207 – Généreux: trois pages de son dernier livre

Ce billet est à double titre :
– parce qu’il montre encore une fois que soit Jorion  se trompe lourdement sur la création monétaire ce que nous savons tous ici ,  ou bien que Jacques Généreux fait-il aussi parti des milliers d’économistes qui n’ont rien compris (pourquoi donc n’a-t-il pas lu « l’argent mode d’emploi » ?) , – et surtout parce que l’auteur montre qu’il est possible, même dans le cadre de l’article 123 du Traité de Lisbonne  (et à condition de désobéir à l’esprit) de financer directement les besoins de financement par création monétaire ; c’est sensiblement ce qui avait été proposé il y a plusieurs mois par la FNH dans le projet « financer l’avenir sans creuser la dette »

 

Extrait du livre de Jacques Généreux « Nous on peut ! » (ed Seuil) . Pages 123-125

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L’attraction spontanée exercée par cet argument [seule la restauration de la drachme, du franc, de la peseta, etc., permettrait aux gouvernements concernés de mener une politique de crédit autonome] vient de l’ignorance des mécanismes élémentaires de la création monétaire, et plus particulièrement d’une croyance erronée selon laquelle ce serait la banque centrale qui détiendrait le pouvoir de créer la monnaie. Ainsi, pense-t-on, le seul moyen de retrouver des marges de manœuvre nationales en matière de crédit serait de disposer d’une monnaie nationale et de la banque centrale qui va avec.

Or, en réalité — comme l’apprend tout étudiant en première année d’économie -, ce sont les banques ordinaires qui créent la monnaie en octroyant des crédits, par un simple jeu d’écritures. Le système bancaire n’a besoin des concours de la banque centrale que pour faire face aux retraits en billets (dont l’émission est un monopole de la banque centrale), retraits qui ne représentent que de 10 à 15 % de la monnaie créée (l’essentiel de la monnaie circule entre comptes bancaires par virements, chèques et cartes bancaires). Une banque particulière, outre ses besoins en billets, doit aussi s’assurer que son compte à la banque centrale reste suffisamment créditeur (et éventuellement emprunter des liquidités à la banque centrale) pour effectuer le règlement de ses dettes à l’égard des autres banques (les soldes de compensation de tous les chèques, virements, paiements par carte réalisés par les détenteurs des comptes bancaires sont réglés par virement entre les comptes des banques à la banque centrale).

Dans ce système, des banques publiques ont le même pouvoir de création monétaire que n’importe quelle banque privée, mais peuvent orienter leurs crédits vers des priorités définies par le gouvernement national, et ce, à des conditions plus avantageuses (du seul fait qu’elles n’ont pas besoin de prélever un profit à la charge des débiteurs). Certes, comme toute banque, une banque publique doit avoir un compte à la banque centrale suffisamment créditeur pour faire face à des retraits en billets (si c’est une banque de dépôts) ou pour régler ses soldes de compensation avec les autres banques. Toutefois, si les crédits des banques publiques financent principalement des organisations (entreprises, administrations, etc.) astreintes à détenir leur compte principal auprès des banques publiques, alors ces crédits n’engendrent aucun retrait de billets et peu de sorties nettes de liquidités hors du pôle public bancaire. La monnaie créée par les crédits publics circule principalement par virements de compte à compte au sein des banques publiques et génère très peu de besoin de liquidités en compte à la banque centrale.

Donc si vous souhaitez orienter l’argent vers d’autres priorités que celles des banques privées d’aujourd’hui, rien n’est plus simple : utilisez et soutenez financièrement les banques publiques ou coopératives qui ne cherchent pas à maximiser leur profit, ou créez ces banques si elles n’existent pas ! Ce n’est pas l’euro ou le franc qui font ici la vraie différence : c’est une politique du crédit.

Enfin, l’autonomie de la politique financière à l’égard des marchés et de la BCE peut être étendue par une réforme de la banque centrale nationale : celle-ci est autorisée à concourir directement au financement des budgets publics ; elle peut monétiser une partie de la dette excessive ; elle peut consentir des conditions de refinancement à taux réduit pour des secteurs prioritaires [ note de J.G.:  Cette reprise en main partielle de la politique monétaire par la banque centrale nationale ne pose aucun problème pratique, puisque toutes les opérations d’émission monétaire et d’intervention sur les marchés monétaires sont réalisées par les banques centrales respectives des États membres de l’UE. La BCE n’a que le pouvoir de décider les instructions données aux banques centrales nationales, qui, quant à elles, disposent seules des moyens techniques d’action.]

On peut donc sortir du carcan néolibéral d’une politique monétaire inadaptée à un pays particulier, sans sortir de l’UE ou de l’euro. Notons au passage que, devant la détermination du gouvernement français à reprendre ainsi partiellement le contrôle public de .sa création monétaire interne, et face au «risque» que d’autres pays (Espagne, Portugal, Grèce notamment) suivent alors cet exemple, il est probable que la Commission européenne, l’Allemagne et la BCE proposeraient de renégocier les statuts de la BCE et les conditions de mise en œuvre de la politique monétaire européenne.

Ainsi, au total, si, d’une part, l’on a mieux que la dévaluation pour soutenir un progrès économique, écologique et social, si, d’autre part, on peut s’appuyer sur des banques publiques pour réorienter le financement de l’économie, alors la restauration d’une monnaie nationale n’est pas une condition nécessaire pour changer de politique. Il est en revanche nécessaire de s’affranchir unilatéralement de l’application d’un certain nombre de dispositions du traité de Lisbonne. Telle est la stratégie alternative.

A propos postjorion

Le blog d'André-Jacques Holbecq
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43 commentaires pour 207 – Généreux: trois pages de son dernier livre

  1. Trubli dit :

    Globalement d’accord avec Généreux. Cependant une monnaie surévaluée comme l’euro est un problème pour l’industrie et les exportations. La monnaie est la première barrière douanière et l’OMC n’a aucune emprise sur cette variable. Le retour au franc et la création d’une banque publique peuvent être réalisés de pair.

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    • Yamyam dit :

      Trubli,

      On oublie aussi souvent qu’un euro (ou franc) fort défavorise notre secteur du tourisme. Or, il génère des dizaines de milliards par an et emploie des centaines de milliers de personnes.

      La France n’est véritablement pas faite pour avoir une monnaie forte.

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      • chris06 dit :

        Un euro fort n’a pas empêché la France de battre tous les records d’affluence: première destination touristique mondiale, et de loin!

        Le véritable problème de l’euro est interne à la zone euro (la zone euro a en fait une balance des paiements équilibrée par rapport au reste du monde, ce qui est loin d’être le cas des USA ou du Royaume Uni qui ont pourtant des monnaies dévaluées de plus de 25% par rapport à l’euro!):
        l’Allemagne réalise 450 milliards d’exportations vers les autres pays de la zone euro, c’est ce déséquilibre énorme entre l’Allemagne et le reste de la zone euro qui profite de façon considérable aux industriels allemands qui, s’il y avait un retour au mark qui prendrait 30% par rapport au Franc, Peseta, Lire, Drachme, Escudo, serait divisé au moins par deux. 200 milliards en moins pour l’Allemagne c’est ce que lui coûterait un retour au Mark. Alors, faut pas charrier, les Allemands doivent être mis au pied du mur: s’il veulent éviter de voir l’Euro dont ils profitent énormément s’effondrer, c’est normal qu’ils transfèrent une partie de ses 200 milliards vers les pays dont ils profitent.

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        • catherine dit :

          Les avantages allemands que tu relèves viennent faire écho à la lecture que j’ai faite il y a peu du livre de Pierre Hillard sur la fondation Bertelsman qui s’est évertuée depuis moult années à préparer via la propagande de ses idées par les canaux divers et variés, l’avénement du monde européen dans le sens des prérogatives toujours plus exacerbées de l’Allemagne!

          Certains savent où ils veulent aller, et ils y vont avec arrogance et audace car il n’y a personne pour contrecarrer leur projet, c’est ça le hic!

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        • A-J Holbecq dit :

          Le problème est qu’on va demander quasiment la même caution dans le FESF à la France qui est dans une bien moins bonne position que l’Allemagne

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        • Yamyam dit :

          Chris06, vous mettez en relation « euro fort » avec nombre de touristes. Or, tu dois savoir qu’en termes de chiffres d’affaires, nous sommes loin derrière les US.

          Il me paraît évident qu’un franc faible réhausse le pouvoir d’achat des étrangers en France.

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        • chris06 dit :

          @A.J. Holbecq,

          le problème n’est pas tant la caution dans le FESF mais comment on doit répartir les pertes de la liquidation du surplus de dettes irecouvrables: si on prend une décote de 50% sur la dette grecque, 35% sur la dette portugaise et irlandaise et 20% à 10% sur la dette espagnole et italienne on parle au bas mot de min. 500 milliards de pertes pour les banques françaises et allemandes, c’est à dire au final les actionnaires et créanciers des banques. Or vu que c’est l’Allemagne qui durant ses dix dernières années a dégagé un surplus sur sa balance courante et non la France, il est normal que se soit l’Allemagne qui paie la majeur partie des pertes.

          C’est quand même le ba ba du capitalisme: c’est l’Allemagne qui, via les excédents de sa balance courante accumulés au cours des dix dernières années (plus de 1000 milliards!) a de loin le plus financé les achats des PIIGS payés par de l’endettement irecouvrable, aujourd’hui c’est à l’Allemagne d’assumer la majeur partie des pertes.
          En fait on se noie dans un verre d’eau à propos des déficits publics qui ont tous été plus ou moins au même niveau de l’Allemagne à la Grèce alors que le vrai déséquilibre a été le déficit de la balance courante qui est énorme pour les PIIGS alors que l’Allemagne a dégagé un surplus cumulé gigantesque.

