284 – Dennis Meadows

… nous négligeons complètement le facteur population..

Dennis Meadows est l’un des auteurs de l’étude visionnaire sur « Les limites à la croissance” qui dès 1972 alertait sur le risque d’une crise d’effondrement dans la première moitié du 21ème siècle provoquée par l’épuisement des ressources de la planète.

Voici en exclusivité pour Nœud Gordien la version française de l’interview qu’il accorda à l’occasion des quarante ans de l’étude originelle de 1972.

Le message du septuagénaire n’est pas plus optimiste maintenant qu’à l’époque, et il n’est pas destiné aux petites natures.

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Dennis Meadows est l’un des auteurs du fameux livre de 1972 « Les limites à la croissance dans un monde fini« . Partant de l’idée de bon sens que la croissance indéfinie est impossible dans un monde fini, les auteurs, un groupe de scientifiques du M.I.T. américain, utilisaient une modélisation des interactions entre ressources, technologie, pollution et population au niveau du monde entier pour tenter de caractériser des « avenirs possibles » du système économique, de la population humaine et de la planète. Leurs résultats les amenèrent à alerter sur le risque qu’en continuant un développement économique sans limite, l’humanité risquait d’épuiser les ressources de la planète et même de dépasser la capacité de la nature à se renouveler elle-même.

L’étude de 1972 a décrit plusieurs scénarios d’évolution possible de l’économie, de la population et des ressources mondiales, chaque scénario correspondant à des choix différents que l’humanité pouvait collectivement faire à partir de 1972. Leur scénario « On continue comme avant« , qui correspond grosso modo à ce qui s’est passé par la suite, prédisait que l’approche des limites de la planète commencerait à exercer un fort impact sur la croissance à partir des environs de l’année 2010, impact qui irait ensuite croissant, finissant par déboucher d’ici 2050 au plus tard sur un effondrement, c’est-à-dire une baisse précipitée du niveau de vie et peut-être de la population mondiale, dans une situation d’épuisement des ressources et de l’environnement naturel.

Il est certes permis de mettre en rapport cette alerte précoce avec l’augmentation d’un facteur 2,5 du prix du pétrole depuis 2005, la tendance au plafonnement de la production de carburants liquides, les tensions alimentaires qui se manifestent depuis 2007 ainsi qu’avec la crise financière initiée en 2008 et toujours en cours.

Voici en exclusivité pour Nœud Gordien la version française d’une récente interview de Dennis Meadows, accordée au magazine autrichien Format à l’occasion des quarante ans de l’étude originelle de 1972.

Le discours de Meadows est d’un pessimisme frappant. Il est tentant – et il serait rassurant – de le rejeter d’emblée comme extrémiste. Attention cependant, car Dennis Meadows est tout sauf un excité apocalyptique ! Avoir été à l’origine de l’étude visionnaire des « Limites à la croissance » dès 1972 lui confère une très forte crédibilité. Il mérite d’être écouté, que son regard sur les prochaines décennies soit trop sombre ou qu’il soit justifié, et les questions qu’il pose sont quoi qu’il en soit judicieuses, bien que fort dérangeantes.

FORMAT : Introduction

FORMAT interviewe Dennis Meadows, l’un des auteurs de l’étude sur « Les limites à la croissance” il y a quarante ans. Les chercheurs américains y démontraient par un ensemble de modélisations, non la date précise d’une crise d’effondrement, mais le fait qu’au milieu de ce siècle, les ressources de la planète Terre seront épuisées.

Ce livre s’est vendu à 30 millions d’exemplaires et Meadows est aujourd’hui le plus connu au monde des « prophètes du crépuscule« . Rainer Himmelfreundpointner de Format a rencontré Meadows lors d’une visite à Vienne pour une interview exclusive. Le message du septuagénaire n’est pas plus optimiste maintenant qu’à l’époque, et il n’est pas destiné aux petites natures.

Dennis Meadows, 70 ans, a ébranlé la croyance en un progrès durable avec son étude, commandée par le Club de Rome, « Les limites à la croissance » il y a 40 ans. Economiste, il a été directeur du prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT), conférencier et il a enseigné au Dartmouth College et à l’Université du New Hampshire, où il a toujours un cours.

INTERVIEW :

FORMAT : M. Meadows, selon le Club de Rome, nous faisons face aujourd’hui à une crise du chômage, une crise alimentaire, une crise économique et financière mondiale et une crise écologique mondiale. Chacune d’elles est un signal nous avertissant que quelque chose ne va vraiment pas. Quoi au juste ?

Meadows : Ce que nous voulions dire en 1972 dans « Les limites à la croissance«  (1), et qui est toujours vrai, c’est qu’une croissance physique sans fin sur une planète finie est tout simplement impossible. Passé un certain point, la croissance s’arrête. Soit c’est nous qui l’arrêtons… en changeant notre comportement, ou bien c’est la planète qui l’arrêtera. 40 ans plus tard, nous sommes désolés d’avoir à le dire, mais nous n’avons pratiquement rien fait (2)

FORMAT : Dans vos 13 scénarios, la fin de la croissance physique – croissance de la population mondiale, de la production de nourriture, ou de quoi que ce soit d’autre qui se produise ou qui se consomme – commence entre 2010 et 2050 (3). La crise financière est-elle une partie de tout cela ?

Meadows : Vous ne pouvez pas faire ce genre de comparaison avec notre situation actuelle. Imaginez que vous avez le cancer, et que ce cancer cause de la fièvre, des maux de tête et d’autres douleurs. Ce ne sont pas ces maux qui sont le véritable problème, mais le cancer. Pourtant, ce sont les symptômes que nous essayons de traiter. Personne ne peut croire que le cancer est en train d’être vaincu. Des phénomènes comme le changement climatique et la sous-alimentation ne sont que les symptômes d’une maladie de notre Terre, qui mène inévitablement à la fin de la croissance.

