221 – Un 100% monnaie… comment?

Suite à la proposition de Bruno Lemaire, j’ouvre ici un espace de propositions d’organisation d’un système monétaire et bancaire  « 100% monnaie » (dit « à réserves pleines »)

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50 commentaires pour 221 – Un 100% monnaie… comment?

  1. Bruno Lemaire dit :

    AJH écrit: (dans un commentaire du billet 218)
    @Bruno
    Le Trésor Public est le compte de l’Etat à la Banque Centrale … par “où” (quel “compte”) émettre cette monnaie autrement ?

    Pour la seconde question, pas certain de la comprendre. Il faut à l’Etat (et aux APU) des recettes… si on en a trop, il est toujours possible de réduire les autres prélèvements (TVA, IS, IRPP, etc ) sans réduire la masse monétaire.

    Ce qui m’amène à dire que de toute façon cette émission monétaire annuelle de 4 à 5% de la masse monétaire devrait être “affectée” aux financements de transition écologique et énergétique: mais ça (ce choix d’utilisation) c’est le boulot du Parlement, lors des débats budgétaires.

    En fait, on a bien compris que pour financer des dépenses futures, disons de croissance écologique pour faire plaisir à André-Jacques, il fallait bien financer par autre chose que de l’épargne cette croissance.

    Avec le 100%monnaie centrale, il est proposé (et admis 😉 ), de financer tout ce « surplus de croissance » par de la monnaie permanente, qui n’est donc ni monnaie ancienne, ni épargne déjà accumulée (et déjà convertie en investissement).

    Ma question, innocente (?) est de me demander, de nous demander, pourquoi il n’est pas possible de faire un peu différemment.

    Supposons qu’il n’y ait, au début d’un cycle de production donné (c’est juste pour simplifier), pas de monnaie du tout (un peu comme dans l’île des naufragés, fable que j’aime beaucoup, car elle contient toutes les difficultés en germe).

    Il va donc falloir financer les dépenses privées et les dépenses publiques.

    Il est couramment admis que les dépenses privées sont financés par de la monnaie, les dépenses publiques par des impôts (retirés donc, ou prélevés, sur le PIB privé, si l’on peut dire ainsi).

    Pourquoi procéder ainsi, et ne peut on pas procéder autrement.

    On calcule initialement tout l’argent qu’il faut émettre pour faciliter les échanges en début de cycle, on le répartit – mais pas nécessairement à travers le Trésor Public (c’est un des termes de mes questions précédentes) _ entre production privée et production publique, on récupère cette monnaie de compte par la suite, d’une façon à déterminer.

    En d’autres termes, les impôts sont-ils nécessaires pour payer, ou « se payer » – un service public, dès lors que l’on a compris que c’est l’Etat qui oriente vraiment la politique monétaire, la seule monnaie provenant de la banque centrale?

    En espérant avoir été un peu plus clair, cher AJH

    Bruno Lemaire.

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    • A-J Holbecq dit :

      Bruno
      Le total des prélèvements obligatoires 2010 est de 822 Md€ (42,5% du PIB)
      DONT:
      – total prélèvements de solidarité : 449 Md€ (23,5% du PIB)
      – total prélèvements hors solidarité : 373 Md€ (19,3% du PIB)

      Dépenses publiques
      Prélèvements obligatoires : 822,1 Md€ (42,5% du PIB)
      Ventes et autres recettes de production: 70,2 Md€ (3,6%)
      Autres recettes : 54,3 Md€ (2,8%)
      Écart non trouvé : 11,2 Md€ (0,6%)
      Déficit public = besoin de financement : 137 Md€ (7,1%)
      Dépenses publiques 1094,8 Md€ (56,6%)

      L’Etat est surtout et avant tout un « répartiteur » de la solidarité. Je ne vois pas comment tu intégrerais cela dans un système trop différent.

      Ceci dit, je ne dis pas pour autant qu’il n’y a pas des améliorations à apporter dans l’actuel système.

      On voit qu’avec un système 100% M, la dette ayant été « gelée » pour 1100 Md€ (estimation) sur un total de 1600 Md€ , les intérêts n’auraient plus été que de # 16 Md€ (au lieu de 50 ) et la recette « fiscale » de monétisation directe de 50 Md€, Le déficit aurait été de l’ordre de seulement # 50 Md€

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      • Bruno Lemaire dit :

        Salut AJ

        merci pour ces chiffres, tout à fait intéressants, qui nous montrent bien l’importance du déficit public, avec ou sans « la charge de la dette », et surtout avant et après le passage au « 100poucent monnaie centrale ».

        Mais ma question est un peu différente:
        Ces prélèvements obligatoires pourraient t-ils être obtenus autrement.

        tu dis fort justement qu’une des missions de l’Etat est de modifier la répartition du revenu national, après production.

        Peut-on imaginer que cette production, et cette répartition, soient modifiées en amont, et non plus en aval: je pense bien sûr à une création monétaire différente et, bien entendu, au finacement de ‘mon’ Revenu Minimum de dignité – mais pas seulement.

        L’Etat, en tant que « maître de la monnaie », peut orienter cette monnaie, non?

        Bruno Lemaire.

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        • A-J Holbecq dit :

          Bruno

          Ca me semble difficile de trop faire diverger la quantité de monnaie et la production. A mon avis le RMD doit être de la solidarité nationale, pas de la création monétaire (surtout avec un déficit important de la balance commerciale et des échanges). Je reste sur l’idée que j’ai depuis 10 ans à savoir que la création monétaire doit être réservée à l’investissement (mais évidemment qu’ensuite ça va « diffuser » dans l’économie … revoir https://postjorion.wordpress.com/2011/11/15/217-trop-cher/ ). Faire l’inverse me semble trop complexe mais surtout risque d’augmenter trop brutalement la consommation et en particulier les importations…

          Je me trompe peut être, bien sur…

          Je t’avoue que je « vois » des tas de simplifications de prélèvements et de répartitions possibles (notre système fiscal est aberrant, il faudrait faire un « Grenelle » là dessus), mais je ne vois pas comment mettre en place un système qui réagit « en amont »

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  2. Bruno Lemaire dit :

    Dans une conversation privée, j’avais posé la question suivante à C. Gomez, question ‘inspirée’ par une relecture du Livre de Fisher, dans sa traduction récente de N. F. :

    Ne crois tu pas que le fait d’avancer 1200 milliards d’ euros (équivalent de la monnaie allaisienne non ‘couverte’ par les réserves actuelles) aux banques (dont certaines se transformeront en autre chose, par exemple les CSM, mais peu importe) – à masse monétaire constante (puisque c’est un simple jeu d’écritures 😉 – si l’on peut dire) ne sera pas perçu comme une façon de créer « en cachette » des bad banks.