          @Yamyam,
          je ne connais pas les chiffres d’affaires du tourisme en France et aux Etats Unis, les avez vous? Je sais juste que c’est 80 millions de touristes pour la France et 60 millions pour les USA qui est numéro 2. De combien parle t’on? Si l’euro avait été à 1.20 par rapport au dollar, combien de chiffre d’affaires ceci en plus aurait il représenté pour la France? De combien parle t’on, quelques milliards? Vu le déséquilibre entre la France et l’Allemagne qui se chiffre en centaine de milliards, je ne suis pas certain que ceci ai beaucoup d’importance. Ce qui est beaucoup plus significatif, a mon avis, c’est que l’Allemagne produit sur son sol 3 fois plus de voitures qu’il s’en produit en France. Mettre encore plus le paquet sur le tourisme alors que c’est bien un secteur ou la France fait beaucoup mieux que l’Allemagne alors que d’un autre côté l’Allemagne continue à produire près de 30% de son pib avec son industrie alors qu’en France cette part a sans cesse diminué sur les dix dernières années pour être réduit à une peau de chagrin. Ma vision de la France ce n’est pas d’être réduite à une terre touristique pour les riches allemands mais plutôt la France de Pompidou qui taille des croupières à l’Allemagne dans de nombreux domaines industriels et technologiques.

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        • A-J Holbecq dit :

          @Chris 06
          D’accord ..
          Mais je ne pense pas que la capitalisation actuelle des banques soit de plus de 20% des 500 Md€.

          Il faut donc faire un défaut « presque » total… non ?

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        • chris06 dit :

          @A J Holbecq,

          la capitalisation boursière c’est ce que perdront les actionnaires. Les plus de 80% restants devront être répartis sur les créanciers… En premier lieu, les créanciers seniors, et enfin, ce qui reste, sur les déposants. De toutes façons, on ne pourra pas l’éviter. Le tout pourrait être organisé selon la méthode suédoise qui avait déjà eu lieu dans les années 90.
          Il n’y a aucune issue possible à cette crise qui ne passe par défaut, liquidation, banqueroute, nationalisation, séparation des actifs toxiques et répartition des pertes en contre partie des créances. C’est ce qu’on aurait dû faire en 2008. Les pouvoirs publics ont repoussé le problème trois ans on est de nouveau confronté au même. On ne résoudra JAMAIS un problème de surendettement chronique avec plus de dettes. Quand Sarkozy, Merkel, Obama auront compris cela (s’ils ne l’ont pas déjà compris et font semblant de ne pas comprendre pour juste gagner du temps) on aura fait un progrès immense!

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    • gilles dit :

      Jacques Généreux a écrit : Enfin, l’autonomie de la politique financière à l’égard des marchés et de la BCE peut être étendue par une réforme de la banque centrale nationale : celle-ci est autorisée à concourir directement au financement des budgets publics ;

      Soit il est ignorant, soit il se fout de la gueule du monde, la fameuse réforme qu’il prône n’est pas autorisée par les traités :

      Voir le protocole fixant le statut du système européen de banques centrales Titre V dispositions finales Article 21 ( annexé au traité Constitutionnel Européen de 2005 ) dont les articles ont été repris dans un ordre différent dans le TUE et le TFUE

      Article 21 :
      — Opérations avec les organismes publics
      1. Conformément à l’article III-181 de la Constitution, il est interdit à la Banque Centrale Européenne et aux banques centrales nationales d’accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions, organes ou organismes de l’Union, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres organismes ou entreprises publiques des États membres. L’acquisition directe, auprès d’eux, par la Banque Centrale Européenne ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite

      La « construction » européenne empêche tout choix politique de gauche, y rester, c’est se condamner à trahir ses électeurs.
      Le discours commence à être connu :
      Avant les élections :
      « Nous on peut, on va mener une politique de gauche ! »

      Après les élections :
      « Ben, non, on ne peut pas, c’est Bruxelles qui ne veut pas. »

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      • chris06 dit :

        Exact Gilles.

        J’ajoute que ce n’est pas que les traités européens qu’il s’agirait de renier pour autoriser la ou les banques centrales à financer directement les budgets publics, mais l’intégralité du système monétaire international des changes flottants.

        Généreux semble ignorer que le financement direct des budgets publics par la banque centrale c’est ce qui se faisait avant 1971, c’est à dire avant d’avoir démonétisé l’or et être passé aux changes flottants.

        Alors, bien sûr que l’on pourrait revenir à un système de type Bretton Woods, mais il faut pas croire, comme semble le faire Généreux, qu’il suffirait d’autoriser la banque de France à financer directement les budgets publics pour que tout rentre dans l’ordre : dans le système monétaire actuel, ceci serait au minimum équivalent à un défaut des obligations de la France avec toutes les conséquences que cela comporte! Si la France ne faisait que suggérer cette idée on verrait immédiatement les taux sur les OAT et les CDS français monter en flèche pour rejoindre les niveaux stratosphériques grecs.

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        • Sam dit :

          @Chris06

          J’avais également remarqué que Généreux et généreux au niveau du discours, jusqu’à proposer l’impossible…Normal, il est « l’économiste » du PS…

          Chris, tu déroules deux conséquences majeures. Je ne travaille pas dans le secteur financier ou en tant qu’économiste et je n’ai pas compris, Peux-tu expliciter :
          1 sur la contradiction entre maintenir des changes flottants et financer des budgets;
          2 sur la montée corrélative des obligations d’état et des cds si la France décidait de revenir à des politiques véritables,
          [c’est-à-dire des politiques utilisant l’argent public non pas pas pour démolir la puissance publique et gaver les profiteurs du privé, mais pour conduire une action planifié, d’intérêt général, visant à restreindre le périmètre et les profits d’intérêts privés, puisque ce sont ces mêmes intérêts qui, fondamentalement, posent problème à une dynamique sociétale de progrès, me semble-t-il.]

          Grazie mille

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        • chris06 dit :

          @sam,

          dans un système de changes flottants ce sont les marchés qui déterminent les taux de changes entre monnaies en fonction de l’offre et la demande de changes. Ceci impose que l’intégralité des changes soit gérée par ce mécanisme, il ne peut y avoir une partie de la monnaie qui échappe au système car sinon, comment les marchés pourraient ils estimer le taux de change adéquat?

          De plus, comme il n’y a plus aucune contre partie or à la quantité de monnaie émise par la banque centrale, le seul moyen de maintenir la confiance des agents économiques dans la monnaie c’est d’une part, d’interdire le financement direct des déficits publics et d’autre part que les banques centrales qui participent au système s’engagent à maintenir l’inflation dans une bande prescrite (ce qui s’appelle inflation targeting framework).

          Dans un système avec étalon de change or et où les taux de changes étaient déterminés par les gouvernements suite à des négociations périodiques entre eux comme ce qui était le cas avant 1971, tout était complètement différent, si le gouvernement décidait de financer son déficit public par de l’émission monétaire de la banque centrale sans augmenter les réserves d’or, ce que la France a fait de manière répétée durant les années après guerre cela entraînait automatiquement une dévaluation du Franc par rapport au dollar dont le cours était lui fixé à 1/35 d’une once d’or. Vu que c’était le gouvernement français qui décidait du cours qu’il cherchait à avoir par rapport au dollar et non les marchés, pas de problème.

          Quand le dollar est passé au système flottant et sans contre partie or, la France avait le choix entre flotter elle aussi le Franc et participer au système (au début à l’intérieur du serpent monétaire puis du SME) mais en s’imposant les mêmes règles strictes que les autres pays, soit de continuer avec un cours du franc fixé régulièrement par le gouvernement français par rapport au dollar (ce qui s’appelle un crawling peg en anglais). On a fait le choix de flotter le Franc et participer au serpent monétaire, fut ce le bon choix, je n’en discuterait pas ici, mais il ne faut pas croire que l’on aurait pu avoir le beurre et l’argent du beurre, c’est à dire flotter le Franc et continuer à détourner une partie de la création monétaire de la banque centrale pour financer les déficits publics, de plus sans aucune contre partie or. Le Franc n’aurait jamais pu être flotté dans ces conditions.

          Est ce plus clair?

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        • Sam dit :

          @Chris06

          Oui, tout à fait clair, bel effort…Je n’avais pas vu ce genre d’explication jusqu’à présent, ou alors pas compris…

          Tu dis :
          « comme il n’y a plus aucune contre partie or à la quantité de monnaie émise par la banque centrale, le seul moyen de maintenir la confiance des agents économiques dans la monnaie c’est d’une part, d’interdire le financement direct des déficits publics et d’autre part que les banques centrales qui participent au système s’engagent à maintenir l’inflation dans une bande prescrite (ce qui s’appelle inflation targeting framework). »

          On voit là qu’un choix politique bien clair est fait. Or ou « flottaison ».
          En filigrane, ce choix évacue le choix de flotter évacue la confiance que le citoyen peut avoir dans son Etat et la capacité de celui-ci à gérer la monnaie. C’est tout à fait idéologique et largement spécieux, puisque la confiance dans le change flottant est chaque jour mise à mal, me semble-t-il par la spéculation sur les taux, non ?..
          Avec ta précision sur la « bande passante » de fluctuation des monnaies, je comprends mieux l’acharnement de Trichet sur l’inflation et les problèmes que posent le refinancement des banques par la BCE. Outre l’interdiction par les traités, ce refinancement met en question la seule gestion par les marchés de la monnaie et le libéralisme se voit contraint de contourner sa propre « règle d’or » du marché roi, il me semble.

