257 – Sapir: Mythes et préjugés sur la monnaie unique

Mythes et préjugés entourant la création et l’existence de la monnaie unique

Par Jacques Sapir

Le débat sur l’avenir de la zone Euro est encombré de mythes et de préjugés liés à l’existence même de la monnaie unique.
L’euro suscite en effet une série de fantasmes, dont certains sont repris dans des déclarations très officielles, et cette situation dure depuis maintenant plus de quinze ans. Dans cette note, on s’attachera à comparer les prédictions issues de ces mythes à la réalité économique de ces dernières années.

I.             L’euro, c’est la croissance

II.          L’euro a favorisé l’intégration des pays concerné

III.       L’euro nous protège du risque de spéculation…

IV.        Combattre l’euro, c’est faire le jeu du dollar…

Et Jacques Sapir de conclure:
On voit donc que sur les quatre points qui sont les plus mentionnés dans la discussion autour de la survie de la Zone Euro, la réalité est très différente des discours que l’on entend à droite comme à gauche. Ce que l’on peut aujourd’hui affirmer est que :
(I)            L’euro n’a pas engendré de croissance et a même constitué un frein à cette dernière, faisant reculer l’Europe sur la scène économique mondiale. Depuis la mise en place de l’euro l’Europe est devenue « l’homme malade » de l’économie mondiale, et ce phénomène ira s’accélérant avec les mesures prises pour tenter de faire durer à tout prix l’existence de la Zone Euro.
(II)          L’euro est au minimum transparent du point de vue de l’intégration économique européenne, et semble même avoir eu des effets négatifs sur celle-ci depuis 2007. Les logiques industrielles ont un poids bien plus important que les logiques monétaires.
(III)        L’euro n’a nullement supprimé la spéculation ; il en a simplement changé le point d’application. Si des mesures sérieuses sont prises afin de contrôler cette dernière, elles porteront essentiellement sur les marchés de capitaux et sur la nature des opérations en leur sein. De telles mesures auraient aussi pu être appliquées dans le cadre du SME et elles auraient certainement permis à ce dernier de traverser sans dommage les crises spéculatives de 1992 et 1993.
(IV)        La construction de l’euro ne s’est nullement faite contre le dollar, ainsi qu’on le prétend souvent. L’euro a abouti en réalité à un renforcement du dollar et à la constitution d’un duopole asymétrique qui favorise les Etats-Unis. Une dissolution de la Zone Euro n’aurait aucune conséquence dramatique de ce point de vue, et permettrait au contraire l’émergence plus rapide de nouvelles monnaies de réserve. De ce point de vue, il est probable que l’existence de l’euro soit en réalité un obstacle à la mise en œuvre d’une véritable réforme du système monétaire international, telle qu’elle est désormais ouvertement souhaitée par les « BRICS » et en général nombre de pays dont les économies connaissent de fortes croissances.

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22 commentaires pour 257 – Sapir: Mythes et préjugés sur la monnaie unique

  1. Margaret dit :

    Bravo Mr Sapir pour votre décorticage des mensonges que l’on entends en permanence sur les médias.

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  2. L'enfoiré dit :

    Bonjour,

    Permettez-moi de donner quelques compléments.
    Vous avez probablement vu les émissions de ARTE de hier soir. J’ai ajouté les liens sur un de mes articles. Il n’était pas vraiment question de l’euro, mais on en approchait par certains artifices

    I. L’euro, c’est la croissance
    Qui oserait dire telles conneries. L’euro est outil de communications entre les échanges. Rien de plus.
    II. L’euro a favorisé l’intégration des pays concerné
    Ce qu’il a permis, c’est de ne plus avoir de conversion entre les monnaies et de connaitre, plus rapidement, les différences de prix pour un même produit de pays à pays.
    III. L’euro nous protège du risque de spéculation…
    Encore une connerie.
    IV. Combattre l’euro, c’est faire le jeu du dollar…
    C’est une monnaie d’opposition au dollar. Une autre alternative.

    A la question de ce que l’euro peut subsister tel quel?
    Là, la réponse est claire et elle a été donnée dans cette émission, sans fiscalité commune, sans une Europe fédéralisée avec des règles très similaires, cela devient très difficile.
    Si chacun se permet des magouilles dans chacune de ses parties, c’est la chute.
    Les US ont l’avantage d’avoir le « U » dans le nom de leur pays.

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  3. BA dit :

    Lundi 8 octobre 2012 :

    Grèce – « Il faut songer à une restructuration de la dette » – un responsable du FMI.

    Les pays européens devraient réfléchir à une restructuration de la dette de la Grèce s’il s’avère que le pays n’est pas en mesure de se remettre sur les rails, estime un responsable du Fonds monétaire international cité lundi dans un journal néerlandais.

    « Une contribution de la part des Etats sera alors certainement un sujet de discussion », dit Menno Snel au quotidien Het Financieele Dagblad.

    Ses déclarations illustrent les divergences entre les membres de la troïka – FMI, Banque centrale européenne et Commission européenne – sur la manière de résoudre la crise de la dette.

