122 – Hors sujet

Pour poursuivre vos discussions diverses et variées… 🙂

(si vous pouviez commencer à résumer vos diverses positions, ce serait bien pour s’y retrouver…)

A propos postjorion

Le blog d'André-Jacques Holbecq
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97 commentaires pour 122 – Hors sujet

  1. Catherine dit :

    les hors sujet ne sont pas hors sujet justement, ils sont dans le sujet, mais avant de savoir, on ne sait pas, il paraît, hein?

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  2. Bruno Lemaire dit :

    Merci à notre gentil hébergeur, « postjorion » de tenter de faire le tri, et le ménage, pas simple.

    J’ai l’impression que le fil directeur était « comment déterminer le bien commun », pour la monnaie, pour l’économie, pour la société en général.

    D’où une interrogation sur la façon d’obtenir un consensus.

    1) en faisant référence à un Absolu (transendant) – ce que bcp refusent

    2) en faisant référence à un relatif contingent, subjectif (philosophie du sujet contre « science » du réel)

    3) en se positionnant dans un rapport de forces (lutte de classes) ou dans le « miracle du marché » (les égoïsmes individuels conduisant à l’optimum collectif)

    Je n’ai vu pour ma part aucune avancée extraordianire, mais nous n’en sommes qu’au début: ce n’est pas encore la lutte finale.

    Juste un point: certains philosophes ont été évoqués, et je me suis cramponné à mon « idole » ;-), Claude Tresmontant, dans la lignée d’Aristote, de Thomas d’Aquin et de Bergson, complètement opposé à Descartes, Kant et … Sartre.

    Amicalement, Bruno.

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  3. Catherine dit :

    aucun avancée extraordinaire, oh, la vacherie, après tout ce que mon petit a souffert, alors disons de timides avancées ordinaires, ce sera plus juste, c’est vrai! je plaisante, bien sûr!
    amicalement, aussi, et bisous à Post-Jorion, je l’invite à venir manger des moules-frites pour me faire pardonner!

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  4. Catherine dit :

    il manque doigt décidément, serait-ce un signe?

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  5. Bruno Lemaire dit :

    Oui, je me demandais de quel petit Catherine parlait: aurait-elle mangé tous ses doigts

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  6. Catherine dit :

    Modéliser, ça va nous aider.

    Imaginons une roue, symbolisme exprimée par la tradition chinoise dont le point central est parfaitement immobile( nos absolus, Vérité, Justice, Amour, Liberté, etc…les majuscules)

    c’est le centre de la roue, c’est l’immobilité «  » » »absolue » » » », l’énergie potentielle.

    qui est à la «  » » » » » » »SOURCE » » » » » » » » » du mouvement dynamique, l’énergie cinétique, le «  » » »relatif » » » inscrit ailleurs que dans le centre, mais les deux sont nécessaires pour que la roue soit vraiment une roue.

    En Dieu, en la Nature coexistent, et l’immobilité absolue et l’absolue mouvement!!!

    le dynamisme, c’est l’énergie cinétique, qui a source dans le centre de la roue, les deux sont nécessaires,immobilité et mouvement, ils sont les manifestations, les facettes, d’une seule et même réalité.

    Bonne journée à tous!

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    • Bruno Lemaire dit :

      @Catherien, et à tous, Sur les modèles

      Ayant passé près de 40 ans à enseigner la modélisation à mes étudiants (qui n’en avaient pas grand chose à faire, d’ailleurs 😉 ) j’aimerais rappeler qu’il est important de ne pas se tromper de modèles.

      Il y a (au moins) 3 grandes catégories de modèles:
      les modèles normatifs,
      les modèles explicatifs,
      les modèles descriptifs.

      Dans chacun de ces cas il est important:
      1) de ne pas prendre une des catégories pour une autre (l’exemple du marché « parfait » saute aux yeux 😉 ainsi que le modèle de « lutte de classes »)
      2) de ne pas prendre le modèle pour la réalité, la carte n’est pas le territoire.

      Par ailleurs, je ne suis pas sûr que les métaphores, les allégories ou les paraboles soient de vrais « modèles », un modèle ayant pour but, en général, de mieux comprendre la réalité 😉

      Cela étant, pourquoi ne pas faire la roue …

      Amitiés, Bruno.

      Petite question: le « big bang » rentre dans quelle catégorie, s’il y rentre?

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      • Bruno Lemaire dit :

        Modèle, suite.

        Bien entendu, la fable de la dame de condé peut être considérée comme un modèle, comme l’île des naufragés, d’ailleurs. On n’est pas obligé de mettre des formules pour avoir un modèle, m^me si cela peut aider, parfois. Ne pas en faire pour autant des modèles normatifs … désolé pour la dame, qui est peut être un top modèle 😉

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        • bernard83 dit :

          Contresens

          Lisez attentivement, le village est censé s’être mis d’accord, et de façon démocratique, sur les équivalences entre les prestations.
          C’est la partie IMPORTANTE qu’il n’est pas question de modéliser.

          Bien à vous.
          Bernard

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        • Bruno Lemaire dit :

          OK. Alors comment se mettre d’accord, de façon démocratique? Je pense que la véritable question est là. Je ne sais pas trop comment aboutir à un consensus, alors, un consensus démocratique, si l’on ne partage pas des valeurs communes, cela me semble plus délicat encore. Mais je suis preneur de toute idée, of course.

          Amicalement, Bruno.

          En fait, ce que je recherche, avec bcp d’autres bien sûr, c’est une méthodologie montrant comment des individus différents peuvent se mettre d’accord sur un ou plusieurs points, en n’oubliant pas les travaux d’Arrow sur le paradoxe de Condorcet (quasi impossibilité de se mettre d’accord sur plusieurs points différents) La théorie des jeux peut éventuellement permettre d’obtenir des solutions, multiples et jamais « optimales », si tant est que l’optimum existe (suivant quels critères multidimensionnels?)

          Je relance donc ma question, et ma proposition de billet: comment construire la notion de bien commun?

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        • bernard83 dit :

          D’abord en se demandant si ce bien est vraiment universel. H.A.vous donnera des pistes théoriques, (et les amérindiens des contre exemples, plus simplement , par exemple sur les bienfaits amenés par Custler).

          Une autre de vos interventions m’interroge davantage. C’est cette confiance que vous voulez donner à ces outils.
          Une classification des modèles aussi sophistiquée soit-elle ne dispense pas de les présenter pour ce qu’ils peuvent donner, c’est à dire donner une projection de ce qui se passe quand on fait interférer entre eux des paramètres qu’on a pu isoler et dont on sait prédire le comportement individuel en toute circonstance, et encore avec la difficulté des arrondis de calcul et surtout, des conditions initiales dont vous connaissez probablement toute la difficulté.

          En économie, de plus, il me semble qu’aucune des deux conditions fondamentales: l’isolement des paramètres et le déterminisme des comportements n’est remplie.

          Si vous me parlez de Black et Scholes, il faut alors parler non de modèles, mais de traitement de signal, ce qui est fondamentalement différent.

          On imagine qu’un observateur, qui parvient à repérer certaines corrélations dans ce qui semble complètement confus, est mieux renseigné que le pékin moyen, et peut en tirer avantage. C’est d’ailleurs la simple ambition de la formule.

          Un autre exemple très actuel est la somme de modèles atmosphériques censés nour indiquer que la terre se réchauffe à cause du CO2. Les conditions ne sont pas non plis réalisées pour faire une prédiction, et d’ailleurs on n’a toujours pas pu repérer le « hot spot » équatorial que ces modèles prévoient quasi tous. Je passe sous silence les quelques acrobaties physiques (discontinuité de température au sol par exemple)requises pour donner de la vraisemblance à leurs résultats.

          Ce ne serait pas si grave, si parallèlement la théorie analytique de Ferenc Miskolsky n’était passée sous silence, théorie reposant sur de bonnes vieilles lois physiques qui ont fait leur preuve depuis plus de 100 ans, et qui donne de bons résultats quant à son accord avec l’observé, sans recourir aux acrobaties des modèles reconnus par l’establishment, mais qui présente le défaut rédhibitoire de me pas produire l’espéré en matière de réchauffement.

          Et il faut rappeler ce que produisent le mieux tous les modèles imparfaits: du vraisemblable. Ca peut ressembler à la réalité, on peut assez facilement le faire passer pour la réalité, mais ce n’est pas la réalité.

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        • bernard83 dit :

          @Bruno
          Vous avez raison, il faut des valeurs communes. Encore faut-il que que ces valeurs choisies et proclamées soient compatibles entre elles dans le champ où elle vont s’exercer, et que ce champ soit parfaitement délimité.

          Hannah Arendt (123) nous donne des pistes pour celà.

          En voici la première:

          Dans le domaine économique, qui est d’abord celui de l’entretien de la conservation doit se traiter en tenant compte de [la nécessité, qui supprime le libre arbitre dès lors qu’elle menace directement la vie ou sa perpétuation/b]. Cette absence de libre arbitre est incompatible avec la liberté totale du producteur / consommateur atomisé et mondialisé du libéralisme officiel. On sait donc, elle l’a démontré, que ce système n’est pas viable.

          Dès lors, il faut mettre à la poubelle les « modèles » économiques globaux (ouf, on pourra peut-être en sauver quelques locaux) dont la quête s’apparente à la recherche du mouvement perpétuel.
          J’attends d’ailleurs toujours votre
          réponse aux objections de principe que je formule à l’attention de l’ambition des modèles en général.

          Bien à vous

          Bernard

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        • Bruno Lemaire dit :

          @Bernard sur les modèles

          Un modèle est toujours construit dans un but précis. Reprenons l’analogie d’une carte, comme modèle, et du territoire comme la réalité.

          La carte, ou le plan de Paris sera différent pour un amateur de bons restaurants, un touriste japonais, un cinéphile, ou tout autre quidam.

          si vous voulez mettre sur une carte tout ce qui concerne Paris, il faudra faire une carte à l’échelle 1 (et encore, en 3D) ce qui n’aura plus aucun intérêt.

          Dire qu’il faut jeter les modèles globaux (ou pas) est aussi « niais » que de dire qu’il faut leur faire une confiance aveugle. Mon premier cours sur les modèles consistait à parler des limites et des conditions d’applications des modèles (leur « robustesse »), et la moitié de mon cours consistait à piéger mes étudiants sur de mauvaises utilisations des modèles.

          Je ne sais pas si j’ai répondu, n’hésitez pas à me relancer.

          Bien à vous, Bruno.

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        • bernard83 dit :

          @Bruno,
          Merci pour la réponse sur les modèles.Mais elle n’apporte rien de plus.

          Reprenons l’exemple de la carte et de Paris. L’objectif d’une carte ne peut pas être d’y trouver tout ce qui concerne Paris, mais au maximum d’y trouver tout ce qui est suffisamment « permanent » pour qu’on ait une chance de l’y trouver.

          Le modèle de ce type est dit « statique » et ce que l’on peut y mettre est forcément inférieur à l’enveloppe de ce qu’on pourrait y mettre.

          Les modèles économiques ont forcément une prétention « dynamique », puisqu’ils prétendent décrire un processus qui se déroule dans le temps, au moins pour des modèles globaux.
          C’est une énorme différence, qui, sauf erreur de ma part que vous me signalerez, disqualifie l’exemple de la carte.
          Nota: j’ai lamentablement merdé ma première tentative de mettre en gras.

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        • Bruno Lemaire dit :

          je suis d’accord sur le fait que mon exemple est statique. Prenez si vous voulez des infos qui vous parviennent en fonction de votre localisation gps, ce sera dynamique, et alors.

          Ce que j’ai dit reste vrai, je pense.

          Le modèle IS/LM est un modèle dynamique, plutôt nul, mais tout dépend ce que l’on veut en faire.

          Le modèle d’équilibre général est aussi nul, par certains côtés. Il peut cependant apprendre certaines choses, s’il est bien utilisé. Il a permis à J. Robinson de montrer à Samuelson que le taux de profit était une variable exogène (type lutte de classes) et pas endogène (type productivité marginale du capital).

          Amicalement, Bruno.

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        • bernard83 dit :

          @Bruno
          Pardonnez mon insistance d’arapède à vous relancer sur le rocher auquel je m’agrippe, les modèles économiques, dont vous êtes spécialiste, et sur lequel nous sommes en opposition complète, opposition que j’ai l’outrecuidance de maintenir, au risque de me faire renvoyer vertement dans mes buts, maintenant que la discussion devient plus technique.

          Suite à votre dernier billet, moi qui suis parfaitement « candide » en ce qui concerne les « modèles » économiques (mais pas forcément en ce qui concerne l’économie)et je vais donc voir ce qui se dit sur Wikipédia sur IS/LM, ce « pont-aux-ânes » dépassé depuis 1970, mais qualifié joliment « propédeutique à la construction de modèles dynamiques.

          Premier rude choc :
          S’il prépare a aborder les modèles dynamiques, il ne serait donc pas comme vous me l’aviez affirmé ?

          Deuxième choc, en lisant la présentation, on comprend qu’il s’agit en fait de mathématiser , non pas l’économie, mais la technique Keynésienne de pilotage de l’économie. On passe de la science, mais à son application, la technologie, voire plutôt à de l’art si on considère de façon assez naturelle « l’art » du pilotage.

          Troisième choc :

          Petit coup d’œil sur les présupposés.
          On apprend qu’il n’est valable que pour une économie fermée. Et c’est logique, on va trouver des paramètres « exogènes » mis à la disposition du pilote, l’exemple est, je crois, le taux d’imposition. On est alors, et c’est conforme à la vision néolibérale de la compétition entre des économies, dans la métaphore de la compétition automobile, où un seul pilote se trouve dans chaque voiture.
          Le modèle ne serait pas global au niveau de l’Economie, cette magnifique machine qui d’autorégulerait toute seule, sans pilote, peut-être équipée d’une « main invisible »(ou d’un « régulateur à boules universel ») plutôt que d’un pilote que. Pardonnez la trivialité de l’image, manie de mécanicien de formation.

          Quatrième choc

          Il existerait d’autres paramètres, qui n’existent pas sur la magnifique démonstration Wiki ; certains qui feraient discussion sur leur origine, exo ou endo ? (qu’est-ce donc que ce taux de profit ?) et d’autres manifestement externes, qu’est-ce que cette lutte des classes, ( pourquoi pas climat social, dont on imagine qu’une linéarisation soit possible, ou révolution qui mettrait à mal cette linéarisation. Mais alors, le modèle aurait-il des limites de validité? Qu’est-ce qui se passe si le paramètre « lutte des classes » prend des valeurs qui culbutent la paix sociale ?

          D’où la poursuite de l’enquête
          Existe-t-il des modèles dynamiques ? Qu’est-ce qui caractérise un modèle dynamique
          Nous trouvons des indices pessimistes sur l’article : Modèle (économie) de Wiki

          « Se pose aussi le problème de la durée de vie d’un modèle (comparable au cycle de vie de tout produit ou paradigme), en fonction de l’évolution des activités économiques et des comportements sociaux. Par ailleurs il est beaucoup plus délicat de faire, ce qui serait le plus pertinent, un modèle dynamique, ouvert à tous les scénarios d’évolution, y compris les scénarios de rupture, qu’un modèle statique supposant une économie au comportement figé et répétitif, ou évoluant d’une façon linéaire facilement extrapolable. »

          Diantre, se poserait-on la question de la durée de vie des sciences dures ? leurs avancées ne font –elles pas que les compléter ?

          Et des modèles se réclamant de la prise en compte de cette dynamique, y en a-t-il ?
          Qu’en pense le nouveau pape de la question, David Romer qui indique que le but d’un modèle n’est pas d’être réaliste, avec cette démonstration, elle, carrément surréaliste !!!

          …En effet, nous possédons déjà un modèle complètement réaliste : c’est le monde réel lui-même. Or ce ‘modèle’ est trop compliqué pour être compréhensible. … Ce n’est que lorsqu’un postulat simplificateur aboutit à un modèle qui fournit des réponses incorrectes aux questions auxquelles il est censé répondre que son manque de réalisme peut être considéré comme une imperfection. … [Sinon] son manque de réalisme est alors une vertu. Dans ce cas, le postulat simplificateur permet d’isoler certains effets et d’en faciliter la compréhension. Romer, David. 2001. Advanced Macroeconomics. 2nd edition.

          Et pourquoi son modèle de Solow « amélioré » qui semble constituer le fin du fin de la macroéconomie, ne prévoit-il pas de possibilité de crise ?

          Allez, pour finir, une conception de l’économie scientifique plus acceptable et à laquelle j’adhère entièrement : celle de Joan Robinson que je vous serai éternellement reconnaissant de m’avoir fait découvrir, par une citation résumant sa position sur le sujet, toujours sur Wikipédia

          « La théorie économique, en tant que science cherche à démontrer comment fonctionne un ensemble particulier de règles du jeu, mais, ce faisant, elle ne peut que les présenter sous un jour favorable ou défavorable à ceux qui jouent le jeu. »

          Voilà qui est beaucoup plus raisonnable. L’économie est une construction humaine, un jeu de société auquel les joueurs acceptent de jouer tant qu’ils peuvent se persuader que les règles sont tellement trafiquées qu’ils en sont devenus les dindons.

          Pour moi, Romer ou Robinson, il faut choisir (et argumenter).

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        • Bruno Lemaire dit :

          @Bernard,

          je vais me pencher sur vos questions, et tenter d’y répondre dans les heures, jours ou années qui vont suivre.

          Juste un point: je ne suis pas spécialement « fana » des modèles, comme vous pouvez vous en douter. Dans la catégorisation dont j’ai parlé (normatif, descriptif, explicatif), il y a un autre axe, transverses, statique et dynamique (même si les modèles statiques n’ont pas un intérêt particulier, sauf peut être en tant que limite, et/ou introduction, aux modèles dynamiques).

          En ce qui concerne J. Robinson, disciple de Keynes, mon grand regret ait qu’elle n’ait jamais eu le « Prix Nobel » d’économie: elle l’aurait mérité 10 fois.

          On en reparlera, Bruno.

          Wikipedia est souvent très intéressant, mais il ne faut pas forcément prendre ce qu’ils écrivent pour parole d’évangile.

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        • Catherine dit :

          Les modèles, moi, j’crois bien que c’est fait pour être dépassés.

          ça peut aider un certain temps, pour systématiser, orienter des données éparses, donner un peu de corps à ce qui n’ a pas de corps, un peu comme rassembler des poussières sur un tas, dans le but de les mettre plus facilement dans le ramasse-poussières, et de s’en débarrasser, vite fait.

          Je crois qu’il faut savoir les lâcher très vite, au risque de mourir, à leur obéissance servile, qui risque de ruiner des mariages exogamiques!

          l’intitulé de modèle dynamique me semble en soi complétement paradoxal, puisqu’il allie deux notions contradictoires, quelque chose de mouvant avec quelque chose de figé, comment se peut-il qu’un dynamisme mouvant et imprévisible par essence, puisse se trouver enfermé dans une camisole pétrifiée en modèle normé et estampillé, j’avoue que ça me semble assez drôle, loufoque cette idée -là, ça en devient presque intéressant, à force d’être hors du sillon justement.

