214 – A-J Holbecq: deux graphiques importants

Dès que les données budgétaires 2010 ont été connues  Philippe Derudder et moi-même avons mis à jour « La dette publique, une affaire rentable »

Une partie de nos conclusions furent celles ci:

– Les soldes primaires (sans intérêts) des budgets des Administrations publiques sont sensiblement en équilibre moyen sur la période 1980 – 2008.
– Les déficits presque systématiques des budgets des Administrations publiques sont dus aux intérêts qu’il a fallu payer et qui représentent maintenant le second poste budgétaire après l’enseignement.
– Fin 1979, la dette, déjà injustifiable, était de 243 Md€ (21% du PIB); Fin 2010, la dette s’établit à 1591 Md€, 82% du PIB !
– Entre fin 1979 et fin 2010 la dette a augmenté de 1348 Md€
– Nous avons, sur cette période, payé 1 408 Md€ pour les seuls intérêts: 125 millions par jour en moyenne, 5 millions par heure!

Je rajoute ici, en complément, trois graphiques importants concernant les soldes primaires des budgets des administrations publiques:


1 er graphique en valeur euros 2010

et un second issu de cette table, et à la suite de celle ci

On pourra évidemment discuter mes calculs. Eurostats est sans nul doute une meilleure référence que moi, malheureusement les données de soldes primaires ne sont accessibles que depuis 1995 ( http://appsso.eurostat.ec.europa.eu/nui/submitViewTableAction.do ) .. en euros courant que j’ai donc « déflatés » pour obtenir des euros 2010 . Voici le résultat sur le troisième graphique:

Ici aussi nous voyons bien que si nous n’avions pas eu à payer d’intérêts pour emprunter NOTRE PROPRE MONNAIE (ce qui est une aberration totale) , nous n’aurions, sur la période 1995-2008, accumulé une dette de seulement 10 Md€ (9,9 pour être précis). Si on intègre les 2 années catastrophiques que sont 2009 et 2010, la dette aurait été augmentée de 198 Md€ (198,1 pour être précis)

C’est encore une démonstration supplémentaire que « la charge de la dette nourrit la dette »

_____________________

Complément: le tableur excel de calcul est disponible en téléchargement

A propos postjorion

Le blog d'André-Jacques Holbecq
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50 commentaires pour 214 – A-J Holbecq: deux graphiques importants

  1. stanjourdan dit :

    Bonjour AJ, serait-il possible d’avoir accès aux données sources ? (Tableur excel )

    j’aimerais les mettre à disposition via un Google Doc ou quelque chose du genre.

    Merci.

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  2. A-J Holbecq dit :

    Allons »Postjorion »… il y a 3 graphiques importants dans mon article, et non 2 comme l’annonce le titre 🙂

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  3. Bruno Lemaire dit :

    Merci André-Jacques du travail inlassable que tu fournis pour mettre à notre disposition de telles informations.

    En cette période difficile, celle d’une crise dont personne ne semble pouvoir nous dire la fin, souhaitons que cela puisse guider nos ‘experts’ et nos politiques de tout bord pour comprendre que sans une réforme complète du fonctionnement de nos institutions financières et bancaires cette situation ne peut que s’aggraver, en touchant en priorité les plus faibles de nos contemporains.

    Très amicalement,

    Bruno Lemaire

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  4. Bon courage dit :

    Bon courage à M. Holbecq,

    et à tout les acteurs de ce blog d’ailleurs.

    Cela fait plusieurs mois que je tente de diffuser cette information, et notamment vos lettres à Giscard, qui se passe de commentaires…

    Mais les gens ont vraiment du mal à intégrer cette information.

    Il faut investir les forums, tout les forums sur le net, et surtout ceux non spécialisés en économie, mais dont il y a tout de même un espace pour en parler. Et y débattre.
    (privilégier les plus gros forums bien entendu : http://www.annuaire-forum.fr/)

    C’est laborieux, car nous sommes alors face à des personnes lobotomisés par TF1 et LeMonde, mais c’est la seule solution pour faire avancer les choses plus vite.

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  5. Bon courage dit :

    Bon courage à M. Holbecq,

    et à tout les acteurs de ce blog d’ailleurs.

    Cela fait plusieurs mois que je tente de diffuser cette information, et notamment vos lettres à Giscard, qui se passent de commentaires…

    Mais les gens ont vraiment du mal à intégrer cette information.

    Il faut investir les forums, tout les forums sur le net, et surtout ceux non spécialisés en économie, mais dont il y a tout de même un espace pour en parler. Et y débattre.
    (privilégier les plus gros forums bien entendu : http://www.annuaire-forum.fr/)

    Pourquoi les forums ? Car seul ceux qui cherchent eux même les informations se retrouvent sur des blogs comme le votre. Ces personnes sont trop rares. Et ailleurs (journaux,TV) vos idées ne disposent pas d’un espace suffisant, voire même on évite d’en parler.
    Ce n’est pas une des rares apparitions télévisuelles de Lordon qui vont changer la donne (sur arrêt sur image ou ailleurs, mais félitations à vous tout de même), ou vos quelques émissions à la radio Mr Holbecq (même si c’est déjà beaucoup, merci à vous).

    La révolution de l’information se passe sur le net. C’est d’ailleurs notre seule chance de faire bouger ce système.
    Mais là aussi ce n’est pas facile, quand vous voyez par exemple qu’un des plus gros webmailers de la planète (Yahoo) censure ses propres mails lorsque des gens se donnent rendez vous pour manifester à Wall Street par exemple.

    Mr Holbecq, Mr Chouard, Mr Sapir, Mr Lordon, pour ne citer que vous (et oui vous êtes nos stars actuelles à nous qui avons espoir), je lis tout vos articles, j’ai vu toutes vos vidéos sur Youtube, mais je ne vois nulle part de liens sur des forums, sauf si je retire ceux que moi même j’écris… mais qui sont vites saturés et moqués par quelques pro-Sarkozy ou de pro-Strausskhanien (oui il y en a encore) ect. Et pourquoi ? car nous ne sommes pas encore assez nombreux à investir ces espaces.

    Bien sûr, à chaque fois, quelques personnes sont convaincues, mais ce n’est pas suffisant. Rejoignez-nous, vous ainsi que tous ici, sur les forums pour informer les gens.

    Sur un forum comme Doctissimo, ce sont des centaines de milliers de connections par jour.
    Sur tout ces forums il y a toujours un espace  »actualité » ou  »politique » ou  »économie », même si ce n’est pas le secteur premier de ce genre de forum, vous pouvez impacter énormément de personne, qui pour la plupart sont discrètes voire septiques et se contentent de lire, mais elles lisent quand même (!) et si nous y sommes plus nombreux nous serons tout simplement plus facilement convaincants.

    C’est laborieux, car nous sommes alors face à des personnes lobotomisées par TF1 et LeMonde, mais c’est la seule solution pour faire avancer les choses plus vite.

    Merci à vous pour vos efforts et votre travail fantastique.

    (on peut supprimer mon message du dessus, je l’ai repris ici)

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  6. chris06 dit :

    Je l’ai déjà exprimé sur un autre billet et je le refais ici pour ouvrir la discussion, le problème avec ce calcul n’est pas dans la méthodologie (le travail d’AJH est parfaitement correct et répond à la question : combien avons nous payé d’intérêts sur la dette publique depuis 1979?) mais dans la conclusion erronée que certains ont tendance à faire que si nous n’avions pas eu à payer ces intérêts nous n’aurions quasiment pas de dettes publiques aujourd’hui.