    Des responsables européens ont dit à la fin septembre à Reuters que le FMI voulait que les Etats passent une décote sur la dette grecque qu’ils détiennent, une perspective rejetée par les pays de l’UE tant elle leur paraît politiquement périlleuse.

    L’Europe préfère donner plus de temps à Athènes en matière de respect des objectifs budgétaires.

    Un responsable grec a déclaré samedi que deux semaines de discussions seraient encore probablement nécessaires pour parvenir à un accord entre la Grèce et la troïka sur de nouvelles mesures d’austérité.

    http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/reuters-00469275-grece-il-faut-songer-a-une-restructuration-de-la-dette-resp-fmi-370034.php

    Encore ?

    Encore un défaut de paiement de la Grèce ?

    Mais cette fois-ci, ce sont les Etats de la zone euro qui vont subir des milliards d’euros de pertes.

    Contribuables européens, préparez-vous à payer.

    Contribuables européens, préparez-vous à payer pour le deuxième défaut de paiement de la Grèce.

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  4. BA dit :

    Mardi 9 octobre 2012 :

    Le FMI craint une aggravation de la crise dans la zone euro.

    Le FMI, qui a abaissé ses prévisions de croissance pour la France, se montre tout aussi pessimiste pour l’ensemble de la zone euro. « La crise dans la zone euro reste la plus claire menace sur les perspectives mondiales », assure-t-il dans ses perspectives économiques, publiées lundi 8 octobre.

    Malgré de récentes avancées, la récession semble plus forte que prévu cette année en zone euro et le rebond s’annonce limité en 2013, pire, la crise pourrait encore s’aggraver sans nouvelles « mesures immédiates », prévient le FMI, qui participe aux trois plans d’aide en cours dans la région (Grèce, Irlande, Portugal).

    « La crise de la zone euro s’est aggravée en dépit des décisions politiques visant à la résoudre », constate-t-il. Les indicateurs « restent dans le rouge, ce qui suggère que la faiblesse se répand de la périphérie vers l’ensemble de la zone euro », touchant tous les pays, y compris l’Allemagne.

    http://www.boursorama.com/actualites/le-fmi-craint-une-aggravation-de-la-crise-dans-la-zone-euro-ef23c6e2cce73aae3d33155efcba7249

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  5. BA dit :

    Mardi 9 octobre 2012 :

    Le président de la BCE : la Banque centrale n’imprimera pas de monnaie face à la crise.

    La Banque centrale européenne (BCE) n’imprimera pas de monnaie pour résoudre la crise de la dette en zone euro, a déclaré mardi son président Mario Draghi.

    « La BCE ne peut s’engager dans du financement monétaire et ne peut pas remplacer l’action des Etats membres (de la zone euro). Il est trop facile de penser que la BCE peut remplacer l’action des gouvernements ou leur manque d’action en imprimant de la monnaie. Cela n’arrivera pas », a dit M. Draghi lors de son audition devant la Commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen, retransmise par la télévision du Parlement.

    « La BCE a déjà fait beaucoup », a-t-il ajouté, en référence aux liquidités mises à disposition des banques et aux programmes de rachat de dette des Etats en difficulté de la région, dont le dernier en date, l’OMT, a largement contribué à l’accalmie sur les marchés depuis son annonce début septembre.

    « Nous avons nos propres responsabilités et nous devons agir dans le cadre de notre mandat », a signifié M. Draghi. Un mandat qui lui interdit de financer les déficits publics en imprimant de la monnaie, notamment pour éviter de créer de l’inflation alors que l’objectif fixé à la BCE est de la maintenir sous le seuil de 2% à moyen terme.

    Les rachats d’obligations publiques effectués par la BCE depuis 2010 sont entièrement stérilisés, c’est à dire que l’institution prend en dépôt de la part des banques le montant de ces rachats pour éviter de créer de la monnaie.

    http://www.romandie.com/news/n/BCEPresident_la_Banque_centrale_n_imprimera_pas_de_monnaie_face_a_la_crise40091020121128.asp

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  6. Hadrien dit :

    Cher AJ,

    Ayant aperçu ton petit mot chez Berruyer, je suppose que tu as vu aussi mon lien à « osonsallais », concernant le débat autour de « Critique d’un prix Nobel »…
    On ne pouvait pas rater ça !
    J’ai fait quelques autres commentaires avant, en recyclant des réflexions que tu connais. J’ai même repris, au billet antérieur « Noire finance » mon aubade à Peyrelevade d’Eluard sous la forme villonesque de « Ballade du vendu ».
    Berruyer n’a pas eu l’air d’apprécier, et avait censuré (Dans un billet très antérieur, il avait invité une interview de Peyrelevade qui serait un de ses pots, ce qui avait attiré mon attention par hasard).
    Après demande d’explication de ma part, il a remis en exergue ma ballade, ce qui est un bon point pour lui !

    J’en termine là, car je suis toujours en prise aux affres de mon départ à la retraite: je n’ai jamais été aussi occupé…!

    A plus tard, Amitiés.

