215 – Résumé 100% monnaie

Nota: Ce texte est paru le 25  juillet 2011 sur le blog « Financer l’avenir » de La Fondation pour la Nature et l’Homme

Nous l’avions déjà cité sur ce blog 

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Le « 100% monnaie » n’est pas (encore) dans un quelconque programme politique, mais il est probable que vous en entendrez de plus en plus parler. Il a donc semblé intéressant de vous faire partager un résumé concernant cette possible « révolution » monétaire et bancaire.

Aujourd’hui

Le secteur bancaire n’est pas une industrie comme les autres car son fonctionnement produit des « externalités » qui peuvent être dommageables pour les autres secteurs, et le produit qu’il crée, la monnaie, n’est pas un produit comme les autres car il permet d’exercer sur les marchés un pouvoir d’achat déstabilisateur . Or, le système de paiements et l’intégrité du moyen d’échange sont des biens publics essentiels. Il est dès lors normal que la société dessine le système de paiement et de financement le plus sécurisé et le plus efficace possible tout en s’appropriant les gains de la création monétaire, ce mécanisme générateur par nature de « faux droits » sur la production. Le contrôle de la monnaie doit faire partie de l’arsenal de protection des intérêts des citoyens.

Il existe une différence fondamentale entre les deux types de monnaies que nous utilisons, nous les « agents non bancaires » (État, entreprises et ménages). La première monnaie est  fiduciaire (de « fidus », confiance en latin), ce sont les billets de banque (espèces) [NOTA : Les billets de banque (espèces) sont la seule monnaie de base (monnaie centrale) qui circule dans la sphère des agents non bancaires. Ce n’est pas pour autant que c’est la seule forme de monnaie centrale qui, lorsqu’elle circule DANS le système bancaire (banques et banques centrales) prends évidemment des formes dites « scripturales » (en fait « électroniques »)]. La seconde est scripturale (les montants qui apparaissent sur vos comptes bancaires et vos dépôts d’épargne). La première est donc une monnaie émise directement par la  Banque centrale (pour nous la BCE) qui encaisse donc directement les bénéfices de cette création, la seconde est une monnaie émise (créée « ex nihilo par chaque banque commerciale à l’occasion d’une opération de crédit ou d’un achat d’actifs sur le marché et c’est  donc elle qui encaisse les gains de cette création (les intérêts perçus sur le prêt d’une ressource qu’elle crée !). De ce fait il existe donc des monnaies BNP, SG, CA, Banque Postale, Crédit Mutuel, etc, et même si celles-ci sont toutes libellées en euro, vous ignorez la provenance du crédit les ayant créées et à qui il devra être remboursé à son terme. Tous ces dépôts, qu’ils soient au passif de la  BNP, SG, CA, Banque Postale, Crédit Mutuel, etc, sont bien sûr fongibles entre eux et les banques, par définition, se sont engagées à effectuer pour leurs clients toutes les transactions que ceux-ci leur commandent de faire : virements de banque à banque ou  retraits en espèces (monnaie banque centrale). Pour ce faire, dans les conditions normales, elles n’ont besoin que d’un coussin de sécurité en monnaie banque centrale (les réserves). C’est le principe même de fonctionnement de nos systèmes bancaires : un système bancaire à couverture fractionnaire des dépôts. Mais les banques commerciales se sont engagées à transformer en monnaie centrale (espèces), à tout moment, l’équivalent de vos dépôts bancaires : c’est la raison pour laquelle certains économistes définissent la monnaie comme « une dette de banque qui circule ».
Enfin, pour ne pas trop rentrer dans les détails de la création monétaire, sachez que le seul pilotage de la masse monétaire actuelle tient d’une part au taux d’intérêts de refinancement des banques (besoins en monnaie centrale) et au montant des réserves obligatoires (équivalent à 2% des dépôts)

De cette description, il faut retenir 2 points essentiels:

  1. La création d’un pouvoir d’achat « ex nihilo »par le crédit est une ponction sur la production ne correspondant à aucune épargne préalable, un gain pour la banque lié à un privilège, cause d’une instabilité fondamentale du système ;
  2. La création comme la destruction de monnaie sont complètement dépendantes du désir des  agents économiques d’emprunter et de la volonté des banques de prêter ;

Aujourd’hui on peut dire que la quantité de ce que nous considérons comme monnaie en circulation est indéterminée : les banquiers centraux classent celle-ci dans des agrégats (M1, M2, M3) du plus « liquide » (immédiatement disponible) au moins liquide, la limite en zone euro étant fixée à 2 ans sans aucune justification (pourquoi pas 1 pourquoi pas 3 ; d’ailleurs les USA ne comptabilisent plus M3 alors que les Anglais ont un agrégat M4, comme nous l’avions avant 1984).
Même si la garantie des dépôts est fixée en France à 100 000 €, cette garantie est très insuffisante pour nombre d’entreprises.

Le « 100% monnaie » : de quoi s’agit-il ?

La critique du principe de la création monétaire via les opérations de crédit bancaire s’inscrit dans une longue tradition qui remonte à Ricardo, la « Currency School », Walras, Mises et Hayek. Depuis la crise des années 30, elle a été prolongée par toute une lignée d’économistes parmi les plus prestigieux de  Simons et Fisher à Allais en passant par  Friedman, Tobin (sous la forme du « narrow banking ») et Minsky, et a donné lieu à des propositions concrètes de réforme. Notons que Christian Gomez, élève d’Allais, a fait la synthèse des propositions existantes en cherchant à les actualiser.

Comme l’écrit Maurice Allais « Au regard d’une expérience d’au moins deux siècles quant aux désordres de toutes sortes et à la succession sans cesse constatée de périodes d’expansion et de récession, on doit considérer que les deux facteurs majeurs qui les ont considérablement amplifiées, sinon suscitées, sont la création de monnaie et de pouvoir d’achat ex nihilo par le mécanisme du crédit et le financement d’investissements à long terme par des fonds empruntés à court terme. »

Tous estiment qu’il faut dissocier la monnaie du crédit dans le but d’obtenir une couverture intégrale par de la monnaie de base (monnaie de Banque centrale) des dépôts considérés comme des disponibilités monétaires par les agents économiques (les dépôts à vue et assimilés).

Le 100% monnaie propose donc la séparation très claire entre d’un coté la monnaie qui doit être totalement « liquide » et garantie à 100% par de la monnaie Banque centrale, et de l’autre l’épargne à court, moyen ou long terme (d’une journée à plusieurs années).

L’augmentation de la masse monétaire ne pourrait plus avoir lieu comme actuellement par des émissions de nouveaux crédits des banques commerciales, mais seulement par une émission monétaire de la Banque centrale, par exemple à destination du Trésor public, monnaie qui ensuite, au cours de son circuit d’utilisation, va diffuser dans toute l’économie en créant le revenu des agents économiques à travers leurs opérations de production et d’échange.  Puis, en fonction du choix de chacun des agents, une partie de cette nouvelle monnaie se retrouvera dans les banques de prêts sous forme d’épargne.

Le système bancaire serait nécessairement scindé en trois types d’institutions :

  1. Les banques de dépôts (« Compagnies de Services Monétaires » dans la terminologie plus appropriée utilisée par Christian Gomez) dont les réserves en Banque centrale doivent nécessairement couvrir exactement les quantités de monnaie « scripturale » (en fait électronique), d’où l’expression « 100% monnaie ». Ces institutions, par construction, ne peuvent faire aucun crédit et leur seule fonction est d’assurer l’ensemble des paiements dans l’économie de la manière la plus efficace  et la moins coûteuse possible sous l’effet de la concurrence. Cette monnaie qui représente par exemple vos soldes de compte bancaire actuels serait ainsi au même niveau de confiance que les billets de banque (monnaie fiduciaire) auxquels d’ailleurs ils pourraient être substitués sans aucun dommage pour les institutions qui les gèrent (contrairement à ce qui se passerait dans le système actuel dans lequel la monnaie fiduciaire ne représente que quelques pourcents des dépôts à vue). Toute la monnaie scripturale serait ainsi « fiduciaire » et les banques de dépôts/CSM pourraient être assimilées à de purs gestionnaires de véritable monnaie, assurant sa conservation (« coffres-forts ») et sa circulation le tout dans l’environnement technologique le plus avancé (c’est-à-dire que ces CSM prendraient dans la plupart des cas la forme de banques en ligne).
  2. Les banques de prêts dont le rôle serait celui des actuelles « sociétés financières », c’est-à-dire des intermédiaires entre l’offre d’épargne et la demande de prêts, sachant qu’elles ne pourraient pas prêter plus que les épargnes dont elles sont les dépositaires.
  3. Les banques d’affaire ou d’investissement travaillant sur fonds propres, empruntant directement au public ou aux banques de prêt,  et investissant si elles le souhaitent les fonds empruntés dans les entreprises.

Réponses aux objections

  • Les banques sont des générateurs de liquidités pour les agents économiques et le nouveau système serait trop rigide.

En fait,  le « 100% Monnaie » permettrait de faire face aux besoins imprévus de liquidité dans un système complètement sécurisé. Simplement, les lignes de crédit, qui continueraient bien entendu à exister, seraient gérées différemment.

  • Il y a risque d’une insuffisance de financements disponibles pour satisfaire aux besoins des agents économiques.

Cette critique dénote une mauvaise compréhension du système proposé :

a) il n’y aura aucun changement dans la masse de crédits en place au moment de la réforme et ces crédits pourront être renouvelés sans problème.
b)  La masse monétaire en circulation continuera à augmenter selon le rythme souhaité, dont une partie accroitra l’épargne existante,
c) Les taux d’intérêt ajusteront l’offre et la demande sur les différentes échéances, créant ainsi les conditions d’une véritable efficience dans l’économie
d)  Les besoins d’épargne financière peuvent aussi être régulés à travers les mouvements de capitaux internationaux, sachant que la Banque centrale – sous contrôle et sur ordre du Parlement – devra veiller à ce que la masse monétaire en circulation, égale par définition à la monnaie de base dans le nouveau système, reste sur la pente requise (qui devrait être de l’ordre de 4 à 5 % l’an)

  • Le système actuel pourrait être amendé.

Hélas, vouloir amender le système actuel c’est comme mettre un cautère sur une jambe de bois ;  il n’empêcherait pas les crises :
a) Le  système bancaire à couverture fractionnaire est totalement impossible à contrôler ni par la politique monétaire, ni par des dispositifs réglementaires comme l’a montré toute l’expérience historique et comme le démontrent encore les discussions actuelles sur les dispositifs à mettre en œuvre pour le « rendre plus sûr »
b) La mise en place du nouveau système serait pratiquement transparent pour les agents économiques (changements très marginaux dans leurs habitudes) et n’entrainerait de véritables changements que pour les banques, sachant que, sur le plan interne, les activités à séparer sont déjà largement sectorisées ;
c) Certains proposent aussi le retour au système instauré en France après guerre jusqu’en 1984 (connu également sous le terme de « Glass Steagall Act ») simple séparation des banques de dépôts/prêt des banques d’affaires: ceci n’a rien à voir avec le 100% monnaie car il n’empêche nullement l’émission de crédit par les banques de dépôts/prêts.

  • Le 100% monnaie n’empêcherait pas les mouvements spéculatifs (boursiers ou autres)

C’est exact, mais il les atténuerait :
a) les achats ne pourraient être financés que sur les fonds disponibles et l’épargne courante, de telle sorte qu’un emballement spéculatif entraînerait immédiatement une montée des taux d’intérêt,
b) les fluctuations violentes de la bourse n’ont que peu d’impact sur l’économie  si elles ne déstabilisent pas le système financier, ce qui serait le cas dans le « 100% monnaie ».

L’application d’une telle réforme aurait cinq conséquences très positives.

1.  Une capacité de régulation économique sensiblement accrue par une maîtrise totale de la masse monétaire.

a) la  quantité de monnaie pourrait être dirigée selon une règle définie a priori (stabilité des prix ou taux volontaires de hausse des prix)- la quantité de monnaie deviendrait inélastique au pessimisme ou à l’optimisme irraisonné des agents économiques
b) la quantité de monnaie en circulation deviendrait une variable totalement sous le contrôle de Banque Centrale sans que le comportement des banques  ou des agents économiques  puisse influer sur elle. L’ampleur du « Boom » immobilier et financier de la dernière décennie serait quasiment inconcevable dans un système de ce type.

2. Une meilleure efficacité de l’économie.

a) des taux d’intérêt véritablement représentatifs des préférences des agents économiques
b) le paiement du prix des services monétaires
c) l’interdiction de la transformation financière.

3. La fin des distorsions dans la répartition des revenus

Toute création monétaire ex nihilo par un système bancaire privé et commercial donne un droit sur la production qui n’a pas été acquis par un produit ou un service vendu. Elle est par nature un « faux droit », un revenu non gagné,

4. Un contrôle aisé par l’opinion publique et par le Parlement de la création monétaire et de ses implications.

Dans le « 100% monnaie» l’État récupèrerait les gains de la création monétaire mais pas le contrôle. Celui-ci serait confié à la Banque Centrale agissant sous un mandat impératif protégé par la Constitution, mais plusieurs types de décision et de contrôle citoyen sont envisageables.

5. L’attribution annuelle à l’État, c’est-à-dire à la collectivité, de 70 à 80 milliards de  gains provenant de la création monétaire

a) au travers de l’affectation de la création monétaire aux ressources de l’État, comme une recette budgétaire qui peut être estimé à 40 milliards d’euros par an pour la France (environ 80% de l’IRPP)
b) au travers de la neutralisation instantanée de 800 à 1000 milliard d’euros de la dette publique française, permettant d’éviter une dépense annuelle d’intérêts de 30 à 40 milliards d’euros par an, qui, il est vrai, sont systématiquement empruntés avec pour conséquence l’augmentation de la dette.

André-Jacques Holbecq
, Économiste et auteur de :
Argent, dettes et banques, éditions Yves Michel, 2010
La dette publique, une affaire rentable, en collaboration avec Philippe Derudder (préface d’Étienne Chouard) – rééditions Yves Michel 2011

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Complément important inséré le 6 février 2012

PRÉCISIONS DE CHRISTIAN GOMEZ

Sur la substitution dette publique/dette privée

1) Lors de la mise en place de la réforme, les banques ont bien besoin de se procurer de la monnaie de base pour satisfaire à leurs nouvelles obligations de réserves (100%). Donc la Banque Centrale prête aux banques cette somme qui est donc égale aux nouvelles réserves obligatoires des banques ( prêt = monnaie de base requise = M )

2) Quand les banques vont rembourser ce prêt à la Banque Centrale, il va y avoir nécessairement une destruction de monnaie de base et donc, si rien est fait, une destruction de monnaie (c’est ce qu’il faut éviter), puisque dans le nouveau système M (masse monétaire) = monnaie de base

3) Pour recréer cette monnaie de base détruite par le remboursement du prêt aux banques, afin d’éviter une baisse de la Masse monétaire qui ne pourrait avoir que des effets défavorables, la Banque Centrale doit donc regonfler son bilan en prêtant à nouveau ou en achetant des actifs sur le marché , ces actifs pouvant être la dette publique existante: donc en faisant cela, pour maintenir la monnaie de base à son niveau initial, la BC va donc substituer au prêt fait aux banques un prêt fait à la puissance publique (en devenant le créancier de l’État, suite au rachat de la DETTE EXISTANTE).

CELA NE MARCHE QU’UNE FOIS…

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154 commentaires pour 215 – Résumé 100% monnaie

  1. Bruno Lemaire dit :

    Excellente présentation, ‘as usual’ de la part d’André-Jacques

    Juste un premier bémol:

    la monnaie centrale n’est pas ‘que’ espèces, elle est aussi scripturale.

    AJH écrit, à un moment « en monnaie centrale (espèces) », ce qui peut laisser croire qu’il y a équivalence entre les deux.

    Bruno Lemaire.

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  2. Bruno Lemaire dit :

    Bonjour

    Sur BFM, ce matin, l’ineffable NOYER, qui se prend pour une bouée de sauvetage en tant que gouverneur de la Banque de France, avec la langue de bois habituelle aux grands de ce monde s’est permis de rejeter cette idée – qui est pourtant fondamentale:

    « Le 100% monnaie propose donc la séparation très claire entre d’un coté la monnaie qui doit être totalement « liquide » et garantie à 100% par de la monnaie Banque centrale, et de l’autre l’épargne à court, moyen ou long terme (d’une journée à plusieurs années). »

    d’un revers de main, en prétextant que les cas de la faillite de Lehman Brothers (banque dite de ‘pur’ crédit) et d’une banque anglaise, North qquchose (banque de « pur dépôt ») prouvaient que cette séparation n’avait aucun sens.

    En « oubliant » les conditions d’une telle séparation (je suppose quand même que s’il est « faux-c.. », il n’est pas totalement idiot).

    Il y a donc encore du pain sur la planche pour changer de système, nos banquiers et autres thuriféraires du système s’accrochent à leurs privilèges, becs et ongles (et mensonges).

    Bruno Lemaire

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    • A-J Holbecq dit :

      Il a lu l’article ? 🙂

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      • Bruno Lemaire dit :

        Merci Sonia, c’est bien le nom que j’avais en tête (un peu embrouillée par l’âge et l’indignation matinale …)

        Merci aussi des références fournies

        B.L.

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        • christian GOMEZ dit :

          Bonjour à tous,

          C’est franchement rigolo de dire que Northern Rock et Lehman Brothers étaient régis par le 100%. On se demande bien ce que cela peut signifier dans l’esprit de Noyer: Il n’y avait pas plus « leveragé »qu’eux avec un financement au jour le jour sur le marché du repo d’une grosse partie de leur bilan ( j’ai un article en instance de publication qui explique ce point en le remettant dans le contexte de la création monétaire par le Shadow banking system).

          Je n’ai qu’un mot: la remarque de Noyer est idiote et , pire, elle dénote chez lui, à mon avis, de très grosses lacunes.

          Bien à vous

          CG

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    • Bruno Lemaire dit :

      @AJH et à CG

      Je crois que nous avons tous oublié, simple lecteur ou commentateur de ce billet, de vous remercier tous deux pour mettre ainsi à notre disposition un résumé aussi clair des positions de Maurice Allais sur les questions monétaires.

      J’avoue que bien qu’ayant dans ma bibliothèque plusieurs ouvrages de ce très grand économiste, trop méconnu, je n’aurais jamais eu le courage, et encore moins le talent, d’entreprendre un tel travail.

      Les critiques que je peux éventuellement formuler pour ma part ne constituent donc en rien une attaque contre tel ou tel point signalé ici, mais représentent simplement le désir d’aller plus loin dans une application concrète de certaines des propositions de Maurice Allais.

      Comme André Jacques le sait, à côté de la mise sur pied du « 100% monnaie », je souhaite aussi aborder la question de la fiscalité (que M. Allais a aussi abordée, mais que peu de gens défendent dans sa forme originelle) ainsi que celle d’une nouvelle politique de revenus, et enfin celle d’une nouvelle politique portant sur la question du commerce international.

      Il nous reste donc du pain sur la planche, et il serait donc souhaitable de ne décourager aucune bonne volonté, m^me si certains d’entre nous ne semblent pas être au m^me niveau dans la compréhension de tel ou tel point de ‘doctrine’.

      L’intérêt de ce blog, à mon avis, est d’essayer de progresser – surtout en cette période de crise – non seulement dans la compréhension de tel ou tel point, mais aussi dans la construction collective d’une stratégie de sortie de crise.

      Bien cordialement,

      Bruno Lemaire.

      PS. On pourrait conseiller au sieur Noyer de s’abonner à ce blog, cela lui serait sans doute fort utile, si je peux me permettre d’aller au delà de ce que semble suggérer C. G.

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  3. A-J Holbecq dit :

    Il existe une différence fondamentale entre les deux types de monnaies que nous utilisons, nous les « agents non bancaires » (État, entreprises et ménages). La première monnaie est fiduciaire (de « fidus », confiance en latin), ce sont les billets de banque (espèces).

    Nous, les agents non bancaires, n’utilisons pas de monnaie banque centrale « scripturale »
    L’usage c’est de parler de monnaie fiduciaire pour les espèces et de monnaie scripturale pour la monnaie de banques secondaires.
    D’ac 😉 ?

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    • Bruno Lemaire dit :

      @ AJH

      certes.

      Mais la monnaie centrale est pour partie en ‘espèces’ et pour partie ‘scripturale’ (m^me si, dans les différents agrégats M1, M2, …), ce ne sont que les ‘espèces’ qui sont comptabilisées, plus différentes autres écritures que tu évoque fort justement)

      La monnaie bancaire, elle, n’est effectivement que scripturale (de plus c’est de la monnaie BNP, ou monnaie CA, ou monnaie SG), nous sommes bien d’accord sur ce point, comme tu peux bien t’en douter.

      B.L.

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  4. Ping : 215 – Résumé 100% monnaie | Chronique des Droits de l'Homme | Scoop.it

  5. Merci de ce résumé du 100% monnaie qui permet de clarifier les positions quant à la nature et à la finalité de la monnaie. Le principe de la séparation de la finance en 3 activités de transaction, de crédit et d’investissement est absolument fondateur. Le système actuel est hors de contrôle à cause du mélange des genres. La monnaie est mutée en crédit ou en investissement sans que les banquiers eux-mêmes sachent la nature des positions dans lesquelles ils se trouvent.

    Cela dit, en l’état le 100% monnaie est un système statique. Le taux de croissance de la masse monétaire est fixé arbitrairement. Les transformations de l’économie réelle ne sont pas prises en compte, ni l’efficacité réelle de la politique budgétaire et fiscale, ni l’équilibre entre investissement public et investissement privé ni enfin les performances différenciées des économies nationales.

    La monnaie est un système d’information et de transformation de l’économie réelle dans le temps. L’observation du passé montre bien que l’équilibre entre épargne et crédit intègre l’appréciation globale de la banque centrale transmise par le taux d’intérêt central et le montant des allocations de liquidité.

    L’équilibre entre l’investissement et le capital dépend de même de l’équilibre entre l’épargne et le crédit. L’excès d’épargne est facilement interprété comme une diminution du risque d’investissement alors qu’il dépend en fait de la qualité de l’anticipation du réel par les investisseurs. L’excès de crédit que nous connaissons actuellement est en partie la conséquence de l’ignorance objective dans lesquelles la BCE et la Fed se trouvent de l’économie réelle.

    En l’état, le 100% monnaie ne fournit aucune information à la banque centrale sur la réalité du risque d’investissement ou sur la réalité d’un excédent d’épargne ou de crédit. Le taux d’intérêt du marché du crédit peut être élevé soit par manque d’épargne soit par dynamisme de la croissance impliquant un fort besoin réel d’emprunt.

    La critique négative de Christian Noyer est bien conforme aux faits. Nothern Rock et Lehman Brothers étaient bien spécialisées dans la logique du 100% monnaie mais incapables de tirer du marché les informations leur permettant de mesurer correctement leurs risques de liquidité, de crédit ou d’investissement. L’inefficacité du marché financier vient actuellement de son illisibilité. Le 100% monnaie redonne de la lisibilité par la distinction entre transaction, crédit et investissement mais produit l’impuissance des acteurs sans des règles de transformation de la liquidité en crédit, du crédit en investissement, de l’investissement en liquidité à terme.

    Le 100% monnaie EST UNE FICTION s’il ne contient pas de mécanismes de transformation ordonné de la monnaie de transaction en monnaie de crédit et de la monnaie de crédit en monnaie d’investissement. Ce mécanisme est la compensation généralisée des prix entre les trois activités distinctes, entre le présent et le futur et entre le pouvoir politique dépositaire de la loi commune et le pouvoir privé acteur de l’économie réelle.

    Le 100% monnaie est en principe la seule solution à l’effondrement du non-système actuel. Mais la transformation du principe en réalité opérationnelle est impossible sans une compensation des positions de marché en liquidité, crédit et investissement. Cela impose une loi fondamentale de droit : la responsabilité illimitée du capital sur le remboursement du crédit.

    La compensation générale est donc la prise en charge par le marché de toutes les primes de crédit qui garantissent l’intégralité de l’émission de crédit. La différenciation des activités financières en transaction, crédit et investissement permet alors à la banque centrale de mesurer la responsabilité financière effective. Elle émet la liquidité à proportion des primes de crédit effectivement achetées sur le marché de l’investissement.

    Dans la compensation générale du 100% monnaie, le gouvernement de la démocratie est le garant de la légalité monétaire par la dette publique. Les investissements publics sont cotés sur la marché de l’investissement. Ils sont rachetés par le crédit de la banque centrale dans la limite du crédit effectivement couvert par la puissance publique sur le marché du crédit.

    La banque centrale est effectivement sous le contrôle du pouvoir législatif. L’émission monétaire est strictement limitée par l’application de la loi qui oblige les agents économiques à couvrir leurs emprunts sur un marché transparent du crédit garanti par l’investissement. La compensation générale du 100% monnaie, c’est la monnaie 100% réelle par la loi du crédit intégralement couvert par le capital investi dans la réalité économique.

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    • Opps' dit :

      Quel galimatias.

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      • RST dit :

        Tout à fait d’accord avec Opps’.
        Les textes de Monsieur Pierre Sarton du Jonchay, qui publie habituellement chez Jorion, sont tout simplement incompréhensibles, même en faisant des efforts. Je me suis demandé à une époque si ce n’était pas un gag !

        Mais si Monsieur du Jonchay est vraiment convaincu que « Le 100% monnaie est en principe la seule solution à l’effondrement du non-système actuel. » qu’il n’hésite pas à en parler à P.Jorion. La plupart de ceux qui interviennent ici ne peuvent pas le faire étant censurés sur le blog de P.Jorion 😉

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        • @RST,
          J’ai eu un échange tout à fait passionnant avec Bruno Lemaire dont il ressort que nos incompréhensions viennent de la manière de poser la problématique de la monnaie. Ce qui fait discussion, c’est la place qu’on accorde aux « humeurs humaines » dans la régulation de la monnaie et du crédit par l’État de droit.

          215 – Résumé 100% monnaie

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  6. christian GOMEZ dit :

    Cher Monsieur,
    Je vous remercie de votre intérêt pour le « 100% money » mais je ne vous cacherai pas que j’ai un peu de mal à vous suivre dans beaucoup de vos raisonnements. Je vais essayer de les reprendre point par point.
    1)« Le système du 100% est un système statique » : nullement, il est inélastique ce qui ne signifie pas la même chose. La création monétaire n’est plus soumise aux « humeurs » des agents économiques mais fournit à l’économie réelle toute la monnaie dont elle a besoin, compte tenu de son sentier de croissance à long terme et du taux de croissance des prix jugé optimal du point de vue des ajustements intersectoriels. En stabilisant la croissance de l’offre de monnaie, il y a deux conséquences qui sont attendues (et qui résultent des modèles sous-jacents) :
    -Amortissement des fluctuations conjoncturelles
    -Convergence de la demande de monnaie de telle manière que M=Md
    2) » La monnaie est un système…… se trouvent l’économie réelle » : Vous m’accorderez que ces trois petits paragraphes sont un peu confus. La réalité est plus simple. Dans un 100% Money :
    -La masse monétaire est fixée et la masse des transactions et , donc, du revenu s’en déduit
    -Les ajustements consommation-épargne-investissement vont ensuite se faire à partir du jeu normal des marchés via les variations de taux d’intérêt sur les différentes échéances.
    3)« En l’état….emprunt » : C’est précisément dans le système actuel que le jeu des taux d’intérêt est totalement faussé par la création monétaire. Dans un système du 100%M, au contraire, l’économie est monétairement neutre du point de vue des taux qui traduisent véritablement les tensions pouvant exister sur les marchés de fonds prêtables tout en lesajustant.
    4)« la critique de Christian Noyer…. terme » : là, vous m’inquiétez car rien n’est plus étranger au 100%M et la référence à Northern Rock et à Lehman B n’a strictement ( je souligne strictement) aucun sens dans ce cadre. Je suis prêt à en discuter (j’ai un article en instance de publication sur la question)
    5)« le 100%M est une fiction…..réalité économique (fin) : J’avoue que je décroche complètement dans vos raisonnements et je vous renvoie au point (2). J’ajouterais les points suivants :
    -Les détenteurs de dépôts à vue (encaisses) seront incités à les réduire au minimum compte tenu du coût de leur détention et du coût d’opportunité (Vitesse de circulation convergeant vers son niveau max)
    -Les agents économiques seront donc conduits à placer soit dans des dépôts d’épargne soit sur des actifs de marché et c’est aux taux d’intérêt de réaliser l’ajustement sur les différentes échéances.
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    Pour bien faire comprendre ce dont il est question, j’ai une présentation qui va être à disposition qui , plutôt que de partir des dépôts à vue couverts à 100%, propose au lecteur de raisonner à partir des billets de banque en supposant que demain un Etat décide qu’il seront la seule monnaie autorisée. Au fond, dans un système 100%M, les dépôts à vue couverts ne sont que des « équivalents billets de banque » qui ont tous les avantages des deux mondes : les dépôts du point de vue de la facilité des paiements et des billets du point de vue de leur sécurité et des bénéfices de leur émission.