    Je dis qu’il s’agit d’une conclusion erronée car le seul moyen d’éviter de payer ces intérêts aurait été pour la France de sortir le franc du système monétaire des changes flottants, du serpent monétaire puis du SME et bien entendu de quitter la CEE (et ne jamais intégrer l’Union Européenne). Ceci aurait nécessité aussi un contrôle très strict des changes qui s’applique aussi bien aux mouvements de capitaux qu’aux transactions commerciales à travers le contingentement des importations. En bréf, la non convertibilité du Franc en monnaies étrangères.

    Quelles auraient été les conséquences à moyen et long terme pour la France, je n’en sais rien et seul les idéologues de gauche et de droite pourraient affirmer qu’elles auraient été nettement meilleures ou nettement moins bonnes… mais dans tous les cas, les conséquences n’auraient pas été seulement d’éviter de payer des intérêts sur la dette publique via le financement direct des déficits publics par la banque de France. Les conséquences auraient été énormes, en bien ou en mal. Combien de temps la France aurait elle pu tenir à l’écart su système monétaire international (elle qui ne l’a jamais fait au cours du XXeme siècle?) . Combien de temps les français auraient il accepté la non convertibilité du franc, le contrôle des changes, le contingentement des importations (par exemple de pétrole et de gaz)? Toutes ces questions resteront sans réponse car ce n’est pas la voie qui fut choisie, les idéologues de gauche vous diront que les français l’auraient accepté pendant les trente années qui suivirent, ceux de droite vous diront que les élections auraient forcé le retour au SME au bout de quelques années.

    En 1982 Mitterrand hésita à suivre cette voie, sortir le Franc du SME pour éviter le tournant de la rigueur que lui imposait la défense du cours du franc par rapport au mark dans le cadre des bandes de flexibilité prescrites par le SME. Certains le poussèrent à le faire (eg Chevènement), plus nombreux furent ceux qui le poussèrent à rester dans le SME et la CEE (eg Mauroy, Rocard, Delors, Fabius). Evidemment aujourd’hui Chevènement raconte à tout le monde qui veut bien l’écouter que cette « parenthèse libérale » fut une erreur gravissime. Mais il faut le croire… sur paroles! Il peut réécrire ainsi l’histoire sans que personne ne puisse jamais infirmer ou confirmer sa thèse..

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    • Bruno Lemaire dit :

      Bonjour Chris06

      Je ne vois pas pourquoi il aurait fallu sortir la France de son système monétaire, si la loi de 1973 n’avait pas été votée, et si les articles 104 et 123 (Maastricht et Lisbonne) n’avaient pas été ratifiés.

      Vous avez évidemment raison de dire qu’avec des si, on peut refaire l’histoire, mais AJH a entièrement raison de dire que si au lieu de payer des intérêts, on n’en avait pas payé – ceteris paribus – on aurait économisé 1400 à 1500 milliards d’euros.

      La vraie question devrait plutôt être celle-ci.

      Comment contrôler l’émission monétaire d’un état, quels sont les garde-fous à mettre pour éviter une création monétaire trop importante.

      Mais confier cette mission aux marchés financiers et aux banques privées n’a pas semblé très efficace, voir la crise actuelle.

      Il faut donc imaginer, ou revenir à, un autre système, énoncé par les tenants du Crédit Social, le major Douglas et Louis Even, repris sous une autre forme par les tenants du « 100% monnaie » – sans oublier les garde-fous nécessaires, of course (garde-fous qui ne peuvent être, je le répète, les marchés)

      A suivre peut être

      Bruno Lemaire, professeur Emérite HEC

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      • chris06 dit :

        Bonjour prof. Lemaire,

        le système monétaire international mis en place depuis 1971 (changes flottants / demonétisation de l’or) est incompatible avec un financement des déficits publics des nations qui y participent par leurs banques centrales respectives.

        En effet, si ce sont les marchés qui déterminent les taux de changes des monnaies entre elles en fonction de l’offre et la demande de changes il faut bien que l’offre et la demande de changes transite sur ces marchés.

        Je rappelle ici l’égalité toujours vérifiée des comptes nationaux dans un système monétaire de changes flottants:
        déficits publics = épargne nette privée domestique + déficit de la balance courante
        (ie G-T = S-I + M-X)
        Autrement dit si les déficits publics sont financés par la banque centrale par création monétaire et non pas par l’émission de titres de dette publique achetés par les investisseurs privés nationaux et internationaux il ne peut y avoir de marché des changes avec cette monnaie.

        L’interdiction faite à la banque centrale de financer le trésor, que l’on retrouve dans tous les pays qui participent aux changes flottants, est une conséquence des changes flottants, c’est à dire de la volonté politique de constituer un marché international des changes et des titres de dette publique des nations qui participent à ce système.Non pas, comme l’on suggéré certains, une « trahison » de la part de ceux qui ont passé la loi Pompidou-Giscard de 1973…

        Il est bien dommage que VGE n’ait pas continué dans cette discussion avec AJH:

        La réforme des statuts de la Banque de France, adoptée sous le mandat de Georges Pompidou et lorsque j’étais Ministre des Finances, est une réforme moderne qui a transposé en France la pratique en vigueur dans tous les grands pays : il s’agissait à l’époque de constituer un véritable marché des titres à court, moyen et long terme, qu’il soit émis par une entité privée ou publique.

        Il aurait du rajouter :

        … la constitution d’un tel marché étant rendue indispensable suite à l’adoption du régime des changes flottants pour le franc et tous les pays ayant mis en place cette pratique…

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        • Bruno Lemaire dit :

          Bonjour Chris06,

          je vois que vous n’avez pas perdu l’entregent d’un autre Chris (vous ou un autre qui vous ressemblait comme un frère) avec lequel j’avais déjà croisé le clavier.

          Votre argumentation est intéressante et ne manque pas de pertinence, m^me si se référer à Giscard – qui défend évidemment « sa » loi – n’est pas forcément l’argument qui tue, surtout lorsque l’on se souvient combien l’emprunt Giscard indexé sur l’or avait coûté à certains…

          En admettant que le système de changes flottants ait impliqué la loi de 1973, la conclusion en serait simple: si la conséquence d’un système est néfaste, il faut changer le système.

          La loi de 1973 étant néfaste, il faut donc changer le système de 1971 (ce que Keynes aurait sûrement souhaité, d’ailleurs).

          L’abolition de la loi de 1973 n’est cependant pas magique, même dans ce nouveau cadre: réduire le déficit commercial doit aller de pair (cf. la charte de la Havane)

          On en reparlera sans doute

          Bruno Lemaire.

          PS. En ce qui concerne le déficit commercial, les importateurs ont plus à perdre que les exportateurs, je pense donc qu’on peut trouver en ce domaine des solutions intelligentes, cf.
          http://monnaiepublique.blogspot.com/2011/10/neditespasquejesuisprotectionniste.html

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        • chris06 dit :

          m^me si se référer à Giscard – qui défend évidemment « sa » loi – n’est pas forcément l’argument qui tue

          Je n’ai pas fait référence à Giscard comme argument! Relisez moi bien.

          La loi de 1973 étant néfaste, il faut donc changer le système de 1971 (ce que Keynes aurait sûrement souhaité, d’ailleurs).

          Si vous m’aviez lu précédemment sur ce même blog sur d’autres billets vous verriez que j’ai toujours dit qu’il fallait au plus vite abandonner le système des changes flottants.

