours pas de constitution !
    Mais c’est une idée à creuser, et fertile en nouveautés, que nous inspire ainsi Peyrelevade. Imaginez d’ici notre Pantheon au frontispice orné de la plus belle manière lorsqu’on aura pris soin de le compléter: « Aux grands hommes… flairant toute odeur de gain, la patrie reconnaissante » !
    Croire qu’on pourrait en rester là serait mal connaître l’auteur qui a de la suite dans les idées:

    « LA DÉMOCRATIE DESPOTIQUE » et « NAISSANCE D’UNE IDÉOLOGIE »

    « La modernisation de la façade ne suffit pas à changer la structure du bâtiment. Nous avons remplacé la monarchie de droit divin par la démocratie despotique, dont le despote est l’État lui-même qui, en république, émane du peuple. Ainsi le peuple peut-il consentir librement à un asservissement partiel et devenier son propre despote.
    Entre le fort et le faible, c’est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit, écrivait Lacordaire. Faut-il faire système de cette remarque ? » interroge l’auteur qui note pertinemment plus loin:
    « D’où l’apparition d’une sorte de droit au crédit qui sous-estime gravement la notion de risque, conduit à supprimer le taux d’intérêt (cette survivance féodale) puisqu’une banque publique n’a pas besoin d’être rémunérée, fonde l’idée que l’investissement est financé par de l’endettement (ce qui rend inutiles les actionnaires privés, donc les capitalistes) et donne une origine historique (plus de deux cents ans!) à la Banque publique d’investissement. Ainsi l’archaïsme se maintient-il sous une apparente et grandiose modernité: la gauche a accepté bien volontiers l’idée que les actionnaires ne servent à rien… »
    Tu l’as dit, bouffi !

    « Entre actionnaires et salariés…, au nom de quelle étrange théorie peut-on attribuer à une seule des deux parties, à un seul des deux facteurs de production [non, reproduction… pour le capital!], le mérite exclusif de la création de valeur ? »
    Et notre auteur de théoriser ainsi:
    « Nous sommes ici en face d’une formidable tautologie: si le travail est à l’origine de toute valeur, alors le profit des capitalistes est perçu indûment au détriment des ouvriers [non, travailleurs… c’est à dire tout le monde dans l’entreprise]. Si toute valeur vient du travail, il n’y a pas de place pour la rémunération du risque [et le risque de licenciement, d’accident, de chômage, etc. ?]. L’État ? Il est, pour le compte de tous, l’assureur de la collectivité. »
    Et de se risquer à un avorton de contradiction démonstrative:
    « Or, si le capital est en soi improductif, si le travail est in fine le seul facteur de production, direct ou indirect par équipements interposés, alors toute croissance économique est imposible. La production maximale reste bornée par une contrainte absolue: celle de la quantité de travail disponible [mais c’est toujours le cas, avec ou sans capital, ce dernier ne servant qu’à acheter du travail: on n’a jamais vu le lait et le miel coulant à profusion d’un billet] »
    Transposons, nous dit l’auteur, croyant trouver un exemple à l’appui de sa thèse:
    « La valeur d’échange des produits Microsoft n’est-elle pas très supérieure à leur valeur travail? »
    [non, elle fut simplement transférée du travail du véritable inventeur, Garry Kildall, à la poche de Bill Gates qui l’escroqua en passant un accord dans son dos avec IBM]
    Là, notre avatar de Peyrelevade a la main malheureuse et ne semble pas connaître l’histoire:
    – Le micro-ordinateur…, le premier au monde (Micral) fut conçu et mis au point, c’est bien connu, dès 1972 par le français François Gernelle (cf wikipedia), sur une commande étatique de l’INRA, qui spécifiait même un portable !
    – La micro-programmation… fut conçue (1975) par Gary Kildall, un enseignant-chercheur fonctionnaire de la très militaire « Naval Postgraduate School » de Monterey, qui se fit escroquer par Bill Gates, histoire également bien connue !
    Bill Gates, dans tout ça, n’a eu qu’une fibre: celle des « affaires » en faisant signer un contrat exclusif à IBM, c’est à dire des montagnes d’argent pour lui, issues du système d’exploitation (CP/M) volé à Gary Kildall et qu’il commercialisa sous le nom de MS/DOS, ce qui lui valut un procés qui se termina en mauvais arrangement à l’américaine, escroquant Garry Kildall une nouvelle fois. En fait, sans Bill gates, les ordinateurs personnels (dont les premières versions d’exploitation Windows enquiquinèrent toute une génération d’utilisateurs captifs) se seraient développés dès le départ avec UNIX, multi-tâches et multi-utilisateurs, auquel l’Université de Berkeley apporta tout son développement, libre d’exploitation. C’est d’ailleurs ce qui a fait la qualité technique des Mac (OS X), moins répandus et vendus plus cher par Steve Jobs qui déclarait ouvertement, de son côté « c’est mieux d’être un pirate que de rejoindre la marine » !
    Autant dire, quand on parle de Bill Gates et Steve Jobs, que c’est du même esprit de lucre que celui des financiers-traders. Ils ont simplement écumé la high-tech comme d’autres la haute finance !
    Les libéraux impénitents diront évidemment que si François Gernelle s’était laissé déposséder par son commercial (Truong Trong Thi), comme Gary Kildall par Bill Gates, au lieu de gagner en justice après bien des années de procédure en France, l’histoire de l’ordinateur personnel, comme jadis pour Cléopatre, aurait pu avoir un visage très différent… mais Bull fut alors nationalisée trop tard pour rattraper le coup !

    « LE BASCULEMENT DES VALEURS »

    Foin des contradictions, notre avatar peyrelevadien fonce, tête baissée, dans la brêche qu’il croit s’être ouverte devant lui :
    « L’ économie gratuite, celle qui fait le bonheur des populations sur leur territoire grâce à l’accès libre à des services publics fondamentaux (santé, éducation, culture) n’y a aucune place : l’État-providence n’a pas de valeur marchande [allez dire cela à l’américain qui dépense l’essentiel de son revenu en assurance-santé et cotisation-retraite privées, en éducation universitaire hors de prix pour ses enfants, etc,] »
    « Qu’est-ce que la compétitivité ? La réponse est évidente, c’est pouvoir vendre sur ce marché concurrentiel, au juste prix imposé par le déroulement des transactions, assez de biens et de services, pour être capable, en retour, de financer les importations dont le pays a besoin. »
    [c’est l’économie racontée aux enfants: réduite à cela, notre économie n’aurait d’autre besoin que celui de notre facture énergétique totale qui est inférieure aux seules recettes du tourisme (77 milliards), et notre pays sait produire tout le reste !]
    « Les économies fermées sont narcissiques. Que de chocs subis en un instant par les adeptes de la primauté du politique et de la suprématie de l’État ! Économie de l’offre et non plus de la demande. »
    On pourrait remarquer: sans demande, il n’y a même plus de marché, ni d’économie… Mieux: nos économistes en chambre, qui n’ont que les mots « start-up » et « innovation » à la bouche, oublient que les grandes innovations du siècle viennent toutes de programmes étatiques, notamment à la « demande » de l’effort de guerre:
    – Ordinateurs: le premier (ENIAC) fut conçu à Los Alamos pour les besoins en calcul du Projet Manhattan.
    – Radars: ils furent développés de part et d’autre de la Manche (Angleterre, Allemagne) pour intercepter les missions aériennes ennemies.
    – Communications et codages: là encore, les noms de Turing outre-Manche et de la machine allemande Enigma sont associés à l’effort de guerre.
    – Avions à réaction: plus connus par le Messerschmitt 262 que par le prototype anglais Meteor, ils volèrent pour la première fois durant la guerre.
    – Nucléaire: le projet Manhattan, et plus tard ceux menés ailleurs en temps de paix, pour construire et améliorer la dissuasion nucléaire, furent initiateurs de tous les développements ultérieurs de la filière civile.
    En regard de tous ces acquis de la « demande » publique et de l’effort étatique, qu’ont donc à offrir nos thuriféraires de ce néo-libéralisme qui a mis fin aux trente glorieuses depuis la « révolution conservatrice-libérale » des années 1980 ?
    – Internet… c’est encore des militaires et des universitaires qui l’ont conçu, des deux côtés de l’atlantique, et c’est à eux que l’utilisateur d’aujourd’hui doit sa gratuité, sans quoi son developpement eut été ralenti par une multitude de droits privés !
    – Google… c’est l’agence publique NSF qui finança les recherches de deux doctorants, et il est précisé dans le brevet que le gouvernement américain est propriétaire de droits sur cette invention. Il fit néanmoins cadeau de ces droits à la création de Google, vu les rentrées fiscales pour l’État. Encore un mauvais coup de la puissance publique, sans doute, pour les néolibéraux!