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    • Thierry Curty dit :

      Bonjour Monsieur Gomez,

      Je suis bien évidemment d’accord avec vous sur tous les points. Mais il y a un détail qui me chiffonne. Je suis étonné (mais peut-être l’ai-je laissé échapper en me contentant de survoler tout le fil, intervenant tardif que je suis?) de voir que vous semblez omettre un paramètre important pourtant crucial à mes yeux.

      Le 100%M est incontournable à terme, il est le seul et unique moyen de disposer de financements nationaux conformes à l’Etat social et démographique ( http://minu.me/5epp ) de chaque nation. En fait, ce point de vue est quasiment en tout point conforme au point de vue que j’expose…qui n’est pas tout-à-fait le fond de ma pensée. Mais comme la place n’est pas à l’utopie, je m’en abstiens (en gros, mes théories utopistes se basent sur le fait que les banques n’ont strictement aucune utilité. Elles ne sont utiles que parce qu’on les a crées et qu’on leur a inventé une utilité, mais on pourrait très bien s’en passer, exemple avec mon concept en développement : http://soyons-AMI.fr ).

      Mais le 100%M n’est pas réaliste, sauf à intégrer dans son volume la masse de monnaie scripturale engendrée non pas par les banques, mais par le peuple lui-même, option que l’on exclut tout au long de ce fil, de ce que j’ai pu en voir. Pourtant, lorsque quelqu’un émet un chèque, ce dernier ne va pas engendrer de la monnaie fiduciaire bien évidemment, mais bien de la monnaie scripturale (vous dites bien que la monnaie scripturale, dans votre acception de la proposition 100% monnaie, relève des banques?). Par conséquent, cette fonction monétaire entre en contradiction avec la notion d’inélasticité de la monnaie réelle (le 100%M étant basé sur une monnaie réelle en lieu et place de la monnaie actuelle qui, même imprimée, est principalement scripturale?).

      Que dire d’un épargnant d’un pays qui émet un chèque dans un autre? Mieux : d’une multinationale en holding, éventuellement transcontinentale?

      Dès lors, un moteur de conversion devient vraiment indispensable (j’ai remarqué que vous et plusieurs autres l’évoquaient) puisque les échanges internationaux n’étant pas égaux à des sources de crédit, ils ne peuvent être à la source de monnaie?

      Je me demande dès lors par quel biais, dans votre cas de figure, les banques centrales s’approprieraient les résultats de ces transactions en « monnaie réelle scripturale »? Peut-être tout simplement par la titrisation des échanges? Un nouveau modèle de financement des Etats qui au lieu de vendre des produits financiers vendraient ainsi des produits économiques? Ce mode de fonctionnement respecterait en tous cas la séparation entre le dépot et les affaires et permettrait la conversion de résultats en matière tangible.

      J’espère avoir été clair dans ma manière d’exposer, ce n’est pas franchement évident, sans dévier sur des sujets annexes. Tant ce sujet à des implications sociologiques, ethnologiques, aujourd’hui écologiques…rester sur un débat de fond en imaginant au fur et à mesure de l’écrit des répliques négatives possibles qu’on ne doit pas exprimer afin de ne pas dévier est une véritable gageure.

      Thierry Curty

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      • Thierry Curty dit :

        Merci, j’ai eu ma réponse dans votre réponse suivante à Monsieur Lemaire. Outre la détermination de la masse en circulation qui était une autre de mes questions, également résolue, vous répondez plus bas à la question relative à la création de M.

        L’observation des flux (facteurs V essentiellement, mais aussi sociaux) permettant bien évidemment la déduction, bien qu’approximative, de la masse en circulation.

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  7. Bruno Lemaire dit :

    @Christian Gomez

    Merci de votre éclairage, que je trouve pour ma part très convaincant, à l’exception d’un point, qui n’est peut être qu’une maladresse épistolaire – ou un défaut de compréhension de ma part.

    Dans votre point 2 vous écrivez:
    Dans un 100% Money :
    -La masse monétaire est fixée et la masse des transactions et , donc, du revenu s’en déduit

    Je suppose que vous voulez dire que, si la vitesse de circulation de la monnaie est une constante, pour une masse monétaire donnée, on peut en déduire la masse des transactions.

    Mais c’est peut être sur cette vitesse de circulation qu’une politique économique peut aussi avoir quelque influence/b>, en particulier si, comme je le suggère, une nouvelle politique économique associe à une modification du système monétaire actuel (incluant le 100% monnaie) une politique active de ré-industrialisation de la France et une mise en place d’écluses commerciales régulant les échanges de biens et services.

    Dans l’attente de vous lire, très cordialement

    Bruno Lemaire, conseiller économique auprès de Marine Le Pen.

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    • christian GOMEZ dit :

      Cher mr lemaire,

      Il y a deux points qui doivent être distingués à mon sens:

      1) Ce qui concerne la vitesse de circulation de la monnaie:
      Elle ne dépend que des choix des agents économiques en matière d’encaisses. Comme dans l’organisation envisagée, la détention d’encaisse va avoir un coût direct en plus d’un coût d’opportunité, les agents économiques seront fortement incités à placer à terme tout ce qui est lié à la précaution et plus encore à minimiser toute détention pour d’autres motifs. C’est pour cela que je pense que dans une organisation 100%M , V (vitesse de circulation) convergera vers Vmax car liée directement à la structure des paiements dans la société considérée ( rythme de paiement des différents revenus, technologie, etc….), donc à des facteurs techniques qui n’évoluent que tendanciellement dans le temps.

      Il y a peu de choses à faire pour l’influencer: de par sa structure, l’encaisse désirée sera inélastique au taux de l’intérêt et directement fonction du montant des transactions.

      Bien sûr, vous allez reconnaitre les enseignements des quantitativistes (Fisher, Friedman, allais) mais nous sommes aussi complètement dans le champ des préoccupations de Keynes qui écrivait: « Dans le domaine monétaire, tous ces réformateurs qui ont cherché des remèdes fondés sur la création de coûts de détention (Carrying costs)de la monnaie …ont été sur la bonne voie ».

      Ce qu’il faut bien voir, c’est que dans le cadre du 100%M plusieurs problèmes sont résolus à la fois et diverses écoles se réconcilient: Gesell, Fisher (et les monétaristes) , keynes ( et les keynésiens qui se sont penchés sur la question comme Tobin et minsky). A cet égard, je soulignerai le lien entre Henri Simons (un des concepteurs du 100% M dans le cadre de l’ecole de Chicago) et Hyman Minsky (un keynésien de gauche) sur ce projet de réforme.

      2) Sur la politique de réindustrialisation: C’est une autre matière qui n’a pas en tant que telle d’influence sur V, mais bien dans l’utilisation de M et , si cela réussit,sur la croissance même de M. Je m’explique:

      – Dans le 100%M, la croissance de M sera accaparée par la puissance publique qui injectera ainsi la nouvelle monnaie dans l’économie. Cette nouvelle monnaie peut financer CE QUE VOUS VOULEZ, y compris des aides directes à l’industrie (CELA N’A RIEN D’INFLATIONNISTE PUISQU’IL S’AGIT D’UNE SUBSTITUTION D’UNE SOURCE DE CRÉATION MONÉTAIRE A UNE AUTRE, les banques de financement ne pouvant plus créer de la monnaie)

      – si la politique réussit,la croissance potentielle de l’économie peut augmenter et, dans ce cas, le taux de croissance autorisé de la masse monétaire peut être augmenté (0.5 à 1 point max selon moi, ce qui exponentiellement n’est pas négligeable)

      Bien entendu, les ressources d’épargne gérées par les organismes de financement continueront à être canalisées vers les entreprises. Je le répète, par construction, tous les crédits à l’économie continueront à être financés dans la mise en oeuvre du 100%M et à croitre en liaison avec la nouvelle épargne générée.

      *******************

      Bien maniée, la proposition du 100%m peut donner un cours complètement nouveau à la campagne électorale. je pense que vous en êtes conscient et changer complètement des données du problème.

      Si vous voulez que l’on en discute directement, dites-moi par quel canal cela serait possible.

      Très cordialement

      CG

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  8. Cher Monsieur Gomez,
    Merci d’engager le dialogue. L’enjeu est de taille ; le non-système financier actuel épuise ses dernières cartouches. Et les principes du 100% monnaie sont incontournables dans la reconstruction des monnaies.
    Vous dites le 100% monnaie inélastique aux humeurs des agents économiques. C’est à mon sens un point de faiblesse rédhibitoire à une mise en oeuvre opérationnelle concrète. La régularité du taux de croissance de la masse monétaire avait déjà été pronée par les monétaristes et testée par Paul Volker. Elle s’est révélée intenable par l’impossibilité dans laquelle se trouve la banque centrale de mesurer la croissance réelle potentielle ; laquelle dépend de la capacité inégale des agents économiques à transformer les anticipations de la banque centrale.

    Le premier des agents économiques à imposer ses humeurs à la BC est l’Etat lui-même. Et pour d’excellentes raisons : si la croissance s’effondre par défaut de liquidité l’Etat est obligé de faire du déficit pour soutenir l’économie ce qui aggrave le manque de liquidité avec une BC rigide ; et si la croissance s’emballe par excès de liquidité, l’Etat accumule des excédents fiscaux qui grèvent l’investissement privé à même de répondre à la formation de bulles spéculatives.

    Les autres agents à même d’imposer leurs humeurs à la BC dans un cadre 100% monnaie sont les banques de crédit et les banques d’investissement. Les banques spécialisées dans le crédit peuvent se mettre volontairement ou involontairement en difficulté indépendamment du taux d’intérêt en finançant des emprunteurs insolvables. L’impossibilité d’emprunter à la BC n’est nullement une garantie de correcte mesure du risque de crédit. Que fait alors la BC si le marché de l’épargne s’écroule dans l’accumulation de pertes de crédit ?

    Les banques d’investissement ont la même possibilité de manipuler volontairement ou involontairement la politique de liquidité de la BC. Selon leurs allocations de capital et leurs spéculations sur les marchés à termes, les investisseurs créent sans difficulté des poches d’insolvabilité ou les banques de crédit se font piéger avec leurs épargnants.

    La troisième catégorie d’agent économique à exercer ses humeurs sur une BC est l’économie mondiale. Le 100% monnaie n’est pas viable s’il n’est pas adopté dans le monde entier avec une concertation des BC pour réguler les parités de change. Et à supposer qu’une coopération mondiale des BC soit instaurée, que se passe-t-il quand un accord de change induit des mouvements de capitaux incompatibles avec les objectifs quantitatifs de la masse monétaire interne ?

    La remarque de Christian Noyer doit s’interpréter dans la problématique opérationnelle du banquier central. Dans le 100% monnaie, le banquier central n’a aucun moyen de faire face à la faillite d’un Nothern Rock ou d’un Lehman Brothers qui viendrait des erreurs d’anticipation du marché lui-même séparé ou non séparé en transactions, crédit et investissement.

    Le statisme du 100% monnaie est dans l’absence d’échanges régulés d’information entre les agents économiques. Si la séparation des rôles est absolument nécessaire entre transaction, crédit, investissement et politique monétaire, il est impossible de se passer d’une régulation de l’équilibre général par des interactions entre les compartiments du marché. Christian Noyer est bien placé pour ne pas en douter même s’il ne fait aucune proposition.

    Le 100% monnaie nous fait progresser dans la compréhension de la monnaie comme représentation d’un équilibre économique des prix entre monnaie liquide, monnaie prêtée et monnaie investie. Or la monnaie est bien une représentation et non un substitut de la matérialité physique. Tous les économistes classiques se sont trompés depuis le 19 siècle en pensant la monnaie indépendamment de l’État et de l’application active de la loi.

    La monnaie est un objet d’économie politique pas un phénomène physique. Sans un système de compensation mondiale fondé sur un étalon de crédit international et des compensations nationales équilibrées par la compensation mondiale, le 100% monnaie restera un modèle théorique intraduisible dans une réalité humaine où les humeurs doivent rester négociables.

    Ce qui est en faillite actuellement, c’est bien plus que le système financier non régulé, c’est nos conceptions de la monnaie en vigueur depuis deux siècles. Il faut reprendre et interpréter Keynes par Allais.

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    • Bruno Lemaire dit :

      @Pierre – et accessoirement à Christian Gomez.

      Je crois, comme Pierre, que l’établissement du 100%monnaie est une condition nécessaire, mais non suffisante,k à une sortie de crise.

      Sans mesures d’accompagnement adhoc, de type méso-économique (jargon qui signifie que si la monnaie est émise d’un point central, elle a peu de chances de diffuser harmonieusement et de combler les besoins réels et effectifs de l’économie française, entreprises, ménages et administrations) le 100%monnaie ne sera qu’un système monétariste que Friedman ou la FED n’auraient pas vraiment renié.

      Sans plan concerté, entre les bassins d’emploi – ou d’ex-emploi – les administrations, les consommateurs (ce que les tenants du Credit Social mettaient soous la houlette d’un Office National du Crédit) l’émission de monnaie par la banque centrale ne pourra être efficace, m^me si elle est moins soumise aux appétits féroces et cupides de certains investisseurs privés.

      Je ne sais si c’est ce que Pierre entend par un mélange de Keynes et d’Allais, mais tel est mon sentiment.

      Bruno Lemaire.

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      • Merci Bruno de ce développement à mon propos que je ne peux qu’approuver.

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        • Bruno Lemaire dit :

          you are welcome 😉

          B.L.

          Reste à mettre sur pied la bonne façon de diffuser (autrement que par hélicoptère à la Friedmann) la monnaie centrale de façon efficace et non inflationniste. Un petit mélange détonnant de Crédit Social « à la Louis Even » et d’investissements productifs collectifs « à la Keynes » serait un bon début.

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        • Encore d’accord avec vous Bruno. Nous sommes bien dans une logique de subordination concrète de la finance au bien commun.

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        • christian GOMEZ dit :

          Je crains malheureusement que vous n’ayez pas lu les écrits de mon maitre (MA) et celui de votre serviteur sur la question.

          Dans un système 100%M, la monnaie en circulation dépend complètement de la base monétaire créée par la Banque centrale. Chaque année, elle augmentera de 4 à 5% selon le taux retenu. C’est cette augmentation qui est une source de financement direct pour le Trésor, qui vient en addition aux ressources budgétaires classiques ( comme soit dit en passant les recettes issues aujourd’hui de l’émission des billets de banque)

          A cela va s’ajouter progressivement les économies qui viendront de la neutralisation progressive d’une partie de la dette publique.

          Vous faites de ce surplus généré CE QUE VOUS VOULEZ.
          Si vous voulez ressusciter le fameux FDES de notre jeunesse, LIBRE A VOUS.

          Je vais remettre à jour tous les calculs faits dans mon article pour l’année 2007 en prenant pour base la zone euro. Pour 2007, les ressources dégagées se montaient à 4.5% du PNB européen.

          Vos commentaires montrent que tout n’est pas bien maitrisé concernant le 100%M et son application. Il va falloir que je redouble d’efforts. Le 100%M est la partie maitresse de la solution aux problèmes clefs de notre époque.

          Bonne soirée

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        • postjorion dit :

          Mais c’est effectivement l’échange sur ce blog à l’occasion des commentaires de cet article résumé (ou sur le blog « Osons Allais » http://osonsallais.wordpress.com/ ) qui vous permet, Christian Gomez , de comprendre « où » sont les points de mauvaise compréhension et de les expliciter. Ne perdez pas courage, nous finirons tous par comprendre pour pouvoir retransmettre et répondre aux objections.

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    • Thierry Curty dit :

      Monsieur Sarton du Jonchay,

      « C’est à mon sens un point de faiblesse rédhibitoire à une mise en oeuvre opérationnelle concrète. La régularité du taux de croissance de la masse monétaire avait déjà été pronée par les monétaristes et testée par Paul Volker. »

      Je pense que vous vous trompez, non pas sur le fond, mais sur la forme. Ce que Paul Völker avait tenté était de forcer la stimulation économique. En gros, il faisait du Quantitative Easing avant l’heure. Alors que ce que la proposition de Monsieur Gomez sous-tend est exactement le contraire. Il ne propose pas une rigidité dans la croissance monétaire, ce que Paul Völker avait produit, mais une « inélasticité ». Ce qui signifie que la masse est « révisable » en lieu et place d’extensible comme dans le cas de la FED sous Völker.

      « Elle s’est révélée intenable par l’impossibilité dans laquelle se trouve la banque centrale de mesurer la croissance réelle potentielle »

      Justement, tout l’intérêt du 100%M est là. La banque centrale ne mesure plus la croissance réelle potentielle du tout, elle se contente de répondre à des besoins, qui eux n’ont pas besoin d’être estimés puisqu’ils sont exprimés. La banque centrale est ainsi toujours à même de maîtriser l’économie, en pouvant refuser de répondre à la demande. Mais elle vit dans une situation inverse de celle d’aujourd’hui ou son fonctionnement n’est que supputatif. En gros, les dirigeants de banques centrales sont des capitaines de navires à fin nez qui gouvernent au bruit du frottement des berges sur la coque.

      « laquelle dépend de la capacité inégale des agents économiques à transformer les anticipations de la banque centrale. »

      Oui, mais comme la banque centrale n’anticipe plus! Le problème de l’anticipation est qu’elle se heurte toujours à un facteur humain caractéristique de l’économie : l’optimisme. La croissance est toujours estimée trop haute, l’inflation toujours trop faible, la croissance des échanges toujours trop volumineuse, etc…

      Sur 20 ans, 30 ans, 40 ans, ça marche, parce que les différences sont résorbées par le marché, essentiellement sous forme de déficit commercial compensé par de la dette souveraine. Mais nous finissons toujours par nous retrouver en fin de cycle et à entrer dans l’Hiver de Kondratiev, ce que nous nous apprêtons à faire.

      Ce faisant, avec la proposition du 100%M, il s’agit, tout au contraire, de passer d’une économie préactive à une économie proactive.

      « Le premier des agents économiques à imposer ses humeurs à la BC est l’Etat lui-même. Et pour d’excellentes raisons : si la croissance s’effondre par défaut de liquidité l’Etat est obligé de faire du déficit pour soutenir l’économie ce qui aggrave le manque de liquidité…/…

      Oui, parce qu’il en a les moyens. Le peuple sait que l’Etat peut créer de l’argent (même s’il ignore que dans le système actuel, ce n’est pas « en faisant tourner la planche à billets, mais via le crédit, essentiellement aux ménages ») et, par conséquent, comme l’Etat, dans l’esprit des rêveurs, c’est le peuple, il réclame que la monstrueuse masse de monnaie scripturale engendrée par les financiers soit convertie et imprimée afin de la partager. Dans un système 100%M, ce n’est pas M qui s’adapte, mais S (Social).

      A ne pas s’y tromper, l’Etat ne soutient pas l’Economie, ce n’est d’ailleurs pas son rôle, mais des prérogatives personnelles.

      Le rôle de l’Etat est d’assurer la survie du peuple. Pour cela, pas besoin d’augmenter la masse, il suffit de l’exploiter.

      Ce qui répond également à votre argument suivant :

      « si la croissance s’emballe par excès de liquidité, l’Etat accumule des excédents fiscaux qui grèvent l’investissement privé »

      Il n’y a ainsi plus d’excès de liquidités, puisqu’il n’y a pas eu de réponse financière à une onde économique.

      « Les autres agents à même d’imposer leurs humeurs à la BC dans un cadre 100% monnaie sont les banques de crédit et les banques d’investissement. Les banques spécialisées dans le crédit peuvent se mettre volontairement ou involontairement en difficulté indépendamment du taux d’intérêt en finançant des emprunteurs insolvables.

      Ce qui a mis le monde occidental dans la situation que nous vivons aujourd’hui est justement la réponse à des récriminations de banques de crédit et d’investissements, qui se sont, pour l’essentiel, mises elles-mêmes, dans cette situation. Dans un système 100%M, M étant inélastique (et non pas rigide, comme vous l’a déjà expliqué Monsieur Gomez), la possibilité de récriminations n’existe plus. Je m’explique : dans le système actuel, ces banques peuvent se mettre dans le pétrin. Dans un système 100%M, elles ne peuvent pas, puisque le crédit n’est plus la source de la masse.

      « L’impossibilité d’emprunter à la BC n’est nullement une garantie de correcte mesure du risque de crédit. »

      C’est cela qui doit changer! La BC n’a pas à servir de garantie en quoi que ce soit. Si une banque de crédit s’est mise en difficulté…le marché en fera son affaire! C’est là un mode de pensée à changer, bien au-delà du simple mode de fonctionnement.

      Jusque-là, c’était un peu trop facile. Les banquiers faisaient n’importe quoi. Lorsqu’ils s’étaient plantés après s’être trop gavés, ils lançaient du crédit qu’ils investissaient pour obtenir un rendement dans des conditions épouvantables pour rembourser le crédit qu’ils ont dû faire pour leurs erreurs. Pour se féliciter d’avoir trouvé cette solution qui a permis à la banque fautive d’être sauvée, ils se partageaient des bonus qui mettaient en péril la banque. Alors ils criaient au secours, en avertissant qu’ils sont indispensables (ce qui est loin d’être vrai) et on les sauvait avec de l’argent public. POur se féliciter d’être parvenus à trouver une solution en obtenant de l’argent public, ils se sont de nouveau partagé la manne….

      Ceci s’appelle du vol par dol! Et c’est cela qui est en fait à la source du problème et doit cesser.

      « Selon leurs allocations de capital et leurs spéculations sur les marchés à termes, les investisseurs créent sans difficulté des poches d’insolvabilité ou les banques de crédit se font piéger avec leurs épargnants. »

      Ca, ce n’est qu’une question de tolérance des marchés…et de la loi! En fait, la loi même l’interdit, vous usez vous-même du terme de « piège »…et ça, c’est punissable par la loi, dans tous les pays, occidentaux du moins.

      « La troisième catégorie d’agent économique à exercer ses humeurs sur une BC est l’économie mondiale. Le 100% monnaie n’est pas viable s’il n’est pas adopté dans le monde entier avec une concertation des BC pour réguler les parités de change. »

      Vous devriez parler de « monde occidental », parce que cette mesure ne concerne nullement nos anciens serfs. Pour eux, c’est simple : si nous ne sommes pas capables de nous adapter aux conditions qu’ils nous fixent, ils n’auront qu’à nous bombarder, comme nous le faisons. Les africains et les asiatiques, ni même les russes, ne sont concernés par cette remarque.

      Tout au contraire, vous leur mettriez la puce à l’oreille et ils en profiteraient pour avoir une méthode supplémentaire pour nous bouffer. Nous les avons plus que suffisamment fait souffrir pour qu’ils n’aient aucun égard envers nous.

      « Et à supposer qu’une coopération mondiale des BC soit instaurée, que se passe-t-il quand un accord de change induit des mouvements de capitaux incompatibles avec les objectifs quantitatifs de la masse monétaire interne ? »

      Comment cet accord pourrait-il se produire si l’ensemble des masses est inélastique? Il ne peut y avoir d’accord de change incompatible, puisque la masse disponible est inélastique. Et s’il y a mouvement de capital, il ne peut être que scriptural. C’est justement l’avantage du 100%M, sans pour autant être rigide, vous ne pouvez avoir à disposition plus que ce qui est disponible. Par conséquent vous ne pouvez pas échanger plus que cela. Et si un tel cas devait se produire, il se produirait tout naturellement avec les moyens existants, par une conversion quelconque, qui n’impliquerait ainsi pas les masses en circulation.

      Mieux, à la limite, ce genre d’accords pourrait devenir, si bien encadré, un moteur de conversion.

      « Dans le 100% monnaie, le banquier central n’a aucun moyen de faire face à la faillite d’un Nothern Rock ou d’un Lehman Brothers »

      Et alors? Qu’ils fassent faillite! Si la faillite de ces établissements à eu des conséquences sur l’Economie réelle, c’est justement dû au mode de fonctionnement du « non-système économique » actuel. Dans le cas d’un 100%M, ces conséquences pourraient être facilement minorées, voire disparaître, simplement par un outil législatif. Puisque les sommes en cause relèvent des liquidités nationales. Elles ne peuvent donc pas manquer, puisqu’elles sont liquides. A nous de mettre en place un système qui permette qu’en cas de plongeon, ces masses restent disponibles pour leurs détenteurs.

      Dans le système actuel, si les institutions qui ont disparu ont eu des conséquences, c’est justement parce qu’elles ont entraîné des pertes de valeurs, mais non pas de richesse. Le système 100%M induit en lui-même une notion de richesse, ne serait-ce que par le procédé de production. Par conséquent, si un établissement disparaît, ne disparaît avec lui que les valeurs, la richesse, elle, reste, puisqu’elle est matérielle.

      « Ce qui est en faillite actuellement, c’est bien plus que le système financier non régulé, c’est nos conceptions de la monnaie en vigueur depuis deux siècles. Il faut reprendre et interpréter Keynes par Allais. »

      Il faut l’abandonner, pas le « reprendre ».

      En l’occurrence, Keynes n’était pas loin d’être un imbécile, qu’on se le dise.

      Lui plus qu’un autre était complétement incapable de comprendre les implications de ses agissements. Ne serait-ce que le fait d’user du chômage comme arme anti-inflation. Le système que nous vivons aujourd’hui est bien trop keynésien, et c’est là sa faiblesse. Il résulte d’un modèle mathématique et non pas d’une conséquence d’une cause. Forcément, c’est tout simplement impossible.

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      • Bruno Lemaire dit :

        Cher Thierry, cher RST,

        en sachant que Keynes a répété ce que d’autres avaient dit avant lui, à savoir « nous sommes tous des nains perchés sur les épaules de géants », ce n’est pas notre rôle de décerner des prix de beauté ou de bêtise aus économistes qui ne sont plus là pour réagir.

        Cela étant, on peut chercher à comprendre pourquoi tel ou tel économiste du passé a dit telle ou telle chose, si cela peut nous aider dans la situation présente à mieux la comprendre et surtout à proposer de meilleures solutions de « sortie de crise ».

        Juste un mot sur Keynes: je pense qu’il n’a pas voulu, ou su, dénoncer « officiellement » et « clairement » la main-mise des banques privées sur le système monétaire américain et britannique de l’époque (cf. la création de la FED en 1913 ) et que, d’une certaine façon, sans vouloir dénoncer le ‘capitalisme’, ni se ranger du côté des ‘communistes’, il a voulu apporter sa pierre au fait que la monnaie était distribuée et utilisée inefficacement: d’où ses propos plus qu’alambiqués sur les grands travaux.

        Cela étant, ce que Thierry apporte comme compléments à l’excellent article de Christian Gomez est tout à fait intéressant même si, comme dans tout commentaire, on peut ne pas être d’accord sur tout.

        Tous ces échanges ont en tout cas l’immense mérite de relancer le « 100%monnaie » et d’en montrer montrer l’immense fécondité que cette réforme monétaire pourrait apporter, une fois parfaitement comprise et appliquée concrètement.

        Très cordialement,

        Bruno Lemaire

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    • christian GOMEZ dit :

      Vous avez raison de dire que le système actuel est devenu un non-système. Il l’a toujours été mais sa crise globale aujourd’hui permet aux partisans de la réforme de le montrer d’une manière crue. Auparavant, cela pouvait paraitre un jeu intellectuel propre à enthousiasmer des profs d’Eco mais puisque cela marchait….. Certes , il y avait des crises, mais on arrivait toujours à les résoudre avec plus ou moins de casse. Maintenant, c’est différent. Tout le monde voit que les autorités naviguent à vue et ne contrôlent plus rien, avec un danger énorme qui pèse sur nous comme une épée de Damoclès et qui, personnellement, me fait peur: l’utilisation à outrances de la planche à billets par les Banques Centrales que tout le monde implore de sauver le système en imprimant toujours plus de monnaie de base. C’est tellement simple. Heureusement que l’ombre affreuse de Havenstein (Gouverneur de la Reichbank en 1920) hante les cauchemars de Merkel et Schaüble, ce qui nous protége un peu des fous qui pensent pouvoir tout résoudre avec la « printing Press ».

