200 – Pensez-y lorsque vous entendrez « règle d’or »!

Les soldes des budgets des Administrations Publiques sont les montants des recettes diminuées des dépenses. Lorsque que ce chiffre est négatif, il s’agit d’un « déficit »

Les soldes primaires sont ceux calculés SANS charge d’intérêts

On peut noter que la moyenne des soldes primaires sur 32 ans apparait à -0,4% du PIB, alors que la moyenne des soldes constatés (inclus les intérêts) est de – 3,2%

… Se souvenir que nous avons du payer plus de 1400 milliards d’euros d’intérêts depuis 1980

De plus, entre 1980 et 2008, on peut considérer que les budgets primaires étaient parfaitement équilibrés.
Ce sont donc bien les intérêts de la dette qui nourrissent la dette!
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Voici les chiffres annuels utilisés pour créer le graphique ci dessus

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Le blog d'André-Jacques Holbecq
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46 commentaires pour 200 – Pensez-y lorsque vous entendrez « règle d’or »!

  1. BA dit :

    Pronostic : l’époque durant laquelle un Etat européen pouvait avoir un budget en équilibre est une époque morte.

    C’est terminé.

    Dans les années qui viennent, tous les Etats européens exploseront leur déficit budgétaire, et aussi leur déficit public.

    Pourquoi ?

    Parce que les Etats européens vont devoir affronter des grandes nouveautés historiques : la hausse du prix du pétrole, la hausse du prix du gaz naturel, le passage à une économie basée sur les énergies renouvelables, le démantèlement des centrales nucléaires, le stockage des déchets nucléaires, le raz-de-marée des vieux, le vieillissement de la population, l’arrivée de millions de personnes âgées qu’il faudra loger, nourrir, soigner, l’explosion du coût des dépenses de santé, etc, etc. (liste non exhaustive)

    Pour toutes ces grandes nouveautés historiques, les Etats européens devront investir des milliers de milliards d’euros.

    Dans les années qui viennent, tous les Etats européens violeront la règle d’or.

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    • A-J Holbecq dit :

      BA
      Seules les dépenses d’importations comptent (fuite monétaire). Tout ce qui « tourne » dans le pays ne demande QUE du travail…

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      • BA dit :

        AJH, j’aimerais que tu me donnes ton pronostic : dans les années qui viennent, les Etats européens vont-ils respecter la règle d’or ?

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        • A-J Holbecq dit :

          Pour moi c’est clairement NON, ils ne le pourront pas sauf s’ils se décident de monétiser les intérêts de leur dette et les besoins passagers de trésorerie, auquel cas une règle (qui n’a aucun besoin d’être constitutionnalisée) limitant des dépenses de fonctionnement et de solidarité aux recettes budgétaires serait du simple bon sens.

          Les investissements collectifs peuvent (et doivent) être financés par création monétaire centrale supplémentaire.

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  2. Sam dit :

    B.A., je te signale qu’il fait déjà un temps de m…
    Alors, ton catastrophisme ne pourrait attendre…Que je parte en vacances, par exemple ?…

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  3. BA dit :

    Mais la réalité est encore plus catastrophiste que moi !

    Les banques JPMorgan Chase et Wells Fargo ont abaissé leur prévision de croissance des Etats-Unis, la première avertissant que les risques de récession restaient « élevés », selon une note publiée vendredi.

    Les analystes de la banque d’affaires JPMorgan Chase estiment que le produit intérieur brut (PIB) américain progressera de 1 % au quatrième trimestre, contre une prévision précédente de 2,5 %.

    Pour le premier trimestre 2012, ils attendent une hausse de 0,5 %, contre 1,5 % auparavant.

    « La confiance des consommateurs a chuté et le revenu des ménages s’est détérioré », souligne JPMorgan Chase, qui déplore par ailleurs la faiblesse du marché immobilier et la fragilité des petites entreprises.

    Au total, « pour les quatre prochains trimestres, nous ne pensons pas que la croissance soit plus forte que celle du premier semestre » de 2011, écrit la banque.

    Malgré la baisse des prix de l’énergie, « les risques d’une récession sont clairement élevés », prévient la banque.

    Wells Fargo a également révisé ses prévisions de façon importante, même si les changements sont moins drastiques que chez sa consoeur.

    Les analystes de la banque de San Francisco (ouest) tablent désormais sur une croissance du PIB des Etats-Unis de 1,6 % en 2011 et 1,1 % en 2012, contre respectivement 1,7 % et 1,9 % précédemment.

    « En l’absence d’une intervention appropriée de la Banque centrale européenne, de la Réserve fédérale et de l’Etat américain, il est complètement possible que la spirale à la baisse actuelle dans l’économie et les marchés financiers ne se renforce elle-même », observe John Silvia, de Wells Fargo.

    Ces notes suivent de peu celle d’une autre banque d’affaires américaine, Morgan Stanley, qui a abaissé jeudi ses prévisions de croissance pour l’économie mondiale et a vu les Etats-Unis et la zone euro « dangereusement proches de la récession ».

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  4. Sam dit :

    Mais en France, si j’ai bien écouté, le gouvernement table sur une une croissance de 2,5% pour 2012.
    Peut-être que nos amis aux manettes n’ont pas connaissance de tes chiffres, où qu’ils les estiment tout à fait fantaisistes et, en tous cas, sans influence aucune sur la dynamique de notre beau pays ?…

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  5. BA dit :

    Lundi 22 août 2011 :

    Le patronat français pessimiste sur la croissance pour 2011.

    L’objectif gouvernemental de croissance de 2 % pour 2011 en France sera difficile à atteindre du fait de la mauvaise santé économique des Etats-Unis, a estimé lundi la présidente du patronat français Laurence Parisot.

    « C’est difficile tout simplement parce que les Etats-Unis ne vont pas bien, c’est l’un des principaux moteurs économiques de la planète. C’est quelque chose qui semble très difficile à atteindre », a-t-elle dit sur France 2.

    La présidente du Medef s’exprimait après la publication de statistiques montrant que la croissance française a été nulle au deuxième trimestre, ce qui laisse penser que le chiffre pour l’année pourrait se situer aux alentours de 1,4 %, voire en-dessous, selon des économistes.