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        • Bruno Lemaire dit :

          @chris06

          J’ai peut être mal interprété votre:

          Il est bien dommage que VGE n’ait pas continué dans cette discussion avec AJH:

          Désolé si c’est le cas, je suis en ce moment un peu ‘surbooké’ (ou gâteux, qui sait 😉 )

          Cordialement

          Bruno Lemaire.

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        • chris06 dit :

          Je suis d’accord avec vous sur le fait que la charte de la Havane telle que proposée par Keynes peut constituer une solution intelligente pour réduire les déséquilibres commerciaux entre nations.
          Mais la proposition de Keynes faisait intervenir une Chambre de Compensation Internationale ainsi qu’une monnaie, le Bancor, pour les transactions internationales. Or Je n’ai pas entendu ceux qui répètent en coeur qu’il faut abandonner la loi de 1973 (LePen et Mélenchon) parler de la solution de Keynes… c’est bien dommage car cela éviterait qu’on les prenne pour des démagogues!

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      • chris06 dit :

        Comment contrôler l’émission monétaire d’un état, quels sont les garde-fous à mettre pour éviter une création monétaire trop importante.
        Mais confier cette mission aux marchés financiers et aux banques privées n’a pas semblé très efficace, voir la crise actuelle.

        En tous cas, ce n’est certainement pas en confiant aux marchés le soin de déterminer les taux de changes de cette monnaie par rapport aux autres que l’on y parviendra!

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  7. RST dit :

    Puis-je suggérer à Chris06 de faire un billet (et à Postjorion de le publier) où il développerait son argumentation sur ce sujet, que j’ai personnellement trouvée très intéressante lorsque je l’ai lue dans un commentaire précédent.

    Cela permettrait un débat spécifique à cette question.

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  8. Stabilité (et même BAISSE) DES DÉPENSES PUBLIQUES
    depuis 30 ans, en proportion du PIB :

    Bonjour à tous.

    Si ça peut servir :

    http://etienne.chouard.free.fr/Europe/forum/index.php?2011/09/30/147-comprendre-la-dette-publique-en-quelques-minutes#c6160

    Comment faire pour rencontrer Chris06 ? :o)

    Amitiés.

    Étienne.

    PS : Étions-nous obligés de passer aux catastrophiques changes flottants ? Je ne le pense pas. Il reste bien des pays qui font encore respecter un contrôle des changes, non ?
    Donc, c’est vrai que ça va ensemble, avec la loi de 73, mais le tout reste contraire à l’intérêt général, je trouve.

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    • Bruno Lemaire dit :

      @Etienne, et à tous …

      Je pense que les changes flottants sont une voie royale pour permettre aux marchés financiers de peser sur l’économie réelle et d’imposer leurs diktats.

      Mais cela mériterait sûrement d’être développé, et de remettre en cause certaines idées qui datent de D. Ricardo.

      Bruno Lemaire.

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  9. Olivier dit :

    Le budget des administration publiques françaises est en déficit chaque année depuis 30 ans, y compris un déficit primaire tous les ans sauf 1999, 2000 et 2001.
    Source Insee première n°1136 graphique 6

    http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1136&reg_id=0&page=graph#graphique6

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    • Bruno Lemaire dit :

      Cher Olivier,

      Je suis un peu étonné par ces graphiques, car en prenant une charge moyenne (des intérêts) de la dette sur les 28 années allant de 1980 à 2008 (1400 milliards divisés par 28) soit 50 milliards, cela signifierait que e déficit budgétaire a été en moyenne supérieur à 50 milliards d’euros (et encore, je ne prends pas en compte le remboursement éventuel du principal)

      Bruno Lemaire

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    • @ Olivier,
      Déficit primaire, peut-être (depuis les années 80),
      – mais est-ce du fait de la hausse des DÉPENSES de l’État ?
      – ou bien du fait de la baisse des RECETTES (gentiment appelées « niches » dans les impôts des plus riches) ?

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    • A-J Holbecq dit :

      @Olivier

      L’étude que vous me citez est de 2007 .. l’INSSE n’est pas fiable..

      Je leur avais demandé les données , voici leur réponse

      Bonjour,

      Vous recherchez les séries sur les budgets primaires des administrations publiques actualisées dans la Banque de Données Macro-économiques (BDM).

      Nous vous adressons la réponse de l’expert de la BDM à qui nous avions transféré votre demande.

      Cordialement,

      ___________

      Le support national du service Insee contact

      http://www.insee.fr

      Bonjour,

      Les séries temporelles que vous recherchez peuvent être consultées sur le site du producteur, Eurostat (http://epp.eurostat.ec.europa.eu).
      Le lien suivant donne un accès immédiat aux séries (valeurs exprimées en millions d’euros) :
      http://tinyurl.com/3o99xb7

      Les séries équivalentes de la BDM n’ont plus été alimentées à partir de la source Eurostat depuis l’année 2008, pour des raisons techniques.
      Nous envisageons actuellement de remédier à cette situation.

      En l’état actuel des choses, la source Eurostat est à privilégier.

      Cordialement,

      L’INSEE ne sait pas trop ce qu’il dit … la preuve sur un autre document de chez eux: http://tinyurl.com/6awojls

      Vous pouvez aussi vérifier sur eurostats:
      http://tinyurl.com/3o99xb7

      De toute façon, n’hésitez pas à vérifier mes chiffres, postjorion a ajouté le lien de téléchargement en bas de l’article

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    • Bruno Lemaire dit :

      @Olivier

      En relisant d’autres billets, j’ai l’impression que le lien auquel vous faites référence est contradictoire avec les données ci-dessous:

      200 – Pensez-y lorsque vous entendrez « règle d’or »!

      On dirait que les graphiques ont été « translatés » vers le haut – ou vers le bas – c’est selon.

      Il faudrait sans doute éclaircir cela, (d’autant plus que cela conforte ma position 😉 sur le fait que c’est la charge de la dette qui a causé les 3/4 de la dette actuelle – ce que dit aussi A.J. Holbecq)

      A suivre peut être

      Bruno Lemaire

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      • Olivier dit :

        Bonjour,
        La cause de la totalité de la dette, ce sont les déficits constants de tous budgets de tous les gouvernements depuis 30 ans.
        Après, on peut se demander ce qui se passe dans un monde où on emprunterait de l’argent à 0% avec une inflation à 3%, mais je ne suis pas sur que ça ait beaucoup de conséquence pratique…
        Etienne :
        Depuis 1980, dernière année avec un budget à peu près équilibré (totalité des APU), on a eu une hausse des dépenses de 46% à 56,6 % du PIB (+10,6%) et une hausse des recettes de 45,7 à 49,5 % du PIB (+3,8%)
        Les seuls impôts sont passés de 41,2 à 44,3% du PIB (+3,1%)
        (source INSEE – tableau 3.201 pour les comptes des APU, tableau 1.101 pour le PIB.)
        Cordialement,

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        • A-J Holbecq dit :

          Il faut compléter votre phrase  » La cause de la totalité de la dette, ce sont les déficits constants de tous budgets de tous les gouvernements depuis 30 ans. » avec « dus aux intérêts de la dette »
          (ou alors c’est que vous n’avez pas lu mon article)

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  10. Hadrien dit :

    La remise en cause des accords de Bretton woods, avec le change flottant instauré par Nixon en 71, n’empêche pas la possibilité d’une politique monétaire propre à la banque centrale d’un Etat:
    Que font d’autre, en ce moment même, la Chine et le Japon, dans des contextes pourtant fort différents ?