      Il est clair qu’il faut concevoir un nouveau système et le 100% M est une alternative crédible. MAIS, IL N’A RIEN A VOIR AVEC LE LAXISME MONÉTAIRE, même si aujourd’hui il permettrait de résoudre beaucoup de problèmes, d’une manière que l’on pourrait qualifier de « presque miraculeuse ».

      Ceci dit, vos remarques dénotent encore beaucoup d’incompréhensions et je m’en vais reprendre mon bâton de frère prêcheur du 100%M. Je vais procéder par point:

      1) Inélasticité de la monnaie: c’est précisément un des avantages du système que de pouvoir alimenter l’économie en liquidités sans qu’il ne puisse y avoir aucun à-coup ( aucune coupure de courant ou de surtension pour reprendre une autre image). Ce qui implique que l’économie se trouve protégée d’une source d’instabilité essentielle, avec des ajustements épargne-investissement via les taux d’intérêt sur le marché des fonds prêtables. Contrairement à ce que vous dites, il ne peut pas avoir de crise de liquidité:
      – la monnaie, injectée à travers le canal budgétaire, croitra inexorablement au taux de 4/5%, c’est à dire qu’en régime permanent, la dépense autonome (pour reprendre un « vieux » concept des modèles keynésiens de ma jeunesse universitaire) croitra à ce rythme.
      – si l’on suppose, comme keynes, que les agents économiques ont des « esprits animaux » qui les poussent alternativement à l’optimisme ou au pessimisme, le système leur opposera des forces de stabilisation puissantes: taux d’intérêt dans les deux cas (puisque l’épargne contrairement à la monnaie n’est pas extensible à l’infini), augmentation inexorable de la monnaie en circulation et donc de la dépense publique ( au m^me rythme que la croissance du PIB potentiel)
      -les perturbations venant de l’extérieur: le régime des changes flottants nous isole en matière de politique monétaire; en régime de taux de changes fixes, il faudrait réguler la base monétaire à travers l’open-market. IL N’Y A AUCUN BESOIN QUE LE 100%M SOIT ETENDU À TOUS LES PAYS. IL EST POSSIBLE DE L’APPLIQUER À UN SEUL PAYS. ( ceci dit j’aimerais pouvoir aller le « vendre » à des pays comme le Japon- pays cher à mon coeur-, car il pourrait dans ce pays être appliqué du jour au lendemain et règlerait la plupart de leurs problèmes…)
      2) sur les faillites bancaires: c’est un point très important que vous soulevez et qui me tient à coeur. Quel est le problème aujourd’hui? Le problème est que notre systême emmêle: le système de paiement, le système du crédit et (accessoire) la banque d’investissement. S’il y a des problèmes au niveau du crédit (crise de liquidité ou de solbabilité d’une banque « too big to fail »), c’est tout le système de paiement qui fiche le camp et toute l’é conomie se trouve en rupture de courant…euh…de liquidités. Dans le 100%M, ce n’est absolument pas le cas:
      – le système des paiements est insubmersible
      -une banque de financement qui fait faillite ne devra plus être secourue , CAR IL N’Y AURA PLUS AUCUN RISQUE SYSTÉMIQUE et, donc, tous les mécanismes de garantie pourront être levés (IL N’Y A PLUS DE « MORAL HAZARD » DANS NOTRE SYSTÈME)
      – les banques d’investissement pourront mourir, tant pis pour les actionnaires.

      Quand je vois aujourd’hui, les discussions sur les niveaux de capital nécessaires pour faire tenir debout ce système complètement pourri, j’enrage car les chiffres avancés sont pour moi un gaspillage éhonté de capital qui ferait mieux de s’investir ailleurs. Dans le 100%M,:
      – les Compagnies de services monétaires gérant les dépôts à vue n’auront qu’un besoin minime de capital pour couvrir certains risques opérationnels car elles ne pourront prendre aucun autre risque.
      – les banques/organismes de financement pourraient être laissées libres de choisir leur niveau de capital qui les rendrait attractives pour les investisseurs et les déposants (épargne) compte tenu de leurs profils de risque, car ceux-ci seraient désormais en risque en cas de problèmes.
      (cette libéralisation pourrait se faire par étape en partant d’un niveau minimum de l’ordre de 8%, niveau de Bâle1)

      [Il est à noter que les organismes de financement comme les sicav monétaires fonctionnent quasiment sans capital, or ils seront appelés à se développer sous une forme nouvelle]

      – pour les banques d’investissement: une totale liberté, le risque étant supporté totalement par les actionnaires et les prêteurs.

      ——————

      Chers amis, je vais m’arrêter là aujourd’hui dans ma réponse. Il est clair que je ne peux répondre avec le détail voulu à tous les points. je ne peux que renvoyer à mon papier de 2010: « Une vieille idée peut-elle sauver l’économie mondiale » (disponible sur « Osons allais »).

      Je suis heureux que beaucoup semble s’intéresser à cette « vieille idée » car, si je passe du temps., c’est que je crois fermement qu’elle répond aux problèmes de notre temps. QU’ELLE EST MÊME VITALE POUR NOUS TOUS. Bien sûr, à chaque fois, que je prends ma plume (clavier) , je ne peux m’empêcher de penser à mon vieux maitre, Maurice Allais, et de me demander : « L’ai-je bien défendu ». Je le répète: le problème n’est pas théorique. IL EST VITAL POUR NOUS ET NOS ENFANTS.

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      • Thierry Curty dit :

        « la monnaie, injectée à travers le canal budgétaire, croitra inexorablement au taux de 4/5%, c’est à dire qu’en régime permanent, la dépense autonome (pour reprendre un « vieux » concept des modèles keynésiens de ma jeunesse universitaire) croitra à ce rythme. »

        Alors là, il y a clairement quelque chose que je n’ai effectivement pas saisi. Mais, quoi qu’il en soit, « les vieux concepts keynesiens de votre jeunesse », ça, vous devez les oublier. Il faut à tout prix sortir de ces schémas.

        Ensuite, je ne saisis pas cette notion d’inexorabilité de croissance de la masse de 4/5%? Ca, ça ne peut aller que dans le mur!

        Sur un cycle kondratievien, la monnaie ne devrait pas croître autant que ce qu’elle croit aujourd’hui. Or, avec une croissance de 5%/an, on l’augmente largement d’autant. Vous vous rendez compte, après 50 ans le volume? c’est monstrueux et ça ne peut mener qu’au blocage.

        Je comprends mieux les positions de Monsieur Sarton du Jonchay. Là, il y a clairement un point qui ne marche pas.

        En outre, un autre point me chiffonne : comment fait-on pour que 100% des dépots soient couverts par de la monnaie métal, puisque comme on l’a vu, le public aussi peut engendrer de la monnaie scripturale? Si j’encaisse un chèque venu des USA, il faudra presser des pièces dans la foulée? xDD

        Il y a quelques éléments dans votre modèle qui me gênent vraiment. Ne serait-ce que par le fait qu’il me semble bien que le concept même du 100%M est diamétralement opposé au keynésianisme? Keynes était un interventionniste persuadé que les marchés ne s’équilibrent pas tous seuls. L’intérêt du 100%M étant que, justement, il n’y a plus du tout d’interventionnisme et que le marché n’a pas à s’équilibrer, c’est la masse qui dirige et non le marché qui engendre la masse?

        Finalement, cette croissance exponentielle de la dépense autonome cela revient à ce qu’on connaît aujourd’hui, qui découle directement du monétarisme des années 70. De fait, la balance commerciale ne peut être garantie sur des dizaines d’années. La production de masse selon une logique systémique ne peut être donc que facteur d’instabilité.

        Je pense qu’il faudrait travailler sur cette notion d’augmentation progressive « inexorable ».

        Globalement, quand je vous lis, tous, mais surtout dans les propos de Monsieur Sarton du Jonchay et, dans une moindre mesure, dans les vôtres, Monsieur Gomez, je vois que vous êtes encore imprégnés de vieux concepts au milieu d’une réelle volonté de changer les choses.

        Keynes, on a essayé, on a vu, ça ne marche pas, et c’est normal. On ne peut pas utiliser l’Homme comme un instrument économique. Et je ne parle pas moralement, je dis juste que l’homme étant par nature instable, vous ne pouvez pas escompter l’utiliser pour équilibrer le marché. Ca a marché…mais 30 ans! Après, c’est la faillite du système, en ne laissant que des cendres derrière. Non pas juste une révision à mettre en place, mais un gros nettoyage avant une complète reconstruction.

        Il faut sortir du conventionnisme, clairement. En gros, en vous lisant je pensais sortir du dirigisme socialiste pour aller vers une stabilité naturelle due aux marchés et à la masse en circulation.

        Je suis pour la liquidité, bien évidemment, mais je crois que Monsieur Sarton du Jonchay à mis quand même le doigt sur certaines choses et Monsieur Lemaire également.

        Convaincu de l’inutilité des banques, il est bien évidemment facile pour moi d’imaginer ce monde sans elles. Mais je suis néanmoins prêt à les accepter. Comme le dit Monsieur Lemaire, en défendant Keynes, à la condition de ne pas les laisser agir sur la masse en circulation : « il n’a pas voulu, ou su, dénoncer « officiellement » et « clairement » la main-mise des banques privées sur le système monétaire américain et britannique de l’époque ». De redessiner le profil des banques centrales nationales dans ce sens me convient assez bien.

        Mais l’augmentation de la masse monétaire semble être un point faible de votre argumentaire, Monsieur Gomez, un gros point faible. C’est d’ailleurs ce même point faible qui nous a coûté notre système actuel, mais pour de la monnaie scripturale.

        Il faudrait une idée pour corréler la masse à un élément extérieur à son champ d’action. Bien évidemment, l’or étant idéal, mais impossible aujourd’hui. Même en imaginant que tous les pays suivent, ce serait impossible, puisqu’il n’y a plus assez d’or sur toute la Terre pour garantir la masse monétaire légitime en circulation, et cela sans compter les émergents qui vont se développer.

        Remarquez, c’est le cas aujourd’hui, mais demain? Qui dit que le prix de l’or ne pourra pas augmenter jusqu’à des sommes délirantes? …100’000? Pourquoi pas? Et ce jour-là, la masse d’or en circulation sera alors suffisante pour garantir toutes les économies.

        Cela dit, je ne suis pas convaincu par ce que je dis, parce que je considère l’or comme étant un élement de change et non pas de garantie, puisqu’instable.

        Qu’est-ce qui est stable dans le temps, qui ne connaît que peu de variations et ne peu qu’augmenter? Qui, s’il se développe va engendrer de la fortune économique, peu importe où on l’applique? Stable aussi bien dans le temps que dans sa progressivité?

        …C’est l’énergie! Ce n’est qu’une idée, mais en corrélant la masse monétaire, même seulement au niveau national, à la production énergétique mondiale, on résoud l’équation à plusieurs niveaux :

        – Tout d’abord, on est pas soumis à l’équation que nous avons vécu jusqu’à présent consistant à rechercher de la croissance à tout prix, donc de la démographie. Une fois de plus, c’est la masse qui dirige, et non le contraire.

        – Ensuite, l’énergie est virtuelle, elle n’est pas matérielle. Pour augmenter artificiellement la masse monétaire, il n’y aurait pas d’autre choix que d’augmenter la quantité d’énergie produite, donc d’aller dans un sens humain. On pourrait toujours boursicoter sur les producteurs, les distributeurs, ça ne changerait rien à la production énergétique.

        – Finalement, de trop spéculer sur les acteurs énergétiques reviendrait à équilibrer le marché. Vous n’investissez pas, le marché continue de croître, vous surinvestissez, le marché ralenti, freiné par la croissance maîtrisée de la masse.

        Dès que vous induisez une perspective de croissance systémique, ce qu’induit votre notion d’inexorabilité, vous engendrez des velléités opportunistes de spéculation à très long terme. Il y a toujours des esprits tordus pour dire : « puisque ça monte de tant par an, sur tant d’années nous aurons une performance de X » de façon à ce qu’à la fin on va se retrouver avec une masse gigantesque d’obligations financières qui seront mixées dans un véhicule à la mords-moi-le-noeud, avec des sous-jacents mal documentés, sciemment, mais également involontairement tant le produit est devenu complexe.

        En corrélant sur un facteur extérieur de croissance, ce genre de paramètre est impossible dans une large mesure, puisque son abus va entraîner un échauffement et donc un ralentissement, sans crash, puisque même si le système ralentit, il continuera de croître.

        Humh, bon, c’est une idée, mais j’essaie d’exprimer une idée que je viens d’avoir en écrivant le texte. L’énergie est simplement ce qui me vient à l’esprit. J’ai eu lu que même des gens tels que Milton Friedman considèrent l’énergie, la nourriture, littéralement comme du pouvoir d’achat (keynes aussi au demeurant puisqu’il induit l’Etat-providence dans son concept).

        On peut vivre sans or, on ne peut pas sans énergie. On peut se développer sans or, on ne peut pas sans énergie. On peut avoir besoin de moins en moins d’or (la preuve, durant 40 ans on s’en est passé et seulement aujourd’hui on se rue dessus), l’énergie on est condamnés à en avoir besoin de plus en plus, même si la démographie venait à s’inverser.

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        • A-J Holbecq dit :

           » En outre, un autre point me chiffonne : comment fait-on pour que 100% des dépots soient couverts par de la monnaie métal, puisque comme on l’a vu, le public aussi peut engendrer de la monnaie scripturale? « 
          Qu’est ce que vous racontez ? J’ai arrêté de lire votre commentaire après cette phrase. Manifestement vous n’avez rien compris . Essayez donc d’assimiler avant de lancer des critiques qui sont vraiment n’importe quoi.

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        • Bruno Lemaire dit :

          Cher Thierry Curty

          je n’ai pas le temps de vous répondre longuement ici, mais je pense que votre idée de relier le socle monétaire à un étalon lui-m^me relié à l’économie mondiale est évidemment une idée, voire l’idée, à creuser. P. Sraffa avait d’ailleurs travaillé dans ce sens, il y a 50 ans, ainsi que S. Gesell, il y a plus longtemps encore.

          Pourquoi pas l’eau potable, ou l’énergie, ou le PIB mondial, voire même la population mondiale. Mais sûrement pas l’or, effectivement: je préfèrerais encore un morceau de lune (notre astéroïde, ne me prenait pas pour une vieille lune 😉 pour autant)

          A suivre sans doute

          très cordialement,

          Bruno Lemaire

          PS. en dehors de l’émission monétaire, il ne faudrait pas oublier, là encore un de mes vieux dadas, la circulation monétaire elle-même, et la façon de diffuser la monnaie dans l’économie réelle.

          Mon idée d’Allocation Universelle (ou de Revenu Minimum de Dignité) pourrait être associé, pour partie, à une émission monétaire par le biais du Trésor Public. Mais, là encore, des organismes de suivi et de contrôle seraient indispensables à mettre sur pied. Mais cela sort bien sûr du domaine du « 100% monnaie » …

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        • Thierry Curty dit :

          @Monsieur Holbecq, j’essaie d’assimiler tous les points de vue. Mais il y a beaucoup de matière, même si j’ai des réponses qui affluent.

          Mais ce point me gêne toujours, et j’insiste, vous dites vous-même : « L’usage c’est de parler de monnaie fiduciaire pour les espèces et de monnaie scripturale pour la monnaie de banques secondaires. »

          Or, nous, petits clients, et même les multinationales, ne sommes pas clients de la banque centrale, mais bien des banques secondaires.

          Alors, je repose ma question, que se passe-t-il si, brutalement, il arrive des tas de chèques des USA ou d’Asie que des clients des banques secondaires déposent sur leurs comptes? …Ou l’inverse? Un très gros déficit commercial, que fait-on de l’excédent de monnaie? C’est que l’avantage de la monnaie scripturale, c’est qu’elle peut être détruite au fur et à mesure.

          Je n’arrive pas à concevoir cette situation. Il doit y avoir quelque chose qui m’a échappé alors? Si vous vouliez bien m’éclairer ce serait bien gentil, merci. Mais un chèque est de la monnaie scripturale qui devra bien être éditée par une banque de dépot, que nous le voulions ou non?

          @Monsieur Lemaire,

          Je suis persuadé que la corrélation à un élément extérieur à son aire d’influence est la solution et rend plausible la croissance de la masse.

          En vous lisant, je dois dire que je n’avais pas pensé à l’eau. Pour la démographie, je savais déjà que ce n’était surtout pas la solution.

          Dans le cas de la démographie, elle est le plus gros facteur d’instabilité actuel.Nous sommes face au Mur de la Ressource, ce qui implique que la meilleure solution aux problèmes que nous rencontrons serait une diminution drastique de la population mondiale. Chose que personne ne veut, bien évidemment. Mais entre situation géopolitique mondiale plus qu’explosive, catastrophes naturelles dévastatrices de plus en plus fréquentes, pandémies potentielles de plus en plus envisagées, famine, etc…la démographie ne peut que décroitre. D’ailleurs, les démographes du monde entier s’accordent à dire que la population mondiale n’atteindra jamais ce qu’on a cru longtemps. Finalement, 8.5 milliards semble bien être un seuil final.

          Pas l’eau non plus, parce que sa consommation dépend directement de la démographie, qui est son seul facteur de dépense (« Eau » induit : « eau potable », bien évidemment, hors, on peut refroidir avec de l’eau non potable, irriguer aussi, même abreuver, par conséquent, la démographie est bien le seul facteur de consommation). Comme la démographie va ralentir puis diminuer et même se stabiliser à l’horizon 50, plus de croissance disponible. De plus, vu sa rareté de plus en plus criante, sa valeur va augmenter de manière croissante, éventuellement exponentielle, engendrant les mêmes retombées sur la monnaie que les incidences de l’or à l’époque pré-monétariste, dont nous accusons encore le contre-coup aujourd’hui.

          L’énergie, elle, est différente. Sa consommation ne peut qu’augmenter. Même si la démographie diminue, la consommation continue d’augmenter. Une baisse de la démographie ne peut qu’influer sur l’augmentation de la production, mais jamais l’inverser. D’ailleurs, le simple fait de devoir traiter dans l’avenir nos environnements pour les dépolluer de la folie passée va consommer de l’énergie. Les transports aussi vont en consommer de plus en plus. Sans compter que « Energie » n’implique pas « Electricité », on peut parler en unité U, comme le Watt par exemple, ou une nouvelle unité inventée pour l’occasion. L’énergie a un point supplémentaire que les autres éléments n’ont pas : elle est un instrument de mesure de développement. Plus un Etat se développe, plus il consomme. Par conséquent, plus les émergents se développent, plus les potentialités économiques augmentent et comme plus ils consomment plus on a de monnaie, plus les échanges peuvent se développer. De fait, comme on traite de potentiel d’échanges économiques transnationaux, on peut utiliser cet instrument de mesure pour appliquer le 100%M à chaque nation indépendamment.

          L’énergie est donc bel et bien non seulement le seul facteur au monde dont la progression de la consommation dans l’avenir est assurée et en totale intégration avec l’évolution humaine.

          En y réflechissant bien, ce serait même une arme anti-récession, parce même en situation de récession localisée, la progression mondiale de la consommation d’énergie perdurerait. Pire : même en cas de récession mondiale durable, la consommation d’énergie continuerait et même si une baisse mondiale de la consommation d’énergie devait subvenir, la récession ne pourrait aller au-delà de la baisse de cette consommation. Une bonne protection contre la récession donc.

          Je crois que c’est une bonne idée qui mériterait d’être développée, surtout ici, parce qu’elle pourrait être un support du 100%M.

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        • Bruno Lemaire dit :

          Sur le point soulevé par AJH à propos du commentaire de Thierry, je ne peux qu’être d’accord.

          « comment fait-on pour que 100% des dépots soient couverts par de la monnaie métal, puisque comme on l’a vu, le public aussi peut engendrer de la monnaie scripturale? »

          cette question est, sinon, incompréhensible du moins sans aucun rapport avec le 100% monnaie.

          Nul n’a jamais dit qu’il devait y avoir une couverture de 100% de la monnaie par un métal quelconque, et que le ‘public’ puisse ‘engendrer’ de la monnaie scripturale est difficilement compréhensible.

          Que le Trésor Public puisse, éventuellement, faire référence à un étalon de valeur peut avoir un sens pour ajuster son émission de monnaie (le 4,5% de croissance annuelle recommandée par M. allais ou par C. Gomez n’a rien d’un dogme, c’est un objectif éventuel,) mais penser que la monnaie nouvelle doit être gagée à 100% sur la même quantité de métal – ou de pierre de lune – n’a aucun sens. Il s’agit simplement, éventuellement, d’avoir un rapport stable entre la monnaie émise et un étalon de base, si l’on recherche à tout prix un étalon.

          Je pense donc, effectivement, que le commentaire de Thierry, intéressant par certains côtés, est plus que ‘bizarre’. Mais peut être s’agit-il d’un horrible malentendu 😉

          Très cordialement, Bruno Lemaire..

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        • christian GOMEZ dit :

          Nous sommes bien d’accord….

          Bonne nuit

          CG

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        • christian GOMEZ dit :

          Monsieur Curty, j’ai énormément de mal à vous suivre. Apparemment, certains mots vous hérissent comme « inexorablement », « keynésien »… soit. Mais, de plus vous avez des conceptions qui sont pour moi incompréhensibles ( et pourtant j’essaie) et, surtout, vous n’avez pas compris le 100%M car vous n’avez lu aucun des papiers présentés. Je ne sais vraiment par quel bout prendre votre post.

          1) vous vous horrifiez quand je parle de croissance régulière de M: so what? la croissance de M doit suivre la croissance projetée du revenu nominal, c’est à dire que le rapport M/Y doit rester constant. Si vous refusez cela, il faut envisager d’autres types d’évolution des prix. Pour ma part, il y a une chose que je partage avec les keynésiens et qu’Allais partageait aussi: c’est la difficulté des ajustements à la baisse en matière de prix. Les Autrichiens préfèrent maintenir M constant en postulant que P s’ajustera en baisse et que les gains de productivité seront ainsi distribués ( c’est un monde parfait mais je n’y crois pas). Fisher lui voulait préserver la stabilité des prix…. mais, visiblement vous n’avez pas lu le raisonnement qui mène à 4/5%.

          2) Visiblement vous n’aimez pas keynes: Moi, je révère l’économiste mais je n’aime pas trop les keynésiens, bien que j’aie toujours beaucoup respecté des gens comme Tobin ou Minsky, deux économistes qui ont été très proches du 100% money. Je parlais de dépense autonome pour bien faire comprendre que M était injectée dans l’économie à travers le financement des dépenses budgétaires. A dépenses publiques constantes, cela revient à baisser les impôts… et donc à pousser la dépense privée. Il n’y avait aucune prise de partie pour ou contre le keynésianisme. je visais juste à faire comprendre le mécanisme.

          3) Vous trouvez les banques inutiles: c’est votre affaire. Telle que vous la présentez, votre assertion n’a pas de sens. Le 100%M ne supprime pas les banques. Il les prive du pouvoir de création monétaire. Nuance. Moi , j’attends de la réforme une multiplication des CSMs, l’apparition de nouveaux types d’intermédiaires financiers et une explosion de la concurrence dans la banque d’investissement avec le développement de boutiques spécialisées dans les différents métiers.

          4) vous emmêlez des tas de questions qui devraient être distinguées et qui n’ont rien à voir avec le sujet. Juste une précision sur l’expérience « monétariste » des années 80: elle a simplement montré qu’il était impossible de contrôler la masse monétaire dans un système à réserves fractionnaires. C’EST TOUT. Dans une certaine mesure , son échec confirme la nécessité d’une réforme du type du 100%M.

          5) Vos assertions sur la monnaie scripturale créée par l’utilisation des chèques me laissent perplexes. Je n’ai rien à en dire. C’est incompréhensible pour moi. Un sujet intéressant aurait été la lettre de change et sa circulation… mais ne compliquons pas tout!
          ——-

          Cher Mr Courty. J’ai essayé de répondre à ce que je comprenais de vos questions. Je vous en supplie: Ne décidez pas péremptoirement de ce qui vrai ou faux. Les réalités sont très complexes et nous avons tous tant de choses à apprendre.

          Bien cordialement

          CG

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        • Thierry Curty dit :

          « Les dépôts à vue dans les banques de dépôts devront être couverts à 100% par de la monnaie de base. »

          Pris ici : http://osonsallais.wordpress.com/2010/02/22/christian-gomez-100-money/

          Si la « monnaie de base » n’est pas du liquide, c’est quoi au juste?

          Vous parlez de progressivité des prix, êtes-vous bien certain que ça soit un facteur de développement? Ensuite, peu importe le cheminement pour parvenir à 4 ou 5% de croissance de M, sur des dizaines d’années, ça engendre une croissance intolérable.

          Imaginons qu’il se produise une catastrophe quelconque qui empêche les investissements, les dépenses, je ne sais. Une du genre de celles qui ce sont produites récemment et dont on savait pertinemment qu’elles étaient non seulement improbables, mais même impossible? Que ferait-on de cette masse? On la distribue? On l’entasse en attendant que ça aille mieux, tout en considérant qu’elle continue de gonfler?

          Je lis, je lis Monsieur Gomez, vous pouvez me croire. Si vous saviez ce que j’ai ingéré en 2 heures. Je lis, je m’informe, je réfléchis, je bute…c’est la première fois que j’entends parler de ce sujet, qui m’intéresse au plus haut point.

          A propos de Tobin, c’est un peu mon héros. J’ai autant d’estime pour lui que de mépris pour Keynes. Il a d’ailleurs été réprimé dans ses théories après qu’on ait validé l’individu et l’économiste. Contrairement à Keynes, qui a le parcours exactement inverse.

          Et je n’ai jamais dit que le 100%M avait quoi que ce soit à voir avec l’inutilité des banques, mais juste que c’est le fond de ma pensée. Le 100%M, tout au contraire, est le moyen de les maintenir.

          Il n’empêche, je me permets de mettre en doute le schéma de progression économique.

          J’ignorais cette position des autrichiens. Je ne la creuserai pas, le modèle n’est pas plausible. Il ne me semble pas tenir compte des points essentiels de base des lois du marché qui existent quoi qu’on fasse. Si vous contrôlez M, P ne va pas baisser pour autant. Tout au contraire, c’est la profusion, le choix, de produits qui va baisser. Une fois de plus, il ne s’agit que d’une vision purement financière de l’économie. Le facteur humain n’est de nouveau pas pris en compte.

          @Monsieur Lemaire :

          Ce n’est pas un dogme? Alors oui, il s’agit bien d’un malentendu, sur le terme « inexorable » que j’interprétais comme une volonté d’atteindre ce seuil. Si seuls les mécanismes en amont engendrent cette croissance, je suis bien évidemment d’accord.

          Mon sursaut ne porte que sur un seul et unique point : Pour que le système marche, il ne doit offrir aucune prise à un moyen de contrôle quelconque et se contenter d’être proactif. Tout moyen de contrôle se monnaie…

          C’est la condition sine qua none pour changer les choses.

          …Et je vois que nul ne répond à ma question, mais ce n’est pas important. Vraiment pas important.

          Merci à tous, bonne soirée, navré de vous avoir dérangés. xD

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        • Bruno Lemaire dit :

          Cher T. C.,

          il n’y a jamais de mauvaises questions, il peut y avoir de mauvaises réponses – et parfois des malentendus 😉

          Donc, ne vous excusez pas, personne n’est obligé de vous répondre s’il n’apprécie pas la question.

          Je me suis simplement permis de dire que vous faisiez une erreur sur le sens de la locution « 100% monnaie » – ce que André-Jacques, qui y réfléchit depuis plus longtemps que moi, vous a dit d’une façon plus ‘cavalière’ – ce qui n’est pas son style, pourtant.

          Très cordialement, Bruno Lemaire..

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        • A-J Holbecq dit :

          Bruno
          C’est exact, ce « coup de sang » ne m’est pas habituel, mais en tant que rédacteur du résumé 100% M sur lequel portent ces commentaires (sur lesquels j’ai réagis), je trouve naturel qu’avant de les émettre un commentateur prenne le temps de lire l’article sérieusement et d’essayer de comprendre de quoi on parle. Et s’il manque de la base de compréhension du système monétaire (actuel), qu’il n’hésite pas à se renseigner: beaucoup d’intervenants ici sont capables de l’expliquer.