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    • A-J Holbecq dit :

      Oui, j’avais vu … je n’ai pas voulu en remettre une couche. 😉

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      • Hadrien dit :

        J’en ai profité pour ajouter à la suite une petite mise au point utilisant l’article qui t’avait plu sur « l’optimum » de Pareto, car c’est la même chose avec le rendement social « maximum » !

        J’ironise au passage sur « l’enrôlé » de force par Jorion…

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  7. Opps59 dit :

    J’ai plaisir à écouter Sapir car il a une démarche peu idéologisé et un sens du concret même si c’est tjrs un peu technique.

    Mais

    I. L’euro, c’est la croissance .

    Avouons que pendant un certain temps ça l’a été .
    Avouons aussi que ses concepteurs ont tjrs invoqué la nécessité d’une convergence dans le mode de vie budgétaro-finanço-économique … tout en laissant les choses filer … car lorsque tout va bien on ne voit pas la nécessité de se restreindre.

    Les partisans de l’euro, lorsqu’il disent qu’ils auraient fallu plus d’intégration ne sont donc pas illogiques avec eux-même.
    Et d’ailleurs à présent , c’est ce qu’ils souhaitent, au forceps de la situation.

    Les faits leur ont donc donné tort , mais ils ont cette dernière cartouche que la sortie de l’euro pourrait fort bien être réellement très chaotique … à cause du fait qu’ils ne l’ont jamais ni préparée ni envisagée (avec l’assentiment de tous)

    L’Euro a généré de la mauvaise croissance … et ne sera à présent jamais plus la croissance à long terme , mais l’alternative , dans l’état de fragilité de la zone euro pourrait être , non pas pire, mais extrêmement pénible à moyen terme .
    C’est le chantage qu’on s’est préparé.
    .

    II. L’euro a favorisé l’intégration des pays concernés

    Sapir enfonce une porte ouverte … tout le monde voit et sait que ça n’a pas été le cas.
    Le problème est que chacun a une explication différente. Et certaines ne condamne pas l’euro en lui-même , mais le laxisme qui l’entourait. (cf paragraphe précédent)
    .

    III L’euro nous protège du risque de spéculation…

    L’euro nous a en partie protégé de ce risque , effectivement puisqu’il a été impossible de jouer les monnaies de chaque Etat les unes contre les autres.

    Mais c’est un mauvais argument dans le sens où ls problème de l’Europe n’est pas du tout la spéculation -même s’il y en a- mais les déséquilibres entre les pays européens !

    Par ailleurs Sapir a une acception du mot spéculation ambigüe puisque s’il y avait des monnaies différentes c’est bien la spéculation qui aurait été le régulateur des ajustements entre ces monnaies , poussant ainsi chaque pays à avoir un taux de change conforme à sa compétitivité réelle.

    IV. Combattre l’euro, c’est faire le jeu du dollar…

    La encore Sapir dit n’importe quoi … en faisant semblant de prendre au sérieux des arguments de comptoirs.

    Tout le monde sait que les USA ont besoin d’un euro , mais d’un euro vassalisé , bien sûr. Ils ont besoin d’une Europe … impuissante.
    Reste que si l’Europe se disloquait, que ça fasse ou pas le jeu du dollar et des USA , ça nous mettrait certainement en position d’infériorité par rapport à eux.

    .

    On est dans le piège qu’on s’est préparé .
    Quand la tourmente arrivera, tout se jouera au rapport de force , à moins d’un réveil gaulois , avec la politique brouillonne de MoiJe1er qui s’est considérablement isolé sur l’échiquier européen ces derniers temps.
    Et si la tourmente n’arrivait pas, on rentrera dans le dur de la crise , avec Normal1er à reculons et les yeux fermés : il est programmé pour une soumission pire encore que celle de l’ancien président devant la finance et l’argent facile.

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  8. brunoarf dit :

    Mercredi 10 octobre 2012 :

    En un an, les sorties de capitaux d’Italie ont atteint 235 milliards d’euros.

    En un an, les sorties de capitaux d’Espagne ont atteint 296 milliards d’euros.

    http://www.elconfidencial.com/economia/2012/10/09/el-fmi-advierte-que-espana-ha-sufrido-salidas-de-capital-de-296000-millones-euros-107041/

    Les capitaux fuient les Etats d’Europe du sud.

    Les capitaux sont placés dans les Etats d’Europe du nord.

    Les Etats d’Europe du sud sont en train de faire naufrage, et les Etats d’Europe du nord refusent de leur DONNER des dizaines de milliards d’euros pour les sauver de la faillite.

    Le monde entier voit le vrai visage de l’Europe :

    la soi-disant « solidarité européenne », ça n’existe pas.

    En ce moment, sous nos yeux, la zone euro est en train de se disloquer.

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  9. brunoarf dit :

    Jeudi 11 octobre 2012 :

    La France dans un « état de faillite aggravée » selon la porte-parole du gouvernement.

    PARIS – Sans considérer l’impact potentiel de ses propos auprès des agences de notation, la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a aujourd’hui déclaré que la France était dans un « état de faillite agravée ».