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        • Catherine dit :

          Un modèle est un message, reste à savoir ce que transporte son information et au service de qui elle est diffusée?

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        • Bruno Lemaire dit :

          Modèles, suite mais pas fin, sans doute, et hélas 😉

          @ Bernard et Catherine, deux ou trois questions.
          1) Qu’entendez vous pas un modèle « global »? Aucun modèle ne peut évidemment rendre compte de la totalité, si c’est la propriété que vous recherchez, il n’y a pas de modèle global
          2) un modèle est nécessairement fermé, je pense. Je ne vois pas très bien ce que serait un modèle « ouvert »
          3) Un modèle est fait pour être dépassé? Sûrement, mais je ne comprends pas bien les conséquences de cette affirmation.

          Je tenterais de répondre aux questions techniques de Bernard dans un autre message, mais je voudrais d’abord être sûr que l’on parle bien des m^mes choses, et que l’on a les m^mes objectifs quand on critique ou quand on encense les modèles – ou les métaphores, les paraboles, les images, et tout ce que vous voulez d’autre, qui ont au moins deux objectifs:
          a) mieux communiquer entre nous
          b) mieux comprendre ce dont on parle.

          Un exemple de modèle dynamique a longtemps été le modèle de lutte de classes d’un certaint K.M., venant quelque temps après le modèle du circuit économique des physicocrates. Quand à l’hypothèse des avantages comparatifs de Ricardo, il n’a jamais vraiment été modélisé, à ma connaissance, il est pourtant fort simple. Peut être parce que ce serait un modèle « dynamique » 😉

          Amitiés, Bruno

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        • Catherine dit :

          C’est mon côté aventurière et spontané qui me fait me lancer dans cette histoire de modèle sans y connaître rien.

          Téméraire, la gazelle!

          Il paraît, que les imbéciles n’ont peur de rien, peut-être suis-je de cette étoffe, je ne sais pas, il doit bien y avoir de ça, quand même, un peu, cette idée-là ne me dérange nullement, imbécile, un peu, pourquoi pas, une expérience comme une autre?

          1) modèle global, nenni, pas possible, tout à fait d’accord.

          2)un modèle est nécessairement fermé, oui, mais pas trop longtemps. Le temps de la digestion, et puis après y’a d’autres choses à digérer qui viendront remettre en cause le bol alimentaire.Un modèle ouvert serait un corps sans corps, en effet, je crois.

          3) les conséquences d’un dépassement, ce serait l’actualisation des potentialités toujours en résonance avec une nouvelle pensée, une nouvelle arrivée qui s’ origine nouvellement comme tout ce qui est nouveau. Comme un tissage aussi, jamais terminé, toujours sur la chaîne à laisser se croiser la trame du mouvement dynamique de la vie. Et pourtant, il faut s’arrêter, c’est une nécessité, une vie sans arrêt n’est pas une vie, car la conscience ne peut dès lors jamais se poser, aussi, prêtons aux modèles cette vertu-là, celle de permettre pendant un temps, de faire le tri, mais reste à savoir de quel genre de tri il s’agit, vers quelle direction il se destine ce tri, quel intérêt il défend au bout du bout, et surtout pas trop longtemps, laissons-le respirer, se rendre poreux du mouvement ambiant?

          Et pour terminer, dans ma lancée, j’me risque et on verra ce qu’il en sortira, encore une petite dernière avant d’aller vaquer à autre chose.

          Quand je pense aux modèles, je pense à cette phrase de Spinoza, de mémoire, les gens se croient libres parce qu’ils agissent mais s’ils ne savent pas Ce qui les fait agir, de quelle nature est cette liberté?

          Alors, je vois ces modèles comme quelque chose qui nous fait agir et dont nous nous pensons les déterminants, prétentieux que nous sommes, sans que nous sachions Ce qui nous fait agir dans ce sens-là, le processus représentatif en filigrane, nous l’ignorons. Il serait un peu comme une empreinte, un premier tracé sur lequel d’autres tracés plus marqués, viendraient creuser des chemins de plus en plus larges, pour arriver à la rationalisation de ce que nous faisons, en ignorant l’origine de la source.

          Mais l’attention et le silence permettent parfois de retrouver le chemin de l’empreinte, et dès lors de s’en libérer un peu ou pas, c’est selon!

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        • Bruno Lemaire dit :

          @Catherine,

          Spinoza n’est vraiment pas ma tasse de thé, mais j’aime bien ce que vous écrivez:
          « Quand je pense aux modèles, je pense à cette phrase de Spinoza, de mémoire, les gens se croient libres parce qu’ils agissent mais s’ils ne savent pas Ce qui les fait agir, de quelle nature est cette liberté? »

          sauf que je vois pas un lien évident avec les modèles, à deux bémols près:

          1) un modèle peut être un « top modèle », dans le sens d’un héros, ce qui se rapproche, un peu, de la notion de « modèle normatif », quoique …

          2) j’ai écrit un peu vite sans doute qu’un modèle est nécessairement fermé: ce n’est pas évident, à la réflexion. Donc à suivre ….

          Amicalement, Bruno.

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        • bernard83 dit :

          Rebonjour Bruno

          Réponses aux questions me concernant.

          1 Il est évident qu’un modèle global doit être fermé, ou au moins le prétendre. L’essentiel est donc dans la vérification de la chose, car il est tellement facile de passer sous silence des paramètres incontournables mais gênants

          Le seul modèle global qui serait d’actualité est pour moi le modèle qui réaliserait l’idéal néolibéral qui prétend réaliser l’optimum économique global de croissance, fondé sur le libre échange généralisé, et le dogme autorégulateur du marché. Dans sa forme idéale, cette autorégulation implique qu’il n’y a donc plus besoin de pilotage, donc plus besoin de paramètres exogènes, au moins en théorie. Evidemment, on ne peut plus introduire ce gêneur de paramètre « lutte des classes », qui ,endogène suivant la théorie, doit prendre la valeur 0 (s’il mesure la lutte ou OO s’il mesure l’absence de lutte, ou à tout le moins une valeur fixe à l’équilibre, un niveau de lutte sociale qui s’équilibrerait mystérieusement sans intervention de la violence de l’état. C’est évidemment une fiction, c’est même exactement le contraire qui se passerait, c’est le cauchemar totalitaire qu’explique d’ailleurs H.A. qu’ont vécu un temps les chiliens, les argentins, notamment et qui en sont sortis.

          2 Le modèle basé sur l’avantage comparatif de Ricardo est pour moi exactement le modèle dont je viens de parler.

          3 Je ne comprends par contre pas ce que serait un modèle de lutte des classes. Il en existe autant de sortes que d’hypothèses sur ce paramètre.

          Merci de poursuivre ce dialogue tout en lançant un autre sujet intéressant.

          Bernard

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        • Catherine dit :

          L’idée de bien commun qui devrait nous animer, c’est la vie je crois, mais pas celle dont on nous rebat les oreilles, non, celle qui nous fait être des hommes, faits de terre et de ciel, et mus par le désir d’inscrire dans leur fragile et périlleux passage, un sens qui honore tous les hommes.

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        • Bruno Lemaire dit :

          @Bernard,
          le modèle de base de lutte de classes, au moins en économie fermée, pourrait se baser sur les schémas de reproduction élargie (livre 2, posthume, du capital), en mettant comme variable le taux de plus-value, ou d’exploitation, en faisant ainsi évoluer la plus-value extorquée par les « capitalistes », ou, au contraire, la plus-value regagnée par les « prolétaires ».

          Dans mes années marxisantes, en 1978-1979, j’avais même donné cela comme projet à mes étudiants HEC, en cours de simulation 😉

          Je ne sais pas si j’ai gardé quelque part ce travail, c’est bien loin maintenant …

          Amicalement, Bruno.

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        • Bruno Lemaire dit :

          @catherine, sur le bien commun,

          Si on s’efforce de définir le bien commun « immatériel », « spirituel », je ne peux qu’être d’accord sur votre remarque, mais, sur le plan concret, je ne sais pas trop ce que l’on peut en tirer. Sauf, bien sûr, si l’on est chrétien, et si l’on relance les communautés primitives dont on parle dans les actes des apôtres.

          Je ne suis pas sûr que le monde actuel soit vraiment prêt pour cela, hélas sans nul doute, la « parousie » me semble encore bien loin.

          Si donc l’on revient à la notion plus concrèe de bien commun, je n’ai pas encore vu le début d’un commencement de réflexion collective sur 1) la nécessité de définir ce bien commun 2) la façon de se mettre d’accord 3) quelques pstes sur ce que pourrait être ce bien commun.

          Aussi, parler de solutions sans prendre le temps de définir ce bien commun me semble être peu « productif », voire contre-productif.

          Désolé de ces mots, qui vont sans doute vous paraître bien terre à terre, très amicalement, Bruno.

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      • Catherine dit :

        A vrai dire je me moque un peu de savoir si « ça  » rentre dans le moule Bruno, en l’occurrence si ça rentre dans la boîte, que ce mot « modèle » est censé contenir.

        J’ai mis ce mot là, car il fallait bien emballer l’image dans quelque chose, je n’ai que ces petits mots pour échanger avec vous, je pourrais faire un poème, pourquoi pas, de la musique, c’est difficile, danser, pas le lieu, vous avouerez que mis à part le mot toujours un peu boiteux, la boîte à outils se fait pauvre quand on est séparé par tant de kilomètres.Le plus important c’est le contenu, même s’il est vrai aussi, que le contenant a toute sa place, mais il s’agit quand même d’essayer de faire passer un message, mess(e) vient de là, je crois.

        Si je rencontre un extra-terrestre, qu’est-ce qu’on fera pour se comprendre tous les deux, nous qui n’utilisons pas le même langage, on fera ce que l’on appelle des paraboles, des allégories, c’est à dire mettre du concret sur de l’abstrait, car ce sera la seule façon de faire un pont entre lui et moi, souvenez-vous quand je parlais du petit enfant qui apprend à parler, le meuh de la vache ou le wouah wouah du chien, c’est un peu ça, des allégories pour que le petit enfant finisse par faire le lien , le pont entre la vache qu’il voit et le meuh qui lui sert de béquille, pour qu’il réussisse finalement, au bout d’un certain temps, à faire se marier la vache observée de ses yeux, avec le mot vache.

        Que vous avanciez ça, ce doute, à propos des allégories et des paraboles etc me scie quand même Bruno,surtout vous, l’Ancien et le Nouveau Testaments, qu’est-ce donc d’autre que cela, des allégories, des paraboles dites-moi, une façon de nous faire comprendre quelque chose que nous ne comprenons pas encore, il faut donc parler avec les mêmes mots que ceux que nous employons, les mots de tous les jours, pour que nous percevions quelque chose, puis ensuite il revient aux lecteurs de décoller de cette lecture littérale pour aller au coeur du coeur du message, le sens qui doit être dé-voilé, cherché, sinon c’est absurde, absurde de notre propre surdité.Si nous n’entendons pas cela, nous ne comprendrons rien, tous ces mots glisseront lamentablement sans nous apporter rien, si ce n’est une déformation du message voire une confusion et toutes les conséquences qui en découlent.

        Décoller, c’est un peu comme un poème, vous devez vous laisser rencontrer par cette condensation créatrice, y mettre de l’esprit, Saint Paul, ne dit-il pas que la lettre tue et que l’esprit vivifie, pour que le texte vive et parle vraiment et ne se contente pas d’ânonner, il faut ce supplément d’âme, la participation active du lecteur, sinon, ça ne veut rien dire.

        Une image concentre, agglomère, thésaurise, fascine des éléments en un point que l’on peut alors appeler concept, et ça aide à visualiser quelque chose qui jusqu’alors était éparpillé, l’image de la roue me semble pour ma part, tout à fait judicieuse de notre rapport au monde.
        Cette nécessité d’aller percuter le coeur pour qu’en surface la dynamique soit plus juste, bon, je n’ai plus le temps d’en dire plus, je repars au travail, mais j’y reviendrai si vous voulez, c’est exxentiel, absolument essentiel tout ça.

        J’avais oublié mon fameux, je crois, sourire et amitié, toujours!

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        • Bruno Lemaire dit :

          Je n’ai strictement rien contre les paraboles – utilisées par le Christ dans le nouveau testament, bcp plus que par les hébreux dans l’ancien. – bien au contraire.

          Une parabole, ou une allégorie, est faite pour concrétiser le message, le rendre plus compréhensible.

          Tant mieux donc si vos allégories servent à cela.

          J’avoue que ne connaissant strictement rien au Yin et au Yan, et n’ayant pas vraiment envie de m’y plonger, l’image de la roue ne me parle pas vraiment, mais tant mieux si d’autres comprennent vos images.

          Par ailleurs, je pense que toute image « mécaniste » du monde est une erreur, ce fut celle de Laplace, et de son bonhomme, ce fut celle de Leibnitz, ce fut sans doute, implicitement, celle de Descartes, puis de Voltaire. Si le monde était une machine, tout serait déterminé, la « nouveauté » serait déjà implicitement engrammée, ou programmée.

          Enfin, j’ai du mal à m’iganiner un monde immobile, c’est à dire un monde dont le temps serait absent. Tresmontant, avant le Prix Nobel Prigogine, a parlé de la flèche du temps, en indiquant ainsi que le temps n’était pas réversible, et donc que le passé et l’avenir n’étaient pas symétriques. En tant que matheux, j’aime pourtant la symétrie, mais elle ne fait pas partie du mouvement du monde.

          Désolé si je vous ai un peu fâché – c’était involontaire -très amicalement, Bruno.

          Je ne tiens pas spécialement à tout catégoriser, mais on a parfois intérêt à préciser certains mots, dont celui de modèle. Mais une allégorie peut fort bien être descriptive, voire explicative. Normative, je ne suis pas sûr 😉

          L’important, c’est que ceux à qui cela est destiné en tire le meilleur. Peut être que c’est la paon Bruno qui n’aime pas que ce soient d’autres que lui qui fassent la roue …

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        • Catherine dit :

          Pour le symbolisme de la roue, j’aurais dû taire son couplage avec la tradition chinoise, car dès lors ça renvoie au ying et au yang, or, nul n’est besoin de connaître ces subtilités chinoises pour comprendre ce qu’est une roue.
          Un axe immobile qui est source du mouvement.
          Loin de s’exclure ou de se faire des compromis de politesse, ils expriment l’un et l’autre, leur respectif et unique dépassement.Et l’accomplissement d’une roue, qu’est-ce donc?
          Vous ne m’avez nullement fâchée, ne soyez donc pas inquiet Bruno, il m’en faut davantage pour me fâcher, je voulais juste vous exprimer mon étonnement, c’est comme ça que l’on avance, en disant les choses, et ainsi on peut essayer de les dépasser, mais de fâcherie, nullement, quand je suis fâchée, je crois que ça ne fait pas vraiment de doute, ça se sent, et de toutes façons les fâcheries, ça n’a rien de mauvais en soi, ça oblige à réfléchir.
          Bien, bien amicalement

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        • Bruno Lemaire dit :

          @catherine, juste pour vous taquiner.

          La seule roue que je connaisse et dont le moyeu soit immobile est la roue de la loterie 😉 Sinon, il vaut mieux que le moyeu, de la brouette comme de l’automobile, avance aussi.

          Mais je pense qu’il y a quelque chose à creuser entre l’énergie potentielle et l’énergie cinétique, mon aïeul Henri Poincaré en avaient parlé il y a un siècle.

          Quand j’entends « tradition chinoise » je ferme les oreilles. Je pense que la tradition chinoise est sûrement excellente, mais la tradition greco-judeo-chrétienne me suffit amplement 😉 😎

          Amicalement, Bruno.

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        • Catherine dit :

          Pour suivre le doux chemin taquin,une roue sans centre, pensez-vous que ça puisse rouler, Bruno????? L’immobilisme est au service du mouvement bien sûr, l’immobilisme, ça renvoie à l’intériorité, et sans elle, le mouvement dynamique est boiteux, non??? serais-je une mauvaise passeuse de message ou vous, un mauvais lecteur, allez, j’vais pencher pour un peu des deux…

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        • Bruno Lemaire dit :

          les deux mon général

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  7. bernard83 dit :

    Si les sujets possiblement hors sujet,apparaissent déja comme sujet, les lecteurs pourront plus facilement les éliminer. Ex Hannah Arendt est-elle hors sujet? Comment la faire apparaître en tant que tel?

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  8. simplesanstete dit :

    voici mon hors sujet, royal comme Lenôtre dans tous les sens du terme.Être sujet où ne pas être.Un jour mon prince viendra pom, pom,pom.
    De la religion de dieu à la religion de l’homme où jésus comme prêt a porter.
    « le citoyen et le bourgeois qui se logent en nous, ne parlent pas d’une seule voix. » où de l’individuation.
    Remise au clair cette phrase veut dire que le bourgeois, cet homme indépendant des autres, et le citoyen, la collectivité, ne sont pas en phase , l’accumulation des biens, des savoirs et des pouvoirs, ce divorce est maintenant CONSOMME et la réconciliation est impossible comme le prouve pratiquement l’amour singulier de 2 êtres, la fameuse cellule familiale qui implose et se recompose comme elle peut. Ce qu’Onfray démonte et démontre dans son livre c’est le débat de l’homme Freud avec son identité dont il ne sort jamais et dont il ARRIVE à faire une généralisation et pour cause c’est toute la question de l’enfer me ment et de la connaissance et reconnaissance des autres AUDE-LA d’une quelconque tribu originelle. Pesez bien le mot au-delà.
    Le capitalisme, ce résultat, et pas la cause, est la dissolution de tous liens particuliers culturels, le local et ses habitudes et, dans le même temps,généralisation du SALARIAT, construction d’un moi en tant que pouvoir de décider ce qu’il va acheter mais pas de décider ce qu’il produit alors qu’il LE produit en particulier dans une CHAINE de commandements( sans compter les 10 où 782 autres) qui lui échappe, la production est donc une part somnambulique de nos « sociétés » compensée par l’image que chacun renvoie à l’autre, le miroir aux alouettes généralisé, le rêve américain qui est en même temps un cauchemar car il doit se répandre, la peste de plaisir must go on, à tous prix, la festivité dans la guerre qui devient un jeu vidéo et vice et versa
    Et la finance me direz vous ? eh bien elle FACILITE ce rêve sur le temps et l’espace Mr Blankfein de Goldman Sachs et d’autres dans leur mission divine ont tout simplement saisis et compris cela pratiquement mais peu de gens le comprennent, écrire des chèques sans provisions c’est bien écrire des lois dont le seul effet est de reculer l’échéance, la fameuse fuite en avant, notre président réalité est parfaitement représentatif de ce COURANT fascinant et certainement pas fascisant, çà c’est tout ce qui reste comme très basse explication et ÉPOUVANTAIL aux aspirants prétendants à diriger ce monde . Le crédit se discrédite tant d’argent que d’intellect c’est son progrès.
    PS avis aux révolutionnaires au cas il chercherait le peuple il s’est supprimé, il est devenu une masse c’était l’OBJET des révolutions, passage des communautés campagnardes à la ville.Les masses ne s’intéressent qu’au signes(comme la magnifié a l’éxtrême Baudrillard) et pas a un sens politique qui en a de moins en moins, une absence de sens qui est UNIQUE, le politiquement correcte où nul,le MANAGER, comme disait Prévert « pourquoi les appelle t on des cadres c’est parce qu’il n’y a rien dedans » et le rien réalisé c’est pas rien, c’est une apparition du négatif comme la pellicule du même nom elle reste à développer, le spectacle de la société c’est notre au dela très limité où chacun SUBIT son cinéma MUET d’extase.Les religions comme les capitalismes n’ont produit qu’une chose des systèmes de communications sous une certaine forme, le pari sur dieu et sur l’argent, un futur primitif, qui sont MAINTENANT accouplés, vive les mariés et ce sera dans le pire qu’ils seront les meilleures.
    Dernière petite nouvelle le royaume de dieu titrisé, Israel, vient de pénétrer l’europe, cette grosse salope catholique dite laïque qui veut se refaire une virginité, par la petite porte de l’OCDE, après avoir été enculée par la finance la voila prise par la tête, c’est du beau mon colon et ils nous parle du stade anal, trop drôle les court-circuités du bulbe singulier 1ers de la classe de tous les conformismes.Ce petit pays est très très prometteur comme la terre du même nom, la bible atomique, l’exemple planétaire à suivre et stade suprême vertueux du bien.
    Buvez moi ce un grand cru et à chacun mes goûts.