    chris06 dit: « si ce sont les marchés qui déterminent les taux de changes des monnaies entre elles en fonction de l’offre et la demande de changes il faut bien que l’offre et la demande de changes transite sur ces marchés. »

    Mais cela était déjà vrai avant les changes flottants, car les taux dits « constants » assurés par les banques centrales ne peuvent le rester que tant que la loi d’offre et demande n’en dévie pas trop.
    Ainsi, durant les trente glorieuses, on assistait régulièrement à la dévaluation du franc face à l’évaluation du mark, ce qui n’empéchait pas notre politique monétaire propre de monétisation en regard de l’orthodoxie austro-allemande, pour un résultat final identique de la croissance (> 5%):
    Les marchés sont la sanction des balances courantes, aprés injection éventuelle par les banques centrales. Mais il n’est pas dans leur pouvoir de l’empêcher.
    A cet égard, il faut corriger un credo courant sur le « miracle allemand », aujourd’hui comme hier: lorsque, pour une même croissance, la balance de l’un est excédentaire et l’autre à l’équilibre ou déficitaire, où passe la différence ? Tout simplement dans l’inégalité sociale: l’un ne dépense rien pour l’empêcher, l’autre investit en dépenses publiques!
    Il est également interessant de lire à ce sujet les derniers livres de Berruyer (Stop! Tirons les leçons de la crise) et de Larrouturou (Avant le crash ultime): En Allemagne, huit millions de pauvres ont récemment basculé dans la pauvreté! D’où croit-on que provient l’existence de LIDL, la chaîne la moins chère d’Europe? Elle se répand en France pour les mêmes raisons. A force de suivre l’Allemagne… on a des gens qui accouchent au froid, dans des tentes, d’enfants condamnés… comme ce week-end !

    Et le pire n’est pas encore atteint, car l’Allemagne est toujours en déficit avec la Chine, et ses dirigeants clament: en dehors de la Chine, point de salut !
    Après cela, certains nous diront encore que le libre échange mondialisé n’a rien à voir avec la crise actuelle!
    Une seule consolation: ceux qui le prétendaient il y a peu (P. Krugmann: La mondialisation n’est pas coupable), (D. Cohen: les ennemis de la mondialisation) ont aujourd’hui changé d’avis !

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    • Bruno Lemaire dit :

      Effectivement Krugmann a changé d’avis. Mais on avait déjà remarqué (cf. B. Maris) que les prix Nobel changent souvent d’avis, une fois qu’ils ont eu leur prix Nobel. La seule exception notoire, a ma connaissance, a été Maurice Allais – ce qui lui a valu un oubli certain. On n’aime pas trop les caractères entiers de nos jours.

      Bruno Lemaire.

      PS. Je ne pense pas que la Chine agisse en considérant que le Yuan flotte réellement par rapport au dollar ou à l’euro.

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      • Hadrien dit :

        « PS. Je ne pense pas que la Chine agisse en considérant que le Yuan flotte réellement par rapport au dollar ou à l’euro. »

        C’est bien ce que je veux indiquer !

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      • Hadrien dit :

        Plus exactement, empêcher sa monnaie de s’évaluer est trés facile, dès l’instant où on le veut !
        Or, c’est l’inverse que nous faisons… sans aucune autre obligation que le monétarisme allemand, alors qu’une dévaluation de 20-25% de l’euro nous ramènerait simplement à son cours d’introduction !

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      • Bruno Lemaire dit :

        Cher Hadrien, je suis totalement d’accord avec vous. Je me suis donc mal exprimé.

        Quoiqu’il en soit, la Chine a très bien compris le jeu des changes, ainsi que le jeu de l’OMC. Montebourg l’avait fort bien dit, avant de disparaître dans la mouvance de Hollande. Il ne reste donc plus pour s’y opposer que Nicolas Dupont Aignan et Marine Le Pen, alors que ce devrait être une évidence pour tous.

        Le système actuel, qui privilégie le système financier et « les marchés' » au détriment de l’économie réelle et des « petits » est totalement scandaleux. Et avant qu’il ne s’effondre, il aura encore fait des millions de victimes innocentes.

        Bruno Lemaire

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      • chris06 dit :

        @postjorion,

        pouvez vous svp reformater mon commentaire précédent.

        en fait, si possible on pourrait mettre bout à bout cette discussion passionnante sur les différences entre les changes flottants et les changes fixes dans un billet comme suggéré par RST et postjorion:

        primo la discussion avec Bruno Lemaire ici https://postjorion.wordpress.com/2011/10/31/214-a-j-holbecq-deux-graphiques-importants/#comment-8218
        puis celle avec Hadrien ici

        214 – A-J Holbecq: deux graphiques importants

        plus ma réponse à la question d’Etienne :

        Étions-nous obligés de passer aux catastrophiques changes flottants ? Je ne le pense pas. Il reste bien des pays qui font encore respecter un contrôle des changes, non ?
        Donc, c’est vrai que ça va ensemble, avec la loi de 73, mais le tout reste contraire à l’intérêt général, je trouve.

        que je vais de ce pas placer suite à son commentaire!

        je remercie postjorion et tous ceux qui ont participé, cela fait honneur à ce blog de rendre une discussion aussi importante possible… c’est pas sur le blog de Jorion qu’elle aurait été possible, que voulez vous, quand on ne comprend pas la création monétaire on est obligé de couper court à toute discussion génante.

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    • chris06 dit :

      @hadrien,

      Mais cela était déjà vrai avant les changes flottants, car les taux dits « constants » assurés par les banques centrales ne peuvent le rester que tant que la loi d’offre et demande n’en dévie pas trop.
      Ainsi, durant les trente glorieuses, on assistait régulièrement à la dévaluation du franc face à l’évaluation du mark, ce qui n’empéchait pas notre politique monétaire propre de monétisation en regard de l’orthodoxie austro-allemande, pour un résultat final identique de la croissance (> 5%)

      c’est faux, les dévaluations du franc dans le cadre de Bretton Woods (pré 1971) interviennent toujours par décision des autorités monétaires (diminution du taux de change en dollar et en or) :
      1) de 1945 à 1958:

      – la monnaie est sacrifiée, délibérément ou presque, aux priorités de la Reconstruction et du redressement économique
      – face à la contrainte extérieure, l’État recourt à des instruments de régulation directe. Le franc est inconvertible :en devises étrangères. Il existe un contrôle des changes qui s’applique aux mouvements de capitaux, mais aussi aux transactions commerciales, à travers le contingentement des importations. Cette situation persiste pour l’essentiel jusqu’en 1958, qui correspond à la fois à l’entrée en vigueur du Traité de Rome et à l’avènement de la Vème République.
      Il n’y avait donc pas de marché des changes en franc.
      En 13 ans le franc est divisé par 4 face au dollar
      ( 119 F = 1$ en 45, 420F = 1$ en 58)

      2) de 1958 à 1971:

      la première dévaluation, en déc. 58 s’insère dans un plan d’ensemble de redressement de l’économie française, le plan Rueff-de Gaulle. Ses objectifs sont larges : il ne s’agit pas seulement d’assainir les finances publiques, mais d’éradiquer l’inflation, d’éliminer les indexations, de rétablir la vérité des prix et de stimuler l’investissement productif afin de rendre possible la réouverture progressive de l’économie française.

