201 – Rudo de Ruijter: Sortir de l’euro, et puis?

Par Rudo de Ruijter, Chercheur indépendant, Pays-Bas

L’euro est une monnaie très pratique, mais elle fait des millions de victimes. Cet article explique d’une  façon simple pourquoi l’euro ne peut pas marcher et expose les avantages d’un passage vers un système d’argent d’État.

– Non, la coopération Européenne ne s’arrêtera pas sans l’euro!

– Et oui, nous serions bien mieux avec de l’argent d’État!

L’euro a un problème insoluble. Les pays qui sont sévèrement endettés maintenant, s’ils réussissent à s’en sortir à coups de réductions de dépenses d’État, s’endetteront de manière prévisible à nouveau.

C’est parce que ces pays sont victimes d’un défaut fondamental dans l’euro. Déjà avant le démarrage de l’euro des économistes ont averti, qu’une monnaie unique ne peut fonctionner que lorsque tous les pays participants sont économiquement homogènes. [1] [2] [3]

En ce moment il n’y a rien qui empêche des consommateurs grecs de préférer des produits d’Allemagne meilleurs et moins chers. Et lorsque la Grèce importe plus qu’elle n’exporte, ses dettes augmentent. La même chose vaut pour tous les pays moins productifs dans la zone euro. Ils pourront réduire leurs dépenses autant qu’ils voudront et privatiser toutes les infrastructures, mais la prochaine crise de dettes ne sera jamais loin!

Voici pourquoi. Lorsque les consommateurs dans des pays moins productifs préfèrent des produits importés moins chers et meilleurs, la dette extérieure augmentera, tandis que la productivité du pays diminuera. Lorsqu’un pays dispose de sa propre monnaie, il peut la dévaluer. Cela augmentera le prix des produits importés et diminuera le prix de ses propres produits à l’exportation. La dette diminuera et la productivité augmentera de nouveau. Des dévaluations étaient habituelles avant le début de l’euro.

Avec l’euro les dévaluations ne sont plus possibles et les pays finissent coincés dans les dettes. Mais lorsque les pays signent pour faire part de la zone euro, ils s’obligent à réduire leur dette publique en dessous de 60% de leur produit national brut (PNB) et leur déficit fiscal en dessous de 3% du PNB. Lorsqu’ils dépassent ces limites les autres pays considèrent cela comme un danger pour la stabilité de l’euro. Ces autres pays imposeront des sanctions au gouvernements endettés pour les obliger à prendre des mesures adéquates (comme si une solution durable existait) et si cela ne fonctionne pas, ces autres pays fourniront des prêts (qui, soit dit en passant, augmentent la dette extérieure!), accompagnés de conditions sévères, comme des réductions de dépenses publiques – licenciements de fonctionnaires, coupures dans les budgets d’éducation, de culture, d’affaires sociales, de l’armée etc. – et des obligations de vendre des propriétés d’État et des infrastructures et services publics! (Méfiez-vous, lorsque vous entendez dire des politiciens de pays plus riches, qu’ils vont aider les plus faibles!)

Ce n’est pas un hasard que ce soit la Grèce, l’Espagne et l’Irlande qui sont touchés le plus sévèrement aujourd’hui. Économiquement ces pays ne peuvent être comparés à un pays comme l’Allemagne. Dès qu’une crise frappe la zone euro, il devient clair que la zone n’est pas homogène; il y a des pays forts et des pays faibles. L’Europe est composée de pays très différents avec des économies très différentes avec des potentiels de productivité très différents.

En fait, il est impossible d’utiliser une monnaie unique dans une zone si hétérogène comme les 23 pays actuels de la zone euro [voir note]. Malgré les avertissements des économistes, les politiciens ont décidé de l’introduire quand-même. Pour les partisans ce n’était qu’une question d’inventer des règles de jeu et de convaincre les pays de signer des accords, comme quoi ils se tiendraient à ces règles. Eh bien, on peut mettre des signatures sur des bouts de papiers, mais cela ne rend pas possible ce qui ne l’est pas. Aujourd’hui, 20 des 27 pays de l’Union Européenne ne peuvent satisfaire aux exigences budgétaires. [4]

Les différences en productivité ne sont pas que temporaires. Des différences intrinsèques sont relatées au climat local, à la situation géographique, à la fertilité du sol, à la présence d’eau et d’énergie, aux distances à couvrir, aux difficultés de transport et à d’autres choses invariables. Ils déterminent en grande mesure l’échec ou la réussite d’activités économiques. Chaque pays a développé sa propre économie typique, l’un s’appuyant un peu plus sur l’agriculture, l’autre sur l’industrie lourde, encore un autre sur le transport naval et le commerce etc. Pour ces raisons une “politique financière d’ensemble” ne pourra jamais convenir à tous les pays.

L’exemple du dollar?

Souvent on mentionne les États –Unis comme exemple d’un “succès” d’une zone à monnaie unique. Cependant, une différence cruciale est que là-bas tout le monde parle la même langue et ainsi les gens peuvent déménager beaucoup plus facilement vers les endroits où il y a des activités économiques. En Europe la mobilité internationale du travail est relativement restreinte, pas seulement à cause des barrières linguistiques, mais aussi parce que nous avons de vieux pays avec des gens qui sont enracinés dans leurs traditions et cultures.

Ceci étant dit, on peut se demander si l’on peut appeler le dollar un succès d’une monnaie unique. [5] Depuis1973 les États-Unis ont importé beaucoup plus qu’ils n’ont exporté et avec une dette spiralante et non maîtrisable le pays vit comme un parasite qui se nourrit de quasiment tous les pays du monde. L’exemple du dollar serait plutôt une preuve, qu’une monnaie unique dans une zone hétérogène n’est pas possible sans une exploitation massive d’autres pays.

Sortir de l’euro?

Comprendre que l’euro ne peut pas marcher est une chose. La suivante est encore plus importante. Je démontrerai, que retourner simplement vers nos monnaies antérieures est une très mauvaise solution. Certes, nous aurons de nouveau besoin de monnaies nationales, mais si nous voulons éviter les erreurs du passé, nous aurons besoin d’argent émis par l’État. (Ce qui est d’ailleurs comme la plupart des gens pensent que c’est aujourd’hui.)

Pour comprendre pourquoi de l’argent d’État est si important, nous devons comprendre ce qu’est l’argent et comment cela fonctionne. L’argent actuel n’est ni mis en circulation, ni géré par le gouvernement. Au lieu de cela – et pour beaucoup de gens cela peut sembler incroyable – quasiment tout l’argent qui existe aujourd’hui a été mis en circulation par des banques commerciales de façon secrète (et trompeuse). En fait, vous n’avez pas d’argent sur vos comptes bancaires, mais juste des chiffres. Ces chiffres sont une “illusion d’argent”. Sur votre relevé bancaire il est mentionné combien le banquier vous doit, mais cet argent n’existe pas, à part une fraction minuscule. Bien sûr, tant que vous pouvez payer avec ce faux argent, cela vous est égal. [6] Néanmoins, comme je démontrerai ci-dessous, c’est cette tromperie dans le système bancaire, qui permet aux banquiers de faire gonfler la masse d’argent de façon permanente, ce qui forme un danger pour notre société. Les banquiers ont corrompu toutes les monnaies du monde avec leurs tours de comptabilité secrets. L’euro n’est pas une exception.

Le secret de l’argent

Aujourd’hui, moins de 5% de tout l’argent est du vrai argent sous forme de billets et pièces. Le reste a été artificiellement créé par les banques et n’existe que sous forme de chiffres sur des comptes bancaires. Quand vous empruntez de l’argent à la banque, le banquier ne vous prête pas de l’argent existant. Au lieu de cela il crée un nouveau montant, simplement en tapant des chiffres sur votre compte. Ensuite vous payez des intérêts sur cet argent nouveau. Souvent il s’agit de montants importants. Habituellement, quelqu’un qui paye sa maison en 20 ou 30 ans paye à peu près autant d’intérêts que des remboursements. En fait il paye deux maisons. Une pour lui-même et une pour son banquier! [7]

Au moment que quelqu’un achète une maison, l’argent de son emprunt est viré sur le compte du vendeur. Celui-ci dépensera cet argent pour d’autres choses. Ainsi l’argent de l’emprunt commence à circuler dans la société. Tout argent dans la société a commencé comme un prêt. Chaque banquier collecte des intérêts sur l’argent qu’il a créé et tous les banquiers réunis collectent des intérêts sur tout l’argent qui existe. Si vous avez de l’argent dans votre poche ou sur votre compte, il y a quelqu’un quelque part qui paye des intérêts sur cet argent à un banquier. Lorsque quelqu’un rembourse son emprunt, l’argent, qui a été créé en le tapant dans son compte, est détruit en le déduisant de ce compte. À ce moment-là, cet argent n’existe plus.

Tout l’argent est donc temporaire. Le montant total existant représente la part des prêts emis encore à rembourser. Cela veut dire, que le montant d’argent total dans la société est un montant hasardeux. Il n’a rien à faire avec les besoins de la société pour l’échange normal des biens et services.

Inflation éternelle

Encore pire, les banquiers fournissent de plus en plus de prêts et ainsi ils créent de plus en plus d’argent. Quand on utilise plus d’argent pour acheter un même nombre de biens et de services, la valeur de chaque unité d’argent diminue et les prix augmentent. C’est l’inflation bien connue. [8] Le chef d’orchestre de cette inflation est le banquier central. Quand il baisse son taux d’intérêt, il indique aux banques qu’elles doivent accélérer la distribution de crédits (à taux plus bas les gens emprunteront plus et plus facilement) et, à l’inverse, lorsqu’il augmente son taux, la croissance de la masse d’argent ralentira.

Les banquiers ont besoin d’inflation

Les banquiers ont besoin d’inflation. [9] Lorsque la création d’argent s’accélère, il devient plus facile pour l’emprunteur de gagner les sommes dont il a besoin pour payer sa dette. C’est un avantage pour l’emprunteur, mais également pour les banquiers. Cela garantit moins de défauts de paiement.

Le fait que le principal du prêt aura diminué en valeur au moment où il est remboursé, ne nuit pas le banquier. En effet, les montants remboursés pour le principal ne continuent pas à exister. Rappelez-vous, que le banquier a créé ce montant en le tapant dans un compte et le détruit au moment du remboursement en le déduisant de ce compte.

Quant aux intérêts c’est une autre histoire. Ces intérêts ne font pas partie de l’argent que le banquier a créé pour le prêt et ces montants ne disparaîtront pas au moment où ils sont payés. C’est les bénéfices du banquier! Il est vrai que leur valeur aura diminué à cause de l’inflation. Mais n’ayez pas pitié du banquier. Vous pouvez être certain qu’il a vu ce problème d’avance et qu’il a haussé son taux dès le départ pour compenser cette dévaluation.

Pas de possibilité pour une société durable

L’inflation a encore un autre aspect important. Si nous ne voulons pas nous appauvrir, nous devons travailler toujours plus pour compenser la perte de la valeur de notre argent. C’est la raison pourquoi l’inflation cause de plus en plus d’activité économique. Autrement dit, avec un système bancaire inflationniste il ne sera jamais possible d’atteindre une société durable et équilibrée.

Pouvoir financier

La masse d’argent toujours croissante crée une situation dans laquelle tout devient achetable, même l’État. Dans beaucoup de pays des groupes financiers ont déjà acheté des services publics pour les transformer en un fleuve de profits continuels: les services de distribution de gaz, d’électricité et d’eau, les transports publics, les postes, le téléphone et des tâches de gendarmerie, les prisons, la santé publique, les services de collecte de déchets etc. Ceci est un procès continuel. Les banquiers et l’élite financière prennent de plus en plus de décisions d’investissements qui donnent forme à notre société et l’État en prend toujours moins.

Ceci a des conséquences. L’argent et le profit déterminent aujourd’hui ce qui est “bon” pour notre société. Mais ce n’est pas tout. Puisque le gouvernement fournit de moins en moins de services à ses citoyens, elle perd la reconnaissance d’autorité naturelle. Au lieu d’être une institution qui prend soin de sa population, le gouvernement est en train de devenir un squelette, qui a besoin de plus en plus d’oppression pour faire respecter des décisions de courte vue et pour le court terme. Au lieu d’être le garant des libertés individuelles, le gouvernement autorise, et même favorise, que tous les citoyens soient mis sous surveillance électronique, effectuée aussi bien par des organisations d’État que des privées, avec des milliers de caméras, reliées à des bases de données interconnectées. Le KGB était une école maternelle, comparé à la surveillance électronique rapidement croissante d’aujourd’hui.