    Inutile, comme on le voit, de continuer le jeu de massacre sur l’avatar de Peyrelevade que l’auteur a ainsi voulu faire vivre. Il méritait pourtant mieux que cette piètre restitution de la pensée unique resucée partout dans les médias sous influence, lorsqu’on relit par contraste ce qui figure de plus inspiré, et surtout plus justifié, dans son livre paru en 2005 :

    IL Y A DIX ANS, JEAN PEYRELEVADE ÉCRIVAIT
    « LE CAPITALISME TOTAL » (La république des idées, Seuil)

    « Une certaine forme d’optimum collectif peut-elle être atteinte à travers le fonctionnement naturel de l’appareil capitaliste…? Ou bien, à l’inverse, la divergence des objectifs, pour ne pas dire des destins, entre la partie la plus évoluée de l’appareil productif et l’ensemble de la collectivité citoyenne appelle-t-elle en réaction une régulation forte ?
    La réponse est malheureusement sans ambiguité. Nous sommes entrés dans l’ère du capitalisme triomphant, mais dissocié. Les dirigeants d’entreprise ne sont plus que les serviteurs des actionnaires dont ils poursuivent l’enrichissement: aucune autre préoccupation ne peut plus inspirer leur action. Des normes de rentabilité excessives conduisent les chefs d’entreprise à être les premiers agents d’une mondialisation sans frontière et à implanter leurs activités partout où ils peuvent trouver une main d’oeuvre moins onéreuse.
    Conséquence considérable: dans cette course à la rentabilité, les États eux-mêmes sont entraînés, où ils perdent une large partie de leur autonomie de décision. En Europe, depuis plus de vingt ans, les prélèvements augmentent sur la consommation (TVA) et le travail (revenu des salariés), facteurs qui pour caractéristique commune de ne pas se déplacer facilement, tandis qu’ils diminuent sur le capital, aisément délocalisable. Moins d’impôts sur le capital, et plus sur le travail, moins sur les entreprises et plus sur les salariés: ainsi les États contribuent-ils à leur tour au renforcement du modèle dominant. Le responsable politique et l’intellectuel locaux deviennent, à leur corps défendant, les alibis démocratiques d’un pouvoir supérieur et inaccessible. La démocratie elle-même n’est plus qu’un placebo local, sans effet réel contre l’envahissement technocratique.
    Ainsi le capitalisme financier continue-t-il de s’étendre. À quelle fin autre que son propre enrichissement, nul ne le sait. Personne ne connait le promoteur de ce vaste chantier. L’architecte en est inconnu et les plans inaccessibles. Chacun ignore jusqu’où la construction va monter, au risque inexploré d’un effondrement meurtrier. Ainsi le capitalisme… est devenu total au sens où il règne sans partage ni contre-pouvoir sur le monde et ses richesses.
    Jamais nous n’avons eu autant besoin de régulation pour assurer l’équilibre politique, éthique, écologique du développement de la planète. Jamais nous n’en avons été aussi éloignés, jamais la distance entre le souhaitable et le réel ne s’est accrue aussi vite.
    L’individualisme, fondement de l’économie libérale, triomphe dans la shère des échanges et fait reculer partout le sentiment de solidarité collective. Souvent les plus riches, oublieux de ce qu’ils doivent à l’État où ils sont nés, où ils ont été élevés, formés, éduqués, où ils ont établi leur prospérité, déplacent aisément revenu et patrimoine à travers les frontières pour aller là où l’impôt est le plus faible. Exemple de dissociation individuelle, leur désir d’enrichissement les conduit à répudier leur citoyenneté. Leur internationalisme marchand en fait des apatrides.

    La mondialisation nie l’État-nation et n’accepte spontanément le politique que dans la mesure où celui-ci l’aide à s’étendre. Ce complice supposé est-il encore capable defaire valoir sa pré-éminence et de contesterr au capitalisme total son rôle nouveau d’organisateur de lasociété ? Le combat vaut d’être mené, et d’abord en Europe, puis aux États-Unis mêmes, pour essayer de redre le désir d’enrichissement des actionnaires mieux accordé aux nécessités d’undéveloppement plus respectueux de l’avenir et de l’équilibre social.
    Contenir « l’exécrable soif de l’or » dont parlait Virgile, refuserque l’opulence engendre un excès d’inégalité, interdire la privatisation généralisée des biens communs, lutter pour que la modestie de condition ne devienne pas misère, ni la richesse avidité…
    Oui, le monde est menacé par un redoutable conformisme : celui d’un totalitarisme anonyme, d’un paradigme impossible où triompherait le rêve d’un enrichissement individuel sans limite. »

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  53. brunoarf dit :

    Mercredi 24 septembre 2014 :

    L’économiste Bernard Maris est professeur des universités à l’Institut d’études européennes de l’université Paris-VIII. Il est membre du conseil général de la Banque de France.

    Alors qu’il était pour la monnaie unique depuis 25 ans, il a changé d’avis : maintenant, il est pour la sortie de l’euro.

    Bernard Maris écrit cet article fondamental :

    « L’autre politique économique, ou comment échapper aux Chinois.

    Sortir de l’euro permettrait de retarder la conquête de notre marché du travail par la Chine.

    Existe-t-il un autre modèle que le modèle Valls – Fillon – Juppé – Sarkozy ? Oui, il y en a un, et un seul. C’est le modèle macroéconomique fondé sur une sortie totale ou partielle de la zone euro. Autrement dit, et je pèse mes mots, si on ne sort pas partiellement ou totalement de la zone euro, la seule politique macroéconomique possible est celle de Valls-et-les-autres.

    – Si l’on garde l’euro, le seul moyen de ne pas crever face à la politique menée par l’Allemagne est de mener une politique de contre-offensive en vendant nos produits faits par nos petites mains, travaillant plus dur et plus longtemps pour des salaires plus faibles. A cette seule condition, on peut espérer tenir sur le radeau. Combien de temps ? Un demi-siècle environ. Après, toute la technologie sera passée aux Indiens et aux Chinois, qui deviendront nos employeurs.

    – Une sortie totale ou partielle de la zone euro permettrait à l’économie française de se redresser plus rapidement, avec un coût inférieur en termes de pouvoir d’achat et de souffrance sociale. On gagnerait 25 ans environ par rapport au plan Juppé-Valls. Une génération de gagnée. Une cohésion sociale plus forte, pour envisager l’avenir (les conditions de travail offertes par nos futurs employeurs, les Chinois et les Indiens ; les conditions de rivalité de nos anciens amis – les Espagnols, les Allemands, etc, à qui nous aurions damé le pion).

    Je ne vais pas exposer à nouveau les conditions d’une sortie intelligente et raisonnée de l’euro, négociée avec nos partenaires de la zone.

    On aura beau dire que, français ou étranger, un patron est d’abord un patron, et que son capital comme son âme, par définition, sont mondialistes ou apatrides ou internationaux, un gouvernement français dominé par des patrons étrangers serait totalement soumis, muselé, sans aucun pouvoir.

    Un gouvernement français dominé par des patrons français aurait plus d’autonomie parce qu’il pourrait négocier ses prébendes, fiefs, affermages contre quelques avantages sociaux relevant du modèle dit « français ». Or, pour pouvoir négocier ces fiefs, affermages (ainsi les concessions des autoroutes honteusement refilées par Villepin), il faut au moins être propriétaire du bien public fondamental qu’est l’argent.

    Donc il faut sortir partiellement ou totalement de l’euro. Pourquoi l’euro ? Pour l’Europe fédérale. Qui veut de l’Europe fédérale ? Hollande et Bayrou. C’est peu. L’Allemagne ne veut pas d’Europe fédérale, ni l’Espagne, ni l’Italie, ni personne. Peut-être la Belgique et le Luxembourg, mais certainement pas le Royaume-Uni, la Pologne ou l’Irlande. Ou l’Italie. Ciao l’euro, et vraiment pas de regret !

    (Charlie Hebdo, mercredi 24 septembre 2014, page 6)

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  54. brunoarf dit :

    C’est fini.

    Ils n’y croient plus.

    Les européistes commencent à comprendre que l’Union Européenne n’est pas viable.

    Les européistes commencent à comprendre que l’Union Européenne va bientôt mourir.

    Les deux derniers exemples :

    Mercredi 24 septembre, un européiste de gauche, l’économiste Bernard Maris, écrivait dans Charlie Hebdo qu’il fallait maintenant sortir de l’euro. Bernard Maris est professeur des universités à l’Institut d’études européennes de l’université Paris-VIII. Il est membre du conseil général de la Banque de France.