          Tu ne peux répondre à ma deuxième interrogation ?…Je sais, j’abuse..;)

          celi

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        • chris06 dit :

          @Sam,

          oui, tu as raison, les changes flottants fut un choix purement idéologique; l’idée centrale de l’école de Chicago c’était que plus les marchés sont libres, plus ils sont efficaces et plus la croissance sera forte. On a décliné l’idée dans les trois domaines, libre concurrence, libre échange bien services capitaux et libre changes. Mais il faut bien voir que pendant 20 années environ, de 1980 à 2000 les résultats économiques des pays de l’OCDE qui appliquaient tous cette doctrine semblaient lui donner raison. Il y avait bien quelques économistes hétérodoxes pour avertir des risques qui s’accumulaient et que l’apparente stabilité de la croissance n’était qu’une illusion temporaire (par exemple Hyman Minsky qui fut un des tous premiers théoriciens à comprendre durant les années 90 ce que la plupart commence tout juste à comprendre depuis le début de la grande crise) mais personne ne les écoutait!
          Il faut aussi bien comprendre qu’en 1971 il n’y avait strictement aucune théorie permettant de décrire et justifier le système monétaire des changes flottants et la démonétisation de l’or. Les principales théories monétaires en vogue à l’époque étaient non seulement incapables de décrire ce nouveau système mais aussi incapables de se rendre compte qu’elles n’avaient plus la moindre validité : or c’étaient ces théories qui servaient de base de raisonnement (et servent toujours dans une grande partie) aux économistes néo-classiques qui dominaient l’académie et les banques centrales et privées. Petit à petit, des théories monétaires hétérodoxes furent développées pour décrire le système des changes flottants principalement à l’intérieur des écoles post-keynesiennes (chartalistes, circuitistes et MMT) mais les vielles théories néoclassiques ont la vie dure, comme on peut le voir quand on analyse les décisions prises par Bernanke et Trichet. Ils naviguent complètement à l’aveugle et ne s’en rendent même pas compte!
          On pourrait discuter pendant des heures des avantages et des inconvénients des changes flottants par rapport aux changes fixes et un étalon de change or, mais une chose est certaine, si ceux qui sont chargés de gouverner ce système ne comprennent pas qu’ils sont fondamentalement différents ils continueront à prendre des mesures qui ne seront pas suivies des effets escomptés. Pourtant, Bernanke devrait commencer à se poser des questions, après avoir augmenté la base monétaire de plus de 150% en deux ans ceci n’a eu aucun effet bénéfique sur l’économie américaine!

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        • Sam dit :

          @chris06

          C’est bien clair…

          « l’idée centrale de l’école de Chicago c’était que plus les marchés sont libres, plus ils sont efficaces et plus la croissance sera forte. »

          Ou, d’un point théorique, c’est la justification qu’on a lue un peu partout et que rappelait Naomie Klein dans « La stratégie du choc » où elle réserve un traitement tout à fait cinglant à ces canailles à calculettes. Pour ma part, je crois que ces gens ont simplement mis en théorie la puissance du capital et sa volonté délirante d’être auto-référentiel.
          Le marché, ça n’existe pas. Il y a des acteurs mus par l’avidité, avec objectifs, limites et moyens différents. Ca ne fait pas cohésion, ça ne fait pas sens. D’ailleurs les analyses sur l’enrichissement possible pour quelqu’un qui aurait boursicoté depuis ces trente dernières années montre qu’il ne dépasse le taux de chance que donne le hasard.
          Et pourquoi donnerait-on primeur à quelque chose qui n’est que de l’avidité et de l’aveuglement à toute autre chose que la fluctuation électroniques des valeurs déconnectées du temps, de l’histoire, des difficultés humaines qui font l’usage des choses ?…Et pourquoi n’imaginerait-on pas un moyen de récompenser la recherche et l’action altruiste, le raisonnement collectif, le projet social ?..Puisqu’on sent qu’en filigrane de la théorie des chicago boys flotte l’idée que c’est plus facile d’être acteur concentré sur soi, bien égoïste, plutôt que soucieux des autres et conscient du besoin d’avancée collectives ?
          A mon sens, cette anthropologie de l’homo lupus, ça ne tient pas la route, c’est de la branlette pour ado qui se veut tout-puissant.

          « On pourrait discuter pendant des heures des avantages et des inconvénients des changes flottants par rapport aux changes fixes et un étalon de change or »

          Si tu veux dire par là que le match n’est pas gagné, tu as sûrement raison.
          Si tu veux dire que les deux système s’équivalent, je crois qu’il faut observer en fonction d’un critère pré-défini, ce que ne font pas les analystes purs et durs, du moins ceux qui croient que les théories scientifiques sont indépendantes des pré-supposés de leurs créateurs.
          Ce critère c’est « quelle société voulons-nous ? ».
          Un certain nombre de gens, dont je suis, auraient tendance à dire qu’ils veulent une société stable, dont le niveau de vie, comme la culture soientt assurés d’une pérennité et dont les valeurs persévèrent en elles-mêmes.
          Je crois n’avoir pas besoin de développer pour que tu comprenne quel est « le bon choix pour la France », comme dirait l’Ex, accordéoniste.
          Après, l’intendance dira oui mais l’or ou corbeille de monnaie, et pourquoi pas un autre métal ultra-précieux et moins rare, ou un autre comme index partagé et précieux. L’eau par exemple..
          L’imagination et la capacité des hommes sont sans limites, dans la mesure où ont leur donne le droit et les moyens de peser sur les projets et décisions qui les concernent directement.

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        • chris06 dit :

          @sam,

          que veux dire:

          D’ailleurs les analyses sur l’enrichissement possible pour quelqu’un qui aurait boursicoté depuis ces trente dernières années montre qu’il ne dépasse le taux de chance que donne le hasard.

          Pour info, quelqu’un qui aurait placé $100,000 dans la bourse de New York (S&P500) en 1981 et le retirerait aujourd’hui aurait environ $400,000 (en $ constants 2011 c’est à dire net d’inflation). Cela donne du 5% de rendement annuel net d’inflation, c’est pas mal quand même. Et cela n’inclut pas les dividendes de l’ordre de 3 à 4% annuels.

          On pas plaindre les boursicoteurs des 30 dernières années, ils se sont fait des couilles en or.
          Le problème pour eux sont les dernières dix années qui ont été mauvaises. Et les dix prochaines risquent d’être encore pire. Ce qui faut bien comprendre c’est que l’on va assister dans les dix années qui viennent à une déflation du prix de tous les actifs du patrimoine (actions, immobilier, créances) qui va les ramener à un niveau de prix compatible avec la croissance réelle de l’économie depuis trente années. On ne peut avoir le prix des actifs (par exemple les logements) qui croisse beaucoup plus vite que celui des revenus des ménages indéfiniment. Il y a forcément un moment où cette bulle gigantesque du prix des actifs se dégonfle. C’est vrai pour les logements mais aussi pour tous les autres actifs. Plus bas j’ai indiqué en lien un rapport de BCG qui montre que les créances vont devoir être dévaluées (publiques et privées) d’au moins 28%. Pour les actions cela sera au minimum autant. Pour les logements, on peut s’attendre à une baisse au minimum de 50% à niveau de salaire constant. Cela prendra le temps que ça prendra, mais cette déflation gigantesque est irrémédiable. Mais ce qu’il faut comprendre c’est qu’uniquement une fois tous ces actifs auront baissé, cela représentera une énorme bouffée d’oxygène pour les ménages et les entrepreneurs: imagine les prix des logements 50% moins chers. Même chose pour les commerces, les pas-de-porte, etc…

          Si les gens doivent dépenser moitié moins pour leur logement et que leur salaire reste le même, pour une grande majorité de ménages cela représente une sacré augmentation du pouvoir d’achat. Même chose pour démarrer une petite entreprise ou un commerce, c’est aujourd’hui horriblement cher, a part celui qui hérite ou gagne au loto c’est quasiment impossible pour un jeune qui n’a pas des riches parents de démarrer quelque chose.
          Le capitalisme ne peut fonctionner si il n’y a plus aucun ascenseur social. Et c’est ce qui arrive quand les actifs du capital ont cru beaucoup plus vite que le revenu des ménages pendant une si longue période.

          Sam, ce qu’on a appris des cent dernières années c’est qu’aucun système quand il est poussé à l’extrême ne donne de bons résultats: le capitalisme non régulé et non limité par les interventions des gouvernements nous donne le bordel actuel. A l’autre extrême, le collectivisme sans plus aucune forme de propriété ou entreprise privée (cf le communisme dans ses différentes incarnations au cours du siècle passé) donne lui aussi des résultats catastrophiques. Le résultat, c’est qu’il faut un mélange des deux. Point. Lequel? C’est à nous de le décider. Mais s’imaginer qu’on va construire un autre système, qui ne soit pas un autre mélange du capitalisme et du collectivisme c’est perdre son temps. L’idée qu’on va devoir construire un monde entièrement nouveau, tabula rasa, sur les décombres de l’ancien, c’est bon pour les amateurs de Mad Max. Pas mon truc.

          Sam, le but n’est pas de construire le meilleur des mondes, ni le meilleur des mondes selon Sam, mais de construire un monde meilleur pour tous.

          Il faut sortir d’une discussion qui est biaisée par ses a prioris moraux personnels, son parcours personnel dans la vie, et passer à une discussion qui recherche l’intérêt commun du plus grand nombre.

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        • Catherine dit :

          Je m’immisce un peu dans votre conversation, mais c’est que ce paragraphe, le tien Chris, le voici, appelle une réponse:

          « Sam, ce qu’on a appris des cent dernières années c’est qu’aucun système quand il est poussé à l’extrême ne donne de bons résultats: le capitalisme non régulé et non limité par les interventions des gouvernements nous donne le bordel actuel. A l’autre extrême, le collectivisme sans plus aucune forme de propriété ou entreprise privée (cf le communisme dans ses différentes incarnations au cours du siècle passé) donne lui aussi des résultats catastrophiques. Le résultat, c’est qu’il faut un mélange des deux. Point. Lequel? C’est à nous de le décider. Mais s’imaginer qu’on va construire un autre système, qui ne soit pas un autre mélange du capitalisme et du collectivisme c’est perdre son temps. L’idée qu’on va devoir construire un monde entièrement nouveau, tabula rasa, sur les décombres de l’ancien, c’est bon pour les amateurs de Mad Max. Pas mon truc.

          Je suis d’accord sur le fait qu’un système poussé à son extrême quelque soit son extrême n’est jamais juste, un mélange des deux que tu appelles de tes voeux est toujours à rechercher, le fameux ni trop ni trop peu qui respecte à la fois l’individu et la communauté c’est cela l’étoile qui doit diriger nos énergies, et nulle autre je suis bien d’accord avec toi.