    Voici la réponse de Christian, que je me permets de mettre en ligne :
    « le prêt aux banques est une mesure technique pour permettre aux banques commerciales d’aujourd’hui de faire face au drainage de liquidités banque centrale à destination des CSM . Il est facile de montrer qu’il n’y a aucun truc. Ceci dit, il est vrai que l’ensemble de leur actif devient adossé à un prêt long terme et donc que leur stabilité est assurée pour la durée du prêt. Par rapport à ton souci, je dirais qu’au contraire, les banques vont devoir faire le ménage car il est hors de question que la BC prête avec, pour garantie, des actifs foireux. »

    Alors, réponse satisfaisante, ou non ?
    N’y a t-il vraiment aucun ‘truc’, et nos braves banques secondaires vont-elles vraiment faire remonter en priorité – ou donner en gage à la banque centrale – leurs meilleurs actifs? quels seraient d’ailleurs ces ‘meilleurs actifs’: des obligations d’état, comme dans la vision fisherienne?

    Affaire à suivre

    Bruno Lemaire

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  3. Bruno Lemaire dit :

    Le rôle du Trésor Public dans le 100pourcentmonnaie, autre question (je vais finir par me les poser à moi-même)

    En fait, je l’avais posé à André-Jacques, mais il n’a pas du la voir:

    pourquoi faudrait-il nécessairement que, après l’instauration du 100pourcent monnaie centrale (ou 100pourcent réserves) toute création monétaire supplémentaire (certes issues de la banque centrale ou de la commission monétaire fishérienne) soit injectée dans l’économie par le biais seul du Trésor Public?

    Encore une autre question: est-ce que le statut de monnaie permanente accolée à la nouvelle monnaie « 100% centrale » signifie qu’elle n’est pas adossée à une contre partie? C’est un peu la question de Jean Bayard, je crois.

    Toute création de monnaie (passif de l’institut d’émission monétaire, quel que soit son nom) est adossée à un actif (que cet actif soit réel ou virtuel, une reconnaissance de dette, une anticipation de production, n’importe quoi, mais à préciser)

    Merci d’avance pour toute éventuelle contribution, aussi critique 😉 soit-elle

    B.L.

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    • A-J Holbecq dit :

      Bruno

      Rien « n’oblige » me semble t-il que toute monnaie nouvelle passe par le T.P. … mais n’est ce pas le plus simple puisque le T.P. est sous contrôle du gouvernement (les dépenses publiques sont votées par le Parlement) ?

      J’ai écrit dans l’un de mes derniers commentaires . » l’État peut très bien émettre pour 4% (de la masse monétaire, chaque année) d’OATI 0% (Obligation A Terme Indéterminé à 0%) (ou “Obligations A Terme Indéfini”)
      Cette nouvelle monnaie est donc de toute façon sans intérêt ET permanente.
       »
      Une OATI de ce type n’est-elle pas une contrepartie suffisante pour équilibrer le bilan de la BdF ?
      De plus, la contrepartie ultime (dans un cadre d’investissement de la monnaie créée), c’est le patrimoine du pays qui vaut bien largement une signature en bas d’un papier.

      AJ

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      • Bruno Lemaire dit :

        @ AJH

        OK, ta réponse (à ma première question, mais aussi à ma seconde, coup double donc 😉 cela me va tout à fait.

        Ces 4 ou ‘,5%, ce sera donc une dette permanente, ce qui correspond d’ailleurs à la remontée progressive des dettes publiques, à hauteur de 120 milliards par an (pendant 10 ans), à l’actif de la nouvelle banque centrale, ou ce qui en tiendra lieu.

        C’est donc une neutralisation progressive, ce qui justifie plus encore l’instauration du 100pourcentmonnaie centrale.

        Mais j’ai encore d’autres questions sur la « monétisation vs taxation », ne t’inquiète pas 😉

        Très amicalement,

        Bruno Lemaire

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        • A-J Holbecq dit :

          La monétisation réelle n’est que de 4 à 5% de la monnaie déposée en CSM, soit probablement 50 à 60 MdF (ou Md€ ?) par an.

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        • Bruno Lemaire dit :

          Cher AJH, je sais compter, et je sais bien que 4,5% par an, cela ne fait pas 120 milliards par an.

          Je faisais allusion – tu dois être fatigué – au fait que dans la transition au 100%monnaie centrale, la banque centrale va avancer 1200 milliards (sans variation de la masse monétaire) aux ex banques, à rembourser sur 10 ans, à raison de 120 milliards par an.

          Lors du remboursement, rien n’empêchera la banque centrale de racheter 120 milliards de dettes publiques, non ? et ainsi de les neutraliser … C’est du pu ffisher 1935, à peine modifié modifié Gomez 2010

          « tibi » comme on disait du temps de Caesar

          Bruno Lemaire.

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        • A-J Holbecq dit :

          D’accord Bruno.
          Ce qui importe au lecteur c’est le risque d’inflation du à l’émission de monnaie secondaire nouvelle… c’est la raison pour laquelle je précisais.

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        • Renaud dit :

          Bruno Lemaire
          @ 9 décembre 2011 à 19:39

          écrit:

          «  » Pourquoi faudrait-il nécessairement que, après l’instauration du 100pourcent monnaie centrale (ou 100pourcent réserves) toute création monétaire supplémentaire (certes issues de la banque centrale ou de la commission monétaire fishérienne) soit injectée dans l’économie par le biais seul du Trésor Public? «  »

          Un dividende à chacun ne serait-il pas le meilleurs moyen?
          Dominique de Villepin (futé? opportun? pourquoi pas sincère?) propose 850 euros mensuels de dividende.
          Reste à étudier comment.
          Je suis sûr qu’on peut largement ~700 euros par mois, ils existent déjà en argent sonnant et trébuchant (mêmes si ce sont des bits) et dans ces ~700 euros, même l’État se paie au passage.

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        • A-J Holbecq dit :

          @Renaud

          Il ne me semble pas du tout que DDV propose ce « dividende universel » mais seulement un Revenu minimum (à partir de 18 ans) intégrant toutes les aides sociales (qui disparaitraient) et limité à un certain revenu… à vérifier.

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  4. Opps' dit :

    Le 100% money n’est pas vraiment « à réserve pleine »

    Une monnaie est à réserve pleine lorsqu’elle est gagée ou bien en elle même une marchandise déjà existante.