    Vendredi 26 septembre, un européiste de droite, l’économiste Eric Le Boucher, écrit dans Les Echos que l’Europe est en train de mourir.

    A gauche et aussi à droite, le vent tourne.

    Les européistes commencent à comprendre que la construction européenne est une expérience qui a complètement foiré.

    Le seul résultat politique de la construction européenne, c’est le retour des nationalismes d’extrême-droite partout en Europe, et la montée des forces centrifuges.

    Les égoïsmes nationaux, les fureurs populaires et les passions nationalistes vont faire mourir l’Europe.

    L’agonie de l’Europe a commencé.

    Lisez cet article :

    L’Europe est en train de mourir, surtout ne faites rien.

    http://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/0203805835795-leurope-est-en-train-de-mourir-surtout-ne-faites-rien-1046818.php

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  55. Saint-Maurice dit :

    je cherche à savoir la part de création monétaire par le trésor public (qui se réalise quand il verse les salaires des fonctionnaires et autres..sur leurs compte s bancaires) par rapport à la création monétaire par les banques
    Quelqu’un à des liens?
    Merci

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    • A-J Holbecq dit :

      Du fait des traités (123 de Lisbonne) le Trésor Public ne peut plus créer de monnaie… En fait son compte à la BdF ne peut plus être dans le rouge .

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      • Saint-Maurice dit :

        Est ce vraiment vrai en pratique, tu en as souvent parlé de ces transferts de monnaie centrale en « secondaire » ou inversement lors de la paye des fonctionnaires ou clients de l’état ou inversement lors des impôts, taxes, amendes…
        J’ai trouvé que cela pourrait représenter 10% de la création de monnaie (90% par les banques2°), pas énorme mais quand même
        Bon je ne trouve pas grand chose quand même sur le sujet si ce n’est JB Bersac que je cite (frapper monnaie)

        les banques centrales n’ont pas perdu tous leurs clients non-financiers, et le Trésor public recèle deux exceptions qui changent la nature du système monétaire.

        La première est qu’il est possible grâce à lui pour les banques de recevoir de la devise (ou monnaie stricte, ou une autre des périphrases utilisées par les libéraux : monnaie centrale, M0, base monétaire, high-powered money, etc.) : Le circuit fermé de la monnaie incluant ce Trésor, lorsque les banques paient au Trésor, le montant global des réserves du système bancaire dans son ensemble est asséché du même montant. Lorsque le Trésor paie à une banque, par exemple pour verser le salaire d’un fonctionnaire de l’État, ce montant de l’ensemble des réserves du système bancaire se retrouve augmenté de cette somme. Les banques — et à travers elles le secteur non-financier – avaient besoin d’un tampon d’actif net pour sortir de l’effet domino des fragiles crédits, c’est-à-dire pour pouvoir enfin reprendre le contrôle de leur échéancier. Voici cet indispensable moyen pour maîtriser son échéancier, pour épargner nette de devises de l’État émetteur souverain de cette même devise.

        La deuxième exception est la dette du Trésor, la dette publique. Tous les crédits, des banques, des entreprises, etc. ne sont acceptés comme collatéraux (une caution, comme une hypothèque est gagée sur une maison) qu’après décote plus ou moins importante et doivent être remboursés à terme ; pas de décote pour la dette souveraine d’un pays souverain, et une obligation de remboursement à échéance en toc (cf le cas des États-Unis décrit par Wray ci-dessous). En effet, l’État, avec son Trésor public et sa banque centrale, est l’acteur le plus puissant de son économie : si son Trésor arrête ses paiements, alors le système bancaire est vidé très rapidement de ses réserves via l’impôt… À l’inverse, si le Trésor s’oblige à d’abord accorder des bons du Trésor versant intérêt avant de s’autoriser à payer, pour les banques le calcul est vite fait : d’une part choisir de refuser cette opportunité et voir tout le système bancaire s’effondrer et elles avec (chute de la valeurs des bons du Trésor qu’elle détient déjà, paiement des impôts sans versements contraires de la part des États, etc.), et d’autre part, choisir de continuer ses lucratives activités dans le système en récoltant au passage quelques intérêts jamais négligeables ainsi que des actifs très sûrs et facilement échangeables, ne serait-ce qu’auprès de la banque centrale. Le suspens trouve vite sa fin. Puis, la banque centrale procède à ses opérations habituelles pour s’assurer qu’il y ait juste le montant souhaité de réserves dans le marché interbancaire…

        En général, la distinction entre le Trésor public et la banque centrale – même déclarée indépendante – ne doit pas leurrer. La mission première de cette banque centrale, celle qui justifie que l’État lui octroie un puissant monopole monétaire, c’est d’assurer la stabilité du système financier. Cette mission précède, historiquement et en importance, celle de lutte contre l’inflation. Jamais une banque centrale, sous prétexte de son indépendance et parce que l’État dépenserait trop à son goût, ne se permettrait de bloquer le marché interbancaire en rétorsion au financement des bons du Trésor par ses banques commerciales membres (c’est-à-dire ayant un compte chez elle). Les banquiers centraux peuvent rouspéter bien sûr, glisser d’acerbes sarcasmes quant à leurs collègues du Trésor, et même tonner en place publique, mais croire pour autant qu’ils empêcheront le Trésor de fonctionner en le poussant indirectement au défaut est une hypothèse délirante. La banque centrale est trop intimement liée à la même souveraineté que le Trésor pour cela. La banque centrale n’est qu’un organe de l’État, il peut vivre amputé d’elle, mais pas elle privée de lui. Détail amusant, lorsque la banque centrale a terminé de payer ses frais, elle verse le solde de ses colossaux bénéfices au… Trésor, et ce dernier n’y trouve aucune utilité !

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        • A-J Holbecq dit :

          Pardon, je suis un peu en retard dans mes réponses … 😦
          Oui, le TP paye bien les banques des fonctionnaires en monnaie centrale, mais « théoriquement » il doit toujours garder un solde positif (article 123) …
          Je suis d’accord avec Bersac néanmoins que jamais la BdF ne mettrait le TP en « défaut de paiement » (ne pas payer les fonctionnaires… quant aux fournisseurs, pas impossible qu’ils attendent un peu 😉 )… on aurait seulement un rappel fort de la BCE et de Bruxelles…

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  56. brunoarf dit :

    Mardi 30 septembre 2014 :

    La dette publique de la France dépasse pour la première fois la barre symbolique des 2.000 milliards.
    Selon les chiffres publiés ce mercredi par l’Insee, elle s’est établie à 2.023,7 milliards d’euros à la fin du deuxième trimestre, contre 1.985,9 milliards fin mars, soit une hausse de 28,7 milliards d’euros.
    Au ministère des Finances, on souligne que la dette a doublé entre 2002 et 2012, passant de 930 milliards à 1.860 milliards d’euros, dont 600 milliards entre 2007 et 2012.

    http://www.leparisien.fr/economie/dette-publique-la-france-a-franchi-le-seuil-des-2-000-milliards-d-euros-30-09-2014-4175987.php

    Dans l’Union Européenne, neuf pays sont en faillite.

    La Grèce, l’Italie, le Portugal, l’Irlande, Chypre, la Belgique, l’Espagne, la France, et le Royaume-Uni sont en faillite.

    1- Médaille d’or : Grèce. Dette publique de 314,801 milliards d’euros, soit 174,1% du PIB.
    2- Médaille d’argent : Italie. Dette publique de 2120,143 milliards d’euros, soit 135,6 % du PIB.
    3- Médaille de bronze : Portugal. Dette publique de 220,696 milliards d’euros, soit 132,9 % du PIB.
    4- Irlande : dette publique de 202,920 milliards d’euros, soit 123,7 % du PIB.
    5- Chypre : dette publique de 18,206 milliards d’euros, soit 112,2 % du PIB.
    6- Belgique : dette publique de 404,248 milliards d’euros, soit 105,1 % du PIB.
    7- Espagne : dette publique de 989,925 milliards d’euros, soit 96,8 % du PIB.
    8- France : dette publique de 2023,7 milliards d’euros, soit 95,1 % du PIB.
    9- Royaume-Uni : dette publique de 1486,878 milliards de livres sterling, soit 91,1 % du PIB.

    La question est :

    “QUAND ces neuf pays vont-ils se déclarer en défaut de paiement ?”

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  57. brunoarf dit :

    – Les Echos : En 2007, vous évoquiez un « Etat en faillite ». Et aujourd’hui ?

