110 – Article invité: A-J Holbecq « une erreur d’Allais? »

1 ère partie

Vous savez tous qu’il y a création de monnaie (scripturale) ex nihilo par le système bancaire: celle qui est réalisée par une banque en émettant une dette sur elle-même, dette qui va servir de moyen de paiement et que cette création de monnaie bancaire (chaque banque émets en fait sa propre monnaie) consiste simplement à monétiser une créance, c’est-à-dire à porter en actif le montant de la reconnaissance de dette de l’emprunteur, et en passif, sur le compte courant (à vue) de l’emprunteur, le même montant. Il n’y a à ce stade aucun besoin de monnaie centrale pour ce faire.

Vous savez tous que les banques ne puisent pas dans les Dépôts à Vue (les comptes courants) pour les prêter – sans vous le dire  – à un emprunteur … non, en fonction de leurs parts de marché et des disponibilités en monnaie centrale (billets de banque ou excédent – existant ou potentiel –  en Banque Centrale)  elles peuvent ou non émettre de nouveaux crédits, c’est-à-dire procéder à une émission de monnaie nouvelle.

Mais  Maurice Allais écrit

« Fondamentalement, le mécanisme du crédit aboutit à une création de moyens de paiement ex nihilo, car le détenteur d’un dépôt auprès d’une banque le considère comme une encaisse disponible, alors que, dans le même temps, la banque a prêté la plus grande partie de ce dépôt qui, redéposée ou non dans une banque, est considérée comme une encaisse disponible par son récipiendaire. À chaque opération de crédit, il y a ainsi duplication monétaire. Au total, le mécanisme du crédit aboutit à une création de monnaie ex nihilo par de simples jeux d’écriture. »

Parfois, certains se servent de cette explication pour nous dire : vous voyez bien que soit vous vous trompez (les banques prêtent bien les dépôts sans vous le dire et ne font donc pas de création monétaire, il y a donc conservation des quantités)

Qu’en est t’il ?

Je dois à Christian Gomez de pouvoir vous donner cette explication sur ce qui a longtemps été un sujet de doute pour moi.

Il y a la création de monnaie par duplication du fait qu’un instrument financier, du type  dépôt à terme par exemple,  est un « proche substitut » d’un dépôt à vue et qu’il peut être considéré par son détenteur, pour tout ou partie,  comme faisant partie de ses liquidités dont il peut avoir besoin pour équilibrer ses recettes et ses dépenses dans tous les cas de figures (y  compris des chocs imprévus).  [N’oublions pas qu’en théorie c’est cette fonction qui distingue la monnaie de l’épargne]

Le principe du raisonnement est simple:

– Je fais un dépôt à terme dans une banque et je considère que, compte tenu de ses caractéristiques (préavis pour retrait, intérêts, frais, etc…) et de mes projets d’épargne à long terme, par exemple 20% de ce dépôt (chiffre arbitraire lié à la psychologie de chaque détenteur)   ce dépôt à terme équivaut en fait à une disponibilité immédiate (encaisse)  que je peux mobiliser en cas de besoin urgent:

En fixant mon plan de recettes et dépenses sur une période, je détermine mon encaisse de monnaie désirée comme étant donc 100% du montant de mes disponibilités en dépôt à vue + 20% de mon dépôt à terme ( une autre manière de le voir est la suivante: si ce dépôt n’avait pas ses caractéristiques de liquidité et était trés illiquide – un titre à 2 ans par exemple – , il faudrait que j’accroisse mes dépôts à vue du montant équivalent à 20% de mon dépôt à terme pour atteindre mon encaisse de monnaie désirée.)

– En prêtant ce dépôt à terme, la banque va « pour moi » (de mon point de vue) dupliquer les encaisses dans la proportion de 20% de mon dépôt à terme:
* pour 80%, il s’agit d’une épargne vraie, donc une abstention de consommer, donc un montant non dépensé que je TRANSFERE à un autre agent;
* pour les 20% restant, ils vont bien sûr être utilisés par l’emprunteur et entrer dans ses disponibilités « en caisse » , tandis que moi je considère (d’un point de vue psychologique) la même somme comme immédiatement disponible également .

Allais aurait simplement pu être plus précis et préciser  «dépôt à terme »  au lieu du simple « dépôt »
Pour bien comprendre, on peut repartir des schémas ultra-simples d’Allais qui reprennent en fait l’activité bancaire à ses débuts:
Point de départ: Une banque reçoit 100 en lingots d’or.
Elle peut agir de 2 manières pour accroître les encaisses en supposant que, du fait de la loi des grands nombres, elle ait besoin d’une encaisse-or de 10%.
1 – elle prête 900 en escomptant des traites et en multipliant les billets de banque  (création ex nihilo dans sa forme historique)
2 – elle prête  90  en  livrant l’or physique  (création par duplication) ==> on voit bien dans ce cas qu’il y a les déposants initiaux qui eux considèrent bien que 100 est disponible à la banque alors que 90 se baladent dans la nature pour financer de nouvelles transactions :  La masse monétaire en circulation est bien 190 (dépôt initial + 90 montant prêté)

2° partie

Même un esprit aussi affûté que Paul Jorion s’yest laissé prendre, mais c’est simplement parce qu’il n’a jamais voulu admettre que les banques créaient bien de la monnaie par le simple fait de la monétisation de créance.

Voyons d’ailleurs ce qu’il écrit dans « l’argent mode d’emploi »

« La confusion, chez Allais, réside bien sûr dans le verbe « considère ». Le fait que quelqu’un « considère » quelque chose  ne  veut  pas dire  que  ce  soit  vrai,  à preuve : « Oscar considère qu’on fabrique le gruyère en coulant le fromage autour des trous. » Là, « le détenteur d’un dépôt auprès d’une banque le considère comme une encaisse disponible » : Eusèbe a de l’argent sur son compte à vue et est convaincu qu’il peut retirer cet argent s’il se rend à la banque. La banque a en réalité prêté l’argent qui se trouvait sur son compte à Casimir : « La banque a prêté la plus grande partie de ce dépôt qui, redéposée ou non dans une banque, est considérée comme une encaisse disponible par son récipiendaire. » Voici deux larrons, Eusèbe et Casimir, qui « considèrent » qu’ils possèdent le même argent. « Quel scandale, s’écrie Maurice Allais : la banque a dupliqué l’argent d’Eusèbe ! » Pas vraiment : le « même argent » ne se trouve jusqu’ici que dans les « considérations » de nos deux compères. Le lendemain matin, ils vont tous deux à la banque et retirent « leur » argent. Casimir reçoit l’ex-argent d’Eusèbe, et celui-ci reçoit de l’argent qu’il « considère » comme sien mais qui n’est en réalité pas le sien, le sien étant dans la poche de Casimir. Quel argent reçoit-il alors ? Je suppose que, selon Maurice Allais, la banque effectue une opération « scripturale » et donne à Eusèbe cet argent ex nihilo

Note  sur cette première partie de Jorion :

1 – Le fait que quelqu’un « considère », nous dit Jorion , ne veut pas dire que ce soit vrai ! Jorion a raison, justement, c’est faux comme  expliqué dans la 1ère partie de cet article.