FORMAT : Le cancer comme métaphore de la croissance incontrôlée ?

Meadows : Oui. Les cellules saines s’arrêtent de croître à un moment donné. Ce sont les cellules cancéreuses qui croissent jusqu’à tuer l’organisme. La croissance de la population ou la croissance économique, c’est la même chose. Il n’y a que deux manières de réduire la croissance de l’humanité : réduction du taux de natalité ou accroissement du taux de mortalité. Laquelle préféreriez-vous ?

FORMAT : Personne ne veut avoir à décider.

Meadows : Moi non plus. De toutes façons, nous avons perdu la possibilité de choisir. C’est notre planète qui s’en chargera.

FORMAT : Comment ?

Meadows : Continuons à parler du régime alimentaire. Faites le calcul, prenez la nourriture par personne depuis les années 90. La production de nourriture augmente, mais la population croît plus rapidement. Et derrière chaque calorie de nourriture qui arrive dans les assiettes, dix calories de carburants fossiles ou de pétrole sont utilisés pour la production, le transport, le stockage, la préparation et le traitement des déchets. Plus les réserves de pétrole et de carburants fossiles vont diminuer, plus le prix de la nourriture augmentera.

FORMAT : Ce n’est donc pas un simple problème de distribution ?

Meadows : Bien sûr que non. Si nous partagions équitablement, personne n’aurait faim. Mais le fait est qu’il faut des carburants fossiles comme le pétrole, le gaz ou le charbon pour produire de la nourriture. Et ces ressources diminuent. Que les nouvelles réserves de pétrole et gaz de schiste soient exploitées ou non, le pic du pétrole (4) et le pic du gaz (5) sont dépassés. Cela signifie une pression énorme sur le système tout entier.

FORMAT : Suivant vos modèles la population sera en 2050 aux alentours de 9,5 milliards de personnes, même avec une stagnation de la production de nourriture pour les 30 ou 40 ans à venir.

Meadows : Et cela signifie qu’il y aura beaucoup de gens très pauvres. Beaucoup plus que la moitié de l’humanité. Aujourd’hui il y a une grande partie de l’humanité qui n’est pas nourrie correctement. Toutes les ressources que nous connaissons sont sur le déclin. On ne peut que deviner où tout cela nous mènera. Il y a trop de « si » pour l’avenir : si nous sommes plus intelligents, si il n’y a pas de guerre, si nous faisons une percée technologique. Nous en sommes déjà à ce point où nous ne savons plus faire face à nos problèmes, comment le ferions-nous dans 50 ans quand ils seront plus grands ?

FORMAT : C’est notre manière de faire fonctionner notre économie qu’il faut blâmer ?

Meadows : A propos de notre système économique et financier, il y a quelque chose d’important que l’on oublie. C’est un outil que nous avons développé et qui reflète donc nos objectifs et nos valeurs. Or les gens ne se soucient pas de l’avenir, mais seulement de leurs problèmes actuels. C’est bien la raison pour laquelle nous avons une crise de la dette si grave. La dette, c’est l’opposé du souci de l’avenir. Quiconque s’endette dit : je ne m’occupe pas de ce qui arrivera. Et quand pour beaucoup de gens l’avenir ne compte pas, ils créeront un système économique et financier qui détruit l’avenir. Vous pouvez trifouiller ce système autant que vous voulez. Du moment que vous ne changez pas les valeurs dans la tête des gens, ça continuera. Si vous donnez à quelqu’un un marteau et qu’il l’utilise pour tuer son voisin, il ne sert à rien de remplacer le marteau. Même si vous le lui enleviez il resterait un tueur potentiel.

FORMAT : Les systèmes qui organisent la manière de coexister des gens, ça va et ça vient, ça peut changer.

Meadows  : Mais l’homme reste le même. Aux Etats-Unis, nous avons un système dans lequel il est acceptable que quelques-uns soient immensément riches et beaucoup soient fichtrement pauvres, et même qu’ils soient mal nourris. Si nous continuons à trouver cela acceptable, changer le système n’aidera pas. On en reviendra toujours aux mêmes valeurs dominantes. Ces valeurs ont beaucoup de conséquences sur le changement climatique. Et qui s’en soucie ?

FORMAT : L’Europe ?

Meadows : La Chine, la Suède, l’Allemagne, la Russie, les Etats-Unis et tous les autres ont des systèmes sociaux différents, mais dans chaque pays les émissions de CO2 augmentent, parce que les gens en réalité ne s’en inquiètent pas vraiment (6). 2011 était le record. L’année dernière (7) il y a eu plus de dioxyde de carbone produit qu’à aucun autre moment de l’histoire auparavant. En dépit du fait que tous veulent que ça décroisse.

FORMAT : Qu’est-ce qui ne marche pas ?

Meadows : Oublions les détails. La formule de base pour la pollution en CO2 se compose de quatre éléments. Premièrement le nombre de gens sur Terre. Multipliez par le capital par personne, donc combien de voitures, de maisons et de vaches par personne, on arrive au niveau de vie mondial. Ceci à son tour multiplié par un facteur d’utilisation d’énergie par unité de capital, c’est-à-dire combien d’énergie il faut pour produire des voitures, construire des maisons ou pour nourrir les vaches. Et finalement, multipliez cela par la fraction de cette énergie qui vient de sources fossiles.

FORMAT : A peu près 80 à 90 pour cent.

