256 – 100% M – Gabriel Galand

Une monnaie à garantie totale,

une vieille idée qui fait son chemin

Gabriel Galand [1] (19 Mars 2012)

Résumé

Les crises financières du passé ont pour cause profonde une création monétaire incontrôlée. Pour résoudre les crises financières il faut donc contrôler la création monétaire et la retirer aux organismes bancaires, qui comme tous les acteurs de l’économie peuvent être victimes d’une bulle d’euphorie.

Les propositions de garantie totale de la monnaie, ou 100% monnaie, remontent au 19ème siècle, et ont été proposées sous forme pure ou équivalente par des économistes aussi connus que Walras, Ricardo, Von Mises, Fisher, Friedman, Allais, Minsky, Tobin.

La mise en œuvre du système est simple, notamment si comme nous le proposons, la garantie est donnée unilatéralement par la Banque Centrale. La régulation de la masse monétaire s’en trouve facilitée, ainsi que la régulation des taux de change.

Introduction

La crise financière de 2007-2008 a rappelé la douloureuse réalité. Le système financier international a encore failli, après qu’une nouvelle fois la longue série des crises qui l’ont précédée eurent été oubliées. Il faut donc de nouveau rouvrir le dossier et essayer d’aller au fond, en espérant, cette fois-ci, aller plus loin.

D’abord, quel est l’enjeu ? Une crise financière, par définition, met en danger tout ou partie du système financier. Les banques sont fragilisées, et avec elles, le système de paiement (comptes à vue des agents économiques), ainsi que le système de crédit à l’économie. L’enjeu est donc de mettre à l’abri à la fois les disponibilités des agents économiques et le financement de l’économie réelle.

Or comment peut se nouer une crise financière ? Le scénario est en général le suivant. D’abord, un marché particulier, ou l’économie entière d’un pays, est en forte croissance. Ensuite, tout le monde croit dur comme fer à la poursuite de la croissance, y compris les financiers, qui prêtent de plus en plus, ou fournissent le cadre à une spéculation à la hausse par des dérivés divers et variés. La croissance se transforme en bulle dangereuse lorsque survient la surestimation des possibilités du marché et une exubérance irrationnelle qui fait oublier le prix réel des actifs pour le remplacer par le prix potentiel de revente, et lorsque les financiers valident cette démarche par une création monétaire excessive. Car il faut bien que cette valeur nouvelle mobilisée dans l’achat des actifs vienne de quelque part.

A la racine d’une crise financière qui menace de s’étendre, il y a toujours au moins un actif dont le prix monte beaucoup, voire l’ensemble des valeurs boursières. En 1929 c’est l’ensemble de la bourse des USA. En 1987 c’est l’ensemble des bourses mondiales. En 1989 c’est la bourse et l’immobilier japonais ; en 1997, les bourses et l’immobilier de plusieurs pays asiatiques (notamment la Thaïlande). En 2001, les actions du secteur Internet s’envolent. Par contre en 1980, c’est l’argent métal qui a nourri la spéculation. Dans tous ces cas, il est reconnu que les liquidités étaient abondantes et le financement des spéculateurs facile. Cette spéculation peut aussi se tourner vers les taux de changes qui paraissent fragiles, les exemples sont les pays dollarisés (Mexique 1994, Argentine 2001), la Russie en 1998, ou les mécanismes d’harmonisation comme le SME (1992 et 1993). Là aussi, les spéculateurs ont mobilisé des fonds importants qui leurs ont été fournis par une création monétaire complaisante.

La racine du mal est donc dans le pouvoir de création monétaire décentralisé et plus précisément dans la possibilité de couverture fractionnaire des dépôts. Ce système a de graves défauts :

– Il mélange les fonctions bancaires et introduit ainsi l’aléa moral du « trop gros pour sombrer ». Lors d’une crise financière, le gouvernement doit sauver les banques pour sauver les dépôts.

– Il rend l’économie instable puisque de la monnaie liquide, volatile par nature, n’a pas de contrepartie liquide. Il suffit que des banquiers astucieux rassemblent des clients spéculateurs qui n’ont guère besoin de billets à la mesure des millions échangés pour avoir un effet de levier qui peut dépasser 50 lorsque les réserves obligatoires sont comme aujourd’hui en dessous de 2%. Des bulles spéculatives sont inévitables.

– Elle rend la création monétaire et l’ensemble de l’économie pro cyclique.

– Le taux d’intérêt ne représente plus l’équilibre des fonds prêtables. Il devient un outil indirect et inefficace de contrôle de la création monétaire. Par voie de conséquence, la politique monétaire devient peu efficace. Le cas typique est celui de la zone euro, pour laquelle la BCE est bien incapable de fixer un taux d’intérêt « optimal » pour tous les pays de la zone à la fois, et s’évertue à relancer l’économie en ne réussissant qu’à nourrir l’inflation spéculative des actifs.

Ce qui précède suggère clairement qu’il faut plus de régulation. Jusqu’à ce jour, la tendance a été d’augmenter la capitalisation des banques pour tenter de diminuer l’effet de levier[2], et de renforcer toutes les règlementations prudentielles sur les ratios à respecter. On espère ainsi rassurer les agents économiques quand à la solidité des entités qui détiennent leurs avoirs. C’est en réalité illusoire. Comme l’a bien expliqué J. Kay (2009), les règles doivent être vérifiées par des contrôleurs qui sont sujets comme tout le monde à l’euphorie des périodes fastes et ne présentent pas toujours des garanties d’indépendance sur des durées longues. Par ailleurs les financiers inventent constamment des moyens de tourner ces règles. Il faut donc aller plus loin et changer les structures. Il faut en réalité tuer l’effet de levier, mettre les banquiers à l’abri de leurs propres tentations et leur retirer le pouvoir de création monétaire. Ceci n’est nullement utopique.

Nombre d’économistes, certains parmi les plus célèbres, ont cherché et proposé des réformes pour séparer la création de monnaie de la distribution du crédit. La quasi-totalité de ces propositions sont fondées sur le principe d’une garantie totale de la monnaie, ou couverture à 100%, qui supprime la possibilité pour le prêteur de ne couvrir son prêt que partiellement. Au 19ème siècle et au début du 20ème, les auteurs voyaient la couverture en espèces métalliques. Citons Ricardo (1920), Walras (1892), Von Mises (1928). Plus récemment, on optait plutôt pour une couverture en monnaie de base ou monnaie centrale. Citons notamment le Groupe de Chicago (1933), Fisher (1935), Friedman (1959), Allais (1947, 1977), Gomez (2010). D’autres ont mis l’accent sur la sécurité des dépôts et ont inventé le « Narrow Banking » (banques étroites). Il s’agit entre autres de Minsky (1984), Tobin (1985) et J.Kay (2009). Ce souci les conduit comme les autres à rejeter la couverture fractionnaire des dépôts à vue, et à préconiser une couverture par des actifs « sûrs », dans leur esprit des titres d’Etat, système qui rejoint en fait la couverture par monnaie de base[3].

Nous ne parlerons ici que du système à garantie 100% par de la monnaie de banque centrale, assorti d’une séparation des fonctions bancaires, qui nous paraît être le plus simple et le plus efficace.

Une bonne synthèse de la mise en œuvre d’un système à couverture totale par de la monnaie centrale dans une économie moderne est l’article de C. Gomez (2010) « Une “vieille” idée peut-elle sauver l’économie mondiale ». Nous lui avons emprunté nombre d’idées et de références. Toutefois, nous différons sur les points suivants

– Alors que, comme beaucoup d’autres auteurs, il mêle couverture à 100% et rachat de la dette de l’Etat par un système de prêts remboursables aux banques, nous séparons ces 2 mécanismes en supprimant le prêt remboursable, ce qui change à la fois la philosophie du projet et les modalités de sa mise en œuvre. Nous montrons alors la faisabilité de ce nouveau projet.

– C. Gomez parle peu de la création monétaire et de sa régulation après la phase de mise en place. Nous insisterons donc sur ce point.

– Nous développons les problèmes posés par la protection des dépôts à terme et du système de crédit alors que C. Gomez n’en parle guère.

– Les influences respectives d’un système réformé avec le reste du monde (tant que le système monétaire international n’est pas lui-même réformé) sont peu traitées et nous essayons de préciser les problèmes posés.

Nous commencerons donc dans la première section par rappeler le principe de la réforme[4]. Ce principe sera très similaire à celui proposé par C. Gomez et M. Allais. Dans la deuxième section, nous décrirons la mise en œuvre telle que nous la voyons. Celle-ci est nouvelle. Dans la troisième section nous développerons les avantages et inconvénients de la réforme. Dans la quatrième section nous parlerons de la création monétaire dans le temps et de sa régulation ainsi que du problème des interactions avec l’extérieur. La dernière section conclura.

A. Le principe de la réforme

1. Les fonctions bancaires sont séparées[5] :

On distingue d’une part les Compagnies de Services Monétaires, ou CSM, qui ne gèrent que les dépôts et ne font pas de crédit, et les Banques de Financement, ou BF, qui font du crédit mais ne gèrent que des dépôts à terme. A ce niveau, tous les auteurs sauf I. Fisher insistent sur la nécessaire séparation juridique des fonctions. Toute connexion entre ces 2 fonctions ne peut que susciter des procédés aussi géniaux que néfastes pour rétablir une substituabilité entre les dépôts à terme et les dépôts à vue et ruiner ainsi la couverture totale.

Allais préconise en plus de séparer les banques d’affaire des banques de financement. Ce point est sans incidence sur la structure de la création monétaire mais n’est pas neutre concernant le crédit et les dépôts à terme. Nous y reviendrons donc plus loin.