    Autrefois l’or a tenu ce rôle du fait de la valeur universelle géographique et temporelle qu’on lui donne -bêtement mais c’est ainsi, et au fond peu importe-

    Le crédit ex-nihilo à partir du XVI avait au moins ce mérite d’être une « malhonnêteté » basée sur une vérité.

    La monnaie BC tient à présent -bêtement mais c’est ainsi, et au fond peu importe- le rôle de l’or dans la fabrication du crédit ex-nihilo moderne . Pourtant la monnaie BC n’est pas PLEINE , ce n’est qu’une monnaie parmi d’autres dont la force tient au cours forcé et légale de cette monnaie.
    Les Etats ne disparaissent pas certes , mais il changent, et sont confrontés à la réalité extérieure , les autres Etats et leurs monnaies face auxquelles ils ne peuvent rien : on ne fixe pas unilatéralement le prix de sa monnaie par rapport aux autres.

    La monnaie BC n’est pas pleine et la 100% ne le sera pas plus.

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    • Bruno Lemaire dit :

      Cher Oops,

      je reviendrais sur cette question, que je ne fuis pas, mais il est un peu tard

      Bonne fin de soirée,

      B.L.

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    • Bruno Lemaire dit :

      @oops sur la « réserve pleine »

      Cher oops vous avez l’air de redécouvrir que la monnaie repose sur la confiance, et la confiance sur … la véritable richesse d’une nation.

      Que la monnaie soit gagée sur des promesses ou sur de l’or n’est, là encore, qu’une question d’appréciation.

      comme j’aime bien raisonner par l’absurde – vieux réflexe de matheux raté – je voudrais comparer 2 situations:

      1) Une planète couverte d’or, et de population, mais sans aucun moyen de production, ni machines, ni terres arables, ni arbres fruitiers: rien de rien

      2) une planète sans or, mais avec tout ce qui n’existe pas dans la situation 1.

      Que préférez vous? Et bien, c’est la m^me chose pour la monnaie. Pour moi, gager la monnaie sur la richesse potentielle de la situation 2 est de loin préférable à la situation 1.

      On va maintenant compliquer un peu la situation:
      3) la monnaie est émise par des agents privés, en fonction d’intérêts privés
      4) La monnaie est émise par des agents publics, en fonction d’intérêts publics.

      Que préférez vous comme situation?

      On peut encore aller plus loin, et parler du commerce international
      Il est évident qu’une monnaie devrait être plus forte qi elle est gagée sur des capacités exportatrices que sur un déficit commercial.

      Il est fâcheux, cependant, que les USA utilisent le fait que leur monnaie est directement internationale pour ne pas jouer le jeu

      Il est fâcheux, aussi, que la monnaie chinoise, non directement convertible, ne remplisse pas non plus ces conditions. Le dollar devrait être beaucoup plus faible, vis à vis de l’euro, et l’euro beaucoup plus faible, vis à vis de la monnaie chinoise.

      Quand à la zone euro, qui correspond à une zone économique hétérogène, mais dont la balance commerciale globale avec l’extérieur de la zone euro est à peu près équilibrée, cherchons ensemble, voulez vous, à qui profite cette hétérogénéité.

      Bon dimanche à tous,

      Bruno Lemaire.

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      • Opps' dit :

        J’ai le sentiment d’être mal lu , mais c’est moi qui doit mal m’exprimer !

        Je ne prône pas particulièrement un retour un retour à la relique barbare . Je dis : c’est une monnaie pleine.
        La monnaie BC ,n’ est pas pleine.

        Bien sûr que la monnaie comporte une part de confiance qu’elle soit pleine ou pas .
        Mais s’imaginer que la monnaie BC peut être quasi-pleine par décision étatique est une erreur capitale. Car précisément, très précisément , la confiance ne se décrète pas et ne s’impose pas.

        De plus si tout n’était qu’un problème de confiance , je signale que la monnaie scripturale du secteur bancaire privé remplit très bien cette condition : personne ne se précipite au guichet , bien que la crise soit présentée comme énorme .

        En ce qui concerne le choix entre
        – la monnaie est émise par des agents privés, en fonction d’intérêts privés
        – La monnaie est émise par des agents publics, en fonction d’intérêts publics.
        … ça me fait sourire … bon je suis d’accord il faut bien simplifier pour accrocher le chaland !

        Confions donc l’ensemble des activités privées au agent de l’Etat , si les choix sont si simples !

        Quant à moi, j’en reste à une définition simple selon laquelle l’intérêt public ne peut-être élaboré et surgir que dans la société civile . Ensuite une part de son application peut-être confiée selon les circonstance à l’Etat ou à la puissance publique , à charge pour elle de mettre en oeuvre les moyens les plus adéquats.

        La « valeur » de ceci plutôt que cela , donc « l’intérêt » , part de la base de la société c’est à dire non seulement d’échanges purement intellectuels (je pense à ceux qui ont un avis sur tout sans connaitre la pratique des choses) mais d’expérimentation et de point de vue de praticiens : c’est le marché , car même une discussion , si elle n’est pas monopolisée mais juste organisée est un marché.
        Bien entendu je ne dis pas que l’Etat n’a pas à jouer son rôle éclairé dans la définition des besoins , donc de la valeur donc de l’intérêt.

        Bref je préfère des crédits alloués à l’économie par un système privé . Que derrière il y ait un système , effectivement de contrôle de la collectivité me parait indispensable .
        Et face à la prolifération monétaire permettant la pure spéculation , il y a du boulot .
        A la limite du 100% ne me gêne pas , mais j’avoue que j’ai du mal à suivre ses prolongements de monnaie gratuite et d’étatisation rampante , et d’un autre côté son manque de souplesse à savoir caler la création monétaire au plus prêt des besoin de l’économie suivant les circonstances .

        Ce que je constate c’est que les tenants du 100% finissent toujours par être tenté par des manipulations de la monnaie -pour le bien théorique de tous , certes- . La monnaie , la finance devraient être le plus possible neutre et même à la limite quelque chose de triste (comme le dit Lordon !).

        La monnaie ne devrait donc ni être utilisé pour activer la machine ou spéculer, ni à des fins spécifiquement sociales.
        La monnaie ne doit pas être un outil de pouvoir , mais pas non plus un outil destiné à corriger les inégalités. Il y a d’autres outils pour cela.
        Cordialement

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        • A-J Holbecq dit :

           » c’est que les tenants du 100% finissent toujours par être tenté par des manipulations de la monnaie -pour le bien théorique de tous , certes- . « 
          Comment peux tu écrire cela, puisqu’il n’y a jamais eu d’application du 100% monnaie dans les temps modernes (depuis 1971) ?