Meadows : A peu près. Si vous voulez que les émissions de CO2 déclinent, le résultat d’ensemble de cette multiplication doit décliner. Mais que faisons-nous ? Nous essayons de réduire la part d’énergie fossile en utilisant davantage de sources alternatives telles l’éolien et le solaire. Puis nous travaillons à rendre notre utilisation de l’énergie plus efficace, à isoler les maisons, à optimiser les moteurs et tout çà. Nous ne travaillons que sur les aspects techniques, mais nous négligeons complètement le facteur population et nous croyons que notre niveau de vie s’améliore, ou du moins reste le même. Nous ignorons la population et les éléments sociaux dans l’équation, et nous nous concentrons totalement sur la seule résolution du problème du point de vue technique. C’est la raison pour laquelle nous échouerons, parce que la croissance de la population et du niveau de vie sont beaucoup plus grandes que ce que nous économisons (8) par l’efficacité énergétique et l’énergie alternative. Donc les émissions de CO2 vont continuer à augmenter. Il n’y a pas de solution au problème du changement climatique aussi longtemps que nous ne nous attaquons pas aux facteurs sociaux qui comptent.

FORMAT : Vous voulez dire que la Terre va prendre les choses en main ?

Meadows : Les désastres sont le moyen de la planète pour résoudre tous les problèmes. Du fait du changement climatique, le niveau des mers s’élèvera parce que les calottes glaciaires fondent. Des espèces nuisibles se répandront dans les zones où elles ne rencontrent pas suffisamment d’ennemis naturels. L’augmentation de la température mène à des vents et tempêtes massives, qui à leur tour affectent les précipitations. Donc, davantage d’inondations et davantage de sécheresses.

FORMAT : Par exemple ?

Meadows : La terre qui aujourd’hui fait pousser 60 pour cent du blé de la Chine deviendra trop sèche pour l’agriculture. En même temps il continuera à pleuvoir, mais ce sera en Sibérie, et le pays deviendra plus fertile là-bas. Il y aura donc une migration massive depuis la Chine vers la Sibérie. Combien de fois ai-je dit cela dans mes conférences en Russie. Les plus vieux étaient inquiets. Mais la jeune élite a seulement dit : « Qu’est-ce que ça peut me faire ? Je veux juste être riche« .

FORMAT : Que faire ?

Meadows : Si seulement je le savais. Nous arrivons à une époque qui nécessite des changements drastiques dans à peu près tous les domaines. Malheureusement on ne peut changer rapidement notre société ni notre système de gouvernement. De toutes façons, le système actuel ne fonctionne pas. Il n’a pas arrêté le changement climatique, ni empêché la crise financière. Les gouvernements tentent de résoudre leurs problèmes en imprimant de l’argent, ce qui entraînera presque certainement quelques années d’inflation très élevée. C’est une phase très dangereuse. Je sais seulement qu’une personne qui vit dans une époque incertaine a le choix entre la liberté et l’ordre, et qu’elle choisit l’ordre. L’ordre n’est pas nécessairement adéquat, ni juste, mais la vie est raisonnablement assurée, et les trains circulent à l’heure.

FORMAT : Craignez-vous la fin de la démocratie ?

Meadows : Je vois deux tendances. D’un côté, la dissociation d’Etats en unités plus petites, comme des régions telle la Catalogne, et de l’autre une superpuissance forte et centralisée. Pas un Etat, mais une combinaison fasciste d’industrie, de police et d’armée. Peut-être y aura-t-il même les deux à l’avenir. La démocratie est en vérité une expérience sociopolitique très récente. Et elle n’existe pas véritablement actuellement. Elle n’a produit que des crises qu’elle ne sait pas résoudre. La démocratie n’apporte en ce moment rien à notre survie. Le système s’effondrera de l’intérieur, non pas à cause d’un ennemi externe.

FORMAT : Vous parlez de la « tragédie des communs » (9)

Meadows : C’est le problème fondamental. Si dans un village tout le monde fait brouter ses vaches sur le pré luxuriant – qu’en Angleterre on appelait «  les communs  » – le bénéfice de court terme va en premier lieu à ceux qui choisissent d’avoir davantage de vaches. Mais si cela continue trop longtemps, toute l’herbe meurt, et toutes les vaches.

FORMAT : Donc il faut un accord sur la meilleure manière d’utiliser le pré. La démocratie dans ses meilleurs jours peut y parvenir.

Meadows : Peut-être. Mais si le système démocratique ne peut résoudre ce problème au niveau mondial, il essaiera probablement une dictature. Après tout, il s’agit de problèmes comme le contrôle de la population mondiale. Nous sommes maintenant depuis 300 000 ans sur cette planète et nous avons gouverné de bien des manières différentes. La plus réussie et la plus efficace a été la tribu ou le clan (10), non les dictatures et les démocraties.

FORMAT : Est-ce qu’une percée technologique pourrait sauver la Terre ?

Meadows : Oui. Mais les technologies ont besoin de lois, de ventes, de formation, de gens qui travaillent avec – je vous reporte à ce que je disais juste avant. De plus, la technologie n’est qu’un outil, comme un marteau, ou un système financier néolibéral. Tant que nos valeurs sont ce qu’elles sont, nous essaierons de développer des technologies qui répondent à ces valeurs.

FORMAT : Le monde entier voit actuellement son salut dans une technologie verte durable.

Meadows : C’est un fantasme. Même si nous arrivons à augmenter drastiquement le rendement de l’utilisation de l’énergie, à utiliser beaucoup plus les énergies renouvelables, et si nous faisons des sacrifices douloureux pour limiter notre consommation, nous n’avons pratiquement aucune chance de prolonger la vie du système actuel. La production de pétrole sera réduite de moitié environ dans les 20 prochaines années (11), même compte tenu de l’exploitation du pétrole de schiste. Tout va simplement trop vite. De plus, le pétrole permet bien davantage de choses que l’énergie alternative. Et on ne peut faire fonctionner aucun avion avec des éoliennes. Le directeur de la Banque Mondiale – qui juste auparavant était responsable pour l’industrie mondiale du transport aérien – m’a expliqué que le problème du pic pétrolier n’est pas discuté dans son institution, c’est tout simplement tabou. De toutes façons quiconque essaie est viré ou muté. Après tout, le pic pétrolier détruit la croyance en la croissance. Il faudrait tout changer.