    Mme Najat Vallaud-Belkacem répliquait aujourd’hui à François Fillon, qui a accusé le président François Hollande « d’amateurisme », en le renvoyant au bilan de son action gouvernementale.

    « M. Fillon est-il vraiment le mieux placé pour donner des leçons, lui qui a commencé son mandat de Premier ministre à la tête d’un Etat en faillite et l’a laissé en état de faillite aggravée ? », a déclaré à l’AFP Najat Vallaud-Belkacem.

    Suite à ces propos, certains commentateurs ne manquent pas de souligner qu’il est difficile de défendre avec crédibilité la note AAA de la France tout en déclarant que celle-ci est dans un état de faillite aggravée.

    http://www.romandie.com/news/n/La_France_dans_un__t_de_faillite_aggrav_selon_la_porte_parole_du_gouvernement_RP_111020121130-20-257450.asp

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  10. brunoarf dit :

    Prix Nobel de la paix 2012 : l’Union Européenne.

    Prix Nobel de chimie 2012 : Alfred Nobel, inventeur de la dynamite, car l’Union Européenne va exploser.

    Prix Nobel de physique 2012 : Edward John Smith, commandant du Titanic, pour ses travaux sur la mécanique des fluides.

    Prix Nobel de médecine 2012 : la BCE, car la BCE a guéri la Grèce.

    Prix Nobel de littérature 2012 : Herman Van Rompuy, pour l’ensemble de son oeuvre :

    http://www.lesoir.be/actualite/belgique/2010-04-15/van-rompuy-presente-son-recueil-de-haikus-764586.php.

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  11. brunoarf dit :

    Dimanche 14 octobre 2012 :

    Le FMI vient de réviser ses propres calculs concernant la zone euro : la situation est encore pire que prévu.

    Selon les calculs du FMI, la dette publique de la Grèce sera de 181,8 % du PIB en 2013.
    La dette publique de l’Italie sera de 127,8 % du PIB en 2013.
    La dette publique du Portugal sera de 123,7 % du PIB.
    La dette publique de l’Irlande sera de 119,3 % du PIB.
    La dette publique de l’Espagne sera de 96,9 % du PIB.
    La dette publique de la France sera de 92,1 % du PIB.

    Le choix n’est plus entre un sauvetage, certes douloureux, de l’euro et son éclatement, mais entre un éclatement inéluctable dans le désordre et une dissolution ordonnée qui au moins préserverait l’Union européenne. L’acharnement à vouloir sauver la zone Euro se transforme sous nos yeux en une dramatique machine de guerre qui finira si l’on n’y prend garde à détruire l’Europe et ne laissera que ruines et décombres derrière elle.

    Jacques Sapir, sur son blog.

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  12. brunoarf dit :

    Mardi 16 octobre 2012 :

    L’Union Européenne décroche le Prix Nobel de la Paix alors que le Vieux Continent semble se préparer au pire…

    Commentant l’attribution à l’Union Européenne du prix Nobel de la paix, Thorbjorn Jagland, membre éminent du Comité éponyme a eu ses mots lourds de sens : « L’Union Européenne connaît actuellement de graves difficultés économiques et des troubles sociaux considérables… »

    C’est rien de le dire. Même si les médias paraissent s’être donnés le mot pour traiter à minima le sujet des manifestations parfois d’une extrême violence qui secouent épisodiquement les pays de l’Union au rythme auquel leurs peuples apprennent les mauvaises nouvelles.

    Quand bien même des lignes de fracture commenceraient à se creuser entre les « experts » économiques mondiaux sur la meilleure manière de se sortir de l’impasse dans laquelle les a plongé la cupidité effrénée de la finance qu’on s’efforce de leur dissimuler, le discours dominant reste – au moins officiellement – celui de la rigueur, traduisez l’austérité.

    Ainsi pas plus tard que lundi 8 octobre 2012, en clôture de la réunion de l’Eurogroupe, Christine Lagarde n’a pas manqué d’adresser aux grecs son compliment appuyé du jour (« …La Grèce fait beaucoup, ça ne fait aucun doute mais agir signifie agir, pas seulement parler et la liste des actions prévues doit être mise en œuvre… ») en maintenant la pression via la liste des « 89 actions » qu’elle les somme d’engager au plus vite pour continuer à bénéficier de la perfusion internationale.

    De leur côté, les Athéniens désespérés en sont à se demander en nombre croissant si ce n’est finalement pas aux crypto-fascistes de «l’Association Populaire Aube Dorée» plutôt qu’aux technocrates obstinés de la Troïka qu’ils devraient confier leur destin. On se souvient du bon mot de leur dirigeant, Nikolaos Michaloliakos, un pacifiste pur jus un brin incompris, pour célébrer l’entrée de son parti au parlement lors des législatives de juin 2012 : « l’heure de la peur a sonné pour les traîtres à la patrie… ». De sinistre augure en termes de paix sociale…

    Plus proches de nous, les protestations des indignés espagnols sont plus audibles : un taux de chômage insupportable à plus de 25% alimentant des manifestations monstres à laquelle répondent des violences policières de plus en plus spectaculaires, des retraits massifs de fonds déposés dans les banques ibériques pour les mettre en lieu sûr, en particulier dans la minuscule principauté d’Andorre qui ne peut les absorber, à supposer même qu’elle constitue un refuge digne de ce nom.