L’euro

L’euro est une monnaie appartenant à la Banque Centrale Européenne (BCE) à Frankfurt. [10] La BCE appartient aux banques centrales des pays participants. [11] Malgré leurs noms, qui ressemblent à ceux d’institutions d’État (Deutsche Bundesbank, Banque de France, etc.), elles sont toutes indépendantes du gouvernement et la plupart sont dirigées par des conseils privés. [12]

Malgré son caractère privé, la BCE est un organe officiel de l’Union Européenne. Grâce à l’article 7 du Système Européen des Banques Centrales (SEBC) et l’article 107 du Traité de Maastricht, la BCE jouit d’une indépendance totale. [13]

Notez, que cette indépendance ne provient pas de quelque nécessité logique ou organisationnelle, mais est purement issue de la croyance, que seuls des banquiers centraux indépendants sont capables de gérer le système d’argent convenablement. Eh bien, si nous ne mettons pas en question cette croyance aujourd’hui, quand le ferons-nous? [14]

Le gouvernement Européen

En 1957 la Communauté Économique Européenne (CEE) débutait. Dès le départ il a manqué de gouvernance démocratique: le parlement n’avait qu’un rôle consultatif. Les buts de la CEE étaient la coopération économique et politique entre la France, l’Allemagne, l’Italie, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg.

En 1967 une concentration de pouvoir a eu lieu, lorsque la CEE, l’Euratom et la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier devenaient les Communautés Européennes. Par ailleurs, les droits de veto des pays individuels étaient abolis dans beaucoup de domaines. Lorsque ceci fût réglé les banquiers sont entrés. En 1970 Pierre Werner, un banquier Luxembourgeois influant [15] , a préparé les plans pour la monnaie collective.

Bretton Woods

Pierre Werner était l’un de participants à la Conférence de Bretton Woods en 1944,  qui était fortement dominée par l’esprit agressif de la Seconde Guerre Mondiale. Lors de cette conférence les principes ont été décidés pour le commerce et la finance mondial. Dorénavant les pays devaient accorder leur monnaie au dollar et garder leur taux de change stable. Cela était bénéfique pour le commerce et la finance international. En fait, ce que ce principe exprimait, c’est que l’aisance pour le commerce et la finance international était plus importante que la faculté des pays de pouvoir s’adapter à l’environnement international changeant. Implicitement, par ce même accord, les États-Unis étaient proclamés “maître du monde”, puisque tous les pays auraient à adapter leurs taux de change au dollar, tandis que les États Unis pouvaient faire ce qu’ils voulaient.

À cette même conférence le Fond Monétaire International (FMI) a été établi, de même que les précurseurs de la Banque Mondiale et l’Organisation Mondiale du Commerce. Les messieurs à Bretton Wood savaient fort bien, que les pays plus faibles souffriraient de leurs projets. Le FMI, et plus tard également la Banque Mondiale recevaient le rôle de fournir des crédits à ces pays. Ils étaient accompagnés de conditions sévères, comme des réductions de dépenses publiques, ce qui entaîna généralement de graves conséquences pour l’éducation et la santé publique. Dans la pratique le FMI et la Banque Mondiale noyaient les pays en développement dans des crédits. Les dettes de ces pays devenaient alors tellement élevées, qu’ils ne pouvaient plus payer les intérêts et donc encore moins les remboursements. Et dès qu’un pays se trouvait dans une position sans issue, il était obligé de vendre tout ce qu’il avait (particulièrement ses minerais et son pétrole) le plus souvent à des entreprises des États-Unis. [16]

Prêts de l’étranger

Bien que la Banque Mondiale ait enseigné le contraire à ses employés, les crédits étrangers forment la plus mauvaise manière pour aider un pays en difficulté. La seule chose qu’il peut faire avec de l’argent étranger c’est acheter des produits à l’étranger et s’endetter davantage. [17]

Uniquement dans le cas où un pays a vraiment besoin d’une machine ou d’autre chose qu’il ne peut fabriquer lui-même et où, en outre, le fournisseur refuse la monnaie du pays, un prêt de l’étranger peut être justifié.

Libre mouvement de capital

Et que signifierait Euroland pour les banquiers? Les banquiers perdraient une source de revenues importante: les commissions sur l’échange des nombreuses monnaies nationales. Mais ils gagneraient une source de revenus bien plus importante: le libre mouvement de capital. C’était une pré-condition pour une monnaie unique. Grâce à cela les banquiers pouvaient facilement fournir des prêts partout où des bénéfices pouvaient être faits.

Le boom de la construction en Europe du Sud

Internationalement les banquiers ont convenu d’un nombre de règles pour eux-mêmes, qui fixent des limites au montant total des prêts qu’ils peuvent émettre par rapport à leur capital. La norme est qu’ils doivent disposer d’au moins 8 euros de capital pour chaque 100 euros de prêts en cours dans le commerce et l’industrie. Cependant, pour la construction de maisons, ils peuvent prêter deux fois autant et donc collecter deux fois autant d’intérêts.  [18] Il y a peu de temps les banquiers pensaient encore que les prix des maisons ne pouvaient qu’augmenter et que les prêts pour la construction de maison étaient pour ainsi dire sans risque. Ainsi naissait le boom de la construction en Espagne, au Portugal, en Irlande et ailleurs. Ce que les banquiers oubliaient, c’est que pour rembourser les crédits leurs clients devaient pouvoir gagner de l’argent. Il aurait donc fallu également des activités économiques. Mais pour financer des activités économiques, comme de l’industrie et des commerces, les banquiers ne peuvent collecter que moitié autant d’intérêts..

Au secours!

La Grèce fait déjà l’expérience de ce que c’est d’avoir des “amis” Européens, qui arrivent avec des prêts et exigent simultanément des réductions énormes dans les dépenses publiques. Ces amis ont tellement de confiance dans leur solution, qu’ils ont fait entrer le chien de sauvetage enragé FMI pour avoir sa part dans la tragédie Grecque. [19] Notons en passant, que l’euro est maintenant “assisté” par le FMI. Rigolo, si ce n’était pas une réalité si tragique.

L’Irlande, le Portugal et l’Espagne se trouvent en difficulté aussi. Tant qu’ils restent dans l’euro, ils ne pourront pas dévaluer leur monnaie. L’euro fonctionne maintenant comme un taux de change invisible et imposé entre les différents pays. Les pays endettés ont un double problème. En premier lieu ils doivent réduire leurs dettes jusqu’au niveau convenu pour la zone euro et deuxièmement ils doivent éviter de s’endetter à l’avenir.

Le premier problème est généralement résolu avec des mesures extrêmement dures, comme des coupes dans les dépenses sociales et culturelles, dans l’éducation et la santé publique, puis le licenciement de fonctionnaires et la privatisation d’infrastructures (comme des aéroports Espagnols) et des services publics et, pour couronner le tout, une forte hausse d’impôts. Ces mesures sont agressives et très injustes pour les gens ordinaires, qui ne sont pas responsables de cette tragédie. Beaucoup de gens tomberont dans la pauvreté. Ont-ils une chance de s’en sortir?

Est-ce que les choses pourront aller mieux?

Pour en avoir une idée, il faut voir le deuxième problème. Comment peut-on éviter, que des pays moins productifs s’endettent? Eh bien, on ne peut pas. Il n’y a aucune manière pour empêcher que les gens dans de pays moins productifs importent plus qu’ils n’exportent. Il est même logique de supposer, qu’ils préfèreront acheter des produits moins chers et meilleurs importés de pays plus productifs de la zone euro. C’est le défaut fondamental de la monnaie unique dans un marché commun composé d’économies très hétérogènes.

D’après moi, les mesures dures que ces pays prennent en ce moment sont complètement inutiles, si ces pays ne quittent pas l’euro.

Mauvaises solutions

Une mauvaise solution serait de retourner vers la situation d’avant l’euro et de laisser les banquiers créer l’argent et de les laisser gonfler la masse d’argent avec leur inflation éternelle.

Il y a des gens qui pensent, que si les banquiers ne sont plus autorisés à créer de l’argent simplement en le tapant dans un compte bancaire, l’inflation s’arrêterait. La seule chose qui s’arrêterait est l’effet multiplicateur des avoirs bancaires. [20] Il est vrai, qu’on aurait alors du vrai argent sur nos comptes bancaires, mais, comme indiqué plus haut, les banquiers ont besoin d’inflation. Ils continueraient donc à fournir de plus en plus de prêts, mais au lieu de créer de l’argent du néant, ils devraient l’emprunter à la banque centrale. Celle-ci peut créer de l’argent indéfiniment. Et bien entendu, les banquiers feraient porter ce coût supplémentaire par leurs clients. Les prêts deviendraient plus chers et l’inflation ne cesserait pas pour autant.

Une autre mauvaise solution serait de choisir une monnaie basée sur de l’or. Bien que de pareilles monnaies aient existé dans le passé (aux États-Unis jusqu’en 1971), de l’argent basé sur de l’or a beaucoup de désavantages. Les pays sans mines d’or seraient obligés d’en acheter (c’est à dire, livrer des biens et services aux pays fournisseurs d’or) dans le simple but de disposer d’un moyen d’échange national. Et chaque fois que plus d’or arrive sur le marché, ils seraient obligés d’en acheter plus pour éviter que leur monnaie dévalue par rapport aux pays qui continuent à augmenter leurs réserves d’or. L’industrie des mines d’or détiendrait en bien des aspects un pouvoir supranational, même plus que la Réserve Fédérale aujourd’hui. L’or n’a pas de valeur stable. Son prix peut être influencé par ceux qui détiennent de grands stocks (comme ces industries des mines d’or et les banques centrales). Même de grands nombres de petits vendeurs et d’acheteurs, lorsqu’ils agissent par peur ou par avidité, peuvent influencer le prix. Encore plus qu’aujourd’hui l’or causerait des conflits, de l’oppression et des guerres.

Toute couverture de l’argent par des biens commerciaux, que ce soit de l’or, de l’argent ou autre chose, aura un impact sévère sur la monnaie en question, de même que sur le prix des biens commerciaux choisis.

La solution avec de l’argent d’État

La plupart des gens pensent que l’argent est émis par l’État. C’est ainsi que cela devrait être. L’argent doit appartenir à la société et non pas aux banquiers. C’est la seule manière d’obtenir un système d’argent honnête et un gouvernement qui ne dépend pas des banquiers.

En ce moment nous avons un système d’argent très onéreux, avec des banquiers qui, chaque année, augmentent leur capital avec des bénéfices gigantesques. Les banquiers diront, qu’ils ont besoin de ce capital pour le cas où ils doivent absorber des pertes. Ces pertes seraient alors à déduire du capital. Eh bien, objectivement, leurs capitaux sont énormes, mais simultanément ils ne couvrent qu’une fraction infime des prêts en cours. Si les pertes sont trop grandes, le capital aura vite disparu. Mais si nous regardons de plus près les accords internationaux entre banquiers, on constate, qu’ils ne peuvent même pas utiliser leur capital obligatoire pour absorber des pertes. S’ils déduisent quelque montant que ce soit du capital obligatoire, il y a immédiatement vingt fois plus de prêts sur leur bilan qui ne sont plus couverts par du capital. Donc, ce que nous voyons aujourd’hui, ce sont des banquiers qui, au lieu de subir leurs pertes, courent simplement voir le ministre des finances pour lui dire qu’ils ont besoin d’argent frais, puis qu’autrement ils n’auront plus assez de capital!