          Mais ne serait-ce pas nouveau que de vouloir mettre au monde ce type de rapport qui n’altérerait en rien les potentialités de ces deux instances souveraines, la personne et la communauté?

          Le tabula rasa n’existe pas, on construit toujours sur les décombres de l’ancien, mais il faut mourir à un monde pour naître à un autre monde et c’est bien cela qui est difficile aujourd’hui.

          Mais on peut s’en défaire de nos geôles en inventant, en créant d’autres liens et c’est notre boussole qui nous y aide possiblement, c’est celle qui fait TENDRE notre énergie VERS ce respect du singulier de l’individu avec le pluriel de la communauté, et ça, ce serait rudement nouveau si ça se
          construisait, pas de Mad Max là-dedans!

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      • chris06 dit :

        Petit rappel historique:

        en Nov. 1960, l’économiste Robert Triffin testifie devant le congrès des Etats Unis et expose un vice fondamental dans le système de Bretton Woods qui le destine à exploser. La théorie qu’il exposa, qui devint par après le dilemme de Triffin/a> fut vérifiée onze ans après quand Nixon fut forcé d’abandonner la convertibilité du dollar or et ce fut la fin de Bretton Woods. Mais plutôt que de se reporter à la solution que Triffin lui même avait proposé pour remédier au dilemme de Triffin, la création d’une unité de réserve internationale qui ne soit pas émise par un seul pays (comme le dollar) mais par un panier de pays (comme les DTS aujourd’hui), on passa à un système complètement aberrant, celui des changes flottants, promu par Milton Friedman, alors conseiller du président Nixon, dans lequel les gouvernements abdiquaient véritablement tout pouvoir sur les monnaies laissant les marchés libres et les grandes banques privées qui ont l’exclusivité de la distribution de la monnaie de base le soin de contrôler ce qui aurait toujours dû rester une prérogative gouvernementale.

        Déjà en 1961, suite aux travaux de Triffin, Jacques Rueff écrivait dans Le Monde :
        «Il n’y a pas actuellement, pour l’Occident, de tâche plus urgente que de reconnaître le danger qui menace et, en y parant, de rétablir dans le monde libre un Système monétaire générateur d’équilibre et de durée.»

        On pourrait écrire exactement la même chose aujourd’hui, rien n’a changé, nous avons toujours affaire à un système monétaire international complètement bancal, pire qu’il ne l’était en 1961!

        On sait ce qu’il faut faire, le gouverneur de la banque de Chine l’a déjà signalé plusieurs fois, la présidence française du G20 essaye de pousser pour une réforme du SMI mais les USA et le Royaume Uni ne veulent pas en entendre parler. Que faire dans ces conditions? Je suis convaincu que si la zone euro sort l’euro du système de convertibilité des changes flottants, comme le fait déjà la Chine actuellement avec son Yuan, ceci conduira à une mise à plat du SMI. Il n’y a pas d’autres alternatives à ma connaissance.

        Alors Généreux, avec ses petites mesurettes à la mord moi le noeux, me fait bien rigoler, quelle perte de temps!

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      • Sam dit :

        @chris06

        Bourse : je parlais de la possibilité statistique générale de gain en Bourse, pas des gains effectifs de quelques valeurs. Je n’ai plus la référence, mais j’avais tiré ça d’un site de boursicoteurs qui analysaient la Bourse sous différents aspects – lpossiblités de gain, psychologie des acteurs, liquidité, méthodes prédictives comme les « chandeliers japonais », etc. Fouillé et documenté. Mais bon, j’ai perdu le fav en question…

        Logement : Il y a un problème dont tu ne dis rien. L’offre de logement est bien moindre que la demande. La résolution pourrait venir d’une réquisition générale des 2 millions (source DAL et Emmaus) de logements. Tu imagines nos amis socialisses et UMP réquisitionner ?…:Il me semble que tu crèves les plafonds de la réalité à fond la caisse, là . Mais qui peut en vouloir à un homme qui espère en l’avenir ?…Je ne te jetterai pas la première pierre.

        La mobilité sociale ascendant est à zéro depuis longtemps, vrai. Mais le capitalisme a bien d’autres ressources pour se blesser à mort. A commencer par la recherche maximale du profit avec exploitation corrélative, qui génère une baisse tendancielle du taux de profit, dixit les rouges, et embraye une nouvelle quête frénétique de profit, retour a coda.

        Politique : tu poses tes lunettes sur mes yeux. Je n’ai pas parlé de communisme ni d’alternative binaire et intemporelle.

        Je pense premièrement que ce sont toujours des personnages bien gros et gras, confits dans les responsabilités qui posent les débats en ces termes.
        Je ne dis pas ça pour toi. L’influence ça existe, même si tu prétends, et tu démontres bien souvent, que tu es tout à fait capable de penser par toi-même.

        Bref, in medio stat virtus quand on est pas maltraité par le système, vraiment maltraité, à vendre ses dents, ou son sang, ou faire la pute à temps partiel pour compenser le mi-temps chez un petit orpailleur qui tient une énième enseigne des chaines de la bouffe industrielle, par exemple.

        Sans oublier que si on veut parler du communisme et comment il a été empêché et défiguré dans sa plus petite expression dès les années de départ, en Russie, il y a des choses à dire. Comme celles qu’écrit, par exemple, William Blum dans Le guerres scélérates sur le sabotage systématique des faibles moyens et des tentatives pour instaurer une nouvelle société, dans un immense pays sortant de la nuit tsaristes, par l’oncle Sam, qui initiait là une de ses premières guerres de « libération » dont il a le secret encore aujourd’hui…

        Alors, la société de demain, la vraie, celle qui fera réellement société entre nous, seraIt un mix entre communisme et capitalisme.

        Je n’en sais rien à vrai dire, mais je ne vois pas pour quelle raison c’est être extrémiste d’exiger desortir de ce système qui ruine et tue sur l’ensemble de la planète.

        Je ne vois pas en quoi c’est extrémiste de penser, espérer et œuvrer à une communauté qui viendra nécessairement car faire société ce n’est pas s’affronter dans une compétition et une concurrence qui détruisent chaque jour les passerelles entre les hommes,les pays et les institutions qui doivent s’établir pour une allocation optimale, ne serait-ce que des ressources de première nécessité. Communauté et communisme c’est sémantiquement lié, pas de doute. C’est surtout imposé bientôt par la nécessité du vivre-ensemble. On ne peut vivre les uns contre les autres, it doesn’t work.

        Après, évoquer le spectre des nationalisations, ça me fait rigoler. En 81, j’étais dans le sud-ouest et quand Mitterand a pris l’Elysée, la rumeur qu’il allait tout nationaliser à couru sur les presses de la famille Baylet, propriétaire de la Dépêche, un empire local. Des gens du coins ont tué, paraît-il leurs poules et leurs canards, de peur que l’Etat les leur saisisse.

        Je sais bien qu’il y a encore assez de bêtise dans l’air pour que la peur des nationalisations puisse encore marcher un peu. Mais elle boite.

        Pour ma part, sans parler de l’heure actuelle où des nationalisations bancaires semblent on ne peut légitimes et nécessaires, je ne crois pas qu’un communiste ou un socialiste ait jamais voulu nationaliser, en France, les appartements, les canards, ou ton grille-pain. C’est pas brider les libertés l’objectif des nationalisations mais brider le profit, le siphonner vers un plus grand nombre de portefeuilles. S’il y a un régime qui bride les libertés, constitutivement, c’est le capitalisme. Chaque entreprise est un espace où on passe la moitié de sa vie sous une dictature.

        Nationaliser les grands instruments de production et de contrôle majeur des biens, des services et de l’énergie, voilà l’objectif à atteindre, si on choisit la nationalisation.

        Mais plus et mieux, c’est donner au citoyen le moyen d’avoir une position dominante dans l’entreprise, lui-même et/ou les instances de représentation, syndicats ou autres. Ça passe par de petits changements : droit de veto sur les décisions de la direction, composition changée dans les C.E, etc..

        Même chose pour la monnaie. C’est un bien commun. Les banques doivent faire un profit limité et encadré pour investir d’abord dans des domaines identifiés et socialement souhaitables. Si les spéculateurs sont pas contents, qu’il s’en aillent. La France a vécu des siècles sans Bourse, ou presque, avec des banques centrées sur les dépôts et pas sur les affaires. Il y a d’autres façons et d’autres gens, plus responsables.

        Pareil pour la presse. Les journalistes doivent devenir majoritaires dans les comités de rédaction et le statut des entreprises de presse doit changer, évoluer vers les SCOP ou autre dimension collective qui démolit les asymétries organisées par l’argent et donne un rendement obligataire aux éventuels soutiens financiers.
        On peut trouver du financement, même avec peu de rendement.
        Pour des solutions plus que jamais intéressantes et toujours pertinentes, voir La presse, le pouvoir et l’argent de Jean Schwoebel ; paru dans les années 60, mais ça tient tout à fait la route.

        C’est le raisonnement « ni-ni » qui me paraît extrême. Il faudrait un peu de poison pour entretenir la santé, hein ?..

        Le job aujourd’hui c’est d’abord d’achever extrêmement rapidement cette bête dont les soubresauts tuent la grande majorité d’entre nous. Le capitalisme tue, pollue et interdit l’avenir, même si de très rares s’en goinfrent et si une minorité issue des classes moyennes croit encore s’en sortir grâce à lui, alors que statistiquement elle dépérit. La paupérisation va la frapper en plein, comme à nous, vu le mode de répartition des richesses et les transferts internationaux dans le cadre de la production, qu’exige le rendement attendu du capital, dans une économie de « la concurrence libre et non-faussée ».

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      • Sam dit :

        @Catherine

        Pas d’accord avec le sempiternel juste milieu, qui est juste une manière d’évacuer le fond, en pétitionnant sur la forme, tu sais, comme la politesse imposée à toutes forces sur les plateaux-télé qui est juste une euphémisation des enjeux réels dans un débat.

        Mais après, oui, des deux mains. La communauté qui vient, c’est le titre d’un assez bon bouquin de J.L. Nancy, sur le sujet justement.

        Et c’est joliment poétique, comme tu dis les choses.