    En Italie, les limitations des retraits bancaires sont déjà en vigueur et des mesures de surveillance renforcée de la frontière avec la Suisse viennent d’être discrètement ordonnées, qui mettent la Guardia di Finanzia en première ligne.

    Les « experts » du FMI ne s’y sont d’ailleurs pas trompés. Ils recommandent maintenant que l’Espagne et d’autres amochés de la crise instaurent « au niveau national » des dispositions radicales pour freiner les retraits et prohiber les sorties de capitaux…

    Les grandes manoeuvres de la Suisse.

    Face à cette montée des tensions sociales et à l’inquiétant accroissement des inégalités dans l’Europe Club Med qui, on l’oublie un peu vite, a été précédée de brusques poussées de fièvre ponctuelles en Angleterre et de ce côté-ci de la Manche, le tout accompagné d’une résurgence du risque terroriste, et craignant sans doute leur extension à l’ensemble du continent, les Suisses, qu’on ne prend jamais au dépourvu, s’organisent tranquillement.

    Forte de son armée de 200 000 hommes, la Suisse a organisé, du 6 au 21 septembre 2012, un exercice militaire désigné sous la charmante appellation de « Stabilo Due » destiné à vérifier « sa disponibilité opérationnelle ».

    Y ont participé comme l’indiquait le 11 septembre Daniel Reist, le responsable de la communication de la Défense : « …le chef de l’armée et son état-major militaro-stratégique, l’Etat-major de conduite de l’armée (échelon opératif), les commandants et les états-majors de la région territoriale 4, la brigade d’infanterie 5, la brigade blindée 11 ainsi qu’une formation d’engagement ad-hoc des Forces Aériennes et le commandement des Forces Spéciales (échelon tactique)… »

    Stabilo Due, l’entraînement à la contre-insurrection helvète.

    Au ministère, désigné chez nos amis helvètes comme le « Département Fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports » on ne faisait nul mystère que « …le concept d’exercice STABILO DUE repose sur un scénario supposant l’instabilité d’une partie de l’Europe spécialement délimitée pour l’occasion. La Suisse connaît également des troubles, des attentats et des actes de violence. Ce scénario de situation extraordinaire vise notamment à vérifier l’appui fourni aux cantons dans le domaines des engagements subsidiaires ainsi que la conduite et l’engagement de la réserve opérative de l’armée, en l’occurrence de la brigade blindée 11 ».

    Vu de l’autre rive de l’Atlantique par John R. Schindler, qui enseigne les affaires de sécurité nationale à l’Ecole Navale de Guerre US, le jeu de rôle helvétique était récemment expliqué en ces termes : « Les exercices militaires suisses de septembre désignés sous le nom de Stabilo Due reposent sur l’hypothèse que l’instabilité de l’Union Européenne devienne incontrôlable. Les suisses sont restés hors de l’Union Européenne – une chose de plus dont ils se félicitent ces temps-ci – et la dernière chose qu’ils souhaitent c’est que les problèmes de l’Union débordent dans leur petit pays pacifique ».

    http://www.bakchich.info/international/2012/10/14/un-risque-dinsurrection-pan-europeenne-61812

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  13. brunoarf dit :

    Lisez cet article, paru sur le site du ministère de la Défense suisse : l’exercice STABILO DUE a regroupé l’armée de terre et l’armée de l’air.

    « L’exercice-cadre d’état-major STABILO DUE a débuté le 6 septembre et se terminera le 21 septembre 2012. La disponibilité opérationnelle de la conduite militaro-stratégique, de la conduite opérative et de la conduite tactique est vérifiée sur les sites de Berne, Lucerne, Kriens et Monte Ceneri ainsi qu’à Dübendorf, à Emmen, à Payerne et dans la vallée de la Reuss.

    L’objectif principal de l’exercice-cadre d’état-major STABILO DUE consiste à vérifier la disponibilité opérationnelle de la conduite de l’armée aux échelons militaro-stratégique, opératif et tactique dans les domaines de la planification de l’action et de la conduite de l’engagement. Cette vérification se déroule en parallèle et à plusieurs échelons simultanément.

    Concrètement, STABILO DUE permet d’exercer le chef de l’Armée et son Etat-major militaro-stratégique, l’Etat-major de conduite de l’armée (échelon opératif), les commandants et les états-majors de la région territoriale 4, de la brigade d’infanterie 5, de la brigade blindée 11 ainsi qu’une formation d’engagement ad hoc des Forces aériennes et le commandement des forces spéciales (échelon tactique). Au total, quelque 2000 militaires prennent part à STABILO DUE.

    Le concept d’exercice STABILO DUE repose sur un scénario supposant l’instabilité d’une partie de l’Europe spécialement délimitée géographiquement pour l’occasion. »

    Cet article est ahurissant.