          Il me semble que l’article est assez précis pour ne pas faire d’erreurs fondamentales à sa lecture; après il est naturel de demander des précisions ou même de faire des critiques… Je rajoute que le but des commentaires (me semble t-il) n’est pas d’inventer un nouveau système au fil de la plume sans avoir réfléchi un tant soi peu à ses implications ou à son fonctionnement.

          Je voudrais rappeler l’excellent article introductif et vulgarisateur de Jean Jégu : « Des réserves fractionnaires au 100% monnaie »

          Des réserves fractionnaires au 100 % monnaie.

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        • Bruno Lemaire dit :

          tu as raison, cher AJH, mais ‘positivons’.

          Le succès de la fréquentation de ce blog signifie que de plus en plus de personnes ont l’intime conviction – m^me quand ce n’est parfois qu’une intuition – qu’il faut vraiment changer de système monétaire, et que le diktat des marchés financiers et des banques privées n’est plus supportable.Même Sapir, dans Marianne, en vient à des mesures dont nous avons déjà discuté sur ce blog il y a un an ou deux.

          Très amicalement, Bruno.

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        • A-J Holbecq dit :

          Thierry Curty dit :
          6 novembre 2011 à 22:42 (Modifier)

          « Les dépôts à vue dans les banques de dépôts devront être couverts à 100% par de la monnaie de base. »

          Si la « monnaie de base » n’est pas du liquide, c’est quoi au juste?

          La monnaie de base (base monétaire), c’est la monnaie de banque centrale : scripturale (les réserves obligatoires, par exemple) qui n’est pas en circulation dans la sphère non bancaire, ou « fiduciaire » (les espèces) qui est la seule monnaie de banque centrale en circulation dans la sphère non bancaire.
          Un schéma ici: http://monnaie.wikispaces.com/Agr%C3%A9gats

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        • Bruno Lemaire dit :

          @ T. C.

          Pour compléter les excellents commentaires de AJH, il faut bien voir que, par définition, il faut se représenter la monnaie de base comme la monnaie émise par la banque centrale: ce ne sont donc pas « que » des billets, bien loin de cela. Et l’image colportée d’un ton docte par tous les médias, de la « planche à billets » est fausse, très fausse oserais-je dire, et donc très trompeuse. La majorité de la monnaie ‘émise’ par la banque centrale consiste en un jeu d’écritures.

          La monnaie ‘bancaire’, elle, est uniquement scripturale. L’un des objectifs du 100% monnaie consiste à ce qu’aucun agent privé n’ait le droit, ni le pouvoir, d’ajouter le moindre franc, la moindre drachme, le moindre euro à ce qui a été décidé par la banque centrale.

          D’où les différentes mesures proposées par M. Allais il y a déjà des décennies, reprises pour la plupart, voire complétées, par certaines de ses ‘élèves’ comme Christian Gomez.

          Très cordialement, Bruno Lemaire.

          Donc « 100%monnaie » n’a aucun lien avec « 100%liquide » mais avec « 100% gérée par la banque centrale »

          PS. pour une critique du mythe de planche à billets, on pourra aussi se reporter à:http://monnaiepublique.blogspot.com/2011/10/plancheabillets.html

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        • Bruno Lemaire dit :

          tous sur la « liquidité » à 100% du « 100% monnaie »

          Comme j’aime bien comprendre – quand j’en ai le temps, les raisons des erreurs (éventuelles) de mes correspondant – vieux réflexe de vieux prof … – j’ai cherché à comprendre d’où venaient certains contre sens, comme le fait que certains aient pu penser (à tort) que:
          « 100% monnaie » voulait dire « 100% billets ».

          En fait, on est passé insensiblement de
          « 100% monnaie » à « 100% liquide » puis à « 100% espèces » ou « 100% billets » à cause d’une phrase tirée du résumé de AJH:

          Le 100% monnaie propose donc la séparation très claire entre d’un coté la monnaie qui doit être totalement « liquide » et garantie à 100% par de la monnaie Banque centrale

          Voilà, me semble t-il, la raison de cette fâcheuse confusion, voire de ce fâcheux contre-sens.

          (Les journaleux économistes qui s’expriment sur la « planche à billets » ne font pas autre chose, ils se disent pourtant ‘experts’ … alors 😉 )

          Appel à volontaire: il serait peut être bon d’écrire un petit billet sur ce que l’on appelle la liquidité (et peut être aussi la solvabilité) des banques.

          Très cordialement,

          Bruno Lemaire.

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        • christian GOMEZ dit :

          Quand j’étais prof (eh oui…), je faisais aussi la guerre à mes étudiants à chaque fois qu’ils utilisaient cette expression pour leur faire comprendre que la création de la monnaie de base était plus lié aujourd’hui à un stylo ou un ordinateur qu’à une machine à imprimer, les billets ne représentant plus qu’une part congrue de la monnaie de base.

          Ceci dit avec le temps, la lecture assidue de la presse anglo-saxonne , où l’on parle sans arrêt de « printing press » , et un certain laisser-aller dans l’expression pour faire comprendre plus vite (en utilisant l’émotion) la nature du phénomène font qu’il m’arrive d’utiliser cette expression passe-partout.

          Je dois dire que, vu l’état des connaissances économiques de nos contemporains, l’utilisation du concept de monnaie de base/base monétaire/monnaie banque centrale les plonge tout de suite dans la perplexité et rend très difficile la compréhension de ce que l’on veut expliquer comme le 100%M par exemple.

          Dans une présentation simplifiée que AJ doit mettre en ligne, j’abandonne complètement cette notion pour demander à mes interlocuteurs de réfléchir à ce qui se passerait si un gouvernement décidait demain que seul le billet avait pouvoir libératoire . Il est alors possible de reproduire tout ce qui se passerait en cas de mise en oeuvre du 100%M. Mais la simple considération de quelque chose de connu et concret comme le billet de banque permet à un interlocuteur sans base économique de mieux appréhender ce que l’on cherche à expliquer et toutes les implications, comme la neutralisation de la dette publique par exemple.

          Quand l’interlocuteur a commencé à percevoir les mécanismes dans ce cas particulier, il a déjà fait un grand chemin en direction du 100%M, car les dépôts couverts par de la monnaie de base , ce n’est rien d’autre que des « équivalents-billets de banques » qui ont tous les avantages des deux mondes: la facilité d’utilisation des dépôts et la sécurité ( au sens d’absence de risque sur la banque) et la rentabilité (pour la collectivité) des billets ( puisque, déjà aujourd’hui, le gain net relatif à leur émission est une ressource budgétaire).

          Très cordialement

          CG

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    • christian GOMEZ dit :

      Je réponds (ou j’essaie de répondre) à toutes les objections par ailleurs. Mais, pour vous qui êtes très focalisé sur ce problème de l’élasticité de la monnaie , je vous convie à lire le livre de Detlev S. Schlichter: PAPER MONEY COLLAPSE, The folly of elastic money and the coming monetary breakdown (wiley &sons,2011).

      Certes, l’auteur, dans la ligne de Rothbard et des « Autrichiens » est partisan d’un 100% money-gold, mais toutes ses analyses sont remarquables comme c’est le cas, souvent, avec les « autrichiens ».

      Pour ma part, je pense que le 100%M-Or est inatteignable aujourd’hui et, pour le coup, exigerait une application planétaire, ce que ne réclame pas le 100%M proposé.

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  9. RST dit :

    L’avantage d’aller à la fin d’un long commentaire avant de le lire c’est que cela peut éviter de … perdre son temps en le lisant.
    « Keynes n’était pas loin d’être un imbécile, qu’on se le dise. » Et Thierry Curty, le génie que le XXIème siècle attendait ?

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  10. A-J Holbecq dit :

    Sans citer personne je m’aperçois que beaucoup de commentaires sont un peu « à coté de la plaque » du fait d’une très mauvaise compréhension du « 100% monnaie » ..
    Par pitié, ne faites pas que survoler mon article ou les commentaires de Christian Gomez (ainsi que cet article et les commentaires que vous trouverez à la suite : http://osonsallais.wordpress.com/2010/02/22/christian-gomez-100-money/ ), mais relisez le tout plusieurs fois afin de bien comprendre le principe et les conséquences du 100%…

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    • Bruno Lemaire dit :

      You are right my dear, as usual.

      B.L.

      Mais même les commentaires ‘à côté de la plaque’ sont intéressants, car cela montre:
      1) que le système n’est peut être pas si simple à comprendre
      2) qu’il peut éventuellement être encore amélioré, m^me s’il faut l’appeler « 100%monnaie plus », ou tout autre nom. Attention au sectarisme.
      3) que certaines notions ne sont peut être pas parfaitement définies.

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      • A-J Holbecq dit :

        Tout à fait d’accord, Bruno, mais j’ai lu certaines questions ou affirmations montrant que le commentateur n’avait même pas essayé de lire l’article et partait sur ce qu’il croyait être le « 100% monnaie »: c’est celà que je « visais »…

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        • Bruno Lemaire dit :

          Cher André-Jacques, je sais, et je ne t’en estime que davantage. Je n’en dis pas plus oops va nous censurer 😉 B.L.

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  11. christian GOMEZ dit :

    Mr Curty, en toute sympathie et sans immodestie (j’espère), je dois vous dire que nous avons beaucoup de mal à communiquer car (1) vous n’avez pas lu réellement un exposé du 100%M et (2) vous ne maitrisez pas les concepts de base les plus élémentaires. Exemples:

    1) la monnaie de base ou monnaie banque centrale: c’est le passif liquide au bilan de la banque centrale et elle comprend donc les billets en circulation et les comptes des institutions financières et du Trésor auprès d’elle (il n’y a plus de comptes de particuliers)

    2) Dépôts à vue dans les CSM (Compagnies de Services monétaires) et monnaie de base dans un système 100%M: les comptes des CSM à la banque centrale sont l’exact reflet/miroir des comptes des agents économiques auprès des CSMs par construction (signification de l’appellation 100%M). A ce titre, les CSMs peuvent être considéré essentiellement comme des « conservateurs d’encaisses » (custodians) et non comme des banques.

    3) Qu’est-ce que la monnaie?: ce que vous dites sur l’inondation de liquidités ou des choses du genre montre que rien n’est maitrisé dans votre esprit. Que la monnaie évolue au même rythme que la valeur des transactions, il n’ y a là rien de choquant ou d’époustouflant. La masse monétaire, c’est l’ensemble des encaisses détenues par les agents (vous, moi…) et son rythme de rotation est déterminé par des facteurs d’abord structurels (rythme des paiements, moyens de règlement liés à la technologie, etc…) et des facteurs psychologiques que la réforme du 100%M s’efforce, de par les structures mises en place, de contrôler. Je vous invite à réfléchir sur l’équation quantitative : D (Dépense globale) =MV qui est bien sûr un simple truisme sans valeur explicative en tant que telle tant que les relations de causalité ne sont pas explicitées, mais vrai par essence et quelle que soit la théorie puisqu’elle n’est qu’une équation de définition.

    Je vous souhaite une bonne semaine studieuse.

    CG

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    • Thierry Curty dit :

      Monsieur Gomez, tout d’abord, je vous remercie de m’avoir apporté autant d’éléments de réponse. Parce que, bien que je ne sois plus intervenu, mes interventions ne semblant pas très pertinentes à vos yeux elles sont inutiles, je vous ai tout-de-même suivi.

      De tout ce que j’ai pu lire et entendre, ici ou ailleurs, il ressort clairement que le 100%M est clairement, indiscutablement, la solution de l’avenir, il n’y a pas à tortiller là-dessus. Je dirais presque que c’est une évidence.

      Néanmoins, tel que vous le présentez, finalement, ça ne change pas grand-chose au problème :

      « Que la monnaie évolue au même rythme que la valeur des transactions, il n’ y a là rien de choquant ou d’époustouflant »

      Ben si justement, ce n’est pas époustouflant, puisque c’est ça qui nous a mis dans cette mouïse, la crise étant issue directement de la baisse du volume des transactions, par contre c’est très choquant. Je ne peux que vous opposer, plutôt qu’une tartine qui vous permettrait de m’opposer que je ne comprends rien au système monétaire, une simple citation que m’a servie « Madame Adonis » sur mon forum personnel :

      « « Toute personne croyant qu’une croissance exponentielle peut durer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste. » (Kenneth Boulding)

      En effet, non seulement vous incluez un taux d’inflation dans l’expansion de la masse monétaire, que vous qualifiez « d’inexorable », je le rappelle, ce qui, en soit, est déjà ni plus ni moins qu’une possibilité de maîtrise de la masse monétaire puisque, dois-je vous le rappeler, l’inflation n’est qu’une vue de l’esprit. L’IPC se base sur une vingtaine de milliers de points censés définir l’état du pouvoir d’achat des ménages…alors que les mêmes ménages ont un choix vers plus de 250’000 produits potentiels. On manipule les chiffres comme on veut, selon les intérêts, politiques ou économiques, du moment. Plus dangereux, c’est difficile. Sur quoi vous ajoutez votre argument consistant à corréler M à VP, alors que, comme je le dis plus haut, c’est suite à l’effondrement de P sur les produits secondaires depuis une quinzaine d’années que V s’est affaibli interdisant le paiement des engagements financiers, dont le levier mondial s’élèvait, au moment du déclenchement du problème, en 2008, à un facteur d’environ 5. Vous voulez recommencer.

      L’avis du Pr Paul Jorion à ce sujet, ici : http://minu.me/5fgy

      « Je propose notamment qu’on écrive une constitution pour l’économie, éliminant un certain nombre de principes entièrement destructeurs. Les paris sur l’évolution des prix – des matières premières, par exemple – sont aujourd’hui au cœur du processus économique ; on a ouvert grand les portes du marché des matières premières aux spéculateurs. Ils en sont devenus les acteurs dominants. C’est de la folie. »

      …Mais peut-être ne comprend-il rien au système monétaire? Allez savoir?

      En l’occurrence, j’étais sur le point, avant de lire vos petits commentaires à mon encontre, que la vérité est que vous vivez dans votre monde, complètement déconnecté de la réalité. Vous avez comme image de l’économie « qu’on peut déduire M en observant V », « que P est la conséquence de VM », que « si VP, etc…. ». Il manque juste une petite chose dans vos considérations : le fait que l’esprit humain ne se pose pas en équation. Ainsi, vous pariez sur le volume des transactions les prix pour faire évoluer M, quitte à prendre le risque d’une récession salvatrice pour certains à l’occasion. De là à penser qu’ils ne se gêneraient pas de la créer…

      Sur ce sujet, toujours le même Pr Jorion, toujours sur le même lien :

      « C’est comme les économistes, ils sont à l’intérieur d’un système. Ce système n’a pas encore compris qu’il est en train d’affronter cette crise de civilisation à laquelle je faisais allusion. »

      Vous êtes EN PLEIN dans ce cas de figure. Inconsciemment, bien évidemment. Loin de moi l’intention de vous jeter la pierre, bien au contraire. Si le fait d’être un « économiste atterré » m’a plu, ce n’est pas pour rien. Prenez plutôt ceci pour une alerte.

      Ce faisant, je vous propose, comme matière à reflexion, qui, à vous, ne vous prendra pas une semaine, mais quelques minutes, de vous repencher sur ma proposition « d’étalon-énergie », en vous soumettant ce lien : http://minu.me/5fh0 Vous comprendrez ainsi mieux les caractéristiques évidentes d’un tel étalon. Non seulement sa progression est inexorable (là, le mot est bien exploité), même en cas de forte régression démographique, qui ne parviendrait qu’à ralentir la progression de la courbe de consommation, mais il est en plus un observateur fiable du facteur de développement. Ainsi, en corrélant les masses monétaires nationales ou supranationales (échelon Europe ou stricto national) à la consommation énergétique mondiale, non seulement M ne se déduit pas d’une observation dont chacun pourrait appliquer sa petite méthode en fonction de ses intérêts personnels (et plus il est corrompu, et plus sa vision est distante des intérêts communs alors que plus il a d’influence sur l’économie), il suit tout naturellement une base connue. Et la particularité de cette base connue est qu’elle est significative d’un potentiel de transactions avec les nations concernées. Plus la courbe d’augmentation énergétique d’une nation est forte, plus ses potentialités sont élevées. Ainsi, plus nos opportunités sont élevées face à cette nation. M devient ainsi l’observateur de nos opportunités et n’est plus corrélé à un hypothétique développement artificiellement crée par des malhonnêtes et ce dans une croissance automatique. Si inflation il y a, c’est suite à une évolution naturelle du marché. Si croissance de M il y a, c’est suite au fait du développement de nos opportunités, donc de nos transactions, parce que, la seule chose sur laquelle on puisse parier à propos de l’esprit humain, c’est que si une opportunité se présente…elle ne passera pas sans que personne n’en profite!

      En outre, j’aimerais que vous vous penchiez un peu plus sur mon projet de l’AMI, parce que s’il pouvait obtenir l’assentiment de gens tels que vous, il se développerait bien plus aisément, bien évidemment. Vous pourriez même y intervenir. L’AMI est un concept économique, à partir de là, il ne produit rien. C’est une société possédée par les acteurs économiques qui met à disposition du grand public un moyen de prendre le contrôle de son avenir. Ce n’est pas l’AMI qui investit, c’est le public. L’AMI ne prend aucune décision. Les projets financés, le sont avec l’argent du public, à la demande du public. Les malversations sont impossibles, puisque l’argent épargné est confié à des financiers à des conditions clairement établies et incontournables que seuls les milliers de sociétaires peuvent changer, en les soumettant au regard du public. Et c’est un excellent moteur de conversion, puisque les rendements des sommes confiées aux financiers sont bien plus élevés que les taux d’intérêts des crédits obtenus en retour. L’application d’un levier, raisonnable, de l’ordre d’un facteur 5, permettant au public de disposer d’un fonds 5x plus grand pour soutenir des projets économiques, accroissant ainsi d’autant M en injectant de l’argent frais dans l’Economie Réelle. Sans compter les retombées indirectes à long terme, niveau tant emplois, que dynamisme économique, et de fiscalité.

      Mon projet est un bon projet, mais il supporterait que des tas de gens très compétents le supportent. A visiter : http://soyons-AMI.fr

      Bien cordialement, Thierry Curty

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      • Thierry Curty dit :

        Accessoirement, ceci est bien intéressant. Je sais que vous êtes au courant, et moi aussi, mais c’est un point crucial qui nous permet de comprendre que la pseudo-crise de la dette est bel et bien de la fumisterie et que si on ne la payait, on ne risquerait tout bonnement rien du tout : http://www.plumedepresse.net/lescroquerie-de-la-dette-publique-signe-la-mort-de-la-democratie-lincroyable-cecite-volontaire-des-medias/

        La réaction, éloquente, du principal intéressé à ce sujet (et il a bien évidemment raison, non seulement de trembler de chiasse que le monde comprenne que c’est lui qui est à l’origine de la situation que nous vivons, mais aussi sur le fait que cette crise n’existe en réalité pas, qu’elle ne sert qu’à enrichir des financiers qui ont mis en place un système leur permettant de pomper l’argent public sans rien fournir ni produire, il suffit de laisser faire)!! : http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/10/26/pour-valery-giscard-d-estaing-on-exagere-la-gravite-de-la-crise-europeenne_1594247_823448.html

        Vous m’excuserez de mon incompréhension du système monétaire comme je vous pardonne de votre incapacité de réfléchir en être humain plutôt qu’en machine à calculer, fût-elle animée de bonnes intentions. xD

        :

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        • bruno lemaire dit :

          Cher Thierry,

          on peut ne pas être d’accord avec un certain libéralisme angélique de C. Gomez (même si sa présentation du 100% monnaie est évidemment correcte, sa façon de l’utiliser est assez discutable, au sens où on peut la discuter) – c’est mon cas, je suis plus ‘étatique’ que lui (au sens sans doute des créditistes du Crédit social de Louis Even) – sans pour autant penser que Paul Jorion a raison sur tout ce qu’il dit.

          La position de P. Jorion est certes intéressante lorsqu’il veut tnter d’éviter la spéculation, en interdiant les paris sur certains marchés (m^me si cela ne doit pas être très facile à organiser et surtout à contrôler). Mais tant qu’il confondra monnaie centrale et monnaie bancaire, ou, plus exactement, tant qu’il refusera d’admettre qu’il y a effectivement création monétaire par les banques privées (des euros BNP, des euros CA, des euros SG) ses positions monétaires ne seront guère convaincantes.

          On peut dire beaucoup de ‘vilaines’ choses, souvent méritées, sur les économistes: mais sur les questions monétaires, le courant dominant a raison, et Jorion a tort.

          D’ailleurs, si Jorion avait raison, le 100% monnaie existerait quasiment: ce n’est malheureusement pas le cas.

          Tout en comprenant votre frustration devant la situation actuelle, très cordialement,

          Bruno Lemaire.

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        • Thierry Curty dit :

          Bonsoir Monsieur Lemaire,

          De la frustration? Pourquoi? Pas le moins du monde…

          Pour le P. Jorion, vous noterez que le fil même, ici, l’utilise en référence.

          Je suis juste surpris d’apprendre que « le courant dominant a raison et Jorion a tort »….

          Parce que, franchement, le courant dominant, le moins que l’on puisse dire est qu’on peut apprécier où il nous a menés.

          Quand à l’affirmation disant que « si Jorion avait raison nous aurions pratiquement le 100%M », je me demande si ce ne serait pas lui prêter un peu trop de pouvoir? Je vous rappelle qu’en face il y a une véritable clique, qui n’est pas d’accord…et pour cause…

          Merci de votre réponse, bonne soirée, TC

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        • christian GOMEZ dit :

          Cher mr Curty,

          J’ai tenté de répondre à ce que je comprenais de vos questions et de vos raisonnements. Je l’ai fait , je crois, avec toute la courtoisie nécessaire et avec une volonté de bien expliciter mon propos. Sans plus.

          Pour ma part, je fais partie de ceux qui ont besoin de comprendre à fond avant de critiquer ou de proposer quoi que ce soit. Bien que ce soit souvent difficile, j’essaie de contrôler mes émotions quand je raisonne et je cherche la plus grande adéquation possible entre mes raisonnements et la réalité.

          Pour ma part, les « indignations » à la « Stéphane hessel » de soi-disant humanistes ne me convainquent guère. Faisons d’abord une analyse construite, sur laquelle toute personne raisonnable peut acquiescer., et tirons en ensuite des conséquences pratiques, sur lesquelles les avis peuvent diverger car il y aura nécessairement des jugements de valeur propres à chacun.

          Dites que je suis « une machine à calculer ». Cela ne me dérange pas. Je sais que je ne pourrai convaincre que par des arguments rationnels et non par des éructations ou des invectives.

          Très cordialement

          CG

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        • bruno lemaire dit :

          Cher T C,

          je suis très heureux de savoir que je me suis trompé en pensant que vous éprouviez sans doute de la frustration.

          Pour ma part, en tout cas, je suis plus que frustré, je suis consterné devant la situation actuelle de la France, et devant le mauvais fonctionnement du système bancaire actuel. C’est bien parce que je pense qu’il faut, et que l’on peut, en changer que j’ai pris récemment un certain engagement politique

          C. Gomez est un de ceux qui le critique le plus ce système bancaire, Jorion, au contraire, trouve que ce n’est pas ce système qui est à condamner.

          C’est tout ce que j’avais à dire sur le sujet.

          Lisez éventuellement mon blog, sur « monnaie publique », vous verrez qu’il y a pas mal de propositions de sortie de crise, mais toutes ces solutions réclament de modifier le système banco-monétaire actuel.

          Très cordialement, Bruno Lemaire.

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        • dilbert dit :

          « Vous m’excuserez de mon incompréhension du système monétaire… »

          Mr Curty

          Vous voulez donc réformer un système avant d’avoir compris son fonctionnement ?
          Si oui, on comprend votre admiration pour le distingué Père Jorion…

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  12. A-J Holbecq dit :

    Je voudrais juste rajouter que la proposition d’augmentation annuelle de la masse monétaire de 4 % inclue 2% d’inflation prévisible. En fait l’augmentation réelle serait de 2%, correspondant sans doute à une croissance possible du PIB de 1,5% à 2%. La question, mais qui n’est pas le sujet de ce fil, c’est de pouvoir réfléchir vers quoi doit aller cette croissance qui n’est pas nécessairement celle de plus de matières premières, d’énergie et de pollutions…

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    • Bruno Lemaire dit :

      Bonjour A.J.

      Ce qui me gêne – un peu – c’est que l’on pense que le rôle de l’état, ou de la puissance publique, doit se limiter à gérer la monnaie, en prenant la croissance et l’inflation comme une donnée immuable, insensible aux changements de système monétaire.

      Je prétends, moi, que l’Etat peut avoir une politique industrielle, une politique sociale, une politique « éducative » – et que le 100%monnaie peut lui donner les moyens d’agir, et d’aider les citoyens de notre pays à mieux innover, à mieux partager, à mieux produire, à mieux consommer.

      Non seulement l’équation quantitative de la monnaie est une simple tautologie – comme le rappelle fort justement C. Gomez – mais c’est une tautologie dangereuse, car elle peut donner l’impression que la vitesse de circulation de la monnaie est une idole, non susceptible de changement, sinon involontaire et imprévisible.

      Amicalement,

      Bruno Lemaire.

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      • A-J Holbecq dit :

        Cher Bruno
        Je suis tout à fait d’accord. Dans le cadre du 100%M, la BdF crédite le compte du Trésor Public chaque année de nouvelle monnaie laquelle se « mélange » aux autres ressources budgétaires. Le gouvernement (et j’espère le Parlement) décident de l’utilisation de toutes les recettes, inclus ces 4% supplémentaires annuels.

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      • christian GOMEZ dit :

        Quand on voit la difficulté de se faire comprendre sur un seul point, certes crucial, comme le 100%M, on tremble à l’avance si l’on devait mêler tous les problèmes….

        Mettre en place un nouveau système financier est une chose, faire des politiques sociale, industrielle, … en est une autre… qui n’ont à voir entre elles que dans la mesure où la première action va dégager des possibilités pour rendre les autres objectifs possibles.

        Laissez la vitesse de circulation de côté, l’objectif du 100%M, c’est qu’elle soit la plus stable possible pour pouvoir bien maitriser l’évolution des valeurs nominales à partir du contrôle, cette fois bien réel, de M.

        Par contre, toutes les actions que vous citez peuvent avoir une influence sur le sentier de croissance tendanciel de l’économie qui. ici aussi , obéit à une équation de définition comptable:
        Tx croissance PIB= Taux de croissance productivité + taux de croissance de la population active

        Au delà des mots, les conséquences de toutes les politiques évoquées auront une incidence sur la productivité et sur la population active employée et donc, si elles ont des effets durables, sur le sentier de croissance tendanciel de l’économie.

        Dans ce cadre, la politique monétaire visera à faire croitre M à un rythme jugé « optimal » qui doit être taux de croissance attendu de la production plus un taux de hausse des prix, qui peut être zéro ou plus. Le choix de 2%, qui est celui actuellement « targeté » par le Fed ou la BCE ( au moins dans les intentions), résulte chez Allais d’une réflexion sur la dispersion des évolutions des productivités sectorielles et correspond à une espèce d’huile dans les rouages pour que les ajustements de prix se fassent plus facilement en termes relatifs.

        Là où l’adoption du 100%M apparait comme miraculeux aujourd’hui , c’est qu’il donne aux politiques (qui voudront bien le considérer et faire l’effort de le comprendre) les moyens d’une politique ambitieuse sous deux aspects:
        1) il apporte des ressources budgétaires avec l’accroissement programmé de la masse monétaire (l’équivalent en « sous » de 4/5% des dépôts à vue) , exactement comme l’émission de billets de banque aujourd’hui ( mais dans ce dernier cas pour des montants epsilonesques)
        2) Il permet de neutraliser une partie de la dette publique ( l’équivalent du prêt de la banque centrale aux banques pour faire face à la fuite des dépôts monétaires vers les CSMs, soit plus des 2/3) et donc de récupérer une part des intérêts versés.

        Du jour au lendemain, les problèmes pourraient être résolus au prix de la capture de la rente monétaire des banques et de quelques ajustements dans les habitudes d’épargne des agents économiques.