          Pour ma part je pense qu’il y a des « priorités publiques » d’où doivent être absentes les notions d’intérêt ou de rentabilité, mais orientés par une vision collective de l’avenir et des besoins collectifs futurs ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Commissariat_g%C3%A9n%C3%A9ral_du_Plan )
          Or sans rentabilité, ces plans ne peuvent être financés, sauf par émission monétaire directe.

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        • Bruno Lemaire dit :

          Cher oops

          Vous bottez en touche, puisque vous ne répondez pas à mes premières questions, fort simplistes je vous l’accorde, puis vous décrétez, sans autre argumentaire qu’un argument d’autorité, celui de Lordon (Lordon, c’est pas mal sans doute, mais Fisher et Allais, c’est peut être d’un autre niveau) que la monnaie ne doit servir à rien, en dehors d’être « triste ».

          La monnaie doit servir essentiellement au ien public, et, pour cela, doit être en adéquation avec l’économie réelle, ne pas amplifier les hausses ou les baisses.

          Ce n’est pas le cas actuellement, et comme le souligne fort bien AJH, le « 100pourcent monnaie centrale » n’a jamais été appliqué. On peut se demander pourquoi. Est-ce parce que c’est idiot, ou est-ce parce que cela déplairait beaucoup à certains lobbies, qui, de plus, ont le pouvoir sur cette monnaie.

          Bruno Lemaire.

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        • Opps' dit :

          Bonjour André-Jacques
          Je ne dis pas qu’il y ait ou pas des expérimentations, mais que je lis dans certains textes des prolongements plus ou moins explicites.

          D’un certain point de vue l’étalon or c’était une sorte de 100%.

          Tout a fait d’accord que la rentabilité ou la notion d’intérêt à court terme , ou tout simplement découlant d’une vision de l’homme, ces deux notions n’ont pas à dicter leur loi … dans certains secteurs choisis.
          Mais ça ne peut être une règle générale, ça doit pourvoir s’adapter et le secteur purement privé ne peut pas fonctionner avec cette logique là.

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        • Opps' dit :

          Bruno ,
          J’ai horreur de Lordon (de sa position et son attitude uniquement) ! C’est plutôt vous qui en tiendriez compte !

          Une seule réponse : vous ne savez pas ce qu’est le bien public . Vous n’avez qu’un vague mouvement , une intention mais pas plus . Comme nous tous d’ailleurs.
          Concrètement qui peut dire ceci , très précisément est bien public , donc richesse, donc vraie valeur ?
          Il n’y a qu’une société libre (avec un Etat tenant pleinement sa place d’organisateur ou régulateur de la société civile) , en interaction avec l’Etat également ou plutôt les puissances publiques , qui peut au terme d’un débat , d’un rapport de force, d’une confrontation et de mécanisme de représentation le plus démocratique possible, déterminer ce qu’est le bien public.

          Si on veut que l’Etat résolve toutes les contradictions , on le pervertit. Idem pour la monnaie.
          Tout ceci dit , reprendre le pouvoir sur la monnaie , oui surtout devant le constat actuel, mais pas en s’imaginant qu’on aurait là le remède universel.
          Il me semble.

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        • Bruno Lemaire dit :

          cher oops

          Vous avez tout à fait raison: la réforme monétaire, aussi bonne soit-elle, n’est pas la panacée. Mais je vous défie de montrer que c’est ce que j’ai dit.

          Je dis simplement que le système monétaire actuel est un carcan insupportable: il faut donc s’en débarrasser: c’est une condition nécessaire, mais elle n’est évidemment pas suffisante. C’est d’ailleurs l’un des points de désaccord que j’ai avec Christian Gomez.

          Quant à votre interrogation sur le « bien public », là encore je suis d’accord avec vous. Il faudrait s’interroger sur ce que cela signifie. Il y a au moins 2 ans que j’ai lancé, sans beaucoup de succès, cet éventuel débat sur ce blog « post jorion ». J’ai aussi écrit plusieurs billets à ce sujet sur contre-feux.

          apparemment, là encore, sans beaucoup d’écho, même si ces billets ont été bien notés par les internautes.

          Affaire à suivre donc,

          très cordialement

          Bruno Lemaire.

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  5. Tétef dit :

    Cliquer pour accéder à ar2010annualaccounts_fr.pdf

    A quoi sert le passif « Billets en circulation » ?… A rien.

    Ce passif est la représentation d’une dette que la BCE a envers les détenteurs de billets. Il était utile avec l’étalon or, car ce qui garantissait la valeur de la monnaie était l’or dans les coffres de la banque centrale. Or, dès que l’on utilise une monnaie fiduciaire, l’actif porté en garantit c’est la confiance. Les billets sont la matérialisation de la confiance qu’une population porte en sa monnaie. Jamais personne n’ira à Francfort réclamer la contre partie de son billet en euros. Il n’y a rien de pus liquide que la monnaie elle même.
    Ce passif peut immédiatement être versé sur le compte du trésor public et être dépensé en circulation ou être utilisé pour rembourser la dette souveraine, à l’image de l’émission de monnaie divisionnaire.

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    • Bruno Lemaire dit :

      Bonjour Tétef
      Je ne suis pas sûr de comprendre ce que vous voulez dire.

      Pour essayer de mieux cerner votre proposition, je vais suppose qu’il n’y a plus aucun billet en circulation, au passif de la banque centrale.

      Plus simplement encore, il n’y a plus d’argent du tout, et on décide de créer cette banque centrale unique.

      Je vais même supposer qu’il n’y a aucun capital propre, le bilan est donc initialement nul, ni passif, ni actif.

      Maintenant, cette banque centrale va émettre 1000 milliards d’unités monétaires, disons des FL2012

      En contrepartie, à l’actif, en dehors des lingots qui semblent en intéresser certains, disons pour 100 milliards d’euros, il y aurait 300 milliards de dettes publiques, et 600 milliards de dettes privées (je simplifie, bien sûr).

      Si ces 1000 milliards de FL2012 ne sont que de la monnaie scripturale, c’est évidemment possible, mais, actuellement, on considère que 7% des échanges (en valeur) se font avec des espèces, des billets.

      Si tel était le cas, il faudrait donc 70 milliards de FL2012 en billets et 930 milliards de ML2012 en monnaie scripturale.