2. Les dépôts à vue dans les CSM sont couverts à 100% par de la monnaie centrale :

Cette énorme masse de monnaie centrale ne peut-être fournie que par la Banque Centrale. Les auteurs se partagent sur le procédé pour la fourniture de cette monnaie de base. Certains préconisent l’achat d’actifs aux banques (Fisher), d’autres le prêt (Friedman, Allais, Gomez), d’autres enfin le don pur et simple. C. Gomez cite comme partisan de ce dernier procédé Higgins[6] (1941), et ajoute que le choix a peu d’impact sur le sujet étudié. Nous préconisons aussi le don, qui a l’avantage de simplifier grandement le processus, sans conséquence particulière, puisque la monnaie correspondante est immédiatement gelée. Il a aussi pour avantage de séparer nettement la garantie des dépôts et le rachat de la dette de l’Etat, qui peuvent ainsi être dissociés dans le temps.

Nous verrons que ce don peut aussi être interprété comme une dotation en capital, qui pourrait appeler une contrepartie en prise de participation de l’Etat. D’un autre côté, la profession bancaire peut argumenter qu’elle n’a pas à payer pour une garantie dont elle ne fera rien. La solution finale dépendra du contexte au moment de la réforme

3. Les BF ne font que de l’intermédiation :

Les BF pratiquent des prêts comme elles le faisaient auparavant, mais elles ne peuvent avoir comme ressources que des dépôts d’épargne à terme. Allais ajoute qu’il faut interdire la transformation financière, c’est-à-dire que les BF ne pourraient pas prêter à terme plus long que celui du dépôt qui sert de contrepartie. Même si cette transformation doit être encadrée, il paraît difficile, au moins immédiatement, de la supprimer complètement. En particulier, ce serait la mort du logement social financé par le livret A. La solution est sans doute de déterminer une limite supérieure du terme de chaque catégorie de prêt en fonction de sa contrepartie, sans qu’elle soit nécessairement identique, et aussi de prévoir des exceptions en fonction des opérateurs.

4. La distinction entre dépôts à vue et dépôts à terme :

Aujourd’hui, il existe ce qu’on pourrait appeler de l’épargne à vue, qui est un produit hybride entre épargne et dépôt à vue. D’une part il est rémunéré. D’autre part, très souvent, il peut être transformé « en 1 clic » en dépôt à vue. Sur certains de ces produits on peut même tirer des billets directement du compte correspondant ou émettre des chèques. Il est clair que la réforme demande de placer une barrière plus nette entre les deux types de dépôt. Un dépôt à terme (qui sera sur un compte chez une BF) ne pourra être mobilisé immédiatement. Le délai est à fixer par la loi, mais devrait être idéalement de plusieurs jours. A cause de ce point, on peut s’attendre au moment de la réforme à un certain transfert des dépôts à terme court vers les dépôts à vue.

5. Les services et la rémunération des CSM :

Les CSM gèrent les moyens de paiements (tenue des comptes, exécution des chèques et virement, mouvements de monnaie fiduciaire) et pourraient aussi assurer, comme le suggère C. Gomez, certains services de courtage, y compris vers leurs collègues des BF, voire même de détention de titres, pourvu qu’ils soient sans risque pour la CSM elle-même. Dans ces conditions, tous ces services devraient être rémunérés.

Cette rémunération est déjà utilisée aujourd’hui (assez peu en France à part de faibles frais de tenue de compte et une petite rémunération des chèques). Elle devrait sans doute être augmentée. Si elle était croissante avec le volume de l’encaisse, elle pourrait dissuader la thésaurisation et stabiliser la vitesse de circulation de la monnaie. Au total, le problème de la rémunération des CSM ne devrait pas poser de problème majeur compte tenu du peu de capital nécessaire.

B. La mise en œuvre

Concernant  la séparation opérationnelle des services, qui sont actuellement contenus dans une société unique, les problèmes seraient moindres qu’on ne pourrait le craindre, si on en croît des connaisseurs de la structure actuelle des banques, notamment C. Gomez, qui a une connaissance par l’intérieur de ces structures[7]. Il pense que les banques sont déjà aujourd’hui structurées par métiers, et que la séparation telle que celle envisagée ici « ne poserait aucun problème majeur ».

Concernant le processus comptable, il est également assez simple

1. La situation avant la réforme :

Nous nous contentons de présenter les postes du bilan concernés par l’opération. Nous prenons au départ les mêmes montants que C. Gomez pour qu’on voie bien les différences que nous introduisons dans le processus

On suppose donc que la banque, sur un total de 1000, détient 20% de DAV (dépôts à vue), le reste en DAT (dépôts à terme).

2. La préparation :

On suppose ici que la CSM qui sera formée héritera de 100% des DAV et de 20% des DAT, suivant ainsi notre raisonnement indiqué plus haut d’après lequel certains DAT actuels sont de l’épargne liquide, qui passera en DAV pour rester disponible. On doit donc garantir 200 + 800 x 20% = 360. Bien entendu, ce montant peut être ajusté par la suite.

La Banque Centrale inscrit au passif cette somme au crédit des banques. En contrepartie, elle inscrit cette opération au bilan sous un nom « ad’ hoc », s’il s’agit de don pur et simple[8], car il ne s’agit pas d’une vraie créance ni d’un actif mobilisable. S’il s’agit d’une prise de contrôle partiel par l’Etat, elle l’inscrit comme tel et il s’agit alors d’un actif bien réel.

Côté Banque, cette somme est inscrite à l’actif comme le contenu du compte qui est dans les livres de la Banque Centrale. Au passif, elle est mise en « Réserve », une réserve spéciale créée pour l’opération. S’il y a participation de l’Etat, la somme peut être inscrite au compte « Capital ».

Notons que le processus proposé ici ne nécessite ni prêt massif aux banques, ni remboursement par celles-ci, et donne plus de souplesse à la politique de la banque centrale.

3. La séparation :

On fait simplement passer les DAV, ainsi que leur contrepartie en monnaie centrale, de la Banque vers la CSM.

L’opération est alors terminée, et on peut passer au fonctionnement normal permanent.

4. Fonctionnement permanent :

Le système financier secondaire (CSM et BF) n’a plus l’initiative de créer de la monnaie, et toute nouvelle monnaie ne peut apparaître que si la Banque Centrale fournit la garantie. Pour ce faire, elle peut acheter des créances. Et pour montrer que la garantie totale se maintient alors automatiquement, nous allons considérer 2 cas, suivant qu’elle achète sur le marché secondaire une créance quelconque, ou qu’elle achète à l’Etat sur le marché primaire. Ce dernier cas est le plus simple, nous le traiterons en premier

On voit que dans un premier temps la Banque Centrale acquiert le titre et le paie au Trésor Public, ce qui crédite le compte de celui-ci. Dans un deuxième temps, l’Etat dépense cet argent auprès d’un agent X qui a un compte dans une CSM. L’opération se solde par des augmentations égales d’un compte courant, donc de la masse monétaire et de sa garantie en monnaie centrale.

Examinons maintenant le cas de l’achat d’une créance sur le marché secondaire.  Soit le titre de créance est détenu par une BF, qui a prêté à un débiteur, soit il est détenu par un agent non financier, et gardé dans un compte-titre qui pourrait être géré par une CSM. Le cas le plus illustratif étant celui de la BF, nous montrons celui-ci. Dans le schéma ci-dessous, les BF n’ont pas de compte en banque centrale, les mouvements de monnaie dont elles ont besoin se font à travers des comptes dans les CSM, comme pour les autres agents économiques[9]. Si elles devaient garder un compte en banque centrale, essentiellement pour des raisons annexes, le schéma serait similaire et plutôt simplifié.

Au départ, une BF détient une créance à son actif.

Première opération, la Banque Centrale acquiert le titre et crédite la BF, qui voit son compte en CSM monter d’autant. Notons que dès ce moment la masse monétaire et la monnaie centrale qui la garantit ont monté d’autant. Nous avons poursuivi par la deuxième opération, par laquelle la BF prête à un agent X la monnaie dont elle dispose par la vente du titre. Ceci permet d’aboutir à une situation finale tout à fait identique au cas précédent.

On s’apercevrait en examinant éventuellement d’autres variantes que la situation d’arrivée est toujours la même. Ceci vient du fait qu’à partir du moment où seule la banque centrale peut créer de la monnaie, elle ne peut le faire qu’en monétisant un actif au profit d’un tiers. Cet actif a pour contrepartie une somme en monnaie centrale de même montant, qu’elle verse au vendeur de l’actif. Si ce vendeur n’a pas de compte en Banque Centrale, le fonctionnement normal de l’articulation entre monnaie centrale et monnaie secondaire amène une augmentation immédiate de la masse de monnaie secondaire, dont la garantie est la monnaie centrale qui l’a générée. Si ce tiers a un compte à la Banque Centrale, la garantie est mise en place immédiatement, mais la génération de la monnaie secondaire correspondante est différée jusqu’à ce que le tiers dépense cet argent auprès d’un tiers « ordinaire ». On voit que de ce point de vue il vaut mieux que les BF n’aient pas de compte à la Banque Centrale. Comme l’Etat emprunte en général pour dépenser, on est alors sûr que tout achat de titre par la Banque Centrale génère le même montant de monnaie secondaire et que la garantie de celle-ci en monnaie centrale est automatiquement assurée.

C. Conséquences, avantages et inconvénients

1. La gestion quantitative de la monnaie :

Il est clair que dans le système proposé, la Banque Centrale est maîtresse de la génération monétaire. Elle peut donc mettre en circulation la quantité exacte de monnaie qu’elle souhaite. Le rêve, non ? Ceci est un grand changement par rapport à la situation actuelle, dans laquelle les seuls moyens de régulation sont le taux d’intérêt et la parole, avec un effet plus qu’aléatoire sur la quantité de monnaie en circulation.

Certes la quantité n’est pas le seul paramètre à prendre en compte pour apprécier l’effet de la monnaie sur l’économie en général et les prix en particulier. La vitesse de circulation importe aussi. Mais nous verrons que ce paramètre n’est pas un danger en dehors de périodes exceptionnelles.