    (Dépêche Reuters)

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  6. Sam dit :

    Merci de l’info, B.A. La cause est entendue, on dirait…

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  7. Hadrien dit :

    Rien n’est plus absurde que nous repeter un dogme sans raison, comme le fait BA:

     » l’époque durant laquelle un Etat européen pouvait avoir un budget en équilibre est une époque morte.
    C’est terminé.
    Dans les années qui viennent, tous les Etats européens exploseront leur déficit budgétaire, et aussi leur déficit…..
    Dans les années qui viennent, tous les Etats européens violeront la règle d’or. »

    Outre les courbes de AJ Holbecq montrant que le deficit serait quasi- nul avec la monetisation par notre banque au lieu du recours aux banques commerciales qu’a impose la loi Pompidou/Giscard de 1973, sait-on qu’en France, il y a 287 niches sociales et fiscales pour les professionnels representant 173 milliards d’exemption, et 468 niches fiscales pour les particuliers representant 72 milliards ?
    C’est un total annuel representant 5 fois notre deficit avant crise, et environ 2 fois notre deficit de crise…
    Comme pour le recours aux banques, ces exemptions fiscales et sociales sont pour la plupart au benefice de lobbies bien introduits aupres de nos gouvernants (Sarkozy a lui seul est responsable de 100 milliards d’exemptions ruineuses depuis son election).

    La morale de ces deux constatations s’impose d’elle-meme:
    Proposer une regle d’or budgetaire par l’austerite, sans remedier a l’etat de choses ci-dessus, c’est se moquer des pauvres et des salaries qui supportent de plein fouet la TVA et l’IRPP.
    Faut-il redire ici que le recours a l’emprunt, c’est favoriser deux fois les nantis: tout d’abord en ne prelevant pas chez eux ce qui doit l’etre, ensuite en leur versant une rente par l’emprunt de ce qui manque ainsi dans les comptes de la nation…
    Esperons que les electeurs seront plus clairvoyants que BA et n’ecouteront pas les fadaises injustifiees a ce sujet, repetees a l’envi par les medias sous influence.

    NB: On excusera l’absence d’accents due au clavier cretois.

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  8. BA dit :

    Il y a eu une époque durant laquelle les Etats européens pouvaient présenter un budget en équilibre. Mon pronostic est que cette époque est une époque morte.

    Il ne sert donc à rien d’écrire la règle d’or dans la Constitution française : la France ne respectera pas cette règle d’or.

    Plus haut sur ce fil, j’ai donné quelques exemples de grandes nouveautés historiques.

    Ces grandes nouveautés historiques nécessiteront des investissements de plusieurs milliers de milliards d’euros.

    Les années qui viennent diront si j’avais raison, ou alors si Hadrien avait raison.

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  9. Enjolras dit :

    La fiscalité est, il me semble, un problème un peu « tarte à la crème ». Outre les considérations morales auxquelles j’adhère, le problème ne relève pas tant de la fiscalité que de la façon dont est créée la monnaie ?
    Je crois qu’il ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs : pas de changement du système de création de monnaie = charge de la dette en augmentation constante = déficits devant augmenter sans même prendre en considération les contraintes sociales et environnementales (au sens large) évoquées par B.A.
    Changer la fiscalité sans changer le système de création monétaire = la spirale infernale vers « l’esclavage » (c.f. le cas grec).

    A mon sens la fiscalité a pour but de redistribuer la richesse créée dans un objectif de justice sociale. Elle ne doit en aucun cas servir à financer l’investissement, c’est là le rôle de la création monétaire. On peut alors créer de la monnaie pour équilibrer les actifs que représentent les investissements. Dans un système sain ces investissements doivent être utiles à tous.

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  10. Hadrien dit :

    Aucun des deux commentateurs ci-dessus ne semble avoir compris le sens du titre de ce billet et sa démonstration:
    Aussi loin que remontent les statistiques disponibles (32 ans), le déficit primaire (sans les intérêts) s’avère en moyenne négligeable (-0,4%) par rapport au service des intérêts, ce qui signifie que notre besoin d’endettement est en réalité presqu’inexistant en moyenne, par rapport au PIB!
    Il l’est d’autant plus que les manquements en prélèvements obligatoires dans ce faible besoin résiduel budgétaire sont cruciaux: on a montré qu’échappent actuellement, en exemptions de toutes sortes, quelques 245 milliards, c’est à dire l’équivalent de la collecte fiscale totale (250 milliards) actuellement en France … une paille!
    Cela rappelle au passage le danger qu’il y a à exprimer le déficit budgétaire en % de PIB au lieu de % du budget lui-même (Le gérant d’une boutique qui demande une fraction d’avance sur son salaire ne l’exprime pas en % du chiffre d’affaires de la boutique!)
    C’est plutôt la charge du service des intérêts, comme rente inutilement versée aux rentiers, qui apparaît l’anomalie lorsqu’exprimée en % annuels de budget…

    On ne peut pas à la fois montrer les pays du Nord en exemple et appliquer chez nous un régime d’exemption des lobbies digne de la Grèce (où les armateurs qui représentent la 2e flotte marchande du monde, et la principale activité du pays, sont tous exempts d’impôts et de charges)

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    • Enjolras dit :

      Je n’ai pas eu l’impression de dire autre chose… Le problème du déficit c’est bien le problème de la charge de la dette.
      Seulement, doit-on se contenter de compter autrement ou remettre le système à plat ?
      Mon dernier paragraphe se situe dans la deuxième optique et propose juste un façon d’envisager les choses… Peut-être un peu irréaliste mais bon…

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    • Opps' dit :

      Oui mais Hadrien, admettons que la Grèce fasse payer impôts et charges de la même façon que dans la moyenne des autres pays … sa flotte ne serait surement plus la seconde … et la moins value pour la Grèce que tu pense voir n’existerait plus non plus !
      Bien entendu globalement ce serait un progrès , mais disséminé sur l’ensemble des pays ayant une flotte.

      Il en de même pour une partie des 250 milliards de nos niches fiscales car certains investissement iront ailleurs : il en résultera un appauvrissement de certains secteurs ou régions de France qu’on voulait faire échapper à une atonie économique. Il faudra même lever quelques impôts supplémentaires si l’on veut remédier au dégats causés ainsi.
      Pour une autre partie cela s’analysera comme une hause des impôts qui touchera les petits n’ayant pas les moyens de ‘répercuter’ cette charge ou bien sur les consommateurs lorsqu la répercutions est possible.
      Comme d’habitude repomper l’argent qu’on a laissé filer aux « très riches » est , soit mission impossible, soit coûte très cher !