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  9. A-J Holbecq dit :

    J’avais écrit le 19 août 2010 à 09:38 (dans le 117):

    Le monde existe, mais la représentation que nous nous en faisons n’est qu’une « illusion » issue du traitement des informations données par nos sens à la réception de stimulis (électromagnétisme, gravité, sons, odeurs, etc).

    La réalité ultime de l’existant nous est inaccessible (tant que nous sommes « vivants » ?); nous vivons dans des « images » qui sont issues de « modèles » communs (je veux parler de cette « manière commune à l’humanité terrestre » que nous avons d’appréhender le monde et l’univers).

    Objections ?

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    • Catherine dit :

      Objections ?

      aucunes mon capitaine!

      La conscience est par définition image.

      Image de ce qui EST.

      Et l' »écart » —entre— ce qui est- et- ce que l’on dit de -ce- qui est…

      Tout le divorce se consomme, là, JE CROIS!

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    • Bruno Lemaire dit :

      @AJH.

      Qu’appelles tu « illusions »?
      Si c’est pour dire que l’on ne fait qu’approcher la réalité, pourquoi pas? Mais qu’est-ce que cela apporte. Il y a des « modèles » plus ou moins utiles, plus ou moins instructifs. Dire que tout est illusion peut conduire rapidement au cynisme et au relativisme.

      Quand on cherche à suivre Celui qui écrit: « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie », on sait bien qu’il est impossible de le suivre. Est-ce une illusion de chercher à le faire? Je ne crois pas.

      Ce qui est illusoire, c’est de penser que l’on peut arriver, par ses propres forces, à se rapprocher de la vérité, et à définir tout seul le « Bien » et le « Mal ». C’est une des raisons pour lesquelles j’ai du mal à suivre, en ce moment, les réflexions de notre amie Catherine.

      On en reparlera sans doute, amicalement, Bruno.

      Je ne pense pas que la conscience soit, par définition, image (ni autrement que par définition, d’ailleurs). Thomas d’Aquin et Tresmontant ont écrit de fort belles choses sur l’âme et le « psychisme », peut être que la conscience fait partie d’une des propriétés de cette âme, insaisissable, mais qui anime pourtant notre personne.

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      • Catherine dit :

        Bonjour ami Bruno,
        Je suis décidément une bien mauvaise passeuse de message et vous peut-être aussi,un peu mauvais lecteur des dits messages, mais je me fais fort d’éclairer ma position en tentant de le faire le plus simplement et le plus clairement possible ce soir, ce matin, je n’ai pas le temps.
        Nous sommes bien évidemment d’accord, la conscience dont parle les gens dont vous parlez parle d’une conscience image qui s’est dotée d’esprit, et forcément cette conscience-là n’est pas de la même nature que cette conscience rustique des premiers temps.
        Bonne journée, il fait un peu froid chez nous, mais j’entends les oiseaux, alors…

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      • Catherine dit :

        Vous dites Bruno:

         » Je ne pense pas que la conscience soit, par définition, image (ni autrement que par définition, d’ailleurs). Thomas d’Aquin et Tresmontant ont écrit de fort belles choses sur l’âme et le « psychisme », peut être que la conscience fait partie d’une des propriétés de cette âme, insaisissable, mais qui anime pourtant notre personne »

        Je crois qu’elle est image mais pas qu’image, notre conscience.

        L’image, c’est l’étage de la survie, c’est la conscience qui agit, concentrée sur son but de sur-vie, et qui entretient donc un rapport pragmatique au monde. Un champ de conscience rétréci qui se fait « canal » comme dit Bergson d’ailleurs, au service d’une fin, celui de nous maintenir en vie.

        La conscience dont vous parlez ensuite en citant vos auteurs préférés du moment, est une conscience qui s’est subtilisée, affinée, élargie, dilatée, par la rencontre de l’esprit. Elle décolle cette conscience, du fait de son effluve aérienne, elle n’est pas de même nature que cette conscience basique, presque animale. Elle porte la vie en elle, elle souffle d’une autre inspir, et son expir produit en ces gens des effets très productifs justement. La compréhension, la force, la paix et la joie, souvent. Qu’on puisse comme vous le faites, la qualifier d’âme, cette qualité de conscience, je le crois fort aussi.

        Rien n’est tout à fait faux ou tout à fait vrai, il y a des nuances toujours, à apporter.

        Je continue à apporter quelques petites précisions puisque vous n’avez pas compris ma position, merci de me l’avoir dit en tout cas, et j’espère surtout que c’est plus clair en vous ayant écrit cela.

        A tout de suite.

        Désormais, je ne mets plus je crois, car il devrait être engrammé avec mon prénom.

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        • Catherine dit :

          Post-j, pouvez-vous corriger ma grosse fôte:

          « Un champ de conscience rétréci qui se fait « canal » comme dit Bergson d’ailleurs, au service d’une fin, «  » » »CELLE » » » » de nous maintenir en vie. »

          Merci à vous, je vous donne du travail, hein? c’est pour que vous restiez vif!

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      • Catherine dit :

        Je remonte votre message Bruno, j’sais pas pourquoi, j’ai commencé par le bas?

        Dire que tout est illusion peut conduire rapidement au cynisme et au relativisme dites-vous.

        Oui, je crois que vous avez raison en disant cela, ça peut-être dangereux de tenir ce genre de propos, que je tiens parfois, moi aussi, je le confesse, par paresse.

        Il est vrai que tout ne se vaut pas, loin s’en faut, qu’il y a une hiérarchie à établir, et qu’il y a bien sûr des choses qui sont moins bonnes que d’autres.

        D’ailleurs, si nous n’en étions pas convaincus, les uns et les autres, nous ne serions pas ici à essayer d’y voir plus clair, dans cette épaisse forêt de désamour qui tue une grande partie des hommes, d’une façon ou d’une autre.

        Peut-être faut-il revenir aux mots encore une fois, c’est la source de la comm-uni-cation, aussi est-il bon, de clarifier, pour savoir de quoi, on cause.

        La vérité, c’est la conformité à ce qui EST.

        Ce qui EST, c’est notre monde.

        Notre monde est plus grand que nous.

        Or, c’est de nous que nous en parlons, du monde.

        Alors, cette parole, notre parole, est forcément à la mesure de ce que nous sommes, une parole qui ne dit que ce qu’elle voit, que ce qu’elle sent, que ce qu’elle touche, que ce qu’elle entend etc, c’est à dire une parole qui ne dit pas vraiment, qui décrit les perceptions et les sensations que lui permettent l’usage de ses sens, c’est tout, c’est donc une parole tronquée, partiale et partielle, comment pourrait-il en être autrement?

        Si nous étions ce EST de la vérité pleine et entière, nous n’en parlerions pas car nous ne serions qu’elle, or, si nous en parlons, c’est que nous ne sommes pas elle.

        Nous ex-istons, nous sortons d’elle, nous sommes donc petits par rapport à elle et NOS vérités aussi tant est qu’il y en ait sont des vérités minuscules, jamais majuscules.

        Ce qui sort de nous n’est qu’apparence de ce qui est ( c’est EN nous et PAR nous que nous percevons le monde) et de ce fait, ces apparences peuvent être vraies, fausses ou illusoires, mais jamais les apparences ne peuvent se confondre avec ce qui EST.

        Notre vérité humaine, c’est de percevoir ce qui est faux, ce qui ne porte pas de bons fruits, ce qui produit du désamour, ce qui ferme, ce qui produit l’affaiblissement de l’être, ce qui l’éteint, ce qui le tue, ce qui l’humilie,je crois.

        Et c’est là qu’intervient plein pot cette notion de responsabilité que j’ai eu plaisir à trouver chez Annah Arendt hier soir.

        Il y a vraiment un faire à faire qu’il nous revient de faire, nous avons à produire quelque chose de ce qu’il nous est donné de vivre, dans le sens d’une vitalité, la plus pleine possible POUR TOUS.

        Je réponds ensuite au troisième paragraphe de votre message

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        • Bruno Lemaire dit :

          @Catherine qui écrit

          Alors, cette parole, notre parole, est forcément à la mesure de ce que nous sommes, une parole qui ne dit que ce qu’elle voit, que ce qu’elle sent, que ce qu’elle touche, que ce qu’elle entend etc, c’est à dire une parole qui ne dit pas vraiment, qui décrit les perceptions et les sensations que lui permettent l’usage de ses sens, c’est tout, c’est donc une parole tronquée, partiale et partielle, comment pourrait-il en être autrement?

          Rien à redire à cela ….
          Amitiés, Bruno

          Efforçons nous que le partiel ne soit pas trop partial, c’est tout ce que l’on peut dire. Mais ce n’est pas « Bruno » que je défends, mais des idées qui me semblent bien plus grandes et plus authentiques et plus porteuses de sens, d’amour et de paix que celles que je pourrais avoir spontanément, en faisant de l’introspection. Ma philosophie, si l’on peut parler ainsi, est beaucoup plus objective que la philosophie prônée par Descartes ou Kant. Etudier le sujet, ou philosopher sur les philosophes, ou sur le sujet se pensant lui-même, ne m’intéresse guère. De plus, je suis totalement incompétent sur ce thème (j’allais dire ce sujet 😉 )

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        • Catherine dit :

          Etudier le sujet, ou philosopher sur les philosophes, ou sur le sujet se pensant lui-même, ne m’intéresse guère. De plus, je suis totalement incompétent sur ce thème (j’allais dire ce sujet

          grrrrrrrrrrrrrrrrr!!!!!!!!!!!

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        • Catherine dit :

          Musique Maestro please, Bach, c’est ça, la mesure, la justesse, l’équilibre, on aurait presque envie qu’il y ait une fausse note, qu’on se casse la figure, pour que ça fasse plus vrai!

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        • Bruno Lemaire dit :

          @Catherine,
          Bach, c’est effectivement proche du sublime ;-), m^me pour un non mélomane comme moi.
          Les vêpres de Monteverdi, c’est pas mal non plus 😉

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      • Catherine dit :

        Vous dites encore:

        Quand on cherche à suivre Celui qui écrit: « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie », on sait bien qu’il est impossible de le suivre. Est-ce une illusion de chercher à le faire? Je ne crois pas. »

        Faire comme lui, c’est mission impossible, c’est vrai, mais à sa ressemblance, un peu, bigre, ça, c’est stimulant et porteur.

        Et même si l’on se trompe en essayant, même si l’on tombe, même si l’on s’illusionne, même si l’on ment parfois, même si l’on se prend les pieds dans le tapis plus souvent qu’à son tour, là, je parle pour moi, et bien tout cela nous sert à ne pas confondre le monde avec l’image idéalisée que l’on se fait du monde et c’est tant mieux.

        Toute la beauté de l’humain tient en sa fragilité et en son errance presque obligée, mais possiblement glorieuse par flammèche, possiblement noble, possiblement ouverte et possiblement palpitante de ce qui résonne de la rencontre aux autres, oh, oui, même si tout cela est illusoire, je peux vous dire que je suis preneuse de cette illusion-là, car si tout est illusion, vous, moi, tout ce qui nous entoure est illusion, mais ce qui importe c’est ce que l’on ressent, ce qu’on laisse se rencontrer dans une rencontre justement.

        Alors que vous disiez sous forme de reproche que l’on peut y arriver de ses propres forces, et me faire la maternité, j’allais dire paternité, de cette parole bancale, non, Bruno, c’est que je suis vraiment « out » si vous avez compris cela de ce que je dis.

        Je ne cesse de dire que nous ne sommes rien sans les autres, comment aurais-je l’outrecuidance de croire pouvoir me sauver seule sans les autres et sans l’aide des autres? Ce sont les croisements les plus divers et variés qui m’apprennent du monde car c’est sur eux que se pose une hypothétique conscience autre.Je les souhaite pour ma part et je les invite à se multiplier ces rencontres bigarrées, dans des espaces les plus inhabituels possibles, car je sais trop que c’est sur la différence que se pose la conscience, et donc l’élargissement du monde.

        Que vous m’ayez réduite à cette petite portion d’un égo tout petit me navre mais me glorifie aussi de ce que vous ne me preniez pas pour plus grande que je suis.

        Recevez toute la sincérité de mon amitié.

        Catherine

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        • Bruno Lemaire dit :

          @Catherine
          « Que vous m’ayez réduite à cette petite portion d’un égo tout petit me navre mais me glorifie aussi de ce que vous ne me preniez pas pour plus grande que je suis »

          je n’ai jamais pensé cela, et désolé si j’ai pu vous le faire croire.

          Je pense simplement que nous avons deux approches différentes, vous laissez parler votre coeur, votre « intérieur », j’essaye, pour ma part, de faire écho à quelqu’un d’immense devant qui je me sens un « avorton », en dépit de mon orgueil, souvent démesuré.

          Approche subjective vs approche « autre », bien entendu je pense que la deuxième démarche est meilleure, mais je ne l’ai point prouvé 😉 pas encore du moins

          Très amicalement, Bruno

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  10. Renaud dit :

    Au Canada-Québec pour quelques temps, je vais, comme ça, très vite, d’une traite.
    La question que se posent les physiciens à tendance cosmologistes (mais ce qui est biologique, tout comme ce qui est psychique est concerné aussi) est la suivante:
    « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien? »
    Et bien, d’après Lupasco (1900-1988),qui trouva une logique dans l’univers, une logique qu’il appelle la logique du – tiers inclu – ne niant pas la logique aristotélicienne de l’identité et du tiers exclu (qui est notre logique implicite mais nous limitant beaucoup à notre insu), ainsi, l' »état » que l’on perçoit des phénomènes est un état T. Une actualisation présente, résultant d’une actualisation d’un écheveau de forces antagonistes.
    La dualité généralisée dans laquelle nous vivons, est marquée par la dualité omniprésente, cette dualité de tous les instants et lieux comporte donc (à la base) deux pôles qui « existent » parce qu’ils sont eux-mêmes le « produit » d’un antagonisme. Et le shéma se complexifie ainsi à l’infini. De la dualité(2,deux pôles), l’on passe ainsi à un shéma quaternaire (4, quatre pôles), puis sénaire (6 six pôles) « balisant » la sphére (ou le cube volume à 6 surfaces) et complexification va à l’infini.

    Mon avis personnel est que Lupasco (1900-1988), qui avait des bases scientifiques, y compris et surtout quantiques, avait aussi un questionnement irréprochable. Dans toute ses investigations aujourd’hui uniques, et sans qu’il y fasse allusion (que je sache),il aura sûrement touché l’essence de la logique chinoise, celle qui préside au livre des Transformations, le Y King, structure intouchée et inchangée depuis peut-être 4 ou 5000 ans, voire plus et qui passionne certains dont je suis. Mais, je ne peux guère mener des réflexions en continu, étant bien pris par des efforts pour élaborer une réforme monétaire, en particulier dans les pays dit en développement, dont beaucoup, cent fois hélas! se ruent actuellement dans le western capitalo-financier bien sûr sans foi ni loi pour le malheur des plus nombreux et l’éreintement de l’environnement et de l’écosystème.
    Ici au Canada, je viens de trouver une étude de plus de 40 pages en français (de vers 2005) de feu Madame Diane Boucher sur le major Douglas, plus un livre sur Douglas en français d’un groupe d’auteurs, édité au Canada en 1973! J’espère qu’à pas trop long terme on trouvera en ligne cette étude de Madame Boucher, ce qui complètera ce qui existe de cette chercheuse inspirée dont j’avais déjà donné le lien (je peux le redonner ici)

    Amicalement

    Renaud

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    • Bruno Lemaire dit :

      @Renaud et à tous:

      C. Tresmontant, après Bergson, a fort bien épondu à cette question, « « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien? » » de façon logique et aristotélicienne.

      J’ai moi même passé ma thèse de mathématiques sur les logiques trivalentes appliquées à la mécanique quantique, mais je pense (quand m^me) que c’est bidon 😉

      Bergson a démoli l’idée du « néant absolu » comme étant un faux concept, et C. Tresmontant a montré que si l’Univers n’était pas nécessaire, le fait qu’il existe montrait que l’Univers n’était pas l’Absolu. On peut réécrire des tas de thèses sur le sujet, bien sûr, mais autant s’appuyer sur les démonstrations qui existent, plutôt que de céder à l’alchimie d’une logique illogique.

      Il m’étonnerait que le major Douglas, en tant qu’ingénieur, ait pu penser à une logique trivalente.

      Amicalement, Bruno

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      • A-J Holbecq dit :

        Et la logique tétravalente, tu connais ? http://www.cafe.edu/sf/pl4c/

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        • A-J Holbecq dit :

          Je rajoute :
          T : (strictly True) strictement-vrai, c-à-d: vrai-et-non-faux
          (toute réalité vérifiable, mesurable, expérimentable);
          F : (strictly False) strictement-faux, c-à-d: faux-et-non-vrai
          (tout ce qui est irréel, situé hors de tout cadre de vérification);
          B : (Both true and false) vrai-et-faux
          (toute réalité phénoménologique potentielle ou partiellement indéterminée);
          N : (Neither true nor false) ni-vrai-ni-faux
          (toute réalité invérifiable hors du champ d’une conscience individuelle ou collective).

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        • Bruno Lemaire dit :

          Je ne connais rien qui soit à la fois (en m^me temps) vrai et faux.