      La dévaluation de décembre 1958 ouvre immédiatement la voie au rétablissement de la convertibilité du franc vis-à-vis du dollar, à la libération des échanges avec les partenaires européens et à l’application du Traité de Rome selon le calendrier prévu : à cet égard, le redressement français de 1958 doit être considéré comme un jalon majeur de la construction européenne. L’expérience démontre aussi qu’une dévaluation n’a pas nécessairement un effet inflationniste – puisque la hausse des prix demeure en 1958 nettement inférieure aux prévisions – et que le déficit extérieur n’est jamais une fatalité : la France va durant plusieurs années enregistrer des excédents extérieurs, qui lui permettent de reconstituer rapidement ses réserves de change. De Gaulle la voulait « la dernière de toutes ». La création du nouveau franc, aux yeux du général de Gaulle, symbolisait avec force cet engagement de stabilité monétaire.
      (100F = 1 nouveau F , 4;93F = 1$ en déc.58)

      Puis intervient la dévaluation de 1969, quelques semaines après l’élection de Georges Pompidou suite à l’épuisement rapide des réserves de change accumulées en neuf ans depuis 1958, qui ont presque totalement fondu en un an.
      (5,48 F = 1 $ jusqu’à la fin de Bretton Woods en 1971)

      Toutes ces dévaluations du franc ont pour point commun le cadre institutionnel qui les ont rendu possible : les autorités monétaires font partie intégrante du gouvernement français (la banque de France n’est PAS indépendante) et décident des dévaluations et de la répartition de la création monétaire résultant de la diminution du grammage induit par la baisse du taux de change en dollar (qui est lui fixé à 1 once pour 35$), répartition qui se fait entre le financement des investissements publics et des déficits éventuels de la balance extérieure quand ils sont autorisés par le pouvoir politique.

      A cela s’ajoute les conditions indispensables à cette politique monétaire (qui a donné le fameux triangle d’incompatibilité de Mundell démontrant les incompatibilités des différents régimes de change), inconvertibilité, contrôle des changes s’appliquant même aux transactions courantes, régulation directe des flux commerciaux. La contrainte extérieure n’est certes pas éliminée (la France n’a jamais été aussi dépendante de l’extérieur), mais elle s’exerce à travers la répartition autoritaire des ressources en devises, et non pas via les marchés des changes!
      À l’abri de l’écran ainsi constitué vis-à-vis de l’extérieur, les autorités ont utilisé la latitude d’action dont elles disposaient pour mener une politique expansionniste, mettant la création monétaire au service des investissements publics. Cette stratégie peut être créditée d’avoir mis en place les bases de la Reconstruction et de la modernisation. Etait-elle pour autant la seule possible ? Le contre-exemple de l’Italie ou de l’Allemagne incite à répondre par la négative. En tout cas, on commence en France dès la fin des années 1940 à prendre conscience des menaces graves qu’une telle politique fait peser sur l’épargne (effet dissuasif des taux d’intérêt réels négatifs) et sur l’incitation à exporter (méfaits d’une parité surévaluée entre deux dévaluations).

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  11. Hadrien dit :

    J’en profite pour remettre en exergue, dans la continuité du propos, mon commentaire à l’intention de chris06 qui ne m’a pas répondu, sur
    L’ENTÊTEMENT MONÉTARISTE ALLEMAND :

    L’idée que « si l’Allemagne pratique une politique de monnaie forte depuis la fin de la seconde guerre mondiale c’est plutôt par hantise de ce qu’il leur est arrivé avec leur mark pendant l’entre deux guerres » semble insuffisante, même si on l’entend dire partout à
    défaut d’autre explication.
    (Certains vont même jusqu’à lui attribuer la montée du nazisme des années 30 qui vécurent pourtant de la recession et non de l’inflation des années 20)
    Il n’y aurait d’ailleurs rien de contradictoire avec l’idée de « revanche », puisque la planche à billets des années 20 fut activée pour répondre aux contraintes du lourd tribut de la guerre 14-18 imposé à l’Allemagne par le traité de Versailles. L’orthodoxie monétaire après 39-40 fut donc bien à cet égard une « revanche ».
    Mais cette idée de monnaie forte remonte, en fait, à l’othodoxie monétaire austro-allemande fondée par Carl Menger (1840-1921), qui eut comme célèbres disciples von Mises et von Hayek, et plus tard le monétariste « austro-américain » Friedman.
    Tout le redressement d’après 39-40 des allemands s’est construit avec cette contrainte en tête, alors qu’on n’était pourtant plus sous les mêmes conditions qu’après 14-18, l’aide américaine ayant touché toute l’Europe. Le redressement français le prouve bien, puisqu’on a eu les mêmes taux de croissance sans s’imposer la même politique monétaire.

    On peut donc se poser la question: » l’entêtement des allemands dans leur politique monétariste n’est-il pas dû, depuis la guerre à un désir de revanche visant avec obstination, soit seuls (deutschmark), soit avec l’euro, une véritable monnaie de réserve d’une part conforme à leur tradition, d’autre part comme substitut à tout qui leur a été confisqué après 39-40 [pas de siège au conseil de sécurité, pas d’arme nucléaire, suprématie du dollar]: Deutschland über alles , en quelque sorte, via la monnaie ! »
    Le privilège d’une monnaie de réserve est en effet exorbitant puisqu’on peut, une fois ce statut acquis, se permettre impunément la monétisation (directement ou indirectement), à sa propre discrétion: l’inflation qui peut en résulter est diluée chez tout le monde !
    Avec l’euro-mark, paradoxalement, on n’est pas loin d’entrevoir ce « nirvana monétaire » dont les américains ont joui pendant plus d’un demi-siècle, puisque nombre de pays commencent à loucher vers l’euro comme placement (cf les offres chinoises récentes, et leurs 700 milliards d’euros déjà accumulés). A cet égard, la crise de l’euro est à double face: l’euro est fragile en interne (divergence des économies nationales), mais solide en externe (appréciation face au dollar).

    A défaut de réponse de chris06, j’ai reçu celle-ci sur le blog de Georges Ugeux:

    « Vous connaissez trés bien votre sujet.
    J´aimerai connaitre vos sources.
    Je suis francaise,mais vis en Allemagne depuis 20 ans.J´ai reconnu tout ce que vous dites -á partir de la réalité VUE;VÉCUE,et non des livres !Mais c´est bien de savoir qu´ils existent,–pour ceux qui ne vivent pas lá –et qui,ainsi renseignés de vos sources,pourront lire cette matiére trés importante.!

    Merci beaucoup pour vos contributions. »
    Bouchacourt,aus Köln

    Comme on dit pudiquement, le « géopolitique » commence à se manifester en face: approvisionnement en dollars difficile pour les banques européennes aux Etats-Unis, discours récent d’Obama contre ces banques, etc. Dans le même ordre d’idées, rappelons quels sont les pays qui tenaient à monnayer leur pétrole dèsormais en euros: l’Irak, l’Iran, la Syrie… Il suffit de voir quelle a été l’attitude américaine à leur égard !