    – François Fillon : Je crains que la France ne soit à la veille d’un accident financier grave qui pourrait faire éclater la zone euro. Pour l’heure, notre pays ne tient que parce que les taux d’emprunt sont bas. Mais cette bulle n’est pas durable : pas de croissance, un chômage qui progresse, une dette qui explose et dépasse les 2.000 milliards, des déficits qui ne se résorbent pas et l’impossibilité de ramener le déficit sous les 3 %, même en 2017… la crise ne fait que s’aggraver.

    http://www.lesechos.fr/politique-societe/politique/0203820061512-francois-fillon-la-france-est-a-la-veille-dun-accident-financier-grave-1048317.php

    François Fillon « craint que la France ne soit à la veille d’un accident financier grave qui pourrait faire éclater la zone euro. »

    Mais il n’y a pas que la France !

    Il va y avoir huit accidents financiers graves en zone euro.

    La zone euro est bâtie sur des gigantesques bulles de dettes publiques.

    Mais les bulles ne peuvent pas gonfler jusqu’au ciel.

    Nous savons comment finissent les bulles.

    Plop !

    Ces gigantesques bulles de dettes publiques vont bientôt éclater.

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  58. brunoarf dit :

    Vendredi 3 octobre 2014 :

    « La BCE à court de solutions, les bourses européennes vacillent… ! »

    Hier, Mario Draghi a pris la parole lors de sa traditionnelle conférence de presse et, en gros, il a parlé pour ne rien dire ou plus précisément Mario Draghi n’a pas cherché, cette fois, le conflit avec l’Allemagne ou à jouer au plus malin avec les autorités économiques et politiques allemandes.

    Pire, il n’a pas cessé de demander avec insistance à tous les pays jugés comme peu vertueux, comme la France et l’Italie, à faire encore plus de réformes structurelles.

    Le message implicite délivré à l’issue de cette conférence de presse est clair et sans ambiguïté. Au moment où j’écris ces lignes, c’est l’Allemagne de Merkel qui tient bon les cordons de la bourse européenne et refuse fondamentalement toute création monétaire pure de forte ampleur et un quantitative easing européen de grande importance.

    L’Allemagne de Merckel est un pays vieillissant et l’inflation, même modérée, serait particulièrement mauvaise pour l’économie germanique. D’ailleurs, Angela Merkel l’a expliqué sans détour aux autorités françaises. Ce faisant, l’Allemagne, depuis le début de la crise en 2007, joue uniquement sa propre partition et poursuit ses propres intérêts en ne s’intéressant qu’à la marge aux difficultés de ses voisins.

    En gros, l’Allemagne se penche sur le sort malheureux des autres pays européens uniquement si cela lui permet de rafler à bon compte quelques beaux actifs ou si cela menace sa propre stabilité, comme ce fut le cas avec les épisodes grecs où les banques allemandes, bourrées de titres grecs pourris, se seraient effondrées, sans interventions publiques fortes.

    Nous en sommes donc au même point qu’en 2007 ou presque. Aucun des pays européens qui se portaient mal ne se portent mieux.

    Les fragilités intrinsèques à l’euro sont toujours là et rien n’a fondamentalement changé.

    Depuis le début de la crise, la dette des pays européens dont celle de la France a considérablement évolué et à la hausse.

    Les réformes, aussi souhaitables qu’elles soient, sont fondamentalement illusoires dans un contexte économique anémique. Il n’y a pas de travail, pas de boulot, le chômage est en hausse partout et sa stabilisation est en réalité en trompe-l’œil.

    Alors que peut faire Mario Draghi ?

    Pas grand-chose, ou plus grand-chose. Il est, pour le moment, réduit au silence par l’Allemagne et sous la menace de la cour constitutionnelle allemande qui pourrait bien mettre fin à toute tentative crédible de planche à billets européenne et sans planche à billets, point de planche de salut en tout cas à court terme.

    Rien n’a donc changé, la seule arme dont Mario Draghi a su user d’une main de maître est celle de la parole. Car avec de simples mots et de simples phrases, Mario Draghi tient l’Europe la tête hors de l’eau depuis l’été 2011, pourtant depuis il n’a rien fait, rien ou presque… Certes, les taux sont à 0 mais cela n’a rien changé. Les taux sont même négatifs pour les dépôts bancaires et cela ne change pas grand-chose non plus.

    Le plus grand risque désormais, et la chute des marchés d’hier l’a particulièrement bien montré, c’est que les marchés ne croient plus en la capacité d’action de la BCE et dans un tel contexte, voir l’euro s’effondrer et retourner vers la parité 1 pour 1 avec le dollar est parfaitement envisageable, le tout accompagné d’attaques sur les dettes souveraines ou encore de panique bancaire.

    La crise n’est pas finie. Elle ne l’a jamais été. Nous avons vécu une pause très longue dans cette crise basée sur la croyance que la BCE pouvait tout, et le marché ne lutte jamais contre une banque centrale en mesure d’imprimer autant de papier qu’elle le souhaite, mais si les marchés constatent une impuissance de la Banque centrale européenne, alors ce sera la curée.

    Charles SANNAT

    http://www.lecontrarien.com/2014/10/03

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  59. brunoarf dit :

    Et pendant ce temps-là, le pouvoir d’achat des Français est en chute libre.

    Lundi 6 octobre 2014 :

    France : le commerce de détail en baisse record en septembre (indice PMI).

    Le commerce de détail en France a enregistré une baisse record de ses ventes en septembre, pâtissant de la baisse du pouvoir d’achat et de la conjoncture économique morose, selon l’enquête mensuelle du cabinet Markit.

    L’indice PMI, qui mesure les variations mensuelles de ventes d’un panel de 300 commerçants de détail français, allant de la grande distribution au détaillant indépendant, est ainsi passé de 45,5 en août à 41,8 en septembre.

    Il s’agit de la plus « forte baisse mensuelle depuis un an et demi », note le cabinet. Et sur une base annuelle, « l’activité enregistre son plus fort repli depuis le début de l’enquête », soit depuis janvier 2004, est-il ajouté.

    Selon les entreprises interrogées, cette baisse record des ventes s’explique par la conjoncture économique morose, qui fait reculer aussi bien le pouvoir d’achat que les envies d’achats des Français, entrainant une baisse de fréquentation des magasins.

    « La faiblesse persistante de l’économie française continue de peser fortement sur l’activité des détaillants qui, malgré de fréquentes remises de prix accordées à leurs clientèles, ne parviennent plus à stimuler les ventes », analyse Jack Kennedy, économiste du cabinet Markit.

    Les détaillants français ont réalisé en septembre des ventes largement inférieures à leurs objectifs, l’écart étant « le plus marqué depuis 11 mois ».

    En outre, du fait de promotions fréquentes pour tenter de relancer l’activité, les marges brutes des commerçants se réduisent également fortement, le « taux de contraction atteignant un plus haut depuis 8 mois », signale Markit.

    Malgré cela, les commerçants se déclarent optimistes quant à leurs perspectives d’activité en octobre.

    Pour le reste de l’année, ils se montrent prudents, partagés entre l’attente des achats de Noël, qui va sans nul doute donner un coup d’accélérateur aux ventes, et les doutes inhérents à la conjoncture économique, marquée par un taux de chômage élevé et un manque de confiance des consommateurs.

    En conséquence, les commerçants français réduisent fortement leurs achats, « la baisse enregistrée au cours du mois étant en outre la plus forte jamais observée depuis le début de l’enquête », relève Markit. Parallèlement, le prix des achats diminuent pour le 2e mois consécutif, devenant ainsi le « plus marqué depuis juin 2009 », est-il ajouté.

    Malgré cela, le volume des stocks augmente pour le 7e mois consécutif.

    Dernière conséquence de cette activité atone: les commerçants français réduisent de nouveau leurs effectifs en septembre, le taux de suppression de postes atteignant son plus haut niveau depuis un an et demi.

    http://www.romandie.com/news/France-le-commerce-de-detail-en-baisse-record-en-septembre-indice/524357.rom

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  60. brunoarf dit :

    Dans le système actuel, les profits des entreprises vont directement dans la poche des actionnaires.

    Mardi 7 octobre 2014 :

    Wall Street reverse presque tous ses profits aux actionnaires.

    Les entreprises américaines sont aux petits soins avec leurs actionnaires. Elles devraient distribuer environ 914 milliards de dollars cette année en rachats d’actions et dividendes. Cela équivaut ni plus ni moins à 95 % des bénéfices estimés des entreprises du S&P 500, selon les calculs de Bloomberg et S&P Dow Jones Indices. Les versements aux actionnaires ont même dépassé 100 % des profits au premier trimestre. Et cette situation pourrait se reproduire au troisième trimestre.

    Et en France ?

    En France, c’est le même système.

    La France championne des versements de dividendes.