    En France, une seule chaine de télévision a parlé de cet exercice de l’armée suisse : la vidéo dure 8 minutes 16 :

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  14. brunoarf dit :

    Mercredi 17 octobre 2012 :

    Les banques genevoises ont reçu de l’argent venant d’Espagne.

    « Les banques et gérants de fortune genevois ont reçu depuis le début de l’année de l’argent venant d’Espagne, transféré par des clients inquiets de l’état du système bancaire espagnol », a indiqué mercredi le président de la Fondation Genève Place financière, Bernard Droux, au cours d’une conférence de presse.

    « C’est de l’argent fiscalisé, ces clients ont choisi délibérément de placer leur argent en Suisse car ils n’ont plus confiance dans les banques espagnoles », a indiqué M. Droux, en ajoutant que les banques anglo-saxonnes observent le même phénomène d’arrivée de capitaux espagnols.

    (©AFP / 17 octobre 2012 13h49)

    Mardi 9 octobre 2012 :

    La crise de la zone euro, commencée il y a près de trois ans avec la Grèce, s’analyse comme une vaste fuite de capitaux privés auxquels les institutions européennes, BCE en tête, ont dû se substituer, souligne le FMI. Les banques privées ont ainsi diminué de moitié leurs engagements sur les cinq pays de la périphérie, les ramenant à environ 750 milliards.

    Les mouvements sont devenus gigantesques. Entre juin 2011 et juin 2012, l’Italie et l’Espagne ont enregistré des sorties atteignant 235 milliards et 296 milliards d’euros respectivement (soit 15% et 27% de leur PIB). Ces chiffres recouvrent à la fois les désengagements des investisseurs non résidents, qui ont vendu leurs titres d’État, mais également des sorties de capitaux de la part des épargnants.

    En revanche, les établissements du «cœur de la zone euro», autrement dit l’Autriche, la Finlande, l’Allemagne et les Pays-Bas, selon le classement du FMI, ont vu leurs dépôts s’envoler, de l’ordre de 350 milliards d’euros depuis l’été 2011. Ces mouvements de capitaux qui divisent la zone euro expriment les craintes d’une «redénomination de la monnaie» (sic), en clair un retour aux devises nationales. «La fuite des capitaux et la fragmentation du marché (interbancaire) qui en ont résulté ont fragilisé les fondements mêmes de l’Union, à savoir des marchés intégrés et une politique monétaire commune effective», avertissent les experts de Washington.

    http://plus.lefigaro.fr/article/le-sauvetage-de-leuro-a-deja-coute-1100milliards-20121009-1277579/commentaires/12508769

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  15. brunoarf dit :

    Un coup d’Etat se prépare.

    Un coup d’Etat anti-démocratique se prépare.

    Lisez cet article :

    Angela Merkel affiche sa fermeté. Alors que doit s’ouvrir ce jeudi 18 octobre un nouveau sommet européen à Bruxelles, la chancelière allemande fait savoir qu’elle souhaite que l’Union Européenne puisse rejeter le budget d’un pays membre.

    « Nous pensons, et je le dis au nom de l’ensemble du gouvernement allemand, que nous pourrions faire un pas en avant en accordant à l’Europe un véritable droit d’ingérence sur les budgets nationaux », a-t-elle déclaré. Angela Merkel appuie l’idée de confier un droit de veto dans ce domaine au commissaire européen aux Affaires économiques.

    (Dépêche AFP)

    Vous avez bien lu : ce ne seront plus les députés et les sénateurs français qui décideront du budget de la France.

    Ce sera le commissaire européen aux Affaires économiques.

    Ce sera un technocrate non-élu, sans aucune légitimité démocratique, qui décidera finalement quel doit être le budget de la France.

    En clair : ce sera Olli Ilmari Rehn qui décidera finalement quel doit être le budget de la France.

    Olli Ilmari Rehn, né le 31 mars 1962 à Mikkeli en Finlande, est un homme politique finlandais et européen membre du Parti du Centre (Kesk).

    Après avoir été brièvement commissaire européen pour les Entreprises et la Société de l’information en 2004, il a occupé pendant cinq ans le poste de commissaire européen pour l’Élargissement. Depuis 2010, il est titulaire du portefeuille des Affaires économiques et monétaires.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Olli_Rehn

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  16. Hadrien dit :

    Qu’on me permette d’ajouter que les centristes de chez nous (européistes fanatiques de toujours) en remettent une couche:

    Ce midi, sur la chaîne parlementaire, Jean-Louis Bourlanges expliquait qu’Olli Rehn était bien « gentil », mais qu’il faudrait nommer pour cette tache un homme « à poigne » !