Finalement, nous pensons donc que la gestion quantitative, bien qu’elle ne soit plus employée de nos jours qu’exceptionnellement, est tout à fait adaptée à la régulation de la masse monétaire quant à ses effets sur les prix et l’activité, elle est même probablement beaucoup plus efficace.

Certains craindront que ce pouvoir de création monétaire ne tombe entre les mains de gouvernants indélicats qui le détourneraient à leur profit. Mais la Banque Centrale n’est pas le gouvernement. Et remettre la création monétaire à un service public spécialisé n’est-il pas plus satisfaisant que de l’abandonner aux banques privées qui n’ont aucune motivation de régulation macroéconomique, mais, ce qui est normal de leur part, un souci de profit immédiat, et qui sont sensibles à des influences psychologiques pro cycliques, avec les conséquences de bulles et de crises financières que nous avons décrites ? Ajoutons qu’il paraît plus facile d’encadrer un mécanisme centralisé plutôt qu’une génération décentralisée dont l’histoire a montré que c’était une mission impossible.

2. Les taux d’intérêt :

Dans le nouveau système, les taux d’intérêt sont réglés par l’offre et la demande sur le marché de l’épargne et du crédit. Ne risque-t-on pas une plus grande volatilité de ces taux si la création monétaire « a la volée » disparaît ? Dit autrement, la demande de crédits sera-t-elle correctement satisfaite si elle est limitée aux fonds épargnés ? La première réponse est que l’alternative, qui est de permettre la création monétaire en complément, et donc en couverture fractionnaire, a les inconvénients que nous connaissons, il a amené de nombreuses crises financières, dont les plus grandes, celle de 1929 et celle de 2008, pour ne parler que de celles-ci. Et puis, peut-on sérieusement affirmer que le système actuel permet un arbitrage correct entre inflation et chômage, ou que nos banquiers centraux sont en condition pour mener une politique monétaire aux effets prévisibles ?

La deuxième réponse est que les crédits « tournent », les nouveaux crédits remplaceront sans problème les anciens, la difficulté n’existe donc potentiellement qu’à la marge, pour l’augmentation de la masse des crédits en cours. De ce point de vue, la banque centrale et le gouvernement devront avoir une politique du crédit indépendante de la politique monétaire. Si les crédits s’emballent ils peuvent les encadrer comme cela s’est fait dans le passé, ou taxer les intérêts perçus, pour en augmenter le coût. S’il n’y a pas assez d’épargne, il est au contraire possible de subventionner les taux débiteurs.

La troisième est que les crédits qui ne proviennent pas de l’épargne sont une création de pouvoir d’achat ex-nihilo. Sans les assimiler comme les économistes classiques à de « faux-droits », ce qui jette sur eux un opprobre injustifié, ils sont une anticipation sur l’augmentation de la production de l’économie et à ce titre ils doivent être strictement limités.

3. Et la dette de l’Etat ?

De nombreux défenseurs de la monnaie totalement garantie y associent le rachat d’une partie de la dette de l’Etat (pour le montant de la garantie de la monnaie) et voient même dans ce rachat une justification de la mise en œuvre du système. Nous avons montré que la mise en œuvre de la réforme ne nécessite ni l’existence de cette dette ni son rachat. Mais la Banque Centrale peut, si elle le souhaite, ou si c’est prévu par la loi, racheter des titres d’Etat en quantité plus importante que ne le nécessite la régulation de la masse monétaire, et stériliser ce supplément en  remplaçant une partie de la contrepartie « ad’ hoc » de la garantie par des titres d’Etat. Etant donné qu’elle garde cette garantie dans ses livres, elle peut en faire ce qu’elle veut. En face de la masse de monnaie centrale qui sert de garantie, et qui a par exemple un volume de 100, elle peut avoir 0 à 100 de titres d’Etat et le complément en actifs « Garantie de la masse monétaire » (dénomination ad’ hoc). Si elle veut (ou si la loi prévoit de) réaliser cette garantie en titres d’Etat, elle peut le faire à son rythme, sans dépendre d’un quelconque remboursement de prêt par les banques, et aboutir ainsi au même résultat que le système à remboursement de prêt préconisé par plusieurs auteurs (Friedmann, Allais, Gomez).

4. L’éradication des bulles et la protection des dépôts :

La plupart des bulles spéculatives qui ont dégénéré en crises financières n’auraient pas pu arriver dans le système que nous venons de décrire, car la montée du prix des actifs n’aurait pas pu être financée aussi facilement. Ceci dit, nous ne pouvons prétendre empêcher toute défaillance d’une partie du système économique.  Les dépôts à vue sont garantis par la Banque Centrale et peuvent être récupérés par leurs propriétaires immédiatement. Il n’en est pas tout à fait de même pour les Banques de Financement et donc pour les dépôts à terme. Si par exemple un gros emprunteur fait faillite, il peut faire tomber une Banque de Financement si on ne prend aucune précaution. On peut aussi imaginer, bien qu’historiquement les grandes crises aient été toutes au départ des crises financières, qu’une telle grave crise de l’économie réelle arrive, qui mettre en difficulté de nombreuses entreprises et leurs employés, donc leurs emprunts, et mette donc en danger une grande masse de dépôts à terme.

Nous n’avons pas la réponse définitive à ce problème. Garantir tous les dépôts à terme par le même système que les dépôts à vue ne nous paraît pas possible. En effet si la contrepartie des dépôts à terme est de la monnaie centrale, ils ne sont plus « disponibles » pour financer des emprunts. C’est tout le financement intermédié qui serait éliminé.

La seule manière de garantir ces dépôts dans la structure du système est, comme le préconisait M. Allais, d’obliger que tout dépôt dépende d’une créance de même terme. Si, comme il est probable, on juge que ceci n’est pas possible totalement, il faut une garantie extérieure et proportionnée à cette « discordance », garantie accordée par le gouvernement et/ou la Banque Centrale. Un système plus précis reste à étudier.

Cependant, comme une telle garantie devrait probablement être organisée, il faut considérer maintenant comme indispensable de séparer les financements de l’économie des activités spéculatives des banques. En effet, la garantie du gouvernement ne pourrait être accordée qu’aux premiers. En conséquence, et bien que ceci aille plus loin que la stricte prévention des crises financières et la protection des dépôts à vue, il faut préconiser finalement, comme M. Allais et C. Gomez, la scission du système financier en 3 branches séparées, les CSM pour les dépôts à vue, les BF qui financent l’économie réelle, et les Banques d’Affaires, qui recueillent des fonds qu’elles utilisent pour des placements  spéculatifs pour leur propre compte ou pour des tiers.

5. La réglementation prudentielle :

La réforme éviterait la plupart des règlements existants ou en cours de mise en œuvre sur les ratios prudentiels, les ratios de capital, etc. … Ces règlements ayant pour but d’éviter la faillite des banques, la réforme proposée change complètement la donne. Les CSM et leurs dépôts sont complètement garantis et leur surveillance limitée aux règles de base de la comptabilité.

C’est un peu moins simple pour les Banques de Financement, comme indiqué plus haut, mais la bonne voie est claire. Il faut chercher une sécurité incluse dans les structures plutôt que des règlements qui sont toujours en retard d’une crise.

D. Régulation et interfaces avec l’extérieur

D.1 La régulation quantitative de la masse monétaire :

La régulation de la masse monétaire devient plus facile pour deux raisons. D’abord le contour de cette masse monétaire devient plus clair. Comme l’ont bien montré J. Créel et H. Sterdyniak (1999), dans le système actuel la définition d’une masse monétaire devient très difficile et une gestion fondée directement ou indirectement sur la quantité de monnaie devient impossible. Le système proposé ici restaure la notion de masse monétaire des comptes à vue en les séparant clairement des autres agrégats financiers, et en les spécialisant dans leur fonction de moyen de paiement qu’il convient de réguler quantitativement.

Ensuite régler la quantité est facile puisque la banque centrale est maîtresse du jeu, du moins en économie fermée (nous nous restreignons à ce cas dans un premier temps). Elle décide exactement combien de monnaie elle veut mettre en circulation. S’il faut augmenter cette masse, nous avons vu comment elle pouvait le faire en achetant des créances. Il peut aussi arriver qu’elle veuille faire diminuer la masse monétaire. Dans ce cas il faut inverser le circuit et elle doit vendre des actifs qu’elle possède (par exemple des créances). Pour que ceci soit possible sans que la Banque Centrale soit obligée de brader ses actifs, il devrait être fait obligation aux Banques de Financement d’acheter ces titres lorsque la Banque Centrale le déciderait.

Le problème d’atteindre l’objectif étant facilement réglé, la difficulté se déplace vers la détermination de l’objectif. A quel niveau fixer la quantité de monnaie en circulation ? Ceci revient à se demander de combien l’économie va croître en valeur, c’est-à-dire de combien elle va croître en volume et de combien les prix vont augmenter pour une raison autre que monétaire (notamment inflation par les coûts).  Ces questions dépassent  le cadre de notre étude, qui veut avant tout proposer des solutions aux problèmes monétaires. Le fait qu’on se pose enfin des questions concernant la croissance de l’économie réelle montrerait que nous serions arrivés à notre but, qui est de mettre la monnaie au service de l’économie réelle au lieu de lui nuire.

D.2 La vitesse de circulation de la monnaie :

Les objectifs de niveau quantitatif de la masse monétaire ne peuvent être fixés que si la vitesse de circulation de la monnaie est constante, ou si on tient compte de son évolution dans les objectifs quantitatifs.