          Quant au fameux exemple « ondes-corpuscules » en dehors du fait qu’il est souvent très mal utilisé, il ne signifie EVIDEMMENT pas qu’une particule puisse être àla fois, en m^me temps, dans le cadre d’une mesure donnée, onde ET corpuscule. LA dualité ondes-corpuscules signifie qu’avant la mesure, on ne sait pas (comme pour le chat de Schrodinger), la particule, sous certaines conditions, se comporte comme une particule, dans d’autres contextes comme une onde.

          Mais utiliser en philosophie subjective, non scientifique, des termes employés avec prudence en science – alors que la philosophie contemporaine dominante est tout, sauf scientifique – me semble bien mal venu.

          On en reparlera sans doute.

          Bien à toi, Bruno.

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  11. Bruno Lemaire dit :

    Comme je ne sais pas trop où mettre ce lien vers un article très intéressant paru dans contre-feux, je le met ici. Il me semble relever d’une discussion « globale » et « sociétale », en montrant un certain nombre de contradictions de notre « vieille europe ».

    http://www.contre-feux.com/economie/peut-on-encore-relancer-la-croissance-en-europe.php

    Bonne lecture à tous, B.L.

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  12. Bruno Lemaire dit :

    @Bernard et aux autres.

    Sur les modèles globaux, en économie (puisque cela semble être le thème de l’interrogation de notre ami Bernard).

    Le seul modèle qui s’est voulu à la fois global et libéral est celui « intuité » par Walrass, démonté et démontré par Debreu (dont B. Maris fait une très bonne critique).

    Sous des tas de conditions, si le marché de l’équilibre général se trouve être en équilibre à un moment donné, il peut rester en équilibre, et ce « modèle » a donc une solution. Mais si l’équilibre des marchés (proche de ce que J. Robinson appelait une économie de camps de prisonniers, ou une économie de la croix rouge: pas de production, aucune anticipation sur ce qui arriverait dans les prochains colis, et donc (?) pas de « prix » au temps) n’est pas réalisé, il n’y a aucune raison qu’une main invisible conduise à un équilibre futur, et ce d’autant plus que les conditions de production ou d’échange évolueraient au cours du temps.

    Donc un « modèle de concurrence parfaite » n’a aucun sens concret: cela ne signifie pas que je suis contre la concurrence, et pour la planification, mais cela signifie simplement que les modèles construits pour défendre la toute puissance de la main invisible (et sa bienveillance égoiste) sont un simple non-sens.

    Je préfère pour ma part une concurrence « encadrée » par une autorité régulatrice n’oubliant pas trop souvent le « bien commun » – que personne sur ce blog ne tente d’ailleurs de définir. On se croirait déjà dans l’arène politique, donc – hélas- idéologique.On est bien loin de la posture de Socrate devant ses juges…

    Pour en revenir aux modèles globaux, si Bernard pense à un modèle qui « engloberait toute la réalité économique », c’est éviemment un non-sens. Donc seulement des modèles partiels ont un intérêt, et parfois un sens.

    Quand à l’éventuel modèle ricardien des échanges (relatifs) comparatifs, il serait intéressant à finaliser, sachant que ce ne peut être qu’un modèle « partiel » cherchant à expliquer les échanges de deux marchandises entre deux pays. On pourra tenter de le généraliser par la suite.

    Amicalement, Bruno.

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  13. Catherine dit :

    Vous dites Bruno; »Je préfère pour ma part une concurrence « encadrée » par une autorité régulatrice n’oubliant pas trop souvent le « bien commun » – que personne sur ce blog ne tente d’ailleurs de définir. On se croirait déjà dans l’arène politique, donc – hélas- idéologique.On est bien loin de la posture de Socrate devant ses juges… »

    Non, ce n’est pas juste ce que vous dites, Bruno, permettez-moi de vous le dire et de vous tirer les or-eilles, un peu, je m’y attelle à essayer de définir ce bien commun, et d’autres aussi ICI, mais sans le dire vraiment, de façon buissonnière, d’ailleurs je vous réponds dès que je peux, au message adressé ce matin qui faisait lui-même écho à celui que j’avais envoyé hier soir.

    Ne soyez pas chagrin, si c’était si facile que cela, ça se saurait, c’est un travail ce travail-là, celui de l’harmonie, de l’équilibre, et de plus un travail de fourmi, continuez à faire ce que vous faites, à ouvrir des espaces de discussion, à laisser respirer comme vous le faites si bien, à croiser les points de vue divers et variés, à être patient et présent,c’est comme ça que l’esprit se pose possiblement, et il se posera de façon naturelle sans que nous le voulions, parce que la magie ne se pose jamais par hasard, il y a juste que nous ne savons pas les lire les hasards et nous pensons abusivement qu’ils tiennent du miracle.Tout se gagne en ce bas monde, tout se gagne, d’une façon ou d’une autre, et il en est de meilleures que d’autres des façons, mais rien ne vient jamais à nous sans que nous l’ayons voulu, tout s’arrache, et le bien commun il faudra l’arracher lui aussi, ce désir appartient aux violents comme le dit Bataille, je ne cite pas Bataille pour crâner mais seulement pour lui rendre justice, c’est d’ailleurs une parole qu’on retrouve dans les Evangiles, ce désir, ce manque, appartient aux violents c’est à dire à ceux qui savent ce qu’est ce bien commun, et qui savent donc aussi qu’on lui porte atteinte à la réalisation de ce bien commun, définition même de violence, violent donc, mais qui ne saurait se tisser, se construire, s’élaborer que sur le calme, la patience et le discernement

    Bien, bien amicalement, j’aime votre posture Bruno, elle est belle, merci!

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    • Bruno Lemaire dit :

      @catherine.

      Il est vrai que je ne suis pas très patient, et cela ne s’arrange pas avec l’âge. J’ai l’impression qu’il y a beaucoup de bonnes volontés, mais que l’on n’avance pas vraiment. Un problème de méthodologie peut être, ou bien l’opposition entre les « réalistes » et les « subjectifs ».

      Il est vrai que, pour ma part, j’ai beaucoup de mal à – et n’ai pas la moindre envie de – me livrer à l’introspection. Certains diraient peut être que je m’y refuse, de peur de découvrir des choses inavouables ;-).

      Je ne pense pas avoir tellement d’a priori doctrinal, sinon contre tout ce qui touche à la psychanalyse, qu’on prétend pourtant être LA grande découverte du vingtième siècle, et qui me semble être aussi éloignée de la science que la magie noire ou le tirage de cartes.
      Je crois pourtant à certaines « sciences humaines », comme la sociologie par exemple, voire la psyschologie. Mais la psychanalyse, très peu pour moi.

      Je sais, je vais me faire incendier, voire lynché (virtuellement). Désolé par avance.

      (J’ai pourtant apprécié la pièce « le visiteur » 😉 )

      Amicalement, B.L.

      Sur le fait que rien ne vient facilement en ce bas monde, je suis évidemment d’accord, bien sûr. Mais la fin ne justifiant pas les moyens, je ne sais pas jusqu’où on peut tenter d’arracher des parcelles de vérité en évitant que le combat lui-m^me ne détruise l’objectif. D’où ma demande répétée d’instaurer une méthodologie pour construire ensemble la notion de bien commun.

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  14. Catherine dit :

    Oui, oui, bien sûr q’il y en a des bonnes volontés et d’autres qu’il faut encore faire naitre dans ce difficile travail de parturition.

    J’y crois fort pour ma part, même si j’ai parfois aussi, je dois bien le confesser, de grands moments de découragement, mais toujours ce désir de voir la vie advenir par tous les interstices qui me sont donnés de croiser, me ramène à y croire à nouveau, c’est étonnant vraiment et assez chouette, la pulsion de vie qui se fait plus forte que tout.

    Vous avez le sentiment que ça n’avance pas vraiment, c’est vrai, nous sommes nombreux à constater cet état de fait, mais il me semble que cette appréciation nécessite d’être corrigée.

    Je crois pour ma part et ne pense pas être seule à le penser, que les avancées en conscience se font toujours sur des creux, des descentes, et là, c’est mon vécu qui me le dit et celui de nos sociétés.

    Il faut accepter de descendre et de se confronter à nos propres démons, personnels et sociétaux pour réaliser une possible montée en conscience et donc revoir nos comportements, en les corrigeant, peut-on l’espèrer.

    Tant que vous n’acceptez pas de voir ce qui coince en vous ou dans le monde, nul espoir de changement, vous pensez que ce sont toujours les autres qui sont à l’origine de vos malheurs, or, c’est en voyant, en sentant nos erreurs, en les digérant comme telles, en les assimilant comme erreurs patentes, que nous pouvons espèrer les dépasser.

    Le dé-passement passe donc par le passage comme son nom l’indique et le passage passe par la vision du glauque, du mensonge, de l’hypocrisie, et c’est parce qu’on les voit, ces choses pas belles qu’on se refuse à voir d’habitude, au prétexte qu’on préfére avoir une belle image de soi, c’est parce qu’on les regarde et qu’on a l’impression de descendre bien bas, que justement, paradoxalement la montée peut se faire, c’est au prix d’une descente que la montée opère, aussi, le sentiment de découragement contient-il en lui le germe d’une remontée en devenir.

    Il nous faut continuer, continuer, continuer, encore et encore à croiser le fer, quand bien même serions-nous les derniers à faire ce travail de mise à plat et de confrontation d’idées, il le faut parce que nous le devons à ce qui pulse en nous, pour que cette énergie contenue en nous, prenne sens, et pas n’importe quel sens, celui de l’ouverture vitalisante pour le maximum de gens.

    Je réponds ce week-end à cette idée de bien commun.

    Bien à vous, tous.

    Catherine

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  15. bernard83 dit :

    @Catherine

    Vous dites « n’oubliant pas trop souvent le « bien commun » – que personne sur ce blog ne tente d’ailleurs de définir. »

    Ce n’est pas tout à fait vrai. Dans le livre de H.A., que j’avais essayé de vous faire connaître, il y a une tentative de définition à laquelle j’agrée. Si ce n’est celle du bien commun, c’est du moins de « monde commun » qu’il s’agit (notion sûrement moins idéologique que le bien commun, ce qui devrait vous agréer s’il s’agit d’expulser l’idéoloqique du politique, sur quoi je vous suis encore).

    Bien sûr, il faut un peu (beaucoup!) d’effort de lecture de ce livre qui n’est pas d’un abord très aisé. Et cà ne donne pas de « recette » pour en faire le meilleur usage, mais au moins ce principe de « publicité », explicité ci après, que nous pourrions appeler pluralité des points de vue, nécessaire pour une détermination « démocratique » de ce qui doit être conservé, et qu’on pourrait appeler le progrès.
    Mais permettez-moi de citer encore (Condition…)

    « Car, à la différence du bien commun tel que l’entendait le christianisme -le salut de l’âme, préoccupation commune de tous -, le monde commun est ce qui nous accueille à notre naissance, que nous laissons derrière nous en mourant. Il transcende notre vie aussi bien dans le passé que dans l’avenir […] Il est ce que nous avons en commun non seulement avec nos contemporains, mais aussi avec ceux qui sont passés et qui viendront après nous.Mais ce monde commun ne peut résister au va-et-vient des générations que dans la mesure où il paraît en public. C’est la publicité du domaine public qui sait absorber et ECLAIRER d’âge en âge tout ce que les hommes veulent vouloir arracher aux ruines naturelles du temps. »

    Car c’est bien l’absence de cette pluralité des points de vue, ce conformisme, cette pensée unique, qui a été introduite par l’irruption de l’économie dans le domaine politique, avec son objectif d’optimiser la lutte contre la nécessité.
    Le monde commun est alors réduit à la vision, unique, « objective » de source de richesse, avec son dénominateur commun des besoins à satisfaire, l’argent.

    Il ne s’agit plus d’être optimiste ou pessimiste, mais d’examiner la façon la plus efficace de retrouver une vision pluraliste, démocratique, du monde (ou du bien si vous préférez le terme) commun.

    (et l’organisation politique qui fait que Catherine + Bruno + Agh + Bernard + des millions d’inconnus qui pensent pareil, et indépendamment de leurs idéologies personnelles ne soient pas réduits à trouver un média pour se rassembler qui s’appelle plusloinquelapenséeunique)

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    • Bruno Lemaire dit :

      Effectivement, allonsplusloinquelapenseeunique.
      Comment fait-on?

      Amitiés, Bruno.

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    • Catherine dit :

      J’avais fait une longue réponse et voilà que tout a disparu lors d’une fausse manoeuvre, très énervant la machine!

      C’est à vous que je répondais Bernard pour vous dire que vous vous trompiez, vous me prêtez des propos qui reviennent à Bruno.

      Pas grave.

      Pour cette grande dame H.A que je vous remercie de mieux nous faire connaître, sachez que je n’ose pas trop en parler de peur d’abîmer son message que je devine très beau et très fort, mais dont j’ignore encore trop les contours pour oser en dire quelque chose. Cependant, comme vous nous offrez une de ses citations, je vais m’y risquer car cette réflexion permet en effet comme vous nous le rappelez, de faire le lien avec cette idée de bien commun, cher à Bruno.

      Que dit-elle? Que cette histoire de bien commun, c’est quelque chose qui était là avant que nous naissions et qui sera là quand n’y serons plus. Quelque chose qui nous dépasse, quelque chose de transhistorique, quelque chose de plus grand que nous, qui déborde l’espace étroit de nos existences.

      Il est tout cela, mais cependant on ne saurait le reconnaître que sous l’éclairage particulier de certains projecteurs qui en dévoile les contours. Sans cela, il n’existe pas ce bien commun, il est voilé. Cela me fait penser au réel voilé de Bernard D’Espagnat, la façon dont elle en parle cette jolie dame.

      Ce bien commun ne peut résister, c’est à dire qu’il ne peut devenir réalité, que s’il est conscientisé, dévoilé, représenté et défini par des mots qui lui donnent dès lors forme, espace, et existence temporelle ,alors que c’est de l’intemporel qu’il s’origine.

      C’est très beau ce qu’elle dit si j’ai bien compris et très juste, il me semble.

      Et bien entendu, le conformisme ambiant actuel qui annihile toutes les aspérités du monde pour en faire un monde glauque de non-pensée, de non-aspérité, de non-vie, d’acceptation de l’inacceptable, d’uniformité qui confine à la folie, cache, obture, voile, ce fond de bien commun, qui ne demande pourtant qu’à être mis en lumière pour laisser jaillir sa source vitalisante.

      L’efficacité, elle se pose sur la connaissance, c’est son assise, sa base. Développer et croiser les points de vue les plus divers qui soient est à la source d’un possible élargissement de conscience.

      Le bien commun ce serait un peu comme l’étoile polaire qui nous sert de repère, mais qu’on ne touchera jamais, alors comment fait-on pour trouver la direction de cette étoile?

      On prend une boussole qui nous indique le Nord, et la boussole qui pourrait nous guider vers cette étoile du bien commun comme l’appelle Bruno, ce serait de voir les fruits que portent ce que nous faisons ou ne faisons pas, et ma foi, à force d’enlever tout ce qui n’est pas bon, à force de soustraction, il restera quelque chose et il se peut que ce quelque chose ait quelques accointances avec cette idée de bien commun.

      Dénoncer les mensonges et les hypocrisies du monde comme je l’ai fait par exemple, moi et d’autres, avec ce monsieur Jorion me semble être une réponse efficace ou possiblement efficace, car à force d’enlever les poisons qui empoisonnent l’eau de notre source, il se peut que l’eau de la source redevienne buvable.

      Une addition de petits actes qui mis bout à bout pourraient bouleverser le flux et lui rendre son harmonie.

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      • Bruno Lemaire dit :

        « On prend une boussole qui nous indique le Nord, et la boussole qui pourrait nous guider vers cette étoile du bien commun comme l’appelle Bruno, ce serait de voir les fruits que portent ce que nous faisons ou ne faisons pas, et ma foi, à force d’enlever tout ce qui n’est pas bon, à force de soustraction, il restera quelque chose et il se peut que ce quelque chose ait quelques accointances avec cette idée de bien commun.

        C’est effectivement une façon de faire, et de voir. Plutôt que d’aller vers le bien commun, enlever le mal individuel. Je ne sais pas si c’est plus facile, mais pourquoi pas.

        Ayant une idée du bien commun, que ce soit l’étoile polaire ou Dieu amour, on peut sans doute chacun faire son examen de conscience et ne rien faire qui aille contre.

        Amicalement, Bruno.

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        • Catherine dit :

          Oui, Bruno, ne rien faire contre, faire POUR que nous nous en approchions de cette étoile polaire du bien commun, sur cette ligne faîtière dont parlait Bernard hier, celle de l’hypothétique efficacité qui n’est ni optimisme ni pessimisme.

          Voyez comme on rejoint le tiers inclus, la ligne faîtière c’est lui,l’élément tiers qui va conjoindre les deux plans contradictoires dans un faire de l’instant le plus efficace possible au regard des buts poursuivis, c’est magnifique tout ça, tout simplement magnifique.

          Tout se lie, tout s’agrège, tout est fascinant au vrai sens du terme qui est celui-là justement, l’agrégation des éléments épars en un point.

          Tout est dans le point de l’instant qui fera advenir du possible NEUF à la source d’une transformation de l’existant etc…bon, j’arrête, sinon je vais en faire une tartine.

          Ne rien faire qui aille contre c’est vrai, mais pas seulement.

          Nous avons à faire advenir la conscience de certaines choses, car le pouvoir delisquescent que nous subissons actuellement s’appuie, se forge, se fonde sur l’inconscience, c’est sa force, sa nourriture, son sang.

          Pour que la conscience se pose et que des mots puissent s’inscrire sur elle, pour que de l’espace soit fait à ce bien commun, il faut en faire la publicité comme le dit si bien H.A, soyons ses agents de communication au bien commun, faisons-lui de la pub, pour le faire advenir comme on fait advenir un trésor qui était jusqu’alors tout englué dans sa gangue de pierre.

          Quand je dis parfois que tous les hommes ont vocation à maternité, ce qui peut sembler farfelu de prime abord, je le conçois tout à fait, c’est à cette maternité-là dont je fais référence, celle de faire advenir le bien commun que j’appelle aussi l’amour, l’ouverture à plus grand que soi.

          Une maternité qui ouvre, qui enlève les voiles qui obturent ce bien commun qui ne demande pourtant qu’à être éclairé, il faut d’abord trouver la brèche dans ce mur de pierre, celui du totalitarisme idéologique de la pensée unique, casser petit à petit ses ressorts, calmement, avec discernement, puis ça peut se faire, très, très très vite si les hommes ne sont pas tous couchés.

          Certains sont inclinés, mais ils peuvent très vite reprendre leur posture verticale, j’en sais quelque chose, dans mon boulot, je travaille beaucoup sur le postural!sourire.

          La vie est belle c’est la beauté et la noblesse qu’il faut réinviter à la table, et les invités finiront bien par y goûter et dès lors les tablées se feront joyeuses et nombreuses et tout le reste tombera de sa belle mort car les gens n’en auront plus le goût de cette sinistrose mortifère, ils auront goûté à autre chose!