        Quand on voit le chaos dans lequel nous sommes plongés, cela parait fou. Je sais et j’en ai été ces derniers mois un peu déprimé à l’idée que je pourrais apparaitre comme une espèce de « docteur Miracle », cette sorte de bonimenteurs qui arrivent au dernier moment auprès de malades incurables pour leur proposer des remèdes ilusoires dans l’espoir d’en tirer des bénéfices.

        Mais, je n’y peux rien. Le remède est là et il a été concocté non par moi, qui l’ai un peu modernisé avec mon expérience de la Banque, mais par toute une tradition d’économistes prestigieux: Fisher, Simons, Friedman, Tobin (narrow banking), Minsky (trés lié à Simons bien que keynésien de gauche), Allais…

        Pour moi, le promouvoir est un devoir , je dirais presque filial (au sens spirituel) vis à vis de mon Maitre qui a cherché jusqu’à sa mort à mettre en garde le monde contre ce système financier suicidaire et à proposer cette réforme qu’il jugeait essentielle.

        Cordialement

        CG

        IL EST A DISPOSITION

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  13. Catherine dit :

    Merci à vous Christian Gomez et André-Jacques, et tous ceux qui sont dans l’ombre mais qui oeuvrent pour la promotion de cette fabuleuse construction!

    Le fait de savoir qu’il y a des solutions disponibles, raisonnables et justes nous dit bien du mensonge de nos politiques actuelles qui voudraient nous faire croire qu’elles oeuvrent pour le bien public mais font tout le contraire.

    S’il faut une preuve de leur mensonge éhonté, pour ceux qui en auraient encore besoin( y’a beaucoup de dur d’oreille n’est-ce-pas!), la preuve est là, sous nos yeux, le 100 % monnaie est une opportunité à saisir vite, très vite, et il faut l’essayer absolument!

    Promouvez, promouvez messieurs, un jour ou l’autre le bon sens finira par être entendu, si nous ne sommes pas morts avant, sourire!

    Merci en tout cas, grand, grand merci de permettre d’ouvrir notre horizon

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  14. A-J Holbecq dit :

    Natanael Faibis (qui a traduit le bouquin de Fisher) nous donne 10 raisons d’adopter le 100% monnaie
    http://revolution-monetaire.blogspot.com/2011/11/10-raisons-dadopter-la-reforme-100.html

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  15. Bruno Lemaire dit :

    Cher Christian Gomez et … cher collègue

    rassurez vous, ou inquiétez vous, je ne vous ai jamais considéré comme un docteur miracle, et encore moins comme un bonimenteur professionnel – ni non plus, hélas peut être, pour un sauveur.

    Vous avez l’immense mérite de présenter d’une façon claire et suffisamment moderne une réforme voulue, souhaitée ou espérée par de nombreux économistes, dont certains ont mérité de passer à la postérité.

    En ce qui concerne le devoir filial à la mémoire de Maurice Allais, je le respecte évidemment, mais je citerai volontiers, pour ma part, un passage de l’Evangile – passage qui peut apparaitre peu charitable – laissons les morts enterrer les morts.

    Ce que je recherche, pour ma part, c’est la mise en place d’un système qui puisse nous éviter, si cela est possible, de continuer à nous enfoncer inexorablement dans la crise. Aussi, même s’il faut aller un peu plus loin – ou moins loin peut être – que Maurice Allais ( que je n’ai pas eu comme professeur) n’a pas beaucoup d’importance pour moi. Et s’il faut rajouter au « 100% Monnaie » ou au « 100% Allais » autre chose, peu importe encore, c’est le sort de millions de nos concitoyens qui devrait sembler prioritaire.

    C’est bien pour cela que, sans vouloir nécessairement vous contredire, je pense qu’une réforme monétaire, aussi bénéfique soit -elle (et elle est nécessaire) ne peut suffire , et qu’il faut aussi un renouvellement de la politique industrielle. Si je soutiens cela, ce n’est nullement pour brouiller votre message de pur monétariste (ce qui n’est ni une insulte, ni un encouragement, mais une simple constatation) – message dont j’apprécie la cohérence. Mais parce que telle est ma conviction, d’un libéral mais qui croit aussi à un état stratège, qui ne fait pas que « battre monnaie », même s’il vaut mieux qu’il fasse bien cette tâche.

    Si la monnaie n’est pas qu’un voile – ou un édredon – couvrant ou cachant l’activité économique, voire la perturbant ou l’étouffant parfois, il ne suffit pas de rendre ce voile diaphane pour régler l’ensemble des problèmes socio-économiques de notre temps. D’où mon insistance que vous pouvez sans doute juger déplacée, sur la façon dont la puissance monétaire, redevenue publique, peut irriguer l’ensemble de l’économie: les points d’insertion de cette monnaie – service public s’il en est – ne sont pas sans importance, et un hélicoptère friedmanien distribuant uniformément la monnaie- fut-elle issue directement de la puissance publique – ne me semble pas être nécessairement la seule solution à envisager.

    Autrement dit, une réflexion sur les crédits à dispenser à l’économie, aux entreprises, aux ménages et à l’administration ne me semble pas être inutile.

    Très cordialement,

    Bruno Lemaire, conseiller économique auprès de Marine Le Pen

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    • Catherine dit :

      Excusez-moi Bruno d’intervenir dans vos débats, mais je me demandais si c’était un gag ou si c’était vrai que vous soyez conseiller économique de Marine Le Pen?

      Curiosité toute féminine mais pas que, vous me connaissez un peu!

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      • Bruno Lemaire dit :

        Il y a plus d’un âne qui s’appelle Martin, dit-on, et plus d’un économiste qui s’appelle Bruno Lemaire – il y a même un ministre, Bruno Le Maire (patronyme en deux mots, s’il vous plaît) paraît-il.

        Mais pour répondre à votre question, j’ai effectivement été nommé à ce poste (avec un autre, le professeur Sulzer, de Dauphine, pour équilibrer …) le jour de la Saint Bruno (là encore, ce n’est pas un gag)

        Mais chut, ne le dites pas, mes enfants ne le savent peut être pas 😉

        En fait, rassurez vous, j’assume, pour une raison toute simple. Le système monétaire et financier actuel nous conduit tout droit à la catastrophe, et se contenter de l’annoncer, tel un vieux sage sur l’Olympe, ou ailleurs, est assez frustrant: si on peut tenter de l’éviter, c’est mieux.

        Bien à vous, Bruno.

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        • Catherine dit :

          Et bien vous avez de l’audace et du courage Bruno, bravo d’assumer ainsi!

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        • Bruno Lemaire dit :

          Chère Catherine, merci de vos encouragements.

          L’une des choses qui m’ont fait franchir le Rubicon, et sortir d’une position assez privilégiée, celle de vague intello n’ayant que des critiques à formuler, allongé bien confortablement dans mon fauteuil de nouveau retraité, est une citation, fort ancienne pourtant:

          « Nous sommes complètement dépendants des banques commerciales. Chacun doit emprunter chaque dollar qui est en circulation, espèce ou crédit. Si la banque crée suffisamment de monnaie artificielle, nous sommes prospères ; sinon, nous sommes proches de l’état de famine Nous sommes absolument sans système de monnaie permanent. Lorsque quelqu’un parvient à une totale compréhension de cette réalité, la tragique absurdité de notre situation désespérée est presque incroyable, mais néanmoins réelle. C’est le sujet le plus important sur lequel toute personne intelligente puisse se pencher et réfléchir. Il est si important que notre civilisation actuelle peut s’effondrer à moins qu’il ne devienne largement compris et que ce système soit corrigé rapidement » (Robert H Hemphill, Crédit Manager of the Fédéral réserve bank Atlanta, GA).

          Cela, plus la situation de crise dans laquelle nous nous enfonçons (plus peut être mon état de santé ) m’ont décidé à prendre partie, et parti, dans la mesure où il n’y a que de rares politiques qui osent s’attaquer de façon cohérente et claire au système actuel.

          On verra bien.

          Bruno Lemaire.

          Je viens aussi de découvrir le blog d’Olivier Berruyer, « les-crises », très intéressant.

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        • Catherine dit :

          Bien sûr qu’on verra bien, et s’engager , prendre la route c’est ce qui compte à vrai dire, de plus, on ne sait jamais à l’avance où ça nous mènera quel que soit le chemin pris, mais le prendre, surtout au jour d’aujourd’hui, c’est presque inévitable.

          Moi, je n’ai pas réussi à faire ce choix, je le fais dans mon quotidien, au travers de mon boulot, en rencontrant les gens qui ne vont pas bien et en essayant tout doucement, d’établir des liens plus « liants », j’y crois de plus en plus aux toutes petites choses, et tout cela mis bout à bout, ce qui font de grandes choses et d’autres, de plus petites, il se peut que ça change la donne, mais avant de voir la clairière, il va falloir traverser l’épaisse forêt.

          A vrai dire, je suis très pessimiste à court terme, mais optimiste à plus long terme, y’a juste qu’il va falloir tenir le temps d’une traversée bien difficile je le crains.

          Le choix que vous faites est en tout cas très courageux, suivre ce mouvement alors qu’il est vilipendé de partout, c’est le signe d’un bel esprit de liberté et c’est très respectable pour cela.

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        • Bruno Lemaire dit :

          Chère Catherine, je ne risque pas grand chose, sinon d’être soumis à la vindicte populaire, avec une pendaison qui ne peut être que virtuelle (du moins j’espère). Donc n’exagérons pas trop mon courage.

          Le vrai courage aurait peut être été de prendre parti plus tôt.

          Mais je dois dire qu’en 2007, j’ai cru que l’activisme de Sarkozy pouvait être efficace. A partir de 2008, et de sa mauvaise gestion de la première crise, la crise bancaire, je me suis aperçu de mon erreur. Ni le PS (à l’exception peut être de Montebourg) ni l’UMP ne vont rien faire contre le système et le capitalisme financier.

          Et me contenter de rabâcher ma frustration (peut être une des causes de mon infarctus récent) ne me semblait pas être la meilleure des attitudes.

          Bruno Lemaire

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        • Catherine dit :

          Le rire, vous ne m’en voudrez pas Bruno, je sais,
          car il faut rire de tout justement surtout en ces temps de profonde tragédie!

          http://lesdernieresnouvellesdumonde.blogspot.com/#!/2011/09/toutes-les-formes-de-fascismes.html

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        • Catherine dit :

          Erreur ou maladresse, il faut glisser le curseur pour aller jusque Desproges!

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        • Bruno Lemaire dit :

          Chère Catherine

          On dit effectivement que le rire est le propre de l’homme. Mais je préfère pour ma part Michel Leeb (et sa fameuse dictée) ou Raymond Devos (et son jeu avec les mots)

          B.L.

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        • Catherine dit :

          J’ai envoyé ça, sans trop réfléchir, à l’intuition comme souvent. Voyez-le comme une petite pointe d’épingle qui vient dégonfler la pesanteur du contenu de votre message, à savoir que vous étiez conseiller de Marine Le Pen, c’était un peu un pavé dans la mare, voilà, j’ai voulu y mettre un accent de dérision pour aérer un peu, c’était toute mon intention, n’y voyez donc pas malice et excusez-moi si votre réception n’a pas été celle-là.

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        • Bruno Lemaire dit :

          aucun souci, j’assume 😉 B.L.

          La situation économique et sociale étant plus que tendue, c’est à chacun de laisser parler sa conscience, et de mettre ses éventuelles compétences au service de ce qu’il pense être le bien commun.

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        • sentier198 dit :

          Cher Bruno

          intéressante votre citation , notamment le : « ..Il est si important que notre civilisation actuelle peut s’effondrer à moins qu’il ne devienne .. »
          je crois que depuis plus de cinquante ans les hommes évitent le conflit (et son horreur potentielle) qui réside dans la façon dont nous pourrions gérer la fin d’une civilisation tout en laissant la place (le temps ) à une autre de germer.
          ce qui est inquiétant , ce n’est pas qu’un ordre morale ,social , culturel ,économique ,politique s’éteigne (nos aïeuls en ont vu d’autres , nos descendants en verront d’autres…).
          mais c’est la manière dont les hommes gèrent le vide transitoire , soit en s’arc-boutant sur les paradigmes du passé ,soit en pratiquant la technique de la terre brulée , pour être sûr de ne rien laisser derrière.
          car en effet , l’affrontement des deux positions risque d’être (comme d’habitude) extrêmement violents.
          il existe des solutions alternatives , qui participe de révolution copernicienne qui consisterait à considérer le point de vue de l’autre comme étant le sien propre ( à se l’approprier en quelque sorte) , tout en maintenant sa propre idée sur le monde.
          difficile de ne pas tomber « raide schizophrène » , me direz-vous.
          certes , difficile , mais sauf à souhaiter une nouvelle boucherie comme en 1914,1939…je ne vois pas où se trouve l’embryon d’une solution dans les propositions de chacun d’ un « système » miracle
          on ne fera pas l’économie de l’homme , dans son être , l’économique n’étant ensuite qu’un dépôt (un reste …) qui se déduira de la nouvelle organisation socio-politique qu’il se donnera alors , et non le contraire.

          cordialement

          Yves

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        • bruno lemaire dit :

          @ Yves/Sentier

          Vous avez raison, nos échanges souvent techniques, pourraient faire oublier que l’économie doit être au service de l’homme (et les banques au service de l’économie)

          merci de nous le rappeler,

          amicalement, Bruno Lemaire

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        • Sentier198 dit :

          @ Bruno,

          le drame est qu’il est difficile d’évaluer ce qu’il faut acter pour sortir de cette impasse .
          mais , c’est terriblement humain , un engagement.
          le plus étonnant , c’est que je viens de déménager dans une impasse , pour me rapprocher de mes enfants , au pied des Pyrénées.
          J’y découvre , dans un petit village près de Pamiers , un véritable labyrinthe , des maisons imbriquées , des passages inattendus , des gens tout autan(t) (comme le vent du coin).
          Tout ce monde est fait d’arrangements , de « servitudes » dit-on dans le langage du droit de propriété.
          J’ai le sentiment de « changer de monde » , habitué comme je l’étais à chercher de grands espaces , et vraisemblablement à fuir quelquechose.

          Pour en revenir au 100% monnaie , j’y adhère depuis longtemps (AJH m’y avais interessé), plus qu’à la monnaie « fondante » de J.Finckh , laquelle , je trouve , ne prends pas assez en compte les aspects élémentaires de la psychologie humaine :
          à savoir , ces besoins contradictoires de s’assurer un lendemain en retenant des choses (l’épargne , la propriété individuelle) , tout en s’ouvrant sur l’inconnu de son avenir (se risquer à des investissement , donc à éventuellement perdre de ce qu’il a pu retenir) .

          amicalement.
          Yves.

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        • chris06 dit :

          @Bruno Lemaire,

          cette citation de R. Hemphill est à proprement parler géniale!
          merci

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        • Opps' dit :

          Franchement Chris06, je ne pensais pas qu’un esprit critique comme le tien tombe dans cette citation de Hemphill !

          => « Nous sommes complètement dépendants des banques commerciales. Chacun doit emprunter chaque dollar qui est en circulation, espèce ou crédit. »

          Dire que de le monnaie préxisterait et que nous devrions -pauvres petits infortunés- l’ emprunter , n’a aucun sens !

          Une action productive se monte et elle a besoin de moyens de financement ou paiement : la société les lui fournit -point barre –
          Soit en empruntant des moyens à ceux qui épargnent , soit en créant ex-nihilo des ‘droits à prendre’ …

          Il est vrai qu’au début de toute chose il faut emprunter .
          Ca me parait assez logique .
          Bien sûr certains n’empruntent pas parce qu’ils sont déjà ‘riches’ et propriétaires de leur monnaie-droits-à-prendre.
          Le crédit a ceci de ‘démocratique’ qu’il permet d’entreprendre sans être forcément riche.

          D’ailleurs au fond que signifie qu’on doive emprunter … c’est à dire recevoir PUIS rembourser ? : cela signifie que la société t’autorise à prendre … à condition que tu rendes : où est le problème ?

          => « Si la banque crée suffisamment de monnaie artificielle, nous sommes prospères ; sinon, nous sommes proches de l’état de famine »

          Encore cette vieille idée que la monnaie EST richesse. Ou bien sa version abâtardie que la monnaie en excès met magiquement les hommes au travail pour produire des choses vraiment utiles …

          => « Nous sommes absolument sans système de monnaie permanent »

          Nous l’étions en système de monnaie pleine avec par exemple le système de l’étalon-or.

          On pourrait imaginer effectivement un système de monnaie permanente, qui serait forcément stable. Intellectuellement ça a l’air de fonctionner , malgré des questions importantes , par expl , qui au départ va introduire les jetons , et comment ? Qui fera éventuellement varier la quantité de monnaie, et comment .

          Cependant ce système , au delà du 100%, pose le problème de ce que tu a soulevé à Gomez . Où est la souplesse ? , l’élasticité ? Avec ce système ne reviendrait-on pas à la rigidité du système d’étalon-or ? C’est à dire à une vertu corsetée , avec les avantages de la vertu … et les nombreux inconvénients du corsets !

          Et si la souplesse était ré-introduite , par qui, comment , pourquoi !

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        • Sentier198 dit :

          @ Bruno , Chris06 , Opps….

          vous touchez du doigt ce que je dis plus haut , le « comment gérer » un besoin contradictoire (retenir (pour se protéger) , lacher (pour investir l’avenir))
          d’où cette perception d’une impossible solution , d’où cette aventure historique de la déréglementation financière depuis la fin des années 60 (pour en marquer le moment de son éclosion culturelle = Mai68) , et la prise de conscience récente de ses excés .
          La monnaie n’a pas de valeur en elle-même , on est bien d’accord , elle ne fait que « représenter » une valeur , donc le ressort psychologique de ce système est sous la forme d’un déplacement valeur-> représentation d’une valeur.
          L’être humain standard , qui a d’autres chats à fouetter , ne se préoccupe plus de cette « nuance » et le télescopage se produit entre valeur et sa représentation.
          C’est un des fondamentaux de base de ce que j’évoquais plus haut.
          Un peu comme en informatique on défini un « pointeur » sur une valeur (variable,tableau de …) , pour ne pas encombrer la mémoire de l’ordinateur avec des copies de cette variable.

          dans l’écriture du programe , le pointeur devient rapidement la valeur en elle`même (car elle se manipule symboliquement de la même maniere :
          si p=^variable (un pointeur sur une variable)
          vous avez p^=variable , vous pouvez faire toute les manips possible sans avoir besoin de faire une copie de votre variable…

          l’homme est paresseux (souvent ,à juste titre)

          Vous pourrez toujours essayer d’utiliser une « commodité » pour représenter de la valeur , cette commodité finira par se confondre avec la valeur qu’elle représente..
          plus facile de stocker des chiffres sur un serveur que de se trimbaler des billets , plus facile de se trimballer des billets que des valeurs mobilières voire immobilières…
          donc , le piège est là : le glissement valeur->représentation semblant inscrit dans nos codes génétiques , comment faire ?

          Historiquement parlant , les supporteurs de la déréglementation ayant « semé » un sacré souk , nous allons avoir droit à une sur-rigueur temporaire (je l’espère) et le 100% monnaie me semble le moindre mal necessaire (dans la mesure où il « recale » les choses avec un peu de justice sociale).
          D »ailleurs dommage que Gomez ne se fende pas d’un volet politique pour justifier sa proposition.

          Mais , l’après est passionnant , l’homme va-t-il être capable , comme je le disais déjà il y a quelques temps ici , de s’affranchir de son besoin « maladif » de coller une valeur au chose , de réserver cela aux êtres.

          Yves

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        • bruno lemaire dit :

          @Yves/Sentier

          astucieux cette comparaison entre valeur/représentation et contenu/pointeur

          En informatique, il y a aussi de doubles indirections, c’est là que l’on commence à faire le tri entre étudiants doués et hackers.

          Les banquiers seraient-ils des hackers de notre vraie richesse, et quelqu’un comme Jorion se serait-il arrêté à la première indirection, en oubliant le lien, ou le pointeur, entre monnaie de base et monnaie scripturale, ou entre « billets » et « promesses de billets »?

          Très cordialement,

          Bruno Lemaire.

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      • chris06 dit :

        @Opps,

        je pense que tu lis plus dans cette citation que ce qui y est écrit.

        A mon avis elle met bien en exergue l’absolue nécessité de disposer d’un système de paiement permanent. Sans cela notre civilisation s’effondrerait en quelques semaines.

        Quand à tes questions, je me pose les mêmes!

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        • Opps' dit :

          Ce qui ne me plaît pas dans cette citation, même sans aller chercher midi à 14 heures, c’est l’idée que les dollars pré-existeraient et que nous serions asservis par le système à devoir les emprunter.
          La monnaie -dans notre système et même dans le 100%- ne pré-existe pas : on la crée selon nos besoins.

          Après ça que le système bancaire en profite et que la création soit faite de façon inégalitaire puisque favorisant les uns et pas les autres , c’est … le vrai problème.

          Ajout : un système permanent ? impossible en monnaie-crédit , mais on peut le souhaiter plus stable bien sûr.
          Ou alors il faut revenir à la monnaie pleine, gagée sur une marchandise existant déjà.
          Ou encore une monnaie-purement-jeton, injecté une fois pour toute.
          Dans les deux derniers cas, l’investissement ne peut être financé que par l’épargne pure et dure : le capitalisme est tué dans l’oeuf (Système idéal au fond pour tous les écolos-décroissantistes et autres sauveurs de la planète … : bien sûr on sera mangé géopolitiquement , mais on mourra dans la bouche des BRIC, en bonne santé ! 😉 )

          Le capitalisme (je suis l’inventeur de cette idée géniale) c’est avant tout le crédit.

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    • christian GOMEZ dit :

      Moi, en appliquant la réforme , je livre au Trésor les milliards récupérés par les deux voies ci-dessus rappelées et les politiques font ce qu’ils en veulent… 🙂

      Ceci dit, méfions nous des Etats dits stratèges … Les politiques n’agissent qu’en fonction de leurs clients et je ne vois pas un Etat faire des choix économiques rationnels: je préfèrerais que l’argent serve à mettre en place toute l’infrastructure nécessaire au lancement de nouvelles entreprises ( suppression de tout impôt pour les créateurs d’entreprises pendant au mins 10 ans par exemple , y compris l’impôt sur les plus values à la revente de leurs actions), au développement de l’innovation … etc…

      Par ailleurs, il y a un point clef à résoudre, qui n’est pas un détail: Une telle réforme ne peut être mise en place que dans un cadre homogène (Zone Euro ou Pays « indépendant »). Si on veut l’appliquer à la France seule, il faut d’abord sortir de l’Euro, ce qui n’est pas une mince affaire mais est un autre débat.

      Bonne soirée

      CG

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      • Bruno Lemaire dit :

        J’ai trouvé excellent votre papier de 2010, que AJH m’a signalé à nouveau.

        Juste une remarque – et je comprends donc mieux votre irritation à certains de mes points. Vos arguments sont d’une très grande cohérence, mais un peu trop libérale pour moi. Vous comptez trop, à mon avis, sur la variation des taux d’intérêt pour équilibrer l’offre de monnaie, relativement stable et surtout prévisible, et la demande de monnaie.

        Comme je crois de moins en moins à la main invisible des marchés, cela me gêne un peu. Mais je conviens aisément qu’entre trop de libéralisme, et trop d’état, il y a un équilibre difficile à trouver.

        Très cordialement,

        Bruno Lemaire

        PS. on vient de me signaler un magnifique article:
        http://revolution-monetaire.blogspot.com/2011/11/10-raisons-dadopter-la-reforme-100.html

        A lire et à relire pour ceux qui veulent comprendre à quoi peut servir le 100%monnaie (ce n’est évidemment pas à Christian Gomez qu’il faut le faire lire, il connait sûrement ce qui y est écrit. C G. a dépassé ce seuil depuis très longtemps. Mais, franchement, je le conseille: j’aurais aimé pouvoir l’écrire moi-même. Pour ceux qui connaissent mon ego, c’est tout dire)

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        • Opps' dit :

          Cher Bruno
          J’ai jeté un coup d’oeil au lien et cela me laisse perplexe.

          ————–
          Point 1 (a) : « La réforme 100% consiste à imposer aux banques un ratio de réserves de 100% sur les comptes courants. Les banques n’auraient ni le droit de prêter ni d’investir l’argent déposé sur ce type de compte. Ainsi, même en cas de faillite de votre banque, votre dépôt resterait intact  »

          => J’étais resté avec l’idée que ce n’était pas les dépôts des comptes courants qui faisait les crédits -à l’inverse de ce que croit Jorion-
          Est-ce à dire que Jorion aurait raison ?

          Par ailleurs lorsque actuellement une banque fait faillite , comment dire et affirmer que la somme inscrite sur les dépôts courants ne serait pas intacte ? Elle est bien là toujours inscrite.
          Il est possible que le déposant ne puisse pas la toucher , mais ce n’est pas parce qu’elle aurait été prêtée subrepticement, mais parce qu’elle servira à « payer » un autre créancier mieux inscrit dans l’ordre légal des créanciers.

          ———–
          Point 3 : « Le pouvoir de création monétaire des banques provient d’une distorsion du mécanisme naturel du prêt. […] Avec les comptes courants actuels, la banque prête votre argent mais vous y avez accès à tout moment en même temps que la personne à qui votre argent a été prêté. […] Il y a eu duplication monétaire. »

          => Pas du tout , nous ne sommes plus à la fin du moyen-age. La banque ne prête jamais les dépôts des comptes courants , et d’ailleurs on ne trouvera jamais aucune trace comptable de ce mouvement relevant de l’alchimie.
          La banque crée la somme prêtée par un jeu d’écriture , et cette somme se trouve aussitôt de fait, effectivement mais après coup inscrite sur un dépôt courant.
          La duplication monétaire n’existe pas . Le crédit , si.

          ———–
          Point 5 : « 5 L’émission de monnaie serait intégralement contrôlée par l’Etat »

          => … et bien … heu … oui … puisque c’est le postulat même du 100% … c’est une conséquence un peu tautologique de ce qui est posé comme postulat …
          Mais j’imagine que le fait que l’Etat ‘contrôle’ , paraît d’emblée comme quelque chose de si nécéssairement positif qu’il faut en surligner le soulignement !

          ———-
          Point 6 : « 6 L’inflation de la masse monétaire pourrait enfin être contrôlée »

          => Effectivement … elle serait contrôlée … par l’Etat (La aussi c’est un peu … tautologique) : je suppose que cela sous-entend que ce contrôle sera nécessairement optimal puisque ce sera l’ Etat …
          (Je ne dit pas que cela ne sera pas le cas : je pointe la croyance, c’est tout)

          ———–
          Point 7 :  » L’Etat pourrait profiter de son nouveau monopole de l’émission monétaire sous le système 100% en finançant ses dépenses et en réduisant ses déficits. Avec de tels revenus, il serait possible de limiter drastiquement les possibilités d’endettement de l’Etat sans remettre en cause la croissance. »

          => Ca veut dire quoi ? L’Etat se prêterait à lui-même via une BC dont il est l’émanation : et alors ? … il ne se rembourse pas (ou il ne rembourse pas pas la BC = il ne détruit pas les sommes créées ex-nihilo ) , dans ce cas effectivement il est facile de limiter son endettement !
          A moins que l’on parle des intérêts ?
          Ou bien alors je ne comprends pas bien …

          ———
          Point 8 : « … Si nous passons au système 100%, les banques auraient l’obligation de trouver assez d’argent pour couvrir à 100% les comptes courant. […] . Les banques auraient l’obligation de se tourner vers la banque centrale et de lui vendre des titres (obligations d’Etat, créances sur des entreprises et des particuliers) contre de l’argent fraichement créé par la Banque Centrale. La banque centrale serait alors en possession de façon permanente de milliers de milliards d’euro de titre. L’Etat se trouverait alors enrichi grâce au transfert de ces titres de la puissance privée vers la puissance publique, réduisant ainsi la dette publique de plusieurs dizaines de point de PIB. »

          => L’Etat serait « enrichi » … ? … d’abord ces titres seraient en ‘pension’ ? à la BC et pas dans l’Etat lui-même (Mais j’imagine que cette BC dans ce système là n’est qu’une marionnette ? ).
          Ensuite il n’équilibreraient pas le budget de l’état mais uniquement le bilan comptable de cette BC pour aboutir au solde de 0 . Donc je ne vois pas le gain. Ou bien très artificiel.