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  11. BA dit :

    Je corrige le temps du verbe « être » utilisé par Hadrien : je conjugue le verbe « être » à l’imparfait. La phrase de Hadrien devient donc :

    « Aussi loin que remontent les statistiques disponibles (32 ans), le déficit primaire (sans les intérêts) s’avère en moyenne négligeable (-0,4%) par rapport au service des intérêts, ce qui signifie que notre besoin d’endettement était en réalité presqu’inexistant en moyenne, par rapport au PIB ! »

    Oui, il l’était.

    Mais dans les années qui viennent, notre besoin d’endettement va exploser à cause de ce que j’appelle « des grandes nouveautés historiques ».

    Par exemple, ces « grandes nouveautés historiques » sont :

    la hausse du prix du pétrole, la hausse du prix du gaz naturel, le passage à une économie basée sur les énergies renouvelables, le démantèlement des centrales nucléaires, le stockage des déchets nucléaires, le raz-de-marée des vieux, le vieillissement de la population, l’arrivée de millions de personnes âgées qu’il faudra loger, nourrir, soigner, l’explosion du coût des dépenses de santé, etc, etc. (liste non exhaustive).

    A cause de ces « grandes nouveautés historiques », la France ne respectera pas la règle d’or.

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    • Enjolras dit :

      …A moins de changer de système : ne pas rembourser la dette et de passer à une création monétaire sans intérêts pour les investissements à réaliser dans le but de répondre à ces « grandes nouveautés historiques »… Mais ce n’était pas le sujet du billet, c’est vrai…

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    • Opps' dit :

      Le problème est que si un minimum de la règle d’or n’est pas respecté (je ne parle pas du problème des intérêts, ni de l’origine des moyens financiers servant à boucher les déficits) -ça peut l’être sur des périodes couvrants plusieurs années pour les dépenses d’investissement-, d’autres règles risquesnt de s’appliquer sans que ayons le choix de quoi que ce soit , menant à des lendemains qui déchantent fortemenent.
      Bien sûr on peut espérer que du très simple et chatoyant ‘ne pas rembourser la dette’ naisse une telle crise qu’il en sorte enfin un peu magiquement une société bien meilleure . On peut espérer .
      Mais on peut aussi craindre un appauvrissement généralisé (mais finalement un abaissement général de l’empreinte carbone de tous , cela ne sauverait-il pas la planète? ) et un retour des états musclés (mais la mise au pas des mécanismes des marchés et des zones un peu trop ‘libres’ de la société civile , cela ne constitue-t-il pas un préalable à la vraie démocratie ?)
      Mais je ne suis plus sûr finalement d’être en fin de compte toujours en accord avec BA … 😉

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  12. Sam dit :

    Intéressant ce débat.
    Pour ma part, je crois que B.A point des éléments réels mais que la politique a la main comme le pense Enjolras, par conséquent ces apories effrayantes deviennent plus contingentes à la lumière d’hommes et de décisions volontaristes et centrées sur l’intérêt général, plutôt les minables carrières d’un quarteron politicard et des vautours multinationaux.
    .
    Exemples :
    – le prix du pétrole est fonction de la transparence (liée à la politique), qui pourrait faire un point plus précis sur le peak ou pas peak et sur l’état réel des réserves – j’ai lu il y quelques mois que les USA avaient découvert de grandes réserves inconnues jusqu’àlors, ça changerait la donne. Le prix est lié à l’incontournabilité supposée de cette énergie. Le lancement d’un plan Marshall – ou équivalent – sur les alternatives – type énergie perpétuelle de Tesla ou autre -.changerait la donne, déjà symboliquement et plus pratiquement sans doute.
    Comment ne pas supposer qu’un coup d’arrêt politique à la spéculation ne changera le prix du pétrole ? Comment ne pas supposer qu’une politique de contrôle des dépenses énergétiques spécifiques aux entreprises – ce sont elles et non le particulier qu’on harcèle, qui consomme le plus – ?..
    – Pour le nucléaire, on a calculé, pour le Japon, que l’arrêt du nucléaire coûterait 10€ de plus sur la facture de chaque japonais. Je ne vois pas grand-monde prêt à refuser ce deal, en regard de la dangerosité et de l’impasse que représente cette énergie. Et, nous aurions un tas d’ingénieurs et de compétences qui serait disponible pour attaquer et améliorer les moyens matériels et humains de démantelement des centrales; Choix politique, que notre autiste bling-bling a résolument refusé.
    – les énergies renouvelables, c’est comme les batteries des voitures électriques. Si on persiste à les dénigrer, à faire semblant des les promouvoir; elles seront toujours un coût. Regardons un peu la vitesses des progrès dans n’importe quel domaine scientifique, en regard des moyens consacrés à son développement et on verra qu’il y a une corrélation directe entre les deux.

    Il demeure effectivement des éléments qui renchérissent les coûts à supporter par une société. Le vieillissement des populations et les augmentations corrélative des frais médicaux, au sens large.
    Mais là aussi, regarder ces problèmes et les résoudre sera totalement différent suivant le regard, la vision, le projet sociétal que peuvent avoir nos représentants avec nous.
    Ainsi, si l’on regarde le prix de soins dits de conforts, dentaires, comme les implants. La Sécu ne rembourse rien, ça ne lui coûte rien, mais ça nous coûte très cher à nous directement. Si cette même était missionnée pour examiner de près les matériels et le travail consacrés à la pose d’impants, par exemple, elle pourrait s’apercevoir qu’un implant coûte moins de cent euros, pour etre facturé le triple ou le quadruple, et que le travail effectif dure 10mn maxi pour la pose et un peu plus pour la réflexion, le diagnostic, alors que le patricien prend entre mille et plus de deux mille euros comme paiement de ce travail.
    Abaisser drastiquement les tarifs aberrants nécessite une intervention et un courage rien que politiques.

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  13. Opps' dit :

    Petites remarques à Sam :

    – Les décisions économiques volontaristes , même (et surtout) guidées par l’intérêt général n’ont jamais donné de très bons résultats , pour la simple raison que « l’intérêt général » n’est pas défini par une instance pensante verticale mais par une réalité économico-idéologique horizontale produite par le ‘marché’ (au sens large) de la société civile , d’une part , et d’autre part parce que l’instance étatique ne sait pas fixer le prix de chose , car la valeur d’une chose ne dépend pas que de son strict coût de production, mais du besoin que le consommateur estime lui-même et du prix qu’il est prêt à y mettre. Je ne méconnais pas que le besoin puisse être manipulé , mais la définition des ‘besoins’ par l’Etat est la manipulation suprême.