Banque d’État

Eh bien, nous pouvons en finir avec ce système onéreux et malhonnête en créant une banque d’État, qui sera la seule banque autorisée à créer de l’argent dans le pays. Celle-ci créera l’argent nécessaire pour les prêts dans le pays, de même que pour l’avance des dépenses de l’État. Et quant aux banquiers privés, il leur serait désormais interdit de créer des avoirs sans disposer de l’argent correspondant. Si les banquiers veulent, ils pourront opérer comme intermédiaires entre la banque d’État et le public pour l’émission de crédits. Pour ceci ils recevraient une provision et non pas d’intérêts. Ils pourront également gérer les comptes clients au nom et pour le compte de la banque d’État. De cette façon les clients peuvent garder leurs comptes bancaires et hormis l’instant de la mutation vers la monnaie nationale, il n’y aura pas d’interruption dans les services de paiements interbancaires. (Dans le cas où les banquiers ne voudront pas coopérer, la banque d’État devra ouvrir ses propres guichets, par exemple dans les bureaux d’impôts.)

A côté de leur nouvelle fonction comme intermédiaire pour les prêts de la banque d’État au public, les banquiers pourront toujours réunir de l’argent existant pour former des fonds qui pourront être prêtés à intérêt. Puis qu’il s’agira d’argent existant, cela ne créera pas d’inflation.

–  Arrêt de l’inflation

Avec cette réforme le gouvernement dispose des moyens pour arrêter l’inflation. Disposer des moyens ne veut pas dire, qu’il faut le faire. Il est plus probable, que les gouvernements freineront l’inflation progressivement, lorsque pas à pas la philosophie de “l’avidité est belle” sera infléchie en “soin pour l’environnement et l’avenir”. Et quelle que soit la forme que cela prend, nous ne serons plus obligés de travailler tout le temps plus pour faire plaisir aux banquiers.

–  Plus de dette publique

Si le gouvernement peut créer l’argent dont nous avons besoin, la dette publique peut disparaître.

La dette publique se forme lorsque le gouvernement fait des dépenses pour lesquelles les impôts correspondants n’ont pas encore été levés. En ce moment nous payons beaucoup d’intérêts pour les Bons du Trésor que l’État émet pour financer ces dépenses. Les banquiers aiment bien investir dans ces Bons du Trésor, comme ils délivrent des intérêts quasiment sans risque. Donc, d’un côté le gouvernement devait s’endetter pour sauver les banquiers et, de l’autre côté les banquiers reçoivent des intérêts sur ces mêmes dettes!

Fonds de retraites complémentaires

D’autres profiteurs de la dette publique sont les fonds de retraite complémentaires, qui y puisent une partie de leurs revenus. Nos retraités sont payés pour une partie consistante de ces intérêts, qui, à leur tour, sont payés par les payeurs d’impôts. Une autre partie est payée par les primes de retraite de la population active. Donc, derrière la façade, qui fait penser que les gens mettent de l’argent de côté pour leur retraite, la majeure partie de l’argent que reçoivent nos retraités provient des primes et impôts payés par la population active.

En fait c’est assez logique. Si l’on stockait simplement de l’argent pendant des décennies et qu’on le libererait ensuite, on ne provoquerait que de l’inflation. Ce que l’on peut faire avec l’argent quand on est vieux dépend en grande mesure de la force de travail et de la productivité de la population active à ce moment-là.

Une autre partie des revenus de nos retraités provient de placements à l’étranger, ou, pour le dire plus clairement, du travail de gens à l’étranger. Éthiquement c’est comme du colonialisme financier. Rien pour être fier.

C’est pour cela que ce serait plus logique d’avoir une caisse de retraite gérée par la banque d’État. Ou pour le dire différemment, la population active devra tout simplement accepter qu’elle doit prendre soin de la population âgée. Les citoyens, qui voudraient transférer leurs droits acquis dans les caisses de retraite privées vers la caisse d’État, doivent avoir la liberté de le faire.

–  Intérêts

Beaucoup de gens trouvent, que les intérêts ne sont pas éthiques. Cependant, si une partie du produit des intérêts est utilisée pour absorber les pertes sur les prêts qui ne peuvent pas être remboursés, et quand le reste va au Trésor du pays, je ne vois pas d’inconvénient. Cette dernière partie diminuerait les impôts à lever.

Le gouvernement pourrait mettre en place des taux d’intérêts variés selon le secteur et le type d’investissements qu’il veut privilégier. Au lieu de conduire bêtement un seul taux d’intérêt, comme le font les banques centrales d’aujourd’hui, le gouvernement pourrait diriger les prêts et les investissements dans les directions nécessaires.

Les intérêts sont également un moyen utile pour inciter les emprunteurs de payer leurs dettes à temps.

Riches et pauvres

Aujourd’hui, lors de la délivrance de prêts, les banquiers exigent un gage qu’ils peuvent saisir si l’emprunteur ne paye pas sa dette. De cette façon les riches peuvent toujours obtenir des prêts et investir plus facilement et donc s’enrichir davantage plus facilement. L’écart grandissant entre riches et pauvres est dangereux pour la société. La banque d’État n’a pas besoin de gages. On peut comparer les prêts qu’elle fournit avec des dettes d’impôts. S’ils ne sont pas remboursés, ils peuvent être traités de façon similaire. En principe, les pauvres pourraient emprunter et investir aussi facilement que les riches.

Comme expliqué plus haut, dans un environnement sans inflation il est plus difficile de rembourser des emprunts. Cependant, ceci sera compensé par le fait que les taux d’intérêts pourront rester plus bas, puisque nous n’aurons plus à contribuer à la capitalisation chère et inutile des banques privées. En outre, si nécessaire, des compensations supplémentaires peuvent être offertes aux emprunteurs via la politique d’impôts.

Est-ce que ça coûte cher de quitter l’euro?

Quelques politiciens cherchent à effrayer les gens et prétendent que ce serait extrêmement coûteux de quitter l’euro et que cela mettrait le développement économique des années en arrière et ainsi de suite, etc. Eh bien, pour commencer, des pays n’arrêtent pas de commercer parce qu’un pays a quitté l’euro et a une nouvelle monnaie. Et si ce pays opte pour de l’argent d’État, les coûts sont principalement organisationnels et relativement minimes par rapport aux gains obtenus.

Tout l’argent nécessaire à la mutation peut simplement être créé du néant par la banque d’État. Tous les euros en circulation dans le pays pourront être achetés par la banque d’État par l’émission d’argent nouveau. Ces euros pourront être mis de côté comme réserve stratégique ou pour régler des importations.

Le gouvernement pourra racheter toutes les infrastructures essentielles et services publics du pays. La reconstruction d’entreprises nationales à partir des nombreuses entreprises privées et fragmentées dans les domaines de l’énergie, postes, téléphone, chemin de fer et autres mènera certainement à des services beaucoup plus fiables. Dans ces services essentiels la qualité et le client devraient avoir la priorité. Cela ne signifie pas un retour vers les entreprises d’État poussiéreuses d’autrefois. Des entreprises d’État peuvent parfaitement être gérées d’une façon moderne et efficace et, pourquoi pas, offrir des services bien meilleurs que n’importe quelle entreprise privée à la recherche de profits.

Je ne dis pas que tous ces changements sont faciles. Mais si nous voulons atteindre une société durable, où la démocratie et la liberté veulent encore dire quelque chose lorsque nos enfants et petits-enfants seront grands, c’est le chemin qu’il faut prendre.

–   Résumé

La réforme, telle que je la vois, peut être résumée comme le schéma ci-dessous. Veuillez prêter attention aux notes sous le schéma.

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Notes et références:

[1] Dans les études scientifiques sur le “optimum currency areas” (régions optimales pour une monnaie) nous pouvons distinguer des études centrées sur les conditions nécessaires et celles d’après 1970 (lorsque les politiciens avaient décidés qu’ils voulaient une monnaie unique), qui sont davantage centrées sur les coûts et bénéfices.

Roman Horvath and Lubos Komarek dans “OPTIMUM CURRENCY AREA THEORY: AN APPROACH FOR THINKING ABOUT MONETARY INTEGRATION” (2002)

(Traduction Française, voir en dessous.)

“It is possible to distinguish two major streams of the optimum currency area literature. The first stream tries to find the crucial economic characteristics to determine where the (illusionary) borders for exchange rates should be drawn (1960s-1970s). The second stream (1970s-till now) assumes that any single country fulfills completely the requirements to make it an optimal member of a monetary union. As a result, the second approach does not continue in the search for characteristics, identified as important for choosing the participants in an optimum currency area. This literature focuses on studying the costs and the benefits to a country intending to participate in a currency area.”

“Il est possible de distinguer deux courants majeurs dans la littérature sur les régions optimales pour une monnaie. Le premier courant tente de trouver les caractéristiques clefs pour déterminer où les frontières (imaginaires) pour des taux de change devraient être établies (années 60 et 70). Le deuxième courant (de 1970 jus qu’aujourd’hui) suppose que n’importe quel pays individuel répond entièrement aux exigences pour en faire un membre optimal d’une union monétaire. Par conséquent, la deuxième approche ne continue pas à rechercher les caractéristiques, qui ont été identifiées comme importantes pour choisir les participants dans une région monétaire optimale. Cette littérature-ci est centrée sur l’étude des coûts et bénéfices pour un pays qui a l’intention de participer dans une région [union] monétaire.”

http://wrap.warwick.ac.uk/1539/1/WRAP_Horvath_twerp647.pdf , page 7.

Friedman décrit les avantages de cours de change flexibles comme suit : « Comme on le constate habituellement, les prix et les salaires dans un pays sont relativement rigides et [ces] facteurs sont immobiles entre pays. Par conséquence, lors d’une demande négative ou d’un choc dans l’approvisionnement, le seul instrument pour éviter une plus grande inflation ou du chômage est un changement dans le taux de change flexible (ce qui veut dire réévaluer ou dévaluer la monnaie). Cela ramènera l’économie vers l’équilibre interne et externe initial. (…) Sous le régime de taux de change fixes, il y aurait toujours l’impact déplaisant du chômage ou de l’inflation. »

http://wrap.warwick.ac.uk/1539/1/WRAP_Horvath_twerp647.pdf , page 8.

[2] Yrd. Doç. Dr. Hüseyin Mualla YÜCEOL, Mersin Üniversitesi İktisadi ve İdari Bilimler Fakültesi, Maliye Bölümü, dans “WHY THE EUROPEAN UNION IS NOT AN OPTIMAL CURRENCY AREA: THE LIMITS OF INTEGRATION” (« POURQUOI L’UNION EUROPÉENNE N’EST PAS UNE REGION DE MONNAIE OPTIMALE : LES LIMITES D’UNE INTÉGRATION »)

« L’Europe n’est pas une région de monnaie optimale. Néanmoins, le 1er janvier 1999 onze pays de l’UE ont démarré une Union Monétaire Européenne en adoptant une monnaie partagée, l’euro, tandis que l’UE ne répond pas à tous le critères pour une région monétaire optimale. Aussi, joindre l’UE n’est pas la même chose que joindre l’euro, aussi bien pour les anciens et les nouveaux membres. »

http://eab.ege.edu.tr/pdf/6_2/C6-S2-M6.pdf , page 66

[3] Paul de Grauwe, parties d’un speech:

(Traduction Française, voir en dessous.)

“With up to twenty-seven members instead of the present twelve, the challenge for ensuring a smooth functioning of the enlarged Eurozone will be daunting. The reason is that in such a large group the probability of what economists call ‘asymmetric shocks’ will increase significantly. This means that some countries may experience a boom and inflationary pressures while others experience deflationary forces. If too many asymmetric shocks occur, the ECB will be paralyzed, not knowing whether to increase or to reduce the interest rates. As a result, member countries will often feel frustrated with the ECB policies that do not (and cannot) take into account the different economic conditions of the individual member countries. This leads us to the question whether the enlarged EMU will, in fact, be an optimal currency area.” (…)

“If a country is hit by negative shocks brought about by agglomeration effects, the wage cuts necessary to deal with these shocks will inevitably be very large. To give an example: If Ford Motor were to close down a plant in Belgium and to invest in Poland instead, the wage cut of Belgian workers that would convince Ford Motor not to make this move would have to be 50% or more given that the wage not feasible, then flexibility dictates that the Belgian workers be willing to move.”