    Le coup d’état démocratique, il a déjà eu lieu:

    Dupont-Aignan, entendu hier soir à la télévision, soulignait que le vote des députés qui ont donné libre cours au TSCG, par une majorité écrasante, rappellait le vote des pleins pouvoirs à Pétain dans les mêmes proportions ! Ceux-là, on ne les a plus revus ensuite, pour rendre des comptes, car les résistants furent parmi ceux du “Massilia”…

    Lorsque Mitterrand a cru au donnant-donnant en échangeant à Kohl la réunification de l’Allemagne contre une monnaie unique, il n’avait pas prévu non plus que l’Allemagne nous imposerait sa monnaie sous forme d’euro-mark !

    http://www.lalettrevolee.net/article-entre-la-grece-et-la-france-combien-de-temps-99610398.html

    Rester dans le piège de l’euro actuel, c’est l’explosion assurée à terme… avec des conséquences pour tout le monde!
    Aujourd’hui, jour de rencontre entre Hollande et Merkel, des manifestations monstres en Grèce et ailleurs jettent dans la rue jusqu’aux commerçants et professions libérales…
    Au lieu de laisser empirer la situation, réagissons avant que l’explosion prévisible du système monétaire adopté ne devienne un séisme financier pire que celui des “subprime” !

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  17. Hadrien dit :

    LA RIGIDITÉ (BIENTÔT CADAVÉRIQUE ?) DE L’EURO…

    Même sous un système de change « fixe », les taux entre pays ne restent jamais fixes trés longtemps: dès que la pression due aux déséquilibres des soldes commerciaux se fait sentir, on révise les taux !
    L’important, c’est en fait l’évolution moyenne, qui n’est pas la même suivant les pays.
    Comment des chefs d’Etat, des gouverneurs de Banques centrales, des économistes, ont-ils pu songer un sel instant qu’en mettant le couvercle « euro-mark » sur la marmite, on empécherait l’eau de bouillir ?
    Seule la tuyauterie des transferts, comme entre régions d’un pays, peut y pourvoir. Mais l’Allemagne le refuse à la zone euro. La zone est pour elle un marché captif dans son ancienne monnaie, auquel les autres ne peuvent échapper par l’ajustement monétaire comme autrefois (outre les nombreuses dévaluations, il y eut deux réévaluations unilatérales du mark en 61 et 69).
    L’Allemagne veut en profiter le plus longtemps possible, mais sans contrepartie. Comment donc penser, comme on le fait parfois miroiter, que l’Allemagne accepterait une vraie fédéralisation…, qui serait encore plus contraignante pour elle ? D’où cette invraisemblable valse d’allées et venues, de plans en plans, dans l’espoir de corseter les choses en l’état… jusqu’à l’explosion !
    Autant en sortir pour elle et/ou pour les autres, avant la catastrophe !

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    • Opps59 dit :

      Mais enfin Hadrien c’est quoi ces jérémiades anti-teutonnes sur l’Allemagne qui dirait nein qui refuserait ceci ou cela, et voudrait profiter perpétuellement , devant les gentils français !
      L’Euro est une création française dans laquelle ce pauvre Mitterrand pensait enfermer les allemands : C’est la France qui pensait mettre la couvercle de l’Euro sur la marmite allemande. Les allemands ont toujours été clairs sur la tuyauterie et sur les limites des transferts , bien qu’en fin de compte ils paient toujours et qu’ils aient sur les épaules un bon paquet de créances pourries du sud qu’ils seront obligés d’absorber sur leurs fonds propres.
      L’Allemagne ne cherche spécifiquement plus que les autres à profiter sur le dos des autres , elle défend les intérêts de ceux qui votent dans ce pays , en innovant, bossant, ayant un style de vie un peu austère, en souffrant également pour la part de leur population moins bien protégée qu’en France (du moins nominalement) .
      Le pays qui veut -depuis une bonne trentaine d’années- profiter sans faire les efforts correspondant -malgré tous les atouts qu’il a- , par une politique brouillonne et assez autiste ça serait plutôt la France.
      Les allemands sont francs, logiques et réalistes.
      Les excédents qu’ils ont correspondent à leurs problèmes spécifiques (Absorption des la RDA, vieillissement de la population, choix écologiques) et rien n’empêchait les pays du sud d’investir pour préparer leur avenir au lieu de profiter des taux très bas qui reposait sur le sérieux allemand et était donc un cadeau de l’Allemagne et l’Europe du nord : les pays du sud sont libres et responsable de leurs actes .
      Quant à la fédéralisation , sûr que les allemands ne veulent pas d’un machin ectoplasmique ou le jeu consiste à perdre son énergie à faire payer les pays les plus riches . Vous savez très bien que le sud ne paira pas ses présentes dettes … et vous voudriez aller plus loin dans cette stratégie là ? On devrait payer financer le niveau de vie de pays qui fond des choix différents des nôtres ? La marche forcée vers l’intégration européenne n’a produit que des divergences et ne tient que parce qu’on a mis une multitudes de cliquets qui rendent très périlleux tout retour arrière … et vous en voulez plus encore ??? …
      Et bien si vous en voulez , alors (effectivement ) vous en aurez , mais ce sera la conception fédéraliste du plus fort qui s’imposera c’est à dire d’abord celle de l’Allemagne et des pays du nord, qui bien sûr composera avec la Finance kleptocratique. D’ailleurs, peu à peu c’est bien elle qui dessine les nouveaux contours et les nouvelles règles , avec comme partenaire ce bon Super Mario qui lâche le pognon , mais probablement moins qu’on ne le pense et c’est tant mieux parce que les glaçon fondent mal et en général pas au profit de la base . La France , incontournable bien sûr, se retrouvera un peu peunaude, en face d’elle même et de son manque de réalisme . Elle réussira probablement à engluer les choses , à obscurcir et à peser dans le sens d’un ramollissement et d’un enfumage vaguement à son avantage . Nul doute que nos camarades socialistes (mais si peu au fond) , travestiront de mots et de fumée cette situation , tout en pédalant bouillonnement et fébrilement dans un conservatisme ultra-sarkozyste, et en projetant des confettis de social bidon et d’avancées pseudo sociétales sous les gesticulations de ce bon Manuel Valls dénonçant les « ennemis en notre sein » . Les relais habituels de la pensée unique de gauche fonctionneront sous l’oeil attentif du « système » qui ne dit mot tant qu’il tient la caisse et graisse la patte aux uns et aux autres