      Je ne comprends donc pas très bien ce que vous voulez dire en disant que l’on pourrait diminuer passif et actif de 70 milliards, 70 milliards de dettes souveraines, et 70 milliards de monnaie centrale, sous forme de billets. En quoi ces billets jouent-ils un rôle particulier?

      Merci de m’éclairer.

      Très cordialement

      Bruno Lemaire.

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      • Tétef dit :

        Si on part d’une situation où tous les bilans sont vides :
        Actif Banque centrale : 0
        Passif Banque centrale : 0

        Actif Banque commerciale: 0
        Passif Banque commerciale : 0

        La banque centrale émet de la nouvelle monnaie ex-nihilo qui profite au Trésor Public :
        Actif Banque centrale : Cash, 1000€
        Passif Banque centrale : Compte Trésor Public, 1000€

        Actif Banque commerciale: 0
        Passif Banque commerciale : 0

        Le gouvernement dépense cet argent dans l’économie réelle. Cet argent se retrouve donc sur le compte d’un Agent A (entreprise ou particulier) :
        Actif Banque centrale : Cash, 1000€
        Passif Banque centrale : Dépôt de la banque commerciale, 1000€

        Actif Banque commerciale: Dépôt à la banque centrale, 1000€
        Passif Banque commerciale : Dépôt de l’Agent A, 1000€

        L’agent A peut, si il le souhaite, retirer son argent en billets sans aucun risque de liquidité. Le bilan sera alors :
        Actif Banque centrale : 0
        Passif Banque centrale : 0

        Actif Banque commerciale: 0
        Passif Banque commerciale : 0

        Actif Agent A : Cash, 1000€
        Fonds propres Agent A : 1000€

        A aucun moment le passif « Billets en circulation » n’apparait au passif de la banque centrale avec ce mécanisme. L’émission de billets profite alors directement au trésor public.
        Ainsi le montant représenté par ce passif peut être versé sur le compte du trésor public en supprimant ce passif.

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  6. sonia dit :

    A propos de l’idée : « la monnaie doit servir au bien public »…

    Il s’agit plutôt, me semble-t-il, de « bien commun », au sens de
    « l’ensemble des choses qui contribuent au bien-être des membres d’une communauté », c’est-à-dire les biens matériels et les biens moraux.
    La notion est attribuée à Thomas d’Aquin.

    L’expression « bien public » a un sens plus restreint : la défense nationale, la qualité de l’air, la biodiversité…

    Il est aisé d’établir ce qu’est le bien commun, du fait que
    l’ individu éprouve par lui-même ce qui est bon ou n’est pas bon pour lui et que la communauté est constituée d’individus.

    Du point de vue de la religion catholique, le bien commun est défini par la Doctrine sociale de l’Eglise :

    « Dieu a destiné la terre et tout ce qu’elle contient à l’usage de tous les hommes et de tous les peuples, en sorte que les biens de la création doivent équitablement affluer entre les mains de tous, selon la règle de la justice, inséparable de la charité »

    Du point de vue républicain laïc, le bien commun est défini par la « Déclaration des droits de l’homme » :
    Art. 1er : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ».
    Cette déclaration n’a pas une valeur juridique, mais elle est intégrée au « bloc de constitutionnalité » et se retrouve traduite dans l’Article L115-1 du Code de l’action sociale et des familles :

     » La lutte contre la pauvreté et les exclusions est un impératif national, fondé sur le respect de l’égale dignité de tous les êtres humains, et une priorité de l’ensemble des politiques publiques de la nation.
    Elle tend à garantir sur l’ensemble du territoire l’accès effectif de tous aux droits fondamentaux dans les domaines de l’emploi, du logement, de la protection de la santé, de la justice, de l’éducation, de la formation et de la culture, de la protection de la famille et de l’enfance. »

    Sources :

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Bien_public
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Bien_commun
    http://www.boson2x.org/spip.php?article146

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    • Bruno Lemaire dit :

      Chère Sonia, OK pour « bien commun » 😉

      Merci de cette précision tout à fait importante, car je ne voulais pas être restrictif.

      Disons « le bien de tous » si cela doit clarifier

      Bruno

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    • A-J Holbecq dit :

      D’accord Sonia, j’essayerai de m’en souvenir.
      (Et le « bien collectif » ?)

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      • sonia dit :

        Le terme de « bien collectif » est un autre nom du « bien public », c’est-à-dire un bien dont l’utilisation est non-rivale et non-exclusive.

        non-rivale = sa consommation par un individu n’a aucun effet sur la quantité disponible de ce bien pour les autres individus

        non-exclusive = une fois produit ce bien, tout le monde peut s’en servir

        exemple : une route

        La monnaie remplit le deuxième critère, mais pas le premier.
        Sa consommation par un individu a un effet sur la quantité disponible pour les autres.
        De ce fait, elle ne peut pas être définie comme un bien collectif ou bien public.

        La monnaie peut être définie comme un instrument, devenu indispensable, de l’activité économique d’une collectivité.

        L’angle d’attaque ne serait donc pas la monnaie elle-même mais l’émission de la monnaie.

        Actuellement, cette émission est du ressort d’organismes privés, par un mécanisme qui privilégie ces organismes au dépens des autres membres de la société.

        Il n’y a pas raison qu’un instrument qui sert à la vie de la collectivité entière soit produit de manière à servir des intérêts privés.
        L’émission de la monnaie doit être un service public.

        ( Un service public ou service d’intérêt général est un service qui satisfait une demande sociale considérée
        comme devant être accessible à tous, et dont l’autorité publique assure la mise en oeuvre.)