2- pour lui (Jorion) il s’agit bien du compte à vue : il écrit bien « Eusèbe a de l’argent sur son compte à vue »

3 – « Quel argent reçoit-il alors ? » se demande Jorion. Et là il nous parle d’argent scriptural alors que dans tout son livre, le seul argent qui vaille est de l’argent banque centrale

[Jorion écrit aussi]

En fait, la position défendue par Maurice Allais s’identifie à celle de l’économiste « anarcho-capitaliste » (il est lui-même à l’origine du terme) Murray Rothbard (1926-1995) pour qui un système bancaire sain requiert des réserves fractionnaires de 100 %, autrement dit un système qui cantonne les banques commerciales dans un rôle de coffre-fort, sans jouer le rôle d’intermédiation qui leur est généralement reconnu.

Suite de la note: Jorion n’a vraiment rien compris : un  système bancaire à réserves « fractionnaires » de 100 % (elles ne sont plus fractionnaires dans ce cas , mais passons), ne permet à ce système de prêter QUE les sommes dont disposent les banques en dépôts à terme. Les banques gardent, dans ce système, le même rôle d’intermédiation qu’actuellement, mais ne peuvent plus monétiser de nouvelles reconnaissances de dettes en créant de ce fait de la nouvelle monnaie scripturale qui viendrait s’ajouter à celle existante dans les différents types de dépôts.

[Jorion continue son explication]

Le système des réserves fractionnaires permet en fait une démultiplication monétaire qu’on aurait cependant tort de confondre avec une « création monétaire », le principe de conservation des quantités restant d’application, sans être jamais enfreint.

Bien que les réserves fractionnaires soient aujourd’hui en général de 2 %, les illustrations de la manière dont opère le système avancent le plus souvent le chiffre de 10 % et je ne faillirai pas à la tradition. La raison justifiant une fraction plus élevée se comprendra aisément.

Voici comment le système fonctionne : Eusèbe dépose 100 € sur son compte à la banque. La banque est obligée de constituer sur cette somme des réserves fractionnaires de 10 % sur un compte en banque centrale. Le reste, elle a le droit de le prêter. Ce qu’elle fait : Casimir avait besoin de 90 €, et elle les lui accorde. On se retrouve dans la situation décrite par Maurice Allais : deux clients de la banque qui « considèrent » qu’ils possèdent le même argent. Eusèbe « considère » qu’il possède toujours ses 100 €, alors que 90 d’entre eux sont désormais dans la poche de Casimir, qui « considère » lui aussi – et à plus juste titre – qu’il possède cet argent. La somme disponible n’a pas changé : il n’y a toujours que 100 € entre Eusèbe et Casimir, mais, si l’on tient compte maintenant des « considérations » des uns et des autres, la somme de ces « considérations » est de 190 €. Cette somme est très théorique, puisque les 190 € ne peuvent pas être mobilisés simultanément, mais il y a néanmoins, dans les représentations, multiplication de la somme initiale par un facteur 1,9, même s’il n’y a pas eu création de 90 € supplémentaires.

Nous avons là les 2 erreurs fondamentales de Jorion :

1 – La banque ne prélève pas 10% sur le compte d’Eusèbe pour les déposer en banque Centrale : il n’y a aucun lien possible entre monnaie scripturale centrale et monnaie scripturale bancaire (sauf au niveau du compte du Trésor Public). La banque commerciale mets en pension des obligations et en échange la Banque Centrale créditera son compte du montant, ici 10 € . Le système est le même pour la monétisation d’une créance entre banque centrale et banque secondaire, qu’entre banque secondaire et emprunteur.

2 – Contrairement à ce que pense Jorion  les 190 € qui sont sur des comptes scripturaux peuvent très bien être mobilisés simultanément, et il y a bien eu création de 90 € scripturaux supplémentaires au compte de Casimir, sans aucun prélèvement sur le compte d’ Eusèbe. La masse monétaire est simplement devenue 190€

D’une manière générale, Jorion oublie que la monnaie est un instrument de paiement spécialisé accepté de façon générale par les membres d’une communauté en règlement d’un achat, d’une prestation ou d’une dette.

En fait, c’est simplement parce que la monnaie (scripturale ou fiduciaire/manuelle) est acceptée avec confiance par toute une communauté qui a confiance dans ses banques et dans le système monétaire chapeauté par l’État au travers de sa banque Centrale (qui, faut-il le rappeler est une structure dont le capital appartient à 100% à l’État, c’est-à-dire à nous tous) que la monnaie détient ce rôle et une communauté moderne ne pourrait s’en passer sauf à transférer toute la création monétaire à la Banque Centrale

A propos postjorion

Le blog d'André-Jacques Holbecq
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49 commentaires pour 110 – Article invité: A-J Holbecq « une erreur d’Allais? »

  1. Olivier dit :

    « les banques prêtent bien les dépôts sans vous le dire et ne font donc pas de création monétaire, il y a donc conservation des quantités »
    Les deux termes ne sont pas contradictoires : la banque créée de la monnaie, ça veut dire qu’elle accepte la créance d’un emprunteur et lui fournit de la monnaie en échange. Mais cette monnaie, il faut bien que la banque la trouve quelque part : ce sont les dépôts (à terme ou à vue), ou un emprunt sur le marché obligataire, ou encore du capital.
    Exemple :
    Au début Bernanke et Trichet ont un compte bancaire à 0. Masse monétaire nulle.
    Bernanke vend sa maison à Trichet. Trichet emprunte 100 à la banque et les remet en paiement à Bernanke. Bernanke dépose les 100 sur son compte à la banque.
    Trichet a toujours 0 sur son compte, et il doit 100 à la banque. Bernanke à 100 sur son compte. Masse monétaire 100.
    L’opération à bien consisté à créer une masse monétaire de 100 qui est la contrepartie de la dette de Trichet à la banque. Il y a bien eu création monétaire.
    Vu par la banque le bilan est bien équilibré : elle à reçu 100 en dépôt de Bernanke, et les à prêté à Trichet.

    Bien sur, il y a versement d’intérêts de Trichet à la banque et de la banque à Bernanke, il y a des garanties, par exemple une hypothèque, et la banque à besoin de capital… Et on peut aussi imaginer que d’autres intermédiaires interviennent dans l’histoire pour compliquer.

    Mais le résultat final c’est qu’il de la monnaie a été créée.
    Attention ! Il n’a pas été créé de la « richesse », les biens « réels » utilisables sont restés les mêmes (la maison, qui vaut toujours 100).

    La seule richesse que crée la banque, c’est le service qu’elle rend aux deux protagonistes Bernanke et Trichet en leur permettant de faire la transaction.
    C’est à ce titre qu’elle perçoit une rémunération sous la forme du différentiel d’intérêt entre le prêt à Trichet et l’emprunt de Bernanke.

    Une remarque encore, la banque n’a pas besoin d’avoir de l’argent en dépôt au préalable pour pouvoir prêter. C’est le fait de prêter, qui, en créant de la monnaie, va obligatoirement créer le dépôt (d’où l’adage « les prêts font les dépôts »).

    En revanche, si Bernanke fait son dépôt dans une autre banque, la banque de Bernanke va exiger de la banque de Trichet le versement des fonds, et donc la banque de Trichet devra emprunter ces fonds à la banque de Bernanke, moyennant intérêts.

    Cordialement,

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  2. krym dit :

    Voulez-vous dire dans votre dernier paragraphe que « toute une communauté » ne saurait se passer des banques ( commerciales privées dans lesquelles elle a confiance)? Ou simplement de la monnaie ?
    Concevez-vous la possibilité d’une nationalisation des banques et d’une démocratisation des choix d’investissements?