L’expérience prouve que cette vitesse de circulation varie beaucoup moins vite que la quantité, en dehors des périodes d’hyperinflation et des périodes de création monétaire débridée dans la sphère financière. Elle dépend alors de l’évolution des moyens de paiement dont le perfectionnement induit une tendance à réduire les encaisses, des taux d’intérêt créditeurs réels (les taux élevés favorisant l’épargne au détriment des encaisses oisives), et de l’inflation, qui incite à dépenser plus vite. Mais, encore une fois en dehors des périodes troublées et notamment de celles d’hyperinflation, l’inertie des agents économiques aux variations de ces causes est très importante. Par conséquent, une prévision annuelle de masse monétaire pourrait la plupart du temps se faire en supposant constante la vitesse de circulation.

Si toutefois on voulait agir sur cette vitesse, on n’est pas complètement démuni. Si elle est trop faible ou instable, on peut taxer les encaisses. Si elle est trop rapide, on peut les subventionner en les rémunérant.

D.3 L’influence de l’extérieur :

Dans tout ce qui précède nous avons supposé une économie fermée. Il nous faut maintenant considérer le monde réel et examiner comment le système de la monnaie totalement garantie peut s’y insérer.

Dans un premier temps nous devons nous demander comment se font les changes de devises dans un système à garantie totale qui serait mis en œuvre dans les 2 pays partenaires. Pour montrer les implications, nous allons partir d’un règlement transfrontière, un agent X en Europe désirant payer 120$, soit 100€, à un fournisseur Y aux USA. Actuellement, en régime de liberté de changes, les banques centrales ne sont pas impliquées. En supposant pour simplifier, que la Banque E située en Europe ait un compte courant en dollars chez la Banque A située aux USA, on a simplement les mouvements suivants

Si la Banque E n’avait pas de compte chez la Banque A, il y aurait apparition d’une dette de la banque A vers la banque B, qui serait compensé en final par des emprunts ou des prêts sur les marchés des changes internationaux.

Mais le point important est que la masse monétaire en Europe a baissé de 100€, tandis qu’elle a augmenté de 120$ aux USA, alors que les garanties dans les Banques Centrales n’ont pas bougé. La garantie devient donc surabondante en Europe et insuffisante aux USA. Le système de la monnaie complètement garantie est donc incompatible avec une liberté totale des changes. La transaction ci-dessus doit impliquer les Banques Centrales, c’est-à-dire que l’agent X doit obtenir ses dollars de la BCE, qui les a en réserve car elle les a achetés à la banque centrale américaine que nous appelons ici BCA. Celle-ci reçoit en échange des euros.

Les dettes et créances sont maintenant constatées au niveau des banques centrales et les comptes des CSM en monnaie centrale, qui constituent la garantie des comptes courants, se sont ajustés au nouveau montant des comptes courants.

Cette obligation de passage des mouvements de devises par la banque centrale ne doit pas nous étonner car il est bien connu que les apports de devises étrangères génèrent de la monnaie domestique tandis que les sorties de devises en détruisent. Il est donc nécessaire que, pour contrôler la génération monétaire et sa garantie, la banque centrale doive aussi contrôler les mouvements de devises. Ceci a l’inconvénient de supprimer encore une liberté des organismes financiers. Mais il a l’avantage de contrôler un des facteurs d’instabilité du système monétaire international et de pouvoir mettre en œuvre plus facilement entre les deux pays partenaires des mécanismes de régulation des fluctuations de changes.

Si maintenant un seul des deux pays partenaires fonctionne avec monnaie totalement garantie, on extrapole facilement comment il doit procéder. Ici aussi les transactions des agents domestiques avec l’extérieur doivent passer par leur banque centrale, qui alors obtient les devises soit sur le marché international des changes, soit par accords bilatéraux avec les autres banques centrales.

Conclusion

Le système proposé ici peut paraître trop dirigiste tant la volonté de nouvelles régulations, née après la dernière crise, semble s’être déjà estompée. En réalité, si rien n’est fait pour contrôler la création monétaire, de nouvelles crises financières sont inéluctables, jusqu’au jour où une d’entre elles, plus grave que les autres, emportera l’économie mondiale.

Le système de la monnaie totalement garantie est relativement simple à mettre en œuvre, il a été validé par la réflexion de nombreux économistes dont certains parmi les plus grands, et il supprime à la racine les causes profondes des crises financières. Sans prétendre résoudre ainsi tous les problèmes de l’économie mondiale, il fournit au moins les conditions d’une plus grande stabilité monétaire.

Bibliograhie

Allais M. Nombreux écrits sur le sujet depuis « Economie et Intérêts » (1947) Editions Clément Juglar en 1988 (2nde édition), jusqu’à « Les fondements de la dynamique monétaire » (2001) Editions Clément Juglar

Créel J. et Sterdyniak H. « Pour en finir avec la masse monétaire » (1999) Revue Economique Vol.50 p.523-533

Fisher I. « 100% Money » (1935) réédité comme « The work of Irving Fisher » (1996) Pickering & Chatto

Friedman M. « A Program for Monetary Stability » (1960), Fordham Univ. Press

Gomez C. « Une “vieille” idée peut-elle sauver l’économie mondiale ?  » (2010) Université Blaise Pascal IUFM Auvergne  (http://osonsallais.files.wordpress.com/2010/02/gomez-100.pdf)

Minsky H.P. « Can “It” Happen Again? » (1984) Essays on Instability and Finance M.E. Sharpe

Ricardo D. « Des Principes de l’Economie Politique et de l’Impôt » (1821) Chap.27

Tobin J. « Financial Innovation and Deregulation in Perspective » 2nd Int. Conf.of the Institute for Monetary and Economic Studies, Bank of Japan, Tokyo, May 29-31


[1] Erasme ; Chômage et Monnaie.

[2] Pour préserver un système supposé le meilleur, on stérilise des capitaux qui pourraient être mieux employés ailleurs. La structure actuelle n’est donc pas optimale de ce point de vue.

[3] En effet, si seul l’Etat peut monétiser sa dette, la monnaie centrale qu’il perçoit se retrouve, dès qu’il l’a dépensée, au compte des banques dont les clients reçoivent l’équivalent de la dépense de l’Etat. La garantie à 100% est réalisée si en même temps on assujettit les banques à un taux de Réserves Obligatoires de 100%.

[4] La zone monétaire concernée par la réforme est celle supervisée par une banque centrale. Pour fixer les idées, on peut prendre comme exemple la zone euro et la BCE.

[5] Nous conservons la terminologie Gomez-Allais des fonctions bancaires et des établissements associés.

[6] Nous n’avons pu trouver cette référence pour l’instant.

[7] Après une carrière universitaire, il a occupé des fonctions importantes dans la banque d’investissement d’une grande institution financière, tant en Europe qu’en Asie.

[8] Il y a toujours une telle inscription ad’ hoc lorsque la Banque centrale donne de la monnaie qui ne sera pas remboursée. Par exemple elle avait inscrit « Avances au Trésor » lorsqu’elle créditait le Trésor d’avances non remboursables.

[9] Pour le fonctionnement du système monétaire, il n’y a aucune nécessité que les BF aient un compte en banque centrale.

A propos postjorion

Le blog d'André-Jacques Holbecq
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48 commentaires pour 256 – 100% M – Gabriel Galand

  1. Tétef dit :

    Le plan 100% monnaie a fait l’objet d’un rapport par deux économistes du FMI en aout 2012. Ceux-ci se montrent particulièrement favorables à cette réforme. Voici le résumé traduit :


    En exigeant une couverture de 100% de réserve pour les dépôts, Irving Fisher (1936) a revendiqué les bénéfices suivants : (1) un bien meilleur contrôle de la principale source de fluctuations du cycle économique, les augmentations et les contractions soudaines du crédit bancaire et de l’offre de monnaie créée. (2) L’élimination complète des paniques bancaires. (3) la réduction drastique de la dette publique. (4) Une réduction considérable de la dette privée, puisque la création de monnaie n’a plus besoin de la création simultanée de dette. Nous avons étudié ces revendications en intégrant un modèle complet et soigneusement calibré du système bancaire dans un modèle DSGE de l’économie américaine. Nous avons trouvé que les revendications de Fisher sont vérifiées. De plus avec ce système, les gains de production [PIB] sont proches de 10%, et l’inflation peut tomber à zéro sans poser des problèmes pour la conduite de la politique monétaire.

    Sources :
    Positive Money
    FMI

    L’objet du rapport, « 100% Money » de Fisher, est disponible en lignedisponible en ligne ainsi que sa traduction.

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  2. olivarus dit :

    L’avantage principal à ne pas trop avouer

    Elimination du pouvoir du cartel bancaire sur la FED puisque la banque centrale redevient un instrument de pouvoir régalien entre les mains de l’Etat et non entre des mains privées. Le financement de la dette Etatique peut être fait gratuitement en courcicuitant les banques. Donc les déficits budgétaires ne sont plus générateurs de produits financiers pour les banques sur le dos des contribuables. Enfin le multiplicateur du crédit est un procédé qui accumule des intérêts considérables entre les mains des banquiers privés et crée un enrichissement sans cause et une inégalité croissante de patrimoine entre les actionnaires des banques et le public.
    Enfin le pouvoir politique tient en laisse le pouvoir financier ce qui est une révolution de grande ampleur en Occident.

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  3. Laurent S dit :

    1er point, dans C.2 on a « La deuxième réponse est que les crédits « tournent », les nouveaux crédits remplaceront sans problème les anciens ». En fait il faudra de plus en plus de crédit, car à cause des intérêts à rembourser en plus du principal, il est nécessaire que la masse monétaire augmente. Si le taux d’intérêts est de 1% et l’inflation de 1%, il faut donc que la masse monétaire augmente de 2%, sinon on entre en déflation.

    2ème point. Je ne comprends pas la différence entre les systèmes 100% monnaie de tel ou tel. Une fois que l’on comprend que seule la banque centrale peut créer de la monnaie et que les prêts proviennent de dépôts, il n’y a plus rien à dire. Où est l’intérêt ou sont les différences entre les modèles 100% monnaie de monsieurr X ou de madame Y ?