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      • oppossùm dit :

        On en revient alors à l’idée du philosophe jardinier qui enlève les mauvaises herbes et aère la terre.
        Le problème se réduisant alors à connaître les bonnes ‘mauvaises herbes’ et le bon coin de terrain où il faut œuvrer.

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        • Catherine dit :

          Tout oscille entre soustraction et addition dans la vie,le résultat, c’est ce qu’on vit dans le vécu de l’instant.

          Le vécu est la somme de cette opération entre soustraction et addition.

          Qu’est-ce qu’on garde, qu’est-ce qu’on enlève?

          Il en va de cela pour tous les plans de notre vie, trouver le point focal le plus juste au regard de ce que l’on sait, de ce que l’on devine, de ce que l’on pressent.

          Qu’est-ce qui est bon? ce qui porte de bons fruits.

          Qu’est-ce qu’un bon fruit? c’est celui qui nous approche de l’étoile polaire et pourtant il faut parfois aussi faire des reculades, accepter d’en baver pour s’approcher du but, un peu comme le fumeur ou le toxicomane qui en bave pendant un certain temps mais qui sait qu’il le fait pour retrouver son indépendance par rapport aux produits.

          Hiérarchiser aussi bien sûr, si vous avez une rupture de la carotide, vous allez d’abord la suturer la carotide, avant d’aller voir ce qui se passe dans le coeur, ça semble plutôt logique, d’où l’exigence d’une connaissance du terrain bien sûr, et ça, ça passe par certains efforts, accepter de dépenser de notre énergie à cette connaissance qui n’est pas une perte car c’est elle qui possiblement nous sauvera, mais beaucoup ne le savent pas encore.

          Bon, là-dessus, je vais faire mon vrai ménage, c’est un bazar pas possible chez moi, bon dimanche à tous.

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        • Bruno Lemaire dit :

          @oppossum
          Oui, qui décide des bonnes et mauvaises herbes? Je ne suis toujours pas sûr qu’on puisse le décider chacun dans son coin, du moins en chaque occasion. La question des retraites et des roms, de la politique nucléaire, de la politique agricole, etc. ne sont que des exemples où l’individu a besoin de réfléchir avec d’autres, avant d’agir.

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        • Catherine dit :

          Un essai de réponse que j’avais faite chez Etienne et qui s’adapte à votre propos, je trouve!

          J’me suis pris un peu les pieds dans le tapis pour les histoires de thermostat mais grosso modo, ça devrait pouvoir dire quelque chose, enfin, à vous de voir…

          Je pensais à ce que disait Lévinas tout à l’heure et qui pouvait se rapporter à l’épisode Jorion comme à tout épisode de notre sinistre quotidien dès qu’il part de travers.

          De travers par rapport à l’axe de justesse que l’on espère mettre au monde.

          Que cette phrase de Lévinas fasse ré-fléchir ceux qui veulent bien s’autoriser à fléchir sur eux-mêmes, pour pouvoir mieux se contacter aux autres, avec plus de justesse peut-être, et voir ad-venir les valeurs qu’ils veulent réellement voir advenir, moi y compris bien sûr, et la première!

          Emmannuel Lévinas nous dit :

          « Pour que je sache mon injustice -pour que j’entrevoie la possibilité de la justice- il faut une situation nouvelle: il faut que quelqu’un me demande des comptes »

          Or, si je normalise une action a-normale en ne la relevant pas, si je ne demande aucun compte d’un mécompte qui compte pourtant, cela revient à être d’accord a minima avec ce mécompte, et ainsi, en continuant à jouer à ce jeu a-normal, sans demander de compte à qui que ce soit et en faisant comme si de rien n’était, de peur de passer pour un agressif ou un ceci ou un cela, bref toutes les images qui se collent à la posture que j’adopte et que bien peu de gens comprend je crois, et bien, rien ne sera jamais mis en conscience, en lumière, et donc si rien n’est conscientisé, aucun changement ne pourra se faire, puisqu’on ne fait pas disparaître quelque chose qui n’existe pas en conscience.

          Le premier travail est donc un travail de conscience, car cette action pathogène, si elle n’est pas relevée, identifiée, va se propager, se développer comme une maladie qu’on ne stoppe pas.

          Cette action a-normale prendra avec le temps la forme du normal, elle s’adaptera, elle se conformera au milieu, elle sera digérée dans le bol alimentaire sociétal, je n’invente rien, j’observe juste ce que l’on vit depuis trente ou quarante ans et même plus, une transformation des représentations mentales qui se fait par absorption continue de choses pas clean petites d’abord qui finissent par être intégrées et admises et transformer l’orientation du courant c’est à dire l’orientation de l’énergie vitale, et cette action pathogène tolérée finira forcément par produire des effets tout aussi pathogènes que ses causes premières, les chiens ne font pas des chats,au même titre qu’une cellule cancéreuse finit par donner un cancer généralisé et aboutir à la mort si on n’arrête pas le processus en marche, et là, pour sûr, le pro-blème, on n’en parle plus, parce qu’il n’y a plus personne pour en parler.

          Un exemple, Jorion se refuse à aborder les causes réellement pathogènes du système, si on essaie de les aborder, il censure automatiquement, en revanche pour asseoir son assise de justicier new look, il autorise que l’on relève les causes accessoires, toutes les critiques secondaires sont même les bienvenues, seulement, __il convient de ne pas oublier que si l’on s’en tient aux causes accessoires sans jamais s’attacher aux causes essentielles, ce serait comme de vouloir mettre fin à un état de choc hémorragique en comprimant une veine périphérique, louable certes, mais peu efficace si on oublie de voir que l’état de choc est dû à une rupture carotidienne, qui, si elle n’est pas suturée diligemment réglera le pro-blème définitivement, pour sûr, on sera mort.

          Aussi ma critique répétitive de Jorion est une critique d’élaboration de liens sociétaux, des rapports d’une construction de réalité tissées par des re-présentations .

          S’ils ne sont pas identifiés, ces processus-là, et bien ciblés, ils ne manqueront pas d’apporter des fruits amers et les dents grinceront à force de manger des fruits verts, lisez donc l’Evangile, c’est écrit en toutes lettres, d’ailleurs Evangile, ça veut dire in-formation, troublant quand même, ensuite tout dépend quelle forme prendra l’énergie qui sera intériorisée, définition même d’in-formation, action de prendre une forme en nous !

          Il y a donc plus de re-spect dans la signification et le dire d’un dé-raillage, que dans son assentiment mutique tout différent du muet qui n’est pas de même nature, mutisme qui ne permettra aucun changement quelles que soient les apparences.

          Il faut aller au-delà des apparences, ça veut dire aller au-delà de la morale de surface, et ce n’est pas une morale que de signifier de tels écarts,c’est essentiel, absolument essentiel, car il s’agit en l’occurrence de normer, d’étalonner une structure, un ensemble de liens qui créeront notre réalité, c’est donc l’étage largement au-dessus du bon et du mauvais, ça transcende, car de cet étalonnage dépendront toutes les mesures qui se feront toujours à partir d’elle, la norme, l’axe, le centre de la roue, puisque c’est elle qui sert d’étalon, c’est d’elle que se feront tous les réglages aussi c’est à elle qu’il faut s’attacher prioritairement et essentiellement.

          Je parle du réglage du thermostat, si vous le régler d’emblée à 10 degrés, il ne faudra pas s’étonner d’avoir froid ensuite.

          On ne pourra pas en vouloir à la chaudière de se mettre en route seulement quand on est en dessous de 10 degrés dans une pièce, c’était inscrit dans le programme pourrait-on dire, il faudra donc si l’on veut avoir plus chaud augmenter la norme, la référence qui fera qu’à partir de 19 degrés, la chaudière se mettra en route et on aura donc plus chaud.

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      • bernard83 dit :

        @Catherine

        Mille pardons, pour la méprise sur la citation.
        Elle était donc de Bruno.
        Je ne sais quelle pénitence m’infliger, peut-être simplement lui demander chez quel idéologue il aurait pêché l’idée que nous n’aurions que le « bien » en commun.
        Dans ce cas, il faudrait bien d’ailleurs, et même avant de chercher à savoir séparer ce « bien » du « mal », chercher à savoir où diable ce foutu mal,(qui n’existe que par opposition au bien, justement, et que l’on serait censé ne pas partager), serait donc passé!
        Salut à tous deux.

        Bernard

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        • bernard83 dit :

          @ Catherine

          Cette fois la citation est bien de vous.

           » Tout oscille entre soustraction et addition dans la vie,le résultat, c’est ce qu’on vit dans le vécu de l’instant. »

          Le vécu est la somme de cette opération entre soustraction et addition.

          Qu’est-ce qu’on garde, qu’est-ce qu’on enlève? »

          Malheureuse hérétique! J’interviens avant que Bruno ne vous reprenne vertement!
          Vous ne savez donc pas qu’en économie, la soustraction n’existe pas? On change simplement de colonne et on additionne quand même.(On se demande même pourquoi il faut des matheux d’un tel niveau pour une arithmétique qui ne comporte que 3 opérateurs).

          Vous prétendez donc ne garder comme richesse que la sagesse que vous obtenez de l’examen des échanges qui font votre vie!

          Quelle erreur fondamentale: votre richesse, c’est le PNB français divisé par le nombre de têtes de Catherine, foi d’économiste.

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        • Catherine dit :

          Vous serez fouetté sur la place publique Bernard, mais bon, c’est jour de sainteté aujourd’hui, aussi vous êtes gracié!

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        • Catherine dit :

          Hérétique je suis bien sûr, et hérétique je resterai j’espère.

          L’hérétique questionne l’ordre qui n’est pas toujours ordonné au regard des normes qui nous dépassent, aussi, si je peux rester sur ce pont un peu bancal et pas toujours sécure, ma foi, j’en serais tout à fait satisfaite!

          Bien à vous.

          Catherine

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        • Bruno Lemaire dit :

          Sur les hérésies,
          Après Paul de Tarse (St Paul) et Thomas d’Aquin (St Thomas d’Aquin) Tresmontant dit que c’est en combattant les hérésies que l’Eglise Catholique progresse dans sa propre connaissance de Dieu et dans la position qu’elle peut adopter vis à vis du monde (voir en particulier le concile Vatican 1 (1870) sur les liens entre foi et raison). Aussi l’hérésie (de bonne foi 😉 ) ne peut que nous faire progresser. Lisez cependant aussi Chesterton, écrivain et journaliste anglais, qui a écrit l’homme éternel, qui, avec bcp d’humour (humour anglais, of course), raille ceux qui se réclament hérétiques (alors que les hérétiques anciens, les vrais de vrais, ne se proclamaient pas comme tels).

          Amicalement, Bruno.

          PS. Je ne savais pas que le manichéisme revenait à la mode: effectivement parler de « bien » sans parler de « mal » peut être surprenant. Faut-il pour autant les symétriser: je ne crois pas. Je continuerais donc à parler de « biens communs », sans trop d’espoir hélas d’arriver à progresser collectivement sur ce thème.

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        • Catherine dit :

          L’hérésie, c’est toujours par rapport à une autorité précise, on ne saurait se dire hérétique par définition.

          Ce serait stupide et niais sinon, ça deviendrait une posture figée, stéréotypée, mécanique et froide, sans lien avec ce qui se présente à nous.

          Ce que j’ai dit plus haut manquait donc de précision, excusez-moi.

          On l’est par rapport à une autorité qui ne fait pas croître de bons fruits au regard du bien commun tel que le définit Hannah Arendt par exemple…d’ailleurs ce n’est pas nous alors qui nous disons hérétique, c’est elle qui nous le dit au regard de ses propres normes qui ne sont pas les nôtres.

          Bonne journée à tous!

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        • Bruno Lemaire dit :

          @Catherine

          effectivement, une « hérésie » cela ne peut se dire, ou se faire, que par rapport à un courant spirituel auquel on adhère plus ou moins. Je suppose qu’il peut y avoir des bouddhistes hérétiques. Pour les cathares, c’était déjà plus compliqué, car ils s’écrtaient vraiment beaucoup de la religion catholique, Manus et le manicheisme ayant été reconnus hérétiques depuis près de 10 siècles.

          Comme vous n’avez jamais dit que vous apparteniez à une religion quelconque, vous dire hérétique est donc un « abus de langage ».

          Il peut aussi y avoir des hérésies gustatives. Ainsi, il paraît que prendre du beurre avec du roquefort serait hérétique. Mais on s’éloigne de notre sujet, je pense.

          Amicalement, Bruno.

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        • Catherine dit :

          En fait c’était en écho à votre message Bruno et aussi forcément à ce qui l’avait suscité, c’est à dire au mien.

          Un mot renferme une multitude de sens, on envoie un message, on ne sait jamais comment il sera lu. Mais si les mots sont claudicants, ils nous permettent d’avancer quand même, réflexion que je me faisais à moi-même.

          C’est Simenon qui disait qu’il s’appliquait à écrire avec des mots simples pour atténuer les erreurs de lecture. Même avec des mots simples, on s’aperçoit d’ailleurs que ça arrive quand même les écarts entre ce que l’on veut faire passer et ce que l’autre reçoit, ça nous renvoie à ll’incomplétude de notre posture humaine, une illustration quotidienne et vivante, histoire de se rappeler que c’est pas si simple d’être un homme qu essaie de partager un point de vue avec un autre homme.

          Hérésie est un mot trop chargé émotionnellement pour ne pas susciter de tels écarts d’ailleurs. C’est un mot qui est généralement étalonné sur le religieux mais le religieux n’est pas toujours là où l’on croit qu’il est. Il est parfois dans la religion de l’économie par exemple, de la soi-disant croissance nécessaire qui fait décroître l’humanité, il est dans la religion du conforme qui fait accepter quelque chose comme vrai parce que la majorité l’affirme. Les convictions autonomes qui peuvent s’appuyer sur l’observation et l’expérimentation viennent parfois contredire l’opinion, elles sont alors dites hérétiques au regard de l’autorité de cette opinion. Mais on sait aussi que le nombre n’a pas toujours raison et que cette hérésie-là, n’est hérétique que par rapport à une composition de rapport précis.

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        • Catherine dit :

          Dites-moi Bruno, j’espère que je ne vous ai heurté en aucune façon, si c’est le cas, dites-le moi, je corrigerai le tir s’il y a lieu .
          Bien à vous.

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        • bruno lemaire dit :

          @catherine, pas de pb, sinon des pbs de gros doigts chez moi, et de petit clavier et de petit écran

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  16. Catherine dit :

    Toujours ce même piège des mots. On peut leur faire dire n’importe quoi, et pourtant sans eux, rien de possible…encore un paradoxe de plus!

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    • Bruno Lemaire dit :

      @Catherine
      Je ne sais pas à qui, ou à quoi, est destiné ce commentaire. Mais pourquoi pas. Sauf qu’il y a sans doute des pièges inconscients, et des pièges conscients. Sur ce blog, j’espère qu’il n’y a pas de piège conscient.

      Amicalement, Bruno.

      PS. Les mots, surtout s’ils sont relativement simples – voir le vocabulaire conseillé par Voltaire, 2000 mots je crois – sont quand même un gros progrès par rapport à des hiéroglyphes, des rebus, ou des onomatopées « à la Tarzan ». Il est sûr que le charabia ‘moderniste’ ne va pas dans le bon sens, je pense.

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  17. bruno lemaire dit :

    @catherine et à tous,
    je suis en déplacement pour une semaine (visite de ma dernière fille, qui vient d’accoucher, désolé pour ceux qui sont pour la décroissance sous toutes ses formes 😉 )

    Mon accès à internet, ou plutôt à un clavier digne de ce nom est donc limité. Ne vous étonnez donc pas trop si je ne réponds pas aussi vite que d’habitude 😉 Je ne suis pas fâché, même si je suis parfois frustré de ne pas reussir a me faire aussi bien comprendre que je le souhaiterais. Mais c’est surement de ma responsabilité.

    Tres amicalement, Bruno

    La citation de Chesterton que je cherchais:

    La glorification moderne de l’hérétique
    Aujourd’hui, affirme Chesterton, l’hérétique se vante de l’être alors que jadis il prétendait être le seul à posséder la vérité. Même dans l’erreur, le critère restait le vrai. Aujourd’hui, en 1905, c’est l’inverse qui s’est imposé : l’erreur se revendique comme telle et réclame ses droits. « Rien ne trahit plus singulièrement un mal profond et sourd de la société moderne, que l’emploi extraordinaire que l’on fait aujourd’hui du mot « orthodoxe ». Jadis l’hérétique se flattait de n’être pas hérétique. C’étaient les royaumes de la terre, la police et les juges qui étaient hérétiques. Lui il était orthodoxe. Il ne se glorifiait pas de s’être révolté contre eux ; c’était eux qui s’étaient révoltés contre lui. Les armées avec leur sécurité cruelle, les rois aux visages effrontés, l’État aux procédés pompeux, la Loi aux procédés raisonnables, tous comme des moutons égarés. L’hérétique était fier d’être orthodoxe, fier d’être dans le vrai. Seul dans un désert affreux, il était plus qu’un homme : il était une Église. Il était le centre de l’univers ; les astres gravitaient autour de lui. Toutes les tortures arrachées aux enfers oubliés n’auraient pu lui faire admettre qu’il était hérétique.

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    • Catherine dit :

      Et oui, la vie n’est en soi, ni bien, ni mal, elle est la place du bien et du mal selon que vous la faites…comme nous le dit Montaigne.

      Orthodoxe pour l’un, hérétique pour l’autre et vice versa, tout dépend de l’axe que l’on regarde, et vers lequel on s’oriente.

      Belle entrée en vie pour votre petite fille ou petit fils.

      Bien amicalement

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  18. Catherine dit :

    oh quel beau prénom, pour le nom, il faudra qu’elle se le fasse toute seule, comme une grande, mais elle devrait avoir de bons alliés, je crois, félicitations et joie à tous, encore une belle pro-messe de vie qui arrive…génial!

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  19. Bruno Lemaire dit :

    @postjorion

    proposition de billet:

    A la recherche du bien public …

    Bien public, bien public : cela devrait être ‘commun’ de s’y intéresser, puisqu’il en va de notre vie en société, et pourtant …

    En fait, tout se passe comme si les débats de société, sur ce que pourraient être, devraient être les biens mis à la disposition de tous – les biens communs – sont de plus en plus gommés par des oppositions frontales de type dilemme du prisonnier : un accord des deux partis, ou parties, en présence, s’il rapporte plus à chacun qu’un refus de chacun, est moins intéressant pour la partie qui cède que pour la partie qui s’arcboute sur ses positions. C’est vrai pour la question des retraites, ce peut l’être aussi pour la question sécuritaire, cela aurait pu l’être sur la question du refinancement des banques.