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  7. Renaud dit :

    Aux intervenants (Bruno, opps’ et AJH) messages entre:

    @ opps’ le 10 décembre 2011 à 08:27

    et

    @ Bruno Lemaire le 11 décembre 2011 à 20:17

    Je crois (je crains), en finances, qu’on évacue trop rapidement la situation, somme toute, exemplaire ou archétypale, de Robinson Crusoé. Car le souci financier premier, apparemment complètement délaissé, c’est de faire – coller – un pouvoir d’achat aux produits fabriqués.
    Robinson Crusoé devait, quoiqu’il en soit, produire pour survivre. Ensuite, il aurait pu s’ « amuser » à construire une maquette de système financier, pour s’entraîner et instruire ses compatriotes au retour.
    Que la (les) banque soit privée ou publique, etc, me paraît une « intrusion politique » d’ordre secondaire et qui gêne l’adéquation à trouver entre la production (y compris import-export) et la monnaie, monnaie – sécurisée – dans tel espace évidemment et naturellement souverain, car je considère, même obsessionnellement, que la priorité est celle du pouvoir d’achat, avant la rente. Étant bien compris qu’un des avantages du 100%-monnaie est de ne pas s’en prendre à la rente, ce qui est « politiquement » nécessaire…
    Dans tous ces messages échangés, il me semble bien que la question sous-jacente peut se traduire par: l’argent est-il une marchandise ou non? Oui c’est une marchandise quand il s’agit de pièces d’or et d’argent-métal, c’est clair, la question ne se pose même pas (pour différentes raisons trop longues à développer ici, je serais assez pour l’usage restreint légal et strictement contrôlé de la monnaie métallique or et argent, en parallèle à la monnaie électronique et papier). Mais voilà, le réflexe a été pris, presque génétiquement dirait-on, car on enseigne aujourd’hui et depuis longtemps dans toutes les prestigieuses universités du monde, spécialement anglo-saxon d’où sortent des tas de « futurs dirigeants » (seront-ils rattrapés avant par le réel?) que l’argent est (implicitement) une marchandise, et là, tout foire dans la confusion généralisée actuelle (sauf pour quelques uns…). Ainsi, au sortir de la lecture du document de Gaël Giraud jésuite économiste, document envoyé par Bruno, l’on est effondré de voir la confirmation, et quelle confirmation! de tout ce qu’on pouvait s’imaginer de pire dans le monde financier, et qui se révèle vrai une fois de plus (notamment le cas de Goldmann & Sachs et les CDS et d’autres éléments affligeants).

    Ça n’aurait pas beaucoup d’importance si le destin d’une très large fraction de l’humanité n’était pas en cause. Personne ne veut la guerre, mais la guerre est une caricature dans nos cerveaux. Quelle guerre fait quelques 20 000 victimes par jour? (20 000, je suis volontairement très prudent, ce serait en réalité 34 000, car j’y inclus des paramètres historiques de facteurs de pauvreté impossible à changer d’une génération à l’autre). Nous sommes « captivés », longtemps après, par des tragédies bruyantes et spectaculaires de guerres qui occultent des tragédies équivalentes ou pire, mais silencieuses, loin des média.

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    • Bruno Lemaire dit :

      Je suis en train de lire l’analyse que J. Dutrieux a fait sur la banque du peuple de Proudhon, analyse qui, sous une autre forme, reprend l’interrogation de Renaud.

      Quand fera t-on tourner en harmonie la roue de la monnaie-crédit et celle de la production-consommation?

      Comme le répète Renaud, après Even et Douglas, les robinsonnades peuvent nous apprendre beaucoup. S. Gesell n’était pas mauvais non plus à ce sujet.

      Mais ce que j’ai compris, relisant tous ces auteurs, c’est que ce que j’appelle le taux d’intérêt éthique, un taux d’intérêt inférieur ou égal au taux de croissance, était le seul indicateur possible pour distinguer le capitalisme financier d’une autre forme de capitalisme, plus entrepreneurial, dans lequel les porteurs de « faux droits » ne s’enrichissaient pas aux dépense de l’économie réelle.

      J’ai aussi compris où se nichait la différence fondamentale entre Proudhon et Marx: le premier croyait possible la coopération entre agents économiques, Marx ne pensait qu’en termes de lutte de classes.

      Proudhon voulait que la productivité profite aux travailleurs, Marx voulait que le travail s’arrête pour « exproprier » les profiteurs. C’est sans doute là que l’on pourrait voir la différence entre Allais et Aglietta, entre votre serviteur et Sapir.

      Vaste sujet.

      Amicalement

      Bruno Lemaire.

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      • A-J Holbecq dit :

        Cher Bruno
        Il va quand même falloir que tu te décides à lire  » l’écosociétalisme » http://www.ecosocietal.org/ 😉

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      • Renaud dit :

        On m’a dit que Marx détestait Proudhon, ce n’est pas pour rien.
        À mon humble avis, avec le recul, Proudhon, plus réaliste et pragmatique, a plus de portée que Marx. Mais Proudhon n’avait pas de fil à la patte intellectuel avec le système politico-financier, et il n’avait pas son Engels à lui pour vivre à son crochet.

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        • catherine dit :

          Un petit clin d’oeil de Michel Henry qui dit: « Le marxisme est l’ensemble des contresens qui ont été faits sur Marx »…

          Je laisse ceux qui l’ont lu et possiblement compris en penser ce qu’ils veulent en penser, moi je n’ai lu que des bribes! Mais quand on voit l’entropie agir très agissamment sur toute nature de message envoyé et si mal reçu parfois, on se dit que peut-être que…

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        • catherine dit :

          Il dit:

           » Aucun philosophe n’a eu plus d’influence que Marx, aucun n’a été plus mal compris. Les raisons pour lesquelles la pensée philosophique de Marx est restée plongée jusqu’à nos jours dans une obscurité à peu près complète sont multiples, elles se réfèrent toutes cependant au marxisme et, d’une certaine manière, lui sont consubstantielles. Le marxisme est l’ensemble des contresens qui ont été faits sur Marx »

          ( il s’agit là des toutes premières lignes de son Marx en deux volumes, publié en 1976)

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        • Opps' dit :

          Chère Catherine

          Voilà qui me fais bien rire .

          Ca ressemble beaucoup à ceux qui expliquent que le communisme , le Vrai, n’a jamais été appliqué ou expérimenté et donc qu’on a pas le droit de la juger à l’aune des expériences historiques qui se réclament de lui !!!!

          Tu ne trouves pas curieux que des générations qui ont consacré leur vie à l’étudier … n’auraient pas compris ?
          Il est vrai que sa pensée était en mouvement , mais enfin !

          Ceci dit c’est aussi un sociologue et un philosophe et il y a plein de bonnes choses à prendre chez lui (Mode de production, hiérachisations des instances déterminantes -même si sa hiérarchisation est bien subjective, aliénation, et surtout « contradiction’ -tout système porte une contradiction qui soit le tue , soit le dynamise-)
          Bon, amitié !

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        • catherine dit :

          A Opps 14/12/11 14H57

          Bon, déjà si ça t’a fait rire, c’est déjà un bon point je trouve, car les occasions de rire se font plutôt rares.

          Deuxio, à propos de Marx, je ne parle pas en mon nom propre car je ne l’ai pas lu ce Monsieur, juste des trucs par ci par là, autant dire rien, en revanche je reprends la parole de Michel Henry qui au regard de ce qu’il a écrit et « est » en tant qu’être, offre beaucoup de garantie me semble-t-il, mais bon, ça reste un point de vue perso, je l’admets tout à fait.