« Avec vingt-sept membres au lieu des douze d’aujourd’hui, le défi pour s’assurer d’un fonctionnement fluide de la zone euro élargie sera terrible. La raison en est que dans un groupe si large la probabilité de ce que les économistes appellent des ‘chocs asymétriques’ augmente de façon significative. Cela veut dire, que certains pays peuvent avoir une hausse et une pression inflationniste, tandis que d’autres ont des forces déflationnistes. Si trop de chocs asymétriques surviennent, la Banque Centrale Européenne sera paralysée, ne sachant pas si elle doit augmenter ou réduire les taux d’intérêt. Par conséquence les pays membres se sentiront souvent frustrés par la politique de la banque Centrale Européenne, qui ne tient pas compte et ne peut pas tenir compte) les conditions économiques différentes dans les pays membres individuels. Cela nous mène à la question si l’Union Monétaire Européenne élargie sera une région de monnaie optimale. » (…)

« Si un pays est touché par des chocs négatifs causés par des effets d’accumulation, les baisses de salaires nécessaires pour gérer ces chocs seront inévitablement très importantes. Si Ford Motors fermerait une usine en Belgique et, à la place, investit en Pologne, les baisses de salaires des travailleurs Belges devraient être de 50% ou plus pour convaincre Ford Motors de ne pas déménager. Et vu que de tels salaires ne sont pas faisables, la flexibilité dicte que les travailleurs Belges accepteraient de déménager. »

http://mostlyeconomics.wordpress.com/2010/06/21/were-europes-curent-problems-never-imagined/

[4] NRC Handelsblad, le 3 juin 2010

“De Europese Commissie heeft op dit moment tegen 20 van de 27 EU-landen een procedure lopen omdat deze landen de interne begrotingsregels van de Europese Unie overschrijden.”

“La Commission Européenne a entamé des procédures contre 20 des 27 membres de l’Union Européenne, puisque ces pays enfreignent les règles budgétaires de l’U.E.”

http://www.nrc.nl/economie/schuldencrisis/article2558281.ece/Ambtenaar_betaalt_bezuiniging

[5] Julius Horvath in “Optimum currency area theory: A selective review”

Ghosh and Wolf (1994), for example, conclude the US is not an optimum currency area and tentatively suggest separate currencies for different parts of the United States.

Ghosh et Wolf (1994), par exemple, concluent que les États Unis ne sont pas une région monétaire optimale et tentent de suggérer des monnaies séparées pour différentes parties des États-Unis.

http://www.bof.fi/NR/rdonlyres/5C4E3CE4-0386-4FDB-886B-C276040CD183/0/dp1503.pdf , page 7

[6] Bien que ça en ait l’air, nous ne pouvons pas payer avec le “faux” argent sur nos comptes bancaires et cela ne se fait pas. Avec le tout petit peu de vrai argent qui reste, les banquiers réussissent à exécuter nos ordres de paiement. Pour une explication simplifiée, voyez  “Débit, crédit, banco!”, paragraph “Jongler avec les paiements”

http://www.courtfool.info/fr_Debit_credit_banco.htm

[7] Inflation et taux d’intérêt varienet énormément au cours du temps. Voyez graphique “US rates 1940-1999”  http://www.courtfool.info/US_inflation_1940_1999.htm  Ces taux ne montrent pas les frais supplémentaires, que les clients doivent souvent débourser pour obtenir leur prêts, comme des assurances. Des assurances réduisent les risques pour le banquier, donc augmentent ses bénéfices des prêts. Donc même si vous payez ces assurances à une compagnie d’assurances et non pas à votre banquier, elles forment une forme d’intérêts déguisés.

[8] L’inflation des prix mène au mécontentement de la population. C’est pourquoi beaucoup de pays utilisent un Indice des Prix à la Consommation (IPC), qui montre des chiffres plus agréables.

http://www.mw.ua/2000/2020/52764

“… the reference value (4.5%) of m3 growth on an annual basis. This reference value for monetary growth is based on a potential economic growth of 2.0% to 2,5%, an inflation of less than 2.0% in the medium term and a long-term decline of the velocity of money by 0.5% to 1.0%, per annum.”

« … la valeur de référence (4,5%) de la croissance de M3 sur une base annuelle. Cette valeur de référence pour la croissance monétaire est basée sur une croissance économique potentielle de 2,0% à 2,5%, une inflation de moins de 2% dans le moyen terme et un déclin sur la longue durée de la vitesse de l’argent de 0,5% à 1,0% par an. »

http://www.dnb.nl/dnb/home/file/ar03_tcm47-146939.pdf (page enlevée / ne plus accessible)

“In 2003, the money supply (m3) in the euro area grew at a rate of 8.0%, well above the official reference value of 4.5%.”

« En 2003, la croissance monétaire (M3) dans la zone euro était de 8%, bien au dessus la valeur de référence officielle de 4,5%. »

http://www.dnb.nl/dnb/home/file/ar03_tcm47-146939.pdf  (page enlevée / ne plus accessible)

Rappelez-vous, quand des politiciens, des fonctionairs ou le banquier central parle en public de l’”inflation”, ils veulent dire le changement dans l’Indice des Prix à la Consommation.

L’indice est basé sur une comparaison annuelle du coût d’un panier de produits pour un ménage « moyen ». Le contenu du panier varie d’un pays à l’autre, et il en est des même pour les méthodes pour calculer l’indice. Un pays peut inclure le coût de la nourriture, du carburant et du logement; un autre pays peut laisser ces coûts en dehors. http://bigpicture.typepad.com/comments/2005/09/the_history_of_.html

http://www.goldandsilverexchange.info/consumer-price-index.html

Certains pays publient les catégories de produits qu’ils ont dans le panier.  mais, en général, les produits précis restent secrets. Néanmoins, certains bureaux de statistiques révèlent quelques tours de passe-passe, qu’ils pratiquent pour obtenir des indices flatteurs. Par exemple, ils changent périodiquement le contenu du panier. Les produits dont le prix augmente trop en sont sortis et remplacés par d’autres meilleur marché. Ou, quand le prix d’un produit reste stable, mais que la qualité s’améliore, ils comptent l’amélioration de la qualité comme une baisse de prix. Ainsi, pour les ordinateurs dans le panier, le Bureau Central des Statistiques (CBS) au Pays-Bas compte une baisse de prix de 64 pour cent entre 1998 et 2003! Et voilà l’indice qui baisse !

http://www.cbs.nl/NR/rdonlyres/AB3F1E9D-EFED-4FD9-9393-E59F762D5C9B/0/2007gevoelsinflatieart.pdf

graphique page 6

http://www.cbs.nl/en-GB/menu/themas/prijzen/publicaties/artikelen/archief/2005/consumer-price-index-art.htm

Donc, le contenu du panier est adapté périodiquement. La justification est : « quand les prix montent, les ménages adaptent leurs achats aussi ». Et que signifie cette politique d’adaptation pour l’indice ? Eh bien, puisque le ménage moyen défini ne peut pas dépenser plus qu’il ne gagne, l’augmentation du coût du panier est automatiquement limitée à l’augmentation de ses revenus. L’ICP vous fera donc toujours croire que l’inflation ne dépasse pas l’augmentation des revenus.

Dans une région large et hétérogène comme la zone euro les pays ne seront jamais touchés de la même façon par des grands shocks comme la crise financière. Pour la BCE il est alors impossible de réagir avec une politique qui serait bonne pour tous les pays. La BCE sera contrainte de choisir une politique qui convient à certains, mais pas à d’autres. Et lorsque la politique monétaire n’est pas adaptée cela peut provoquer de grosses inflations. Dans ces cas aussi l’IPC fera de son mieux pour masquer la réalité.

[9] Le banquier central prend soin que l’inflation continue éternellement en guidant le taux d’intérêt.

[10] Les bureaux de la Banque Centrale Européenne sont à Frankfurt. C’est la ville historique des Rothschild. Des représentants des familles Rothschild et Morgan étaient à la base de la création de la Réserve Fédérale aux États Unis en 1913. (G. Edward Griffin in “The Creature of Jekyll Island”)

[11] Propriété BCE:

http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2009:021:0066:0068:EN:PDF , artikel 2.

[12] Par exemple, la banque centrale Néerlandaise c’est la Nederlandse Bank N.V. (DNB), où N.V. signifie Société Anonyme. C’est une forme juridique commune pour des entreprises avec un capital en actions. Aux Pays-Bas ces entreprises ont l’obligation de toujours mentionner N.V. avec leur nom. En 1929 une loi spéciale dispensait De Nederlandse Bank N.V. d’imprimer N.V. sur leurs billets de banque, permettant de câcher à la population que leur monnaie appartenait à une société anonyme.

http://www.dnb.nl/binaries/wo0649_tcm46-145952.pdf

The 4 members of DNB’s governing board, the day-to-day direction, are appointed by the Crown.

http://www.dnb.nl/en/about-dnb/organisation/governing-board/index.jsp

Of the 10 members of the supervisory board one member is appointed by the government.

http://www.dnb.nl/en/about-dnb/organisation/supervisory-board-and-bank-council/index.jsp

All these members have strong bonds in the economy.

http://www.dnb.nl/binaries/Raad%20van%20Commissarissen_tcm46-185323.pdf (in Dutch)

Of the 14 members of the bank council, one is the member of the supervisory booard who is appointed by the government. (Nevertheless, he is as independent from government as all others.)

http://www.dnb.nl/en/about-dnb/organisation/supervisory-board-and-bank-council/index.jsp

Notez, que pour la banque centrale il s’agit de pouvoir, influence et l’élargissement du bilan et, en règle générale, pas tant l’obtention de bénéfices, que beaucoup de banques centrales reversent au Trésor du pays.

[13] Indépendance des banques centrales: http://www.ecb.int/press/key/date/1997/html/sp970513.en.html

[14] Les banquiers centraux ont le pouvoir sur le système d’argent (et veulent le conserver). Une raison étant qu’ils ont désespérément besoin de maintenir l’inflation, car sans cela le système trompeur ne peut pas fonctionner. Comme expliqué, les banques feraient faillite très vite. Donc les banquiers centraux veulent le contrôle total sur le taux d’intérêt. Cependant, pour le monde extérieur ils prétendent vouloir exercer ce control, puisque les gouvernements ne seraient pas capables de mener une politique monétaire consistant sur le long terme. Ils réfère à une situation où un gouvernement a causé une grosse inflation. Des banquiers centraux se conduiraient de façon plus responsable (!) et donc avoir le controle sur le système d’argent sans aucune interférence du gouvernement. Voici un exemple de comment ils présentent la chose.

Alexandre Lamfalussy, President of the European Monetary Institute, at the Oesterreichische Nationalbank, Vienna, 13 May 1997

“Modern economic theory emphasises the inflationary bias in economic policy, which relates in particular to the so-called time-inconsistency issue, i.e. the problem of convincing the public that the monetary authorities will resist the temptation to stimulate output growth in the short run by creating « surprise inflation ». Against the backdrop of negative past experience, the public is unlikely to have much faith in the authorities’ promises to maintain low inflation. Unless these promises are underpinned by a credible form of pre-commitment, the equilibrium inflation rate will be higher than needed, with no better performance in terms of output and possibly even a deterioration. As a solution to this problem, it has been suggested that responsibility for monetary policy be separated from political control and to enshrine this in legislation. According to this view, central banks should be given the freedom to formulate and execute monetary policy in line with their primary objective as determined by the legislator, to whom they are accountable. Accountability may involve either a legal obligation for the central bank to give reckoning for the conduct of monetary policy or a commitment to explain its actions, for example, in regular reports and to parliament. This allows central banks to take a medium-term orientation and not to be distracted by short-term political motives, an approach which benefits the credibility, transparency and efficiency of monetary policy.”

http://www.ecb.int/press/key/date/1997/html/sp970513.en.html

[15] Pierre Werner était un banquier Luxembourgeois très influent. En 1944 il avait participé à la Conférence de Bretton Woods, qui donna le jour à la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (International Bank for Reconstruction and Develop­ment, IBRD), le Fonds Monétaire International (FMI) et les Accords Généraux sur la Tarification et le Commerce (General Agreement on Tariffs and Trade, GATT). En 1970 il était également Ministre des Finances et Premier Ministre du Luxembourg. Par dessus, en 1969, il avait présidé le Conseil de la Communauté Économique Européenne. http://www.terra.es/personal2/monolith/eu.htm

[16] John Perkins dans un interview on Talkstick TV (Traduction Française et lien YouTube, voir en dessous.)