    Quelques définitions :

    Rappelons tout d’abord que nous devons à Samuelson la notion de bien public : c’est un bien ou un service dont l’utilisation est non-rivale et non-exclusive (cf http://www.senat.fr/rap/r03-233/r03-23319.html ou http://fr.wikipedia.org/wiki/Bien_public )

    Comme exemple de bien public, on peut prendre celui de l’éclairage d’une rue, c’est un bien « public », au moins pour les habitants de la rue (quoique certains habitants puissent ne pas le voir comme un bien : les ‘malfrats’, voire les aveugles). C’est non-exclusif (tous les passants de cette rue y ont accès), ce n’est pas un bien rival : si Dupont y a accès, Martin y a accès aussi. Les « services » ou les biens « immatériels » semblent plus facile à définir comme biens publics que les produits matériels, en particulier du fait du caractère « non rival ».

    Par ailleurs, ce qui intéresse, ou devrait intéresser tous ceux qui se préoccupent – ou disent se préoccuper – du bien-être matériel et moral de leurs concitoyens est un concept assez différent, à savoir celui de bien commun, ou ‘bonus communis’.

    Il s’agit en fait de déterminer, pour une société ou une communauté donnée, ce dont chacun devrait pouvoir disposer (mais pas nécessairement gratuitement, du fait de ce que l’on a appelé la « tragédie des biens communs », thèse selon laquelle tout bien gratuit qui serait en quantité limitée – l’eau potable par exemple – serait gaspillé). Parmi quelques exemples de biens communs, on peut citer l’éducation, la sécurité, la santé, voire l’énergie, .. biens communs qui sont hélas souvent des biens rivaux, de fait de la limitation des ressources disponibles, limitation qui interdit de les considérer comme des « biens publics ».

    De l’accès aux biens communs :
    D’où la question éminemment politique de l’accès à ces biens communs : ainsi, décréter que l’accès à la santé, ou à l’éducation, doit être gratuit ne peut se concevoir que si, par ailleurs, on a défini la façon de financer ‘collectivement’ cet accès individuel à la santé et à l’éducation.

    Et c’est ici que nous retrouvons la lutte « a-sociale » que se livrent depuis des décennies les « forces vives » de la nation, ce que j’ai dénommé plus tôt le dilemme du prisonnier, et que l’on peut schématiser ainsi. Il concerne deux forces ou parties, en présence (ce peut être l’UMP et le PS, le gouvernement et les syndicats). Pour simplifier, considérons que les deux évènements (notés ‘accord/désaccord’, ce pourrait être ‘paix/conflit’ ou deux autres évènements antagonistes) qui peuvent se produire simultanément – d’où 4 possibilités : (accord, accord), (accord, désaccord), (désaccord, accord), (désaccord, désaccord) -s’accompagnent des ‘récompenses’ suivantes (ce peut être du prestige, du pouvoir, une réélection possible, voire des rémunérations financières) : (5,5), (0,8), (8,0), (2,2).

    Dit autrement, le meilleur résultat ‘collectif’ – de valeur 10 – serait (accord, accord), mais, d’un point de vue individuel, si l’un cède et pas l’autre, c’est celui qui ne cède pas (accord, désaccord) ou (désaccord, accord) qui s’en sort le mieux – avec une valeur de 8 : le pire, bien sûr, c’est quand personne ne cède – d’où une valeur de 4. Dans le cas des retraites, ce peut être le statu quo, et une réforme pourtant indispensable http://www.contre-feux.com/debats/economied/retraites-probleme-economique-ou-societal/retraites-la-solution-est-plus-societale-queconomique.php – sous une forme qui reste à déterminer (cf aussi : http://tolerance.solidairesdumonde.org/archive/2009/04/28/du-bien-commun-au-bien-public-en-2025.html) – renvoyée aux calendes grecques, à une « après élections » : 2012, 2022, 2030 ?

    La véritable richesse : celle d’hommes éduqués et informés :
    Les médias font leur travail, ou ce qu’ils pensent être leur travail : ils « informent » sur les dessous de ces luttes sinon fratricides, du moins co-citoyennes, en « notant » les récompenses obtenues dans ce jeu à somme sous-optimale : « moins 2 pour le gouvernement » « plus 3 pour les syndicats ».

    Mais ils ne font pas grand-chose pour véritablement « éduquer » leurs lecteurs ou auditeurs, en oubliant le plus souvent de parler des véritables enjeux de société, qui ne sont ni la victoire de l’UMP, ni celle du PS. Ce sont pourtant des hommes, à la fois éduqués et (bien) informés, qui forment la véritable richesse d’un pays, pas des spectateurs plus ou moins passifs qui se contentent d’applaudir aux coups bas donnés entre les divers protagonistes censés travailler au bien être et au ‘progrès’ collectifs.

    Il est certain que si nous avions des Socrate à la tête de nos différents partis et représentations syndicales, la question des retraites aurait été réglée depuis longtemps, et la question des déficits publics serait sûrement abordée bien différemment.

    Mais le monde étant ce qu’il est – en particulier en France – comment faire en sorte que nos dirigeants politiques ou syndicaux pensent davantage aux biens communs, voire aux biens publics, et à leurs concitoyens qu’aux prochaines échéances électorales ? Comment remettre à l’ordre du jour le fait que nos leaders devraient être irréprochables, tels la femme de César ?

    Peut-on sauver la res publica ?
    Une première piste pourrait être de s’inspirer de l’exemple anglais, qui évite, ou tente d’éviter, les confusions de genre entre le public et le privé, ainsi que les conflits d’intérêts et les abus de biens sociaux. Ainsi, un fonctionnaire anglais ne peut se présenter à la députation s’il n’a pas démissionné de sa fonction pour éviter toute tentation d’être à la fois juge et parti. En France, il est simplement mis en disponibilité, mais ses ‘droits à l’avancement’ ne sont pas diminués, bien au contraire.

    Eviter tout cumul de mandats serait aussi une bonne chose, et empêcher qu’un ministre retrouve quasi automatiquement son siège éventuel d’élu pourrait être aussi envisagé.

    Mais une solution plus radicale pourrait être l’engagement désintéressé de ne pas se présenter à l’élection suivant un « grand débat de société » pour les personnes engagées dans le débat, pour s’assurer de la sincérité de leurs prises de position. Ainsi, sur la question des retraites, tous ceux qui ont des positions radicales, dans un sens ou dans l’autre, N. Sarkozy d’un côté, F. Hollande ou M. Aubry de l’autre devraient annoncer ne pas se présenter en 2012 aux élections présidentielles. On peut toujours rêver …

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  20. interobjectif dit :

    Fondation de la monnaie internationale, par Pierre Sarton du Jonchay

    Le bug du XXIème siècle

    Une conséquence concrète de la crise des subprimes déclenchée en 2007 est le gonflement irréversible des bilans des banques centrales. La prolifération d’actifs toxiques sur toutes les places financières a précipité tous les acteurs économiques qui le pouvaient au guichet des banques centrales. Le cours forcé des monnaies sans aucune garantie de prix d’aucune contre-réalité définie a pour corolaire l’infaillibilité juridique des banques centrales. La logique du système est de permettre aux banques commerciales de déposer leur trésorerie à la banque centrale quand elles ne se font plus confiance entre elles.

    Depuis l’éclatement de la bombe logique des subprimes, les analystes financiers découvrent que les prix sont factices, que les marchés sont captés, que les comptabilités bancaires ne signifient rien et que les grands États sont liquides mais insolvables. La seule manière d’échapper à la faillite est de déposer le plus possible à la banque centrale pour que le ratio des dépôts en monnaie centrale sur le total des actifs comptabilisés soit le plus élevé possible. L’Anglo Irish Bank est à l’agonie ; son ratio de liquidité centrale par rapport à son actif net est visiblement trop bas par rapport à ses concurrents internationaux.

    Le comportement des banques n’a plus rien de financier mais repose exclusivement sur le Droit. Une banque centrale est la seule institution financière infaillible par « nature ». Un dépôt à la banque centrale ne peut pas être refusé en règlement d’une dette quelle que soit l’opinion qu’on se fasse de la valeur réelle des créances à vue sur la banque centrale. Les monnaies sont juridiquement, et désormais seulement juridiquement, des créances à vue sur les banques centrales. Plus il y a d’intermédiaires juridiques entre un dépôt bancaire et un dépôt à la banque centrale, plus la monnaie est juridiquement douteuse. Tout agent économique prudent doit aujourd’hui déposer son argent dans une mégabanque directement déposante dans les banques centrales.

    La Loi contournable

    La mécanique de la survie bancaire consiste à acheter la plus grosse masse possible de titres publics. Même les titres mal notés sont utiles puisqu’un État dans une zone monétaire solide ne peut pas disparaître sans engager ses partenaires. Tous les titres sont déposés à la banque centrale en garantie d’emprunts qui accroissent les dépôts en monnaie centrale. Les États s’endettent auprès des banques ; elles déposent leurs titres à la banque centrale ; elles augmentent leurs dépôts centraux ; elles attirent les épargnants et déposants effrayés par les petites banques ; elles rachètent davantage de dette publique… Ainsi le ratio de liquidité sur actif net grossit dans les mégabanques et devient insignifiant dans les petites banques trop éloignées de la source centrale de liquidité.

    Pour accéder au crédit de la banque centrale, il faut en droit être agréé comme banque et se conformer à la réglementation financière et monétaire. Or la bombe logique des subprimes a démontré que la réglementation s’achète soit par la taille soit par les produits dérivés. La taille d’un bilan de banque commerciale par rapport à celui de la banque centrale permet d’acheter passivement la réglementation en interdisant à la banque centrale de retirer son agrément en cas d’infraction prudentielle. Une banque centrale ne peut pas se permettre d’avouer son aveuglement devant les imprudences d’un gros établissement. Quand bien même elle franchit le pas, l’inextricable faillite de Lehman Brothers démontre l’opacité non maîtrisable de la machinerie systémique.

    Création monétaire non mesurable

    Lehman Brothers n’était pas en effet une banque au sens réglementaire. La magie des produits dérivés est de mobiliser le crédit de la banque centrale sans faire crédit et sans être une banque. Le produit dérivé est l’option d’un crédit futur ; la promesse d’un certain montant de crédit futur à la condition d’événements définis apparemment objectifs. En fait un contrat dérivé de crédit non transparent permet aussi de déclencher les événements dans le sens opportun. Comme la vente d’une option donne droit à une prime d’autant plus élevée que le risque du crédit sous-jacent repose sur des conditions défavorables, la tentation est irrésistible pour une banque de vendre des options. D’autant plus irrésistible que l’accès au crédit central est facile, que les conditions d’exercice de l’option sont risquées pour le prêteur, que le nominal de l’option s’inscrit hors du bilan, que la perception de « cash » est immédiate, que la transaction peut être enregistrée là où elle ne sera sûrement pas contrôlée et que la négociation est totalement libre quant au prix et aux termes juridiques.

    Face à des mégabanques et des produits dérivés imaginairement non régulables, les banques centrales sont incapables de subordonner leurs refinancements à l’application de la loi monétaire. Elles se contentent de demander la notation des titres qu’elles prennent en garantie de leurs crédits. L’intronisation de quelques agences de notation donne le vrai pouvoir de création monétaire aux puissants États qui les contrôlent. Nominalement, les banques centrales ne peuvent pas accepter les titres de créance mal notés en garantie de leur émission monétaire. Les gouvernements s’efforcent donc de commander aux agences une hiérarchie de notation qui désigne les plus mauvais risques sans compromettre les volumes d’émission de titre sur les signatures publiques arbitrairement qualifiées de sûres. Personne en dehors de comités gouvernementaux restreints ne sait donc ce qu’est un État solvable ou une banque solvable.

    Utilité méconnue des banques centrales

    Or l’outil de mesure du risque d’une monnaie est justement le bilan d’une banque centrale. Si une monnaie se définit par l’invariabilité du pouvoir d’achat d’un crédit de sa banque centrale, alors le risque de la monnaie devient justement la variation réelle du pouvoir d’achat de la monnaie centrale. Cette variation se lit dans les résultats financiers de la banque centrale. S’il est défini un vrai marché financier où tous les opérateurs financiers soient à égalité de pouvoir de demande et d’offre, alors les prix à terme du marché sont l’indice des prix de la politique monétaire. La banque centrale peut avoir des objectifs de croissance de la masse monétaire dans la stabilité moyenne des prix. Si la banque centrale achète et vend à terme sur un marché réellement organisé pour que toute promesse de prix soit tenue et garantie par des fonds propres réels des opérateurs à terme, alors les plus ou moins-value de la banque centrale sont la mesure de l’équilibre dynamique de sa politique.

    La marge financière d’une banque centrale, joliment dénommée seigneuriage, représente le surprix perçu sur ses débiteurs pour garantir ses déposants ; c’est à dire pour garantir le pouvoir d’achat de la monnaie. Comme le pouvoir d’achat des monnaies n’est pas défini en réalité mais par des indices nominaux non contrôlables, les banques centrales ne supportent aucune conséquence financière de la non-atteinte des objectifs qu’elles se donnent. Le mécanisme est actuellement très profitable aux États émetteurs de monnaie de réserve qui récupèrent des seigneuriages astronomiques sur le gonflement des bilans de leur banque centrale. Si les plus-values monétaires des banques centrales étaient reconnues pour ce qu’elles devraient être, c’est à dire le résultat effectif et vérifiable de la croissance et de la stabilité des prix, les seigneuriages ne seraient pas ce qu’ils sont aujourd’hui. Ils seraient pour le moins capitalisés dans un fonds de stabilisation systémique.

    Condition marchande de la monnaie

    Une monnaie destinée à la mesure de la croissance économique et non au pillage de l’économie réelle implique que la banque centrale ne puisse pas prêter directement aux banques mais au marché qu’elle régule. Elle émet du crédit en prenant des positions à terme en volume et en prix sur tous les actifs qui lui paraissent significatifs de la croissance et de la stabilité globale des prix. Quand les anticipations de la banque centrale sont justes, elle crée plus de monnaie par ses règlements de positions acheteuses que par ses encaissements de positions vendeuses ; par l’anticipation de la croissance des transactions plus que de la décroissance des transactions. Si elle anticipe une trop forte croissance ou une croissance trop faible, elle réalise des moins-values sur la vente de ses positions. Quand elle a surestimé la croissance, elle détruit de la monnaie en touchant des appels de marge sur ses positions en cours. Quand elle a sous-estimé la croissance, elle crée de la monnaie en versant des appels de marge à l’économie réelle. La monnaie créée par un marché organisée sous un vrai État de droit est autostable.

    La contrainte de la monnaie véritable est qu’elle oblige la puissance publique à démontrer sa solvabilité. La banque centrale prendrait des positions à terme en titres publics sur sa propre appréciation de leur valeur réelle. Il faudra donc qu’elle échappe au contrôle mental des gouvernements à la loi desquels elle doit obéir. Il n’est qu’une seule méthode pour y parvenir que la Banque Centrale Européenne expérimente douloureusement : dépendre de plusieurs gouvernements concurrents. La situation de la BCE est néanmoins instable du fait que les gouvernements britannique et étatsunien disposent de leur propre monnaie pour spéculer contre elle. Tous les arbitrages réglementaires sont possibles à partir de la City. Les États-Unis contrôlent les prix internationaux avec le dollar financé par l’épargne des Chinois et des Japonnais. Les banques de l’eurozone ont toutes leurs batteries londoniennes ou singapouriennes pointées sur le siège de la BCE à Francfort.

    Source politique de la sûreté financière

    La BCE ou toute autre banque centrale qui veuille battre monnaie au service de la vraie valeur doit échapper aux pouvoirs politiques nationaux sans échapper ni à la Loi ni au contrôle de la démocratie. Le marché financier doit donc demeurer sous la souveraineté des États de droit existant mais avec l’adjonction d’un système de notation internationale des dettes publiques. Ce système existe déjà techniquement mais n’est pas régulé par la Loi de la réalité contrôlée par les citoyens agents économiques. C’est le marché des CDS (échange de risques de crédit). Ils sont négociés sur les dettes publiques pour assurer les spéculateurs-investisseurs-épargnants contre la dépréciation relative des titres entre emprunteurs distincts. Le problème radical des CDS sur dette publique est l’absence de règles comptables universelles d’évaluation des dettes publiques réelles et l’anarchie marchande qui permet d’assurer des dettes qui n’existent pas ou de dissimuler des dettes qui existent.

    Il suffit pour mettre fin à la spéculation « nue » que Londres, Berne, Berlin et Paris autorisent leurs banques centrales à parrainer sous l’égide de la BRI (qui abrite le Comité de Bâle) la mise en œuvre d’un marché commun des primes de risque de dette publique. Comme la valeur des monnaies dépend directement des dettes publiques qu’elles financent, le marché commun des risques de crédit comprendrait ipso facto un marché des risques de change. La règle capitale de ce marché est que personne n’y intervient sans déposer préalablement dans un réseau dédié de banques de marché ses comptes, ses actifs, ses passifs et la mesure de son capital. Un fonds monétaire européen est créé doté d’un capital souscrit par les États fondateurs. Le FME souscrit des options de capital des banques de marché exclusivement dédiées à la cotation de l’offre et de la demande de risque, puis du crédit puis des monnaies.

    Notation des crédits par le marché

    Les primes de risque des États et les primes de change sont offertes et demandées par des opérateurs dont la prime d’option de capital est aussi cotée sur le même marché selon leur portefeuille de risques. L’achat ou la vente de n’importe quelle prime engage réellement les opérateurs. A l’échéance des options, les banques de marché compensent tous les flux en monnaie, en crédit et en capital. Toute défaillance est garantie par les acheteurs optionnels du capital des opérateurs engagés. En dernier ressort, le FME se substitue à tout garant défaillant. Un tel marché structure un système complet de prix du capital, du crédit et de la monnaie de tout opérateur public ou privé nommément et explicitement engagé. Le Marché Monétaire Européen (MME) cote en temps réel le capital de tous les opérateurs publics et privés acheteur ou vendeur de prime de crédit. Les primes de crédit cotent en temps réel le risque de crédit de la monnaie sous-jacente à toute émission de dette. Les banques centrales n’émettent plus de monnaie qu’en collatéralisation de titres totalement garantis en change et en crédit.

    La position totale monétaire nette du MME est composée du prix nominal à terme de tous les titres cotés en monnaie nationale. Comme les banques de marché font des appels de marge sur tous les prix à terme dont la prime de risque est négative, les émetteurs de sous-jacent subissent la pression des propriétaires de leur risque de crédit pour limiter leurs émissions de titre. Les États qui ne réduisent pas leur endettement à l’équilibre demandé par le marché subissent la dépréciation de leur change comptant et à terme pour que leur monnaie reste convertible sur le MME. Les banques centrales, qui émettent trop de monnaie en achetant à terme les titres publics dont la valeur réelle se déprécie, s’exposent à des primes de change négatives. Aucun étranger n’achète plus alors la prime de change qui l’oblige à échanger sa propre monnaie contre une perte nette dans la monnaie qu’il garantit.