    Il semble, dans cette foire d’empoigne, que seuls les politiques français défendent le suivisme… tantôt d’Obama, tantôt de Merkel, et bientôt des dirigeants chinois, pourvu que cela serve les intérêts des lobbies qui les soutiennent. Ce fut le cas pour Sarkozy, mais ça l’est tout autant pour « le système Hollande » si l’on en juge par ceux qui le soutiennent:
    Depuis 1982 (le « tournant de la rigueur » par Delors-Mauroy et leurs conseillers Lamy et Peyrelevade), la France a perdu à ce jeu la moitié de son industrie, en s’accrochant au mark (déflation compétitive) puis à l’euro (nous aurons la monnaie la plus forte du monde… dixit le rentier boursicoteur Giscard d’Estaing!).
    Depuis le début des années 2000, c’est le plongeon de notre balance extérieure, globalement déficitaire pour la première fois de peu en 2003, puis de 5 milliards l’année suivante… nous en sommes à 75-80 milliards pour cette année !
    Face à cela, on entend toujours les mêmes pingouins cacqueter dans les médias:
    P. Lamy propose qu’on fasse confiance à la Chine:
    http://www.marianne2.fr/Aide-de-la-Chine-a-l-Europe-etes-vous-Lamy-ou-Brunet_a212012.html
    JP. Peyrelevade soutient mordicus qu’on doit imiter l’Allemagne,
    dans son livre « France, état critique », qu’il serait plus juste d’intituler « Peyrelevade, état désespéré », tant le disque est rayé!

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  12. Bruno Lemaire dit :

    Cher Hadrien,

    votre commentaire m’a beaucoup intéressé m^me si, ien sûr, je n’ai pas de compétences particulières (au contraire de mon presque homonyme) à propos de l’Allemagne.

    Mais qu’on lise Sapir ou Allais, qu’on soit séduit par N D A ou M L P, on ne peut qu’être convaincu que le système actuel va conduire la majorité des pays de la zone euro à leur perte, dans un sous-protectorat de la zone Mark-euro, dont les leaders seront l’Allemagne, les Pays Bas et … la Belgique.

    Peut-on y faire quelque chose? Oui, si nous modifions de fond en comble le fonctionnement de la zone euro – ce qui ne se fera pas facilement, peut être avec l’aide du peuple grec, s’il dit non et s’il déclenche enfin l’interrogation ultime:à qui profite réellement le crime, à savoir rester dans l’Euro en prétendant qu’il faut rembourser les dettes jusqu’au dernier centime, alors que les marchés financiers se sont déjà ‘goinfrés’ depuis 30 ans.

    Cela conduira peut être à l’instauration de plusieurs zones, une zone euro germain, une zone euro latin, ou à tout autre système. Mais la sortie de la Grèce ne signifie pas nécessairement la fin de l’Euro, et la fin de l’Euro ne signifie sûrement pas la fin de l’Europe: simplement la fin des diktats des marchés financiers et de la BCE

    Bruno Lemaire.

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  13. Hadrien dit :

    @ Bruno Lemaire, pas le ministre,… quoique !

    Je vois qu’on a le même point de vue et, peut-être les mêmes lectures.
    L’établissement de deux euros (Germain/Latin ou Nord/sud) est en effet le constat auquel parvient Chjristian Saint-Etienne dans son livre « La fin de l’euro » et les chiffres qu’il donne ne sont pas conjoncturels: la prédisposition industrieuse du Nord et celle plus consommatrice du Sud ne datent pas d’aujourd’hui.
    Raison de plus pour vivre avec sans essayer de dire aux uns « devenez comme les autres », ou réciproquement.
    Mais l’établissement de deux zones ne résoud pas pour autant le problème de la transition sans casse. J’avais imaginé sur ce point un schéma assez proche des conclusions de Frederic Lordon ou Bernard Maris (Dehors l’Allemagne!), il y a quelques billets de cela. Curieusement aucun des mouvements politiques actuels ne semble y avoir songé:

    COMMENT EN SORTIR EN DOUCEUR

    Toutes les propositions actuelles butent sur l’énormité de la dette à éponger en euros actuels. Comme il apparaît clairement, c’est entre 20 et 4O ans qui seraient nécessaires pour un pays comme la France…
    Que dire alors d’un pays comme la Grèce?

    La solution consistant à ce que l’Allemagne et ses satellites, comme ils commencent à l’évoquer, reviennent à une monnaie séparée comme le mark, résoudrait tous les problèmes à la fois:
    Il est important pour que cela fonctionne que les autres pays gardent nominalement l’euro, mais avec une nouvelle politique monétaire rendue possible par l’absence de l’Allemagne et son orthodoxie héritée de l’Ecole Autrichienne. La dévaluation factuelle de cet euro par les marchés réduirait alors continuellement le service de la dette libellée en euros, débloquant la situation pour les pays méditerranéens et la favorisant encore plus pour l’Allemagne et ses satellites dans leur nouvelle monnaie forte.
    Dans ce scenario, il est crucial que ceux qui s’accomoderaient de l’euro-mark actuel (Allemagne, Autriche et, vraisemblablement Pays-bas, Finlande) soient ceux qui sortent de l’euro, pour permettre aux autres pays de retrouver leur souveraineté sur l’euro en redonnant son statut normal à la Banque Centrale (privilège d’émission).
    L’euro redeviendrait ainsi une monnaie comme les autres (y compris le dollar), tout en laissant l’euro-mark à ceux qui s’en accomodent.

    Le schéma est trés souple: en cas de recours abusif à la monétisation de la part de membres du «Club Med », un pays comme la France pourrait à son tour sortir pour retrouver son franc, qui deviendrait plus fort que l’euro nominal restant, etc.
    L’essentiel est de laisser l’euro nominal à ceux qui en ont le plus besoin pour rembourser en euros dévalués.
    Le schéma comporte un autre avantage: plus les spéculateurs dévalueraient l’euro nominal restant, plus ils se punieraient eux-mêmes en dévaluant leurs remboursements nominaux dans cette monnaie.
    Evidemment, tous les banquiers et rentiers de la planète protesteront à l’encontre de ce schèma, mais c’est la seule issue à l’erreur d’aiguillage historique d’une monnaie unique pour des économies divergentes.
    Espérer que ces dernières convergent à terme, c’est attendre le jour où l’économie de la Sicile sera celle de la Bavière!

    L’autre solution, préconisée par les européens acharnés, a également sa logique: elle consiste à proner l’abandon total de souveraineté des pays qui deviendraient ainsi les provinces d’une Europe fédérale. On pourrait alors compenser l’économie sicilienne par celles des bavarois au moyen du budget fédéral, comme on le fait aujourd’hui entre la Corse et l’Ile de France au moyen du budget national.
    Reste à savoir, outre le fait que l’Allemagne n’est pas près d’y souscrire, laquelle des deux solutions est la plus utopique: la première qui arrête le poison, ou la seconde qui recommande d’en boire toujours davantage…tant qu’il ne nous a pas tués?
    Car, si tous les pays étaient d’accord, on aurait déjà un monde fédéral depuis longtemps, ce qui aurait résolu au passage tous les problèmes politiques sous leur forme actuelle… (cf l’attitude d’Israel et des Etats-Unis, suite à la simple reconnaissance de la Palestine par l’UNESCO!)

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  14. A-J Holbecq dit :

    Juste pour vous signaler un article intéressant …

    Pas de sortie de crise sans résorption des déséquilibres des balances des paiements

    http://champdespossibles.blogspot.com/2011/10/pas-de-sortie-de-crise-sans-resorption.html

    Par Jean-Michel Quatrepoint

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    • Bruno Lemaire dit :

      Merci AJH, excellent article, qui laisse songeur …

      Mais qui permet aussi de dire que la refonte totale du système monétaire, si elle est une condition nécessaire, n’est pas une condition suffisante.

      Même si on ne veut pas parler de protectionnisme raisonnable ou intelligent, comme le fait Marine Le Pen après Maurice Allais, il faut au moins parler de la charte de la Havane – non ratifiée par les USA – et d’écluses commerciales permettant de réguler et de rééquilibrer les échanges dans une plus grande transparence.