    Les dividendes versés par les entreprises cotées ont fortement progressé dans le monde au deuxième trimestre, de 11,7 % par rapport à l’année précédente, selon une étude publiée lundi 18 août. Ils s’enregistrent à 426,8 milliards de dollars (environ 318 milliards d’euros).

    C’est en Europe et au Japon que les dividendes ont le plus progressé entre avril et juin, augmentant respectivement de 18,2 % et 18,5 %. Dans les pays émergents, au contraire, ils ont connu une chute de 14,6 % malgré d’excellentes performances à Hongkong, indique cette enquête du gestionnaire d’actifs Henderson Global Investors (HGI).

    C’est en France que la rémunération distribuée aux actionnaires connaît la plus forte hausse, avec 40,7 milliards de dollars distribués (+ 30,3 %), ce qui fait du pays le plus important payeur de dividendes en Europe, devant l’Allemagne et le Royaume-Uni, révèle l’étude.

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/08/20/la-france-championne-du-monde-des-versements-de-dividendes_4474014_3234.html

    Et pendant que les actionnaires se goinfrent de façon scandaleuse, le pouvoir d’achat des Français est en chute libre.

    Lundi 6 octobre 2014 :

    France : le commerce de détail en baisse record en septembre (indice PMI).

    Le commerce de détail en France a enregistré une baisse record de ses ventes en septembre, pâtissant de la baisse du pouvoir d’achat et de la conjoncture économique morose, selon l’enquête mensuelle du cabinet Markit.

    L’indice PMI, qui mesure les variations mensuelles de ventes d’un panel de 300 commerçants de détail français, allant de la grande distribution au détaillant indépendant, est ainsi passé de 45,5 en août à 41,8 en septembre.

    Il s’agit de la plus « forte baisse mensuelle depuis un an et demi », note le cabinet. Et sur une base annuelle, « l’activité enregistre son plus fort repli depuis le début de l’enquête », soit depuis janvier 2004, est-il ajouté.

    Selon les entreprises interrogées, cette baisse record des ventes s’explique par la conjoncture économique morose, qui fait reculer aussi bien le pouvoir d’achat que les envies d’achats des Français, entrainant une baisse de fréquentation des magasins.

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  61. brunoarf dit :

    Mercredi 8 octobre 2014 :

    Allemagne : les instituts plus pessimistes sur la croissance : + 1,3 % en 2014, et + 1,2 % en 2015.

    Les quatre grands instituts de conjoncture allemands révisent nettement à la baisse leurs prévisions de croissance pour la première économie européenne en 2014 et 2015, dans un rapport à paraître jeudi, selon le quotidien économique « Handelsblatt ».

    Dans leur traditionnelle publication d’automne, qui inspire les prévisions du gouvernement allemand dévoilées mardi prochain, les experts n’attendent plus que 1,3% de croissance du Produit intérieur brut (PIB) cette année, contre 1,9% dans leur dernière publication en avril.

    La révision est plus marquée encore pour l’an prochain, avec 1,2% de hausse prévue du PIB en 2015, contre 2% prévue au printemps dernier par les quatre instituts allemands – Ifo (Munich), le DIW (Berlin), RWI (Essen) et IWH (Halle) – .

    En avril, le gouvernement avait dévoilé des prévisions très proches de celles des experts, tablant sur 1,8% de croissance cette année et 2% l’an prochain, soit une accélération après deux années poussives (+0,4% en 2012 et +0,1% en 2013).

    Les nuages s’amoncellent depuis la rentrée au-dessus de l’économie allemande. Traditionnellement tirée par son industrie, elle souffre d’un passage à vide de ce secteur qui alimente les craintes d’une récession technique.

    Selon deux indicateurs décevants publiés lundi et mardi, les commandes à l’industrie ont chuté de 5,7% en août sur un mois, leur plus gros plongeon depuis janvier 2009, et la production industrielle a accusé un recul de 4% ce même mois.

    http://www.romandie.com/news/Allemagne-les-instituts-plus-pessimistes-sur-la-croissance-en-2014/525257.rom

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  62. brunoarf dit :

    Lundi 13 octobre 2014 :

    Depuis les référendums en France et aux Pays-Bas (ces deux référendums avaient vu la victoire du « non » en 2005), les européistes savent qu’ils NE peuvent PAS organiser de référendum.

    Si les européistes organisent un référendum concernant la construction européenne, les peuples voteront « non ».

    Conséquence : les européistes n’organisent plus de référendum.

    Depuis 2005, il n’y a plus de référendum.

    … mais en Italie, ça pourrait arriver.

    Ca se passe en Europe : un référendum pour la sortie de l’euro.

    A l’issue de la grande kermesse du «peuple des Grillini» qui s’est tenue à Rome, Beppe Grillo a promis de recueillir un million de signatures en faveur de la sortie de l’euro.

    « Il faut sortir de l’euro le plus tôt possible. Nous ne sommes pas encore en situation de défaut, mais les capitaux sont en train de fuir de l’Italie depuis septembre ». Après plusieurs mois de silence radio, le leader du Mouvement Cinque Stelle (M5S), Beppe Grillo, est sorti de sa réserve à l’occasion d’une grande kermesse du «peuple des Grillini» qui a réuni quelque 150.000 personnes selon les services de police (500.000 selon les organisateurs) au Cirque Massimo, à Rome. Un «Woodstock» de trois jours, en plein cœur de la cité éternelle, où il a harangué la foule des militants en promettant de lancer sa campagne visant à recueillir un million de signatures pour son référendum sur la sortie de l’euro. Malgré les objections des constitutionnalistes rappelant que la Constitution interdit d’organiser un référendum en vue d’abroger un traité international, il a promis le dépôt d’une «première loi d’initiative populaire » pour mai 2015.

    Qu’il s’agisse de Mario Draghi, le «banquier qui n’a aucun titre pour nous donner des ordres», de Matteo Renzi ou d’Angela Merkel… , le gourou du M5S n’a pas ménagé ses adversaires : les «singes au c… rouge pelé» et les «maçons qui gèrent le pays»… «Nous sommes menacés de défaut de paiement : Matteo, je t’en prie, dépêches toi de faire exploser ce pays pour que nous puissions réaliser ton effet dévastateur. Si vous avez des bons du Trésor, vendez-les au plus vite», a conclu le leader du mouvement populiste. «Regardez-moi : ou nous changeons de cap maintenant ou je me jette par-dessus bord», a même menacé l’ancien comique génois, du haut d’une grue de vingt mètres. Histoire de prendre de la hauteur… Selon les derniers sondages, cinq mois après les élections européennes de mai dernier, le M5S se maintient comme la deuxième force politique du pays derrière le parti démocrate, avec 21% des intentions de vote contre 38,4% pour le parti de Matteo Renzi.

    http://www.lesechos.fr/monde/europe/0203852038823-ca-se-passe-en-europe-un-referendum-pour-la-sortie-de-leuro-1052925.php

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  63. brunoarf dit :

    Lundi 13 octobre 2014 :

    Sur son blog, Jacques Attali écrit :

    « Quelque chose va se passer.

    Il faut vraiment se voiler la face, comme le font trop de dirigeants politiques, pour ne pas voir que quelque chose de majeur va se passer en Europe, dans les mois qui viennent : l’une ou l’autre des multiples épées de Damoclès suspendues au ciel de l’Histoire tombera sur nos têtes.

    Plus directement, la situation globale de l’Europe, qui s’enfonce dans la déflation, rend probable une faillite d’un des Etats européens, et non des moindres, devenu incapable de rembourser sa dette.

    Et la colère des Allemands, devant la dérive des autres, pourrait conduire ce pays à sortir, le premier, de la zone euro.
     
    Par ailleurs, la décision attendue de la cour européenne de justice, sur les mécanismes audacieux de solidarité monétaire créés par Mario Draghi, provoquerait, si elle les déclarait contraires aux traités européens, la démission du président de la BCE et un effondrement de l’euro.
     
    Plus spécifiquement, la France, dont le déficit budgétaire est désormais hors de contrôle et où les réformes tardent à venir, pourrait se trouver attaquée par les marchés et devenir à son tour insolvable.
     
    L’une au moins de ces menaces a de fortes chances de se matérialiser dans les dix-huit prochains mois.

    http://blogs.lexpress.fr/attali/2014/10/13/quelque-chose-va-se-passer/

    La zone euro est bâtie sur des gigantesques bulles de dettes publiques.

    Ces gigantesques bulles de dettes publiques vont bientôt éclater.