          ———
          Point 10 : « Sous le système actuel, « les crédits font les dépôts » mais également « les remboursements de crédit détruisent les dépôts ». Chaque fois qu’un particulier, une entreprise ou un Etat rembourse une dette, un dépôt est détruit. Ainsi un désendettement massif de tous les acteurs économiques impliqueraient presque automatiquement une disparition massive de nos moyens de paiement entrainant une déflation néfaste voire catastrophique »

          => C’est vraiment parler pour ne rien dire : la nécessité de se désendetter quand on est excessivement endetté n’aboutit pas fatalement à une disparition des moyens de paiement totale , c’est ridicule !
          D’ailleurs personne n’a jamais réclamé que la Dette disparaisse , mais qu’elle soit remboursable réellement dans un délai raisonnable (parce que la loger éternellement dans un bilan -seule une BC adossée à un Etat peut le faire- revient à faire de la planche à billets)
          Dès que l’endettement est raisonnablement réparti , les choses repartent , les projets renaissent
          Pour que l’endettement soit tenable , il doit correspondre à des investissement réels.

          Bref , je vois -à moins de ne pas bien comprendre , ce qui n’est pas impossible , mais l’auteur n’est pas très rigoureux ni bien clair- beaucoup d’imprécision et de flou dans ce texte.

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        • christian GOMEZ dit :

          hmm…je ne reconnais pas à travers vos dires mon papier de 2010. Il y a une terminologie qui ne m’est pas familière. Vous parlez donc de l’autre papier, celui de mr Faibis. Ce n’est donc pas à moi de répondre. Je ne souhaiterais pas qu’il y ait de confusion.Merci

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        • Bruno Lemaire dit :

          Cher Christian Gomez,

          je suis d’accord avec le fait que Faibis n’utilise pas toujours votre terminologie. J’essaierai donc de la préciser en fonction des questions qui me seront posées, comme j’ai commencé à le faire en répondant à l’ami OOPS.

          Mais comme le papier de Faibis, traducteur de Fisher, commence à faire du « buzz » sur internet, et qu’il parle – avec ou sans vos mots – du « 100% monnaie » j’ai trouvé utile de le mentionner ici.

          Peut être aurais-du préciser « 100% monnaie à la mode du traducteur de Fisher ».

          Bien à vous,

          Bruno Lemaire.

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        • Opps' dit :

          Monsieur Gomez bonjour,
          oui , mes remarques s’adressent au lien que propose Bruno et en aucun cas à vous, dont la pensée -il me semble- , a une autre tenue et une exigence de coller à ce qu’on pourrait appeler la réalité c’est à dire nos comportements réels et leurs contradictions, et ne consiste pas en un alignement de ‘contre’ systématiques et de poncifs qui relèvent de Walt Disney et du meilleur des mondes.
          Mais peut-être Bruno m’éclairera-t-il sur certains points ? … 😉

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  16. Bruno Lemaire dit :

    Sur la libre circulation des capitaux (il y en a que le 100% monnaie risque de contrarier! Tout dépend bien sûr dans quel cercle, national, européen, mondial ce système est censé se développer …)

    Une perle passée habituellement sous silence:

    Article 56 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (Traité de Lisbonne)

    Toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites.

    Et la charte de la Havane dans tout cela. Voilà encore une chose à laquelle le grand David Ricardo n’avait pas pensé dans son traité du commerce international (époque où seules les marchandises étaient relativement mobiles).

    Bruno Lemaire.

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  17. BA dit :

    Lundi 7 novembre 2011 :

    Les investisseurs internationaux n’ont plus aucune confiance dans la capacité de l’Italie à rembourser ses dettes.

    Les taux de l’Italie sont en train d’exploser leurs records : le taux des obligations à 10 ans est aujourd’hui de 6,656 % !

    Le graphique ci-dessous montre que l’Italie va bientôt demander l’aide du FMI et de l’Union Européenne :

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GBTPGR10:IND

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  18. Thomas dit :

    @ Postjorion

    Bonjour,

    Pour aider les lecteurs non-spécialistes
    à comprendre (et participer, peut-être) aux discussions en cours,
    pourriez-vous créer une rubrique qui figure en lieu immédiatement visible, en haut du blog, intitulée, par exemple, « Concepts de base en matière monétaire et financière » et qui envoie à un bon site de vulgarisation.

    (En supposant que la vulgarisation est possible et qu’un bon site existe…
    Personnellement, je n’ai trouvé que des sites qui se prétendent
    de vulgarisation mais qui, en réalité, de par la manière dont
    ils présentent les explications, sont compréhensibles des seuls spécialistes).

    Bien à vous,
    Thomas

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    • postjorion dit :

      D’accord, je vais y penser… merci de la suggestion

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      • Thomas dit :

        Merci d’avance…

        Ce matin, j’entendais à la radio (France Culture )
        une recommandation pour ce site :

        http://www.lafinancepourtous.com/

        Pensez-vous qu’il soit sérieux ?

        J’en doute un peu, vu cet article :

        http://www.lafinancepourtous.com/+Sondage-sur-la-culture-financiere-des-Francais-Peut-mieux-faire+.html

        Je trouve qu’il infantilise le lecteur et lui sert en même temps une dose de moraline…ça a l’air de la finance pour bisounours !

        Et la citation par laquelle commence cet autre :

        http://www.lafinancepourtous.com/-Dossier-MIF-.html

        je la trouve carrément cynique…

        Bien à vous,
        Thomas

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        • christian GOMEZ dit :

          C’est extrêmement difficile de vous conseiller.
          Sur le net, je pense que j’essaierais d’identifier les concepts: masse monétaire, base monétaire, création monétaire, monétarisme.. et à partir de wikipédia ou des choses du genre, je tenterais de me familiariser avec eux.

          Un petit bouquin ou des Que -sais-je ( si cela existe toujours…) sur la monnaie et la politique monétaire pourraient aider pour donner un fil directeur à la formation.

          Mais, n’étant pas un virtuose du net et vivant à l’étranger depuis de nombreuses années, je ne suis peut-être pas le plus à m^me de vous conseiller utilement du point de vue des meilleures sources.

          Allez-y progressivement et n’hésitez pas à poser des questions. Pour le 100%M , je ne vous conseillerais pas de partir de mon papier , ni même du résumé fait par AJ. Présenté devant des universitaires, il suppose trop de choses connues.

          Prenez les 10 points de Faibis qui sont une bonne vulgarisation des grands principes et essayez de comprendre les concepts et mécanismes par vous-même (points ci-dessus) sans hésiter à poser des questions sans retenue. N’oubliez que certains d’entre nous sont ou ont été profs (pour ma part jusqu’à 33 ans avant de sombrer dans la débauche bancaire).

          Il y a un « petit » papier sur « osons allais » qui devrait être mis en ligne, ou qui l’est déjà, qui cherche à faire comprendre les mécanismes du 100%M en partant du ….billet de banque que vous connaissez. On suppose que , demain, le gouvernement décide que, seuls , les billets de banque ont pouvoir libératoire. Que se passe-il? Au fond le dépôt couvert 100% par de la monnaie de base, ce n’est ni plus ni moins qu’un « équivalent-billet de banque » à l’heure de la banque en ligne et des systèmes de paiement qui fonctionnent à la vitesse de la lumière. Cela devrait être très parlant et ça n’exige aucun bgagae particulier.

          Avec tout cela, vous commencerez à y voir plus clair, j’en suis sûr.
          Nous entrerons dans les subtilités de « qu’est-ce que la monnaie? » plus tard……

          Bien à vous

          CG

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        • Bruno Lemaire dit :

          Bonjour,

          j’aime bien le conseil d’approcher le 100% monnaie par la phrase de Chrisitan Gomez:
          « On suppose que , demain, le gouvernement décide que, seuls , les billets de banque ont pouvoir libératoire.  »

          C’est effectivement une bonne façon de mettre le pied à l’étrier (mais ce n’est qu’un début: poursuivez le combat, la lutte finale Et cela ne dit rien, évidemment, sur la période de transition, non plus que sur les nombreux avantages du « 100% monnaie ».

          Bonne journée

          Bruno Lemaire.

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        • christian GOMEZ dit :

          Cela dit beaucoup de choses, y compris sur la période de transition.
          D’une part, le billet de banque, cela devrait parler à l’esprit de nos lecteurs, plus que les notions que nous utilisons habituellement.
          D’autre part, quand on y réfléchit, le 100%M couvert par de la monnaie de base, c’est l’équivalent d’un billet de banque dématérialisé en quelque sorte.
          Enfin, l’émission de billets de banque est DÉJÀ une ressource pour l’Etat (minime car la part des billets est faible) et ,donc, ce que nous disons des nouvelles ressources budgétaires apportées par le 100%M n’a rien d’une abstraction mais est une réalité d’hier et d’aujourd’hui que le 100%M permet de généraliser en enlevant cette ressource aux banques.

          Comprendre comment cela se passerait dans ce cas hypothétique, c’est faire une grande part du chemin dans la compréhension du 100%M et de son fonctionnement. Cela conduit de plus à une compréhension immédiate de la différence conceptuelle entre monnaie et épargne.

          Je vais être absent aujourd’hui, donc vous ne m’entendrez plus.

          Bonne journée

          CG

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  19. Bruno Lemaire dit :

    Cher OOPs

    vous vous interrogez sur le billet que j’ai mis en référence, et qui présente 10 raisons – d’après l’auteur, N. Faibis, traducteur de Fisher et de bonne réputation – de vouloir aller vers le 100% monnaie.

    Je vais essayer de répondre aux points que vous jugez discutables:

    Point 1 (a) : « La réforme 100% consiste à imposer aux banques un ratio de réserves de 100% sur les comptes courants. Les banques n’auraient ni le droit de prêter ni d’investir l’argent déposé sur ce type de compte. Ainsi, même en cas de faillite de votre banque, votre dépôt resterait intact »

    OOPS => J’étais resté avec l’idée que ce n’était pas les dépôts des comptes courants qui faisait les crédits -à l’inverse de ce que croit Jorion-
    Est-ce à dire que Jorion aurait raison ?
    OOPS

    B.L. Non, ce sont bien les crédits qui font les dépôts: ou, plus précisément, c’est à l’occasion de nouveaux prêts qu’il y a émission de monnaie (bancaire) supplémentaire, monnaie scripturale, des « euros BNP », des « euros CA », etc…
    On dit aussi parfois que les banques « monétisent » les dettes

    Je dois dire que Faibis aurait pu être plus précis. En fait, les banques concernées, qu’on les appelle banques de dépots/stockage, ou – comme Christian Gomez – des CSM – seraient simplement des ‘gestionnaires’ de monnaie (devenue uniquement monnaie centrale), avec l’interdiction de procéder au moindre prêt. Parler de réserves fractionnaires à 100% est peut être maladroit, puisque, en fait, les banques concernées ne pourront plus prêter d’argent du tout (dans la vision de Allais, en fait, du moins c’est ce que j’ai compris de Allais)
    B.L.

    OOPSPar ailleurs lorsque actuellement une banque fait faillite , comment dire et affirmer que la somme inscrite sur les dépôts courants ne serait pas intacte ? Elle est bien là toujours inscrite.
    Il est possible que le déposant ne puisse pas la toucher , mais ce n’est pas parce qu’elle aurait été prêtée subrepticement, mais parce qu’elle servira à « payer » un autre créancier mieux inscrit dans l’ordre légal des créanciers.
    OOPS

    B.L. Je pense avoir plus ou moins répondu un peu plus haut.
    En fait, avec le 100% monnaie, tout se passe comme si l’argent déposé était intouchable, dans un coffre fort virtuel, son image étant bien au chaud dans les caisses (scripturales, donc elles aussi virtuelles) de la Banque Centrale.

    L’éventuelle faillite de la banque concernée ne concernerait donc que les fonds propres de la banque (comme pour toute entreprise normale): ce n’est pas parce que votre expert comptable fait faillite que vous êtes éventuellement concerné. Voilà comment je comprends l’argumentation de Faibis. B.L.

    La suite dans un prochain message.

    En espérant avoir clarifié un peu ce point, bien à vous

    Bruno Lemaire

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    • christian GOMEZ dit :

      J’ai employé le terme CSM (Compagnie de Services Monétaires) précisément pour éviter toute confusion, contrairement au terme de Banque de dépôt utilisé par Allais.Le CSM , c’est le Shuggard de vos encaisses en quelque sorte.

      Le nom de CSM m’avait d’ailleurs été suggéré par un consultant américain de McKinsey (Lowell L Bryan) dans un bouquin déjà ancien (1988): Breaking up the Bank, Rethinking an Industry under Siege (déjà….). Suite au problème des Savings and Loans ass., il y avait eu à cette époque des discussions passionnantes ( Litan, Pierce , Bryan) , dans une ligne Tobin, c’est à dire celle du Narrow banking, qui n’est pas inintéressante et fournit un moyen terme entre la banque classique et le 100%M.

      Par ailleurs, il faut faire très attention à Fisher dans l’exposé du 100%M. Ceci dit, sans renier son énorme importance et son total dévouement à la cause jusqu’à sa mort en 1947. Fisher ne voyait pas un certain nombre de problèmes très importants dans l’application du 100%M et son schéma d’application présente des difficultés du même ordre que ceux rencontrés par Sir Peel en 1844 ( Acte de Peel). Voir à ce sujet, les discussions qu’il eut avec un autre très grand économiste de Chicago, Henry Simons, qui lui avait une claire perception des problèmes. Tout cela est très bien raconté dans Phillips (1995). Tout est dans ma bibliographie.

      Bonne journée

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      • Bruno Lemaire dit :

        Cher Christian Gomez

        je trouve évidemment tout à fait satisfaisant le sigle ou l’acronyme CSM (Compagnie de Services Monétaires), surtout quand vous expliquez son rôle.

        Avant que ce sigle ne passe, fort justement, à la postérité, je me permettrai d’employer parfois – la force de l’habitude ou un fonds de paresse intellectuelle 😉 – « banque de dépôt/stockage », qui correspond bien, je crois, à la même notion: un organisme de gestion des dépôts à vue , sans aucune possibilité d’émettre de la monnaie.

        Il est important, je crois, tout en évitant toute ambiguïté sur les notions de base du système monétaire nouveau que vous proposez, d’être aussi proche que possible du vocabulaire connu par les non-initiés. Il est vrai que le concept de banque, que l’on croit connu, est souvent mystérieux et trompeur (guère plus cependant que celui, tout à fait impropre, de « planche à billets » dans un contexte de monnaie essentiellement scripturale)

        Bien à vous,

        Bruno Lemaire.

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        • christian GOMEZ dit :

          Peu importe la sémantique, mais mon but est d’abord pédagogique, pour bien montrer la différence entre le système de paiement et le système d’intermédiation.

          Par ailleurs, je sens bien ces CSMs qui ,en dehors de leur fonction giro/système de paiement, peuvent devenir, de par leur accès à tous les agents économiques, de super hyper (si je puis dire) -marchés de la finance en « open architecture » capables de vendre tous les produits, y compris des prêts à la conso par exemple, sans, bien sûr, rien booker sur leur bilan ( en pur broker).

          Mon sentiment est qu’il y aura beaucoup de candidats pour jouer ce rôle……. Il y aura bien sûr toutes les grandes banques actuelles qui filialiseront leur département en charge des grosses usines de « cash management ». Mais, la réforme ouvre très grand les portes de la concurrence.

          Ceci dit, il me faut travailler sur le compte d’exploitation de ces CSMs indépendamment des services annexes qu’elles pourront fournir.

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  20. Bruno Lemaire dit :

    Cher OOPs, je continue, puisque tel était votre souhait, sur le:

    « 100%monnaie à la mode de Nathanael Faibis« , traducteur de Fisher (en espérant que cela ne finira pas dans un combat Fisher contre Allais, ou Gomez contre votre serviteur …)

    ———–
    Faibis : Point 3 : « Le pouvoir de création monétaire des banques provient d’une distorsion du mécanisme naturel du prêt. […] Avec les comptes courants actuels, la banque prête votre argent mais vous y avez accès à tout moment en même temps que la personne à qui votre argent a été prêté. […] Il y a eu duplication monétaire. » Faibis
    OOPS=> Pas du tout , nous ne sommes plus à la fin du moyen-age. La banque ne prête jamais les dépôts des comptes courants , et d’ailleurs on ne trouvera jamais aucune trace comptable de ce mouvement relevant de l’alchimie.
    La banque crée la somme prêtée par un jeu d’écriture , et cette somme se trouve aussitôt de fait, effectivement mais après coup inscrite sur un dépôt courant.
    La duplication monétaire n’existe pas . Le crédit , si. OOPS

    BL. Là encore, c’est peut être une façon maladroite de présenter les choses, qui fait référence implicite aux procédés des orfèvres banquiers d’autrefois, qui, avec un certain montant de ‘patrimoine précieux’ (or, argent, ou autres ‘babioles’ de ce genre) émettait des banknotes d’un montant 5, 10 ou 20 fois supérieurs en valeur.

    Cette analogie historique ne m’avait pas particulièrement choqué, car elle me semblait éclairer l’impossibilité de tout « bank run » et de « money crash » dans le contexte d’un « 100% monnaie à la mode de Nathanael Faibis, traducteur de Fisher »

    Disons alors que le fait que 100% des dépôts à vue soient garantis par la banque centrale vous permet de considérer que « votre argent » vous appartient encore (même si, effectivement, dans le contexte actuel, ce n’était pas votre argent qui était prêté à d’autres : on prêtait simplement de l’argent qui n’existait pas vraiment) BL

    Je ne tiens pas spécialement à opposer la finesse de langage de Christian Gomez aux phrases plus simples, plus abruptes, et parfois imprécises, de Nathanael Faibis – que je ne connais pas personnellement. Mais il m’a semblé utile de faire connaître ce dernier, du fait de l’impact qu’il peut avoir : Peut être que l’ex professeur C. Gomez, ou que le professeur B.L. ne lui mettraient qu’une note passable, mais d’un point de vue politique et et pédagogique, j’ai un tout autre point de vue.

    Je note aussi, par exemple qu’en mathématiques, avant de parler des beautés du théorème de Godel – dont 30 mathématiciens dans le monde ont compris la démonstration – il est peut être utile d’en montrer la signification – que des millions d’individus peuvent comprendre. C’est peut être la même chose pour le « 100% monnaie ».

    En restant à votre disposition, très cordialement,

    Bruno Lemaire.

    PS. Si ces quelques explications vous semblent utiles, je peux continuer à tenter d’expliquer les autres points critiqués, et sans doute critiquables, du papier de Faibis. Dans le cas contraire, je ne risque pas de m’ennuyer, je ne manque pas d’autres activités 😉

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    • Opps' dit :

      Encore merci Bruno de vos réponses.
      Mais pas de problème, vous avez tout à faire l’opportunité de citer Faibis. C’est vrai que le 100% et les questions monétaires sont à la fois simples (enfin relativement) et complexes pour celui pour qui l’essence de la monnaie n’a pas été un minimum travaillée.
      Ce n’est pas Godel, mais c’est vrai qu’on a pas le temps de tout ré-expliquer pour promouvoir. Mais bon , d’une part il m’est difficile de ne pas réagir à ce que je trouve vraiment plutôt faux, -ou plutôt vaseux et susceptible de prolongement faux- (je fais ça à ma façon, un peu agaçante probablement) , et d’autre part, chez postjorion on dépasse quand même le simple militantisme (enfin on essaie !)

      Ainsi je ne vois pas l’intérêt de présenter le 100% exclusivement comme une solution à l’hypothétique perte de nos dépôts courants (comme chez Grignon ou les Banksters) , qui , me semble-t-il ne s’est guère produit depuis 2007. Nous ne sommes plus en 1929 et le grand public -sauf Cantona- malgré son « inculture » , a bien saisi que la conversion en monnaie fiduciaire -problème purement technique- , des dépôts en monnaie scripturale n’a aucun sens et ne saurait en aucun cas constituer une solution.

      Le 100% soumet le pouvoir de création monétaire du système bancaire aux mains de la BC. Dans ce système , en effet, le crédit ex-nihilo devient impossible. Ou plutôt il est déporté dans les mains de la BC et de son éventuel pilote si elle n’était pas indépendante.

      Nous somme donc toujours en système de crédit, plus ou moins nationalisé suivant les statuts de la BC. Et tout dépendra alors des missions qui seront fixées à cette BC.

      Je note qu’on pourrait imaginer que le 100% money ne soit pas du tout pratiqué dans l’optique d’une stabilité de la masse monétaire.

      En ce qui concerne le problème plus particulier de la dette des Etats et de son financement , bien sûr il y aura des gains pour l’Etat (encore qu’on puisse imaginer un système 100% où l’Etat se financerait par l’épargne) . Mais on peut imaginer ce système en dehors du 100%.
      Mais ne rêvons pas : la BC japonaise a la possibilité de prêter directement à l’Etat , et la dette est énorme quand même.

      Quant à l’idée de financer l’impôt par de la pure création monétaire (puisque les dépenses de l’Etat sont … en principe faites pour le bien de la collectivité!) , à la limite je préfèrerais l’idée d’un revenu universel systématiquement alloué à la population ou une partie de celle-ci , et qui mettrait la notion de valeur au moins au mains d’une partie de la société civile.
      Cordialement

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  21. Bruno Lemaire dit :

    @ OOPs et à tous (je continue mon explication de texte, suite aux questions de OOPS)

    Questions portant donc sur :
    « 100% monnaie à la mode de N. Faibis, traducteur de Fisher »

    N.F Point 5 : « 5 L’émission de monnaie serait intégralement contrôlée par l’Etat » N.F.

    OOPS => … et bien … heu … oui … puisque c’est le postulat même du 100% … c’est une conséquence un peu tautologique de ce qui est posé comme postulat …
    Mais j’imagine que le fait que l’Etat ‘contrôle’ , paraît d’emblée comme quelque chose de si nécessairement positif qu’il faut en surligner le soulignement !
    OOPS

    B.L. Le point 5 constitue effectivement une des composantes du « 100% monnaie », mais cela ne me semble pas gênant de rappeler que l’émission monétaire sera sous contrôle de l’Etat.

    Est-ce un bien, est-ce un mal ?: cela permet en tout cas de se poser la question : ce ne seront plus les banques privées qui décideront de ce qui est bon ou mauvais dans le domaine monétaire.

    Pour ma part, je pense que l’on devrait, ou pourrait, développer cet arguent, en s’interrogeant sur la fiscalité et sur la politique budgétaire. (Hors Sujet aurait dit, à juste titre, le libéral Christian Gomez). B.L.

    B.L. Je ne crois pas uniquement à des décisions monétaires ‘quantitatives’, mais aussi ‘qualitatives’. Il y a de bonnes et de mauvaises injections de monnaie, et de bons et mauvais points d’injection B.L.
    ———-
    OOPS. Point 6 : « 6 L’inflation de la masse monétaire pourrait enfin être contrôlée »
     Effectivement … elle serait contrôlée … par l’Etat (La aussi c’est un peu … tautologique) : je suppose que cela sous-entend que ce contrôle sera nécessairement optimal puisque ce sera l’ Etat …
    (Je ne dit pas que cela ne sera pas le cas : je pointe la croyance, c’est tout)
    OOPS

    BL. Pas de commentaire supplémentaire. OOPS s’interroge, à juste titre peut être, sur l’idéologie sous-jacente au point soulevé par Faibis. Mais on pourrait faire de même sur l’idéologie sous-jacente au papier de Christian Gomez. B.L.

    Feuilleton à suivre peut être.

    Bruno Lemaire.

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    • Opps59 dit :

      Bruno
      Merci de vos réponses, je vais relire ça + tard.
      Juste une remarque : à priori la conception de l’Etat de Ch Gomez n’est pas celle de Faibis.
      Et une autre : je n’ai donc pas apprécié la prose de Faibis, mais ça n’a rien à voir avec ce que vous écrivez !
      A +

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      • Bruno Lemaire dit :

        pas de pb, je ne me suis pas senti visé, je ne suis qu’un messager, intéressé par la transmission du message.

        B.L.

        Effectivement, l’Etat de C.G. n’est sans doute pas celui de N.F.

        Un billet sur l’Etat s’impose donc 😉

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  22. Bruno Lemaire dit :

    Suite de la tentative d’explication de texte demandée par OOPS.

    le 100% monnaie vu par un traducteur de Fisher »)

    N.F. Point 7 : » L’Etat pourrait profiter de son nouveau monopole de l’émission monétaire sous le système 100% en finançant ses dépenses et en réduisant ses déficits. Avec de tels revenus, il serait possible de limiter drastiquement les possibilités d’endettement de l’Etat sans remettre en cause la croissance. » N.F.

    OOPS => Ca veut dire quoi ? L’Etat se prêterait à lui-même via une BC dont il est l’émanation : et alors ? … il ne se rembourse pas (ou il ne rembourse pas pas la BC = il ne détruit pas les sommes créées ex-nihilo ) , dans ce cas effectivement il est facile de limiter son endettement !
    A moins que l’on parle des intérêts ?
    Ou bien alors je ne comprends pas bien …
    OOPS

    C’est en fait une possibilité qualitative d’utiliser l’émission monétaire. Allais et C.G. veulent une émission quantitative de la monnaie (de 4.5% par). Allais voulait aussi une réforme fiscale. N.F. souligne qu’à la place des impôts, payés ex post, on peut imaginer une création monétaire, remplaçant tout ou partie des impôts. C’est discutable, peut être, mais ce n’est sûrement pas stupide. Et cela ne paraît pas hors sujet, c’est une utilisation possible du 100%monnaie.

    Donc, OOPs, vous avez bien compris ce dont il s’agissait (d’après moi) Prendre (partiellment ou totalement) en compte les besoins budgétaires de l’Etat dans l’émission de monnaie supplémentaire. (Ce n’est évidemment pas ce que le presque totalement libéral Christian Gomez suggère, ce qui est tout à fait son droit: mais pour un demi libéral, demi étatique comme moi, cela m’irait pas si mal)

    Cela peut s’appeler « mettre la monnaie au service de l’Economie « : reste à contrôler tout cela , bien sûr (Louis Even et le Major Douglas en avaient parlé avant même que je sois né, c’est tout dire)

    A compléter, je pense.