« The fact of the matter is our job was to convince other countries to take very large loans [given by the World Bank]… Let’s say a billion dollars to Ecuador to build big infrastructure projects: power plants, … ports, highways, industrial parks. Things that didn’t benefit anybody except the very wealthy people in those countries who were quite corrupt, and we corrupted them… 90% of that billion dollars would come back to the United States to pay for Halliburton, Bechtel, these types of companies to build the infrastructure.

Then the country would be stuck with this huge debt, which over time would continue to be refinanced and get larger and larger and larger. So that in fact today Ecuador owes more than 50% of its national budget just to pay down its debt service which means there’s very little money left to pay for education and health services for the poor people who are the ones who suffer from these projects. It was their rivers that were destroyed when we built these hydro-electric plants, it was their land that was destroyed…

Now they’re saddled with this incredible debt that they can’t possibly pay. And so we go in and demand our pound of flesh, very much like the mafia… We need Ecuador’s oil… We tell Ecuador, ‘Since you can’t pay off your loans, what you need to do is to turn over your Amazon to our oil companies… What it is all about is building empire. We’ve done this in every country around the world that has resources that we covet, often this is oil in places like Indonesia, Nigeria, Ecuador, Venezuela, and. Colombia. But sometimes its other resources, for example in Panama it was the Panama Canal. « 

‘Le fait est que c’était notre travail de convaincre d’autres pays de prendre des emprunts très larges [ fournis par la Banque Mondiale] … Disons un milliard de dollars pour l’Équador pour construire de grands projets d’infrastructures : centrales électriques, autoroutes, parcs industriels. Des choses qui ne profitaient à personne à part les gens très riches dans ces pays, qui étaient relativement corrompus, et nous les corrompions… 90% de ce milliard de dollars retourneraient aux États-Unis pour payer Halliburton, Bechtel, ce type d’entreprises qui construisaient l’infrastructure.

Ensuite le pays serait coincé avec cette dette énorme, qui avec le temps devait être refinancée chaque fois et devenir de plus en plus grande. De telle sorte qu’aujourdhui l’Ecuador doit plus de 50% de son budget national pour payer ces dettes, ce qui veut dire qu’il ne reste que très peu pour payer l’éducation et les services de santé publique pour les gens pauvres, qui sont les gens qui souffrent de ces projets. C’étaient leurs rivières que nous détruisions en construisant ces centrales électriques, c’étaient leurs terres que nous détruisions…

Maintenant ils ont cette dette incroyable sur les bras qu’ils ne pourront jamais payer. Et nous entrons et demandons notre livre de viande, assez semblable à la Maffia… On a besoin du pétrole d’Équador.. Nous disons à l’Equador : ‘Puis que vous ne pouvez pas payer votre dette, ce que vous devez faire c’est de livrer votre Amazone à nos compagnies de pétrole…. Tout cela, c’est pour construire un empire. Nous avons fait cela partout sur le globe dans tous les pays qui ont des ressources que nous désirons, souvent il s’agit de pétrole dans des endroits comme l’Indonésie, le Nigéria, l’Equador, le Vénézuéla et la Colombie. Mais quelquefois leurs autres ressources, par exemple, au Panama c’était le Canal de Panama. »

YouTube: http://www.youtube.com/watch?v=yTbdnNgqfs8

Joseph E. Stiglitz, in an interview in 2001:

« As the chief economist at the World Bank from 1997 to 2000, I have seen firsthand the dark side of globalization; … how so-called structural-adjustment loans to some of the poorest countries in the world ‘restructured’ those countries’ economies so as to eliminate jobs, but did not provide the means of creating new ones, leading to widespread unemployment and cuts in basic services..”

« Comme économiste principal à la Banque Mondiale de 1997 à 2000 j’était au premier rang pour voir le revers sombre de la globalisation ; … comment des soi-disant prêts d’ajustement structurel à quelques-uns des pays les plus pauvres du monde restructuraient l’économie de ces pays pour en éliminer des emplois, mais sans en fournir les moyens d’en créer des nouveaux, menant à un chômage étendu et des coupes dans les services de base. »

http://secret-of-life.org/the-World-Bank-and-IMF

Voir également : THE IMF AND IRELAND: WHAT WE CAN LEARN FROM THE GLOBAL SOUTH

http://www.dublinopinion.com/downloads/Afri_Report_on_EU_IMF_Loan_Deal.pdf

[17] David C. Korten, in “One World–One World Government Bretton Woods or The United Nations?”

(Traduction Française, voir en dessous.)

“It was all so simple. The World Bank trained cadres of young economists, teaching them to believe that rapid development depends on foreign borrowing to supplement investment based on domestic savings. Few seemed to notice the obvious — that when you borrow abroad you are borrowing foreign money that is only useful to buy foreign products, thus increasing your economy’s dependence on imports. You are also building up foreign debts that can only be repaid by exporting ever more of your domestic resources and production. Almost inevitably you end up at the mercy of foreign lenders — like the World Bank.”

« C’était tout tellement simple. La Banque Mondiale formait de jeunes cadres, leur inculquant que le développement rapide dépendait des prêts étrangers pour compléter des investissements basés sur l’épargne des ménages. Il n’y en avait que peu qui semblaient s’apercevoir de l’évidence – que lorsqu’on emprunte à l’étranger on emprunte de l’argent étranger, qui n’est utile que pour acheter des produits étrangers, ce qui n’augmente que la dépendance de votre économie sur des importations. Vous construisez des dettes extérieures qui ne peuvent être remboursées en exportant toujours plus de vos ressources et de votre production. Quasiment inévitablement vous finissez à la merci des prêteurs étrangers – comme la Banque Mondiale. »

http://www.ratical.com/co-globalize/ifg041400DK.html

[18] Les accords de Bâle

http://www.parl.gc.ca/information/library/PRBpubs/prb0596-e.htm

[19] NRC Handelsblad, 11 februari 2010

Le parlementaire Néerlandais Frans Weekers disait que la Grèce doit les problèmes entièrement à elle-même. Selon lui les Grecques ont « trompé et roulé » l’Union Européenne pendant des années avec de faux chiffres sur leur position financière. « C’est la punition du marché pour la Grèce », d’après Weekers. (Suite en dessous…)

http://vorige.nrc.nl/economie/article2481429.ece/Kamer_Geen_Nederlandse_steun_aan_Griekenland

Eh bien, si Weekers s’était renseigné un peu, il aurait pu savoir ceci :

Selon Nikolaos Salavrakos, Membre du Parlement Européen, dans “The Greek Fiscal Crisis: Is there a way Out?” / « La crise fiscale Grecque : Y a-t-il un moyen d’en sortir ? »

« En 1974 la dette publique Grecque n’était que 22,5% de son Produit Intérieur Brut (PIB), et en 1979, lorsque la Grèce signait son entrée dans la Communauté Économique Européenne, c’était 31, 7%. Elle atteignait 36,1% en 1981 et en 1989 elle était 85,3%. La dette publique continuait à monter et ainsi, en 1993 elle avait atteint un niveau surprenant de 110,1% du PIB. C’était légèrement ramené à 106,6% en 2001 et 102,4% en 2003. Ainsi, même avec les statistiques officielles dela période 2000-2003, la dette Grecque était toujours élevée. Cependant, la Grèce entra dans l’Union Monétaire Européenne le 1 janvier 2001 comme son douzième membre. Il est évident que tout le monde (les marchés, les politiciens, la Commission Européenne) savait qu’un pays avec une dette supérieure à 100% de son PIB devenait membre de l’Union Monétaire Européenne. »

http://www.efdgroup.eu/news/99-the-greek-fiscal-crisis-is-there-a-way-out.html

Jusqu’au 18 décembre 2010 le FMI a fournit plus de 10 milliards d’euros de crédit à la Grèce. Apparemment les conditions n’ont pas été rendues publiques.

[20] C. van Ewijk & L.J.R. Scholtens dans “Geld, Financiële Markten & Financiële Instellingen” (en Néerlandais) Voir « Multiplication de l’argent »/“Geld vermenigvuldiging”

Rudo de Ruijter,

publié le 16 janvier 2011

Dernière modification: 26 mars 2011

Copyright:

La reproduction de cet article est autorisée sous condition de mentionner ce lien vers l’article original : http://www.courtfool.info/fr_Sortir_de_l_euro.htm  .

L’auteur peut être contacté via www.courtfool.info/fr_contact.htm

Note supplémentaire:
Il semble qu’il  y a bien 23 pays dans la « zone euro » actuellement, bien qu’il n’y en a que  17 qui soient membres de l’Union Européenne.

1) Andorra
2) Austria
3) Belgium
4) Cyprus
5) Estonia
6) Finland
7) France
8) Germany
9) Greece
10) Ireland
11) Italy
12) Kosovo
13) Luxembourg
14) Malta
15) Monaco
16) Montenegro
17) Netherlands
18) Portugal
19) San Marino
20) Slovakia
21) Slovenia
22) Spain
23) Vatican City

La monnaie unique a un cours légal également à  Saint-Pierre-et-Miquelon et Mayotte.

A propos postjorion

Le blog d'André-Jacques Holbecq
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23 commentaires pour 201 – Rudo de Ruijter: Sortir de l’euro, et puis?

  1. BA dit :

    Jeudi 25 août 2011 :

    Les taux des pays solides de la zone euro se sont tendus jeudi dans l’attente du discours du président de la Réserve fédérale américaine (Fed), et les rendements grecs se sont envolés sur fond de craintes quant à la mise en oeuvre du plan de sauvetage du pays.

    « L’idée d’un défaut de la Grèce fait de plus en plus son chemin auprès des investisseurs », a souligné René Defossez, stratégiste obligataire chez Natixis.

    Les garanties exigées par la Finlande pour sa participation au prêt international octroyé à ce pays « fragilisent la mise en oeuvre de ce plan », a-t-il expliqué.

    La semaine dernière, Helsinki a annoncé être parvenu à un accord avec Athènes au sujet de ces garanties, soulevant de vives tensions dans la zone euro.

    L’Autriche, les Pays-Bas, la Slovaquie et la Slovénie ont laissé entendre qu’ils souhaitaient le même traitement de faveur. L’Allemagne reste de son côté fermement opposée au versement de toute garantie.

    Pour tenter d’apaiser les esprits, la Finlande s’est dite mercredi persuadée de parvenir dans les temps à un accord avec la zone euro sur cette question.

    « Nous ne porterons atteinte ni à l’Union européenne, ni à l’euro, ni aux intérêts d’aucun des Etats membres », a assuré à l’AFP le ministre finlandais des Affaires européennes et du commerce extérieur Alexander Stubb.

    L’autre inquiétude est sur la participation du secteur privé.

    Le plan de sauvetage du 21 juillet prévoit une participation, sur une base volontaire, des créanciers privés d’un montant total de 158 milliards d’euros.

    Or, pour l’instant, « une quarantaine de banques en Europe se sont dites intéressées, ce qui est très peu », a souligné M. Defossez.

    Athènes a donné aux établissements bancaires jusqu’au 9 septembre pour se déterminer sur la forme de leur participation.

    Grèce : taux des obligations à 2 ans : 45,884 %. Record historique battu.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB2YR:IND

    Grèce : taux des obligations à 10 ans : 18,278 %. Record historique battu.

    J’aime

  2. Opps' dit :

    Tout en étant d’accord avec certaines choses, la volonté de l’auteur de faire un article militant construit et totalisant l’amène à pas mal d’arguments gratuits.

    N’est-il pas amusant de lire : « quasiment tout l’argent qui existe aujourd’hui a été mis en circulation par des banques commerciales de façon secrète » … :
    … ce secret étant étalé dans tous les manuels des étudiants en sciences éco !

    Et n’est-ce pas du pur Jorion 100% que d’écrire « En fait, vous n’avez pas d’argent sur vos comptes bancaires, mais juste des chiffres. Ces chiffres sont une “illusion d’argent”. » … :
    …nous voilà revenu aux discussions du milieux du XIXe, sur la nature de la monnaie scripturale.