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    • A-J Holbecq dit :

      Je veux dire que la communauté ne peut se passer de monnaie: mon souhait est évidemment le « 100% monnaie » dans lequel les banques ne peuvent plus émettre de monnaie et donc auront laissé ce rôle à la collectivité (représentée pour le moment par la Banque Centrale)
      La nationalisation des banques est une option, mais si on laisse aux banques nationalisées le droit d’émettre elles même la monnaie de crédit, on va se retrouver assez vite dans d’autres problèmes. En fait, il n’y a pas de nécessité de nationaliser les banques dans le 100% monnaie, mais il faut quand même au moins une « banque de dépôt nationale » (les ex CCP par exemple)et une « banque de prêt nationale »

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      • krym dit :

        OK j’ai mieux pigé. Je suis d’accord pour dire que la communauté ne peut se passer de monnaie et d’échange, ce que les mystiques marxisants n’admettent toujours pas vraiment.
        Mais nationalisation ou 100% monnaie cela exigerait le même niveau d’enjeu et d’effort politique puisque « des intérêts » sont en jeu…non?

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        • A-J Holbecq dit :

          Oui..
          Néanmoins dans le 100% monnaie les banques gardent leurs commissions (intérêts?) d’intermédiation entre épargnants et emprunteurs.
          Pour ma part je pense souhaitable que cette rémunération soit limitée en pourcentage du montant ( de simples honoraires!)

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      • Cédric dit :

        @AJH
        De formation comptable, je découvre seulement depuis peu de temps les origines de la création monétaire française et mondiale (cf. R.F. US 1913)et ses conséquences …
        Partant du fait que les banques créent la monnaie via le crédit(…),il faudrait effectivement rendre le pouvoir de création monétaire à la puissance publique (« l’Etat » par simplification). Néanmoins, si les banques servant d’intermédiaire avec les acteurs économiques se rémunèrent directement(intérêts, commissions, honoraires)en ponctionnant sur la masse monétaire disponible, une nouvelle dette publique et privée va se constituer : en effet, comment pour un nominal de 100€, un emprunteur peut-il rendre les 100€ au prêteur public et rémunérer aussi l’intermédiaire bancaire => Argent-dette … ?
        Ainsi, le schéma suivant vous semble t-il cohérent, la monnaie fiduciaire et scripturale est créée par « l’Etat », distribuée par des banques (publiques ou privées), lesquelles en fonction de leur part de marché et de la qualité de leur part de marché (impact environnemental, social, économique …)reçoivent leur rémunération par « l’Etat » : En résumé, après avoir crée initialement la monnaie en fonction des besoins de la société, la création monétaire ultérieure n’est faites que pour faire face à une augmentation de la production et la rémunération des intermédiaires …
        A vous lire, et agissons pour un avenir plus radieux …
        Cédric

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        • A-J Holbecq dit :

          Bonjour Cédric
          Oui ce point de vue me semble cohérent. Néanmoins on peut considérer que les rémunérations des intermédiaires (en fait, des « honoraires » ) peuvent avoir lieu sans augmentation de la masse monétaire: il y aurait dans ce cas transfert de richesse monétaire *vers* les intermédiaires.

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        • Cédric dit :

          Bonjour,

          Pour répondre à la notion de transfert de richesse et vous affiner ma réflexion, prenons un exemple :

          Cadre de mon raisonnement : émission et couverture à 100% de la monnaie par « l’État », et production constante dans le temps.

          1. Emission de 100€ de monnaie centrale, dont les intermédiaires sont chargés de les distribuer sur le marché.
          2 a) L’intermédiaire bancaire verse les 100 à un emprunteur :
          L’emprunteur devra rendre les 100€ à « l’Etat » via l’intermédiaire mais qui rémunère le banquier ? L’emprunteur ? Avec quel argent, un nouveau crédit ? Ou alors il faut augmenter la production permettant une création monétaire (comprenant la nouvelle production + les honoraires sinon le risque est une déflation ?)De plus, il existe aussi le risque que le bénéfice des honoraires ne retourne pas intégralement dans le système, c’est ce qui créé la dette vis à vis d’intérêts privés à mon sens.
          2 b) La création monétaire est de 100 honoraires inclus, ce qui laissera une concurrence libre entre les intermédiaires financiers (le meilleur crédit sera celui ou le capital empruntable est le plus important), avec l’avantage, à production constante, qu’aucune dette ne se créée : c’est là ou je vous rejoins sur la notion de transfert de richesse sans augmenter la masse monétaire
          3 conclusion de mon raisonnement
          Si les honoraires sont à payer en plus de la création monétaire initiale, une création monétaire supplémentaire est à prévoir ou constatation d’une dette.
          Ou alors, les honoraires sont inclus dans la création monétaire initiale, permettant le maintien constant de la masse monétaire sans dette.
          Bien cordialement,
          Cédric
          PS/ Avez vous des interventions de prévu à la NEF en 2010 ?

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        • A-J Holbecq dit :

          Cédric
          Pourriez vous aller lire les réponses que fait C. Gomez en commentaires à
          http://osonsallais.wordpress.com/2010/02/22/christian-gomez-100-money/ , ce sera plus précis que celles que je fais.
          Mais ne pas oublier qu’il faut bien séparer monnaie (disons l’équivalent actuel de M1)qui serait du 100% « garanti » par la banque Centrale (au même titre que la monnaie fiduciaire) et géré par les banques de dépôts …. /… et les « placements » qui seraient gérés par les banques de prêt: mais il ne s’agit plus de monnaie.
          Les frais de gestion de cette monnaie seraient payés par les détenteurs de comptes bancaires à « l’entreprise comptable » qui tient leurs comptes. Les crédits ne pourraient se faire que sur des épargnes existantes (rôle uniquement d’intermédiation des banques de prêts)

          Pour la NEF, d’après ce que mon petit doigt m’a dit, il semblerait que les structures gouvernantes de celle ci se tourneraient plutôt vers Jorion… ah, la célébrité! 😉

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  3. oppossùm dit :

    En passant

    @ J-A.H , oui Allais raisonne dans deux espaces conceptuels à la fois :
    – d’une part il raisonne en monnaie ‘pleine’ (monnaie gagée : la monnaie est déjà un bien -or par expl-) où l’on ne peut prêter que ce qui existe déjà : le crédit ex-nihilo devient un prêt fait à l’insu du déposant qui reste persuadé que la somme est encore à sa disposition. Il y a bien une sorte de tricherie et de faux-droit.
    – D’autre part il raisonne également , de façon plus logique (me semble-t-il) , en monnaie ‘conventionnelle, en admettant que le crédit est la création d’une nouvelle monnaie (d’un nouveau droit , temporaire, à prendre) dont la contrepartie est une créance (la monnaie n’est pas gagée sur un bien réel existant déjà) : Allais est un peu incohérent mais il voit la réalité , à l’inverse du pauvre jorion.

    2) Les remarques d’ Olivier et sa gentille façon d’argumenter sottement mais avec l’assurance de celui qui fait preuve de « bon sens » , montre bien la difficulté de conceptualiser et d’expliquer la réalité des phénomènes monétaires.