    D’un autre côté le prix déterminé par le marché , et je ne méconnais pas non plus les manipulations, est un révélateur d’une possible rareté et permet donc des stratégies de subsitutions . C’est bien ce qui se passe avec le pétrole, et rassure toi, notre système capitaliste est en train de nous les préparer, ces voitures électriques …
    (… ce qui relancera le nucléaire d’ailleurs … mais c’est une incise …)

    [Seconde incise : pourquoi ta foi dans le progrès scientifique qui résout tout pour peu qu’on y mette les moyens … ne s’applique-t-elle pas à la sécurisation des centrales nucléaires ? … ]

    Je ne dis pas que dans la formation des prix il n’y ait pas du « rapport de force » , et plus globalement « l’image de notre structure sociale », mais vouloir expurger de force cette réalité risque surtout de désorganiser la production etl’économie et pas du tout les luttes économiques , car la structure sociale résistera avec une opiniâtreté farouche qui n’est que le reflet de la défense du patrimoine, des valeurs et du niveau de vie que chacun des français , riches , moyens , pauvres ou assistés économiques divers, s’est construit.

    bonne réflexion à partir de ces quelques éléments.

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  14. Hadrien dit :

    BA a la memoire courte:

    cf 195:
    —————————————–
    Si la dette publique est chronique, et surtout croissante, c’est que l’Etat s’ingénie à rétribuer le capital des riches, au lieu «d’euthanasier le rentier».
    ——————————————
    Il pratique tout simplement la « martingale » de la fuite en avant, bien connue au jeu de roulette:
    – le joueur, lorsqu’il perd, mise le double en attendant de gagner. Il récupèrera ainsi toutes ses pertes!
    On démontre en mathématiques que c’est faux lorsqu’on intègre l’inévitable plafond empêchant de grimper à l’infini. La seule fois où le joueur atteint ce plafond (et il l’atteindra nécessairement s’il continue de jouer avec cette « martingale »), il reperd plus que tous ses gains!
    Quiconque a essayé s’en aperçoit tout de suite. Ceux qui se sont entêtés en repoussant le plafond se sont finalement ruinés en laissant tout leur argent à la banque du casino…

    C’est ce qui est en train d’apparaître au grand jour: en réempruntant constamment pour payer les échéances d’une dette croissante, comme le faisait le joueur de Dostoievsky, on approche d’un plafond…

    C’est la raison pour laquelle on ne peut sortir du piège qu’en changeant les règles du jeu, comme je le décrivais pour l’euro dans la solution où le Nord adopterait un euro-mark, laissant aux pays du Sud l’euro nominal et donc la faculté de modifier l’interdiction pour sa Banque d’émission (BCE), de financer les Etats endettés.
    ————————————
    Marc Bousseyrol, pose la même question dans son livre « Introduction à l’oeuvre de Keynes »:
    L’économiste ne répond pas à la question pourtant si simple: pourquoi emprunter et payer des intérêts sur de la monnaie que l’on peut créer [ou prélever] soi-même gratuitement ? »

    Tout le monde commente la dette grandissante des etats (et tente meme de la justifier, comme BA), mais personne ne s’interroge sur les montants encore plus gigantesques qui gravitent autour de la planete en quete d’interets, ce qui traduit un absurde transfert de ressources du travail vers le capital…
    S’est-on seulement pose la question de la solvabilite globale du systeme? La reponse est evidemment positive puisque la finance ne sait plus ou investir son pognon (voir la ruee vers l’or…)!

    cf 193:

    —————————————
    Selon http://fr.wikipedia.org/wiki/Dette_ext%C3%A9rieure,
    « En économie, la dette extérieure désigne l’ensemble des dettes qui sont dues par un pays, État, entreprises et particuliers compris, à des prêteurs étrangers.
    Il est important de faire la distinction entre la dette extérieure brute (ce qu’un pays emprunte à l’extérieur) et la dette extérieure nette (différence entre ce qu’un pays emprunte à l’extérieur et ce qu’il prête à l’extérieur). Ce qui est le plus significatif, c’est la dette extérieure nette. »
    —————————————–
    – le solde net de notre dette avec l’extérieur était excédentaire jusqu’a la crise (et reste encore faiblement négatif).
    Cf: Jean-Luc Gréau, La trahison des économistes, Gallimard, 2008

    En d’autres termes, il y a tellement de capital restant entre les mains privées qu’elles le placent en emprunts auprés de l’étranger aussi bien que de l’Etat français. De sorte que le solde net entre ce que la nation doit à l’extérieur et ce que l’extérieur nous doit est plus proche de l’équilibre que de la valeur absolue des dettes publiques qui n’ont guerre de signification…sinon qu’elle permettent une rente versée aux riches des deux côtés!
    (On comprend mieux, au passage, pourquoi aucune chambre de compensation n’existe à ce niveau. Elle ferait apparaître l’absurdité de ce système de rentes croisées, au milieu d’innombrables niches fiscales et de paradis fiscaux)
    —————————————–

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    • Opps' dit :

      – Hadrien, la martingale ce n’est pas le même système que les intérêts composés il me semble.

      – « pourquoi emprunter et payer des intérêts sur de la monnaie que l’on peut créer [ou prélever] soi-même gratuitement ? »

      J’ai un début de réponse historique : la monnaie n’a pas toujours été ‘produite’ plus ou moins à volonté . Lorsque la monnaie était ‘pleine’ c’est à dire gagée par une marchandise, (le système du crédit n’existant presque pas) , on comprend plus aisément l’idée d’un intérêt couvrant à la fois la non-jouissance du bien, sa dévalorisation dans le temps et le risque pris à s’en séparer.

      Mais on peut trouver d’autres raisons au maintien de la pratique de l’intérêt même en système de monnaie ‘crédit’ :

      – la monnaie n’est jamais complètement gratuite : il faut au minimum ‘payer’ sa fabrication, son entretien, ses frais en réseau et hommes. En cas de gratuité on reporte ce coût sur la collectivité, pourquoi pas .
      – La monnaie se dévalorise toujours un peu, comme presque tous les biens.

      et , plus important

      – une monnaie gratuite spolie les épargnants parmi lesquels il n’y a pas que des riches.

      – une monnaie gratuite ne pousse donc pas à l’épargne pourtant indispensable à l’investissement …
      … bien sûr ce ne sera pas un problème capital puisque le crédit est là pour abonder et équilibrer …
      mais on entretien un système où l’épargne devient chaotique : il ne rend pas les populations propriétaires des outils de productions, il favorise l’endettement dont on sait qu’il est source de crise et de régression, il ne fait opérer par les consommateurs un choix et un tri entre les besoins utiles et les secondaires (donc à une réflexion sur la valeur des choses)

      – Une monnaie gratuite , donc un intérêt très bas , ne pousse pas particulièrement à des projets sur lesquelles on a réfléchi à leur utilité réelle.