    Et, constatant que le montant de la masse monétaire est le total des prêts émis par le système bancaire, n’est-il pas délicieux d’ajouter : « … le montant d’argent total dans la société est un montant hasardeux. Il n’a rien à faire avec les besoins de la société pour l’échange normal des biens et services » … :
    … car bien sûr l’auteur sait, lui , quel est le montant optimal de la masse monétaire (mais c’est une secret)

    J’aime bien aussi le pénétrant : « … Encore pire, les banquiers fournissent de plus en plus de prêts et ainsi ils créent de plus en plus d’argent  » … :
    … et qui a donc ‘forcé’ les débiteurs a accepter d’emprunter cet argent , qui donc demande aux banques des prêts …

    Et , digne de Jean-Claude Trichet : « Autrement dit, avec un système bancaire inflationniste il ne sera jamais possible d’atteindre une société durable et équilibrée » … :
    … Elle est loin la vision des 30 glorieuses avec leur inflation euthanasiant les parasites et ami des entrepreneurs et des travailleurs !

    Et le mignon : « Les banquiers et l’élite financière prennent de plus en plus de décisions d’investissements qui donnent forme à notre société et l’État en prend toujours moins » … :
    … évidemment ça n’explique pas les tonnes de réglementations qui n’existaient pas autrefois, ni la part sans cesse croissante (surtout en France) des prélèvements la richesse produite , dans les circuits de la puissance publique et du social.

    Et cette perle : « Le KGB était une école maternelle, comparé à la surveillance électronique rapidement croissante d’aujourd’hui » … :
    … conceptualisation niveau maternelle grande section ou CP (j’hésite un peu)

    Dans le style tautologico – subliminal : « L’argent doit appartenir à la société et non pas aux banquiers. C’est la seule manière d’obtenir un système d’argent honnête  » … :
    … c’est à dire que l’argent produit par l’ Etat sera « ontologiquement » honnête … voilà qui justifie à l’avance tous les usages possibles!

    Dans le style ‘coup de menton volontariste’ : (l’argent produit par l’Etat) … « C’est la seule manière d’obtenir un gouvernement qui ne dépend pas des banquiers » … :
    … : mais moi ce qui m’inquiète, connaissant les aléas de la démocratie et la faiblesse des hommes politiques face à la démagogie et au populisme, c’est également un banque à la merci de l’ Etat.

    Un point culminant est atteint avec le révélateur : « Si le gouvernement peut créer l’argent dont nous avons besoin, la dette publique peut disparaître » … :
    … la banque a disparu dans le raisonnement , et il n’y a plus que le gouvernement (même plus l’Etat, notion presque trop contraignante) , forcément reflet démocratique totalisant, qui analyse et détermine ‘nos besoins’ (merci maman) , et crée purement et simplement l’argent nécéssaire, qu’il n’a même plus à rembourser à qui que ce soit puisque le gouvernement et ‘nous’ c’est la même chose (pourquoi se créer l’obligation de se rembourser à soi-même?)

    Effrayant.

    Sinon la crise de l’euro est très bien vu , et du vrai , sur les banquiers par expl, ça et là.

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    • A-J Holbecq dit :

      Il faut croire que le  » secret étalé dans tous les manuels des étudiants en sciences éco !  » n’est pas très diffusé car lorsqu’on discute avec les gens (ceux qui ne sont pas passés par la fac d’éco), ils l’ignorent à 90%… et pensent que l’on (donc les banques) ne peut prêter que ce que l’on a… comme Jorion, quoi!
      Je vous trouve un peu excessif dans votre critique et je suis, vous le savez, un défenseur de l’idée que la monnaie ne doit pas être produite par des banquiers le plus souvent privé.

      Je connais la critique consistant à dire que les politiques feraient « plus mal » que le privé; je n’y souscrit pas mais il est certain qu’il faut mettre en place des « limites »… pourquoi ne pas discuter de l’organisation du contrôle citoyen sur la création monétaire publique?

      Il n’y a rien d’effrayant à ce que soit la collectivité qui soit la seule créatrice de sa propre monnaie et cela n’a rien à voir à il n’y a plus que le gouvernement (même plus l’Etat, notion presque trop contraignante) , forcément reflet démocratique totalisant, qui analyse et détermine ‘nos besoins’ (merci maman) . J’ai l’impression que vous n’avez rien compris au « 100% monnaie »

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  3. Hadrien dit :

    D’accord avec Opps’ pour regretter certaines formulations de l’auteur du billet ci-dessus qui auraient pu être plus nuancées.
    Mais l’essentiel est là: nous vivons une époque de régression sociale où l’idéologie libérale a remis tout les pouvoirs aux mains privées de la finance, la seule activité pourtant qui devrait par essence être un bien commun régulé par l’Etat (cf mes dernières réponses à Opps’ en commentaires 200).
    Rappelons que le gouvernement de salut national, à la Libération, n’hésita pas à nationaliser tout le secteur du crédit (et il fallut quelqu’insistance de l’entourage du général De Gaulle pour le persuader d’en exempter les banques d’affaires, qui avaient pourtant fortement collaboré avec l’occupant…)
    A l’inverse, aprés les privatisations Balladur, Chirac, Juppé, les derniers bastions de la finance nationalisée disparurent avec l’mpressionnante charette des privatisations Jospin/DSK dans tous les domaines, pour 31 milliards seulement… A titre de comparaison, c’est le montant des seuls bénéfices du secteur financier en 2010 !
    C’est dire si les lobbies à l’affut des bonnes affaires sont introduits partout, notamment au PS…
    Sait-on que le banquier d’affaires Peyrelevade, acharné de l’austérité…pour les autres, et conseiller scientifique de Terra Nova, a annoncé son soutien pour les présidentielles à Hollande, celui à qui il reprochait dans son dernier livre d’avoir dit « je n’aime pas les riches » ?
    A titre d’exemple, Terra Nova était cité dans Le Monde daté d’hier pour sa proposition d’augmenter très fortement les droits d’inscription des étudiants à l’Université (triplement dès la licence, quadruplement au-delà) afin de rejoindre le modèle américain qui, comme chacun sait est un modèle du genre: lors de mon séjour à Berkeley, Université d’Etat aux droits réduits, un collègue professeur américain me confiait qu’il avait la chance d’y avoir vu admis ses enfants, car il n’aurait jamais pu leur payer une Université comme sa voisine Stanford, etc.
    Tout cela pour dire que les financiers et leurs lobbies ont déjà recueilli des gages de toutes parts: entre Hollande prêt à tous les compromis, et Aubry qui se réclame de l’euro-libéralisme de son papa au point de l’emmener avec elle dans ses réunions annoncées, c’est bien parti pour les (sociaux?)-libéraux…

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  4. BA dit :

    « En Europe, les Etats doivent régler le problème de leur dette et les banques ont besoin d’une recapitalisation urgente. »

    (Christine Lagarde, samedi 27 août 2011)

    http://www.romandie.com/news/n/_L_economie_mondiale_fait_face_a_des_risques_croissants_270820111908.asp

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  5. CAAC dit :

    !!!!!!! Prière Universelle de l’Internationale Catholique !!!!!!

    Notre Père qui êtes aux cieux
    Que ton nom soit sanctifié
    Que ton règne vienne
    Nous délivrer du Mal
    Dans la lutte point finale
    Et groupons nous pour qu’ des deux mains (dès demain)
    L’internationale soit sans faim (en fin ) le genre humain

    Couchez vous homme mort sans en faire (enfer)
    C’est la multiplication du pain
    La moisson tonne en son cratère
    C’est l’éruption de la faim
    Du passé faisons table grasse (grâce)
    Foules esclaves debout debout
    Le monde tremble sur ses bases
    Nous ne sommes rien soyons l’ Grand Tout

    Il n’y a qu’un sauveur suprême
    Jésus (j’ai su) que Dieu bazarde les tribuns
    Producteurs sauvons nous d’ nous même
    Retrouvons le salut commun (comme Un)
    Pour que le voleur vomisse notre orge
    Pour sortir l’Esprit du cachot
    Soufflons-le nous même à pleine gorge
    Battons son air qui nous tient chaud

    Car l’état opprime et la loi triche
    L’impôt saigne le malheureux
    Nuls devoirs ne s’imposent aux riches
    Le droit du pauvre est un mot creux
    C’est assez languir sous tutelle
    L’Egalité vaut d’autres lois
    Pas de droits sans devoir dit-elle
    Egaux pas de devoirs sans droits

    Odieux (Oh Dieu) dans leur apothéose
    Nos dieux bonnes mines mais qui déraillent
    N’ont ils jamais fait autre chose
    Que dévaliser notre travail
    Dans les coffres forts de leurs banques
    Ce qu’on a créé s’est fondu
    En décrétant qu’on doit nous l’ rendre
    Nous Fils de l’Homme (syn de PEUPLE) on n’ veut que notre dû

    Si c’est adroits rusent pour nous diviser
    Paix entre nous guerre aux tyrans
    Déclarons la grève aux armés
    Crosse en l’air et rompons les rangs
    S’ils s’obstinent ces cannibales
    A vouloir faire de nous des héros
    Ils sauront bientôt que leurs jeux d’balles
    Sont pour nos propres généraux
    ((( Alors enfants n’ soyons pas tristes )))
    ((( Le jour où ça foire va arriver )))

    Vous riez Avec son Sang nous sommes
    Le grand parti des éveilleurs
    La terre n’appartient qu’aux hommes
    Loi de j’ouïe si (j’écoute SI ça m’arrange) s’appliquera ailleurs
    Encore de nos corps se repaissent
    Mais voilà d’ j à qu’ vos corps beaux et vos tours
    Dans le grand four disparaissent
    Ainsi l’ soleil brille pour toujours

    Ainsi soit-il !

    C’est une chute infernale
    De plus d’ cinq milles maîtres (mètres), auteurs (hauteur) du mal
    Charriant dans un torrent de boue
    Tout ce qui ne tient pas debout

    De boue debout
    De boue debout debout !

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  6. bernarddo dit :

    @Rudo et Opps

    Encore un bon article qui donne des interprétations intéressantes (notamment sur Bretton Woods, et la nécessité de maîtriser les banques d’affaires) mais toujours techniques, et qui perd beaucoup de sa force car il ne place pas le problème au bon niveau.

    Ligne 6, ce n’est pas l’euro, ni d’ailleurs le dollar ou le won, qui a un problème, ce sont les citoyens, moi, vous, qui ont un problème avec la monnaie. Ce problème est que le chapitre 1, les bases fondamentales de l’économie et donc de la monnaie, qui n’a jamais été écrit

    Il n’a pas été écrit parce qu’il est éminemment politique, la vraie politique, (pas celle de la fausse guerre des politiciens qui distribue les postes), celle dont les discours possibles forment les philosophies politiques, chacun s’appuyant sur des visions universelles de l’homme, de sa condition et de son environnement naturel, exposant une finalité individuelle et collective, et qui doivent prouver que les outils (comme la monnaie) qu’elle définit ne sont pas incompatibles, plongés dans le chaos de la réalité historique, avec la réalisation de ses finalités sur le long terme.

    Ce n’est pas clair ?: prenons un exemple :

    Par exemple la « productivité »: c’est très bien de faire une promotion universelle de la productivité, ce qui en fait une valeur universelle, mais encore faut-il savoir si ses effets ne sont pas parfois incompatibles avec la finalité politique avouée (ou morale, c’est la finalité politique exprimée au niveau individuel), par exemple, la paix. La productivité, appliquée à la production des Kalachnikov, ou de la bombe atomique, c’est encore de la productivité.

    Parler de productivité quantitative, comme d’un d’une caractéristique universelle, ce que font les économistes, n’a donc aucun sens dès lors que la produit auquel elle s’applique peut être vu qualitativement utile ou nuisible, en fonction de l’observateur, du lieu et de l’époque de l’observation, jugement qualitatif qui est du domaine de la politique.

    Parler de croissance, c’est du même tonneau.
    Et je pourrais aussi parler de richesse….
    Et de revenu, et de salaire…
    Et de profit,…

    Pour la monnaie c’est pareil, il faudrait être capable de se mettre d’accord sur une définition qualitative un peu universelle, avant d’en parler de façon quantitative et assurer qu’elle mesure la richesse de son possesseur. Et il faut donc associer à toute monnaie, les présupposés politiques (ou moraux, c’est la même chose) qu’on nous cache soigneusement.