    L’énorme difficulté est de comprendre que la monnaie est une façon de tenir une comptabilité , comptabilité tendant à faire respecter une Réciprocité dans les échanges (espace/temps), sans laquelle l’échange n’est plus possible.
    Et ceci même lorsque la monnaie était gagée c’est à dire lorsque la monnaie était elle même un contre-bien qui tournait.

    Aujourd’hui la monnaie est quasiment conventionnelle puisqu’elle n’est plus basée que sur une créance , c’est à dire sur son propre remboursement : tu prends des tickets-droit-à-prendre … mais débrouille toi pour les rendre : c’est le minimum à respecter pour faire fonctionner la Réciprocité.

    Pour Olivier qui s’imagine les dépôts en forme de billets comme chez Walt-Disney , il est difficile de penser que quelqu’un n’utilise pas subrepticement ces billets , comme ont été tenté de le faire tout humainement, les banquiers du moyen-age.
    C’est d’ailleurs le début du processus d’ « intermédiation » consistant à transformer un gros tas de prêts très courts (puisqu’à vue) en une quantité de prêt à moyen ou long terme. C’est l’origine technique du basculement dans le crédit … ex-nihilo.

    Ce que ne comprend pas Olivier c’est que la monnaie fiduciaire la plus courante n’a plus, à présent qu’un support purement écrit, comptable et même électronique. De ce fait là , la valeur écrite sur les dépôts à vue ne peut en aucun cas s’évanouir temporairement pour financer quoique ce soit.

    Bien entendu, que la masse des dépôts à vue apparaissent dans les comptes bancaires équilibrant des grandes masses , ou bien qu’elle serve de sorte de garantie « afin que le solde créditeurs des uns viennent en garantie du solde débiteur des autres » , ne signifie en aucun cas que des sommes soient comptablement débitées de certains comptes (qui aurait comme conséquence une impossibilité d’utilisation basique par leurs propriétaires).

    D’ailleurs , à partir du moment où l’on a compris qu’une grande partie du crédit à l’économie est bien ex-nihilo , la question des dépôts à vue inactifs n’a plus guère de sens : notre système actuel sait (malheureusement) se fabriquer toute la monnaie (ou des moyens de règlement et de paiement, pour les faux puristes de la secte PJ) dont il a besoin !!! …
    (le problème étant qu’il ne sait plus se le rembourser !)

    La confusion qu’entretient jorion et ses compères est vraiment très dommageable ! (Enfin … puisque les lecteurs paient pour leur intoxication ! 😉 )

    L’autre problème que soulève Olivier est celui de Wikipédia et de son contenu, qui est parfois inexact, parfois tendancieux et/ou orienté , et parfois farfelu : j’en ai pour preuve un passage faisant allusion à une question … « traitée dans l’excellent blog de Paul Jorion » (Sic)
    Ca m’est apparu comme une preuve … carrément probante … que parfois Wikipédia c’est n’importe quoi …
    (Ah ! si la jeunesse, en plus du légitime mais pavlovien anti-sarkozisme, cultivait un peu plus l’esprit critique à 360 degrés … au lieu de 30 !)

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    • Olivier dit :

      Je crois que je suis d’accord avec ce que vous écrivez, je ne saisis pas ou est le point ?

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      • oppossùm dit :

        Oui Olivier , t’aurais-je mal lu ?
        Excuse moi si je suis un peu expéditif , mais ce sont des questions sur lesquelles on a longtemps débattu chez jorion .

        Saches seulement que la position de Jorion à savoir que les dépôts (à vue) font les prêts (le crédit) et que donc le ex-nihilo n’existe pas en fait, est une théorie ultra minoritaire chez tous les économistes de tous temps et origine : cela ne signifie pas qu’il ait tort, mais il faut avoir énormément de carrure pour défendre cette position.

        Mais ce qui est amusant c’est que cette conception est également celle des ignorants : l’opinion courante a du mal à concevoir qu’on puisse prêter ce qui n’existe pas , car obscurément elle pense que la monnaie a une sorte de contrepartie/gage d’emblée !

        Or le gage (différent de la contrepartie) n’existe plus puisque la monnaie n’est échangeable contre une monnaie-bien déjà existante comme l’or, comme c’était plus ou moins autrefois.
        Par contre la contrepartie existe toujours mais elle est future : c’est son propre remboursement, sa créance, la richesse future qui devrait être créée.

        Je reviens à la position de Jorion : si le crédit à l’économie vient des dépôts , la masse monétaire est constante (selon son principe de conservation des quantités) : mais alors d’où viennent les variations , mêmes maladroitement quantifiées ? A quoi rimerait les politiques des BC ? Comment expliquerait-on l’inflation et les bulles ?

        Jorion nie tout cela : ce faisant , dans sa tentative de trouver des remèdes pour sauver le monde de la crise , il est toujours en aval , il ne réfléchit que sur les conséquences .
        Ainsi sa proposition phare, l’éradication de la spéculation ne s’attaque qu’à un symptôme : bien sûr ce symptôme est aussi ’cause’ et donc il convient de s’y attaquer aussi , mais le noeud du problème n’est pas là.

        D’ailleurs, mais je suis un des rares à le penser, la spéculation ne peut plus être vraiment réglementée , car c’est devenu un instrument (géo-stratégique) pour chaque Etat afin de se sortir le moins mal de la crise : la spéculation dégage de la valeur, du cash, de cette manne dont on a impérativement besoin pour boucher les dettes.
        Ce faisant on dézingue le tout ,mais à un moment donné les stratégies globalement négatives sont les seules à probabilités individuelles positives.

        La monnaie est un extraordinaire outil d’embrouille , de manipulation et de stratégie. Sans aller jusqu’ à la révolution et les solutions holo-etatiques, un minimum d’assainissement et de contrôle par la collectivité seraient souhaitable.

        Bon , en disant cela je n’ai quasiment rien dit. Comment inventer un système avec une monnaie saine, au service d’une croissance solide et redéfinie , à la fois contrôlée par le politique mais sans que celui-ci puisse trop se laisser tenter de l’utiliser démagogiquement , le tout dans un cadre de relative liberté et de réglementation efficiente ?

        J’ai rien dit. (Mais la solution n’est pas chez les gentils enfants-de-choeur-boy-scout stérilisés de chez jorion)

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        • Olivier dit :

          Bon là je suis d’accord, il n’y a pas besoin d’avoir des dépôts pour prêter.
          La banque, au moment ou elle prête à l’acheteur, crée de la monnaie.
          Et cette monnaie, après avoir servi au paiement, retourne à la banque, déposée par le vendeur.
          Donc, ce sont bien les prêts qui créent les dépôts.
          Et ce n’est pas contradictoire avec le fait que le montant des dépôts sont égaux aux prêts ! (en négligeant le capital, les réserves …)

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        • oppossùm dit :

          Oui vous avez raison Olivier, mais attention :

          1) Si la banque accorde un crédit sans que ce soit ‘tiré’ d’une ressource, ne dites pas qu’elle ‘prête’, le mot est inexact même si on l’utilise pour aller vite.

          2) Si le lendemain qu’on vous ait accordé un crédit de 10000 € , vous les exigez en liquide , n’oubliez pas que dans ce cas là, la banque est obligé , effectivement de se les procurer , et là d’un certain point de vue , elle est bien allé les chercher quelque part.

          3) Le ‘crédit’ accordé à une personne, soit un nouvel instrument de paiement crée ex-nihilo, est effectivement , en en principe immédiatement déposé sur un compte dans la banque même . Et la plus grosse partie restera dans le système bancaire de comptes en comptes.