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    • Tétef dit :

      « intérêts à rembourser en plus du principal, il est nécessaire que la masse monétaire augmente » C’est faux; les intérêts sont reversés à leur bénéficiaires (salariés de banque, actionnaires et épargnants), la monnaie circule toujours. Seul le remboursement du principal détruit la monnaie, dans le système actuel. Dans le 100% monnaie, la quantité de monnaie est fixe (ou plutôt strictement régulée), ni le remboursement du principal, ni le remboursement de l’intérêt ne détruisent de la monnaie.

      « Si […] l’inflation [est] de 1% [il…faut…] sinon on entre en déflation. » Soit il y a inflation soit il y a déflation, il faut vous décider.

      Précisez mr X et mme Y et leurs points de désaccord pour que l’on puisse vous répondre.

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      • olivarus dit :

        Oui, vous avez raison

        Maurice Allais comme tous les économistes du « 100% monnaie » se fonde sur la théorie quantitative de la monnaie qui considère que le PnB ou la richesse créée Q est en lien direct avec la masse monétaire en circulation M, la vitesse de circulation de la monnaie V influençant M et les prix P la production créée. MV=PQ. fameuse formule.

        V est supposé stable, mais si elle varie on régule avec le coefficient de 2% que l’on se donne.

        Je cite Allais : » Le taux d’accroissement de la monnaie de base serait égal au taux d’accroissement du PNB réel, augmenté du taux souhaité de hausse de prix, en principe de 2 % »

        Pourquoi 2% pour que la croissance du PNB si elle s’accélère ne soit pas bridée par une politique monétaire trop timide. C’est une réponse a l’objection de ceux qui sont angoissés par le manque de croissance et redoutent une régulation trop timide. Autre objection sur le lien entre M et Q qui n’est pas forcément aussi simple, débat mineur .

        Cordialement

        Olivarus

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    • Laurent S dit :

      Soit une entreprise A emprunte 100€ à 5%. Elle doit donc rembourser 105€ et pour cela réaliser un CA de 105€. Elle vend sa production à une entreprise B qui a donc dû emprunter 105€ à 5% pour l’acheter. B devra rembourser 110€. Elle vendra sa production 110€ à une entreprise C…
      Pour arrêter cette chaîne il faudrait qu’un des créanciers achète la production, malheureusement dans l’économie réelle les emprunteurs sont toujours les mêmes (les 99% de pauvres, les entreprises et les États) et les créanciers aussi (les riches, les fonds de pension, les fonds souverains,…)

      Donc, et là je rejoins une marotte très légitime et essentielle de Paul Jorion : dans une économie capitaliste, le problème est que l’argent ne fait que s’accumuler à un endroit et manque toujours partout ailleurs. Pour éviter cet écueil, il faut donc :
      – soit une injection continue de monnaie par la banque centrale non seulement pour suivre la croissance du PIB et l’inflation, mais aussi pour suivre celle du taux d’intérêt ;
      – soit une inflation qui annule le taux d’intérêt, mais dans ce cas on entre dans une spirale inflationniste ;
      – soit une taxation très forte du capital, au moins égale au taux d’intérêt mais dans ce cas on n’a donc plus intérêt à prêter de l’argent.

      Donc dans un système 100% monnaie, on évite peut-être les bulles, mais on risque encore fortement la déflation par tarissement du crédit. A moins de mettre en œuvre publiquement la première solution, car les deux suivantes sont bien sûr indéfendables. Mais dans ce cas on a bien sûr une société inégalitaire. Voilà pourquoi j’ai soulevé ce point du paragraphe C.2.

      Mais il y a encore une autre alternative, quitter le capitalisme, c’est à dire que le financement privé devient marginal et que l’économie est essentiellement financée par un pôle public. Ce peut être un pôle centralisé (une ou des grandes banques publiques, comme entre 1981 et 1986 et cela génère d’autres types de crises et/ou de scandales), soit une administration décentralisée et indépendante, comme je l’ai décrit dans le lien de mon pseudo.

      Quant au point 2, je n’ai ni le temps, ni je l’avoue l’envie de trouver un exemple, dans votre culture économique, aucune différence ne vous viens spontanément…

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    • A-J Holbecq dit :

      Dans le 100% monnaie, contrairement au système actuel, l’augmentation de la masse monétaire est strictement du ressort de la Banque Centrale, sans intérêts: donc l’augmentation de la masse monétaire n’a rien à voir avec les intérêts payés par les emprunteurs aux déposants (c’est juste un transfert de l’un à l’autre)

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      • Mat dit :

        Ok, l’effet ponzi est annulé. Mais il reste l’accumulation du capital. Un déséquilibre initial de richesse aura tendance à s’accroitre car celui qui a un excédent le prêtera contre intérêt à celui qui en manque… Mais bon, c’est un pas en avant…

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        • Tétef dit :

          Je suis d’accord avec vous !
          La fiscalité (impôt sur la rente) doit alors entrer en jeu.

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        • Mat dit :

          Oui oui, mais alors où serait l’intérêt de celui qui a un excès de monnaie de le bloquer sur un compte à terme ?
          Et sans compte à terme pas de prêt à l’économie… À moins de taxer encore plus les dépôts à vue !!
          Bref, j’ai quand même l’impression que le fonctionnement prendrait du plomb dans l’aile, non ?

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        • Tétef dit :

          Le plan 100% monnaie a été conçu pour annuler les cycles bulles-dépression, pas pour réduire les inégalités.
          Les avantages secondaires du plan 100% monnaie sont :
          -inflation 0
          -aucun risque de bank run
          -réduction drastique de la dette publique
          -plus besoin de sauvetage de banques
          -et d’après les économistes du FMI (et je les suis sur ce point aussi) un gain de production de 10%

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        • Mat dit :

          « Le plan 100% monnaie a été conçu pour annuler les cycles bulles-dépression, pas pour réduire les inégalités. »

          Ça a le mérite d’être honnête. Quant aux avantages secondaires que vous mentionnez, je serais prêt à vous suivre si j’avais la conviction que l’autorité qui gèrerait la monnaie dans un contexte 100% monnaie, œuvrerait pour l’amélioration du bien commun. J’ai des doutes…

          Même si je trouve l’idée du 100 % monnaie intéressante, je trouve l’idée d’avoir des monnaies locales qui complémenterait la monnaie actuelle, beaucoup plus facile à mettre en œuvre, privilégierait la relocalisation de l’activité et serait plus simple à aborder par les citoyens. Quitte à ce que ces monnaies locales soient 100%…

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        • A-J Holbecq dit :

          Je suis pour ma part plutôt opposé à la multiplication des monnaies complémentaires, mais plutôt partisan d’UNE monnaie complémentaire nationale, à visée sociétale.
          ( http://www.yvesmichel.org/webmaster/espace-economie-alternative/une-monnaie-nationale-complementaire )

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        • Mat dit :

          Ce livre est encore sur ma liste des « TOREAD » 😉 Je parle sans l’avoir lu et en ayant qu’une connaissance rudimentaire des systèmes monétaires, je n’ai donc que des intuitions/sensations. Avec une monnaie nationale, j’ai principalement deux craintes.

          D’une part, je crains sa récupération par le politique et son dévoiement malgré toutes les potentialités qu’elle pouvait présenter initialement. Et ceci sera d’autant plus difficile à empêcher par le fait même qu’elle est nationale. La distance du citoyen moyen à cette monnaie sera au minimum égale à la distance avec ses « représentants politiques », qui est déjà énorme. Le tout est aggravé par le fait que personne ne connait rien à la monnaie, moi même ayant découvert le sujet que très récemment.

          D’autre part, je vois dans des monnaies plus locales une opportunité plus mécanique et moins politique de relocaliser l’agriculture, l’industrie légère et l’activité en générale de part le simple fait d’une zone monétaire moins étendu. De plus, avec une zone monétaire qui couvre un territoire moins important, la distance du citoyen moyen à la monnaie s’en trouve réduite et il y a alors plus de chance qu’il se l’approprie véritablement et que par conséquent il prête plus attention au contrôle de la masse monétaire, à la balance commerciale sur la zone monétaire…, bref une plus grande implication dans la vie de la cité.

          Je conviens qu’à terme, une telle mosaïque de monnaies sera moins efficace qu’une jolie monnaie nationale. Mais le prix de l’efficacité est, d’après moi, une exposition trop importante à toutes sortes de risques de dévoiements dont le seul antidote est la surveillance, voire le contrôle citoyen. Et si une monnaie échoue ou entre en crise, les répercussions ne seront pas aussi globales, mais plus localisées. La zone monétaire se fera peut-être absorbée par la monnaie voisine, la mosaïque aura changé un peu d’aspect à la manière d’un éco-système vivant.

          Pour finir, le vrai risque de ces monnaies locales, selon moi, est la potentialité d’une concentration de pouvoir localement et de revenir au temps des guerres entre toutes sortes de ducs et barons de tous poils. Mais je reste convaincu, qu’en prenant cela en compte dès le départ, en maintenant un niveau national/européen, ce phénomène peut être maitrisé.

          Bref… voilà ce qui me trotte en ce moment. Pure fantaisie, tient quelque peu la route ? Votre avis m’intéresse. Merci

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    • Laurent S dit :

      L’esprit de ma critique est qu’il y a une contradiction très ironique à faire la promotion d’un système bancaire 100% qui implique donc que « les dépôts font les crédits » ce qui reprend donc le thèse de P. Jorion sur la monnaie, alors que l’on est sur un site « anti-Jorion » où l’on professe (pour moi avec raison) que « les crédits font les dépôts ».
      Donc si l’on croit que les crédits font les dépôts, on ne peut soutenir le 100% monnaie pour combattre les bulles financières que si le financement de l’économie par l’épargne est un mode de financement marginal.
      Affirmer à la fois que les crédits font les dépôts et soutenir le 100% monnaie implique que l’on décrive donc aussi comment on finance l’économie par création monétaire sous peine de contradiction. Étant entendu que la création monétaire par la banque centrale ne peut répondre à cette question, car elle ne peut que financer l’État.