    La seule solution de liquidité extérieure pour la banque centrale en situation de prime de change négative est la dévaluation de sa parité pour continuer d’acheter des positions à terme sur le MME avec sa propre monnaie. La dévaluation d’une monnaie sur le MME maintient la prime de change positive et la liquidité extérieure de la zone monétaire. Ainsi les banques centrales sont-elles financièrement responsables de la valeur réelle de leur monnaie et sont-elles financièrement garanties et contrôlées par le MME. Le MME est contrôlé et garanti par le FME qui fournit aux États la mesure de leur solvabilité en monnaie étrangère. Chaque adhérents du FME est sous le contrôle des démocraties partenaires qu’ils ne dirigent pas par sa propre loi.

    Bascule monétaire internationale

    La mise en place du MME garanti par le FME crée un moteur de stabilité monétaire. Les prix traduisent exactement la valeur réelle des monnaies, des crédits par lesquels elles sont matérialisées et du capital effectivement disponible pour en garantir la valeur à terme. Très rapidement, les adhérents au FME conviennent de photographier un jour donné les positions monétaires relatives sur le MME. Toutes les positions sont converties en monnaie universelle (MU) au taux de change du jour convenu sur la base de 1 MU pour 1 euro. Les Chinois découvrent alors la monnaie internationale garantie qu’ils réclament. Ils vendent massivement leurs positions en dollar pour mettre leurs réserves à l’abri de l’MU. Ils achètent des primes de change du dollar contre MU et des crédits garantis en MU.

    Le FME, société d’États de droit civilisés, a préalablement proposé aux États-Unis d’adhérer au MME. Qu’ils acceptent ou non, tout le système financier en dollar a compris qu’il est judicieux d’acheter des primes de change en MU contre dollar pour anticiper la demande des Chinois. Les Chinois sont les premiers à acheter ses primes pour protéger leur réserves contre la dévaluation du dollar. Les primes de change MU contre dollar sont d’autant plus intéressantes que les États-Unis hésitent à se soumettre à la stabilité financière internationale. Toutes les banques acheteuses de la prime internationale du dollar se retrouvent avec d’énormes capacités de prêt en MU au fur et à mesure que leur portefeuille de primes s’apprécie sous les ventes de dollar des Chinois. Les États-Unis sont alors devant une alternative : faire confiance à une logique transnationale du calcul économique ou poursuivre la concurrence de l’indécidable dans une économie mondialisée par l’autonomie des fins mises en commun.

    Principes de stabilité monétaire

    Si les États-Unis choisissent le nouvel ordre monétaire international, le FME se mute en nouveau FMI. Toutes les banques acheteuses de prime de change enregistrées et contrôlées par le MME sont invitées à scinder leurs activités pour constituer des banques d’investissement, des banques de crédit et des banques d’assurance travaillant exclusivement en MU sous le contrôle exclusif des banques de marché MU. Un institut d’émission de la MU (IMU) est créé pour assurer la liquidité de la compensation des banques de marché MU et acheter des titres de créance sur les banques de crédit MU et les émetteurs nationaux garantis en MU.

    L’IMU intervient exclusivement sur le marché à terme financier en MU contrôlé par les banques de marché, banques de crédit, banques d’investissement et banques d’assurance. Tout opérateur financier sur le MME transformé en Marché Monétaire International est contrôle par le FMI qui achète et vend des primes de capital cotées sur le MMI. Le FMI adosse son portefeuille de risques sur ses commandes d’audits à des banques de marché spécialisées dans la garantie financière des comptabilités bancaires. Les banques d’investissement MU financent exclusivement en capital des portefeuilles de primes de change en MU vendues aux détenteurs de réserves de change en dollar ou de toute autre monnaie de réserve. Elles se couvrent en vendant à terme le MU contre devise. Ce faisant, elles déterminent un taux de change à terme des devises qui leur conserve des plus-values si elles anticipent justement leur taux de change d’équilibre contre le MU.

    Les banques de crédit en MU sont obligées de couvrir toutes leurs positions prêteuses en change et en crédit. Le crédit n’est pas fongible dans le risque en MU ; les déposants en MU ne courent aucun risque qui ne soit pas mesuré et acheté par le CDS de la banque de crédit dépositaire. Les dépôts en MU sont exhaustivement revendus sur le MMI afin de calculer un prix de la liquidité qui permette de les employer sans risque dans les crédits en MU. Les banques de crédit sont donc acheteuses des positions vendeuses à terme des banques d’investissement. Elles se retrouvent avec d’énormes capacités de rachat de crédits en dollars. Si elles ne les emploient pas, le dollar s’effondre en MU ainsi que le prix de la liquidité en MU. Les primes de risque en dollar sont alors très élevées à la charge de tout importateur de la zone MU dans la zone dollar.

    Vertu de la démocratie

    Le marché transnational du risque en MU a pour conséquence de déterminer l’équilibre des échanges monétaires internationaux par la stabilité absolue du crédit en MU. Toute zone monétaire internationalement surendettée dévalue mécaniquement sa monnaie. Toute zone monétaire en position créditrice nette réévalue mécaniquement sa monnaie. L’inconvertibilité du yuan est sans impact sur les équilibres internationaux. L’accumulation chinoise de réserves fait baisser le prix de la liquidité en MU et oblige les Chinois a acheter des primes de change et de crédit au profit du monde entier. La rentabilité des investissements hors de Chine est d’autant plus élevée que les excédents commerciaux chinois s’accumulent en financement du développement mondial.

    Le système monétaire international de stabilité et de croissance existe complètement sur le plan technique. Il est déjà utilisé par quelques institutions multinationales pour s’assurer des plus-values sans risque. L’idéologie libertaire de négation de la Loi sert juste à neutraliser les États de droit. Elle donne bonne conscience à la responsabilité politique qui se laisse acheter par l’opacité construite du risque des fins humaines. L’économie de la connaissance est impossible sans la description et la mesure partageables de ce qui est connu. La vraie monnaie efficace à connaître contient l’objectivité autant que la subjectivité humaine. Le risque financier n’est alors rien d’autre que l’écart révélé dans l’écoulement du temps entre les choix humains et l’objectivité du monde dont ils font partie.

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  21. interobjectif dit :

    Crise systémique globale – Printemps 2011 : Vers la très grande panne du système économique et financier mondial
    (Mercredi 15 Septembre 2010)

    Comme anticipé par LEAP/E2020 en Février dernier dans le GEAB N°42, le second semestre 2010 est bien caractérisé par une aggravation brutale de la crise marquée par la fin de l’illusion de reprise entretenue par les dirigeants occidentaux (1) et les milliers de milliards engloutis par les banques et des plans de « stimulation » économiques sans efficacité durable. Les prochains mois vont dévoiler une réalité simple mais particulièrement douloureuse : l’économie occidentale, et en particulier celle des Etats-Unis (2), n’est jamais vraiment sortie de récession (3). Les sursauts statistiques enregistrés depuis l’été 2009 n’ont été que les conséquences passagères d’une injection massive de liquidités dans un système fondamentalement devenu insolvable à l’image du consommateur américain (4). Au cœur de la crise systémique globale depuis son origine, les Etats-Unis vont donc démontrer dans les prochains mois qu’ils sont à nouveau en train d’entraîner l’économie et la finance mondiales au « cœur des ténèbres » (5) car ils ne parviennent pas à sortir de cette « Très Grande Dépression US » (6). Ainsi, à l’issue des soubresauts politiques des élections américaines de Novembre prochain, sur fond de taux de croissance redevenus négatifs, le monde va devoir affronter la « Très Grande Panne » du système économique et financier mondial fondé depuis plus de 60 ans sur l’absolue nécessité pour l’économie américaine de ne jamais se trouver durablement en récession. Or, la première moitié de 2011 va imposer à l’économie américaine une cure d’austérité sans précédent plongeant la planète dans un nouveau chaos financier, monétaire, économique et social (7).

    Evolution comparée de l’indice de croissance CMI (en rouge) et du PNB US (en vert) (2005 – 2010) – Source : Dshort, 26/08/2010

    Dans ce GEAB N°47, notre équipe anticipe donc pour les mois à venir différents aspects de cette nouvelle évolution de la crise notamment la nature du processus d’austérité imposée qui va toucher les Etats-Unis, l’évolution du couple infernal « inflation/déflation », l’évolution réelle du PNB US réel, la stratégie des banques centrales, les conséquences directes pour l’Asie et l’Euroland. Nous présentons comme chaque mois nos recommandations stratégiques et opérationnelles. Et exceptionnellement ce numéro du GEAB présente un extrait du nouveau livre de Franck Biancheri « Crise mondiale : En route pour le monde d’après – France, Europe et Monde dans la décennie 2010-2020 » dont la version française sortira le 7 Octobre prochain aux Editions Anticipolis.

    Dans ce communiqué public du GEAB N°47, nous avons choisi de présenter un extrait de l’anticipation portant sur la prochaine austérité imposée aux Etats-Unis à partir du Printemps 2011 : « Welcome to the United States of Austerity ».

    « Etats-Unis – le double coup dur : plus de crédit, plus de travail » – Corrélation des baisses de prix de l’immobilier et de l’évolution du taux de chômage par Etat (2006-2009) – Source : FMI / OIT / OsloConference, 07/2010

    Les trimestres à venir vont être particulièrement dangereux pour le système économique et financier mondial. Le patron de la Fed, Ben Bernanke, a d’ailleurs fait passer le message aussi diplomatiquement que possible lors de la récente réunion des banquiers centraux mondiaux à Jackson Hole dans le Wyoming : bien que la politique de relance de l’économie américaine ait échoué, soit le reste du monde continue à financer à perte les déficits US et espère qu’à un moment donné ce pari sera payant et aura évité un effondrement du système global, soit les Etats-Unis vont monétiser leur dette et transformer en monnaie de singes l’ensemble des Dollars et Bons du Trésor US possédés par le reste de la planète. Comme toute puissance acculée, les Etats-Unis sont désormais ainsi obligés de joindre la menace à la pression pour pouvoir obtenir ce qu’ils veulent. Il y a à peine plus d’une année, les dirigeants et responsables financiers du reste du monde s’étaient portés volontaires pour « remettre à flot le navire USA ». Aujourd’hui pourtant les choses ont bien changé car la belle assurance de Washington (celle de la Fed comme celle de l’administration Obama) s’est avérée n’être qu’une pure arrogance fondée sur la prétention d’avoir compris la nature de la crise et l’illusion de posséder les moyens de la maîtriser. Or, la croissance américaine s’évapore trimestre après trimestre (8) et redeviendra négative dès la fin 2010; le chômage n’en finit pas de croître entre la stabilité des chiffres officiels et la sortie en six mois de plus deux millions d’Américains du marché de l’emploi (pour LEAP/E2020, le chiffre réel de chômage est désormais d’au moins 20%) (9); le marché de l’immobilier américain continue à être déprimé à des niveaux historiquement bas et va reprendre sa chute dès le quatrième trimestre 2010; enfin, comme on peut aisément l’imaginer dans ces conditions, le consommateur US reste et restera durablement aux abonnés absents puisque son insolvabilité perdure voire s’aggrave (10) pour l’Américain sur cinq qui n’a pas de travail.

    Derrière ces considérations statistiques se cachent deux réalités qui vont radicalement modifier le paysage politique, économique et social américain et mondial des prochains trimestres au fur et à mesure de leur émergence dans la conscience collective.

    La colère populaire va paralyser Washington à partir de Novembre 2010

    Tout d’abord, il y a une réalité populaire très sombre, un vrai voyage « au cœur des ténèbres », qui est celle de dizaines de millions d’Américains (près de soixante millions dépendent désormais des bons de nourriture) qui n’ont désormais plus d’emploi, plus de maison, plus d’épargne et qui se demandent comment ils vont survivre dans les années à venir (11). Jeunes (12), retraités, noirs, ouvriers, employés des services (13),… ils constituent cette masse de citoyens en colère qui va s’exprimer brutalement en Novembre prochain et plonger Washington dans une impasse politique tragique. Supporters du mouvement « Tea-Party » (14), nouveaux sécessionnistes (15),… ils veulent « casser la machine washingtonienne » (et par extension celle de Wall Street) sans pour autant avoir de propositions réalisables pour résoudre la multitude de problèmes du pays (16). Les élections de Novembre 2010 vont ainsi être la première occasion pour cette « Amérique qui souffre » de s’exprimer sur la crise et ses conséquences. Et, récupérés ou pas par les Républicains ou bien les extrêmes, ces votes vont contribuer à paralyser encore plus l’administration Obama et le Congrès (qui basculera probablement du côté Républicain), ne faisant qu’enfoncer le pays dans un immobilisme tragique au moment où tous les indicateurs passent à nouveau au rouge. Cette expression de colère populaire va par ailleurs entrer en collision dès Décembre avec la publication du rapport de la commission sur le déficit mise en place par le Président Obama, qui va automatiquement placer la question des déficits au cœur du débat public du début 2011 (17).

    A titre d’exemple, on peut déjà voir une expression bien particulière de cette colère populaire contre Wall Street dans le fait que les Américains ont déserté la bourse (18). Chaque mois, ce sont toujours plus de « petits actionnaires » qui quittent Wall Street et les marchés financiers (19) laissant aujourd’hui plus de 70% des transactions aux mains des grandes institutions et autres « high frequency traders ». Si l’on garde en mémoire l’image traditionnelle que la bourse serait le temple moderne du capitalisme, alors on assiste à un phénomène de perte de foi qui pourrait être comparable à la désaffection des grandes manifestations populaires qu’a connu le système communiste avant sa chute.

    La Réserve fédérale sait désormais qu’elle est impuissante

    Enfin, il y a une réalité financière et monétaire tragique car ceux qui en sont les acteurs ont conscience de leur situation peu enviable : la Réserve fédérale US sait désormais qu’elle est impuissante. Malgré les actions exceptionnelles (taux d’intérêt à zéro, quantitative easing, soutien massif du marché des prêts immobiliers, soutiens massifs aux banques, multiplication par trois de son bilan,…) qu’elle a mises en œuvre à partir de Septembre 2008, l’économie US ne repart pas. Les dirigeants de la Fed découvrent qu’ils ne sont qu’une composante d’un système, même si c’est une composante centrale, et qu’ils ne peuvent donc rien contre un problème qui affecte la nature même du système, en l’occurrence, le système financier américain, conçu comme le cœur solvable du système financier mondial depuis 1945. Or, le consommateur US est maintenant insolvable (20), lui qui au cours des trente dernières années est devenu progressivement l’acteur économique central de ce cœur financier (avec plus de 70% de la croissance US dépendant de la consommation des ménages). C’est sur cette insolvabilité des ménages US (21) que se sont brisées les tentatives de la Fed. Habitués au virtualisme, et donc à la possibilité de manipuler les évènements, les processus et les dynamiques, les banquiers centraux américains ont cru qu’ils pouvaient « tromper » les ménages, leur donner à nouveau l’illusion de richesse et les pousser ainsi à relancer la consommation et derrière elle toute la machine économique et financière des Etats-Unis. Jusqu’à l’été 2010, ils n’ont pas cru à la nature systémique de la crise, ou bien ils n’ont pas compris qu’elle générait des problèmes hors de portée des instruments d’une banque centrale aussi puissante soit-elle. C’est seulement au cours des dernières semaines qu’ils ont dû constater une double évidence : leurs politiques ont échoué et ils n’ont plus ni armes ni munitions. D’où le ton particulièrement déprimé des discussions de la réunion des banques centrales à Jackson Hole, d’où l’absence de consensus sur les actions à venir, d’où les débats sans fin sur la nature des dangers à affronter dans les prochains mois (inflation ou déflation par exemple alors que les instruments internes au système utilisés pour mesure les conséquences économiques de ces tendances ne sont même plus pertinents comme nous l’analysons dans ce GEAB N°47) (22), d’où les oppositions de plus en plus violentes entre tenants d’une relance de la croissance par l’endettement et adeptes de la réduction des déficits,… et finalement d’où le discours plein de menaces voilées de Ben Bernanke à ses collègues banquiers centraux ; en termes alambiqués, il a fait passer le message suivant : « nous allons tenter tout et n’importe quoi pour éviter un effondrement économique et financier, et vous allez continuer à financer ce « tout et n’importe quoi », sinon on laisse filer l’inflation et on dévalue ainsi le Dollar tandis que les Bons du Trésor US ne vaudront plus grand chose (23) ». Quand un banquier central s’exprime comme un vulgaire extorqueur de fond, c’est qu’il y a péril en la demeure (24). La réaction des grandes banques centrales mondiales se dévoilera dans les deux trimestres à venir. Déjà la BCE a fait comprendre qu’elle pensait qu’une nouvelle politique de stimulation via une hausse des déficits US serait suicidaire pour les Etats-Unis. Déjà la Chine, tout en déclarant qu’elle ne ferait rien pour précipiter les choses, passe son temps à vendre des actifs US pour acheter des actifs japonais (le niveau historique du cours Yen/Dollar reflète ce processus). Quand au Japon, il est désormais contraint de s’aligner simultanément sur Washington et Pékin … ce qui va probablement neutraliser toute sa politique en matière financière et monétaire. La Fed, comme le gouvernement fédéral, vont découvrir dans les prochains trimestres que lorsque les Etats-Unis ne sont plus synonymes de profits juteux et/ou de puissance partagée, leur capacité à convaincre leurs partenaires décline rapidement et fortement, surtout quand ces derniers mettent en doute la pertinence des politiques retenues (25).

    Indice des demandes de prêts immobiliers (1990-2010) (moyenne mobile sur 4 semaines) – Sources : Mortgage Bankers Association / Bloomberg / New York Times , 08/2010

    La conséquence de ces deux réalités qui s’imposent peu à peu dans la conscience collective américaine et mondiale va donc se concrétiser, pour l’équipe de LEAP/E2020, par l’entrée des Etats-Unis au Printemps 2011 dans une ère d’austérité sans précédent depuis que le pays est devenu le cœur du système économique et financier mondial. Blocages politiques fédéraux sur fond de ras-le-bol électoral de Washington et Wall Street, forte dépendance au financement fédéral de l’ensemble de l’économie US et impuissance de la Fed sur fond de réticences croissantes internationales à financer les déficits US vont se conjuguer pour précipiter le pays dans l’austérité. Une austérité qui a d’ailleurs déjà commencé à toucher de plein fouet au moins 20% de la population, et qui influe directement sur au moins un Américain sur deux, inquiet de rejoindre les rangs des sans-abris, des sans-travail et autres chômeurs de longue durée. Pour ces dizaines de millions d’Américains, l’austérité est bien là et elle s’appelle paupérisation durable. Ce qui va se jouer d’ici le Printemps 2011, c’est donc surtout la transposition dans le discours officiel, dans les politiques budgétaires et dans la conscience internationale que les Etats-Unis ne sont plus « the land of plenty », mais « the land of few ». Et au-delà des choix politiques internes, c’est aussi la découverte d’une limitation nouvelle pour le pays : les Etats-Unis n’ont plus les moyens d’une nouvelle relance (26). Plutôt que d’un enlisement multidécennal dans une situation à la japonaise, nombre de décideurs vont être tentés par la thérapie de choc… cette même thérapie qu’avec le FMI, les Etats-Unis ont recommandé aux pays d’Amérique latine, aux pays asiatiques et à l’Europe de l’Est.