      Bien tout ceci n’est que tendances qui s’additionnent et je ne dit pas qu’une monnaie chère soit mécaniquement vertueuse.

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      • Enjolras dit :

        Permettez moi de vous demander d’approfondir quelques points :
        – la monnaie se dévalorise toujours un peu… Pourquoi?
        -pourquoi, sans l’épargne la population ne serait pas propriétaire de l’outil de production?

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        • Opps' dit :

          Je pensais tout bêtement à l’inflation : même si elle peut être provoquée en partie par l’intérêt lui-même, c’est un facteur de dévalorisation de la monnaie.

          Il me semble me rappeler un raisonnement de Keynes posant que l’investissement aboutira nécessairement à son épargne. Effectivement , si l’épargne n’est pas à la hauteur des nécessités de l’outil de production, les entreprises emprunteront aux banques (création monétaire) , puis intégreront le coût des remboursements dans les prix. C’est une épargne forcée invisible au terme de laquelle le consommateur a raqué pour que les propriétaires de l’outil soit encore plus riches
          (Notez que les entreprises familiales pratiquant l’autofinancement) non cotées en bourse plutôt mieux gérées que les autres soumises au caprices des boursicoteurs et surtout des spéculato-prédateurs).

          Il me semble qu’une épargne mal rétribuée mène à une concentration de richesse de façon invisible. Une épargne trop profitable (au travers de la spéculation) mène évidemment au même résultat (le raisonnement est plus ‘facile’ à faire)

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  15. Hadrien dit :

    Je corrige moi-même le futur employé par BA concernant ces « grandes nouveautés historiques » ainsi que leur effroyable conséquence :
    « la hausse du prix du pétrole, la hausse du prix du gaz naturel, le passage à une économie basée sur les énergies renouvelables, le démantèlement des centrales nucléaires, le stockage des déchets nucléaires, le raz-de-marée des vieux, le vieillissement de la population, l’arrivée de millions de personnes âgées qu’il faudra loger, nourrir, soigner, l’explosion du coût des dépenses de santé, etc, etc. (liste non exhaustive).
    A cause de ces « grandes nouveautés historiques », la France ne respectera pas la règle d’or. »

    L’énergie, la santé, la démographie… on trouve là presque une caricature des sujets qui ont exacerbé les peurs séculaires du progrès chez les humains.
    Ainsi, au dix-neuvième siècle, le plus proche dont on puisse parler avec recul:
    – pour l’énergie, l’avènement de la machine à vapeur faisait déjà craindre à la fois le chômage généralisé dû à l’accroissement de la productivité industrielle (comme pour l’informatique), la gravité des accidents ferroviaires (comme pour le nucléaire), et les dangers pour l’homme (qui ne pourrait respirer correctement au-delà de quarante kilomètres/heures), etc.
    – pour la santé, la diabolique découverte du chimiste Pasteur (qui avait le tort de ne pas être médecin) était pour les bien pensants un défi à l’équilibre naturel de la survie du plus apte parmi les agressions microbiennes qui accompagnent la vie depuis son apparition sur terre. Que ferait-on de tous ces survivants imprévus?
    – pour la démographie, les écrits de Malthus furent d’une influence encore plus grande sur son temps. Sociologues, politiques, philosophes considéraient presque tous comme acquis qu’on ne saurait nourrir la terre au-delà du nombre d’habitants atteint à cette époque et les exemples de famine étaient cités comme preuve d’un point de non retour…

    Aujourd’hui, on retient du dix-neuvième siècle qu’il fut l’un des plus inventifs de l’histoire, en sciences (naissance de l’électrodynamique de Maxwell pour domestiquer l’électricité, de la thermodynamique de Boltzmann pour la chaleur) tout comme en technologie (que ferait-on sans moteurs thermiques et/ou électriques?).
    Tout au long de l’histoire, ce ne sont jamais les facteurs techniques de notre évolution qui ont posé problème, mais les facteurs politiques et sociologiques qui ont amené crises et guerres en raison des égoismes et des rivalités d’intérêts entre nations et/ou classes sociales…

    Dois-je continuer pour montrer l’inanité qu’il y a à renouveler cette confusion, à l’endroit (insignifiant, comme le montre AJ Holbecq) de… « la règle d’or budgétaire » ?
    S’il est une cause socio-politique aux déséquilibres actuels, c’est bien la mondialisation et sa globalisation financière qui, loin de hisser le tiers monde émergeant vers nos acquis sociaux, sont utilisées par une oligarchie pour les mettre à bas chez nous afin d’augmenter leurs profits!
    D’où croit-on que vienne la concomitance des difficultés à maintenir nos budgets, nos régimes sociaux et services publics, et celle de la mise en concurrence avec cette partie de l’humanité qui en est démunie… sinon de la volonté des « ínvestisseurs » pour le plus grand bonheur des bénéficiaires ?

    Introduire aujourd’hui chez les travailleurs l’idée d’une austérité nécessaire au lieu de contribuer à remédier à un état de fait patent, cela rappelle inévitablement aux aînés la célèbre blague de Fernand Raynaud: à son employé qui souffre d’une précarité croissante, le patron répond: « venez me trouver Lundi, je vous expliquerai comment on peut vivre pour moins cher! »

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  16. Opps' dit :

    Hadrien , l’idée que la richesse n’est pas bien répartie n’est pas incompatible avec celle que notre croissance va buter au moins sur 2 écueils : la population et la finitude des ressources. Et notre modèle occidental, social-démocrate et français n’est pas tenable.

    Le positivisme rationaliste imbu de l’idée du progrès éternel (surtout dans le domaine technique) ne tient plus la route complètement : il faudra passer obligatoirement non pas par l’idée d’une décroissance (ce qui est se situer logiquement dans l’idéologie de la croissance perpétuelle), mais dans un autre système de valeurs et une autre façon de vivre, mais ça nécessite des ajustements philosophiques et psychologiques assez considérables , dont certains alternatifs vaguement de gauche et réactionnaires anti-système, ont quelques clés.