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        • Catherine dit :

          Alors je me suis mal exprimée Sam, car bien sûr avant d’arriver à ce fameux juste milieu que j’appelle de mes voeux, celui qui re-specte( au sens étymologique du terme) les deux instances, le singulier de la personne et le pluriel de la communauté, y’a du boulot c’est sûr.

          Il faut casser la gangue qui étouffe toute velléité d’entreprendre autre chose que ce qu’on vit tous les jours dans ce bordel ambiant et c’est pas une mince affaire, mais faut pas trop effrayer de peur de raviver certaines peurs qui figent encore plus l’inertie ambiante justement.

          D’abord il y a à prendre conscience de certaines choses pas forcément faciles à avaler, en autre le fait que les gens dans leur grande majorité même s’ils sont cassés, broyés par le système inique, sont les artisans pour une part du succès de ce système délétère, et ça, c’est pas facile à admettre mais sans cette prise de conscience rude mais nécessaire, c’est presque mission impossible.

          C’est parce qu’à la source il y a probablement un déni de réalité qui fait mal et parce que ça fait mal justement la réalité, on ne veut pas la voir, pas admettre cette chienlit, comme si ça allait redoubler les souffrances vécues et au bout du compte il y a forcément un déni de justice, ça va avec. Parce que les gens ne veulent pas admettre que ça va trop mal, ils se défendent avec des défenses qui les enterrent encore plus, c’est ça le hic, ils s’enterrent eux-mêmes encore un plus!

          Il faut que ce que nous vivons soit vécu comme une profonde injustice pour que les choses bougent, là, c’est pas moi qui le dit c’est la grande Hannah Arendt, et elle a raison, si ce travail là n’est pas fait, les cadors du marché parlent pour nous et justifient les lois du marché comme des lois qui seraient presque divines et auxquelles on n’aurait plus qu’à se soumettre comme on se soumet aux lois de la gravitation universelle, et pour étayer cette argumentation presque incontournable selon leurs dires, il y a la pseudo-science économisciste qui vient à grand renfort de spécialistes NF, nous dire que cette guerre inévitable est systémique ou est ceci ou cela, bref elle vient justifier l’injustifiable pour nous embobiner un peu plus dans un verbiage incompréhensible qui ôte à toute personne engluée ds ses problématiques personnelles toute envie d’aller y mettre le nez et l’affaire est ds le sac, ça devient une histoire de soi-disant spécialistes, spécialistes de mes fesses oui! y’en a marre de les entendre tous ces cuistres, qd est-ce qu’on va leur parler du vécu qui lui ne raconte pas de racontars!

          Bref, y’en a sérieusement marre et il faudrait peut-être qu’on s’en rende compte et qu’on cesse d’attendre ceci ou cela, comme si une élection ça allait servir à quelque chose. Si ça servait à quelque chose, ça n’existerait tout simplement pas!

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        • Sam dit :

          @Catherine

          Les spécialistes ont une lourde responsabilité dans ce qui arrive. Un article du Diplo a dernièrement pointé leur absence de vergogne. Ils se pointent de nouveau sur les plateaux, les Cohen et autres Minc, comme s’ils ne s’étaient pas planté du tout au tout, comme si leur label n’avait pas sanctifié le Marché.
          Alors, pas mal de gens sont responsables, sans doute. Mais pas coupables.
          Et ils ont peur, comme les animaux avant l’orage, ils sentent que ça vient, mais ne savent pas quoi, n’ont pas idée d’où ni de quoi faire, et c’est ça qui les effraie le plus, cette nécessité – inculquée pour moi- de baisser pavillon même pour les plus petits actes qui pourraient gripper la broyeuse.
          Comme tu dis, « y’en a sérieusement marre et il faudrait peut-être qu’on s’en rende compte et qu’on cesse d’attendre ceci ou cela, »

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        • Catherine dit :

          Tu dis Sam:

          « c’est ça qui les effraie le plus, cette nécessité – inculquée pour moi- de baisser pavillon même pour les plus petits actes qui pourraient gripper la broyeuse. »

          Si c’est appris, alors ça peut se désapprendre et savoir que ce qu’on a appris n’est pas bon se lit sur le vécu, mais le vécu faut-il encore le lire, c’est ça le hic!

          Il faut retrouver nos sens, car nos sens sont les portes et les fenêtres de notre prison personnelle, si on ne les ouvre pas, on se croit libre mais on est bel et bien enfermé, camisolé. Alors ça fait mal de voir les saloperies ambiantes, mais il faut un jour se décider à ouvrir les yeux et à sentir les effluves nauséeuses sinon on va droit au cimetière.

          Il n’est pas question de culpabiliser, la culpabilité ça enferme toute la personne dans un bloc de béton, ça la fige dans une posture mortifère, ça fait pire que mieux et qui serais-je pour rendre quelqu’un coupable de quelque chose, en revanche responsable, c’est toute autre chose, la responsabilité renvoie à un comportement, des actes, ça veut dire qu’il est possible de se tromper parfois sans enterrer la personne en son entier car ça implique une certaine confiance, car si l’on s’est trompé et que l’on a intégré son erreur alors il se peut qu’à l’avenir on fasse moins d’erreurs, le chemin d’homme est erratique, j’en sais quelque chose, crois-moi!

          C’est donc d’une posture toute autre que celle de la culpabilité que j’appelle de mes voeux, c’est celle de la responsabilité, celle qui va harponner la noblesse contenue en tout homme j’en suis convaincue, même si elle est recouverte cette noblesse, à des degrés divers et variés de tout un fatras dont il convient de se débarrasser,. Voir ses erreurs, nos erreurs permet ainsi de ne plus les refaire, de se débarrasser du fameux fatras petit à petit, et alors ça permet de grandir alors que la culpabilité fait cesser le processus de croissance.

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      • chris06 dit :

        @sam,

        que cela soit clair: la théorie qui dit qu’a tout moment l’espérance mathématique (plutôt que possibilité statistique générale) de gain ou de perte en bourse est égale à zéro, c’est la théorie ultra-libérale des marchés efficients qui affirme qu’a tout moment la valorisation faite par les marchés est la plus exacte possible. Or il y a clairement des moments où les marchés surestiment largement les valeurs (comme en 2007) et où l’espérance mathématique de gain est largement négative et des moments où c’est le contraire (comme cela va arriver bientôt quand le CAC tombera en dessous de 1500!).

        Une très bonne lecture sur ce sujet : livre de R. Shiller : Exubérance irrationnelle qui met a plat la doctrine des marchés efficients.

        Logements : ce qui compte, ce n’est pas « la demande » mais la « demande solvable ». or on est déjà au point où la demande solvable est depuis plus d’un trimestre en chute libre. La bulle immobilière française est en train d’exploser en ce moment même et tu verras que, comme partout ailleurs (la France n’est pas une exception) quand ceux qui ont placé de l’argent dans la pierre et gardent des logements vides (par exemple à Paris et sur la côte d’azur) se rendent compte qu’il vaudrait mieux pour les prochaines années le placer dans autre chose, l’offre de logements deviendra soudainement très largement supérieure à la demande solvable. Croire que l’offre reste TOUJOURS inférieure à la demande c’est croire que les prix des logements ne peuvent que monter. On a 4 siècles de données sur les prix des logements en France et dans différents pays du monde et il n’y a jamais eu une période de plus de 20 ans pendant laquelle les prix n’ont fait que monter. Plus la période pendant laquelle ils montent est longue, plus la baisse qui suit sera forte.
        On en reparle dans deux ans, ok?

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  2. Hadrien dit :

    J’ai lu le livre de Généreux, tout comme le précédent (La Grande Régression), et je suis d’autant plus d’accord qu’il s’approche de ce qui avait ma préférence: sortir du traité de Lisbonne qui avait été rejeté par referendum, et réformer la BCE pour lui permettre la monétisation (éventuellemment directe en cas de besoin)… Nous ne sommes pas le Zimbabwe!
    Si l’Allemagne et ses satellites refusent, alors c’est eux qui devront sortir!

    A titre d’amusement, un livre à l’opposé du précédent: les habituelles obsessions de Peyrelevade qui, dit-on, soutiendrait Hollande…

    LE REDRESSEMENT ( dans « France, état critique », Plon, Septembre 2011)
    par J. Peyrelevade, membre du conseil scientifique de TERRA NOVA

    RAPPEL
    [On l’a vite compris, à la lecture du reste de l’ouvrage, c’est à une économie de guerre permanente entre les pays qu’invite J. Peyrelevade]:
    « Ce qu’il faut, c’est que les pays européens déficitaires, dont la France, regagnent en compétitivité vis à vis du reste du monde. Ils s’amélioreront du coup vis à vis de l’Allemagne. » (p 101)
    [et l’Allemagne voudra alors regagner son « espace vital », etc.]
    « Nous avons en France une déformation idéologique, à droite comme à gauche, selon laquelle il faut par priorité soutenir la consommation. [Nein!],
    Il faut investir… et donc renoncer à consommer.
    Juste un exemple, celui du modèle chinois: le niveau actuel de la consommation y représente environ 40% du PIB annuel. La Chine a un taux d’investissement, certes excessif, qui est de l’ordre de 50% de son PIB. A supposer que le PIB chinois double en sept ans à [ce] taux d’investissement trés élevé, la consommation doublera également… » (p 36-37)
    [L’ennui de ce raisonnement libéral, c’est qu’il repose sur les autres pour absorber l’excédent, sinon c’est la crise… (on disait autrefois: comme en 29!)]