    Bruno Lemaire

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  23. N.Faibis dit :

    Bonjour,
    Je suis surpris de l’étendu des critiques de OOPS pour un article de vulgarisation qui me semble efficace et précis comme on peut l’être sur un format assez réduit.
    Deux points sur lequel je vous accorde mon article est discutable:
    – La séparation des banques en deux entités distincts ( CSM comme l’appelle Mr Gomez)
    – Le choix discutable mais à mes yeux parfaitement défendable d’expliquer la création monétaire bancaire tel que je l’ai fais.
    @ C.Gomez
    La seule chose que Mr Fisher n’a pas vu dans la réforme 100%, c’est la sépération des banques en deux entités distinctes. Lui prévoyait uniquement deux branches au sein de la même banque. A part cela, tout est écrit dans 100% Money, il ne manque quasiment rien de ce que j’ai eu la chance de lire chez d’autres auteurs. Ne pas utiliser la force et la clarté de l’ouvrage de Fisher dans la lutte pour la réforme 100% est à mes yeux une erreur.
    @OOPS

    « Point 1 (a) : « La réforme 100% consiste à imposer aux banques un ratio de réserves de 100% sur les comptes courants. Les banques n’auraient ni le droit de prêter ni d’investir l’argent déposé sur ce type de compte. Ainsi, même en cas de faillite de votre banque, votre dépôt resterait intact »
    => J’étais resté avec l’idée que ce n’était pas les dépôts des comptes courants qui faisait les crédits –à l’inverse de ce que croit Jorion-
    Est-ce à dire que Jorion aurait raison ?
    Par ailleurs lorsque actuellement une banque fait faillite , comment dire et affirmer que la somme inscrite sur les dépôts courants ne serait pas intacte ? Elle est bien là toujours inscrite.
    Il est possible que le déposant ne puisse pas la toucher , mais ce n’est pas parce qu’elle aurait été prêtée subrepticement, mais parce qu’elle servira à « payer » un autre créancier mieux inscrit dans l’ordre légal des créanciers. »
    Vous avez résumé la situation. Actuellement en cas de faillite, sans l’aide de l’Etat, le déposant n’est pas sur de retrouver son dépôt car la banque peutêtre en mesure de ne pas le rembourser. Sous le système 100%, oui. C’est le sens de mon point 1 qui me parait très clair, a un réel sens économique et touche la sensibilité du grand public

    ———–
    Point 3 : « Le pouvoir de création monétaire des banques provient d’une distorsion du mécanisme naturel du prêt. […] Avec les comptes courants actuels, la banque prête votre argent mais vous y avez accès à tout moment en même temps que la personne à qui votre argent a été prêté. […] Il y a eu duplication monétaire. »
    => Pas du tout , nous ne sommes plus à la fin du moyen-age. La banque ne prête jamais les dépôts des comptes courants , et d’ailleurs on ne trouvera jamais aucune trace comptable de ce mouvement relevant de l’alchimie.
    La banque crée la somme prêtée par un jeu d’écriture , et cette somme se trouve aussitôt de fait, effectivement mais après coup inscrite sur un dépôt courant.
    La duplication monétaire n’existe pas . Le crédit , si.
    Le déposant est créditeur de la banque. Son argent est officiellement investi par la banque alors qu’il peut le toucher à tout moment. Il n’y a pas d’erreur de raisonnement. C’est la même description de la création monétaire que l’on retrouve chez Maurice Allais, Fisher ou dans d’innombrables manuels.
    La distorsion du mécanisme du prêt est ce qui explique originellement la création monétaire bancaire et l’explique toujours.
    Le crédit bancaire comme vous l’appelez est passé au rang de monnaie légal depuis bien longtemps. Il est considéré comme tel par le grand public et les entreprises (qui parlent de trésorerie) et est même garanti largement par l’Etat lui donnant ainsi un statut légal de monnaie.
    ———–
    Point 5 : « 5 L’émission de monnaie serait intégralement contrôlée par l’Etat »
    => … et bien … heu … oui … puisque c’est le postulat même du 100% … c’est une conséquence un peu tautologique de ce qui est posé comme postulat …
    Mais j’imagine que le fait que l’Etat ‘contrôle’ , paraît d’emblée comme quelque chose de si nécéssairement positif qu’il faut en surligner le soulignement !
    Au contraire, il faut appuyer sur ce point encore une fois. L’article s’adresse à des gens qui ne maitrisent pas la réforme 100%. Savoir que les banques ne pourront plus créer de l’argent ne signifie pas pour eux nécessairement que c’est l’Etat qui en aurait la charge.
    ———-
    Point 6 : « 6 L’inflation de la masse monétaire pourrait enfin être contrôlée »
    => Effectivement … elle serait contrôlée … par l’Etat (La aussi c’est un peu … tautologique) : je suppose que cela sous-entend que ce contrôle sera nécessairement optimal puisque ce sera l’ Etat …
    (Je ne dit pas que cela ne sera pas le cas : je pointe la croyance, c’est tout)
    Ce n’est pas tautologique. Cela veut dire que nous passons d’un système par nature incontrôlable à un système où il y a une possibilité de contrôle. C’est pour cette raison que je mentionne un possible amendement de la constitution ou des statuts de la banque centrale.
    Le contrôle potentiel de l’inflation est un immense avantage de la réforme 100%. Ne pas l’indiquer comme une des raisons majeures de l’adopter serait une grave erreur.
    Je n’ai aucune croyance en l’angélisme de l’Etat. La réforme 100% sans garde fou pour limiter la planche à billet étatique serait une grave erreur selon moi.
    ———–
    Point 7 : » L’Etat pourrait profiter de son nouveau monopole de l’émission monétaire sous le système 100% en finançant ses dépenses et en réduisant ses déficits. Avec de tels revenus, il serait possible de limiter drastiquement les possibilités d’endettement de l’Etat sans remettre en cause la croissance. »
    => Ca veut dire quoi ? L’Etat se prêterait à lui-même via une BC dont il est l’émanation : et alors ? … il ne se rembourse pas (ou il ne rembourse pas pas la BC = il ne détruit pas les sommes créées ex-nihilo ) , dans ce cas effectivement il est facile de limiter son endettement !
    A moins que l’on parle des intérêts ?
    Ou bien alors je ne comprends pas bien …
    Cela veut dire que la banque centrale donnerait de l’argent à l’Etat chaque année. Le prêt de la banque centrale a l’Etat est un archaisme qui pourrait et devrait sauter sans problème sous le système 100%
    ———
    Point 8 : « … Si nous passons au système 100%, les banques auraient l’obligation de trouver assez d’argent pour couvrir à 100% les comptes courant. […] . Les banques auraient l’obligation de se tourner vers la banque centrale et de lui vendre des titres (obligations d’Etat, créances sur des entreprises et des particuliers) contre de l’argent fraichement créé par la Banque Centrale. La banque centrale serait alors en possession de façon permanente de milliers de milliards d’euro de titre. L’Etat se trouverait alors enrichi grâce au transfert de ces titres de la puissance privée vers la puissance publique, réduisant ainsi la dette publique de plusieurs dizaines de point de PIB. »
    => L’Etat serait « enrichi » … ? … d’abord ces titres seraient en ‘pension’ ? à la BC et pas dans l’Etat lui-même (Mais j’imagine que cette BC dans ce système là n’est qu’une marionnette ? ).
    Ensuite il n’équilibreraient pas le budget de l’état mais uniquement le bilan comptable de cette BC pour aboutir au solde de 0 . Donc je ne vois pas le gain. Ou bien très artificiel.
    Comme cela est indiqué dans Fisher et Allais, la banque centrale une fois en possession des titres publiques et privés pourra annuler les titres publics et attendra le remboursement des titres privés afin de rembourser une partie de la dette publique
    ———
    Point 10 : « Sous le système actuel, « les crédits font les dépôts » mais également « les remboursements de crédit détruisent les dépôts ». Chaque fois qu’un particulier, une entreprise ou un Etat rembourse une dette, un dépôt est détruit. Ainsi un désendettement massif de tous les acteurs économiques impliqueraient presque automatiquement une disparition massive de nos moyens de paiement entrainant une déflation néfaste voire catastrophique »
    => C’est vraiment parler pour ne rien dire : la nécessité de se désendetter quand on est excessivement endetté n’aboutit pas fatalement à une disparition des moyens de paiement totale , c’est ridicule !
    D’ailleurs personne n’a jamais réclamé que la Dette disparaisse , mais qu’elle soit remboursable réellement dans un délai raisonnable (parce que la loger éternellement dans un bilan -seule une BC adossée à un Etat peut le faire- revient à faire de la planche à billets)
    Dès que l’endettement est raisonnablement réparti , les choses repartent , les projets renaissent
    Pour que l’endettement soit tenable , il doit correspondre à des investissement réels.
    Bref , je vois -à moins de ne pas bien comprendre , ce qui n’est pas impossible , mais l’auteur n’est pas très rigoureux ni bien clair- beaucoup d’imprécision et de flou dans ce texte.
    Vous manquez ici, sans vouloir être désobligeant, de connaissances historiques en ce qui concerne les processus de désendettement. De nombreux pays ont connu des crises de surendettement privé et public. Lorsqu’ils ont voulu se désendetter, la monnaie a commencé à disparaitre et la déflation a pris place. Je cite dans l’article les exemples des Etats-Unis des années 30 et du Japon des années 90. Ce n’est pas « ridicule », c’est une réalité historique à laquelle la réforme 100% permettrait de faire face.

    Je vous conseille de lire l’ouvrage 100% Money d’irving Fisher.
    http://revolution-monetaire.blogspot.com/p/100-money-dirving-fisher.html
    Il vous éclaircira les idées et vous évitera les attaques hâtives dans le futur.

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    • Bruno Lemaire dit :

      Cher N. F.

      J’ai dit par ailleurs tout le bien (économique et politique) que je pensais de votre billet.

      Je vais juste me contenter ici de dire que j’apprécie aussi votre réponse à OOPS sur le point 6:

      N.F.:
      « Le contrôle potentiel de l’inflation est un immense avantage de la réforme 100%. Ne pas l’indiquer comme une des raisons majeures de l’adopter serait une grave erreur.
      Je n’ai aucune croyance en l’angélisme de l’Etat. La réforme 100% sans garde fou pour limiter la planche à billet étatique serait une grave erreur selon moi.

      Il faut évidemment avoir des organismes de suivi et de contrôle (mais il aurait aussi fallu le faire, et encore davantage, pour les banques privées, donc dans le cadre du système actuel).

      Par contre, même en vue de vulgarisation, faites moi plaisir, n’utilisez plus la locution « planche à billets » (qui est comme je l’ai écrit, de la pure intox pour ne rien changer au système actuel).

      Très cordialement, Bruno Lemaire

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    • Opps' dit :

      Merci de votre réponse très civile , M. Faibis.
      Quelques éclaircissements sur ma façon de raisonner 😉

      => POINT 1 : En cas de crack , nous sommes bien d’accord que le déposant risque de ne pas récupérer son dépôt.
      Mais ce n’est pas pour la raison que son dépôt aurait été utilisé à son insu , à autre chose.

      Vous pourriez me dire que , in fine, : « tout se passe comme si »
      Mais on entre dans de une spéculation philosophico-sociologique qui suppose une sorte de réalité sous-jacente posant que le crédit bancaire trouverait sa source -sans que personne ne s’en rende compte , et sans qu’aucune trace comptable ne le montre, dans les dépôts. Complètement jorionesque !

      => POINT 3 : Vous écrivez : « La distorsion du mécanisme du prêt est ce qui explique originellement la création monétaire bancaire et l’explique toujours »

      Oui, pour originellement . Non pour actuellement.

      Oui pour originellement, c’est à dire à une époque ou la monnaie était « Pleine » c’est à dire qu’elle était une marchandise-objet , ou bien strictement gagée sur un bien réel.

      Non actuellement : nous avons changé de mode de production monétaire, nous sommes passés à un autre système . Je ne dis pas qu’il soit mieux que le 100% ou ceci ou cela , mais je dis simplement que la logique de production n’a plus rien à voir avec l’ancien système.
      Actuellement nous fonctionnons dans un système où la société se donne à elle-même les moyens financiers qu’elle estime nécessaire. Elle produit les jetons.

      Maintenant libre à vous de concevoir la monnaie-crédit avec les lunettes de la monnaie-marchandise. Cette malfaçon intellectuelle amènera à des argumentations hasardeuses.

      => POINTS 5 et 6 : Je ne vous fait reproche que de souligner que la création monétaire , et donc à priori l’inflation, seraient contrôlées par l’Etat (pour ceux qui n’auraient pas saisi) , comme si c’était en soi un gage naturel et presque automatique de réussite et d’efficacité . Mais bon, c’est juste une remarque , chacun ayant sa « croyance » de l’Etat
      .

      POINT 7 : Vous écrivez :  » … la banque centrale donnerait de l’argent à l’Etat chaque année. Le prêt de la banque centrale a l’Etat est un archaisme qui pourrait et devrait sauter sans problème sous le système 100% »

      Après tout pourquoi pas, on peut concevoir que ce soit un point d’entrée définitif du jeton monétaire . Ca pourrait même tenir lieu d’impôt d’une façon plus générale .
      Le risque d’une pression populaire pour que toutes les dépenses soient financées ainsi me paraît fort probable. LA leçon que , globalement, le jeton monétaire n’est pas richesse en lui-même, risque de coûter alors bien cher !

      (Je pense que cet aspect là n’est pas constitutif du 100% money, mais une variante particulière , qui d’ailleurs , au fond, détruit l’idée même de 100% dans son aspect stabilité de la masse monétaire)

      POINT 8 : Je vois pas où il aurait enrichissement de l’Etat.
      Il est certain que si la société civile doit « vendre » tout ses
      actifs à l’Etat pour avoir de la monnaie , l’Etat va se retrouver riche … de la société elle-même , surtout si l’Etat se fabrique de la monnaie sans obligation de rendre . …
      (C’est vrai que dans un semblable système bien des problèmes actuels disparaissent, la notion de richesse et de valeur étant tout autre qu’actuellement)

      POINT 10 : Je n’ignore pas que la monnaie n’étant plus marchandise mais crédit, un processus de désendettement entraine une destruction monétaire et donc une destruction de valeur.
      J’ai critiqué votre formulation de  » disparition massive de nos moyens de paiement » , parce que , une fois l’endettement revenu à des niveaux tenables , la création monétaire (le crédit) repart sans problème. La destruction « massive » ne concerne que la création excessive de signe monétaire.

      Je suis bien d’accord que le désendettement, en système de monnaie crédit , porte en lui-même une contradiction que le système 100% ou tout simplement monnaie-pleine ne porteraient pas.

      Bon comme d’hab, je suis un peu longuet.
      Cordialement

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  24. Bruno Lemaire dit :

    Cher Nathanael Faibis,

    rassurez vous, s’il en était besoin, la réaction de OOPS, peut être valide pour un expert qui voudrait ou pourrait pinailler chacun de vos points, n’est pas représentative des réactions élogieuses qui parcourent de nombreux blogs ou listes de discussion.

    J’avais d’ailleurs commencé à répondre à OOPS de façon neutre, puisque je ne suis ni disciple de FISHER (très grand économiste au demeurant) ni élève de ALLAIS (lui aussi immense économiste, si mon avis peut intéresser quelqu’un 😉 )

    C’est ainsi que j’ai tenté d’expliquer, à ma façon, et de valider vigoureusement vos six premiers points.

    Pour ma part, je trouve que vos points soulignent fort bien, pour l’homme de la rue mais pas seulement, l’apport du 100% monnaie, à la mode de Fisher ou d’Allais – en dehors de la distinction que vous relevez fort justement – peu importe.

    Certains « intellectuels » préfèrent rester dans leur tour d’ivoire, en s’accrochant à une sémantique parfois absconse: c’est leur droit (mais alors, quand ces mêmes intellectuels parlent de « planche à billets », cela me fait bondir: on se croirait revenu il y a plus d’un siècle …). Pour ma part, je pense que votre billet permettra sans nul doute de faire progresser la compréhension de ce que l’on entend par « 100% monnaie » et, je l’espère, hâter la survenue d’une véritable réforme monétaire, au lieu de réformettes du système actuel qui ne profiteraient qu’aux plus riches et aux plus puissants.

    Très cordialement,

    Bruno Lemaire, professeur émérite HEC

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  25. BA dit :

    Mercredi 9 novembre 2011 :

    La Bourse de Paris creusait ses pertes mercredi en fin de matinée et perdait plus de 2 %, peu après l’envolée du taux italien à 10 ans au-delà de la barre des 7 %, atteignant 7,405 %, signe d’une défiance accrue envers le pays, malgré le départ prochain de Silvio Berlusconi.

    A 11H28 (10H28 HEC), le CAC 40 perdait 2,27% à 3072,08 points, dans un volume d’échanges de 1,111 milliard d’euros, après avoir débuté la séance dans le vert.

    Le marché parisien a basculé dans le rouge en cours de matinée et ne cessait de s’enfoncer, au rythme de la hausse du taux d’emprunt italien qui dépassait désormais 7 %, atteignant 7,405 %.

    Ce niveau « augmente certainement la perspective d’un plan d’aide » au pays, souligne Manoj Ladwa, analyste chez ETX Capital, qui ajoute toutefois que l’Italie ne joue pas encore dans la même cour que la Grèce.

    Le départ annoncé de Silvio Berlusconi n’a pas suffi à soulager les marchés, qui doutaient toujours de la capacité de l’Italie à faire face à ses engagements budgétaires et à sa dette, d’autant que le pays a promis des mesures à l’Union européenne (UE).

    « Le départ de Berlusconi était attendu, mais le problème c’est que des élections anticipées sont réclamées ce qui pourrait retarder les nouvelles mesures », explique Dov Adjedj, vendeur d’actions chez Aurel BGC.

    Les valeurs financières, en première ligne de l’aggravation de la situation italienne, souffraient à l’image de BNP Paribas (-2,97% à 30,39 euros), Crédit Agricole (-1,88% à 5,05 euros) et Société Générale (-3,25% à 18,16 euros). Axa lâchait 4,26% à 10,12 euros.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GBTPGR10:IND

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  26. BA dit :

    Jeudi 10 novembre 2011 :

    La Bourse de Tokyo chute de 2,91 % en clôture.

    La Bourse de Tokyo a terminé la séance de jeudi en forte baisse de 2,91 %. Les investisseurs s’alarment des difficultés financières de l’Italie qui menacent la zone euro.

    http://www.romandie.com/news/n/La_Bourse_de_Tokyo_chute_de_291_en_cloture101120110711.asp

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  27. BA dit :

    Jeudi 10 novembre 2011 :

    Italie : bond des taux à un niveau record lors d’une émission à un an.

    Les taux d’intérêt à un an payés par le Trésor italien ont atteint jeudi le niveau record de 6,087 % lors d’une émission obligataire test, alors que l’Italie est menacée à son tour d’être emportée par la crise de la dette, a annoncé la Banque d’Italie.

    Ils ont donc presque doublé par rapport à la dernière opération similaire datant du 11 octobre, où ils s’étaient inscrits à 3,57 %.

    Ce niveau de taux est insoutenable sur la durée, étant donné la taille colossale de la dette italienne (1.900 milliards d’euros, environ 120 % du PIB).

    Le Trésor a en revanche atteint son objectif en réussissant à lever 5 milliards d’euros lors de cette émission, qui était le premier test sur les marchés pour le pays après l’annonce mardi soir du départ prochain du chef du gouvernement Silvio Berlusconi.

    La demande a été très soutenue, atteignant 9,95 milliards d’euros.

    Les craintes de voir l’Italie emportée à son tour par la crise de la dette avaient propulsé mercredi les taux à dix ans, qui servent de référence, largement au-dessus de la barre des 7 %.

    http://www.romandie.com/news/n/_Italie_bond_des_taux_a_un_niveau_record_lors_d_une_emission_test101120111111.asp

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  28. sonia dit :

    @ T. Curty

    Vous faites quelques affirmations qui méritent réponse :

    1. Ce blog fait référence à Jorion…

    Oui, mais si vous le lisez suffisamment vous verrez que cette référence est négative.
    Le blog a comme objet de montrer les monumentales erreurs de ce monsieur et de prolonger la réflexion sur la monnaie.

    2. Faire des calculs précis signifie manquer d’humanité…

    C’est une blague ??
    Et si vous y croyez vraiment, pourquoi ne pas aller plutôt demander la supervision de votre projet à votre professeur préféré ?
    Il est tellement humain, lui…il ne s’embête pas à faire de calcul pour sa théorie de la monnaie.
    ( l’ anthropologie étant, excusez du peu, la seule discipline valable qui permette de décrire le monde…)

    3. Les économistes nous ont amenés là où nous sommes…

    Des économistes se sont trompés, en effet. Pas tous…

    Une étude, analysant 700 déclarations faites au sujet de l’immobilier entre 2002 et 2007, montre que beaucoup d’économistes universitaires ont mis en garde contre la bulle spéculative.
    Et beaucoup d’autres se sont plantés. Ils étaient juges et partie, travaillant dans l’immobilier.

    Cliquer pour accéder à 2011-3.pdf

    Beaucoup d’économistes lucides et critiques ont été marginalisés par des banquiers avides et des politiciens irréfléchis :

    http://www.laviedesidees.fr/Mais-qui-sont-donc-ces-economistes.html#nh3

    Quant à Jorion, une fois de plus il est marrant…
    Il dénigre les économistes comme étant enfermés dans un système,
    alors que lui-même, bien qu’étant aux fourneaux,
    n’a vu la crise qu’une fois qu’elle a commencé, avec le scandale Enron.

    Ca serait bien de diversifier vos lectures, Mr Curty…
    Vraiment…Vous verriez plus nuancé qu’en restant accroché à un produit médiatique…

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  29. chris06 dit :

    merci pour ce résumé qui a grandement éveillé ma curiosité pour le 100% monnaie.

    Je signale, à tout hasard, un site anglais qui compile une quantité de ressources impressionnante (papiers, articles, liens …) sur ce sujet:
    http://www.fullreservebanking.com/index.htm

    n’ayant encore qu’égratigné la surface de tout ce qui il y a lire sur ce sujet je me garderais de faire pour le moment de plus amples commentaires là dessus.
    En tous cas, c’est bigrement intéressant!

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    • chris06 dit :

      En fait l’idée force du 100% monnaie, c’est la séparation fonctionnelle du système de paiement et du système de crédit.

      Le premier doit être capable de fonctionner à tout moment sans risque car il en va de la survie de tout un chacun (nous sommes bel et bien aujourd’hui « pris en otage » par les banques commerciales qui en contrôlant le système de paiement nous forcent à devoir faire en sorte que le système bancaire ne puisse faire faillite et c’est justement ce mélange avec l’activité qui peut causer la faillite bancaire systémique, celle du crédit, qu’il est nécessaire de séparer).
      Le second est une activité qui est de nature forcément risquée (car qui dit crédit dit risque de non remboursement) et qu’il est parfaitement possible, comme proposé et argumenté par les différentes propositions de 100% monnaie, de séparer de l’activité système de paiement.

      A partir de là reste à savoir s’il est nécessaire que la quantité de monnaie du système de paiement puisse croître, ou non, qu’il y ait inflation, possibilité de financement des déficits publics par la banque centrale, etc… sont des considérations qui, il me semble, sont secondaires (et toutes bourrées d’à prioris politiques qui, suivant qu’on est plus à droite ou à gauche varieront suivant les individus) quand on considère que la séparation fonctionnelle des systèmes de paiement et de crédit est quelque chose qui est apolitique puisqu’il en va de la survie de tout un chacun et sur laquelle tous les humains devraient être capables de se mettre d’accord.

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  30. Opps' dit :

    Chris06, bon je me trompe peut-être mais

    – l’idée d’une séparation fonctionnelle du système de paiement et du système de crédit n’est pas propre au 100%. Plein de tenant de l’etalon-or avait conscience du fait que le système allait globalement vers une monnaie « aux mains du crédit » .
    – Par ailleurs cette séparation peut-être ‘pensé’ ou institutionnaliser sans le 100%
    – Enfin le 100% , selon ce que j’en ai compris (mais AJH pense que je n’ai rien compris ! 😉 !) , c’est fondamentalement la couverture intégrale de la monnaie scripturale par la fiduciaire. Mais je ne vois pas en quoi, alors , le système étant radicalement de nature différente, il faudrait ou pas cette séparation.

    Plus globalement je vois (humblement et marsupialement) 3 monnaies possibles

    – Une monnaie marchandise (Etalon-or par expl) : la production monétaire échappe à l’homme mais elle donne de la stabilité . Le système de paiement n’est pas dans les main du crédit puisque celui n’existe pas (Seul le prêt est possible)

    – Une monnaie permanente : système où des jetons pré-existeraient d’emblée (Éludons la question ponctuelle et originelle de savoir comment les introduire). Ca revient un peu à un système de pur jetons à cours forcé.

    – Une monnaie-crédit , où la monnaie n’est pas gagée par un bien déjà existant, n’est pas un pur jeton conventionnel, mais un droit à prendre accordé d’emblée ‘sur le stock des biens et services sur le marché) sous la condition de restitution , c’est dire , dans les faits, de rendre (avoir remis réellement de la richesse dans le stock des biens et service) .
    Ce système comporte de graves inconvénients mais il a sa cohérence. Et notamment , ce système du crédit ex-nihilo est d’un extraordinaire dynamisme (mais en a t-on encore besoin de la façon dont cela s’est fait ces 30 dernières années ?) , et relativement démocratique , on l’oublie souvent.

    Le 100% ne nous fait pas sortir de la monnaie crédit de façon automatique, il me semble. Bien sûr si on lui adjoint en plus, une stabilité (+ un accroissement un peu au pif de 2% l’an) de la masse monétaire, on s’approche d’un système ayant la stabilité de la monnaie-marchandise.

    Ce ne sont que des remarques . Qu’en penses-tu ?

    (Au fait es-tu le CHR qui après maints débats autour des thèses de Jorion avait fini par, curieusement, le rallier au fond, sans toutefois rallier ses troupes ? )

    J’ai bien apprécié tes contributions sur le poids de la contrainte extérieure ,sur la monnaie, dont on ne peut s’affranchir malheureusement que par un arsenal qui va de coercitions en coercitions pour arriver à boucher ses failles.
    Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faille pas en poser , aux bons endroits, par principe et pour structurer le plus en amont possible les choses.

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    • chris06 dit :

      Salut Opps,

      a mon avis, il s’agirait de commencer par élucider cette question fondamentale, qu’est ce qu’un système de paiement permanent (SPP)?

      Pour simplifier, je prendrait le cas où le SPP est un système public unique, par exemple le SPP de la zone euro, où chaque résident de la zone (particuliers, entreprises, administrations publiques) dispose d’un ou plusieurs comptes de dépôt à vue (DAV) qui est inscrit au passif du SPP. A ce passif s’ajoutent les espèces circulantes.
      Le total du passif du SPP représente désormais la quantité de monnaie puisque toute transaction de paiement entre agents économiques aura pour résultat soit un transfert d’un DAV à un autre soit un paiement en espèces, c’est à dire des écritures au passif du SPP.

      La distinction entre monnaie scripturale et monnaie fiduciaire n’a plus lieu d’être, toute cette monnaie est fiduciaire par construction.
      Il est inéxact de dire qu’il s’agit d’une « couverture intégrale de la monnaie scripturale par la fiduciaire », ou comme le suggère AJH dans le résumé de parler de « monnaie totalement liquide et garantie à 100% par de la monnaie Banque centrale ».

      Ce qui couvre la monnaie dans le SPP ce sont, bien entendu, non pas « la monnaie centrale », mais les actifs du SPP.

      Donc la question fondamentale, dans un tel système, quels sont les actifs du SPP? Actifs qui doivent être sans risques puisque sinon il ne s’agit plus d’un système de paiement permanent (s’il y a risque sur ces actifs, il y aura forcément risque sur la monnaie).

      Il faut donc se poser cette question, les obligations du trésor des états membres de la zone euro, ou d’un seul état dans un cas plus simple de monnaie nationale, peuvent ils être considéré comme sans risque? Normalement, si le SPP peut créer autant de monnaie qu’il désire (cas d’une monnaie FIAT comme actuellement), un état ne peut théoriquement pas être en situation de faillite car le SPP pourra toujours émettre une quantité de monnaie supplémentaire à son passif tout en augmentant à son actif la quantité correspondante en obligations du trésor.

      La création monétaire (l’injection des jetons) se fait, comme toujours (y a pas le choix), par une double écriture d’une opération de crédit : actif : obligation d’état, passif : DAV des administrations publiques augmenté de la quantité correspondante (et oui, on peut pas y couper, comme tu l’a remarqué plus haut, et ce n’est franchement pas un problème en soi, la monnaie vient TOUJOURS en existence, même dans un système 100% monnaie, suite à la concession d’un crédit.)

      Maintenant, les questions qu’il faut se poser sont les suivantes:
      1. quelles sont les limites à la création monétaire par le SPP?
      CG et AJH proposent un rythme quasi-constant 4-5%, dérivé de la règle des k% de Friedman, qui, comme l’a remarqué PsdJ plus haut n’est pas forcément la meilleure dans toutes les conjonctures économiques.
      2. quid des contraintes de l’extérieur? En supposant que cette monnaie soit convertible selon un mécanisme de change donné (fixe ou flottant ou intermédiaire) avec les monnaies étrangères, comment assurer un équilibre de la balance des paiements et éviter les crises monétaires bien connues.
      D’où la nécessité, et je rejoins les remarques de PsdJ plus haut, de mettre en place un système international de compensation des transactions (c’est à dire que le 100% monnaie doit faire partie d’une réforme intégrale du système monétaire international, car sans cela nous retomberons dans les mêmes genres de problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui).

      Voilà pour le système de paiement permanent. Bien entendu il faut y rajouter tout ce qui va autour (système de prêts, mécanismes de transferts, etc…), mais c’est par là que je démarre ma réflexion sur le 100% monnaie : il nous faut un système de paiement permanent, sans risques aucun, oui ou non ? Vu le contexte actuel où l’angoisse d’une crise systémique bancaire mondiale augmente jour après jour, Je pense que nous serons tous d’accord sur la réponse à cette question. Que faut il mettre en place pour qu’il y en ait un? C’est à cela que j’ai voulu commencer par répondre dans ce commentaire.

      Bon dimanche.

      PS: pas de lien avec CHR (dont j’ai pu lire certains commentaires sur le blog de Jorion et avec lequel je suis généralement plutôt en accord).

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      • Opps' dit :

        Hello Chris06

        Ta réponse me fournit un cadre de réflexion. Mais j’ais plus de questions que de réponse.