          Donc les crédits font les dépôts , même si une partie ‘sort’ en monnaie fiduciaire.

          Mais enfin c’est un peu tautologique au fond : la monnaie crée a vocation a être forcément en immense partie , en dépôt , puisque le dépôt à vue est le porte monnaie quasi universel de la monnaie.

          4) Vous dites que « ce n’est pas contradictoire avec le fait que le montant des dépôts sont égaux aux prêts !  » : je ne vois pas trop …
          Disons que logiquement , grossièrement, la monnaie en dépôt + la monnaie fiduciaire doit faire l’ensemble de ce qui a été crédité par le système bancaire .

          Mais enfin quand on a dit ça , on n’a pas dit grand chose : c’est un peu comme le principe de conservation des quantités : statiquement les choses sont équilibrées parce qu’on se les représente comptablement pour qu’elles le soient !
          Mais ça ne dit en rien comment et par quel mécanisme entre l’instant T1 et T2 , la puissance de la masse s’est accrue !

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        • A-J Holbecq dit :

          Bonjour
          Petite précision..
          L’ensemble des créances détenues par le système bancaire commercial (en zone euro) est de 16000 Milliards d’euros. La monnaie scripturale est d’environ 9000 milliards… pourquoi?
          Simplement parce que la monnaie émise (au total de 16000 Md€) dont la contrepartie sont les créances que détient le système bancaire n’est plus, pour 7000 Md€, comptabilisée en monnaie, mais en placements.

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        • A-J Holbecq dit :

          Je rajoute que Jorion pense, sans apporter aucune argumentation chiffrée ou autre, que les DAV dont prêtés sans autorisation des détenteurs par les banques et que donc la masse monétaire « semble » ainsi multipliée.
          L’erreur est évidemment flagrante car la comptabilisation de la masse monétaire pour alimenter les statistiques a lieu à chaque fermeture de chaque banque, tous les soir, et évidemment aucun mouvement ne pourrait avoir lieu sans qu’il n’apparaisse dans les journaux comptables.

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        • oppossùm dit :

          Bonjour A-J.H.

          Une précision : qu’entendre exactement par placement ?
          Je veux dire, la monnaie reste monnaie , comment un « placement » pourrait-il lui ôter la nécessité d’avoir un support et/ou la faire disparaître ?
          Une somme placée , un placement c’est la transformation temporaire de la valeur d’une somme dans un actif , donc ce n’est plus de la monnaie, mais la monnaie , elle est bien ailleurs , sur un compte, et comptabilisée, donc : je demande à être rectifié en cas de divagation !

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        • A-J Holbecq dit :

          Absent pour la journée, je répondrai demain… mais lire http://monnaie.wikispaces.com/Agr%C3%A9gats+de+placements

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        • A-J Holbecq dit :

          J’ai quelques minutes, je rajoute.
          Si l’on considère que la monnaie n’est que ce qui circule il faut, comme Pierre Aunac + considérer qu’ « il n’y a de monnaie que dans M1 », soit environ 4500 Md€
          Si l’on considère que ce sont les créances des banques, il faut considérer 16000 Md€.
          Le problème fondamental reste donc la définition de la monnaie: liquidité ou dettes? (ou quelque part entre les deux…)

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        • oppossùm dit :

          Merci AJ-H , ça m’a donné à penser !

          Bon, à 1ere vue est-ce que ce n’est pas aller un peu vite que de considérer que l’ensemble des créances détenues par les banques, forme la monnaie ?

          En effet une partie des créances détenues par les banques ne correspond elle pas à une ré-allocation sous forme de prêt, de créances plus ou moins épargnées ou semi-épargnées ?

          La banque commerciale qui fait du crédit ex-nihilo fait aussi du placement de presqu’ épargne.

          Mais si les 16000 Md€ de créances sont du pur ex-nihilo, on doit intégralement les retrouver sur des comptes ou en monnaie fiduciaire.
          Enfin il me semble.

          A moins que ces 7000Md€ ne correspondent justement à ces sommes placées en épargne à très court terme : En réalité n’encourt dormant de ces masses est bien ‘recrée’ en monnaie (scripturale+fiduciaire) ailleurs, monnaie qui circule puisque de l’activité économique existe à partir d’elle. Donc cette monnaie donne lieu à des créances plus ou moins ex-nihilo puisque c’est une re-création de monnaie sans que des comptes identifiable soient débités.

          En toute logique il ne faudrait pas comptabiliser 2 fois cette masse dans les créances de type ex-nihilo.
          C’est à dire que les créances purement ex-nihilo seraient de 16000-7000 soit 9000, somme qu’on retrouve automatiquement en monnaie scripturale.
          Puisque les placements en semi épargne ne sont pas de monnaie scripturale.

          Le coeur de la monnaie liquide c’est celle dont l’utilisation comme moyen de paiement ne donne pas lieu à une transformation préalable et donc ne prive ou ne rédime pas le pouvoir monétaire d’un autre. (Définition purement marsupiale)

          Cependant l’adore la phrase d’Allais :
          « A mon avis, du point de vue économique, la quantité de monnaie dont dispose un opérateur est la part de son actif qu’il considère (à tort ou à raison) comme susceptible de lui permettre d’effectuer ses paiements sans délai et sans restriction. Si on adopte cette définition, la masse monétaire qu’il y a lieu de considérer pour l’analyse des phénomènes monétaires est la somme des actifs qui sont considérés comme susceptibles d’être utilisés pour effectuer des paiements sans délai et sans restriction »

          Et de ce point de vue la demi-épargne est bien une monnaie supplémentaire puisqu’elle demeure , dans l’esprit de son possédant d’une disponibilité telle qu’il construit un projet économique à maturation ou réalisation plus lente que d’acheter son pain : il peut disposer de sa somme à tout moment utile.

          C’est vrai que suivant du point de vue où l’on se place la monnaie peut recevoir plusieurs définitions : mais chacune d’elle renvoie à des champs ou des points de vue de réflexions économiques différents.

          En fait tout se passe comme si d’une base monétaire purement liquide (cf ma définition) , on cherchait , humainement, par tout les moyens , à réutiliser les segments de cette base qui circulent moins vite. Ou plutôt c’est l’inverse … les détenteurs de segments de monnaie dont la circulation est à l’arrêt temporairement cherchent au maximum à « prêter » ce segment , soit par le prêts classiques souvent contraignant en durée, soit par le semi-prêt , dont l’essence est toutefois instable en temps de crise puisqu’entre le prêt et le ex-nihilo puisque cette intermédiation peut-être considéré comme une façon de construire des prêts à long terme sur des prêts à courts termes .

          Mais finalement cette intermédiation n’est-ce pas ce que faisait le banquiers vénitiens ou hollandais ? Du moins dans un premier temps, lorsqu’il se contentait de prêter l’encours inutilisé de son stock d’or , à l’insu des possédants ?

          Le deuxième temps étant de prêter plus qu’il n’y a d’or ! C’est dire ne rien prêter du tout , c’est à dire inventer le crédit moderne , le crédit ex-nihilo, de moyens de paiement distribués par anticipation sur la seule base de leur remboursement ultérieur, afin que soit simplement respecté la règle fondamentale de l’échange : la Réciprocité de Valeur dans chacun des termes.