    LA MÉTHODE
    « … on ne peut être que très inquiet lorsqu’on observe les positionnements actuels des divers partis et candidats à l’élection de 2012, qui sont tous hors sujet. Nous sommes à la veille d’un indispensable redressement mais pour l’instant le discours n’en est porté par aucune voix autorisée. Le gouvernement actuel, malgré une prise de conscience des difficultés, propose une thérapie qui relève de l’homéopathie. Il est trés loin de proposer une action de l’intensité voulue. » (p 176)

    LE PROJET SOCIALISTE [sic]
    « Réduire ce qui peut l’être des dépenses publiques, contraindre l’évolution dans le temps de l’Etat-providence, augmenter les prélèvements libératoires supportés par les ménages, voilà ce qui attend les Français. (p 183)
    « Pour réduire le déficit, il faut immanquablement ralentir la progression des dépenses de retraite, d’assurance maladie, d’allocations familiales, auxquelles on devra bientôt ajouter celles pour la dépendance. Dès lors, l’affirmation du retour en arrière sur la réforme des retraites relève de la pure démagogie. » (p 181)

    ESQUISSE D’UN PROGRAMME
    « L’addition, ensuite, en considérant, pour simplifier, que la durée du redressement est celle d’un quinquennat:
    … 25 milliards par an, ce qui rejoint l’estimation de la cour des comptes.
    Même étalé, même supportable, cela représente toutefois un effort que la France n’a jamais produit sur une telle longueur. Cela signifie aussi nécessairement, inutile de le cacher, pendant toute cette période d’ajustement, une faible progression du pouvoir d’achat individuel des Français. » (p 184-185)

    L’EXEMPLE ALLEMAND
    « …une grande modération salariale puisque, sur la durée, le salaire réel moyen allemand n’a pas augmenté, il a même plutôt légèrement diminué. Entre 2000 et 2009, il a reculé au total de 4,5% quand il a progressé de prés de 9% en France, pour un nombre d’heures de travail forcément réduit à cause du passage aux 35 heures. » (p 91)
    [O. Berruyer: Stop! Tirons les leçons de la crise, Ed. Yves Michel, Sept 2011: « Soulignons pour l’anecdote qu’un point a été cependant préservé par l’Allemagne: sa trés faible durée du temps de travail. Car on le sait peu, mais L’ALLEMAND TRAVAILLE 10% DE MOINS QUE LE FRANÇAIS, 1310 heures de travail par habitant et par an contre 1470 en 2009. » ]
    » En résumé, l’Allemagne s’est engagée dans un effort de longue durée douloureux, pénible… et, à la fin, ce sont les Allemands qui gagnent » (p 95)
    [… qui gagnent quoi? moins de salaire pour moins d’heures, et donc moins de consommation?

    LA FRANCE et les cotisations sociales
    « Les dépenses sociales, compte tenu de l’allongement de la durée de vie, des progrès médicaux, des problèmes de dépendance, progressent spontanément au minimum d’un point de plus, soit une vingtaine de milliards d’euros supplémentaires par an. L’Etat ne peut pas suivre le mouvement et colmater en permanence une fuite de cette ampleur. La situation de nos finances publiques imposant de stabiliser le montant de la dépense couverte par l’intervention de l’Etat, une partie croissante doit être prise en charge par les ménages eux-mêmes. Il n’y a pas d’autre option.
    [Mais si! JP ne disait-il pas sur son blog, en parlant des revenus du capital:
    « Si on les impose comme les revenus du travail, à 30% en moyenne, on gagne à tout casser (compte-tenu des incontournables exonérations) une vingtaine de milliards d’euros… »]
    Pour les retraites… il n’existe pas d’autre solution sérieuse que de… faire glisser dans le temps, progressivement, l’âge du départ effectif en retraite.
    En matière d’assurance-maladie, il est inéluctable à terme que nous basculions au moins partiellement vers un système assurantiel. » (p 189-190)
    [Pourtant, O. Berruyer, dans « Stop! Tirons les leçons de la crise », souligne «ces cotisations sont stigmatisées par les idéologues néoconservateurs …mais les Etats-Unis sont le pays développé qui dépense le moins pour sa santé sous forme socialisée;…et ce sont eux qui dépensent le plus pour leur santé au global – sous forme privée. Ainsi, en quoi remplacer 1000E d’impôts pour la santé par 1500E de dépenses privées, pour strictement la même chose pour le patient, est-il une bonne idée? Bref, en l’espèce, l’idéologie forcenée devrait céder la place à plus de pragmatisme…»]

    LA LOI TEPA et les 35 heures
    Le passage aux trente-cinq heures, dans les conditions et au moment où il a été décidé, a été un crime contre l’économie et Lionel Jospin en fut l’auteur, sur une inspiration malheureuse de Dominique Strauss-Kahn…
    Halte au feu! Halte à l’imagination populiste! (p 196)
    [Berruyer, dans le même ouvrage susdit, relève pourtant sur les graphiques:
    « On constate que la mise en place des trente cinq heures coincida avec la plus forte augmentation du pouvoir d’achat en France depuis dix ans.
    On n’observe bien aucun impact négatif des 35 heures sur l’emploi – au contraire, la situation de l’emploi s’améliore un peu comparativement.
    Le dernier graphique démontre l’absence du moindre impact négatif des 35 heures sur la croissance »]

    LA FISCALITÉ
    « …un des plus vieux fantasmes de la gauche: les revenus du capital seraient largement détaxés en France, au point qu’il suffirait de les imposer comme les revenus du travail pour réduire la pression fiscale sur la grande majorité de la population…. Ce n’est certes pas avec de telles recettes que l’on règlera les problèmes de déficit public de notre pays.
    Si on veut redresser notre compétitivité, il convient d’organiser un transfert significatif de charges des entreprises vers les ménages… Une hausse de plusieurs points de la TVA (comme l’a fait l’Allemagne) ou de la CSG, compensant la diminution des charges sociales des entreprises, est inéluctable. »
    [Mais non! JP ne disait-il pas sur son blog en parlant des revenus du capital:
    « Si on les impose comme les revenus du travail, à 30% en moyenne, on gagne à tout casser (compte-tenu des incontournables exonérations) une vingtaine de milliards d’euros… »
    Tout d’abord, pourquoi « incontournables exonérations », alors qu’il y a en France 468 niches fiscales pour les particuliers nantis, représentant 72 milliards, aggravées de « déclassements » qui portent le total à 145 milliards, selon un décompte récent détaillé par La Chaîne Parlementaire…? et pourquoi qualifier, même une vingtaine de milliards, de « à tout casser » quand ils représentent 40% du total de l’impôt sur le revenu, seule base d’imposition juste qui a bien besoin d’être relevée…?]

    L’EUROPE
    [Lorsqu’un libéral parle de l’Europe, ce paradi(gme) pavé de bonnes intentions, c’est toujours en baissant le ton comme en entrant dans une église pour y célébrer l’amour et la solidarité de « nos bien chers frères ». Peyrelevade n’y échappe pas et nous délivre ici, en ces temps de menace d’une catastrophe financière, un message du plus pur collectivisme centralisateur qui tranche soudainement avec le reste de l’ouvrage (cf RAPPEL)]:
    « Berlin et Paris ont pour l’instant signifié aux prêteurs qu’ils étaient face à des Etats séparés qu’ils devaient juger selon leurs mérites propres…
    Ce n’est pas ainsi qu’on convainc les peuples. Un gouvernement français digne de ce nom devrait se battre à haute voix pour l’affirmation d’un principe de solidarité absolue. Bien entendu, cette solidarité devrait avoir comme contrepartie une discipline commune, c’est à dire le transfert du pouvoir en matière économique de la nation à l’Europe. Une instance européenne centrale donnerait son approbation explicite à chaque budget national. Elle disposerait aussi d’un pouvoir contraignant pour corriger les déséquilibres économiques, autres que budgétaires, de nature à entraîner des distorsions de compétitivité, comme par exemple l’évolution des salaires, de la productivité, du commerce extérieur. » (p 188-189)
    [Un GOSSPLAN européen, en quelque sorte! Avec Van Rompuy à sa tête… C’est Mélanchon qui va être content! Si, avec ça, Hollande n’arrive pas à être élu… ]

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    • Hadrien dit :

      On pourrait ajouter en « footnote » qu’il n’y a plus que les extrêmes pour se rejoindre, en ces temps de deliquescence dans la pensée unique.
      Témoin ce commentaire de Dupont-Aignan sur son blog:

      « Très vite, les Français vont comprendre que la gauche n’a pas plus de solutions que la droite car l’une comme l’autre ne veulent corriger qu’à la marge le système délétère qu’elles ont construit.
      Notre rôle est à l’inverse de changer ce système pour enfin pouvoir résoudre les problèmes quotidiens de nos concitoyens et redonner un espoir au pays qui, contrairement à ce qui est souvent dit, regorge d’atouts. »

      Quant au « centre », c’est encore pire! (Lire ci-après)

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      • Sam dit :

        @Hadrien

        Merci pour cette précieuse recension sur le livre de Peyrelevade. Elle illustre que la fonction crée l’organe. Ce pitoyable donneur de leçons est un fanatique de la plus belle eau, drogué de pouvoir, intoxiqué par l’argent, déconnecté de l’être humain comme du citoyen, qu’il craint autant qu’il les méprise. Ce personnage incarne le véritable individualisme, choisi et déterminé à croitre, dont Lipovestky dressa les contours : seul contre tous.

        Dupont-Aignan, il faut diner avec lui si on dispose d’une très longue cuillère, il me semble.
        C’est un résistant assez clair dans ses constats et courageux dans ses choix. Mais dans la droite la plus à droite. Hors, c’est de choix collectifs dont nous avons besoin, non pas d’une politique toujours très libérale, drapée dans des postures populistes, par des gens qui détestent en réalité les manifestations du peuple et les organismes dont il a pu, avec difficulté, se dôter pour se défendre. Car ils veulent, in fine, décider seul et non pas représenter.

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  3. Hadrien dit :

    Encore plus fort que Peyrelevade et la valls hollandaise,
    2012 ETAT D’URGENCE, par François Bayrou,
    Ni à droite, ni à gauche, tout à la fois et son contraire…

    1/ Tout pour la GUERRE économique !
    « C’est une guerre que nous avons à livrer. Guerre qui ne dit pas son nom…
    Pour gagner une guerre, il faut se concentrer sur l’essentiel… savoir par quoi commence la survie d’abord et la victoire ensuite. » (p.7-8)
    En quatre générations avant nous, quatre guerres: la guerre de70, avec l’arrachement de l’Alsace et la Lorraine, la guerre de 14, avec son million presque et demi de jeunes hommes morts, la sève de notre pays, la guerre de 40 avec les destructions physiqueset, c’est pire, la ruine morale, l’Algérie, avectant de gâchis et d’incompréhensions. De tout cela, nous sommes sortis plus grands, plus forts, plus jeunes. (p.16-17)
    [Mais c’est « Frankreich über alles »!]