FORMAT : Dans les dépenses des compagnies aériennes la part des combustibles fossiles est très élevée.

Meadows : Exactement. Et c’est pourquoi l’ère du transport aérien de masse bon marché se terminera bientôt. Cela ne sera accessible que pour les grands empires ou pays. Si vous avez beaucoup d’argent vous pourrez peut-être vous protéger de la pénurie d’énergie et de nourriture. Mais vous ne pourrez pas vous cacher du changement climatique, qui affecte à la fois les pauvres et les riches

FORMAT : Avez-vous des solutions à ces méga malheurs ?

Meadows : Il faudrait changer la nature de l’homme. Nous sommes aujourd’hui programmés de la même manière que nous l’étions il y a 10 000 ans. Si l’un de nos ancêtres était attaqué par un tigre, lui aussi ne se souciait pas de l’avenir, mais de sa survie immédiate. Mon inquiétude est que pour des raisons génétiques nous ne soyons tout simplement pas capables de maîtriser des choses comme le changement climatique de long terme (12) Tant que nous n’apprenons pas à faire cela, il n’y a pas de moyen de résoudre tous ces problèmes. Nous n’y pouvons rien faire. Les gens disent toujours : « Nous devons sauver la planète« . Non. La planète va se sauver toute seule. Elle l’a toujours fait. Parfois il y a fallu des millions d’années, mais c’est arrivé. Nous ne devrions pas nous inquiéter de la planète, mais de l’espèce humaine.

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(1) : « Les limites à la croissance » a été republié en 2004 dans une version mise à jour. Le livre est disponible en français, dans toutes les bonnes librairies.

(2) : L’exemple le plus net d’action commune de niveau mondial couronnée de succès pour changer un comportement dommageable pour l’environnement est l’interdiction des CFC (chlorofluorocarbones), qui a abouti à stopper la dégradation de la couche d’ozone et à laisser les processus naturels la reconstituer. Cet exemple – que Dennis Meadows cite d’ailleurs dans la mise à jour de l’étude en 2004 – mis à part, force est de lui donner raison.

(3) : Des études récentes, telles celle de Charles A. S. Hall et John W. Day (2009) et celle de Graham M. Turner (2012) indiquent que l’économie mondiale suit en effet une trajectoire assez similaire à celle que prédisait le modèle initial des « Limites à la croissance » en 1972.

(4) : La production de pétrole brut a en effet à ce jour été maximale en 2006 et il est tout-à-fait possible que cette année demeurera celle de la production la plus élevée. Le total de production de tous les carburants liquides a continué d’augmenter depuis cette date à rythme lent, mais seulement grâce aux apports du gaz naturel liquéfié, des biocarburants et du pétrole de schiste, ce qui ne saurait continuer bien longtemps ces ressources supplémentaires ayant chacune des limites assez étroites.

(5) : La production de gaz continue d’être en augmentation, même lente. Il est possible que Dennis Meadows anticipe quelque peu sur ce point.

(6) : Les émissions de gaz carbonique (CO2) ont en effet continué imperturbablement d’augmenter, quelles que soient les grandes intentions affichées par les uns ou par les autres.

(7) : Il s’agit de l’année 2011. Cependant, l’année 2012 a vu des émissions encore plus élevées, et 2013 a battu le record établi en 2012.

(8) : Dennis Meadows fait probablement ici référence au paradoxe de Jevons, qui a pour conséquence qu’une augmentation de l’efficacité énergétique peut paradoxalement résulter en une augmentation de la consommation totale d’énergie.

(9) : Un classique de l’étude économique : en l’absence d’accord mutuel régulant l’utilisation d’une ressource commune limitée, les personnes les plus dépensières utiliseront sans limite cette ressource, jusqu’à l’épuiser ou la dégrader complètement.

(10) : La plus réussie en terme de simple durée : tribus et clans existent depuis des dizaines de milliers d’années, les nations, cités, royaumes et empires seulement depuis des millénaires. Quant aux autres critères de succès, nous nous garderons de suivre Meadows sur ce point.

(11) : Sur le sujet du pic pétrolier, il est utile de consulter le dossier réuni par Matthieu Auzanneau du blog « Oil Man »

(12) : Ni le respect des limites de la nature, ni la planification de très long terme ne sont hors d’atteinte de l’humanité. A preuve la gestion prudente de leurs ressources par la plupart des communautés paysannes traditionnelles. A preuve la forêt de Tronçais plantée au XVIIème siècle sur ordre de Colbert qui s’inquiétait de ce que l’épuisement des forêts priverait la Marine du Roy de bois pour ses bâtiments vers l’année 1900, soit plus de deux siècles plus tard !

La question posée par Dennis Meadows est cependant troublante et difficile car pour gérer prudemment les ressources et l’environnement naturel mondial sur le long terme, c’est à l’échelle de l’humanité qu’il serait nécessaire d’agir, non à celle d’un groupe de villages ou d’une seule nation. Or la coopération internationale a été pratiquement toujours défaillante sur le sujet, et ceci depuis des décennies.

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Les notes sont de Nœud Gordien. Toute erreur dans la traduction serait de la seule responsabilité de Nœud Gordien.

La version originale de l’interview est disponible en allemand sur le site de Format.

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Voir également sur ce sujet les articles 38, 121, 182, 183

A propos postjorion

Le blog d'André-Jacques Holbecq
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13 commentaires pour 284 – Dennis Meadows

  1. Renaud dit :

    «  »Meadows : Je vois deux tendances. D’un côté, la dissociation d’Etats en unités plus petites, comme des régions telle la Catalogne, et de l’autre une superpuissance forte et centralisée. Pas un Etat, mais une combinaison fasciste d’industrie, de police et d’armée. Peut-être y aura-t-il même les deux à l’avenir. La démocratie est en vérité une expérience sociopolitique très récente. Et elle n’existe pas véritablement actuellement. Elle n’a produit que des crises qu’elle ne sait pas résoudre. La démocratie n’apporte en ce moment rien à notre survie. Le système s’effondrera de l’intérieur, non pas à cause d’un ennemi externe. » »

    Sans vouloir jouer le moins du monde à celui qui répond: « je vous l’avais bien dit », mais ce que je pense souvent et ai dit est ce que dit ici Meadow.