      Bruno Lemaire.

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    • Hadrien dit :

      Merci pour ce lien sur JM Quatrepoint, dont j’ai apprecié les deux derniers livres.

      Je pense qu’il ne contredit pas mon commentaire plus bas: on n’acquiert pas du jour au lendemain la vocation exportatrice qu’a l’Allemagne depuis Bismarck. La seule défense actuellement envisageable semble bien monétaire.

      Les chiffres qu’il donne sur le déficit extérieur français jusqu’en 2010 confirme les miens. Mais il est encore plus significatif de noter son accelération quasi-constante, depuis qu’il est devenu négatif (2003).
      On est bel et bien menacé de mort à vouloir rester dans la zone euro-mark actuelle qui n’est optimale que pour l’Allemagne et ses satellites du nord.

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  15. Hadrien dit :

    SARKOZY, BERLUSCONI, PAPANDRÉOU… tous cocus de l’euro !

    Après les protections douanières, la zone euro a fait sauter la dernière variable régulatrice des équilibres économiques entre Etats: le taux de change des monnaies.
    Rien d’étonnant, donc, à ce que les pays du sud s’enfoncent irrémédiablement, sous monnaie unique, dans le déficit et la dette vis à vis de ceux du nord aux monnaies anciennement plus fortes. La variable d’ajustement a disparu. D’où la dérive divergente des économies de la zone euro.
    Un petit rappel pour la France:
    Lorsque s’acheva l’introduction de l’euro, sous sa forme fiduciaire (2002), notre balance extérieure devint pour la première fois globalement déficitaire, de peu en 2003, puis de 5 milliards en 2004, de 24 en 2005, de 30 en 2006, de 42 en 2007, de 56 en 2008, …et nous en sommes à 75-80 milliards prévus pour 2011 !
    Devant cet état de fait, les admonestations d’auteurs comme Bayrou (2012, état d’urgence) ou Peyrelevade (France, état critique), qui invitent à imiter l’Allemagne, ressemblent à un aveu d’échec: demander à la Sicile de devenir la Bavière ! Même un Etat unifié depuis des siècles, comme la France, garde encore un important differentiel régional que seule la redistribution nationale permet de compenser.
    Les européistes convaincus en appellent donc au fédéralisme, seule solution viable pour continuer dans la même direction. Malheureusement, la route est barrée par les dispositions constitutionnelles de la cour de Karlsrhue qui l’interdisent… L’Allemagne exportatrice veut bien profiter de la consommation européenne captive en euros-marks, mais sans promiscuité excessive.
    Impasse, voie sans issue! Voilà ce qu’a dû se dire Georges Papandréou avant de décider de s’en remettre à la décision de son peuple. L’ennui, pour eux comme pour nous, c’est de nous avoir amené jusque là, sans billet de retour: déjà pointe l’augmentation du taux d’emprunt italien à court terme (6,5% ce matin) dont le défaut serait ingérable par les banques… en attendant notre tour.
    Et dire que ces apôtres de l’euro-mark comme monnaie unique, de Delors à Strauss-Kahn en passant par Giscard, étaient tous les meilleurs ministres des finances qui soient ! Ça en dit long sur les autres…

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    • Bruno Lemaire dit :

      Cher Hadrien, on ne peut dire mieux.

      Avec moins de talent, je viens d’écrire quelque chose dans ce sens dans:

      http://monnaiepublique.blogspot.com/2011/11/unplanbpourles-dettesgrecquesetsonappel.html

      L’annonce du referendum – même si elle a fait long feu – va peut être nous réveiller et montrer la stupidité du système actuel, et l’incurie (ou la grande malignité) de nos ‘élites’.

      Bien à vous

      Bruno Lemaire.

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      • Hadrien dit :

        J’ai jeté un coup d’oeil sur votre commentaire en forme de dialogue, un genre auquel je m’étais également essayé dans le mode satyrique, sur le blog de Peyrelevade (qu’il a actuellement fermé pour bloquer toute réponse)

        J’ai noté comme vous la suggestion (par Christian Saint-Etienne, je crois) d’un cours initial du drachme, après défaut, permettant de transposer le remboursement de la dette en drachmes…
        Je doute fort de la faisabilité de monétisation par ce stratagème vis à vis des marchés, sauf à descendre jusqu’à la valeur récupérable du papier…

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  16. Hadrien dit :

    J’ajoute un dernier commentaire, suite à la prestation hier soir de Dupont-Aignan et Jacques Généreux sur une des deux chaînes parlementaires:
    Il semble bien qu’à droite, NDA et MLP soient sur la même longueur d’onde radicale, au sujet de l’euro, contre l’UMP.
    En tant qu’homme de gauche, je regrette que leurs pendants Chevénement et Mélenchon, sur le même sujet, soient moins lucides contre le PS social-démocrate: tous deux ont un plan A qui consiste à « demander » à l’Allemagne un statut modifié de la BCE, le plan B n’étant que roue de secours… C’est Munich, bis repetita !
    Comme disait Churchill, à vouloir éviter l’affrontement et le déshonneur… on a toutes les chances d’avoir les deux (ce qui semble être déjà la tournure que prend le match Sarkozy-Merkel)!
    Jamais l’Allemagne, en effet, n’abandonnera l’orthodoxie monétaire qui a été sa stratégie d’après-guerre, au moment même où elle parvient à ses fins: prendre sa revanche sur le dollar et les anciens alliés, par l’union économique et monétaire qu’eux-mêmes avaient voulu pour la neutraliser en Europe!

    A cette réserve près, il semble bien qu’on ait la même ligne de fracture qu’en 2005. Un TS UMPS s’impose (Tout Sauf l’UMPS) !

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  17. Hadrien dit :

    A vrai dire, mon commentaire ci-dessus sur l’UMPS ne serait pas complet si je n’y joignais le plus eurolâtre de tous, celui qui fait la plus admirable synthèse velléitère des deux bords:
    Lui veut la guerre, économique s’entend, pour le plus grand bien de la grande croisade libérale dont il donne toutes les directives… un peu confuses, à tous ceux qui iront prendre les coups à sa place, j’ai nommé BAYROU !

    2012 ETAT D’URGENCE, par François Bayrou,
    plus fort que « France, état critique » de Jean Peyrelevade:
    Ni à droite, ni à gauche, tout à la fois et son contraire…

    1/ Tout pour la GUERRE économique !
    « C’est une guerre que nous avons à livrer. Guerre qui ne dit pas son nom…Pour gagner une guerre, il faut se concentrer sur l’essentiel… savoir par quoi commence la survie d’abord et la victoire ensuite. » (p.7-8)
    En quatre générations avant nous, quatre guerres: la guerre de70, avec l’arrachement de l’Alsace et la Lorraine, la guerre de 14, avec son million presque et demi de jeunes hommes morts, la sève de notre pays, la guerre de 40 avec les destructions physiqueset, c’est pire, la ruine morale, l’Algérie, avectant de gâchis et d’incompréhensions. De tout cela, nous sommes sortis plus grands, plus forts, plus jeunes. (p.16-17)
    [Mais c’est « Frankreich über alles »!]