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      • Mat dit :

        Je crois que vous comprenez mal. Le système monétaire actuel fonctionne selon le principe « les crédits font les dépôts », je crois que nous sommes tous d’accord ici. Le système actuel conduit à des bulles et des instabilités, je pense que nous sommes toujours d’accord. L’intérêt de passer à une monnaie 100%, donc de CHANGER le système monétaire en place, permettrait de limiter/supprimer ces bulles. Voilà c’est tout.

        Quant à Jorion, si j’ai bien compris, pour lui, la masse monétaire ne varie pas du tout, c’est ça ? Dans le 100 %, elle peut varier, donc même là, je vois pas de rapport direct. Toute la question est de savoir qui fait varier cette masse monétaire et de combien, sur quelle critère… Tant que ces questions restent en suspens ou laissées au bon vouloir des politiques en place, je resterai dubitatif, bien que je trouve le système simple et efficace.

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      • Bruno Lemaire dit :

        Cher Laurent

        Ce site n’est pas anti-Jorion, ce Monsieur, sur les questions monétaires, ne méritant ni opprobre ni enthousiasme, puisqu’il nie la réalité, qui est que « les crédits font les dépôts ».

        Nous parlons d’un changement de système, dans lequel les erreurs de Jorion deviendraient réalité, puisque les dépôts seraient effectivement équivalents aux crédits. En fait ce serait l’épargne qui ferait réellement les crédits d’ailleurs.

        Dans une conversation privée, il y a près de 4 ans, j’avais suggéré à Paul Jorion que puisqu’il pensait que les dépôts faisaient les crédits, il devrait êtr favorable au « 100% monnaie », puisque, d’après lui, cet objectif état déjà réalisé. J’attends toujours sa réponse: il m’a d’ailleurs ostracisé peu après de son blog, coïncidence sans doute.

        Très cordialement

        B.L.

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  4. Tétef dit :

    Une entreprise A qui emprunte 100€ à 5% doit faire un CA de 105€ pour rembourser 105€. Elle vend pour 100€ de produits à une entreprise B qui aura emprunté 100€ à la banque et pour 5 € de produit à la salariée de la banque qui aura gagné 5€ grâce aux intérêts versés par l’entreprise A.

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  5. Mat dit :

    Ça parait simple et séduisant ce 100% monnaie. Je comprends bien que reprendre la main sur la création monétaire est quelque chose d’important. Mais qui reprend la main ? Quelles critères utiliser pour dire si il faut augmenter ou diminuer la masse monétaire et de combien ?

    Ce système concentrerait la régulation de la monnaie en un seul endroit : la banque centrale. Autant je n’ai aucune illusion sur le comportement vertueux des banques actuelles, autant je ne fais pas confiance non plus en nos soit-disants représentants qu’on élit. Qui plus est, si la banque centrale reste indépendante et dirigé par un ex de Goldman Sachs, je pense que ça pourait être pire…

    Vous éludez le problème en disant que c’est un problème politique et que vous nous parlez uniquement du fonctionnement technique d’un tel système. Personnellement je trouve cette question centrale, car il s’agit bien de reprendre ce pouvoir de création monétaire aux banques, … mais on ne sait pas à qui le donner ou comment l’exercer collectivement.

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    • Tétef dit :

      Vous avez raison, cette question est essentielle.

      Evidemment que les responsables de la commission d’émission monétaire doivent répondre au peuple démocratiquement.

      Ceci-dit, mon avis est que l’identification claire de la source d’émission monétaire et l’identification précise de l’origine du risque d’inflation (i.e. l’émission monétaire démesurée) lors de l’implémentation de la réforme suffira. Aujourd’hui, le public ne comprend rien à la monnaie, à ses mécanismes de création et de destruction dans ce système à monnaie endogène. En simplifiant le système monétaire, en centralisant l’émission monétaire en un point unique, alors tout le monde sera bien conscient de l’enjeu autour de la commission responsable de la quantité de monnaie en circulation. Le danger de mauvaise gestion est alors amoindrie face à un risque clairement identifié. Il serait très surement moindre que le risque d’inflation que nous font subir les banques aujourd’hui, « la gangrène de l’inflation » comme l’appelait M.Allais.

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    • A-J Holbecq dit :

      De fait, question essentielle. Mais le Parlement est en pricipe l’organe qui au moment de la discussion du budget doit décider de l’augmentation de la masse monétaire par la Banque centrale au bénéfice du Trésor Public.
      Rien n’empêche d’y adjoindre un « avis citoyen » et un avis de la Cours des Comptes.

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      • Mat dit :

        « Rien n’empêche d’y adjoindre un “avis citoyen” et un avis de la Cours des Comptes. »

        Le parlement est devenu une farce de représentativité en plus d’être devenu une simple chambre d’avalisation des décisions qui sont prises ailleurs. De fait, je vois beaucoup de choses qui risquent d’empêcher cet avis citoyen et/ou de la Cour des Comptes. Sans avoir remis ceci à plat au préalable, j’ai peur que le remède 100% monnaie ne soit pire que le mal…

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  6. Marianne dit :

    Un paradoxe intéressant pour ce blog: on a vu, cet été, qu’après l’Allemagne, la France, les Pays-bas et le Danemark,
    http://www.liberation.fr/economie/2012/07/17/la-belgique-emprunte-a-son-tour-a-un-taux-d-interet-negatif_833832

    Il s’agit là, comme disait Romain Gary, d’une santé dont les signes « ne présagent rien de bon » !
    Lorsque les grands fonds (de pension, etc.) n’ont plus d’autre échappatoire à court terme que d’accepter de perdre moins que par l’inflation, c’est qu’il ne reste aucune autre perspective sur les marchés, notamment celui des valeurs boursières qui anticipent la « croissance négative » à venir.
    C’est dire si la conjoncture est bouchée.
    Curieusement, cela donne tort à la fois aux oiseaux de mauvaise augure du début de l’été, et au satisfecit des responsables socialistes de la rentrée.

    Dans le premier cas, bien entendu, toutes catégories confondues:
    Jean Peyrelevade, interview de « Valeurs actuelles » parue le 14 juin:
    (Les marchés vont attaquer la France!)
    « Au total, l’Etat français va bientôt chercher plus de 200 milliards, chaque année, sur les marchés. Le plus gros emprunteur public de la zone euro ! Quand les investisseurs sont nerveux, on ne passe pas brutalement de la confiance à la méfiance absolue, mais on n’emprunte plus dans d’aussi bonnes conditions. Les taux augmentent petit à petit mais le dérapage peut intervenir vite. »

    – N’êtes vous pas un oiseau de mauvais augure ?
    « Pour résumer… pendant que l’Espagne et l’Italie font plus d’efforts que nous, le niveau de risque, pour prêter à la France, peut progressivement se détériorer. Le flux… peut se transformer en reflux, notamment vers l’Allemagne. D’où, premier signal, le taux zéro auquel l’Etat allemand vient de réussir à emprunter. »

    – Pourquoi ce taux allemand est-il inquiétant pour notre pays ?
    « Parce qu’il signifie que ce deuxième mouvement est en train de s’esquisser. Et maintenant la comparaison va devenir systématique entre les trajectoires espagnoles, italiennes et françaises. Autrement dit, plus M. Monti va réussir, plus la pression sur la France va s’aggraver. Et quand le mouvement s’enclenchera vraiment, nous enregistrerons une augmentation nette de nos taux d’emprunt. Ce sera l’épreuve de vérité. »

    A la rentrée, les socialistes préféraient rappeler l’article des « Echos » du 9 juillet:
    (La France émet pour la première fois à des taux négatifs!)
    « Dans son histoire, jamais la France ne s’est aussi bien portée sur les marchés qu’actuellement. Au cours des dernières émissions à 2, 5, 10 ou même 30 ans, les taux sont sortis à des niveaux historiquement bas. »
    « Certains gros investisseurs institutionnels, assureurs ou fonds de pension, ont en effet besoin de placer plusieurs centaines de millions d’euros par semaine. Avec la crise qui secoue la zone euro, les débouchés au Bund allemand sont peu nombreux… les investisseurs se reportent aussi sur la France, qui fait office de « second meilleur choix » dans la zone euro tant sa dette est liquide. »

    Mais les « Echos » d’ajouter:
    « La question qui se pose est celle des actifs substituables aux obligations. Le rendement des actions est incertain et peut être très négatif ; il en est de même du rendement de l’immobilier. » Dès lors, « les investisseurs seront peut-être contraints d’accepter les taux d’intérêt réels négatifs à long terme »

    CONCLUSION:
    A force d’appeler de leurs voeux (répétez après moi) :
    la-baisse-du-coût-du-travail-et-la compétitivité-dans-notre-économie-ouverte-à-la-mondialisation,
    le « capitalisme total » de nos « grands investisseurs » les a plongés dans la même austérité, au point qu’ils envieraient aujourd’hui la rente Pinay 3,5% garantie-or de nos grands pères …
    Quand on vous dit que le libéralisme a aussi sa morale !

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  7. Opps59 dit :

    Une monnaie à garantie totale, une vieille idée qui fait son chemin.

    Une monnaie qui serait garantie , c’est à dire comme protégée des aléas de variation de sa valeur et qui donc vaudrait ce qu’elle promet , ‘c’est à dire permettrait d’acquérir ce qu’on pense qu’elle vaut , qui serait donc un support de conservation de la valeur dans le temps, un élément rassurant , un éléments de stabilité, un étalon en lui-même , permettant ainsi l’échange économique harmonieux et sécurisé.