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    • Hadrien dit :

      Opps’, vous devriez lire le remarquable petit recueil « Nihil novi sub sole » qui répertorie les propos comme les votres, depuis l’Antiquité.
      Dommage que je ne l’ai pas ici sous la main, mais vous y trouverez des citations latines ayant plus de 2000 ans, d’une étrange perennité jusqu’à nos jours: (de mémoire) « on ne peut plus continuer comme cela, ce ne sera plus jamais comme avant, le système traditionnel est en péril, on vit une époque à nulle autre pareille, etc…

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      • Opps' dit :

        Merci Hadrien . Je comprends tout à fait, mais je ne prédis pas la fin du monde , mais le fait que des mutations importantes sont probables. Bon , il y en a déjà eu dans le passé, et il y a même eu des régressions également.

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    • Hadrien dit :

      Vous devriez lire un petit recueil actuellement disponible en librairie: il s’agit de NIHIL NOVI SUB SOLE, qui répertorie avec une actualité saisissante tous les propos catastrophistes que tenaient déjà les hommes de l’Antiquité:
      De mémoire: « Nous vivons une époque à nulle autre pareille, tout fout le camp, rien ne sera jamais plus comme avant, l’avenir ne réserve rien de bon, etc. »
      Ils ne se doutaient pas que, deux mille ans plus tard, depuis la plus grande des iles du monde antique, je serais en mesure de le rappeler à de lointains correspondants, pestant via Internet contre les vicissitudes des temps…

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  17. enjolras dit :

    @Opp’s
    Je poursuis mon questionnement avec vous :
    – Donc la monnaie se dévalorise si il y a inflation… Mais alors qu’est ce qui provoque l’inflation (hormis les intérêts)?
    – En quoi l’outil de production représente un capital possédant une valeur intrinsèque et devant être rémunéré au travers de l’épargne ?

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    • Opps' dit :

      enjolras , à votre question (qu’est ce qui provoque l’inflation -hormis les intérêts-) , j’ai trop décomposé et oublié la réponse classique à garder en tête quand même :
      -> Toute activité économique dite en ‘surchauffe’ a tendance à produire de l’inflation .Mais vous aviez surement complété.

      Attention au fait que (car vous dites ‘hormis les intérêts’) les intérêts élevés ne provoque pas d’inflation (même si le coût de l’argent devient plus cher) , car en stérilisant certains projets devenus non rentables, cela freine la ‘surchauffe’ éco , et donc ralentit l’inflation : c’est le coeur et l’outil privilégié de la politique de toute BC

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  18. Opps' dit :

    Attention enjolras, je suis un autodidacte dilettante de l’économie 😉

    1- Disons que toute augmentation de la masse monétaire a de forte chance de se traduire en inflation. (par la force de la demande)

    Quoique cela ne soit forcément ni mécanique, ni général, ni immédiat, car c’est dans la mesure où ces moyens financiers entraîne tel ou tel comportement humain.
    Et … que ça puisse être faux dans le cas où la création monétaire se traduirait par une nouvelle ‘production’ qui trouverait son propre débouché.

    2- L’inflation peut aussi être générée par la rareté d’un produit incontournable, quelle qu’en soit la raison. (Contraction de l’offre)

    A priori il n’y a que déplacement de moyens monétaires : ce qui était dans la poche de A est dans celle de B (le propriétaire de la ressource rare). Sans parler du la désorganisation dans la structure de consommation -car B ne consomme pas comme A- , A va chercher à ‘tout prix’ de rattraper sa perte de pouvoir d’achat , en augmentant le prix de vente de sa production quelle qu’elle soit.
    Tout ceci n’étant que tendances et pressions.

    3- Enfin l’inflation est une des traductions naturelles de la lutte des classes ou si vous voulez plus prosaïquement de la tendance naturelle de chaque groupe social à gagner le + possible , en en faisant éventuellement le moins possible.

    Bien entendu le marché (aussi libre que possible) et la concurrence (aussi saine que possible) peuvent contrecarrer naturellement l’inflation ce qui ne signifie pas que cela soit harmonieux.

    Je ne comprends pas sur quoi porte la question de votre seconde question : disons que globalement il ne m’a pas échappé que l’intérêt que touche le système bancaire est en grande partie indu (encore que ce système bancaire ne soit pas pour autant le maître du monde) , mais l’idée d’une monnaie quasi gratuite me semble comporter des dangers et des illusions. Même en 100% money , l’épargne (sera?) est un élément de stabilité . En tout cas l’Etat doit retrouver la maîtrise de la masse monétaire et laisser plutôt l’allocation de ces ressources à la société civile.

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    • Hadrien dit :

      Vous ayant déjà répondu plus haut sur la prétendue nouveauté des temps, je réponds ici à votre défense d’une monnaie constante:
      Contrairement aux conceptions que vous avancez, une monnaie qui ne se déprécie pas incite à la thésaurisation et non à l’investissement. Sans le crédit « inflationniste » des trente glorieuses, nous n’aurions jamais décollé du bas de laine paysan d’avant la guerre. Marx lui-même notait déjà que ce crédit était la plus formidable source de croissance du capitalisme. Mais c’est aussi une forme « d’euthanasie du rentier » qui donne l’avantage au travailleur et à l’entrepreneur, par rapport à l’héritier.
      Dans le premier petit livre d’AJ Holbecq, « La dette, une affaire qui marche… A qui profite le système? », l’auteur rappelle le cas d’école d’une monnaie se dépréciant chaque jour, et les effets résultants sur le comportement des agents économiques…

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  19. Hadrien dit :

    Dans le même esprit que ci-dessus, lire Laurent Pinsolle:

    http://www.marianne2.fr/Dette-les-faux-debats-du-Monde_a209572.html

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    • Opps' dit :

      J’aime beaucoup Laurent pour son côté gaulliste, mais ça ne le met pas à l’abri de la « pensée unique » de Mariane … !

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  20. Opps' dit :

    Hadrien , ne pourrait-on pas dire aussi qu’une monnaie qui ne se déprécie pas , donc qui coûte peu, incite d’abord à consommer plus qu’à épargner ? Le crédit, qui arrange bien les banques, assure l’investissement et se retrouve alors dans le prix.

    D’accord avec vous sur le caractère dynamique (mais aussi perturbateur de l’inflation puisque l’outil d’équivalence universel assurant la stabilité des échanges … change de valeur!) et c’est bien pourquoi il me semble que la monnaie doit avoir un certain prix .

    Pour ce qui est du rentier et de son euthanasie, le problème est qu’il y a confusion de ce que cela recouvre : est rentier celui qui touche une rente fixe indépendamment du niveau de l’activité économique , c’est à dire que selon la conception de Marx, sont rentiers tous les fonctionnaires, retraités, assistés … et effectivement se seront les victimes d’une inflation galopante même si elle est dynamiques.
    Si par rentier vous voulez dire ‘les riches’ qui foutent rien mais vive sur leur richesse comme des gros fainéants … et bien ça n’existe plus , et celui qui a du pognon le fait intensément ‘travailler’ (voir spécule pour les plus crétin-malins d’entre eux) !