    1- Médaille d’or : Grèce. Dette publique de 314,801 milliards d’euros, soit 174,1% du PIB.
    2- Médaille d’argent : Italie. Dette publique de 2120,143 milliards d’euros, soit 135,6 % du PIB.
    3- Médaille de bronze : Portugal. Dette publique de 220,696 milliards d’euros, soit 132,9 % du PIB.
    4- Irlande : dette publique de 202,920 milliards d’euros, soit 123,7 % du PIB.
    5- Chypre : dette publique de 18,206 milliards d’euros, soit 112,2 % du PIB.
    6- Belgique : dette publique de 404,248 milliards d’euros, soit 105,1 % du PIB.
    7- Espagne : dette publique de 989,925 milliards d’euros, soit 96,8 % du PIB.
    8- France : dette publique de 2023,7 milliards d’euros, soit 95,1 % du PIB.

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  64. brunoarf dit :

    Mardi 14 octobre 2014 :

    Allemagne / ZEW-Le sentiment des investisseurs au plus bas depuis 2012.

    L’indice ZEW mesurant le moral des investisseurs et analystes allemands est tombé ce mois-ci en territoire négatif pour la première fois en deux ans, une donnée qui suggère que la première puissance économique européenne souffre de crises à l’étranger et de la conjoncture déprimée, aussi bien au niveau national qu’européen.

    L’institut ZEW, basé à Mannheim, a annoncé mardi que son indice avait reculé pour le dixième mois d’affilée pour tomber à -3,6 en octobre, son plus bas niveau depuis novembre 2012.

    C’est bien plus mauvais qu’attendu, les économistes interrogés par Reuters tablant en moyenne sur un indice à + 1,0.

    La statistique a propulsé les futures sur Bunds à leur plus haut du jour tandis que le rendement de l’emprunt allemand touchait un plus bas record et que l’euro repartait à la baisse.

    Jennifer McKeown, économiste pour l’Europe chez Capital Economics, rappelle que l’indice ZEW est généralement précis pour pointer des retournements de cycles économiques. Conjugué à l’annonce au même moment d’une chute de 1,8% de la production industrielle de la zone euro en août, il fait selon elle redouter une nouvelle récession.

    http://www.boursorama.com/actualites/allemagne-zew-le-sentiment-des-investisseurs-au-plus-bas-depuis-2012-00a28251891c098d78b6086b3b59721a

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  65. brunoarf dit :

    Quand on arrive à ce niveau de dette publique, on n’a plus que cinq solutions :

    1- La guerre : par exemple, on attaque des pays qui ont du pétrole et du gaz naturel pour leur voler. Malheureusement, ces pays sont surarmés, et ils seraient capables de nous vaincre, ces cons.

    2- L’inflation : malheureusement, les pays développés vieillissent. Les vieux sont de plus en plus nombreux, et donc les politiques suivies ont comme priorité la lutte contre l’inflation.

    Quant aux pays émergents, chez eux-aussi, l’inflation baisse.

    Chine : l’inflation ralentit à 1,6% en septembre.

    L’inflation en Chine a de nouveau nettement ralenti en septembre, à 1,6% sur un an, à son plus bas niveau depuis près de cinq ans, selon des chiffres officiels publiés mercredi 15 octobre, de nature à renforcer les craintes de tensions déflationnistes.

    3- L’Etat vole l’argent des épargnants. Exemple : Chypre. Malheureusement, ça ne résoud pas le problème. La dette publique de Chypre continue à exploser : elle atteint 112,2 % du PIB.

    4- La prière. On prie pour que Dieu vienne nous sauver. Malheureusement, il n’existe aucun dieu.

    5- Le défaut de paiement. Malheureusement, le défaut de paiement ruine les prêteurs, le défaut de paiement ruine les épargnants, le défaut de paiement ruine les actionnaires.

    Pronostic : on va avoir le 5.

    Dans les années qui viennent, de nombreux Etats vont se déclarer en défaut de paiement.

    Tant pis pour les prêteurs. Tant pis pour les épargnants. Tant pis pour les actionnaires.

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  66. brunoarf dit :

    Jeudi 16 octobre 2014 :

    Alerte rouge sur les marchés boursiers : les 10 raisons d’avoir peur.

    1e série de raisons, les mauvais chiffres de l’économie américaine ont, ces jours-ci, paniqué les analystes et les boursiers. Tous les chiffres marqueurs de tendance ont baissé en septembre plus fortement que ce que l’on craignait déjà avant l’été. Les chiffres des ventes de détails, les prix à la production… Tout cela annonce un ralentissent de l’économie américaine et correspond à ce que le FMI avait publié la semaine dernière. Pour le FMI, comme pour la plupart des analystes, l’économie américaine est en dessous de son potentiel de croissance que l’on situe à plus de 3%. Tout cela veut dire que la politique hyper généreuse de la réserve fédérale a été vaine. La politique américaine a permis de gagner du temps en dopant Wall Street, et en donnant l’illusion que l’économie américaine pouvait redémarrer. En réalité, l’Amérique a essentiellement profité de la baisse des prix de l’énergie, une baisse liée à l’exploitation des gaz de schistes. Les résultats d’entreprises ne sont pas au rendez-vous, l’économie réelle reste très fragile.

    2e série de raisons, des craintes sur la croissance partout dans le monde. Dans les pays émergents, pour cause de méfiance chez leurs grands clients et surtout en Europe qui ne parviennent pas à se redresser par déficit de compétitivité et d’innovation. L’Allemagne, le bon élève de la classe n’est pas épargné. Normal, la croissance allemande est tirée par l’exportation. L’environnement international étant poussif, les entreprises allemandes en subissent le contre coup.

    3e série de raisons, des risques d’accidents financiers. Le système bancaire mondial reste très fragile au regard des risques qu’il devrait prendre, donc il ne les prend pas, donc l’investissement ne redémarre pas. Le système bancaire aurait besoin de renforcer ses fonds propres mais s’il doit renforcer ses fonds propres, il limite sa capacité d’intervention.

    4e série de raisons, la baisse des prix du pétrole et des matières premières qui est un signe évident de ralentissement et de déflation mais qui perturbe beaucoup les économies des pays producteurs en réduisant leur capacité de financement.

    5e série de raisons, un risque de crack obligataire dans un des pays de la zone euro. En terme clair : un des pays fragiles peut se retrouver en défaut de financement si les taux d’intérêt venaient à grimper rapidement, ce qui n’est pas à exclure. Mais le vrai et gros risque aujourd’hui est en France. L’incapacité à se réformer et à limiter l’aggravation des dépenses publiques fait peser sur l’ensemble de la zone euro un risque potentiel de perte de crédibilité. Tout le monde sait qu’une crise en France sonnerait le glas de la zone euro. « Too big to fall » disait-on des banques avant septembre 2008.

    6e série de raisons, la montée du terrorisme islamiste qui fait grossir les risques de déstabilisation dans toute une partie du monde.

    7e série de raisons, les risques d’une contagion Ebola. Ces risques sont parfaitement analysés par les Américains. Si Ebola continue de se diffuser, les populations mondiales éviteront ou elles seront obligées de moins voyager. Si la mobilité des hommes et des femmes se réduit, c’est la croissance qui va piquer du nez.

    8e série de raisons, l’essoufflement des politiques monétaires pour relancer les économies. Partout dans le monde les banques centrales s’avèrent de moins en moins efficaces pour relancer l’économie réelle. Elles arrosent beaucoup mais tout se passe comme si elles arrosaient le désert.

    9e série de raisons, la paralysie des politiques budgétaires. Les États n’ont plus d’argent pour mener des politiques de développement volontaristes. Plus grave, leur incapacité politique à redresser les finances publiques accroit les risques de décrochage.

    10e série de raisons, la difficulté des États et des organisations politiques à apporter des réponses aux problèmes qui se posent. Tout le monde sent bien que ces difficultés à gérer les affaires du monde sont structurelles. Les États se vident, l’Europe ne fonctionne pas et quand l’Europe fonctionne les peuples s’y opposent. Quant aux organisations internationales type FMI, OMC, ONU, elles sont de moins en moins légitimes.

    http://www.atlantico.fr/decryptage/alerte-rouge-marches-boursiers-10-raisons-avoir-peur-atlantico-business-jean-marc-sylvestre-1808893.html

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  67. brunoarf dit :

    Accrochez vos ceintures.

    Jeudi 16 octobre 2014 :

    ALERTE – Emission obligataire : l’Espagne place moins qu’espéré sur 10 et 15 ans.

    http://www.romandie.com/news/ALERTE–Emission-obligataire-lEspagne-place-moins-quespere-sur/527917.rom

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  68. brunoarf dit :

    Italie : en 2007, les banques privées italiennes détenaient 12 % du PIB en obligations de l’Etat italien. Fin 2013, les banques italiennes détenaient 28 % du PIB en obligations de l’Etat italien !