    En déployant ce concept on en comprend l’inanité complète.

    Si l’on part de l’idée basique que la monnaie n’est qu’un média permettant l’échange du produit du travail, il saute au yeux que la ‘valeur’ globale de la monnaie a un rapport évident avec cette quantité de richesse produite et accumulée.

    La valeur de la monnaie n’est donc qu’un reflet de la sphère économique.

    Bien entendu ce reflet n’est pas mécanique , car la monnaie obéit à une autre sphère, à d’autres logiques, et pour simplifier à deux ou trois logiques : la monnaie gagée (système étalon-or par expl) et la monnaie crédit , comprenant 2 variantes : la monnaie d’Etat , et la monnaie privée qui suppose un marché . Le système actuelle est un système bâtard mélangeant ces deux dernières.

    Le bon sens le plus élémentaire nous fait éclater au yeux que ni l’or ni aucun bien existant déjà ne peut garantir en totalité la valeur de la masse monétaire.
    Néanmoins on pourrait imaginer qu’il soit un élément régulateur, c’est à dire qu’il fonctionne comme une base de la monnaie , une base dont la monnaie serait un démultiplicateur , donc comme une réserve fractionnaire. L’or comme clé de voute du système , clé de voute des échanges équilibrants entre zones monétaires.

    Il faut tout de même que la masse monétaire n’excède pas une certaine ‘valeur’ pour que ce rapport ait un sens .
    Par ailleurs , ce système contient une sorte de perversion en ce sens que l’or malgré l’incommensurable puissance psychologique qu’il exerce au delà de la géographie et du temps, ne se mange pas.
    Il reste certes une ‘valeur’ fondamentale, une résistance , en temps de crise , à une certaine tyrannie de la monnaie d’Etat, mais il ne fonctionne que comme un refuge illusoire dans le fond quoique fonctionnant pour ceux qui peuvent l’utiliser.

    LA monnaie d’Etat que propose Galand est une illusion presque pire qui part du principe que la monnaie courante ne saurait être que programmé par l’Etat ou par une BC dont les liens avec l’Etat varient suivant les conceptions des tenants du 100%.

    Les tenants du 100% n’ont pas la naïvetés de croire que l’Etat peut déterminer par décret la ‘valeur’ de la monnaie (C’est dire en réalité le prix des choses elles-même) , mais ils posent que l’Etat ‘ ou bien la BC + ou – étatisée , devrait à priori arriver à savoir quelle devrait être la quantité de monnaie optimale … c’est à dire celle reflétant la richesse à venir …

    L’Etat ou la BC devrait savoir … mais il sont prudents et honnêtes car humblement Galand avoue … :

    « A quel niveau fixer la quantité de monnaie en circulation ? Ceci revient à se demander de combien l’économie va croître en valeur, c’est-à-dire de combien elle va croître en volume et de combien les prix vont augmenter pour une raison autre que monétaire (notamment inflation par les coûts). Ces questions dépassent le cadre de notre étude, qui veut avant tout proposer des solutions aux problèmes monétaires. »

    Prodigieux ! Le point central de l’architecture est évacué ! … car « cela dépasse le cadre de l’étude » ! … étude qui justement « veut se limiter aux problèmes monétaires »

    Or c’est justement là le point névralgique de toute conception monétaire : comment déterminer le mode de production des liquidités d’un système économique.

    L’intérêt de Galand et d’autres penseurs de la monnaie qui sont quelque part honnêtes dans leurs raisonnements même si leurs a-priori sont faux , est que leur raisonnement contient sa contradiction et sa faille.

    Bon il est un peu tard , et en attendant que la Krise me tombe dessus , – que je pense juste ou faux , ça n’a d’ailleurs aucune importance , car aucun impact-, je dois aussi penser à vivre, à donner et recevoir -non?- et à bricoler un tant soit peu de sens à mon existence, -même illusoire-. Donc à dormir aussi. 😉

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    • Tétef dit :

      vous n’avez pas compris le sens du mot « garantie ». Pour moi c’est un simple problème de traduction. Ici, il signifie couverture, « backed by » en anglais. Tous les comptes de dépôts doivent être couverts/ garantis par de la monnaie émis par l’état : 100% de réserves obligatoires. Les déposants sont alors garantis de pouvoir retirer leur argent n’importe quand, dans n’importe quelle quantité.

      Extrait de 100% Money de I.Fisher : « demand deposits would merely be­come a trust fund, […]. These are backed 100%, partly by « cash » (Government paper money) and partly by (a fixed amount of) Government securities »

      Donc le terme « garantie » est un terme purement technique pour signifier les réserves obligatoires à 100%, « full reserve banking ».

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      • Opps59 dit :

        Merci de votre remarque Tétef
        Vous dites « Les déposants sont alors garantis de pouvoir retirer leur argent n’importe quand, dans n’importe quelle quantité. »

        A moins que j’ai mal conçu les choses , il ne s’agit donc là que de transposer une valeur , d’une forme monétaire à une autre forme monétaire, celle d’une monnaie BC ou d’une monnaie d’Etat. On évite ainsi le bank-run , c’est vrai , mais le problème de fond demeure : par quoi est garantie cette monnaie BC ?
        Je rappelle (sauf erreur) que les BC sont des banques comme les autres , à priori : ce qu’elles prêtent doit être rendu , et les fonds propres sont sensés couvrir les risques .
        Bien sûr une BC a derrière elle la violence (légitime) du pouvoir : elle peut engranger de la dette dans son ventre, elle peut même d’un trait de plume renoncer aux créances pourries qu’elle détient et transformer la monnaie créée à cette occasion en monnaie de planche à billet , à postériori (créant ainsi soit de l’inflation soit des munitions pour la spéculation spéculative)

        Reste qu’en face d’une éventuelle inflation qui pourrait en découler , rien ne garantit vraiment la ‘valeur’ de la monnaie BC. On ne peut pas forcer une monnaie à avoir une valeur prédéterminée. Le bank run est évité mais les raisons du bank-run peuvent être toujours là … et un ajustement aura lieu … plus tard sous forme d’un dévalorisation de la monnaie BC.

        La question devient alors , en quelle monnaie transformer la monnaie BC pour lui faire conserver sa valeur ?
        Et puisqu’il n’y a rien derrière , il faut alors trouver un support non monétaire spéculatif … : matières premières (!) , autres monnaies externes (!!) , denrées alimentaires (!!!) ,or ou métaux précieux (!!!)

        Bref le 100% évite une certaine instabilité c’est vrai. Mais le problème de fond reste le même , sous une autre problématique.
        De plus le 100% même dans sa version souple où c’est le marché qui détermine l’allocation des liquidités financières , se heurte à au problème du pilotage de la quantité de masse monétaire qui est au fond le second cœur du problème monétaire.
        Comment l’Etat ou une BC aux ordres pourrait-elle résister à la tentation d’un excès de création monétaire , soit pour des raisons cleptocratiques favorisant les riches et les puissants, soit pour des raisons sociales d’estomper les inégalités en douceurs, soit dans le but un peu illusoire de créer de doper l’économie (l’argent étant supposé entraîner des magiques créations d’entreprises)

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        • Tétef dit :

          On a déjà discuté de ça ensemble. Dans le 100% monnaie la monnaie fiduciaire est un actif qui n’est pas lié à un passif. Il n’y a rien d’autre que le cash émis par l’Etat derrière.

          Les dépôts à vue sont couverts par de la monnaie émise par l’Etat. Celle-ci a une valeur purement fiduciaire. Il n’y a pas de raison d’y avoir de l’inflation (dévaluation de la monnaie) car la quantité de monnaie est strictement contrôlée. Il n’y a pas augmentation de sa quantité.

          Le dernier paragraphe est une limite du 100% monnaie qui est soulevé dans chaque proposition de réforme.

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        • A-J Holbecq dit :

          C’est bien sur ce contrôle démocratique (dernier paragraphe) qui va falloir, à ceux qui comme moi défendent le « 100% M » , argumenter le plus et trouver une organisation pertinente.

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    • Tétef dit :

      Ce n’est pas la valeur de la monnaie qui est garantie, c’est sa couverture dans les comptes de dépôts à vue.

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      • Opps59 dit :

        Effectivement , la couverture n’est pas une garantie de valeur.
        Mais , vu que la crise n’a rien a voir avec le bank-run , je ne vois pas très bien en l’état actuel ce qu’une transformation magique de la monnaie scripturale en monnaie fiduciaire pourrait changer au problème central de la dette … et des intérêts qui en découlent.

        On est dans une crise de solvabilité et pas de couverture de liquidité . D’ailleurs les liquidités créés tout de même en grande quantité par la BCE et la FED ne le sont pas pour cette raison la , mais pour équilibrer nominalement les comptes et les bilans de toutes les institutions

        Mais vous pensez vraiment que la crise c’est de pas pouvoir « retirer son argent n’importe quand, dans n’importe quelle quantité » ?

        Ce qui d’ailleurs n’est que passer d’une illusion à une autre illusion à cours forcé, c’est à dire dont le mensonge (s’il y a mensonge : aucune richesse en face de cette monnaie), éclatera plus tard … et donc plus fort !

        Bien sûr , dans le 100% l’Etat deviendrait subitement maître de la quantité de monnaie, – et je n’ai pas d’opposition à ce que l’Etat reprenne du pouvoir dans la création monétaire – mais je ne vois pas ce qui obligerait un gouvernement très à gauche par exemple d’ordonner à sa BC de pratiquer de l’émission monétaire à tire-larigot, s’il a été élu sur cette promesse.

        D’ailleurs les tenants du 100% , donc -d’après vous- d’une maitrise de la masse monétaire adaptée à la production future prévue , ne sont pas du côté d’Angela Merkel qui cherche à freiner la production de liquidités , mais plutôt du côté des Keynésiens pour lesquels il faut inonder la société de monnaie …

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        • Tétef dit :

          Il y a milliards d’euros de seigneuriage à récupérer. Ça fait 400 milliards d’euros de dette souveraine en moins. Pourquoi 400M€? Parce que c’est M1.