      Mais enfin tout va bien : il y a deux mois Normal1er découvrait l’ampleur de la crise et hier dans ‘Le Monde’ , il nous en voit déjà sortir ! Toujours sur son pédalo , François , avec à ses basques sa cohorte de mégère qui lui veulent du bien !
      Allez rêvons , divaguons et folâtrons , c’est vrai qu’on un matelas d’épargne française encore confortable … enfin quand je dis « on » c’est pas tout le monde , mais ceux qui seront plumés parce qu’ils « ont » , répercuteront leur perte sur les autres , selon la loi du rapport de force et du perdant-perdant, en fin de compte !

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      • Hadrien dit :

        Où voyez-vous que j’incrimine l’Allemagne pour son manque de constance, ou que je la condamne pour agir selon ses intérêts ?
        Je regrette, au contraire, que nous n’en fassions pas de même, en nous laissant piéger dans un marché captif sous l’euro-mark !

        Olivier Todd, cette semaine, ne dit pas autre chose:

        – Nous vivions un lieu commun : l’union fait la force, l’Europe sera plus puissante pour se défendre qu’un pays isolé. Mais la politique menée par l’Allemagne en Europe, ou par la Chine en Asie, montre que la globalisation ne jette pas, seulement ou même prioritairement, les émergents contre les développés. La globalisation conduit à l’affrontement entre voisins. Quand les Allemands mènent une politique de compression salariale pour abaisser le coût du travail, l’impact est nul sur l’économie chinoise, mais considérable pour ses partenaires de la zone euro. Quand la Chine manipule le yuan, c’est contre la Thaïlande, l’Indonésie ou le Brésil, ses concurrents en main-d’œuvre à bas coût. Ce que nous constatons, c’est une tendance des émergents à se battre entre eux et des développés à s’exterminer industriellement entre eux, avec comme objectif d’être le dernier à sombrer. Ce mécanisme a fait de la zone euro un piège, avec l’Allemagne, dont l’économie est la plus puissante, en renard dans le poulailler.

        Quant à la « fédéralisation » que certains appellent de leurs voeux, j’avertis:
        Comment donc penser, comme on le fait parfois miroiter, que l’Allemagne accepterait une vraie fédéralisation…, qui serait encore plus contraignante pour elle [que ce qu’elle refuse aujourd’hui] ?

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      • Hadrien dit :

        Relisez le lien “la lettre volée” en lien ci-dessus… ainsi que:

        – “La zone est pour [l’Allemagne] un marché captif dans son ancienne monnaie, auquel les autres ne peuvent échapper par l’ajustement monétaire comme autrefois [sur les dix dévaluations/réévaluations des Trente Glorieuses, il y eut deux réévaluations unilatérales du mark en 61 et 69].”
        – “en mettant le couvercle « euro-mark » sur la marmite, on empécherait l’eau de bouillir ?”
        – “Seule la tuyauterie des transferts, comme entre régions d’un pays, peut y pourvoir. Mais l’Allemagne le refuse à la zone euro.”
        C’est précisément lorsqu’on laisse le déraisonnable se développer qu’on récolte ce qu’on a laissé faire !

        Ceux à qui le bla-bla pacifiste suffirait devront lire ce qu’on trouve sur Wikipedia sous “Robert Schuman” :
        – En 1938, la crainte d’une nouvelle guerre « fratricide » lui fait accueillir positivement les Accords de Munich, mais la Seconde Guerre mondiale éclate en 1939.
        – Après l’offensive allemande du 10 mai 1940, Robert Schuman estime dès le 12 juin qu’il « faut mettre bas les armes »3. Le 16 juin 1940, il est confirmé à son poste de sous-secrétaire d’État et fait ainsi partie du premier gouvernement Pétain.
        – Le 10 juillet 1940, avec 568 autres parlementaires il vote pour les « pleins pouvoirs » au maréchal Pétain. [Aujourd’hui, il voterait évidemment le TSCG]

        Belles références pour l’ « intégration » européenne… On comprend l’opinion qu’avait De Gaulle pour ceux-là !

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