          L’intermédiation est l’ancêtre psychologique et technique du crédit ex-nihilo, qui, lui faut techniquement réellement varier la base monétaire stricto-sensu … sachant que cette base possède donc des techniques de respiration ou d’adaptation des vitesses de circulation de ses segments suivants le degré de vitesse et maturité des actions économiques.

          Bon , JA-H, j’espère n’avoir pas été trop ‘baroque’ ! … ?
          Commentaire bienvenu , même si les vacances sont très proches !

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        • A-J Holbecq dit :

          oppossùm ( 7 juillet 2010 à 00:18 )

          Votre post n’a rien de baroque… très intéressant au contraire.
          Je lance les limiers 😉 de ma liste monnaie (j’espère qu’ils ne sont pas tous en vacance) sur votre réflexion… je vais y réfléchir de mon coté.

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        • Renaud dit :

          Mais si, vous avez dit quelque chose, car plus un « objet » quelconque, ici la finance et ses mécanismes monétaires et bancaires, est « réfléchi » par les réflexions des uns et des autres, plus l’on voit clignoter dans l’ « objet » les éléments les plus importants et décisifs à connaître dans ce qui nous motive à comprendre et à saisir au sujet de la monnaie.

          Car, il est bien difficile de faire la discrimination du vrai dans l’écheveau des interprétations d’un ensemble d’avis et de nombreux propos mélangés souvent de réflexes-certitudes. Un exemple frappant est quand vous dites au sujet de ceux qui suivent Jorion:
          « (…) Mais ce qui est amusant c’est que cette conception est également celle des ignorants: l’opinion courante a du mal à concevoir qu’on puisse prêter ce qui n’existe pas, car obscurément elle pense que la monnaie a une sorte de contrepartie/gage d »emblée! (…) ».
          Il s’en suit ce gros risque que cette « ignorance » soit ramassée et exploitée d’autant plus facilement dans les filets de Jorion, ce « grand professionnel » de la finance à présent médiatisé, ce qui ne peut que tranquiliser les intéréssés (ex. J. Attali et consorts) en la croyance de la « non-création » monétaire par les banques, autrement dit l’ « establishment » bancaire lui-même, servi par l’occultation très bon marché à la Jorion de cette question monétaire centrale (aller Jorion! vas-y! On va te faire inviter de partout, tu nous rend un immense « service », et c’est reparti…)

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  4. oppossùm dit :

    Bon j’ai quelques minutes en plus :

    Olivier écrit :
    « la banque créée de la monnaie, ça veut dire qu’elle accepte la créance d’un emprunteur et lui fournit de la monnaie en échange. Mais cette monnaie, il faut bien que la banque la trouve quelque part : ce sont les dépôts (à terme ou à vue), ou un emprunt sur le marché obligataire, ou encore du capital. »

    – Olivier admet la création de monnaie préalable (quoiqu’en bon jorioniste il devrait parler de « promesses de payer »)
    – Mais (« bon sens oblige »!) , il lui faut tout de suite trouver une origine , comme si derrière cette « promesse de payer » qui circule (et fait donc quasiment office de monnaie), il faille impérativement trouver une source de financement : on se demande dans ce cas comment la monnaie pourrait être créée au départ …
    Par ailleurs, qu’un somme empruntée à la banque fasse un trajet purement interne à la banque entre titulaires de compte à cette même banque , pour s’y éteindre finalement , n’ayant donc aucunement besoin d’être financée puisqu’il ne s’agit que de mouvement scripturaux internes, lui échappe totalement.

    Et enfin l’idée de jorion de banques qui prêteraient des dépôts sans vous le dire est d’une absurdité insondable , dans notre système monétaire.
    Car non seulement elles ne le diraient pas, mais elles prêteraient sans en laisser quasiment aucune trace comptable !!! Sans que personne n’en trouve une trace probante !!! Comment prêter un chiffre en le cachant ?
    Misère de cette philosophie là !

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    • A-J Holbecq dit :

      Merci Oppossùm, ce sont deux excellentes analyses qui décortiquent bien l’ensemble du « problème de compréhension » que subissent certains. Je n’aurais pas eu le courage de les faire et de toute façon j’aurais moins bien fait, c’est sur…

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    • Olivier dit :

      La monnaie que nous utilisons est une reconnaissance de dette (de la banque centrale au porteur).
      L’origine de la monnaie est le prêt. (Je sais pas si c’est du bon sens). L’origine de la monnaie n’est pas un actif.
      Dans mon exemple (Trichet et Bernanke) on part d’une situation ou la masse monétaire est nulle et on arrive à une situation ou la monnaie à été créée. C’est le prêt qui fait que la monnaie existe.
      Mais
      Le fait de créer de la monnaie ne signifie pas créer de la richesse réelle:
      Pour la banque, le prêt (un emploi) est obligatoirement équilibré par un dépôt ou un emprunt (une ressource). Et il est probable que la ressource à un coût.

      Quant au fait que les banques prêtent les dépôts : la banque à des ressources (son capital, les dépôts des clients, les emprunts obligataires, les emprunts auprès de la banque centrale).
      Ses emplois sont les prêts au clients, des comptes à découvert, les placements obligataires…
      Les deux sont toujours en équilibre.
      Et – tant pis pour Jorion – ce n’est pas un mystère, c’est publié dans le bilan de la banque.

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  5. oppossùm dit :

    Oui André-Jacques, mais c’est bien grâce à toi et quelques autres que j’ai bien saisi l’essence de la monnaie (enfin j’espère!) . Mais dès que ça se complexifie j’ai bien plus de mal « décortiquer » !

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    • Olivier dit :

      « Mais ça ne dit en rien comment et par quel mécanisme entre l’instant T1 et T2 , la puissance de la masse s’est accrue ! »
      La masse monétaire s’accroit au moment de l’opération de prêt :
      Au départ, supposons la masse monétaire nulle. Lorsque Trichet emprunte 100 à sa banque, immédiatement on crédite son compte de 100 : il y a une masse monétaire non nulle. C’est cette opération qui fait croître la masse monétaire.
      C’est de la création monétaire « ex-nihilo »
      Mais Trichet, il est pas con, il va pas laisser de l’argent qu’il a emprunté à intérêt dormir sur son compte courant : il va tout de suite s’en servir pour acheter la maison de Bernanke : donc Trichet fait un chèque à Bernanke.
      Et Bernanke, il est pas con non plus, il va pas garder le chèque dans son tiroir, il va le déposer à la banque, qui va créditer son compte. Et donc lui rapporter des intérêts.
      Donc le prêt ( de la banque à Trichet) à créé un dépôt (de Bernanke à la banque).
      Que s’est-il passé : il y a eu de la création monétaire dans l’histoire, puisqu’au temps T1 il n’y a pas de monnaie, et qu’au temps T2 il y a 100 sur le compte de Bernanke. Il n’y a pas eu de création de richesse, puisque la seule richesse réelle dans l’histoire c’est la maison.
      Si on ne regarde que les biens réels, tout se passe comme si Bernanke prêtait sa maison à Trichet. L’intervention de la banque ne fait que de faciliter le processus, en permettant au vendeur d’obtenir une créance liquide.

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  6. bankster dit :

    Un dépôt s’effectue soit en cash (monnaie banque centrale) soit se compense par du cash.
    Or votre relevé de compte ne représente pas du cash conservé/gardé pour vous par la banque, mais une simple écriture, soit une promesse de vous restituer ce cash à la demande (si vous ne venez pas tous en même temps).