    Espagne : en 2007, les banques privées espagnoles détenaient 7 % du PIB en obligations de l’Etat espagnol. Fin 2013, les banques espagnoles détenaient 30 % du PIB en obligations de l’Etat espagnol !

    Regardez bien les graphiques 3a et 3b :

    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=74349

    Ces graphiques montrent une accélération des achats d’obligations d’Etat à partir de décembre 2011, c’est-à-dire à partir du moment où la BCE a prêté 1019 milliards d’euros aux banques européennes.

    En clair : les banques italiennes ont utilisé les prêts de la BCE pour acheter des obligations de l’Etat italien. Elles en sont gavées.

    Les banques espagnoles ont utilisé les prêts de la BCE pour acheter des obligations de l’Etat espagnol. Elles en sont gavées.

    Normal : plus personne au monde ne veut acheter ces obligations d’Etat pourries.

    MAIS MAINTENANT ?

    Maintenant, les banques espagnoles sont dramatiquement sous-capitalisées. Maintenant, les banques espagnoles n’ont plus d’argent. Jeudi 16 octobre, elles ont été incapables d’acheter toutes les obligations émises par l’Etat espagnol.

    L’Espagne rate un emprunt obligataire.

    lefigaro.fr/flash-eco/2014/10/16/97002-20141016FILWWW00137-l-espagne-rate-un-emprunt-obligataire.php

    Directement ou indirectement, il ne reste plus que la BCE pour acheter les obligations de l’Etat espagnol, les obligations de l’Etat italien, les obligations de l’Etat grec, etc.

    Directement ou indirectement, il ne reste plus que la BCE pour empêcher la faillite généralisée de la zone euro.

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  69. brunoarf dit :

    La BCE est la seule à pouvoir agir.

    Il ne reste plus que la BCE.

    http://www.bloomberg.com/quote/GGGB10YR:IND

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  70. brunoarf dit :

    A partir de décembre 2011, la BCE a prêté 1019 milliards d’euros aux banques européennes.

    Les banques italiennes ont utilisé cet argent pour acheter des obligations de l’Etat italien. Elles en sont gavées.

    Les banques espagnoles ont utilisé cet argent pour acheter des obligations de l’Etat espagnol. Elles en sont gavées.

    Les banques portugaises ont utilisé cet argent pour acheter des obligations de l’Etat portugais. Elles en sont gavées. Etc.

    Malheureusement, la fête est finie.

    Malheureusement, les banques européennes n’ont plus d’argent. Aujourd’hui, les banques européennes sont incapables d’acheter les obligations de leur Etat.

    Jeudi 16 octobre, les banques espagnoles ont été incapables d’acheter toutes les obligations émises par l’Etat espagnol. Lire l’article : « L’Espagne rate un emprunt obligataire. »

    L’Espagne est en faillite. Et les banques espagnoles sont en faillite.

    Aujourd’hui, huit pays européens sont dans ce cas.

    La BCE est la seule à pouvoir agir.

    Pour éviter le défaut de paiement des huit pays européens en faillite, il ne reste plus que la BCE.

    Pour éviter le défaut de paiement des huit pays européens en faillite, la BCE va lancer ses rotatives à plein régime : la BCE va noyer les banques européennes sous des flots de liquidité.

    Avec cet argent, les banques européennes vont pouvoir acheter les obligations émises par leur Etat.

    Et la bulle continuera à gonfler.

    Le temps presse : les obligations des Etats européens périphériques sont en train d’exploser.

    http://www.bloomberg.com/quote/GGGB10YR:IND

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  71. brunoarf dit :

    Depuis des années, la BCE prête des centaines de milliards d’euros aux banques européennes. Avec cet argent, les banques achètent des obligations émises par leur Etat.

    Les banques italiennes achètent des obligations de l’Etat italien. Les banques espagnoles achètent des obligations de l’Etat espagnol. Les banques portugaises achètent des obligations de l’Etat portugais. Etc.

    Regardez bien les graphiques 3A et 3b :

    cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=74349

    En clair : il ne reste plus que la BCE pour empêcher l’effondrement généralisé des Etats européens.
    Malheureusement, cette gigantesque bulle de dette publique continue à gonfler.
    Malheureusement, cette gigantesque bulle de dette publique ne peut pas gonfler jusqu’au ciel.
    Il arrive toujours un moment où une bulle finit par faire …
    … plop !
    La Grèce, l’Italie, le Portugal, l’Irlande, Chypre, la Belgique, l’Espagne, la France, le Royaume-Uni sont en faillite.

    Jeudi 23 octobre 2014 :

    La dette publique en hausse à 92,7% du PIB dans la zone euro.

    1- Médaille d’or : Grèce. Dette publique de 317,499 milliards d’euros.

    2- Médaille d’argent : Italie. Dette publique de 2168,855 milliards d’euros.

    3- Médaille de bronze : Portugal. Dette publique de 224,129 milliards d’euros.

    4- Irlande : dette publique de 209,702 milliards d’euros.

    5- Chypre : dette publique de 19,365 milliards d’euros.

    6- Belgique : dette publique de 433,274 milliards d’euros.

    7- Espagne : dette publique de 1012,606 milliards d’euros.

    8- France : dette publique de 2023,668 milliards d’euros.

    9- Royaume-Uni : dette publique de 1552,344 milliards de livres sterling.

    Cliquer pour accéder à 2-23102014-AP-FR.PDF

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  72. brunoarf dit :

    Vendredi 24 octobre 2014 :

    Budget : François Hollande et Matteo Renzi refusent d’amender leurs projets.

    Mercredi soir, la Commission européenne a envoyé un courrier à cinq pays – Italie, France, Autriche, Slovénie et Malte – pour leur demander des explications sur leur projet de budget 2015. Jeudi soir, les questions économiques n’étaient pas au menu du Sommet européen. C’est au programme de ce vendredi matin. Mais dès jeudi, le chef du gouvernement italien Matteo Renzi et le président français François Hollande ont réagi, tous deux sur la défensive, mais dans des styles très différents…

    Le jeune et bouillant Italien a choisi d’aller au clash avec le président sortant de la Commission européenne, José Manuel Barroso, et de publier les reproches de Bruxelles avec un tweet : «openeurope». Matteo Renzi s’est ensuite lancé dans une diatribe sur la nécessaire transparence, la publication des données, de toutes les données, y compris pour savoir «combien on dépense dans ces palais bruxellois, ce qui sera très drôle» !

    François Hollande a, lui, évoqué une lettre «administrative», «très banale», qui ne méritait pas d’être publiée et qui s’inscrivait dans un dialogue continu entre Paris et la Commission européenne.

    http://www.lesechos.fr/monde/europe/0203885854449-budget-francois-hollande-et-matteo-renzi-refusent-damender-leurs-projets-1057139.php

    Rappel :

    La France et l’Italie sont en faillite.

    Mais surtout, la France et l’Italie sont deux très gros contributeurs au budget européen. Ce sont elles qui financent le plus (avec l’Allemagne) l’énorme machin « Union Européenne ».

    Si la France et l’Italie tombent, tout le château de cartes européen tombe avec elles.

    ET DONC la Commission européenne ne peut rien faire contre la France et l’Italie, sinon la Commission européenne se suicide.

    Dette publique de la France : 2023,668 milliards d’euros, soit 95,2 % du PIB.

    Dette publique de l’Italie : 2168,855 milliards d’euros, soit 133,8 % du PIB.

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  73. brunoarf dit :

    Nous sommes dimanche après-midi !

    Et qu’est-ce qu’on regarde à la télévision le dimanche après-midi ?

    A la télévision, on regarde les stress-tests des banques européennes !

    C’est trop mignon, les stress-tests des banques européennes !

    On regarde « L’école des fans » !

    C’est un programme télévisé trop mignon !

    Une douzaine de petits enfants chantent une oeuvre de leur chanteur préféré, un enfant après l’autre. Quand un enfant a fini sa chansonnette, les autres doivent lui donner une note, de 0 à 10 !

    A la fin de « L’école des fans », aucun enfant n’a gagné, aucun enfant n’a perdu, tous repartent avec plein de cadeaux, c’est trop mignon !

    Hé bé les stress-tests des banques européennes, c’est pareil !

    81 % des banques européennes seraient suffisamment capitalisées pour résister au prochain krach !

    100 % des banques françaises seraient suffisamment capitalisées pour résister au prochain krach !

    Toutes les banques françaises ont gagné, avec la note maximale, 10 sur 10 !

    Les banques françaises repartent avec plein de cadeaux, des posters de Dorothée, des disques de Chantal Goya, tout ça !