    Oui l’invention du ‘crédit’ est un moteur fondamental , je me demande même si ce n’est pas l’essence du capitalisme financier.

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    • Hadrien dit :

      Vous avez sans doute mal compris l’expression « euthanasie du rentier » qui exprime une forme de redistribution lorsque l’Etat est responsable de l’emission de sa monnaie: il peut ainsi insuffler de la création monétaire dans les services publics et les grands projets, au détriment des thesaurisateurs et même de la Bourse (la période gaulliste a connu dix années de décroissance des cours de la Bourse en France, conformément à la volonté de De Gaulle: « je ne ferai pas ma politique à la corbeille »)
      Cf le billet suivant 201 qui traite un peu des mêmes problèmes…

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  21. Opps' dit :

    Vous avez raison Hadrien , ma conception du terme de rentier est inexacte. Mais le terme de rentier et de rente sont un peu flou.

    La rente était un mode de placement de son argent , à partir du XVII qui a eu beaucoup de succès car il contournait l’interdiction de l’église de toucher des intérêts en pratiquant l’usure.

    Le rentier avait un revenu fixe non indexé sur l’inflation (qui d’ailleurs existait beaucoup moins en ces temps là). En général le rentier ne travaillait pas et vivait de ses rentes, et il était considéré comme un parasite.

    La rente a été le moyen privilégié pour les états d’ émettre des emprunts : rente d’Etat.

    Mais si l’on prend la définition générale de la rente ( » somme fixée à l’avance reçue périodiquement , pour une durée déterminée ou, éventuellement, pour le reste de sa vie ») , on peut y inclure les retraites et les pensions sans problème.

    On peut même, puisque le statut de fonctionnaire est à vie , et que le salaire des fonctionnaire est déterminé à l’avance , presque dire que le fonctionnaire est un rentier , à ce détail important près que le fonctionnaire doit travailler alors que le rentier n’y est pas du tout obligé.

    A quel sens Keynes a-t-il exactement pensé ? probablement au sens restreint, c’est vrai.

    Néanmoins l’inflation que vous semblez défendre, si elle euthanasie effectivement le rentier classique, elle a tendance à spolier également tous les revenus fixes.
    Donc mon idée ne me semble pas fausse.

    Mais de toute façon le léger problème est que le rentier n’existe plus guère. Les rentiers d’aujourd’hui ne place plus exclusivement leur pognon dans des emprunts d’Etat, mais bossent à diversifier leurs placements et les occasions changeantes de spéculer ne manquent pas.

    Même en période d’inflation, les rentiers-actifs d’aujourd’hui ne seront pas euthanasiés . Par contre les fonds de retraite , risquent, eux, de voir leur finance se tendre .

    Bref je persiste dans mon idée (en accord avec le billet 201) que trop d’inflation tue la croissance qu’elle engendre par les désorganisations qu’elle provoque.
    Par ailleurs la croissance est un concept périmé, sauf celle amenée par l’innovation.
    Et je persiste dans l’idée que l’argent gratuit, l’argent un peu trop facile tend à mener plutôt à l’endettement (bien sûr si plus personne -via l’Etat- ne rembourse ça résout le problème) et à des activités sans intérêt social

    Mais au delà de l’inflation vous me parlez des vertus de l’Etat responsable de l’émission de sa monnaie et impulsant grand projet et service public , au détriment des thésaurisateurs et de la bourse …
    Je ne sais pas trop où vous avez vu des « thésaurisateurs  » , ni ce que vous entendez par « Etat responsable de sa monnaie » (Y-a-t-il au moins une BC indépendante des diverses pressions?) , ni si vous n’avez pas oublié que la bourse débarrassée de la spéculation serait un moyen pour les entreprises d’être indépendante des banques, mais enfin ‘grand projet’ et Service vraiment Public’, je suis d’accord.

    Merci de vos lectures! Cordialement

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  22. Opps' dit :

    Petit rajout pour Hadrien.
    Même si je ne pense pas du bien de l’inflation , je n’en fais pas un dogme : ça peut être , contrôlé , un outil (résorber une partie de la dette) , ou un risque à prendre ponctuellement (monétiser une partie de la dette).

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  23. tchoo dit :

    Il y a un truc que je ne comprends pas!
    Le PIB mesure bien la richesse créé par un pays sur une année!
    Autrement dit, puisque certains on pris l’habitude de comparer un pays à une famille, le PIB serait la somme des revenus encaissés par cette famille, et la dette la somme des emprunts à rembourser.
    C’est là que je vois un hic: cette somme de dettes est remboursable sur plusieurs années, il faudrait donc comparer la somme à rembourser annuellement à la somme encaissés annuellement pour être complètement raccord avec la comparaison.
    J’ai ainsi pu emprunter 122% de mon PIB, somme que j’ai rembourser sur 15 ans moyennant une mensualité supportable pour moi et qui ne dépassait pas le seuil fatidique de 33% de mes revenus.
    Pourquoi ramène-t-on toujours la dette qui cours sur plusieurs années au PIB calculé sur une année?

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    • Opps' dit :

      A mon avis c’est parce que ça permet une meilleure visualisation. C’est aussi un peu anxiogène mais c’est peut-être pas + mal.

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    • Hadrien dit :

      L’explication est à mon sens plus simple que cela:
      Contrairement à un ménage qui voit son revenu généralement augmenter avec l’âge et peut toujours miser sur des économies, les gouvernants sont astreints à éviter les recettes excédentaires car cela se fait au détriment de l’électorat présent et non futur…
      En fait, le recours à la dette est une lâcheté des gouvernants: lorsqu’on emprunte, on en touche immédiatement le montant tout en renvoyant aux gouvernants suivants le soin de régler la
      facture (après moi le déluge) !
      C’est la raison pour laquelle on ne peut guère globaliser l’effort sur une génération comme pour un ménage, car très rapidement il ne s’agit plus du même ménage… (C’est un des rares points sur lequel je trouve la comparaison de Mélenchon erronée).