    Il y a donc duplication et création monétaire à ce moment même, création monétaire à hauteur du montant d’un dépôt, la banque garde le cash et vous donne une promesse en échange, l’argent (banque centrale) que vous pensez avoir est entre ses mains et sur cette base elle va émettre encore plus d’argent scripturale pour les crédits qu’elle octroie, pendant ce temps, vous pensez toujours avoir « cet argent » en banque, il n’en est rien, vous n’avez qu’une promesse entre les mains…

    Toute l’interrogation, la discussion, et la fausse compréhension de jorion vient de là, enfin me semble-t-il…

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    • Oppossum59 dit :

      Bankster,

      Le relevé de compte n’a jamais représenté particulièrement et spécifiquement du cash. La valeur inscrite sur un relevé de compte provient quasi entièrement de virement de comptes à comptes, donc de « promesse » qui circule.
      D’ailleurs il n’est pas si fréquent que cela , mis à part ceux dont le commerce se pratique en monnaie fiduciaire, que l’on aille approvisionner son compte avec du cash. De sorte que si la duplication monétaire se faisait là, elle serait quand même réduite.

      De plus, le relevé de compte n’est pas une promesse particulière et spécifique d’une transformation (restitution étant impropre puisque le versement se fait rarement en cash) en cash : c’est une possibilité légale . Grosse nuance.

      C’est une promesse de payer essentiellement. C’est d’ailleurs ce qu’on demande et ce que la loi consacre : un virement de compte à compte est libère légalement d’un paiement.

      Mais je pense que Jorion a bien compris cela , car justement, il considère que la monnaie scripturale n’est qu’une promesse de payer et donc n’est pas de la Monnaie, ou pas la vrai Monnaie .

      Et pour finir, un versement en cash n’est pas une duplication de monnaie : la banque t’achète le cash sur elle même en créditant ton compte de cette valeur (Je demande l’aide d’un comptable pour le détail de cette manoeuvre).
      Et à contrario , te viendrait-il à l’idée de dire que de la monnaie est divisée lorsqu’on retire du cash , sous prétexte que la banque rend le cash ET débite ton compte à vue chez elle ?

      Mais d’accord pour dire que le dépôt en valeur (virement ou cash) permet à la banque, puisque cette somme est inscrite à son passif c’est à dire en source de financement, (même si c’est du dépôt à vue en principe disponible à tout moment pour des jeux de virement de comptes à comptes) , de servir de ‘base’ artificielle comptable pour faire plus facilement du crédit (ex-nihilo en fait) : mais je ne vois pas de duplication là, sans toutefois en être certain .

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  7. JOG dit :

    Je suis d’accord avec vous mais il me semble qu’il faudrait compléter la réflexion en y introduisant la notion de TEMPS car :

    – La monnaie est créé Ex Nihilo lors de la mise en place du crédit ; mais elle est régulièrement détruite lors des remboursements qui vont s’étaler dans le temps.

    – Le Bilan ( Actif Passif ) d’une banque (ou d’un artisan )se veut être la photographie INSTANTANÉE de la situation avec la liste de ce que la banque devra payer et recevoir DANS LE FUTUR.

    Cette notion de temps n’ est jamais envisagée dans vos raisonnements ni dans ceux de Jorion…

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  8. A-J Holbecq dit :

    Bonjour JOG

    Je suis tout à fait de votre avis, mais je répondrais que , si, nous tenons compte de ces deux points. Les comparaisons que nous faisons souvent à propos de la monnaie de crédit (« l’argent-dette ») c’est celui d’un lavabo qui se remplit (nouveaux crédits) et en même temps se vide ( remboursement des crédits, totaux ou partiels) … le niveau varie suivant les différents montants.

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    • JOG dit :

      Bonjour ,

      … et ainsi donc, le niveau du Lavabo correspondrait à la masse monétaire disponible pour l’économie ( Arrêtez moi si je me trompe ).
      Aujourd’hui les banques centrales pour apprécier si ce niveau est correct se basent sur l’inflation , en suivant le postulat que la bonne inflation est d’environ 2 %.
      Je me demande s’il n’y a pas là une erreur , une rigidité , qui empêche la masse monétaire de s’adapter automatiquement au besoin économique …

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      • A-J Holbecq dit :

        Oui, c’est cela.
        …. mais l’inflation est celle de l’IPC (consommation)… or on sait bien que d’une part elle n’est pas la seule résultante de la masse monétaire (celle ci a par exemple augmenté de 10% par an entre 2001 et 2007 , sans « inflation IPC » ) et que d’autre part il y a des bulles sur des inflations d’actif (immobilier, bourse, etc)

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      • oppossùm dit :

        Oui Jog,

        A) mais le problème se ramène alors au suivant: c’est quoi le besoin économique ?

        Ca veut dire quoi adapter la masse monétaire (donc la création monétaire)au besoin économique ?

        D’un autre côté je suis d’accord , adapter la création à un taux d’inflation de 2% sur les prix à la consommation est particulièrement débile … et faux !!!, … puisqu’on exclut toutes les autres variations de prix , donc les autres bulles , occasions de profit colossaux par ceux qui savent avoir du cash !

        B) Néanmoins, historiquement et empiriquement, il semble que ce 2% corresponde à un équilibre …. relativement équilibré … d’accroissement de la masse monétaire (un maximum de dynamisme sans trop de spoliation de valeur par les « riches »)

        C) On peut avoir une 3ième perspective : ne pas viser , ni 2% , ni les ‘besoin’ de l’économie, mais le plein emploi !
        C’est très noble !
        Sauf que ça conduit à cette idée névrotique d’une économie qui doit sans cesse être en surchauffe : il faut produire tout, n’importe quoi, n’importe comment, pour occuper les gens et partager ainsi le ‘gâteau’ !

        Cette vision keynésienne , qui bute par ailleurs, sur les problèmes Malthusiens et sur la finitude de la terre, aboutit à des taux artificiellement maintenus trop bas , qui alimentent une création monétaire qui ne va plus vers l’économie réelle, mais par exemple vers les produits purement financiers ou bien vers les dettes souveraines à haut rendement , ou bien vers de la spéculation pure , via des opportunités offerts par les variations des marchés , ou bien des produits type CDS ou autres sensés sécuriser l’instabilité du système, et qui en fait ne sécurisent rien du tout, car la sécurité sociale ne remboursera jamais la mort.

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  9. oppossùm dit :

    Voici un texte que je soumets à la sagacité des ténors tels que AJ-H, RST, Postjorion et autres Bruno .

    Ce qui me trouble c’est que dans ce cas la création monétaire serait à l’initiative de la Banque elle-même (et pas d’un agent non financier de la société civile) : je croyais que les achats d’actifs par la banque , lorsqu ‘ils correspondent vraiment à une monétisation d’actif, étaient limités .

    Sinon , sauf erreur de raisonnement de ma part, cela signifie que les banques auraient le pouvoir d’acheter pour elles-même sur leur propre monnaie .
    Ce qui constitue un pouvoir exhorbitant , même si comptablement la banque a l’obligation à un moment donné de se rembourser à elle même , ce qu’elle s’est prêté, c’est à dire de ‘revendre’ l’actif acheté.