    Des entité économiques deviennent plus puissantes que nombre d’États qui se dissolvent peu à peu, elles font régner progressivement leur « ordre objectif » qui émerge progressivement et peut prendre forme sur fond d’un chaos s’actualisant non moins progressivement. D’autre part, puisque nous ne voulons pas, savons pas résoudre les problèmes de l’environnement, la Terre, l’environnement et l’écosystème, etc, le feront tout seuls quelque soit notre réaction.

    Il y a un paramètre qu’il ne faut pas oublier, c’est celui des changements climatiques – naturels – donc à toutes échelles, durées et étendue, – de tout temps -, que les hommes existent ou pas. Car s’agissant du changement climatique actuel presque certain. Il est fort possible qu’il s’agisse – à la fois – d’un effet des activités humaines sur Terre se rajoutant à un cycles(s) naturel(s) d’augmentation des températures. Évidemment, on ne connaît pas les proportions des deux causes (au moins) du réchauffement climatique si ces deux causes se produisent dans le même temps.

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  2. brunoarf dit :

    Evolution de la population mondiale, de 10 000 avant Jesus Christ jusqu’en 2000 :

    http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/b7/Population_curve.svg

    Peak Oil : pourquoi le Pentagone est pessimiste.

    Parus en 2008 et en 2010, les deux dernières livraisons du rapport bisannuel sur « l’environnement » des forces inter-armées américaines (les rapports JOE, pour Joint Operating Environment) occupent une place importante, à mon sens, parmi les analyses récentes reconnaissant l’éventualité (ou brandissant la menace) d’une chute des extractions mondiales de pétrole d’ici au milieu de cette décennie.

    Le rapport Joint operating environment 2010 met en garde :

    « Une crise énergétique sévère est inévitable sans une expansion massive des capacités de production et de raffinage. Bien qu’il soit difficile de prédire avec précision quels seraient les effets économique, politique et stratégique d’un tel déficit de production, ce dernier réduirait certainement les perspectives de croissance du monde en développement et du monde développé. Un tel ralentissement économique exacerberait d’autres tensions non-résolues, pousserait un peu plus des Etats fragiles et défaillants sur le chemin de l’effondrement, et risquerait d’avoir des conséquences économiques sérieuses à la fois sur la Chine et sur l’Inde.
    Au mieux, ce déficit de production conduirait à des périodes d’ajustement économique sévères. Il est difficile de prédire dans quelle mesure cette période d’ajustement pourrait être atténuée par des mesures d’économie d’énergie, des investissements dans des productions d’énergie alternatives et des efforts pour développer la production de pétrole à partir des sables et des schistes bitumeux. Il ne faut pas oublier que la Grande Dépression (de 1929) a engendré nombre de régimes totalitaires qui ont cherché à acquérir la prospérité économique de leurs nations par des conquêtes impitoyables. »

    Les auteurs du JOE2010, publié en mars, soulignent que cette année, à cause de la crise financière, « l’investissement dans la production pétrolière commence juste à redémarrer, avec pour conséquence que la production pourrait atteindre un plateau prolongé. »
    Un tel « plateau prolongé » de la production mondiale de pétrole et des autres carburants liquides dévaluerait bien des cartes en jeu dans la donne économique planétaire. Car la demande globale future de pétrole, elle, ne semble pas prête à stagner. L’Agence internationale de l’énergie prévoit que cette demande devrait s’accroître de 18 % d’ici à 2035, d’après le rapport annuel que vient de rendre public cette institution chargée de conseiller les pays riches de l’OCDE, basée à Paris.

    Les rapports JOE2008 et JOE2010 n’indiquent pas les sources qui ont permis d’aboutir à la mise en garde qu’ils contiennent (ils ne mentionnent pas non plus les noms de leurs auteurs). Leur principal auteur, Joe Purser, directeur du groupe d’analyse prospective au sein du commandement inter-armées américain, n’a pas souhaité répondre à mes questions.
    Toutefois, la chef du bureau de presse du commandement inter-armées américain, Kathleen Jabs, indique par courriel que M. Purser dit « avoir eu recours à une présentation de « Crépuscule dans le désert » que Matt Simmons a donné au personnel du Pentagone en février 2008 ».
    Kathleen Jabs précise que les deux autres sources des rapports JOE2008 et JOE2010 sont des données fournies par l’Agence internationale de l’énergie, ainsi que par l’autorité d’analyse du département de l’énergie américain, l’Energy information administration (EIA).

    Un document de l’EIA, mis au jour sur ce blog, envisage un possible écart de 10 millions de barils par jour entre offre et demande de pétrole d’ici à 2015. Un écart identique à celui qui figure dans les rapports JOE2008 et JOE2010. Toutefois, l’IEA ne table pas sur une chute de la production saoudienne. L’écart supposé est dû au déclin, d’ici à 2015, des extractions d’autres zones majeures d’extraction – que ce déclin soit déjà largement admis (Amérique du Nord, Mer du Nord), ou qu’il soit tout sauf officiel (Russie, Iran, Chine, Venezuela, etc.)
    Glen Sweetnam, l’auteur de ce document de l’EIA, reconnaît qu’ « il existe une chance pour que nous fassions l’expérience d’un déclin » de la production mondiale de carburants liquides entre 2011 et 2015 « si les investissements font défaut », d’après une interview exclusive publiée en mars sur ce blog.
    En avril, le secrétaire à l’énergie américain Steven Chu a refusé de commenter l’assertion de M. Sweetnam, son expert n°1 en prospective.
    Trois semaines après la publication de cette interview, M. Sweetnam a été muté sans préavis au National Security Council, le groupe de réflexion stratégique de la Maison Blanche chargé de conseiller le président Obama. Ni la Maison Blanche ni le département de l’énergie américain n’ont souhaité commenter les motifs de ce transfert, malgré mes demandes répétées, ainsi que celles de la journaliste Julia Harte, du site américain SolveClimateNews.
    Un think tank d’experts militaires proche de la Maison Blanche a publié en octobre une étude qui souligne la nécessité pour les forces armées américaines de sortir du pétrole d’ici à 2040. Le Center for a new american century fait explicitement référence à un déclin prochain des capacités mondiales d’extraction d’or noir.