          Lors de la transition sont imposés les 100% reserves obligatoires. Les banques se trouveront dans l’obligation de céder les obligations d’Etat qu’elles détiennent à l’Etat pour acquérir la monnaie émise par l’Etat et vérifier les 100% de réserves obligatoires. Ça fait autant de dette souveraine en moins. Ceci sans 1 centime d’euros en plus dans la quantité de monnaie, donc pas de raison d’inflation.

          Ça c’est l’effet immédiat. Mais l’effet principal c’est la stabilité économique.

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        • A-J Holbecq dit :

          Non Opps, le but n’est pas d’inonder la société de monnaie, mais de ne pas devoir payer (les intérêts) la monnaie nécessaire à la collectivité (en plus des autres buts qui ont été bien expliqués)
          D’ailleurs Allais considérait qu’il fallait au contraire déterminer, pour une période assez longue, un « rythme » d’émission monétaire centrale … et s’y tenir.

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    • Bruno Lemaire dit :

      Opps59 a à la fois raison et tort de critiquer Gabriel G, au sens où ce dernier pose un faux problème.

      Il a raison de citer: »« A quel niveau fixer la quantité de monnaie en circulation ? Ceci revient à se demander de combien l’économie va croître en valeur, c’est-à-dire de combien elle va croître en volume et de combien les prix vont augmenter pour une raison autre que monétaire (notamment inflation par les coûts). Ces questions dépassent le cadre de notre étude, qui veut avant tout proposer des solutions aux problèmes monétaires. »

      Dans le 100% monnaie, et c’est là où je me différencie le plus de Gomez, de Galand, voire de Allais – en m’appuyant d’ailleurs pour cela sur les tenants du Credit social (Douglas, Even, Pilote) – il ne devrait nullement s’agir de prévoir à l’avance la masse monétaire « convenable » mais, dans une première étape:
      1) de faire en sorte que les crédits soient équivalent aux dépôts
      puis, dans une deuxième étape, de faire en sorte d’injecter la monnaie:
      é) en fonction des besoins et des capacités de production, ce qui pourrait se faire en utilisant les comptes de la nation, par exemple tous les 3 mois, en ajustant en permanence les nouvellezs émissions monétaires aux besoins de l’économie.

      Le vrai problème, peut être, est de savoir par quels moyens , par quels canaux, injecter cette nouvelle monnaie « centrale ».
      a) méthode bootom up: on distribue à chaque citoyen une certaine somme, un certain pourcentage de la monnaie centrale supplémentaire
      b)méthode top-down: on finance les dépenses de l’Etat par ce seul biais
      c)on distribue l’argent à travers des investissements, publics ou privés, jugés indispensables pour le « bien commun ».

      Cette question est éminemment politique, mais c’est aussi une question de bon sens: rapprocher les capacités de production des besoins.

      Les libéraux Allais et Gomez n’ont pas traité la question, Gabriel G. s’est montré, sur ce point, moins catégorique mais assez « quantitativiste ». Je crois que nous avons beaucoup à apprendre sur cette question des créditistes du Credit Social, mais rien ne devrait remplacer le bon sens: injecter « de la bonne façon » l’argent nécessaire, ni ex ante, par des prévisions macro-économiques plus ou moins fantaisistes, ni trop longtemps après la bataille. C’est à la fois l’Investissement et la Consommation qu’il faut soutenir, en respectant le fait que, par ailleurs, nos ressources fossiles ne sont pas inépuisables.

      Cordialement

      Bruno.

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  8. Noviant dit :

    Très intéressant ! Si l’on pousse l’analyse et le raisonnement plus loin, on constate qu’un des problèmes du système monétaire est sa centralisation. Celle-ci donne un pouvoir énorme à ceux qui le contrôle.
    Ne pourrait-on pas encore améliorer la solution proposée, par un système de crédit qui serait géré par des Banques centrales souveraines, mais crédité directement dans les comptes personnels des citoyens. Cette méthode protègerait une fois pour toute des risques d’inflation ou de déflation causées par la croissance ou décroissance de la masse monétaire disponible, puisque les citoyens seraient à la source du crédit monétaire.

    Qu’en pensez-vous ?

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    • A-J Holbecq dit :

      Ce serait au contraire totalement inflationniste puisque qu’une partie importante de cette monnaie distribuée partirait dans l’achat de produits d’origine étrangère . Il vaut mieux dans ce cas distribuer la monnaie créée au bénéfice de la création d’entreprise, mais n’est ce pas ce que ferait l’Etat par le biais de commandes publiques orientées vers la transition écologique et énergétique.

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    • Tétef dit :

      Je partage l’avis de AJ Holbecq sur ce point. L’allocation de la monnaie nouvellement créée est déterminante dans le mécanisme d’inflation.
      Donner directement la monnaie nouvellement créée aux citoyens -qui l’utiliseraient pour consommer – serait bien plus inflationniste que de le donner au Trésors Public pour des dépenses publiques qui sont créatrices d’emplois.: enseignement, santé, transition énergétique…

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      • Bruno Lemaire dit :

        C’est une des solutions possible, et sans doute la question fondamentale: comment injecter l’argent supplémentaire dans l’économie réelle.

        On peut aussi imaginer que la monnaie distribuée directement à nos compatriotes ne pourrait acheter que des « faits en France »: ce serait, en quelque sorte, des tickets de rationnement, ou plutôt de consommation, un peu aussi comme des tickets restaurants réservés à un usage bien spécifique « acheter français ». Lorsque AJH parle de monnaie complémentaire sociétale, c’est un peu la m^me idée.

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        • Tétef dit :

          mon argument tient sur l’inflation pas sur le protectionnisme. Acheter des vacances ou un nouvel écran plat, même made in France, est plus inflationniste que de payer des infirmières des profs et des nouveaux ponts .

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        • Bruno Lemaire dit :

          @Tetef sur l’Inflation.
          Pourquoi est-il plus inflationniste de payer des services que des machines. Cela dépend de l’état des capcités de prduction. Investir sur le long terme peut être important, certes, mais là encore tout dépend de ce que l’on achète, et dans quelles conditions. Vous avez peut être raison, mais il faudrait alors m’expliquer pourquoi.

          Très cordialement,

          Bruno.

          PS. Si votre argument est que les dépenses de consommation sont plus inflationnistes que les dépenses de Production, je ne pense pas que ce soit toujours le cas. Le mieux, bien sûr, est de faire marcher l’Offre et la Demande « au m^me pas ».

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        • Tétef dit :

          ok avec votre post scriptum

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      • Noviant dit :

        Je comprends votre argument. Cependant, du point de vue du citoyen l’inflation n’existerait plus, puisque la création monétaire se faisant à son niveau, l’augmentation de la masse monétaire serait directement corélée avec la hausse des prix, rendant l’inflation totalement innofensive !

        Cette création de l’ordre de 350 E par mois, ne remplacerait pas les salaires, et ne changerait pas la consommation de manière importante. Elle serait la base de tout revenu et serait complétée par le salaire. Le revenu globale serait le même qu’actuellement apriori.

        L’impôt nécessaire au financement des services d’états prélèverait la plus grosse part de cette somme, selon un barème progressif.

        L’avantage que je vois à cette solution concerne l’aspect décentralisé et le retrait du pouvoir de la création monétaire, depuis toujours accaparé par le privé ou les politiques, et menant systématiquement à une dérive contre les citoyens, donc contre le bien commun.

        Il me semble…

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        • A-J Holbecq dit :

          « puisque la création monétaire se faisant à son niveau, l’augmentation de la masse monétaire serait directement corrélée avec la hausse des prix, rendant l’inflation totalement inoffensive ! »
          Euh … il n’y aurait donc aucun pouvoir d’achat supplémentaire … quel intérêt ?

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        • haydont dit :

          L’intérêt est la décentralisation de la création monétaire. C’est le retrait de fait du pouvoir de ceux qui « gèrent », ou plutôt la manipule. Sous le contrôle du politique ou du privé, la centralisation est un des problèmes majeurs de notre système monétaire. 100% de réserve est de toute évidence un progrès énorme, mais si la centralisation est toujours la rège alors il est inévitable qu’il soit de nouveau manipulé et que les 100% ne fasse pas long feu… C’est pourquoi j’associe les deux principes 100% de réserve et décentralisation de la création monétaire.
          amha

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        • Tétef dit :

          et quelle est la solution technique à la décentralisation + création monétaire publique? Un revenu citoyen est aussi une centralisation du pouvoir puisque la quantité de monnaie a emmètre serait alors définie par une commission ou qqchose du style.

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  9. A-J Holbecq dit :

    @haydont.
    A mon sens il faut que la décision annuelle du montant de la création monétaire centrale, qui sera donc au final une recette fiscale, soit déterminé par le Parlement lors du vote du Budget. Mais le Parlement peut se faire conseiller par le Gouverneur de la Banque de France, des économistes et même la Cour des Comptes.

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  10. haydont dit :

    @Tétef
    En effet, mais la hausse ou la baisse de cette quantité de monnaie émise n’aurrait-elle pas pratiquement plus d’effet, puisque la valeur de la monnaie augmenterait proportionnellement la baisse de son émission, et vice et versa ?

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    • Tétef dit :

      on retombe alors dans l’argumentaire à propos de l’inflation que j’ai eu un peu plus haut avec Bruno Lemaire.

      « Donner directement la monnaie nouvellement créée aux citoyens -qui l’utiliseraient pour consommer – serait bien plus inflationniste que de le donner au Trésors Public pour des dépenses publiques qui sont créatrices d’emplois.: enseignement, santé, transition énergétique… »

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