        Tout d’abord tu as raison , j’ai écrit probablement assez improprement que le 100% était « la couverture intégrale de la monnaie scripturale par la fiduciaire »,
        Or ce qui « couvre » la monnaie dans une vision comptable , c’est un actif .
        Tu te pose la question de savoir quel pourrait être l’actif qui couvre la monnaie-moyen de paiement dans un spp .
        Je ne comprends pas ta question . En monnaie crédit , seule la créance équilibre la création monétaire qu’on va retrouver sur les DAV. Comment pourrait-il y avoir autre chose ? … ou bien alors on passe en monnaie pleine !

        Je reviens à la définition de FAIBIS , plus claire que celle d’AJ.H. (pour moi du moi) : =>  » La réforme 100% consiste à imposer aux banques un ratio de réserves de 100% sur les comptes courant »
        Ca signifie (corrige moi éventuellement) que le système bancaire doit impérativement se procurer (en monnaie fiduciaire et/ou « scripturale-BC » ) de la monnaie BC.
        Elle doit donc l’acheter et ne pourra le faire qu’en cédant (ou en pension -éclaire moi là dessus) ses créances.

        En fait cela signifie qu’en réalité il n’y a plus qu’une seule monnaie . La BC tient les comptes de Tous et Tout. Le système bancaire privé n’est qu’un amas de sous-compte.

        Bien entendu , si la BC se fixe une quantité fixe de monnaie , le moteur est chez elle. Si par contre elle accepte systématiquement toute demande de monnaie , le moteur sera en fait dans le système bancaire privé , et la BC sera juste une chambre d’enregistrement.

        MAIS en relisant AJ-H et Faibis , je me rend compte qu’en réalité le 100% monnaie va bien plus loin , car dans leur 100% (que j’ai peut-être mal compris) , le système bancaire privé ne se refinance pas auprès de la BC .

        La BC alimente , dans ce schéma là , la société en moyens de paiement par le Trésor , même si ce n’est pas clairement dit .

        Chez AJH => « L’augmentation de la masse monétaire ne pourrait plus avoir lieu comme actuellement par des émissions de nouveaux crédits des banques commerciales, mais seulement par une émission monétaire de la Banque centrale, par exemple à destination du Trésor public, monnaie qui ensuite, au cours de son circuit d’utilisation, va diffuser dans toute l’économie en créant le revenu des agents économiques à travers leurs opérations de production et d’échange. Puis, en fonction du choix de chacun des agents, une partie de cette nouvelle monnaie se retrouvera dans les banques de prêts sous forme d’épargne. »

        Le « par exemple » me semble être en fait la règle.

        D’ailleurs , au passage , dans ce système là je ne comprends plus la « nécessaire » distinction entre les banques de prêt et d’affaire (du point de vue ontologique) ni même celle des banques de dépôts , puisque tout est basé uniquement sur l’épargne ou le dépôts d’une monnaie crée par la BC pour le trésor. La stabilité étant absolue pourquoi ces distinction inutiles.

        Faibis est plus clair qu’AJ.H. puisqu’il écrit :
         » Pour créer de la monnaie, la banque centrale soit rachèterait des titres sur les marchés, soit financerait directement les dépenses de l’Etat, soit verserait un dividende social à tous les citoyens. »
        Ca me parait plus cohérent.
        Faibis ajoute  » L’allocation des fonds créés chaque année pourrait se décider démocratiquement. ».. ce conditionnel est bien malheureux … soit dit en passant.

        Si j’ai bien compris, La BC financerait donc directement les dépenses de l’Etat. Il ne s’agit donc même plus de l’idée que l’Etat souvent défendu ici que l’Etat n’emprunte plus aux marchés financiers mais à sa BC à un taux hors marché, mais que les dépenses de l’Etat soit financé par de la monnaie émise définitivement.
        Ce qui revient à dire que la BC n’est plus une banque soumis à la nécessite de détruire la monnaie qu’elle a créée mais une fabrique directe de moyens de paiement.

        J’imagine que le revenu minimum fonctionne selon cette même logique.

        Pourquoi pas d’ailleurs ? Mais c’est une destruction de la notion de la valeur des choses et je ne suis pas sûr que la maturité démocratique soit telle qu’on puisse transférer le coût des choses sans le dissoudre , ce qui restreindra la connaissance des éléments permettant une économie de l’action qu’elle soit d’ailleurs publique ou privé.

        Cela ne signifie pas que je sois contre le revenu universel . Mais le financer par l’impôt permet de savoir qui donne quoi , alors que fabriquer de la monnaie permanente revient à le financer de façon occulte et avec l’illusion que cela ne coûte pas. Or tout coûte, même le gratuit.

        Bref le 100% , ok mais il y a pas mal de modalités et je ne suis pas sûr qu’un libéral comme Allais les aurait reprises ainsi.

        Bon , je lirai avec intérêt tes remarques , sans pouvoir y répondre car je suis très pris jusqu’à début décembre !

        Je lirai avec intérêt également les réactions promise par Bruno !!! ou d’autres !
        A bientôt.

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        • A-J Holbecq dit :

          J’aime bien l’expression de l’idée que la BC n’est plus en fait une « banque centrale » mais une fabrique directe de monnaie , qui pourrait être appelé « Institut d’Émission Monétaire ».
          Mettons de coté pour le moment de savoir « qui » décide le montant de création de cette monnaie « permanente » qui va augmenter la quantité totale de monnaie dans l’économie (en se souvenant que l’Etat a toujours la possibilité de réduire cette quantité en évitant de remettre en circulation une partie des recettes fiscales)

          Il semble qu’à partir de là il y ait trois alternatives qui peuvent être annuellement choisies par les représentants du peuples et des commissions d’experts (un peu comme l’a été la répartition du « grand emprunt »):
          a) – toute la monnaie créée l’est au bénéfice de l’Etat (qui va la répartir comme il répartit n’importe quelle recette budgétaire lors des discussions parlementaires annuelles sur le budget), cette monnaie créée n’étant pas lors de sa création affectée à une utilisation particulière
          b) – tout ou partie de la monnaie créée l’est pour des affections d’investissements collectifs décidés en amont
          c) – tout ou partie de la monnaie créée est directement distribuée à la population (relance de la consommation

          Pour ma part je pense depuis longtemps que le fonctionnement de l’Etat et des administrations doit être couvert par des recettes fiscales pures, que les investissements d’utilité collectives peuvent être financés par ce type d’émission monétaire et que le social au sens large doit faire l’objet d’un budget recettes/dépenses totalement « isolé », sans « passerelles » entre les 3.

          Bon, ce n’est que mon avis 😉

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        • Opps59 dit :

          Merci de ces précision André-Jacques qui me semblent , dans le cadre où tu te situes , plutôt de bon sens.
          Mais il faudra tt de même un autre canal pour alimenter la société en moyens de paiement, car les investissements d’utilité collective ne sont pas une masse suffisante.

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        • A-J Holbecq dit :

          Opps’

          Nous avions calculé, avec la FNH, des besoins d’investissements de l’ordre de 600 milliards d’euros sur 10 ans … on est dans les clous, là.
          ( http://financerlavenir.fnh.org/propositions/financer-lavenir-proposition-et-debat-sur-linnovation-financiere/ )

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    • chris06 dit :

      PS: mon commentaire est adressé à Opps mais n’hésitez pas à intervenir André-Jacques, Pierre, Christian, Bruno, Catherine, Thierry…

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    • Opps' dit :

      Sur ces questions essentiels et trop importantes , il vaudrait mieux qu’on débatte uniquement tous les deux … Chris ! 😉

      Bon allez ok , on accepte les autres … ils sont si susceptibles !

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  31. bruno lemaire dit :

    cher chr, cher OOPS

    Vos échanges et vos questions sont fort intéressantes.

    Je ne peux malheureusement y prendre part comme je le voudrais, étant réduit actuellement à me connecter avec un mini écran et une connexion internet erratique.

    Je vais donc, pour le moment, suivre vos débats, en attendant le week end prochain (et la récupération d’un écran de 24 pouces – au moins 😉 ) pour me défouler.

    Juste un point cependant:

    la répudiation de la loi de 1973 n’est pas strictement lié, effectivement, à la mise en place du 100% monnaie, mise en place qui ne peut se concevoir sans la séparation des ex- banques en plusieurs types d’établissement ayant des fonctions bien séparées.

    Le « 100% monnaie » n’est pas non plus suffisant pour que tout aille pour le mieux dans le meilleur des mondes, mais je pense que c’est, sans doute (?) une condition nécessaire.

    Il me semble que la mise en place d’un Organisme National de Crédit, ou son équivalent, organisme de suivi et de contrôle des émissions monétaires sera, ou serait, indispensable, Organisme national dans lequel politiques, syndicats, consommateurs, industriels devraient avoir leur mot à dire.

    Bonne journée à tous

    Bien à vous

    Bruno Lemaire.

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    • Opps' dit :

      Ne m’en veux pas, Bruno, je suis taquin !

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      • bruno lemaire dit :

        Salut OOPS,

        J’en veux surtout à mon P…n de clavier, et à mon petit écran, qui n’a aucun sens de l’humour 😉

        Mais, samedi soir Bruno will be back … (pas avec un grand chapeau, ni un grand lasso, mais un grand ecran …)

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  32. Hadrien dit :

    AJ,

    J’ai répondu, sur le blog de Georges Ugeux, à l’auteur de « Vous perdez votre temps avec cette loi de 1973 » sur son « blog » Euro 2.0. Je pense que ls antécédents historiques que rappelle François Morin nete seront pas indifférents:

    @ Julien S… alias °C, Pierre-Henri, etc.

    Bien que le fil de votre propos (Holbecq, Allais, Peyrelevade, etc.) soit aussi embrouillé que celui de vos alias, je crois comprendre que vous vous référez essentiellement à votre lien avec le blog Euro 2.0 :

    « Les états-unis n’ont jamais eu une dette aussi élevée depuis l’après guerre mais n’ont aussi jamais eu de taux d’emprunts souverains aussi bas (cf ici). Autrement dit, ils ont beaucoup de marge pour emprunter, sans nécessairement engraisser les marchés (un des griefs justifiant l’abrogation de la dite loi). Or, la Fed n’a pas le droit, non plus, de prêter directement au trésor. »

    Vous avez l’art de citer des prémisses factuels qui contredisent les conclusions fausses que vous seul en tirez:
    Vous savez comme moi qu’il existe deux types de monétisation par une Banque centrale, et toutes deux ont le même effet sur l’absorption de la dette publique ainsi que sur la dilution monétaire:
    – la monétisation indirecte, par rachat des obligations d’Etat sur le marché secondaire (c’est à dire le réseau commercial)
    – la monétisation directe, qui n’a plus cours actuellement, par achat pur et simple dès l’émission primaire (Trésor public)
    La seule différence est que la première enrichit les banquiers et rentiers au passage, en leur versant un intérêt. C’est la raison pour laquelle la Fed qui, rappelons-le, est issue à l’origine d’une création de grands banquiers privés, n’a toujours utilisé que celle-là. La BCE, comme la Fed, posséde cette même prérogative, et l’autre lui est interdite depuis la loi Pompidou/Giscard du 3 janvier 1973 enterinnée par l’article 123 du TFUE de Lisbonne.
    Ce qui est reproché par Holbecq (et moi-même) à la BCE actuellement, c’est de n’user même pas de sa prérogative existante pour aider à résorber l’endettement public: en tout et pour tout, 2OO milliards depuis l’après-crise en se faisant prier (et sous la désapprobation allemande), soit dix fois moins que les quelques 2000 milliards monétisés par la Fed. Or, l’euro est surévalué de 20% par rapport à son cours d’introduction… Que craignons-nous, sinon le monétarisme acharné des allemands (qui ne date pas des années 20, mais de Carl Menger) ?

    Dernière phrase de votre argument en lien:
    « Enfin, c’est la dette privée, qui a plombé le système (cf ici, c’est très édifiant), pas la dette publique (en première instance). Ce raisonnement vaut partiellement dans la zone euro (lire nos billets contenant crédit privé). »

    Il n’est pas question de contester ce point, que tout le monde connait (crise des subprime, et faillite de Lehmann brothers), mais il est sans rapport avec les thèses de AJ Holbecq.
    Au demeurant, je vous invite à aller présenter la votre, sur ce dernier point, dans les médias et partout où vous le jugerez nécessaire. Vous m’en verrez ravi !

    Revenant à la monétisation, on notera que je n’ai répondu que sur la première, l’indirecte. S’agissant de la directe, il y a beaucoup plus à dire, et même… beaucoup plus direct:
    La Banque de France ne fut nationalisée de plein droit qu’en 1945, mais…
    http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/politique-eco-conjoncture/221134398/banque-publique-investissement-faire
    « … dès le Front populaire, des formes de monétisation se mirent en place, puis, à la faveur de la deuxième guerre mondiale et de la reconstruction, se généralisèrent.
    De quoi s’agissait-il ? La Banque de France devint en quelque sorte le « prêteur en premier ressort » de l’ensemble du système bancaire français, lequel fournissait une part écrasante des financements longs (à plus de deux ans) des entreprises, à peine réduite par les financements directs sur fonds publics (via le Plan Marshall puis le FDES principalement). Elle put ainsi, avec l’appui du Trésor, hiérarchiser l’ensemble des banques, petites, moyennes ou grandes, mais publiques ou para-publiques pour les plus importantes, selon des circuits de financement et de refinancement qu’elle contrôlait. »

    LE NOUVEAU MUR DE L’ARGENT (François Morin*, Seuil, 2006)

    L’expression « mur de l’argent » renvoie, chacun le sait, à l’expérience subie en France par le Cartel des gauches en 1924-1926. Elle a été aussi abondamment employée dans les années 1930, et plus particulièrement dans la période 1936-1938 sous le front populaire.

    Sous le Cartel des gauches, l’endettement de l’Etat avait pris la forme d’une détention massive de bons du trésor par les banques. C’est pour cela que le gouvernement s’est retrouvé progressivement à leur merci. Cette situation devait provoquer les célèbres heurts d’Hedouard Herriot avec ce qu’il dénonçait, à l’époque, comme le mur de l’argent.
    À l’époque, certains ont dit que les banques avaient pratiqué un chantage sur le gouvernement en jouant sur les quantités de bons qu’elles pensaient souscrire, cherchant par là à obtenir une hausse significative de leur rémunération…
    C’est le marché interbancaire qui devint le lieu central de détermination des taux d’intérêts (et non plus la bourse ou le marché à terme de la dette publique). Le résultat fut, par conséquent, une organisation des banques entre elles , notamment des plus grandes, pour s’assurer mutuellement la liquidité nécessaire…

    A partir de 1933, en raison de la spéculation sur le franc, le président du Conseil Edouard Dalladier, reprendra la formule du mur de l’argent pour y ajouter celle des deux cents familles: « Deux cents familles tiennent les rênes de l’économie française et, en fait, de la vie politique française… Ce sont des forces qu’un Etat démocratique ne dvrait pas tolérer ». Comme nous le savons, ce chiffre de deux cents lui a été inspiré par les statuts de la banque de France. De statut privé, avec un contrôle d’Etat, elle rassemblait des milliers d’actionnaires, mais représentés en assemblée générale par les deux cents plus gros d’entre eux. Seule une dizaine, les plus importants de ces actionnaires, choisis parmi les plus grands banquiers, accédaient au statut de régent de la banque de France.
    Avec le changement de statut de la Banque de France en 1936, le pouvoir des régents cesse.

    La Banque de France fut nationalisée de plein droit en 1945, mais, après la loi Pompidou/Giscard de 1973, les affaires ont repris leur cours…

    L’histoire monétaire et financière que la France a connue sur son sol entre les deux guerres est malheureusement aujourd’hui EN TRAIN DE SE RÉPÉTER mais cette fois À L’ÉCHELLE MONDIALE.

    (*) François Morin, Professeur de sciences économiques à l’université de Toulouse I, fut membre du Conseil d’analyse économique et du Conseil général de la Banque de France.

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    • A-J Holbecq dit :

      @Hadrien
      J’ai pour ma part cessé de débattre avec « zéro°C » et ses alias toujours reconnaissables par la prétention et la mauvaise foi dont il(s) fait preuve (« vous trouverez la vérité et les réfutations sur mon blog … »).
      Il a d’ailleurs sorti le quasiment même billet sur Agoravox.
      Bravo a toi d’avoir ce courage (du débat) que je n’ai plus.

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  33. Hadrien dit :

    AJ,

    En tant qu’ancien pilote de Concorde, tu seras également, sans doute, titillé par ce que raconte Peyrelevade au sujet de la R&D du programme et de ses retombées, lui qui n’a jamais connu que les bureaux de l’aministration de l’aviation civile pour y faire des études de marché.
    Corriges-moi si je me trompe :

    Réponse à peyrelevade | le 21 octobre 2011 à 17:27
    A propos de Concorde et des investissements publics en R&D :
    Vous vous enfoncez dans le déni d’une manière puérile en fermant votre blog plusieurs semaines pour qu’on ne puisse vous opposer la réponse…

    – vous avez tout d’abord soutenu:
    d’une part, que « relevait de la fiction la plus absolue…une prétendue interdiction américaine d’atterrir à New-York » (directement, ça va de soi). « Dès que l’avion put techniquement entrer en exploitation… ce fut pour aller atterrir à New-York », avez-vous dit, en occultant l’obligation de passer par Washington qui faisait perdre tout l’avantage du supersonique.
    d’autre part, que « le Concorde fut un échec total », et
    … »les retombées techniques négligeables ». Je vous ai fait part du sentiment contraire de tous les anciens du Concorde que j’ai pu cotoyer, lors d’une collaboration sur le site (Toulouse).
    Un simple clic sur Wikipedia, on l’a vu, révèle exactement ce qu’il en est sur ces deux points:
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Concorde_(avion)#Exploitation_commerciale_2
    Dès que le programme Concorde s’avèra techniquement achevé, est-il dit, les Etats-Unis s’empressèrent de l’interdire d’atterrir directement à New-York, ce qui dura deux ans, le temps de s’assurer que le premier choc pétrolier survenu entre temps le condamnait par le quadruplement du coût de son carburant.
    Rien de tout cela n’était prévisible avant 73/74, et le programme Concorde fut lancé en 1960 !
    On voit donc mal où serait l’echec d’une décision d’investissement prise plus de dix ans avant… sauf pour les voyants extra-lucides !
    Il fut d’ailleurs question un moment, du côté américain de remettre en selle leur propre projet de supersonique civil…
    Quant à prôner le parti américain au nom des contraintes du marché, des risques, de la rentabilité, etc., voyons vos arguments:

    – vous vous raccrochez maintenant à l’argument du bruit, tel que mis en avant par les américains pour justifier l’interdiction New-Yorkaise.
    Or, cette interdiction d’atterrir directement à Kennedy Airport fut levée au bout de deux ans, ce qui prouve que cet argument était fallacieux, et vous le savez mieux que personne.

    – vous préconisez ensuite « Un peu de statistiques comparées » s’agissant de l’unique accident grave survenu au Concorde en vingt-cinq ans de carrière ! Connaissez-vous des statisticiens capables de faire des statistiques sur un seul évènement ?
    En revanche, le DC-10 qui éjecta la pièce sur la piste suspectée d’être à l’origine du drame a connu, quant à lui, un nombre d’accidents si variés et significatifs que sa carrière fut bel et bien écourtée pour ces raisons:
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Accidents_et_incidents_de_DC-10
    Ainsi lit-on sur le site AVIONI- CLS, à DC-10 (Commercial level simulations):
    « Directement ou indirectement le DC-10 est un des avions les plus meurtriers par rapport à sa production (d’après l’article Statistiques d’accidents d’avion). »

    – vous vous enfoncez encore davantage avec les « parties chaudes » (General Electric) des turboréacteurs CFM sur airbus, pour les assimiler à l’ensemble (GE/SNECMA):
    Tout d’abord, contrairement à ce que vous affirmez, aucun des personnels chez GE n’aurait « hurlé de rire » au sujet des retombées de Concorde les concernant, puisque ce fut précisément une des conséquences de l’obstruction américaine faite au Concorde, dès le début, que d’avoir conduit sinon forcé à associer les américains, afin d’assurer le succès commercial sans encombre du programme airbus.
    Ensuite, ces parties chaudes ou « core » ne constituent qu’un étage (haute pression) des deux nécessaires aux réacteurs CFM (il n’y a pas que les 56). Les « smart sensors » sur lesquels j’ai eu l’occasion de travailler, comme chercheur du secteur public sollicité par SNECMA (Villaroche), concernaient les deux étages, sans avoir d’équivalent GE.
    Au demeurant, qu’il soient américains, français ou britanniques, les motoristes doivent tous leurs acquis de recherche et développement à des programmes militaires antérieurs, c’est à dire à des investissements sur crédits publics:
    General Electric développa sa série de moteurs civils sur la base des moteurs militaires issus du réacteur F101 mis au point pour le bombardier stratégique Rockwell B-1 Lancer. Ainsi, le CF6 fut le nom civil du F103, CFM56 le nom civil du F108, etc.
    Même les moteurs Rolls-Royce Olympus 593 du Concorde étaient dérivés de ceux du bombardier britannique « Vulcan », dont on peut admirer par ailleurs la similarité de voilure avec Concorde dans le film « Opération Tonnerre » de la célèbre série James Bond. Et si Rolls-Royce avait été choisi par Airbus, au lieu de GE, nul doute que les solutions finales eussent été dans la même logique: retombées de crédits R&D militaires, donc publics !

    Je vous rappelle que c’était là l’objet du débat concernant mon propos initial (h-toutcourt | le 07 octobre 2011 à 18:17) :
    « Les larmes de crocodile [du secteur privé]… en recherche sont peut-être du meilleur effet auprès du grand public ou des collectivités locales, mais certainement pas des acteurs avertis du domaine. Il s’écoulera sans doute beaucoup de temps encore avant que l’on voit, si on le voit, décroitre le rôle de l’Etat comme source majeure d’investissement dans la recherche, que ce soit directement (Recherche publique, subventions au privé, etc.) ou indirectement (Défense, Santé, etc). »

    Vous avez tenté de contester cela dans le domaine industriel que « vous connaissez » le mieux, celui de l’aeronautique, on a vu de quelle manière…
    En conséquence, non seulement je ne crois pas cet échange « sans intérêt », mais je persiste et signe (h-toutcourt | le 12 octobre 2011 à 20:49) :
    « Si vous n’avez pas de meilleur exemple à nous fournir, je crains fort que votre «démonstration» (c’est bien comme cela que vous l’appelez?) ne se retourne contre vous »… et les thèses économiques que vous soutenez, avec elle.

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    • A-J Holbecq dit :

      Cher Hadrien

      Ne suivant plus depuis belle lurette le blog de Peyrelevade, je n’ai pas trouvé cet échange que tu cites.
      J’approuve à 100% ce que tu as écrit … sais tu que 100 mathématiciens ont travaillé pendant 1 an simplement pour calculer l’aile du Concorde?
      De plus l’image de marque fabuleuse induite pour la France et l’UK, Air France et British, ne peut être calculée… (jusqu’à l’accident de Gonesse), de même que les retombées technologiques.
      Il ne faut pas oublier non plus que les appareils commerciaux étaient des avions de présérie. Rien que sur l’équipement électronique d’origine les ingénieurs estimaient qu’ils auraient pu, en 1990, gagner 5 tonnes (et donc quelques 3 tonnes de consommation en moins sur un NY)

      L’interdiction d’atterrir (mais surtout de décoller) à New York pendant 2 ans fut la conséquence du lobbying d’une association de riverains (il est vrai que le Concorde au décollage avec ses réchauffes était « assez » bruyant et que la procédure anti bruit sur la 31L était plutôt « acrobatique »)

      Je voudrais ajouter que la notion de « coûts monétaires » est très souvent la conséquence d’un « arrêt sur image » de la circulation de la monnaie. Une fois de plus certains oublient que les dépenses des uns (y compris de l’Etat) sont des revenus pour d’autres qui vont leur permettre à leur tour ces dépenses qui permettront à d’autres de vivre… etc., permettant de créer du PIB, entre le moment de l’émission monétaire – en général une banque commerciale – et le remboursement à l’émetteur (cf la Dame de Condé)!
      Même le déficit de la SS aboutit à du PIB supplémentaire 😉

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      • Hadrien dit :

        Merci de tes précisions sur le caractère pré-série, que j’ignorais. Je l’ai incorporé (en cas de réouverture de son blog), car cela justifie en partie que les exemplaires en question aient été offerts aux deux compagnies, ce que dénonçait évidemment Peyrelevade.
        Je savais pour les mathématiciens (j’en suis un), mais je ne connaissais pas leur nombre.
        J’aurais également pu citer le Control Data 6600 (ordinateur le plus puissant de son époque) qui servit à la résolution numérique, et dont les retombées figurent dans la commande numérique directe des machines-outils d’usinage sur airbus…
        Je me suis laissé dire que, là encore, et tout comme pour le CEA, il avait été assez laborieux de l’acquérir face aux réticences des américains, vu le caractère stratégique.

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        • A-J Holbecq dit :

          Il y aurait tellement d’anecdotes à citer, que ce soit sur les études, la construction, les essais, l’exploitation qu’on peut en écrire des livres ; Turcat et Chemel (et d’autres sans doute) l’ont fait…
          Pour raccrocher ceci à l’économie, on ne se posait pas trop la question à l’époque de savoir « combien ça coûte » car en fait le coût n’est qu’un arrêt sur image de la circulation monétaire.
          Je me répète, bien sur (sans doute l’âge) mais j’aimerais tant que ce message passe:
          « Si une collectivité a:
          1 – un besoin (collectivement souhaitable),
          2 – la volonté de le satisfaire,
          3 – les moyens techniques et énergétiques,
          4 – un excès de main d’œuvre et le savoir-faire,

          … l’impossibilité souvent alléguée du manque de financement est une mauvaise excuse car une vraie richesse résultera d’une création monétaire éventuellement nécessaire pour la réaliser. « 

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        • bruno lemaire dit :

          La répétition est la mère de la pédagogie 😉

          Continue à radoter ainsi, mon cher André-Jacques, surtout quand tu écris des choses fondamentales, qui permettront peut être un jour de comprendre que la vraie richesse est dans l’être humain, et dans ses connaissances, pas dans les signes de richesse tels que l’argent.

          Très amicalement, Bruno Lemaire.

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        • Sentier198 / Yves dit :

          @ AJH , Bruno

          je ne peux que plussoyer ++++

          La question qui taraude est bien de la perte de désir des peuples européens de construire un avenir pour leurs enfants . notamment ,l’incapacité à imaginer une industrie non-polluante qui puisse participer activement à un développement durable.
          D’ù ce refuge dans les services et la désertification industrielle.
          Là nous abordons donc un probléme politique , qui s’il est résolu , permettrait de trouver tout les moyens financiers pour le mettre en oeuvre .
          La citation de Thomas Edison est tout à fait en ce sens.
          Le seul grain de sel que je mettrais , est que si depuis 40 ans nous sommes en panne (en pause) , laissant le champ libre aux « néo-cons » de tout bord , c’est d’un manque de qualité de l’analyse que l’on a de la révolution culturelle de la fin des années 60 , analyse qu’ont escamoté les politiques à cette époque aidés par le conservatisme des populations (je me souvient des élections de Juin 68 , et du retour en force de la droite , entre autre)
          Mais la gauche au début des années 80 n’a pas fait mieux.

          cordialement
          Yves

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  34. BA dit :

    Emprunt à 5 ans :

    Jeudi 1er septembre 2011, la France a lancé un emprunt à 5 ans. La France a dû payer un taux d’intérêt de 1,93 %.

    Quand l’Allemagne lance un emprunt à 5 ans, elle doit payer un taux d’intérêt de 0,9 %.

    Et l’Italie ?

    Lundi 14 novembre 2011, l’Italie a lancé un emprunt à 5 ans. L’Italie a dû payer un taux d’intérêt de … 6,29 % !

    Conclusion :

    Les investisseurs internationaux n’ont plus aucune confiance dans la capacité de l’Italie à rembourser ses dettes.

    L’Italie emprunte à des taux d’intérêt de plus en plus exorbitants.

    L’Italie va bientôt demander l’aide du FMI et de l’Union Européenne.

    http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20111114trib000663882/le-cout-de-financement-de-l-italie-s-envole.html

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  40. Hossa dit :

    mercie pour se ke vs faite pour nous.

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