    Cela constitue normalement une bonne raison pour les agences de notation, toujours si prompte à voir la paille dans l’œil de la plupart des pays de la planète, pour menacer les Etats-Unis d’une forte dégradation de leur note s’ils ne mettent pas en œuvre au plus vite un vaste plan d’austérité. Mais de toute manière, pour LEAP/E2020, du fait des conditions internes et externes au pays présentées précédemment, c’est bien au printemps 2011 que les Etats-Unis ont rendez-vous avec l’austérité : un rendez-vous que leur imposera le reste du monde s’ils sont paralysés politiquement.

    D’ici là, il est probable que la Fed tentera une nouvelle série de mesures « non conventionnelles » (mot technique signifiant « tentatives désespérées ») pour essayer d’éviter d’en arriver là car, à ce stade, une seule chose est certaine concernant les conséquences de l’entrée des Etats-Unis dans un vaste programme d’austérité : ce sera le chaos sur les marchés financiers et monétaires accoutumés depuis des décennies à l’exact contraire, c’est-à-dire le gaspillage américain ; et un choc économique et social interne sans équivalent depuis les années 1930 (27).

    ———
    Notes:

    (1) A ce sujet, dans le GEAB N°48 d’Octobre prochain, notre équipe dressera comme chaque année sa carte des risques-pays et perspectives économiques pour 2011. Ce qui est déjà certain pour nos chercheurs c’est que la fin 2010 sera marquée par une forte révision à la baisse de toutes les prévisions actuelles (y compris les perspectives déjà réduites des Etats-Unis). Source : Reuters, 09/09/2010

    (2) Sources : Bloomberg, 20/07/2010 ; Oftwominds, 15/07/2010 ; New York Times, 09/08/2010 ; CNBC, 12/08/2010;

    (3) Le graphique ci-dessous illustre comment la croissance est déjà en train de s’effondrer. L’indice de croissance CMI s’est montré l’un des plus fiables indicateurs avancés pour anticiper l’évolution du PNB US. Or 92% des Américains estiment que le pays est toujours en récession. Source : GlobalEconomicAnalysisBlogspot, 09/09/2010

    (4) Ainsi que le décrivait notre équipe dès le GEAB N°9 de Novembre 2006.

    (5) Pour reprendre le titre évocateur de l’excellente nouvelle de Joseph Conrad qui inspira notamment Francis Ford Coppola pour son film Apocalypse Now.

    (6) Comme LEAP/E2020 a appelé la crise économique américaine dès Avril 2007 dans le GEAB N°14.

    (7) D’ailleurs, sans même intégrer cette anticipation dans leur analyse, même les experts de l’OCDE préviennent que la croissance mondiale va subir un coup d’arrêt d’ici la fin 2010. Source : Marketwatch, 09/09/2010

    (8) L’indice Wells Fargo/Gallup des PME américaines continuent à chuter mois après mois. Source : Gallup, 02/08/2010

    (9) Même Wall Street continue à programmer des licenciements massifs pour les prochains mois. Source : Bloomberg, 07/09/2010

    (10) Même les hauts revenus sont maintenant affectés par le problème des saisies immobilières. Source : USAToday, 29/07/2010

    (11) Pour éclairer cette situation sociale terrible, i peut être utile de lire le rapport conjoint FMI/OIT initié par le gouvernement norvégien sur « Les défis de la croissance, de l’emploi et de la cohésion sociale » dans le contexte de la crise actuelle. Source : OsloConference, 22/07/2010

    (12) Un indicateur très éloquent montre le prix que les jeunes générations américaines paient à cause de la crise. Le nombre de jobs d’été, élément traditionnel central de l’autonomie des jeunes américains pour l’année qui suit, est tombé à son niveau le plus bas depuis 1948. Source : USAToday, 03/09/2010

    (13) Ces images des coupes drastiques du nombre de policiers à Auckland sont emblématiques de ce qui se passe dans tout le pays en terme de services publics. Source : DailyMotion

    (14) A ce sujet, USAToday du 16/08/2010 a réalisé une très intéressante galerie de portraits des supporters du movement « Tea-Party ».

    (15) Voir GEAB N°45

    (16) Le succès du grand rassemblement des « tea-partisans » à Washington le 28/08/2010, organisé par Glenn Beck en est un exemple flagrant. Source : Washington Post, 29/08/2010

    (17) Source : New York Times, 31/08/2010

    (18) Des bourses qui stagnent ou baissent depuis plusieurs trimestres malgré les tentatives ininterrompues des autorités financières pour tenter de leur redonner des couleurs… et qui s’approchent d’un nouveau choc violent, que l’on s’attache au « présage du Hindenburg » ou à l’anticipation des conditions économiques et financières mondiales. Source : Telegraph, 27/08/2010

    (19) Source : New York Times, 22/08/2010

    (20) Même quand ils parviennent à retrouver un emploi, c’est un emploi généralement beaucoup moins bien payé que le précédent. Source : CNBC, 01/09/2010

    (21) Ainsi le processus des saisies immobilières traduit un formidable phénomène de baisse de la valeur des actifs des ménages américains. Source : Foxnews, 23/08/2010

    (22) Si la perspective de la déflation est ce qui a officiellement « cassé l’ambiance » de la réunion des banquiers centraux à Jackson Hole fin Août 2010, c’est en fait les doutes croissants sur la capacité de la Fed à choisir et mettre en œuvre des mesures appropriées pour relancer l’économie US qui rend tout le petit monde des banquiers centraux si nerveux. Sources : CNNMoney, 31/08/2010 ; Financial Times, 10/09/2010

    (23) Il faut noter à ce sujet que devant la réticence croissante du reste du monde à acheter les bons du Trésor US et des GSE, la Fed a non seulement entrepris de les acheter elle-même officiellement (ou plus discrètement via ses « primary dealers »), mais elle a aussi commencé à organiser la vente massive de la dette fédérale aux opérateurs économiques américains eux-mêmes. Il doit en effet lui paraître plus facile de gérer la spoliation de plusieurs dizaines de millions de citoyens plus ou moins ignorants des subtilités économiques et financières que celle de grands acteurs stratégiques comme la Chine, le Japon, les pays pétroliers du Golfe,… (voir graphique dans GEAB N°47)

    (24) Après avoir expliqué que pratiquer une politique modérément inflationniste, quoi qu’ayant été discutée, n’était pas à l’ordre du jour, Ben Bernanke a indiqué que si les risques de déflation s’accroissaient néanmoins, alors l’utilité de certaines méthodes d’intervention pourrait être reconsidérée. En clair, si rien d’autre ne marche et si les autres acteurs globaux ne veulent plus alimenter la machine à déficits US, alors la monétisation de la dette sera mise en œuvre à grande échelle. Au moins, les choses sont maintenant claires ! Quand LEAP/E2020 avertissait que c’était l’option inévitable des Etats-Unis dans la crise qui se profilait, cela paraissait outrancier. Aujourd’hui, c’est le patron de la Fed lui-même qui annonce la couleur. Source : US Federal Reserve, 27/08/2010

    (25) L’échec des gigantesques mesures de soutien au marché immobilier est bien illustré par le graphique ci-dessous.

    (26) On commence même à entendre des voix recommandant de « copier l’Europe ». comme celle de Jim Rogers et de Doug Noland, qui publie le remarquable « Credit Bubble Bulletin ». Sources : CNBC, 31/08/2010; Prudent Bear, 30/07/2010

    (27) Comme le rappelle l’historien Niall Ferguson dans cet article publié le 29/07/2010 par The Australian, « le soleil peut se coucher très rapidement sur un empire quand la dette surgit ». Un rappel historique que ne dément pas l’éditorialiste pourtant très patriote, Thomas Friedman, qui souligne le déclin brutal de la puissance américaine du fait de la crise économique dans le New York Times du 04/09/2010.

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  22. interobjectif dit :

    Le prix Nobel d’économie Maurice Allais est mort à l’âge de 99 ans.

    Le prix Nobel d’économie Maurice Allais, seul Français à avoir obtenu cette distinction, est mort samedi à l’âge de 99 ans, a annoncé dimanche soir à l’AFP le ministère de la Recherche.

    Né le 31 mai 1911 à Paris, ce fils de commerçants, orphelin très tôt de père, s’était vu décerner le prix Nobel d’économie en 1988.

    Ce prix récompensait « ses travaux de pionnier sur la théorie des marchés et l’utilisation efficace des ressources », selon la Banque de Suède.

    Maurice Allais, major de Polytechnique (1933), ingénieur du corps des mines, et ingénieur-docteur de l’université de Paris, avait été professeur d’analyse économique à l’Ecole nationale supérieure des mines de Paris se 1944 à 1988.

    Il avait été également professeur d’économie théorique à l’Institut de statistique de l’université de Paris (1947-68), et à l’Institut des hautes études internationales de Genève (1967-1970). A partir de 1970, il a dirigé le centre Clément-Juglar d’analyse monétaire de l’université de Paris-X.

    Maurice Allais était parallèlement directeur de recherche au CNRS (Centre national de la recherche scientifique) à partir de 1954.

    Ses travaux ont essentiellement porté sur le développement de l’économie mathématique, notamment dans le domaine de la théorie de l’équilibre général, de la théorie du capital, de la théorie des choix, et de la théorie monétaire.

    Pionnier des analyses monétaires macrodynamiques, l’économiste, qui dénonçait les excès du libéralisme, notamment l’endettement, a fait autorité pour ses études théoriques du risque, illustrées par son célèbre paradoxe : « moins le risque est grand, plus les spéculateurs fuient ».

    Retraité en 1980, le professeur Allais est devenu membre de la société internationale d’économétrie, de l’Institut international de statistique, membre associé de l’US National Academy of Sciences (1989), Membre d’honneur de l’American Economic Association, membre de l’Académie des sciences morales et politiques (1990).

    Il a été l’auteur de nombreuses études d’économie théorique et appliquée et d’une quarantaine de livres, notamment : « Traité d’économie pure » (1994), une réédition de « A la recherche d’une discipline économique (1943), « Economie et intérêt » (1999) dont une partie avait été publiée en 1946, « L’Impôt sur le capital et la réforme monétaire » (1977 et 1988), « La Théorie générale des surplus » (1978 et 1989).

    Il a également publié plusieurs livres sur la mondialisation et l’Europe, comme « Erreurs et impasses de la construction européenne (1992), ou « Nouveaux combats pour l’Europe : 1995-2002 » publié en 2003.

    Maurice Allais se définissait lui-même comme un « libéral socialiste », selon le journal le Figaro.

    « Beaucoup de lecteurs le considèrent comme un champion du protectionnisme », ce qui est un « jugement profondément inexact », soulignait il y a quelques années l’enseignant et chercheur Thierry de Montbrial, cité par le même quotidien.

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  23. interobjectif dit :

    La recette de Cantona contre les banques

    « Dans une interview, en marge du tournage d’un film, Eric Cantona explique que manifester dans la rue n’est pas assez efficace pour faire bouger les choses. Il livre sa méthode… », explique 20 minutes, avant de diffuser la vidéo de l’interview du Maître, qui crée un improbable buzz sur le Web. « La révolution est très simple à faire », révèle l’ancien footballeur. « Le système est bâti sur le pouvoir des banques. Donc il peut être détruit par les banques. » Pour Cantona, il suffirait par conséquent que plusieurs millions de personnes – il ne sait pas exactement combien, puisqu’il dit d’abord 3 millions, puis 10, puis 20 (mais quand on aime…) – retirent tout l’argent de leur compte en banque pour que le système s’écroule…

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  24. interobjectif dit :

    Sans doute rejoignait-il ainsi, sans le dire, l’analyse qu’a servi tout cru Bill Gross, le directeur général du fonds obligataire américain PIMCO, l’un des plus grands créanciers privés des Etats-Unis. « La dette publique, en réalité, a toujours eu des ressemblances avec une escroquerie à la Ponzi. A ceci près que les Etats-Unis ont parfois remboursé leur dette nationale, accréditant le postulat que tant qu’on pouvait trouver des créanciers pour rembourser les emprunts anciens, et en acheter de nouveaux, le jeu pourrait continuer indéfiniment », a-t-il expliqué. « Désormais, la croissance étant mise en doute, il semble que la Fed a poussé la logique de Charles Ponzi un peu plus loin », a-t-il poursuivi, faisant référence au programme d’achats de titres de la dette publique que la Fed s’apprête à engager.

    « La Fed, dans les faits, est en train de dire aux marchés de ne pas s’inquiéter de nos déficits budgétaires, dont elle sera l’acheteur de premier et peut-être de dernier ressort », a-t-il conclu, en s’exclamant finalement : « Je vous le demande: y a-t-il jamais eu de machine de Ponzi plus éhontée ? Non, jamais. Celle-là est tellement unique qu’elle exige un nom nouveau. Je l’appelle la machine de Sammy, en l’honneur de l’Oncle Sam et des hommes politiques (ainsi que des citoyens) qui nous ont conduits à ce moment critique de l’Histoire ».

    PIMCO –
    Bill Gross – Investment Outlook – November 2010

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  25. Catherine dit :

    Je réponds ici Gilles pour rester a minima dans les clous fixés d’espace(s) libre(s)à savoir une seule réponse par personne, déjà que j’ai pas bien respecté sur le nombre de lignes là-bas, il faut pas que je charrie quand même!

    Tu dis: » catherine, la carte-mère est morte, mais l’information est encore présente sur le ou les disques durs, as-tu pensé à le ou les récupérer ?

    Ben, j’aurais bien voulu, tu penses, mais le gars qui est venu m’a dit qu’il n’ arrivait pas à récupérer les informations.

    Tant pis, donc la tienne non plus d’adresse, j’l’ai plus, sourire!

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  26. Catherine dit :

    Bouricot de Georges, t’as du mal à rester dans les clous, hein, en fait, t’en as rien à cirer des clous, alors je te prends par la main, allez suis-moi l’ami!

    Tu dis:

    « Abject,infâme,ignoble, vil parce que c’est EUX qui définissent la liberté, leurs temps et leurs limites ces littérateurs et je les connais, le forum a été fermé parce que l’on commençait à parler du 9/11 ET DE SA RÉALITÉ sur laquelle Nabe est pour le moins ignorant.

    La liberté ne peut être un MÉRITE où avoir un prix si ce n’est dans un rapport de POUVOIR DU SENS UNIQUE,une raison irréfléchie,l’échange impossible Catherine tu crois encore à la remise des prix ?

    Et puis je trouve ÇÀ dans le dico: Mérite dans le sens religieux.

    Intéressante CRÉANCE(de croire),n’est elle pas ? Ce sont aussi quoi qu’on en dise LES MÉRITES DE LA FINANCE et point un excès, comme le disent tous les économistes atterrés incluant Jorion, je ne sais pas ce qu’en pense Post Jorion ?
    Répondre

    *
    simplesanstete dit :
    17 novembre 2010 à 22:26

    Merde de balise:après religieux, il manque:
    ce qui va au-delà du devoir strict,a sa source dans la charité et constitue UNE SORTE DE CRÉANCE MORALE TRANSPORTABLE d’une personne à l’autre.LES MÉRITES DU CHRIST »

    Bon,comme toujours c’est bien intéressant ce qui nous offre comme réflexion!

    C’est eux qui définissent leur liberté, leurs temps, leurs limites, alors c’est infâme, abject et vil dis-tu Georges.

    Mais d’où veux-tu qu’ils définissent tout ce que tu énumères, si ce n’est d’eux-mêmes?

    Toi-même, tout ça, tout ce dont tu parles, de où le définis-tu, si ce n’est de toi, dis-moi?

    Pas moyen de faire autrement, nous sommes « libres » à la mesure de ce que nous sommes, ça veut donc dire toujours de façon partiale et partielle, non?

    Certes, on peut s’accrocher à la liberté en tant qu’absolu, c’est nécessaire, parce que le plus ne peut pas sortir du moins, je suis complétement d’accord avec toi, et donc sortir la majuscule et mettre les habits du dimanche à ce mot Liberté le sens unique dont tu parles si j’ai bien compris, ok.

    Mais dans la vie de tous les jours, c’est pas les habits du dimanche qu’on porte, ce sont les habits de la semaine qu’on a sur le dos, et là, on retrouve la minuscule de liberté.

    Mais parfois aussi, c’est vrai, les mots sont trompeurs, on les met en avant pour cacher ce qui ne saurait se voir, en l’occurrence, le problème du 11/09 dont ils ne voudraient pas parler dis-tu! moi, je n’en sais rien, je ne les connais pas ces gens-là!

    Alors pour sûr qu’ils ne vont pas invoquer ça, si c’est vrai, t’es pas né de la dernière pluie Georges.Ils vont invoquer quelque chose qui tient la route pardi, et leur justification tient la route, hors du contexte précis dont tu parles,la liberté n’a aucune limite mais elle se mérite, ça tient tout à fait la route ce genre d’argument, c’est juste, et c’est ça l’hypocrisie, le mensonge, si mensonge il y a , je n’en sais rien. C’est faire passer le vrai pour le faux, prendre une justification correcte pour couvrir un mensonge, c’est ce qu’on retrouve plein pot chez le compère Jorion! Prendre de faux prétextes pour faire taire quelqu’un.

    C’est la même sérénade partout ou presque partout, nous vivons une époque de mensonge, et la vérité, même si elle prend ses habits de la semaine, avec sa petite minuscule toute humble n’est jamais bienvenue. Il lui faut emprunter des chemins de traverse, des truchements subtils et beaucoup d’ardeur pour que l’on commence à entrevoir tout doucement, un petit bout, du petit bout de sa première lettre!

    La liberté comme dit Daumal, de mémoire, ce serait raser l’horizon et n’avoir plus qu’une barre noire à la place, et se laisser porter par les mains de l’espace, c’est beau, mais c’est pas réalisable, parce qu’on est des hommes et pas des Dieux. Alors avoir un absolu de Liberté comme guide c’est très bien, mais ne pas oublier que notre chemin part du moins pour aller vers le plus, c’est encore mieux! ça évite les déconvenues!

    Mais les déconvenues, ça ne porte pas que de mauvaises choses, ça indique les ornières qu’il faudra éviter, on se trompera peut-être encore, c’est presque sûr, mais on sera comme plus à l’écoute, plus attentif aux signes qui sont renvoyés par l’autre et du coup, le décodage, on peut espérer qu’il soit comme plus opérant, non?

    Bref, en descendant, on monte, c’est le chemin de la co-naissance, je n’en connais pas d’autre! C’est celui qui fait se marier le connu au connaissant, c’est de l’intégration, de la digestion, de la métabolisation, du métal qui se transforme en or, j’arrête là, j’fais faire dodo!

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