    Mais à bien y réfléchir, c’est déjà bien ce que font les banques lorsqu’elles spéculent pour leur compte sur les marchés financiers, puisqu’elles engagent des sommes colossales qu’elles se créditent à elles-même, même si c’est l’espace fugitif de quelques secondes/minutes/heures/jours , dégageant ainsi un profit à partir d’une monnaie crée uniquement à cet effet spéculatif.

    MAIS VOICI CE TEXTE(qui inclut un texte de D.Plihon, que vous avez tous en estime , je crois 😉 ):

    « Enfin, la banque peut créer de la monnaie à chaque fois qu’elle achète un actif réel (immeuble par exemple) ou un actif financier (escompte de traites, achats d’actions, achat d’obligations publiques ou privées). Une traite, une action, une obligation et tous les autres titres financiers sont des créances. Le propriétaire d’une action détient une créance sur la société qui a émis l’action (il en va de même pour une obligation et pour les autres titres), en cédant cette action à une banque il va voir son compte créditer d’une somme égale à la valeur du titre. La banque crédite ce compte en créant de la monnaie. Elle transforme la créance en monnaie.
    Cette forme de création monétaire, la « monétisation » par une banque, de l’achat de titres publics ou privés est devenue très importante.

    « Désormais, les banques émettent de la monnaie non seulement à l’occasion de leurs opérations de crédit, mais également en contrepartie de leurs opérations de financement par achats de titres. Dans le cadre du régime d’économie d’endettement [5], la création monétaire s’effectuait principalement à l’occasion des opérations de crédit. Dans le nouveau régime, les banques créent également de la monnaie en contrepartie de leurs financements par acquisition de titres sur les marchés. Ainsi, les modalités de la création monétaire se sont diversifiées. Le crédit n’est plus qu’une des sources de la création monétaire. De plus, les crédits créent moins de dépôts dans la mesure où la part des dépôts diminue dans le bilan des banques et dans les actifs financiers détenus par les agents non financiers. Le fait que ces derniers se portent de plus en plus vers des actifs autres que les dépôts bancaires, tels que les parts de SICAV monétaires, constitue une  » fuite  » dans le système bancaire stricto sensu. Il en résulte une diminution du pouvoir de création monétaire des banques. […] La part des crédits bancaires dans les financements totaux a sensiblement baissé, passant de 71 % en 1978 à 39,1 % en 2003. »
    Source : Dominique Plihon « La monnaie et ses mécanismes », repères, La Découverte, 2004.

    Dans le bilan des banques, les crédits à la clientèle qui représentaient plus de 80% de l’actif en 1980 ne représentait plus que 30% en 2006, alors que le pourcentage des titres passait de 5% à 55%.
     »

    FIN DU TEXTE trouvé sur un site de vulgarisation très honnête :
    http://www.lyc-arsonval-brive.ac-limoges.fr/jp-simonnet/spip.php?article14

    .
    PS, en passant, mais c’est un autre problème /

    => Je ne comprends pas la fin du texte de Plihon , lorsqu’il interprète le déplacement d’une partie des dépôts (à vue , j’imagine ?) en sicav monétaire , comme une « fuite » du secteur bancaire : si je ne m’abuse , les sommes placées en sicav monétaires par expl, ne sont pas volatilisées du système global, mais sont ré-injectée/re-placées/re-prêtés à d’autres agents eco : elles sont donc bien , pour pouvoir circuler, sur d’autres dépôts à vue dans le système bancaire.

    Bon , allez ! Bonne Vacance (en attendant le deuxième creux de la Krise, qui n’arrive toujours pas : Dieu sait qu’on est nombreux à l’avoir programmé ! 😉 )

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    • Olivier dit :

      De plus en plus, les entreprises se financent directement sur le marché financier par des obligations, des titres de créance négociables… plutôt que part du crédit bancaire. En contrepartie les placements se font en sicav monétaires et obligataires plutôt qu’en produits bancaires (livrets, comptes à termes). C’est le phénomène de désintermédiation qui commence en France dans les années 1980, où la banque joue de moins en moins le rôle d’intermédiaire, mais se contente de placer des titres.
      Le résultat final est le même, dans le sens ou il y a toujours un investisseur qui prête à une entreprise, mais le rôle de la banque est moindre, puisqu’elle n’est plus propriétaire des créances.

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      • A-J Holbecq dit :

        Les banques sont toujours propriétaires des créances correspondant à l’émission monétaire initiale, car même le financement par intermédiation ne peut s’effectuer que sur de la monnaie existante, toujours créée par les banques.

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        • Olivier dit :

          En ce qui concerne un financement non bancaire, il n’y a plus vraiment de création monétaire (encore que l’on considère les TCN comme de la monnaie au sens de l’agrégat M4). On se rapproche de la création monétaire si on regroupe les titres dans une SICAV monétaire qui fait partie de M3. Mais bon, ça dépend de la définition de la monnaie qui est forcément un peu arbitraire…
          Ce qui change, c’est que ce ne sont plus les banques qui jouent le rôle principal dans l’affaire, ça se passe de plus en plus directement entre les investisseurs et les entrepreneurs. La banque à un rôle de diffuseur du papier commercial (une banque va par exemple conseiller une entreprise pour émettre des TCN et des obligations, les faire noter, puis va regrouper le papier commercial de divers émetteurs dans une SICAV ou une assurance vie pour les placer aux investisseurs particuliers). Mais ce ne sont plus des opérations dans laquelle la banque engage ses fonds.
          Le rôle traditionnel de la banque qui était de faire de l’analyse de crédit et de transformer des créances non liquides en créances liquides, est en train de se recentrer sur le premier aspect ; la liquidité est de plus en plus fournie par le fonctionnement du marché du crédit.

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        • A-J Holbecq dit :

          On sait bien que les banques ont deux casquettes: celle de créer la monnaie, celle d’intermédier la monnaie existante (l’épargne).
          MAIS, JE LE REDIS: à l’origine d’une épargne il y a TOUJOURS création monétaire d’une banque…

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    • Olivier dit :

      L’activité bancaire ne consiste pas à acheter des actifs tels que l’immobilier ou des participations en entreprise : c’est un métier distinct, par exemple le crédit-bail, qui s’accompagne d’un engagement du preneur à bail, ou le capital-risque. Il y a des synergies avec l’activité bancaire, puisque ça fait appel à l’analyse financière, et c’est souvent fait par des filliales, mais c’est quand même un peu différent.
      Le propriétaire d’une action n’est pas un créancier de l’entreprise – l’action ne fait pas partie du passif exigible.

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  10. A-J Holbecq dit :

    Salut

    C’est mon livre de chevet avec « économie monétaire et financière » .. non, je blague 😉

    Dans Plihon également  » Les titres de ces SICAV moné¬taires peuvent être considérés comme une réserve de moyens de paiement bien qu’il s’agisse de valeurs mobilières.  »
    Comme il utilise le terme  » stricto sensu.  » peut être veut il dire que ces SICAV correspondent à une fuite possible des (vraies) banques vers des établissements financiers (qui n’ont pas de capacité de création monétaire) ?

    Jean Luc Gréau estime que l’euro explosera à l’automne… 😉

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    • oppossùm dit :

      l’euro explosera à l’automne… 😉 …

      Lorsque les choses sont trop ‘prévues’ , il arrive qu’elles ne se passent pas selon le timing probable et sur d’autres lignes de failles.

      … mais en attendant profitons des vacances !

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