    1-bis/ Non, tout pour la MONDIALISATION heureuse !
    « Il n’y aura pas de protectionnisme français.
    Encore moins y aura-t-il un protectionnisme européen.
    Le protectionisme européen ne peut tout simplement pas exister en 2012.
    C’est une immense duperie intellectuelle que de proposer un programme qui requiert l’assentiment de nos voisins, tout en sachant avec certitude que ces voisins n’y souscriront jamais. Jamais au grand jamais. » (p.40-41)
    [Et que croyez vous que disent à nos voisins, leurs hommes politiques…?]
    « Parmi les différences qui rendent la compétition difficile entre nous, Européens, et le reste du monde, en particulier l’Asie, il en est que nous n’effacerons pas… la différence de prix du travail.
    D’ailleurs, cela ne durera pas: l’aspiration au progrés social aura son prix, y compris en Chine et en Inde, chez eux demain, comme elle a eu son prix chez nous hier. » (p.41-42)
    [Hier, il n’y avait précisément pas la financiarisation mondialisée pour laminer les acquis sociaux!]

    1-ter/ Non, finalement tout pour la lutte contre l’OMC !
    « Il est bien plus innacceptable que la concurrence soit artificiellement faussée par des décisions politiques qui avantagent les uns au détriment des autres. » (p.42)
    [Comme le sketch de Bourvil: la concurrence capitaliste par l’exploitation de la misère, oui! la concurrence politique par la monnaie, non!]
    « Tant qu’il est encore temps, l’Europe devrait agir. Elle devrait au moins parler d’une voix forte dans le cadre de l’OMC, où s’éternisent des discussions secondaires, alors que tout le monde est muet sur l’essentiel, sur la déstabilisation dont souffrent nos producteurs exposés à une artificielle concurrence. » (p.44)
    [Comme Roger Pierre et Jean-Marc Thibaud: si nous, l’Europe, n’avions pas Pascal Lamy à l’OMC pour nous empêcher, vous, les chinois, seriez bel et bien embêtés, vous savez!]

    2/ Une seule solution: la MOBILISATION GÉNÉRALE !
    « Peut-on en sortir? Il le faut. Que faut-il faire? Cibler le sujet…
    C’est le programme de Clémenceau en mars 1918: Ma doctrine, dans les circonstances actuelles, c’est que nous sommes en guerre, c’est qu’il faut faire la guerre, ne penser qu’à la guerre, c’est qu’il faut avoir nos pensées tournées vers la guerre et tout sacrifier aux règles qui nous mettraient d’accord dans l’avenir si nous pouvons réussir à assurer le triomphe de la France… » (p.62-63)
    [Mais Clémenceau avait aussi dit: la guerre est une chose trop sérieuse pour qu’on la laisse aux… professionnels de la chose! A méditer…]

    2-bis/ Oui, tout pour l’OFFRE plutôt que la demande!
    « Les choix ici défendus reposent sur une option économique, favoriser l’offre plutôt que la demande.
    La pensée des keynesiens les plus simplistes m’a toujours laissé perplexe.
    Vous faites peut-être repartir la machine économique, mais chez le voisin , ou le lointain. Vous devenez soutien de choix à l’économie allemande ou à l’économie chinoise. » (p.70-71)
    [Au lieu de mettre en cause la vision conflictuelle de l’économie, mieux vaut tous s’affamer mutuellement car… Je veux ne pas qu’un autre en profite!
    On retrouve bien là tout l’idéal du libéralisme]
    « Si l’on doit aider un secteur de l’économie, ce doit donc être le secteur de la production, afin qu’il réponde… à la demande, et non pas le secteur de la demande qui ne peut faire naître… une production. » (p.71)
    [C’est la poule qui fait l’oeuf, et non l’oeuf qui fait… ce genre d’ânerie que les keynésiens n’ont pas fini d’éradiquer…]

    3/ L’exemple ALLEMAND:
    « …il y a à peine sept ans, une étude présentait l’ensemble des décisions que venait de prendre le chancelier socialiste Gerhard Schröder [Agenda 2010].
    L’annonce de ce plan entraîna la rupture de la majorité de gauche. Quelques mois après le début de son application, Angela Merkel entrait à la Chancellerie … Elle en confirmait l’orientation et elle y ajoutait un rééquilibrage des finances publiques et un allègement des charges sociales pesant sur le travail par une augmentation de la TVA (trois points…) » (p.66, 68)
    [Ach…, meine damen und herren, gross malheur !]

    3-bis/ Et non au DIRIGISME!
    « Il faut surtout inciter à reconquérir les champs de bataille considérés comme perdus.Encore faut-il vraiment inciter.
    J’écris inciter, et pas diriger. Une des grandes lignes de clivage de la vie politique, c’est la frontière qui sépare ceux qui croient que l’Etat peut faire à la place des gens, à la place de la société, et ceux qui n’en croient rien. J’appartiens sans hésitation à la seconde catégorie.
    Il ne faut rien comprendre à l’écologie des sociétés, au biotope des sociétés, pour imaginer qu’il puisse exister un pouvoir central assez intelligent, imaginatif, pour répondre tout seul aux milliers d’attentes, de besoins, de hasard qui font la vie » (p.72-73)
    [Pourtant, vous nous expliquiez qu’il nous manque la main de fer d’un Schröder ou d’une Merkel…]

    3-ter/ Alors, tout pour le COMMISSARIAT AU PLAN !
    « Nous n’avons plus l’outil collectif qui permette de réfléchir ainsi ensemble avant de partager, entre pouvoirs publics et secteurs industriels, grandes entreprises et PME, bien sûr indépendantes… mais d’une certaine manière [laquelle?] solidaires, une stratégie nationale.
    Cet outil a existé. C’était le Commissariat au plan… Par sa fonction, il était moderne en nourissant un débat collectif sur les grandes orientations à prendre. Un tel lieu de réflexion est (re)devenu indispensable. La France a besoin d’un Conseil de la production… » (p.74)
    [En somme, une sorte de GOSSPLAN! C’est bien la peine que Peyrelevade se décarcasse à écrire « l’illusion collectiviste » dont il nous a donné la primeur sur son blog!]

    4/ Et pour l’EUROPE, vive la coopération, vive le plan!
    « Une coopérative, ce n’est pas seulement un pacte de solidarité: c’est une entreprise qui a sa personnalité juridique, qui peut prendre des risques et assumer sa part d’initiative.
    Il était du devoir de l’Union européenne, ou de la zone euro, d’assumer cette responsabilité. Les institutions auraient dû assumer un plan d’investissement en direction de l’innovation, financé par une émission d’obligations européennes. De même, elles auraient dû apporter leur garantie, du plus haut niveau de sûreté, au refinancement de la dette des pays en difficulté: Fonds européen, émettant des obligations européennes, pour répondre, après négociation avec les gouvernements, aux besoins de refinancement des Etats en difficulté devant les marchés. » (p.109)
    [Mais, c’est du Mélenchon…!]
    « On voit que l’union européenne sera trés vite à son heure de vérité. Nous ne sommes pas des intérêts nationaux en perpétuelle confrontation. Nous sommes les coopérateurs de notre avenir. » (p.110)
    [Là, comme disait Coluche, on ne comprend plus le début du livre qu’on avait lu…]
    « Il faudra bien trouver une issue le jour, plus proche qu’on ne le croit, où un grand pays de la zone euro se trouvera attaqué. Les autres pays partenaires ne pourront pas suivre. Alors contraints et forcés, les dirigeants européens feront ce qu’ils auraient dû décider depuis le début. On aura simplement perdu des années, des centaines de milliards auront été exposés… [Euh, plutôt explosés!] » (p.110)
    [C’est donc pour ça que le ton change à cet endroit, tout comme chez Peyrelevade… Le souci n’était finalement, comme dit Marine Le Pen, qu’une question de pogon!

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    • A-J Holbecq dit :

      Le problème est que les Peyrelevade, Hollande (et ses copains), Bayrou, etc arrivent à faire penser au peuple qu’il n’y a d’autre solution que la rigueur.
      Pourtant, nous ne sommes pas les plus endettés et de loin http://www.enotes.com/topic/List_of_countries_by_external_debt

      Rien que les entreprises, en France, sont 4 fois plus endettées que les administrations publiques…

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      • Hadrien dit :

        Je crois même que certains sont beaucoup plus tordus que Peyrelevade (qui est, en somme, assez maladoit pour servir de repoussoir) :

        On s’interrogeait jusque là sur la mouche qui avait piqué Christine Lagarde pour pointer du doigts nos faiblesses bancaires, ce qui ne se fait pas…
        On comprend mieux en lisant un commentaire récent de François Leclerc, plus perspicace que Paul Jorion, aprés la déclaration de Gao Xiping, le président du fonds souverain China Investment Corp. : « Nous ne sommes pas des sauveteurs, nous devons nous sauver nous-mêmes ».

        « Dans ces conditions, il ne reste plus qu’à utiliser l’existant, le Fonds de stabilité (FESF) et, selon les termes d’Olli Rehn, le commissaire européen, de le doter d’un effet de levier plus important. Si des chiffres très conséquents circulent – la base de discussion est de un à deux milliers de milliards d’euros – il faut en premier lieu se mettre d’accord sur un mécanisme.
        Il pourrait ainsi être accordé au Fonds une licence de banque, ce qui lui donnerait accès aux guichets de la BCE et reviendrait de manière détournée à actionner celle-ci…
        La solution qui serait adoptée – si c’est le cas, vu qu’il va falloir forcer quelques mains et consciences – reviendrait à accroître l’intervention des Etats via le Fonds et la BCE, ainsi que leur endettement. Ce qui ne serait pas le moindre de ses paradoxes dans le contexte de priorité adapté à la lutte contre les déficits et la dette publique. Il s’agirait de tenter de calmer le jeu obtenant des taux raisonnables pour ce refinancement des Etats et des banques, en s’appuyant sur le socle de la BCE…
        A l’arrivée, la dette serait financée par de nouvelles dettes, un grand classique des banquiers. Non seulement leur tire-lire ne serait pas cassée, mais elle serait mieux pourvue. »

        Les marchés ne s’y sont pas trompés:
        Le CAC 40 est en hausse, en ce moment, de 5% !