      D’autre part, la différence avec un ménage est que l’Etat fixe lui-même ses recettes et n’a donc aucune raison de renvoyer la facture à plus tard, avec intérêts, ce qui la renchérit pour la nation…

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    • chris06 dit :

      @tchoo,

      le pib ne mesure pas la richesse créée par un pays sur une année!

      il mesure la valeur ajoutée (VA) créée par un pays sur une année:

      pib = VA

      la richesse c’est le patrimoine, le capital (K), ou la VA moins la dette…

      K = VA – D

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  24. Hadrien dit :

    J’en profite pour poursuivre à l’intention de Opps’, en rappelant une citation de Marc Bousseyrol dans son introduction à l’oeuvre de Keynes:
    – Pour désigner les rentiers, A. Parguez écrit: « Sont rentiers ceux qui s’enrichissent par la seule acquisition de créances en percevant les intérêts et les gains d’aubaine. »
    C’est bien le cas pour la rente sur les emprunts d’Etat qui, on vient de le voir plus haut, n’ont aucune justification économique sinon de reporter l’addition aux successeurs, renchérie par l’intérêt alors que le rôle de l’Etat est au contraire de réguler… par l’impôt ou par la création monétaire:
    L’ímpôt, lorsqu’équitablement réparti, est neutre. La création monétaire, lorsque l’íntérêt est inférieur à l’ínflation comme durant les 30 glorieuses, est défavorable au thésaurisateur et favorable à l’emprunteur.
    Mais la situation actuelle est tout l’nverse:
    Les Etats de l’UE sont dépossédés du pouvoir traditionnel de création monétaire, la BCE impose une monnaie forte avec des taux d’intérêts commerciaux certes faibles mais supérieurs à l’inflation, et c’est dans ces conditions les plus défavorables que les Etats fuient leurs responsabilités en continuant d’emprunter, renchérissant leur dette par une rente payée aux nantis:
    Rappelons-le, en Grèce, la principale activité du pays qu’est la marine marchande (2e flotte mondiale) est totalement exemptée d’impôt ! En France, 287 niches fiscales et sociales pour les professionnels représentent 173 milliards d’exemption, et 468 niches fiscales pour les particuliers fortunés représentent 72 milliards !
    Toutes ces exemptions non prélevées vont ensuite nourrir la rente des banques répondant aux appels d’offre sur les marchés, pour leurs clients ou leurs propres comptes…

    Je le répète, l’inflation maîtrisée des trente glorieuses (en dépit des exortations de Jacques Rueff) fut une manière de redistribution sociale qui permit notamment aux jeunes ménages d’emprunter à bon compte et d’accéder à la propriété, tout en écornant quelque peu l’excédent des nantis, qu’ils soient préteurs ou boursicoteurs.

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  25. A-J Holbecq dit :

    Le projet de loi de finances rectificative 2011 entérinant le deuxième plan d’aide à la Grèce a été présenté ce matin en conseil des ministres. Cette aide n’aura pas d’impact sur le déficit mais alourdira la dette de 15 milliards d’euros d’ici à 2014.

    La Grèce était au menu du conseil des ministres ce lundi, le dernier avant la trêve estivale. Le ministre de l’Economie François Baroin et la ministre du Budget Valérie Pécresse ont en effet présenté le projet de loi de finances rectificatives pour 2011, qui entérine en droit français les nouvelles modalités d’aide financière à la Grèce. Le texte sera examiné début septembre en session extraordinaire du Parlement.

    Ce collectif budgétaire ne comprend qu’un article nouveau, sur les compétences élargies du Fonds européen de stabilité financière – outre l’émission d’obligations, le FESF pourra à l’avenir racheter de la dette publique sur le marché secondaire, octroyer des liquidités préventives à des Etats ou encore aider à la recapitalisation des banques. La France est ainsi le premier pays européen à entamer le processus de mise en oeuvre de l’accord du 21 juillet, qui accorde à la Grèce une aide financière nouvelle de 160 milliards d’euros d’ici fin 2014, dont 109 milliards de fonds publics – Europe et FMI.

    Le solde budgétaire de l’Etat reste toutefois inchangé, car cette nouvelle aide ne se fait pas sous forme de prêts directs mais sous forme de garanties apportées par les Etats de la zone euro aux emprunts du FESF. Elle n’alourdira donc pas le déficit public tricolore qui, selon les prévisions du gouvernement, atteindra 5,7% du PIB fin 2011, 4,6% fin 2012 et 3% fin 2013. La charge d’intérêt de la dette reste elle aussi inchangée.

    Néanmoins, la France, qui a une quote-part de 21,9% dans le FESF, est obligée de tenir compte de l’impact de cette garantie pour ses finances publiques. Cette nouvelle aide va donc alourdir le niveau de la dette tricolore de 15 milliards d’euros d’ici à 2014, selon Bercy, à un rythme qui dépendra des besoins de financement de la Grèce. Il ne s’agit cependant que d’une ligne comptable, la somme n’est pas réellement levée ni versée.
    Hausse de la dette de 0,7 point de PIB

    La nouvelle trajectoire d’évolution de la dette publique française sera présentée dans le cadre du projet de loi de finances pour 2012. La France prévoit pour l’instant que la dette atteindra 85,4% du PIB cette année, 86,9% fin 2012 puis 86,4% fin 2013 et 84,8% fin 2014. Un impact de 15 milliards d’euros entraînera, selon les calculs de Bercy, une hausse de la dette de 0,7 à 0,8 point de PIB. La commission européenne a cependant promis aux Etats qui aident la Grèce qu’elle ne tiendrait pas compte de cet impact en cas de procédure pour déficit excessif.

    Le premier plan d’aide a lui, en revanche, pesé sur les finances publiques françaises. Le montant de 110 milliards d’euros a en effet été financé par des prêts directs du FMI et des Etats de la zone euro. La France s’est engagée à prêter 16,8 milliards dans le cadre de ce plan. Somme qu’elle a dû réellement emprunter sur les marchés, ce qui a creusé le déficit public. A ce jour, environ 10 milliards d’euros ont déjà été versés. Le reliquat pourrait être intégré dans les nouvelles modalités de prêt via le FESF. Ce prêt avait été accordé à la Grèce à des conditions beaucoup moins avantageuses, à sa voir à un taux d’intérêt de 5,5%. Ce qui, potentiellement, pourrait rapporter au final 200 millions d’euros à la France.

    Au total, le plafond de garantie de la France au capital du FESF, dont la capacité effective de prêt a été portée à 440 milliards d’euros, s’élève désormais à 159 milliards. Pour le moment, la France ne s’est portée garante que de 4 milliards d’euros, sommes correspondant à sa quote-part dans les prêts accordés par le FESF à l’Irlande et à l’Espagne.

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