    1-bis/ Non, tout pour la MONDIALISATION heureuse !
    « Il n’y aura pas de protectionnisme français.
    Encore moins y aura-t-il un protectionnisme européen.
    Le protectionisme européen ne peut tout simplement pas exister en 2012.
    C’est une immense duperie intellectuelle que de proposer un programme qui requiert l’assentiment de nos voisins, tout en sachant avec certitude que ces voisins n’y souscriront jamais. Jamais au grand jamais. » (p.40-41)
    [Et que croyez vous que disent à nos voisins, leurs hommes politiques…?]
    « Parmi les différences qui rendent la compétition difficile entre nous, Européens, et le reste du monde, en particulier l’Asie, il en est que nous n’effacerons pas… la différence de prix du travail.
    D’ailleurs, cela ne durera pas: l’aspiration au progrés social aura son prix, y compris en Chine et en Inde, chez eux demain, comme elle a eu son prix chez nous hier. » (p.41-42)
    [Hier, il n’y avait précisément pas la financiarisation mondialisée pour laminer les acquis sociaux!]

    1-ter/ Non, finalement, tout pour la lutte contre l’OMC !
    « Il est bien plus innacceptable que la concurrence soit artificiellement faussée par des décisions politiques qui avantagent les uns au détriment des autres. » (p.42)
    [Comme le sketch de Bourvil:
    la concurrence capitaliste par l’exploitation de la misère, oui!
    la concurrence patriotique par la monnaie, non!]
    « Tant qu’il est encore temps, l’Europe devrait agir. Elle devrait au moins parler d’une voix forte dans le cadre de l’OMC, où s’éternisent des discussions secondaires, alors que tout le monde est muet sur l’essentiel, sur la déstabilisation dont souffrent nos producteurs exposés à une artificielle concurrence. » (p.44)
    [Comme Roger Pierre et Jean-Marc Thibaud: si nous, l’Europe, n’avions pas Pascal Lamy à l’OMC pour nous empêcher, vous, les Chinois, seriez bel et bien embêtés, vous savez!]

    2/ Une seule solution: la MOBILISATION GÉNÉRALE !
    « Peut-on en sortir? Il le faut. Que faut-il faire? Cibler le sujet…
    C’est le programme de Clémenceau en mars 1918: Ma doctrine, dans les circonstances actuelles, c’est que nous sommes en guerre, c’est qu’il faut faire la guerre, ne penser qu’à la guerre, c’est qu’il faut avoir nos pensées tournées vers la guerre et tout sacrifier aux règles qui nous mettraient d’accord dans l’avenir si nous pouvons réussir à assurer le triomphe de la France… » (p.62-63)
    [Mais Clémenceau avait aussi dit: la guerre est une chose trop sérieuse pour qu’on la laisse aux… professionnels de la chose! A méditer…]

    2-bis/ Oui, tout pour l’OFFRE plutôt que la demande!
    « Les choix ici défendus reposent sur une option économique, favoriser l’offre plutôt que la demande.
    La pensée des keynesiens les plus simplistes m’a toujours laissé perplexe.
    Vous faites peut-être repartir la machine économique, mais chez le voisin , ou le lointain. Vous devenez soutien de choix à l’économie allemande ou à l’économie chinoise. » (p.70-71)
    [Au lieu de mettre en cause la vision conflictuelle de l’économie, mieux vaut tous s’affamer mutuellement car… Je veux ne pas qu’un autre en profite! On retrouve bien là tout l’idéal du libéralisme]
    « Si l’on doit aider un secteur de l’économie, ce doit donc être le secteur de la production, afin qu’il réponde… à la demande, et non pas le secteur de la demande qui ne peut faire naître… une production. » (p.71)
    [C’est la poule qui fait l’oeuf, et non l’oeuf qui fait… ce genre d’ânerie que les keynésiens n’ont pas fini d’éradiquer!]

    3/ L’exemple ALLEMAND:
    « …il y a à peine sept ans, une étude présentait l’ensemble des décisions que venait de prendre le chancelier socialiste Gerhard Schröder [Agenda 2010].
    L’annonce de ce plan entraîna la rupture de la majorité de gauche. Quelques mois après le début de son application, Angela Merkel entrait à la Chancellerie … Elle en confirmait l’orientation et elle y ajoutait un rééquilibrage des finances publiques et un allègement des charges sociales pesant sur le travail par une augmentation de la TVA (trois points…) » (p.66, 68)
    [Ach…, meine damen und herren, gross malheur !]

    3-bis/ Et non au DIRIGISME!
    « Il faut surtout inciter à reconquérir les champs de bataille considérés comme perdus.Encore faut-il vraiment inciter.
    J’écris inciter, et pas diriger. Une des grandes lignes de clivage de la vie politique, c’est la frontière qui sépare ceux qui croient que l’Etat peut faire à la place des gens, à la place de la société, et ceux qui n’en croient rien. J’appartiens sans hésitation à la seconde catégorie.
    Il ne faut rien comprendre à l’écologie des sociétés, au biotope des sociétés, pour imaginer qu’il puisse exister un pouvoir central assez intelligent, imaginatif, pour répondre tout seul aux milliers d’attentes, de besoins, de hasard qui font la vie » (p.72-73)
    [Pourtant, vous nous expliquiez bien qu’il nous manque la main de fer d’un Schröder ou d’une Merkel…]

    3-ter/ Mais tout pour le COMMISSARIAT AU PLAN !
    « Nous n’avons plus l’outil collectif qui permette de réfléchir ainsi ensemble avant de partager, entre pouvoirs publics et secteurs industriels, grandes entreprises et PME, bien sûr indépendantes… mais d’une certaine manière [laquelle?] solidaires, une stratégie nationale.
    Cet outil a existé. C’était le Commissariat au plan… Par sa fonction, il était moderne en nourissant un débat collectif sur les grandes orientations à prendre. Un tel lieu de réflexion est (re)devenu indispensable. La France a besoin d’un Conseil de la production… » (p.74)
    [En somme, une sorte de GOSSPLAN! C’était bien la peine que Peyrelevade se décarcasse à écrire « l’illusion collectiviste » dont il nous a donné la primeur sur son blog!]

    4/ Et pour l’EUROPE, vive la coopération, vive le plan!
    « Une coopérative, ce n’est pas seulement un pacte de solidarité: c’est une entreprise qui a sa personnalité juridique, qui peut prendre des risques et assumer sa part d’initiative.
    Il était du devoir de l’Union européenne, ou de la zone euro, d’assumer cette responsabilité. Les institutions auraient dû assumer un plan d’investissement en direction de l’innovation, financé par une émission d’obligations européennes. De même, elles auraient dû apporter leur garantie, du plus haut niveau de sûreté, au refinancement de la dette des pays en difficulté: Fonds européen, émettant des obligations européennes, pour répondre, après négociation avec les gouvernements, aux besoins de refinancement des Etats en difficulté devant les marchés. » (p.109)
    [Mais, c’est du Mélenchon…!]
    « On voit que l’union européenne sera trés vite à son heure de vérité. Nous ne sommes pas des intérêts nationaux en perpétuelle confrontation. Nous sommes les coopérateurs de notre avenir. » (p.110)
    [Là, comme disait Coluche, on ne comprend plus le début du livre qu’on avait lu…]
    « Il faudra bien trouver une issue le jour, plus proche qu’on ne le croit, où un grand pays de la zone euro se trouvera attaqué. Les autres pays partenaires ne pourront pas suivre. Alors contraints et forcés, les dirigeants européens feront ce qu’ils auraient dû décider depuis le début. On aura simplement perdu des années, des centaines de milliards auront été exposés… [Euh, plutôt explosés!] » (p.110)
    [C’est donc pour ça que le ton change à cet endroit, tout comme chez Peyrelevade… Ce n’était finalement, comme dit Marine Le Pen, qu’une question de pognon dans la poche de certains!]

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