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        • chris06 dit :

          Les bourses sont en hausse depuis Lundi et l’euro remonte face au dollar: vous trouvez pas ça gros? C’est un classique « bull trap ». On va jouer au yoyo à ce niveau pendant quelque temps jusqu’au moment où le plancher sera crevé et cela sera la panique… en Octobre. Juste à temps pour le G20 à Cannes début Novembre où on aura droit à une manifestation de bonnes intentions hors du commun. Un grand plan mondial sera annoncé pour « sauver l’euro »…

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      • Hadrien dit :

        Désolé de te corriger, AJ, mais la liste fournie ci-dessus en lien, que je connais, induit en erreur:
        Tu remarquera que le pays le plus endetté y apparaît comme étant le Luxembourg (3854%!)… C’est evidemmment dû aux dépots de non-résidents dans les banques luxembourgeoises, ce qui est une dette commerciale sur le plan comptable, mais ne traduit en rien une dette en comptabilité nationale, ce dont on parle.
        Idem pour les pays-bas, etc.
        C’est plutôt la liste de la dette totale (publique+privée) qui est significative et où les USA sont 2e derrière l’Islande, en pourcentage du PIB, la France n’apparaissant même pas dans les dix premiers…

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        • chris06 dit :

          Je suis d’accord que la dette totale (publique+privée) en % du pib est la mesure la plus significative de l’endettement d’une nation. La dette externe brute telle qu’indiquée par A.J. Holbecq n’indique en rien si une nation est un créditeur net ou un débiteur net par rapport au reste du monde et de plus ne dit rien sur le niveau des dettes internes au pays.

          Mais il faut faire attention avec ce qu’on inclut ou non dans la dette totale.
          Premièrement, doit on inclure les dettes du système financier? Je pense que non, car elles ont déjà incluses dans les dettes des ménages, des entreprises et des administrations publiques.
          Deuxièmement, doit on inclure les dettes non provisionnées (unfunded liabilities) des systèmes de protection sociale publics ou priivés (retraite, assurance maladie, etc…)? Je n’ai pas de réponse à donner mais il s’agit d’une question essentielle.

          Si on répond non aux deux questions précédentes, le classement des pays les plus endettés au monde fut fait par McKinsey dans ce rapport (qui date en peu déjà) mais montre que les pays les plus endettés sont le Japon, le Royaume Uni et l’Espagne.
          Les USA, la France, l’Italie et l’Allemagne sont tous peu près au même niveau mais assez loin derrière le tiercé sus-nommé.

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        • A-J Holbecq dit :

          Ne t’inquiètes pas, tu ne me contredis pas, je suis tout à fait d’accord avec toi, je l’avais d’ailleurs signalé sur mon mur facebook… tu n’as pas manqué de voir que Monaco par exemple est dans le même cas. En fait seule la dette cumulée des Administrations, des ménages et des entreprises non financière est pertinente, encore qu’il faudrait connaitre la dette nette et non la dette brute

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        • A-J Holbecq dit :

          Complément: je viens seulement de lire le commentaire de Chris06… désolé d’avoir repris son argument.

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  4. A-J Holbecq dit :

    J’ai posé une question à Généreux, sur son blog ( http://jacquesgenereux.fr/news/nous-on-peut-en-librairie-le-15-septembre#comment_31 ) .. pas de réponse encore

    La voici:

    Merci pour ce livre qui est un « bol d’air »

    Néanmoins j’ai une question concernant la page où vous écrivez

    « Toutefois, si les crédits des banques publiques financent principalement des organisations (entreprises, administrations, etc.) astreintes à détenir leur compte principal auprès des banques publiques, alors ces crédits n’engendrent aucun retrait de billets et peu de sorties nettes de liquidités hors du pôle public bancaire. La monnaie créée par les crédits publics circule principalement par virements de compte à compte au sein des banques publiques et génère très peu de besoin de liquidités en compte à la banque centrale ».

    Lorsque les entreprises ou les administrations sont ainsi financés par une banque publique ces financements vont être utilisés pour payer des investissements, des fournisseurs, des employés qui vont utiliser cette « monnaie banque et donc fuir hors du circuit de cette banque publique qui devra, in fine, procéder à des soldes de compensation important. On ne sort pas de la règle selon laquelle, pour éviter les fuites de compensation il est nécessaire que les banques « marchent au même pas », c’est-à-dire que les pourcentages en part de marché des comptes de dépôts soit équilibré avec les pourcentages en part de marché des crédits. Néanmoins il faudrait sans doute adoucir mon propos si:

    a) la Banque de France est prête à compenser les fuites en faisant des avances « illimitées » à cette banque

    b) de nombreuses autres banques sont nationalisées

    Merci d’avance de vos précisions sur ce point.
    Cordialement

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    • Hadrien dit :

      Je n’ai plus le bouquin (que j’ai prêté) sous les yeux, mais il me semble que les deux perspectives a) et b) envisagées sont tout à fait dans la lignée du système que prône Généreux.
      Il envisage les cas avec ou sans euro mais, dans le premier cas, le SEBC aurait un tout autre statut que l’actuel.
      C’est plutôt là le point difficile: qu’en diraient les autres pays, notamment l’Allemagne, et chez nous les autres partis? Les alliés, une question que Mélenchon a tendance à éluder…
      Les Montebourg et les Dupont-Aignan ne sont pas légion à l’UMPS, encore moins au SPDU!

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    • Hadrien dit :

      Pardon, Dupont-Aignan n’étant plus UMP, j’aurais du dire Myard.

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  5. BA dit :

    Mardi 27 septembre 2011 :

    Le domino grec est tombé, puis le domino irlandais est tombé, puis le domino portugais est tombé. Maintenant, le domino espagnol va tomber.

    Ou alors le domino italien ?

    Taux en hausse pour l’Espagne et l’Italie.

    Espagne :

    Le Trésor espagnol a émis mardi pour 3,225 milliards d’euros de bons à 3 et 6 mois, avec des taux en forte hausse par rapport à la dernière émission de ce type le 23 août, a annoncé la Banque d’Espagne.

    Les taux ont augmenté, à 1,692 % pour l’émission à 3 mois (contre 1,357 % le 23 août 2011), et à 2,665 % pour celle à six mois (contre 2,187 % le 23 août). Le Trésor visait une émission d’entre 2,5 et 3,5 milliards d’euros.

    Italie :

    Le Trésor italien a émis mardi 14,5 milliards d’euros d’obligations à court terme, dont les taux d’intérêt ont bondi à des niveaux records, signe de la méfiance des investisseurs. Cette émission était le premier test pour l’Italie sur le marché obligataire depuis l’abaissement de sa note souveraine en début de semaine dernière par l’agence Standard and Poor’s, ce qui a attisé les craintes d’une contagion de la crise de la dette à la troisième économie de la zone euro.

    http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2011/09/27/97002-20110927FILWWW00502-taux-en-hausse-pour-l-espagne.php

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  6. BA dit :

    Jeudi 29 septembre 2011 :

    L’Italie lève 7,85 milliards d’euros avec des taux en forte hausse.

    L’Italie faisait appel au marché des capitaux ce jeudi via des emprunts à 3, 4, 10 et 11 ans. Le Trésor italien a ainsi émis pour 7,85 milliards d’obligations.

    La demande était au rendez-vous (11,5 milliards d’euros) alors que le Trésor prévoyait de lever entre 5,5 et 9 milliards.

    Signe de la méfiance des investisseurs selon la Banque d’Italie, une forte hausse des taux d’intérêt a été constatée.

    Pour exemple, les taux à 3 ans ont grimpé à 4,68 %, contre 3,87 % lors de la précédente émission de même échéance.

    Même constat pour l’emprunt à 11 ans (5,86 %, contre 5,22 % lors de la précédente émission), et 5,63 % (contre 4,58 %) pour les titres de maturité 2015.

    Malgré le plan de rigueur et d’économie adopté il y a peu par le Parlement italien, les marchés ne semblent donc pour le moment pas rassurés par la situation actuelle du pays.

    http://www.oblis.be/fr/l%E2%80%99italie-leve-785-milliards-d%E2%80%99euros-avec-des-taux-en-forte-hausse-13374

    Plus les jours passent, plus l’Italie emprunte à des taux en forte hausse.

    Plus les jours passent, plus l’Italie se rapproche du défaut de paiement.

    Et les soi-disant « plans de sauvetage » ne rassurent pas du tout les investisseurs internationaux.

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  7. chris06 dit :

    Je signale un rapport du Boston Consulting Group « Retour à la Mésopotamie » (en anglais) dans lequel le cabinet de conseil en stratégie explique qu’il n’y aura que des solutions douloureuses pour sortir de cette crise.
    Le BCG y analyse les différentes options et arrive à la conclusion que la stratégie actuelle des gouvernements occidentaux d’essayer de gagner du temps et de repousser toujours un peu plus les choix difficiles arrive bientôt à terme et qu’il faudra bien se rendre à l’évidence, c’est à dire qu’il y a dans les pays occidentaux au moins $ 21 000 milliards de dettes publiques et privées inrecouvrables qu’il s’agira de liquider en contrepartie des avoirs financiers totalisant $74 000 milliards, c’est à dire en fait l’équivalent d’une taxe de 28% sur l’ensemble du patrimoine des occidentaux.

    Le titre « retour à la Mésopotamie » fait référence au temps anciens où on annulait une partie des dettes régulièrement…

    Qu’un cabinet aussi prestigieux et respecté que le BCG arrive à cette conclusion, cela vaut le coup de le signaler!

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