    Donc le chapitre 1 de tout manuel d’économie devrait donner un sens politique (ou moral) universalisable à toutes les notions de l’économie.

    C’est ça, le vrai chantier intellectuel .

    J’en viens au commentaire de « Opps » aussi effrayant que son point de vue est IRRATIONNEL puisque sa position avouée est pure question de CONFIANCE

    Il faudra que ce Monsieur m’indique, dans le cas où il a accepté les acquis de la révolution française (ce qui pourrait n’être pas le cas, j’accepte la discussion), et devenu donc partie intégrante de l’Etat puisqu’il peut y faire représenter son point de vue, n’aurait plus CONFIANCE dans la Banque nationale sur laquelle il peut donc exercer son contrôle (certes partagé), et ferait confiance à une BANQUE indépendante, sur laquelle il n’a aucun contrôle.

    IRRATIONNEL, puisque quelque chose qui est sous contrôle inspire forcément plus de confiance que ce qui vous échappe complètement.

    A moins que M Opps, soit un représentant lucide, ou non, des E.T. (extraterrestres) portés au pouvoir chez nous par la victoire du libéralisme économique.

    Extra terrestres parce qu’ils ECHAPPENT à la CONDITION HUMAINE , grâce à leur croyance à la chimère du remplacement possible de leur travail social, [travail jusque là, (probablement jusqu’au milieu du XIXe siècle si on en croit l’intéressé) nécessaire pour la survie des hommes, et qui leur fournissait le salaire légitime pour acheter ce qui leur est nécessaire pour survivre], par le profit réalisé par le travail de leur argent dans les banques privées, ce qui a permis de les transformer en acheteurs purs ; en fait E.T. seuls responsables et chez qui on compte les vraies « victimes » de la « crise » actuelle.

    Il est déjà extrêmement choquant (mais compréhensible) qu’ils acceptent le secours, proposé sans alternative par leurs pairs au pouvoir, de ces travailleurs qu’ils dépouillent.
    Mais qu’ils ne se rendent pas compte qu’ils vont à leur propre perte en fait, à mes yeux, des INSENSES.

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  7. Opps' dit :

    bernarddo ,

    Oui, on peut prendre un à un les outils et examiner s’ils ne seraient pas incompatible , voire contraire à  » la réalisation de ses finalités sur le long terme …  » [finalité individuelle et collective élaborée par les hommes eux-mêmes].

    Mis à part la « Paix’ que vous citez en exemple, cette ensemble de finalité est assez flou. Bien entendu, je peux imaginer la farandole , paix/prospérité/amour/égalité/liberté/épanouissement etc … sur laquelle les philosophes réfléchissent beaucoup … et vers laquelle il semblerait que l’humanité ait in fine un penchant (même si le mal repousse régulièrement)

    Mais la réalité ce sont les actes et les institutions , on pourrait même dire que la réalité ce sont les outils que l’humanité s’est donnée, produit de l’ensemble des idées, des valeurs, des nécessités, des intérêts, des mensonges et des contradictions d’une société.

    L’institution (l’outil) est le produit d’un ajustement historique continuel , et pas un simple outil qu’il suffirait de modifier après une analyse par rapport au pur discours idéologique que la société . L’outil est ‘lourd’ , résistant, ancré dans les comportement concret de millions d’individus qui ont élaboré des engagements, des contrats, des stratégies : il répond à d’autres logiques puissantes et pas seulement à une supposée finalité parfois très intellectuelle, et fragile face aux intérêts.

    En ce qui concerne la question de la Banque Centrale , l’indépendance qui me paraît nécessaire à son bon fonctionnement, n’est pas une méfiance systématique envers l’Etat ou bien la question de savoir s’il fait mieux ou moins bien , mais relève du principe pragmatique de base de la séparation des pouvoirs.
    Si vous avez une confiance absolu dans le Gouvernement (un gouvernement issu d’un vote démocratique) , pourquoi faire fonctionner le judiciaire de façon indépendante , pourquoi faire élaborer puis voter des loi par le législatif ? … Pourquoi un Conseil d’Etat, un Conseil constitutionnel , pourquoi en plus un Sénat (aberration démocratique) .
    Par indépendance je pense plutôt à une sorte de faculté de résister aux pressions démagogiques circonstancielles qui pourraient faire dévier cette BC des missions de fond et de long terme qui lui sont assignées dans ses statuts.
    Ceci étant le « Maître » de toute BC ne peut-être que l’Etat, et on peut imaginer des contrôles citoyens.

    Bon , j’ai mon jardin à finir

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  8. bernarddo dit :

    @Opps

    Votre réponse est éclairante, je vous en remercie. Je suis désolé de vous confirmer mon jugement infliger une petite démonstration de l’irrationnalité de cette position, ce que l’auteur auquel j’emprunte la réponse appelle absurdité.

    En effet, dans votre troisième paragraphe, vous vous affichez résolument historiciste, doctrine de ceux qui justifient tout ce qui est de l’ordre humain par la considération de l’histoire.

    Voici ce que dit Eric WEIL de l’historicisme, dans son ouvrage de « Philosophie Politique »

    [b]L’historicisme se ramène ainsi à l’affirmation que le succès joue un rôle décisif en histoire – ce qui est exact et une banalité. [/b]
    Or souvent, on prétend en déduire la relativité de toutes les vérités et fonder sur cette relativité une sorte de scepticisme (de la réflexion : car dans leur vie, les adhérents de la doctrine se comportent exactement comme leurs adversaires, prennent position en politique, prônent telle décision de préférence à telle autre, déclarent inadmissibles certaines actions, ne doutent nullement de la science de leur époque, bref, supposent pratiquement qu’il y ait un sens à ce qu’ils font).
    L’historicisme devient alors absurde : toute vérité particulière (il en est de même de toute valeur particulière) est en effet relative, puisqu’elle n’a de sens que par rapport à un système (« axiomatique ») à 1’intérieur duquel elle se situe ; il en découle cependant, précisément dans le « système » historiciste, que le choix entre les différents systèmes n’est pas libre, mais dépend de l’histoire, qui est ce qu’elle est et est compréhensible dans sa réalité une et unique, et ceci encore selon l’historicisme lui même. [b]Et nous n’insisterons pas sur le fait que 1’historicisme, en proposant une vérité absolue, celle du scepticisme, s’expose à la plus antique des réfutations et à laquelle succombe tout scepticisme qui ne renonce pas au discours et à l’action – ce qui n’est pas le cas de l’historicisme – : il affirme qu’on ne peut rien affirmer.[/b]

    Tout n’est pas perdu malgré tout si après avoir exprimé votre admiration pour Pangloss l’historiciste , vous pensez encore à cultiver votre jardin….

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  9. Opps' dit :

    Une petite précision, je n’ai pas dit que vous aviez tort mais que votre position est très incomplète : je dis qu’il ne suffit de poser les grandes finalités de l’humanité et de faire une vérification que tel ou tel outil est compatible ou pas .
    Car ces grandes ‘finalités’ ne sont qu’idées , importantes certes, éternelles probablement, mais qui passent concrètement par une séries de ‘besoin’ plus concrets et plus matériels.

    La définition de ces besoins ancrés dans le concret est extrêmement difficile à faire , et croire que l’Etat seul pourrait ‘penser’ NOS besoins à NOTRE place , me paraît illusoire et dangereux. C’est la société civile elle-même qui, au travers des différents « marchés » élabore ses choix . Par marché j’entends marché économique mais également le débat d’idée , l’adhésion à telles ou telles associations etc … Bien entendu l’Etat participe à cette définition des besoins.

    L’état est un surplomb indispensable car je ne crois pas l’élaboration d’une société optimisée de façon ‘naturelle’, mais c’est pourtant bien vers une société autonome et actrice de ses choix qu’il faut aller , et l’Etat tout en restant l’instance organisatrice ne doit pas se substituer à ce travail de définition des besoins.
    Bien entendu , le ‘Pouvoir’ doit être le plus démocratique possible, mais il faut se rappeler que l’exercice est bien difficile et qu’avec le temps c’est souvent un groupe social qui se l’accapare en douceur. Bref l’essence de la démocratie ce n’est pas la représentativité mais le contre-pouvoir

    Sinon je ne me reconnais pas trop dans votre historicisme.
    Mais si c’est tenter de regarder l’Histoire et le poids des déterminismes, et examiner les ‘institutions’ comme une suite d’ajustement afin de mieux voir comment les faire évoluer de façon réaliste et efficace, alors je suis peut-être un historiciste … qui , comme monsieur Jourdain, s’ignore !

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    • Enjolras dit :

      Pardon de m’immiscer dans votre conversation. Quelques idées complémentaire.

      1) Dans une république vraie, il n’y a d’autre souveraineté que celle du peuple, tout se fait par et pour le peuple. Le fait que vous mettiez en doute la confiance que l’on peut placer dans l’état révèle que vous ne faites pas confiance au peuple. Or qui peu prétendre à prendre en main le destin du peuple si ce n’est le peuple lui même?… A moins que vous ne contestiez le système électif comme mode de représentativité, auquel cas j’aurais tendance à être d’accord avec vous. C’est pourquoi adhérente aux idées d’Etienne Chouard sur le sujet (il préconise le tirage au sort comme mode de représentativité total ou partiel).

      2) La monnaie n’est pas un richesse mai un BIEN COMMUN. Elle est nécessaire aux échanges économiques (et j’aurais tendance à dire ici qu’elle sert à échanger du travail contre des biens -d’où l’idée que le capital ne devrait pas être rémunéré en tant que tel-). L’émission de la masse monétaire, dans un souci d’efficacité et d’équité, ne peut être soumise à une somme d’intérêts particuliers. Elle ne peut pas non plus être une propriété privée. Elle doit donc être contrôlée par et pour le peuple.

      3) L’idée selon laquelle le marché (financier) est auto-régulateur est une douce chimère. Car enfin, quand on établit comme seule et unique règle de base « que le meilleur gagne », vous en venez nécessairement à l’idée selon laquelle vous ne pouvez « gagner » qu’au dépend des autres. Et on en trouve un exemple flagrant à travers le marché financier actuellement. Il n’y a qu’à voir comment cette réalité est mise en avant dans un contexte de baisse de la masse monétaire disponible dans les échanges réels : Chacun est endetté, la masse monétaire nécessaire au remboursement de la somme plus des emprunts ne peut-être créée qu’en augmentant la masse monétaire et donc l’endettement. A partir de là, celui qui est « vertueux » et qui rembourse ses dettes ne peut l’avoir fait qu’en endettant et en asservissant l’autre : c’est ma-thé-ma-ti-que.

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      • Opps' dit :

        En vitesse
        1) Qui vous dit que je ne fais pas confiance au ‘peuple’ ?
        Mais cette confiance doit-elle exclusivement passer par l’Etat/Gouvernement ?
        Ne savez vous pas que la démocratie , même avec le vote au suffrage universel , est très fragile : il y a énormément de distorsions et de phénomènes parasites.
        De sorte que ma confiance va également, de façon mesurée, dans les capacités de la société civile à s’organiser elle-même également.

        2) Je suis d’accord avec vous , mais tout dépend ce que vous mettez sous le terme de contrôle. (je ne re-écris pas ce que j’ai déjà développé + haut)

        3) Oui le marché n’est pas auto-régulateur , mais il comporte des mécanismes indispensables et très intéressants.
        L’Etat omniscient et définissant les besoins à notre place est également une chimère, mais il est indispensable et fait bien évidemment partie de l’écologie du système politique et social.
        Mais quand on a compris ça , on n’a pourtant rien dit, car tout l’art est dans l’exécution , le dosage et le contenu concret.

        Ps/ Attention au mathématique quand même, c’est aussi l’argument irréfutable du camp adverse au vôtre (et souvent ça ne se balaie pas d’un revers de main)
        Mais merci de votre lecture.

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  10. BA dit :

    Lundi 29 août 2011, vers 13h30 :
    La Mer Méditerranée est-elle calme ?
    D’habitude, oui.
    Mais dans les mois qui viennent, la Mer Méditerranée va connaître des raz-de-marée.
    Les investisseurs internationaux pensent que la Grèce va se déclarer en défaut de paiement avant un an.