    petrole.blog.lemonde.fr/2010/11/13/peak-oil-pourquoi-le-pentagone-est-pessimiste-exclu/

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  3. brunoarf dit :

    Aux Etats-Unis, les banques devront subir des soi-disant « tests de solidité » le 1er octobre 2015.

    En Europe, les banques devront subir des soi-disant « tests de solidité » en 2014.

    Aux Etats-Unis, comme en Europe, ces soi-disant « tests de solidité », c’est du pipeau.

    Et le plus rigolo, c’est que tout le monde sait que c’est du pipeau !

    Et, cerise sur le gâteau, tout le monde FAIT SEMBLANT de ne pas voir que c’est du pipeau !

    Lundi 24 février 2014 :

    La Banque centrale américaine (Fed) et l’un des régulateurs des établissements financiers, l’OCC, ont assoupli vendredi les règles de calcul des fonds propres pour certaines grandes banques commerciales.

    JPMorgan Chase, Goldman Sachs, Morgan Stanley, Citigroup, The Bank of New York Mellon, State Street Corp, Northern Trust Corp et U.S. Bancorp peuvent à compter du second semestre choisir de présenter leur ratio de levier, un des principaux critères financiers imposés aux banques en réponse à la crise, suivant la méthode décidée par le Comité de Bâle, est-il précisé dans un communiqué de l’OCC.

    Elles pourront intégrer ces règles de calcul, jugées moins lourdes que les classiques, lors de leurs tests de solidité du 1er octobre 2015, précise le communiqué.

    Les règles de calcul du Comité de Bâle pour évaluer les risques sont plus souples que la méthode classique d’évaluation, selon le communiqué.

    La réforme dite de Bâle III, lancée au lendemain de la crise financière de 2007, vise à renforcer la capacité des banques à absorber des chocs, notamment en les contraignant à augmenter leurs fonds propres.

    Dans ce cadre, un ratio de levier avait été instauré. Il impose à chaque établissement de détenir à l’horizon 2018 des fonds propres représentant 3% de l’ensemble de ses actifs.

    Face au tollé de grandes banques européennes, ces règles ont été assouplies et il est désormais permis aux banques de comptabiliser leurs opérations de financement à court terme en prenant en compte leurs positions nettes et non plus brutes, ce qui leur offre plus de souplesse.

    Les banques peuvent aussi pondérer le poids de leurs actifs hors bilan en fonction du risque.

    http://www.romandie.com/news/n/USAFed_les_regles_de_calcul_des_fonds_propres_de_certaines_banques_assouplies89240220140621.asp

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  4. brunoarf dit :

    L’euro rejoindra le florin d’Autriche-Hongrie, la couronne de Tchécoslovaquie, le dinar de Yougoslavie, le rouble de l’URSS, etc, dans le grand cimetière des monnaies plurinationales.

    Même les plus acharnés partisans de l’euro commencent à comprendre ce que nous devons préparer :

    Nous devons préparer l’après-euro.

    Même Jean-Marc Vittori vient de le comprendre !

    Même Jean-Marc Vittori !

    Mieux vaut tard que jamais.

    Mardi 25 février 2014 :

    Se préparer à l’après-euro.

    http://www.lesechos.fr/opinions/chroniques/0203335771066-se-preparer-a-l-apres-euro-652624.php

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  5. brunoarf dit :

    Chômage en janvier 2014 : catégories A, B, C, D, E :

    France métropolitaine :

    5 597 700 inscrits à Pôle Emploi.

    France entière (y compris l’outre-mer) :

    5 924 400 inscrits à Pôle Emploi.

    Variation sur un mois : + 0,6 %.

    Variation sur un an : + 5,7 %.

    Cliquer pour accéder à PI-Mensuelle-CT78QI.pdf

    – « Si le traité de Maastricht était en application, finalement la Communauté européenne connaîtrait une croissance économique plus forte, donc un emploi amélioré. » (Valéry Giscard d’Estaing, 30 juillet 1992, RTL)

    – « L’Europe est la réponse d’avenir à la question du chômage. En s’appuyant sur un marché de 340 millions de consommateurs, le plus grand du monde ; sur une monnaie unique, la plus forte du monde ; sur un système de sécurité sociale, le plus protecteur du monde, les entreprises pourront se développer et créer des emplois. » (Michel Sapin, 2 août 1992, Le Journal du Dimanche)

    – « Maastricht constitue les trois clefs de l’avenir : la monnaie unique, ce sera moins de chômeurs et plus de prospérité ; la politique étrangère commune, ce sera moins d’impuissance et plus de sécurité ; et la citoyenneté, ce sera moins de bureaucratie et plus de démocratie. » (Michel Rocard, 27 août 1992, Ouest-France)

    – « Les droits sociaux resteront les mêmes – on conservera la Sécurité sociale –, l’Europe va tirer le progrès vers le haut. » (Pierre Bérégovoy, 30 août 1992, Antenne 2)