          Mais tout compte fait, il en va de Marx comme de quiconque ma foi, un message écrit ou oral ou même comportemental, quand il sort de nous pour aller vers un autre s’appauvrit d’emblée car le récepteur n’est pas l’émetteur et donc il y a déjà déperdition d’information, c’est fatal.

          Et puis ça renvoie tout ça à deux réalités, une de premier ordre et la deuxième, de deuxième ordre( j’suis forte quand même hein!)

          Premier ordre ce serait de dire par exemple la bouteille qui est devant moi est moitié vide, moitié pleine, ça c’est une réalité de premier ordre qui a trait à des caractéristiques propres de l’objet dont on parle. C’est un livre de Marx par exemple qui a servi de support idéologique à moult personnes.

          Et la réalité de deuxième ordre, ça revient à voir la bouteille à moitié pleine ou à moitié vide, ça veut dire que ça construit deux mondes différents, un monde vide ou un monde plein.

          Pour le sujet, la réalité qui compte surtout c’est celle du deuxième ordre, càd l’opinion qu’il se fait de cette réalité et l’usage qu’il va en faire, de ce livre, de ce tableau, de cette personne, et il en va de Marx comme de quiconque, il suffit de voir ce que l’on fait de certaines grandes figures pour les utiliser à des fins qui sont radicalement le contraire de ce pourquoi elles sont là, de ce pourquoi elles existent. Je pense par exemple à l’exploitation éhontée qui a été faite de Gandhi ou de Coluche( ça c’est pour l’ami Michel)

          De plus, objectivité et subjectivité, ça dépend toujours de la connaissance que l’on a d’un sujet. Un homme peut être muni de certains outils, plus ou moins perfectionnés , mais son expérience est contrôlable par tous. N’empêche, seuls ceux qui auront ses connaissances, ses outils au dit monsieur trouveront que ce qu’il dit au regard de ce savoir partagé est objectif car ça correspondra à leur réalité réciproque, en revanche les autres, trouveront que ce qu’il dit est subjectif, car ils n’ont pas les mêmes outils d’où le point de vue qui change.

          Bref toute systématisation est une mort déjà en chemin, car la systématisation est un univers clos, fermé alors que la vie est en expansion, en ouverture.

          N’empêche, paradoxe encore, la vie a besoin de serviteurs et la systématisation peut lui rendre ce service de servir ses intérêts à un moment donné, l’aider à honorer ce qu’elle est intrinsèquement, mais à condition que l’on ne s’accroche pas bec et ongle à cette construction première, qu’elle soit temporaire et non gravée dans la pierre, qu’elle respire, que l »on accepte une porosité à d’autres systèmes, une ouverture vers d’autres relations et ainsi de garder son statut de serviteur et non de maître comme aujourd’hui.

          C’est parce que tout est inversé que la mort nous est servie à table comme dit la chanson…

          Bon, j’sais pas si c’est clair, la déperdition d’information va être lourde car je ne suis pas au top je crois, moi même j’ai un peu de mal à comprendre ce que j’ai écrit, bon, ,j’ai le nez qui coule et la gorge qui me brûle, j’vais faire dodo, saluti à tutti!

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      • Opps' dit :

        Bruno
        Les robinsonades sont limitées .A un certain de degré de complexification d’autres logiques s’installent . Les philosophes du XVIIIe qui ont réfléchi à l’état premier de nature n’ont pas apporté grand chose même si c’est charmant.

        Gesell est complètement hors course : l’idée d’une consommation frénétique qui fournirait du travail à tous est révolu. La croissance doit être repensée. Le non travail également, ainsi que la définition des ‘richesses’.

        Oui la question de la monnaie qui doit se trouver en face de la production qu’elle a permis est capitale. Ca suppose aussi un mécanisme dynamique de détermination de ce qui est vraiment utile de ce qui ne l’est pas , sachant que parfois l’inutile est indispensable.

        Entre Proudhon et Marx , y-a-t-il un espace. La lutte des classe ne peut pas être pensé . La contradiction se loge là où on ne l’attend pas. La lutte , oui, mais c’est alors quelque chose de normal , naturel et sain : l’adaptation nécessaire, la critique , la remise en cause. Proudhon est dans la naïveté en tant que projet.

        @ Renaud
        Plutôt que la pensée incertaine, lisse, gominée, confite à l’eau bénite, et modestement satisfaite d’elle-même de G. Giraud , lisez plutôt Pierre-Noël GIRAUD : « Le commerce des promesses » , évidemment , pas de solution clés en main …

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        • bart dit :

          allo, la Lune ?…
          hey ho ! un peu de modestie, que diable, monsieur Opps !…

          🙂

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        • Bruno Lemaire dit :

          Cher Oops et Bart

          Je ne sais pas si les robinsonnades doivent être attribuées aux philosophes des Lumières. Je pense que les contes sont bien plus anciens que cela. Pour ma part, j’aime bien les paraboles aussi, pas celles de Canal Plus … Les fables de la Fontaine n’étaient pas mal non plus 😉

          Les robinsonnades sont parfois fort utiles pour aller au fond des choses.

          Pour la monnaie, je n’ai pas encore trouvé mieux que l’île des naufragés et la dame de Condé. A chacun ses lectures 😉

          amicalement

          Bruno.

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  8. A-J Holbecq dit :

    Avant même de l’avoir lu …

    Ne laissons plus les banques battre monnaie
    7 commentaires

    Par ROMAIN RANCIÈRE est chercheur à l’Ecole des Ponts et professeur associé à lEcole déconomie de Paris.

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    Aujourd’hui l’essentiel de la création de monnaie a pour origine le crédit bancaire. Quand vous empruntez pour acheter un appartement, la banque inscrit votre créance à son actif, et crédite votre compte courant de la somme, laquelle est aussitôt virée sur le compte du vendeur. Elle a ainsi créé ex nihilo de la monnaie en monétisant une créance et en détruira quand votre prêt sera remboursé. Cette monétisation de créances futures, que la Banque centrale européenne refuse aux Etats au nom du risque inflationniste, est le moyen quotidien de création monétaire par les banques. Le privilège de battre monnaie, qui était jadis celui des Etats, est maintenant, en quasi-totalité, l’apanage des banques commerciales. Dans ce contexte, la création nette de monnaie dépend de la coïncidence entre le désir des emprunteurs d’emprunter et celui des banques de prêter.