    Grèce : taux des obligations à 1 an : 60,206 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB1YR:IND

    Grèce : taux des obligations à 2 ans : 45,674 %.

    Grèce : taux des obligations à 10 ans : 18,041 %.

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  11. bernarddo dit :

    @Enjolras

    Pour le point n°1, je n’aurais guère pu dire mieux. Sauf que, Opps est clair là dessus, il ne conteste pas la représentation, ni aucun mode de représentation. Il conteste clairement la politique, en expliquant que c’est la société civile qui organise elle-même ses pouvoirs., et que l’Etat n’a pas plus d’importance qu’un « totem » mot plus précis que celui de « surplomb » qu’il a employé.
    C’est là dessus que se fonde le libéralisme pour affirmer qu’il faut éliminer les états, et que la société civile (en l’occurence le « marché ») pourvoira aux éventuels manques qui en résulteraient. Y compris le pouvoir de la violence légale qu’ils étaient seuls à exercer légalement, sinon légitimement.

    En clair, c’est justifier d’avance tout système totalitaire.

    En effet, lorsque la société civile peut remplacer les armées nationales par un quelconque Blackwater, ou « des brigades de la mort », et que la paix peut être assurée par la terreur, et ce ne sont pas des idées, mais des exemples, on a déjà pu voir l’efficacité des « contrepouvoirs » que mettrait alors en oeuvre Opps.

    Lequel fait un énorme contresens puisqu’il définit son historicisme exactement comme le contraire de celui qu’il professe, énoncé ainsi clairement la ligne au dessus:
    « il faut se rappeler que l’exercice [du pouvoir] est bien difficile et qu’avec le temps c’est souvent un groupe social qui se l’accapare en douceur. »

    2 Personnellement je conteste la « représentation ».

    Premièrement parce qu’elle n’a pas d’équivalent en droit chez des gens considérés comme égaux en droit; puisque elle ne concerne alors que les incapables majeurs qu’il faut « représenter » dans les actes pour lesquels on leur dénie toute autorité de jugement. Et j’ai ma fierté, que j’espère faire partager aux autres citoyens, je ne vois pas pourquoi on me refuserait mon autonomie de jugement.

    Ce pourrait déjà être suffisant, au niveau conceptuel.

    Deuxièmement, à partir du moment où les élections, nationales s’entend, amènent à amener à la représentation (donc au pouvoir) des gens qui en font une quasi profession, elle amène de fait une division du pouvoir entre gouvernants et gouvernés, division évidemment inacceptable sur le plan démocratique.

    C’est ajouter une raison fondamentale, au niveau des faits. On y rajoutera le fait que quelqu’un qui possède une permanence au pouvoir est une cible plus évidente pour les corrupteurs.

    Troisièmement, parce que l’histoire nous apprend que les gens élus donc vainqueurs (ou qui « se pensent » élus pour tout autre raison, notamment religieuse) se comportent de façon généralement stupide, et sont plus enclins à imposer leur point de vue qu’à respecter celui de leurs mandants, que ceux qui sont désignés de façon fortuite.

    C’est la troisième raison, au niveau du bon sens.

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    • Opps' dit :

      Merci de m’avoir lu même si ma pensée est totalement travesti pour probablement être + facilement critiquée !
      Cordialement

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  12. BA dit :

    Mardi 30 août 2011 :

    Zone euro : la confiance économique baisse encore, fortement, en août.

    L’indice de confiance des chefs d’entreprises et des consommateurs de la zone euro a fortement chuté en août, enregistrant un sixième mois consécutif de repli et alimentant les craintes d’un ralentissement de la croissance.

    L’indice de confiance économique, publié mardi 30 août par la Commission européenne, est tombé à 98,3 points, contre 103 points en juillet, soit un repli de 4,7 points.

    Dans l’ensemble de l’Union européenne, la confiance des chefs d’entreprises et des consommateurs a baissé encore plus nettement, de 5 points à 97,3 points, contre 102,3 points en juillet.

    Le repli observé en août résulte d’une baisse de confiance dans tous les secteurs, en particulier dans les services et le commerce de détail.

    L’indice du moral des entrepreneurs en zone euro, publié séparément par Bruxelles, a également baissé pour le sixième mois de suite, s’établissant à 0,07 point contre 0,44 au mois de juillet.

    http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=a77d3b0e0b87d62b8fbb7b47e4a18bdf

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  13. BA dit :

    Exposition de BNP Paribas à la Grèce : 8,499 milliards d’euros.

    Exposition du Crédit Agricole à la Grèce : 27,096 milliards d’euros.

    Exposition de BPCE à la Grèce : 1,720 milliard d’euros.

    Exposition de la Société Générale à la Grèce : 6,592 milliards d’euros.

    Total : les quatre banques françaises sont exposées à la Grèce pour 43,907 milliards d’euros.
    Autrement dit : les quatre banques françaises sont exposées à la Grèce pour 63,422 milliards de dollars.

    En ce qui concerne La Banque Postale :

    La Poste a vu son bénéfice net reculer de 21,2 % à 377 millions d’euros au deuxième trimestre en raison d’une provision de 158 millions d’euros liée à la dépréciation des titres grecs détenus par La Banque Postale, sa filiale bancaire.

    Conclusion :

    La Banque des Règlements Internationaux, BRI, (en anglais : Bank for International Settlements, BIS) donne les détails dans la table 9E, page 102 :

    Cliquer pour accéder à r_qa1106.pdf

    Grèce :
    Prêts des banques françaises au secteur public grec, aux banques grecques, au secteur privé non-financier : 56,740 milliards de dollars.
    « Other potential exposures » ( = dérivés, garanties étendues, engagements de crédits) : 8,307 milliards de dollars.
    Total : 65,047 milliards de dollars.

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  14. BA dit :

    Qu’est-ce qu’on fait des cinq Etats insolvables de la zone euro ? Le cas le plus énorme : la Grèce. En Grèce, l’Etat est insolvable. Alors, qu’est-ce qu’on fait ?

    Deuxième question : les banques françaises sont exposées à la Grèce pour 45,268 milliards d’euros, soit 65,047 milliards de dollars. Alors, qu’est-ce qu’on fait ?

    Troisième question : en Grèce, le ministère des Finances avait commandé un rapport aux commissaires aux comptes du Parlement grec. Mercredi 31 août, ils ont rendu leur rapport : « la dette grecque est hors de contrôle. » Alors, qu’est-ce qu’on fait ?

    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/economie/20110831.REU2362/la-dette-grecque-hors-de-controle-dit-une-commission-d-experts.html

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  15. BA dit :

    Les commissaires au comptes du Parlement grec viennent de rendre leur rapport :

    « La dette grecque est hors de contrôle. »

    Maintenant, il va falloir agir.

    1- Première possibilité : le statu quo.
    On continue de faire ce qu’on a toujours fait.
    La BCE continue de racheter des obligations d’Etat grecques pour « rassurer les marchés », qui ne sont jamais rassurés.
    On continue de faire des « plans de sauvetage », qui ne sauvent jamais personne.
    On continue de faire des « Fonds de Stabilité », qui ne stabilisent jamais rien.
    On continue de faire des centaines de réunions, qui ne règlent jamais les problèmes.
    On continue d’apporter des milliards d’euros en garantie, que nous ne reverrons jamais puisque la Grèce ne peut pas rembourser ses dettes.
    Rappel : concernant le Fonds Européen de Stabilité Financière, la France s’est engagée pour un plafond de garantie de 159 milliards d’euros. Je dis bien : 159 milliards d’euros. La Grèce est incapable de rembourser : les contribuables français vont l’avoir dans le …

    2- Deuxième possibilité : l’Union des dettes.
    L’Union Européenne devient une Union des dettes. Le problème grec est réglé. Les contribuables européens paieront.

    3- Troisième possibilité : l’explosion.
    Les pays européens ne peuvent pas avoir la même monnaie. La Grèce sort de la zone euro. La Grèce retourne à sa monnaie nationale, la drachme. La Grèce dévalue massivement pour relancer son économie.

    4- Quatrième possibilité : la privatisation de tout.
    La Grèce privatise tout, sauf la Justice, la Police et l’Armée, parce qu’il va falloir réprimer les émeutes. La dette grecque est enfin remboursée. Le chaos s’installe.

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    • Enjolras dit :

      Solution 1 : …
      Solution 2 : Comme ça, quand ce sera l’UE entière qui sera insolvable le problème sera encore plus grave.
      Solution 3 :… et la grèce s’en sort…
      Solution 4 : Et on trouve un superbe endroit pour aller faire du pognon comme en Irak et bientôt en Lybie…

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  16. BA dit :

    Recapitalisation des banques européennes : une facture à 200 milliards d’euros ?

    Mais ce débat comptable pose deux questions capitales.

    La première, c’est l’opacité persistante des bilans bancaires. En résumé, les banques européennes estiment que les dettes souveraines, inscrites pour l’essentiel dans leurs portefeuilles bancaires (banking book), seront remboursées à maturité et qu’il n’y a donc pas lieu de provisionner dès lors que le risque n’est pas « avéré ». Et quand ce dernier est « avéré », comme sur la dette grecque, les banques sont libres d’apprécier le montant de la provision à constituer avec leurs modèles internes.

    En juin 2011, plusieurs commissaires aux comptes, de plus en plus mal à l’aise avec la position des banques françaises, ont provoqué une réunion informelle avec les régulateurs pour faire le point sur cette question avant la clôture des comptes. Et, fait exceptionnel, le Bureau des standards comptables internationaux s’est publiquement ému auprès de la Commission européenne des différences de traitement comptable appliqué à la dette grecque par les banques. Alors que les « stress tests » ont perdu beaucoup de crédibilité, personne ne connaît le montant des provisions, et ne peut donc réellement évaluer la qualité d’un bilan bancaire. C’est l’une des principales raisons de la faible valorisation du secteur en Europe, qui capitalise à peine 0,7 fois l’actif net contre 2,1 fois en 2006.

    Derrière le bras-de-fer entre l’Europe et le FMI se cache également une question politique : le remboursement à maturité des dettes souveraines renvoie en effet à la crédibilité du plan de sauvetage européen à enrayer la crise grecque et sa contagion dans les autres pays surendettés. Les économistes du FMI en doutent.

    http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20110902trib000646403/recapitalisation-des-banques-europeennes-une-facture-a-200-milliards-d-euros-.html

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  17. BA dit :

    Vendredi 2 septembre 2011 :

    Grèce : taux des obligations à un an : 72,054 %. Record historique battu.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB1YR:IND

    Grèce : taux des obligations à 2 ans : 47,202 %. Record historique battu.

    Grèce : taux des obligations à 10 ans : 18,282 %. Record historique battu.

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  18. BA dit :

    Samedi 3 septembre 2011, un article très important dans le Wall Street Journal :

    Talks on Greek Bailout Are Stalled.

    The suspension pushed yields on Greek government debt to levels indicating that investors see a default by Athens soon as a near certainty : Interest rates on one-year paper blew out past 70 % and two-year yields rose close to 50 %.

    « I expect a hard default definitely before March, maybe this year, and it could come with this program review, » said a senior IMF economist who is keeping close tabs on the situation. « The chances for a second program are slim. »

    Traduction :

    Les pourparlers sur le renflouement grec sont au point mort.

    La suspension des pourparlers a poussé les rendements sur la dette grecque à des niveaux indiquant que les investisseurs voient un défaut de paiement d’Athènes comme une quasi-certitude à brève échéance : les taux d’intérêt sur ​​les obligations à un an dépassent 70 % et les taux des obligations à deux ans sont de presque 50 %.

    « Je m’attends à un dur défaut de paiement certainement avant Mars, peut-être même cette année, et il pourrait venir avec cet examen de programme d’aide », a déclaré un économiste du FMI qui garde un œil attentif sur la situation. « Les chances pour un deuxième programme d’aide sont minces. »

    http://online.wsj.com/article/SB10001424053111904583204576545811058225074.html?mod=WSJEurope_hpp_LEFTTopStories

    Grèce : taux des obligations à un an : 72,054 %. Record historique battu.
    Grèce : taux des obligations à 2 ans : 47,202 %. Record historique battu.
    Grèce : taux des obligations à 10 ans : 18,282 %. Record historique battu.

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