    – « Pour la France, l’Union Economique et Monétaire, c’est la voie royale pour lutter contre le chômage. » (Michel Sapin, 11 septembre 1992, France Inter)

    – « C’est principalement peut-être sur l’Europe sociale qu’on entend un certain nombre de contrevérités. Et ceux qui ont le plus à gagner de l’Europe sociale, notamment les ouvriers et les employés, sont peut-être les plus inquiets sur ces contrevérités. Comment peut-on dire que l’Europe sera moins sociale demain qu’aujourd’hui ? Alors que ce sera plus d’emplois, plus de protection sociale et moins d’exclusion. » (Martine Aubry, 12 septembre 1992, discours à Béthune)

    – « Si aujourd’hui la banque centrale européenne existait, il est clair que les taux d’intérêt seraient moins élevés en Europe et donc que le chômage y serait moins grave. » (Jean Boissonnat, 15 septembre 1992, La Croix)

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  7. brunoarf dit :

    Mercredi 5 mars 2014 :

    Ukraine : plan d’aide européen d’au moins 11 milliards d’euros.

    « Aujourd’hui, la Commission européenne a identifié un programme d’aide à l’Ukraine. Ceci est notre contribution au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de demain (jeudi) », a annoncé M. Barroso.

    « Au total, le paquet pourrait apporter un soutien d’au moins 11 milliards d’euros sur les deux prochaines années, provenant du budget de l’UE et des institutions financières européennes », a-t-il précisé.

    http://www.romandie.com/news/n/Plan_d_aide_europeen_d_au_moins_11_milliards_d_euros60050320141307.asp

    En Europe, tout le monde est surendetté :
    – les entreprises privées sont surendettées
    – les particuliers sont surendettés
    – les banques sont surendettées
    – les 28 Etats membres de l’Union Européenne sont surendettés : leur dette publique est de :
    11 310,458 milliards d’euros.

    ET DONC le plan d’aide européen sera d’au moins 11 milliards d’euros !

    Personne ne possède ces 11 milliards d’euros, mais c’est pas grave : on va emprunter ces 11 milliards d’euros sur les marchés financiers !

    L’Union Européenne, c’est des pays surendettés, qui se surendettent encore plus pour prêter de l’argent à des pays en faillite qui ne les rembourseront jamais.

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  8. brunoarf dit :

    Le cadre maximal de la solidarité est le cadre national.

    La solidarité supranationale, ça n’existe pas.

    Il n’y a aucune solidarité entre les pays européens.

    La zone euro va exploser. La seule question est : « Quand ? »

    Jeudi 6 mars 2014 :

    La Grèce exige des réparations de guerre de l’Allemagne.

    « La Grèce n’a jamais renoncé [aux réparations de guerre] et exige la résolution de cette question avec l’ouverture rapide de discussions », a déclaré le président de la République grecque, Carolos Papoulias, jeudi 6 mars à Athènes, en recevant le président allemand Joachim Gauck pour une visite de deux jours.

    La réponse courtoise de son homologue n’a pas dévié de la position de l’Allemagne sur ce vieux débat qui a resurgi avec la crise : « Vous savez que je ne peux vous faire d’autre réponse que vous dire que la voie légale est fermée. »

    Le gouvernement allemand a toujours fait valoir que la question des réparations de guerre avait été réglée dans le cadre d’accords entre Etats à la conférence de Paris en novembre 1945. Le président allemand a cependant affirmé son intention, au cours de cette visite en Grèce, de « reconnaître la culpabilité de l’Allemagne » pour les victimes de la guerre, « un mot qui n’a pas qu’un sens pénal mais aussi un sens moral, c’est à lui que je me réfère ».

    126 MILLIARDS D’EUROS ÉVOQUÉS

    M. Gauck se rend vendredi avec M. Papoulias à Liguiades, une localité située près de Ioannina en Epire, à 400 km au nord-ouest d’Athènes, où le 3 octobre 1943 les nazis avaient tué 90 personnes, dont des dizaines d’enfants, en représailles à des attaques des résistants grecs contre l’armée allemande. Originaire de Ioannina, M. Papoulias, 84 ans, a participé à la résistance antinazie de 1942 à 1944. Il a étudié en Allemagne et séjourné dans ce pays durant la dictature des colonels (1967-1974).

    En septembre 2012, la Grèce avait créé, sous l’égide de la Cour des comptes, un « groupe de travail » en vue de chiffrer le montant des réparations qu’elle pourrait réclamer à Berlin. Selon des fuites dans la presse, ce rapport a abouti au montant de 162 milliards d’euros.

    Historiens et juristes jugeaient cette initiative peu susceptible de déboucher mais plutôt destinée à passer un message politique à l’opposition gouvernementale de gauche, favorable aux réparations, ainsi qu’à une Allemagne prise pour responsable des difficultés de la Grèce.

    http://www.lemonde.fr/europeennes-2014/article/2014/03/06/la-grece-exige-des-reparations-de-guerre-de-l-allemagne_4378951_4350146.html

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  9. Catherine B dit :

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  10. brunoarf dit :

    Pour le nouveau président de la Commission européenne, Angela Merkel impose Juncker comme candidat du PPE.

    L’ancien Premier ministre luxembourgeois a été désigné comme candidat par les conservateurs européens réunis à Dublin. Un choix issu de la volonté de Berlin.

    Encore une fois, Angela Merkel aura eu le dernier mot. A Dublin, les délégués du Parti populaire européen (PPE) ont élu l’ancien premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, par 382 voix contre 245 au Français Michel Barnier. Plus d’une centaine de délégués ont refusé de prendre part au vote et n’ont donc pas osé aller à l’encontre de la consigne de vote de la chancelière allemande.

    Vendredi 7 mars 2014 :

    L’immobilisme de la BCE profite à l’Allemagne.

    En choisissant de ne rien faire jeudi, la BCE a surtout défendu les intérêts de Berlin. Au détriment de ceux de la zone euro en général.