    Cette situation a trois inconvénients majeurs. Le premier, noté par Keynes, est l’instabilité dans la circulation monétaire. Pendant les récessions, les emprunteurs sont moins enclins à emprunter et les banques, au bilan chargé de mauvais actifs, sont moins à même de prêter. La contraction de la création monétaire qui en résulte aggrave la récession et peut plonger l’économie dans la déflation. Le deuxième inconvénient, est que la création monétaire donne aux banques un rôle si central dans l’économie que leur renflouement en cas de crise systémique est inévitable. En cédant leur privilège monétaire aux banques, les Etats en sont aussi devenus les otages. Le troisième inconvénient est le renoncement par les Etats à des ressources fiscales substantielles, dites de seigneuriage, procurées par la création de monnaie. Celles-ci sont estimées autour de 1,5 % du PIB par an dans l’Union monétaire européenne.

    Dans les années 30, un groupe d’économistes de l’université de Chicago, associé à Irving Fisher, enseignant à Yale et auteur de 100 % Money, proposa un plan de retour au monopole public de la création de monnaie. Le cœur de ce plan était de forcer les établissements financiers à détenir des réserves auprès des banques centrales égales à 100 % de leurs comptes courants. Il s’agissait ainsi de séparer le métier de prêteur de celui de création et destruction de monnaie. Si l’objectif était un meilleur contrôle de l’offre de la monnaie afin de stabiliser l’économie et d’éviter les risques d’hyperinflation et déflation, une vertu secondaire était de prémunir les banques contre le risque de panique.

    Ce plan de Chicago fut soutenu par la suite par les prix Nobel Milton Friedman et Maurice Allais. Il est revenu au goût du jour à la faveur de la crise actuelle au travers de la proposition de loi introduite aux Etats-Unis par Dennis Kucinich, représentant de l’Ohio, et celle préparée au Royaume-Uni par le groupe «Positive money». L’idée est la même : ôter le pouvoir de création monétaire au système bancaire. Nationaliser la monnaie et non les banques.

    Dans le plan anglais, les comptes courants ne seront plus inscrits au passif des banques. Ils resteront propriété des déposants et deviendront ce que nous pensons naïvement qu’ils sont, une réserve monétaire détenue dans un coffre électronique. Ils seront ainsi, par nature, parfaitement garantis. Pour prêter à partir de ces ressources, les banques devront en solliciter le transfert vers des comptes d’épargne. Aucune monnaie ne sera créée ainsi ; la monnaie sera juste transférée afin d’investissement depuis le compte courant des particuliers vers le compte que les banques commerciales détiennent à la banque centrale en échange d’une créance des particuliers sur les banques inscrite au compte d’épargne.

    Les trésors publics des pays de la zone euro auront un compte à la Banque centrale européenne. La BCE décidera, en toute indépendance, du volume de la masse monétaire nécessaire à l’économie. La création de monnaie se fera en créditant les comptes des trésors publics. Ces derniers pourront utiliser ces ressources pour rembourser leur dette ou accroître leur financement budgétaire. Le retrait de monnaie se fera en débitant le compte des trésors publics. La politique monétaire contrôlant directement la totalité de l’offre de monnaie ne dépendra plus du crédit bancaire pour être effective.

    La fonction de création monétaire est trop vitale pour être laissée aux banques commerciales. Les banques doivent redevenir des entreprises de crédit, qui échangent des ressources financières pour financer l’économie mais n’ont pas le pouvoir de créer de la monnaie.

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    • Bruno Lemaire dit :

      oui, je viens de le lire

      Rien de très nouveau. Ce qui est instructif, ce sont certains commentaires auxquels j’ai failli répondre (mais m’abonner coûte trop cher, même avec un euro qui baisse ;-):
      « jojo, sors de ce corps ».

      B.L.

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    • Opps' dit :

      Enfin un article avec lequel je peux me sentir en accord sur pas mal de points.

      Je note toutefois l’erreur coutumière -si à la mode- concernant le fait de battre monnaie qui aurait été un privilège que les banques auraient arraché au pouvoir royal : Non !
      Non ni les souverains ni les princes ne faisaient du ex-nihilo : ils battaient uniquement , ils frappaient c’est à dire donnaient une forme de monnaie à la matière qu’on leur amenait !!!

      (Parfois on se demande si certains ont bien compris ce qu’était le système de la monnaie pleine)
      (Mais je suis ok sur les droit de seigneuriage)

      Sinon l’idée de nationaliser la monnaie mais pas les banques me paraît acceptable. L’allocation des moyens financiers reste au mains de la société civile et donc ça respire ou bien de l’Etat pour les activités d’intérêt public

      Je suis d’autant plus d’accord que l’auteur écrit ; « La BCE décidera, en toute indépendance, du volume de la masse monétaire nécessaire à l’économie » :

      – L’auteur parle d’une banque et pas d’une fabrique de monnaie hyper gratuite qu’on ne rembourse pas
      – L’auteur parle d’indépendance de la BC , ce qui me parait très sain et prudent . (Évidemment , il faut voir la mission qu’on lui aura confiée, dans le détail )

      ET bien d’accord avec l’idée que l’inscription au passif des Dav crée une grande confusion même si je ne pense pas qu’on puisse dire que la banque prête , aujourd’hui , en cachette et sans le savoir l’argent déposé.

      Reste beaucoup de questions.

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      • Bruno Lemaire dit :

        D’accord avec oops sur:

        « Non ni les souverains ni les princes ne faisaient du ex-nihilo : ils battaient uniquement , ils frappaient c’est à dire donnaient une forme de monnaie à la matière qu’on leur amenait !!! »

        Mais y a t-il une vraie différence entre battre monnaie en fonction des impôts qu’ils pourraient lever.

        au lieu de piquer l’or, et de le certifier, ils piquent des impôts (virtuels) et les certifient.

        B.L.

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  9. Laurent S dit :

    J’avis aussi proposé un système 100% monnaie (voir lien sur mon pseudo) encore plus restricitif puisuqe les banques ne peuvent pas se refinancer et doivent préter à des termes inférieurs à celui des dépôts. Dans mon système la création monétaire est uniquement publique mais pas assurée par une administration centrale, elle est on on peut plus décentralisée, faite par des « magistrats » qui remplacent les banquiers auxquels, les particuliers et les chefs d’entreprises s’adressent pour faire un emprunt.

    Ce texte est déjà un peu long et je suis en train de reprendre le passage sur la contrainte extérieure notamment sur le problème de l’équilibre de la balances des paiements qui me paraît impératif.

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