    Regardez bien notre émission télévisée « Les stress-tests des banques européennes » :

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  74. brunoarf dit :

    Alan Greenspan : « Les QE n’ont pas aidé l’économie, le dénouement sera douloureux, achetez de l’or. »

    Comme le rapporte le Wall Street Journal, le président de la Fed de 1987 à 2006 a déclaré que le programme de rachat d’actifs de la Fed n’a pas atteint ses objectifs, et s’est exprimé au sujet de l’or…

    Les commentaires de M. Greenspan devant le Council on Foreign Relations ont été faits alors que les officiels de la Fed se rencontraient à Washington, D.C., et devaient annoncer quelques heures après la fin des achats d’obligations.

    Il a déclaré que le bilan du programme d’achat d’obligations était, au final, mitigé. Il a dit aussi que les achats de titres du Trésor et de titres adossés sur des hypothèques ont aidé à faire grimper le prix des actifs boursiers et à réduire les coûts d’emprunt, mais que ces achats n’ont pas servi à grand-chose pour l’économie réelle.

    « La demande effective est morte » et les efforts pour la relever par des achats d’obligations « n’ont pas porté leurs fruits, » a dit M. Greenspan. Par contre, cela a « très bien fonctionné » pour faire grimper le prix des actifs boursiers.

    http://online.wsj.com/articles/former-fed-chief-greenspan-worried-about-future-of-monetary-policy-1414597627

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  75. brunoarf dit :

    La base monétaire, ou « monnaie de banque centrale », désigne la monnaie qui a été créée directement par la banque centrale. Elle se compose :
    des billets en circulation qui représentent environ 15 % de la masse monétaire M1 ;
    des avoirs monétaires détenus par les titulaires de comptes auprès de la banque centrale, c’est-à-dire principalement les banques commerciales.

    (source : Wikipedia)

    Aux Etats-Unis, la base monétaire était de 800 milliards de dollars en 2008. Depuis, elle a explosé. Elle est de 4500 milliards de dollars en 2014.

    Regardez le graphique 4 :

    cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=79791

    Aux Etats-Unis, cette création de monnaie n’a pas du tout profité à l’économie réelle.

    En revanche, cette création de monnaie a profité à la Bourse des Etats-Unis !

    Partout ailleurs, c’est pareil.

    Aux Etats-Unis, au Japon, au Royaume-Uni, en zone euro, etc, la création de monnaie par les banques centrales ne profite pas à l’économie réelle. Elle ne profite qu’à la Bourse.

    En clair : sans le vouloir, les banques centrales ont créé de gigantesques bulles boursières, partout dans le monde.

    Le jour où ces gigantesques bulles boursières éclateront, nous vivrons une crise de type 1929, mais en plus violent.

    Alan Greenspan a dirigé la banque centrale des Etats-Unis de 1987 à 2006. Alan Greenspan vient de déclarer :

    « Les QE n’ont pas aidé l’économie, le dénouement sera douloureux, achetez de l’or. »

    Jeudi 30 octobre 2014 :

    Marchés : quand Alan Greenspan broie du noir…

    L’ancien président de la Fed sort de son silence pour mettre en garde la banque centrale américaine !… Alan Greenspan pense ainsi qu’il ne sera pas possible pour la Fed de dénouer sa politique monétaire ultra-accommodante sans provoquer des turbulences sur les marchés financiers.
    Lors d’un discours prononcé hier à New York, M. Greenspan a estimé que le programme d’achat d’actifs de la Fed (« QE ») a eu un « effet formidable » en gonflant la valeur des actifs, mais en revanche, il n’a pas soutenu la demande dans l’économie réelle. L’effet positif n’a ainsi été « majeur » que sur les multiples de capitalisation en Bourse et sur les prix immobiliers, via l’abaissement des taux d’intérêts à long terme, a-t-il ajouté.

    « Les marchés réagissent souvent de façon imprévisible »

    Interrogé sur la capacité de la Fed à normaliser sans remous sa politique monétaire, après 5 ans de taux à zéro et d’injections de liquidités, il a répondu « je ne le pense pas ».
    « Nous n’avons jamais connu une telle situation, et je ne peux pas vous dire exactement ce qui va se passer » a-t-il ajouté, tout en soulignant que les marchés réagissent souvent aux changements de politique monétaire de façon « imprévisible et pas totalement rationnelle ».
    Lorsqu’il dirigeait la Fed, de 1987 à 2006, M. Greenspan avait mis en garde contre l' »exubérance irrationnelle » des marchés à la fin des années 1990, sans pouvoir empêcher la bulle des valeurs internet d’exploser en 2000, ce que lui ont reproché certains experts par la suite.

    Alan Greenspan conseille d’acheter de l’or

    Aujourd’hui, M. Greenspan est si inquiet pour l’avenir qu’il conseille aux investisseurs d’acheter en priorité de l’or comme valeur refuge…
    Il s’est en outre montré pessimiste sur l’euro, estimant que la seule façon pour que la devise européenne survive est de réaliser une intégration politique complète des pays membres de la zone euro. A défaut de cette intégration, les déséquilibres augmenteront et conduiront en fin de compte à un effondrement de l’euro, a-t-il conclu…

    http://www.boursier.com/actualites/macroeconomie/marches-quand-alan-greenspan-broie-du-noir-601385.html

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  76. brunoarf dit :

    Le scandale de l’année 2014 : ce matin, des révélations explosives sur le Luxembourg sont publiées par 40 grands médias :

    Evasion fiscale : tout sur les secrets du Luxembourg.

    Des milliards d’euros de recettes fiscales évaporées grâce à des accords fiscaux secrets. Plus de 300 multinationales concernées, parmi lesquelles des stars de l’économie comme Apple, Amazon, Heinz, Pepsi, Ikea, Deutsche Bank…

    Dans une enquête réalisée en partenariat avec le consortium de journalisme d’investigation américain ICIJ (International Consortium of Investigative Journalists) et quarante médias étrangers (The Guardian au Royaume-Uni, le Süddeutsche Zeitung en Allemagne, la télévision publique canadienne Canadian Broadcasting Corporation, l’Asahi Shimbun au Japon, etc.), Le Monde révèle les dessous du système fiscal luxembourgeois.

    http://www.lemonde.fr/economie-mondiale/article/2014/11/05/evasion-fiscale-tout-sur-les-secrets-du-luxembourg_4518895_1656941.html

    Rappel :

    De janvier 1995 à décembre 2013, le Luxembourg a été dirigé par Jean-Claude Juncker.

    Aujourd’hui, Jean-Claude Juncker doit s’expliquer sur ces accords fiscaux secrets qui ont fait perdre des milliards d’euros de rentrées fiscales à la France, à l’Allemagne, etc.

    Aujourd’hui, Jean-Claude Juncker doit s’expliquer sur cet énorme scandale.

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  77. brunoarf dit :

    La vidéo qui démasque Jean-Claude Juncker le menteur :

    Jean-Claude Juncker a dirigé le Luxembourg de janvier 1995 à décembre 2013.

    Aujourd’hui, le plus grand scandale de l’année 2014 a révélé que le Luxembourg a passé des accords fiscaux secrets.

    Ces accords fiscaux secrets ont fait perdre des milliards d’euros de rentrées fiscales à la France, à l’Allemagne, etc.

    Or, qu’avons-nous vu le mardi 21 octobre 2008 sur France 2 ?

    Nous avons vu ce menteur de Jean-Claude Juncker jouer la comédie devant des millions de téléspectateurs.

    Il faut voir et revoir cette vidéo durant laquelle Jean-Claude Juncker ment, joue la comédie, donne des leçons de morale, fait semblant d’être scandalisé par le reportage du journaliste et par les questions de David Pujadas :

    « Je récuse la façon caricaturale dont vous présentez avec la condescendance bien franco-française la réalité luxembourgeoise. Votre reportage fut strictement ridicule. (…) Je ne me sens pas accusé par des reportages superficiels d’un journalisme primaire qui ne fait pas honneur à votre chaîne ».

    Jean-Claude Juncker n’est qu’un menteur et un comédien.

    Regardez bien cette vidéo à partir de 6 minutes 30 :

    http://www.marianne.net/Juncker-pique-sa-crise-au-JT-de-France-2_a92501.html

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  78. jerome dit :

    Est ce que quelqu’un a en magasin les sommes de monnaie crées annuellement par l’ état ces dernières dizaines d’années (les bons du trésor, les obligations..) et les sommes créées par les banques 2° (le mottant entre les crédits et leurs remboursement chaque année)?
    Aujourd’hui avec le 100 % monnaie, on souhaiterait maintenir la première possibilité et arrêter la deuxième

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