    Le gagnant : l’Allemagne.

    Il y a cependant des gagnants à ce jeu dangereux de la BCE : c’est l’Allemagne. Les exportations allemandes sont très clairement immunisées à ce niveau de l’euro. Bien au contraire, une hausse de la monnaie unique renchérit la valeur des exportations. Parallèlement, les importations demeurent toujours bon marché et la faible inflation fait pression sur les salaires, ce qui, au moment où l’Allemagne va introduire le salaire minimum est une bénédiction pour les entreprises outre-Rhin. Déjà l’an passé, l’Allemagne a connu un recul des rémunérations de 0,1 %. Pour être clair : le choix de la BCE soutient le modèle économique allemand au détriment de celui des autres économies de la zone euro.

    http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20140307trib000818826/l-immobilisme-de-la-bce-profite-a-l-allemagne.html

    Dès sa naissance, l’euro était une monnaie allemande, acceptée par l’Allemagne à condition qu’elle soit adaptée à la démographie de l’Allemagne, à condition qu’elle soit adaptée à l’économie de l’Allemagne, à condition qu’elle serve l’intérêt national de l’Allemagne.

    Dès la naissance de l’euro, l’Allemagne a toujours imposé une politique monétaire adaptée à l’intérêt national de l’Allemagne.

    Quant aux élites des autres pays européens, elles acceptent de suivre la politique de l’Allemagne.

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  11. brunoarf dit :

    En Europe, les banques ne se font plus confiance entre elles.

    En Europe, les banques savent qu’elles sont en faillite. Conséquence : les banques européennes refusent de se prêter de l’argent. Les prêts interbancaires s’effondrent.

    La question est : « QUAND aura lieu l’effondrement du système bancaire européen ? »

    Dimanche 9 mars 2014 :

    Les prêts internationaux ont continué de chuter au 3e trimestre 2013.

    Les créances transfrontalières ont continué de se contracter au troisième trimestre 2013, notamment face à l’asséchement des prêts interbancaires en particulier dans la zone euro, a indiqué dimanche la Banque des Règlements Internationaux (BRI).

    L’institution sise à Bâle, en Suisse, a mis en lumière une diminution prononcée de l’activité interbancaire transnationale dans la zone euro (-4,2%) mais aussi au Royaume-Uni (-7,8%).

    Le financement interbancaire international a été très touché par la crise financière de 2007-2009 et les tensions qui l’ont suivie dans la zone euro, a pointé la BRI.

    Depuis fin mars 2008, les prêts entre les banques d’un pays à l’autre se sont réduits de 5.700 milliards de dollars, pour tomber à 17.000 milliards à la fin du troisième trimestre 2013, a-t-elle quantifié.

    «Cette contraction est imputable, pour les deux-tiers, aux banques dont le siège se trouve dans la zone euro, et pour la quasi-totalité du troisième tiers, aux banques suisses», a indiqué la BRI dans un communiqué.

    http://www.liberation.fr/economie/2014/03/09/les-prets-internationaux-ont-continue-de-chuter-au-3e-trimestre-2013_985676

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  12. brunoarf dit :

    Depuis 12 ans, l’économie mondiale ne repose pas sur l’économie réelle.

    Mais en revanche, depuis 12 ans, l’économie mondiale repose sur … une gigantesque bulle de savon.

    Et cette gigantesque bulle de savon va bientôt éclater.

    La question est : « QUAND cette gigantesque bulle de savon va-t-elle éclater ? »

    Lisez cet article :

    L’encours de dette mondiale franchit le cap des 100.000 milliards de dollars.

    Il a été multiplié par 2,5 en à peine douze ans. Un niveau explosif qui risque de peser sur la croissance et qui complique la tâche des banques centrales.

    http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/0203361322650-l-encours-de-dette-mondiale-franchit-le-cap-des-100-000-milliards-de-dollars-655705.php

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  13. Hadrien dit :

    Énorme !
    L’arrogance allemande n’a plus de limites…

    [La financiarisation a réussi à mettre la main sur le pouvoir judiciaire, après avoir mis le joug aux pouvoirs législatifs et exécutifs dans le monde occidental. Il y a dès lors bien des raisons d’être préoccupé pour l’avenir de la démocratie et la paix des peuples (…)

    Le communiqué de presse que la Cour constitutionnelle allemande a publié le 7 février 2014 pourrait représenter «le début de la fin» de la zone euro. La remise en question, par la majorité des juges de cette cour, du programme mis sur pied par la Banque centrale européenne (BCE) permettant le rachat illimité d’obligations des États membres de l’Euroland («Outright Monetary Transactions», OMT) revient à verser de l’huile sur les braises de la crise qui continue de sévir notamment dans les pays dits «périphériques» de l’Union monétaire européenne. Si les acteurs majeurs sur les marchés financiers globalisés n’ont pas (encore) réagi de manière virulente à la décision de la cour allemande, cela peut être dû à l’incertitude soulevée par le texte qu’elle a publié et dont la précision juridique contraste visiblement avec l’ambiguïté en ce qui concerne les principes de politique économique (un domaine pour lequel les juges de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe n’ont pas de compétences institutionnelles, voire de capacité analytique éprouvée)….]
    Suite et source ci-dessous (Sergio Rossi est professeur ordinaire à l’Université de Fribourg, en Suisse, où il dirige la Chaire de macroéconomie et d’économie monétaire, et Senior Research Associate à l’International Economic Policy Institute de la Laurentian University au Canada)

    http://www.hebdo.ch/les-blogs/rossi

    Toutes proportions gardées, cette main mise unilatérale par la cour constitutionnelle de Karlsruhe rappelle l’Anschluss et l’annexion des Sudètes, au nom de l’espace vital d’un seul peuple !
    Effectivement, on s’approche du dénouement…

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