21 – Création monétaire, l’illustration de Paul Grignon

20 11 2008

Publié par Paul Jorion

Deux d’entre vous m’ont contacté – indépendamment l’un de l’autre – pour me signaler ce qui leur semble, sinon une erreur dans le film de Paul Grignon Money as Debt (en français, L’argent Dette), du moins un raisonnement en contradiction avec les vues qui se sont dégagées de notre discussion dans Tout notre débat sur la monnaie.

Le film présente une banque commerciale hypothétique, avant-même qu’aucun client n’ait déposé d’argent sur un compte et montre qu’avec un dépôt de 1.111,12 $ qu’elle consent auprès de sa banque centrale, en tant que réserve en monnaie centrale, elle pourra bientôt avoir en dépôt sur des comptes clients – et donc comptabilisés – 100.000 $, soit un effet multiplicateur de 90 par rapport à la somme déposée par elle auprès de sa banque centrale. Les 1.111,12 $ ont été avancés par les investisseurs de la banque commerciale, et font donc partie de son capital.

Le raisonnement en question débute à la 13ème minute et 36ème seconde de la version en anglais et à la 6ème minute et 30ème seconde de la version en français (IIème partie) accessible ci-dessous.

Voici la traduction du texte en français.

Le raisonnement est le suivant : la banque centrale exige un “taux de réserve” (”reserve ratio”) de 1 pour 9, soit 11,11… %. Ceci permet à la banque commerciale d’émettre du crédit pour un montant de 10.000 $. Ensuite, le mécanisme des “réserves fractionnaires”, dont on nous dit qu’il est par définition l’inverse du “taux de réserve”, soit dans ce cas-ci de 9 pour 1, permet – si chacun de ceux qui bénéficient de la circulation du crédit initial de 10.000 $ déposent la somme reçue par eux sur un compte – qu’une somme (très proche) de 100.000 $ se retrouve sur les comptes. La bénéficiaire de la première opération dépose 10.000 $ sur son compte dont 90 %, soit 9.000 $, peuvent être re-prêtés par la banque, etc. La version française appelle “taux de réserve” : “ratio de réserve” et “réserves fractionnaires” : “réserves fractionnelles”.

La question de la validité du raisonnement ne porte évidemment pas sur des questions pratiques, comme de savoir s’il est réaliste par exemple que chacun redépose la somme qu’il reçoit sur un compte de la même banque, etc. L’exemple est idéalisé et cela chacun le comprend. La question porte sur le coefficient de 90 : 1.111,12 $ x 9 x 10 = 100.000 $.

Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite

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59 réponses à “Création monétaire, l’illustration de Paul Grignon”
  1. LeSurHumain dit :
    20 novembre 2008 à 17:01 Petite précision sur l’Argent-Dette de Paul Grignon : ce film dure 52 minutes dans sa version intégrale ; la version proposée sur YouTube est divisé en 7 parties ; l’extrait que nous propose Paul est la 2ème partie.
  2. Et-aussi dit :
    20 novembre 2008 à 17:06 L’Argent-Dette, d’accord, mais il y a aussi l’Argent-Bête…

    http://www.lesmotsontunsens.com/video-l-argent-bete-argent-dette-la-vraie-histoire-de-la-crise-financiere-2508

    A voir…

  3. Dominique Larchey-Wendling dit :
    20 novembre 2008 à 17:10 Si je comprends bien l’explication du film, il y a deux ratio de réserves sont en fait égaux à 9 pour 1 mais pourraient être différents :
    celui de la banque centrale r1 et celui de la banque de dépôts r2 avec r1 = r2 = 9/1.

    Le ratio de réserve de la banque auprès de la banque centrale r1= 9/1. Avec x=1111.111 = 10/9*1000 déposés à la banque
    centrale, la banque de dépôt à le droit d’émettre un crédit de y de sorte que y/x = r1, donc y=10000.

    Ces y=10000 sont ensuite donnés à l’emprunter qui les cèdent en échange d’un bien au vendeur qui lui-même les
    redépose à la banque de dépôts.

    La banque de dépôts possède alors y=10000 en plus et est alors autorisée à émettre un nouveau
    crédit de valeur z de sorte que z/(y-z) = 9/1 = r2, donc z = 9000. Elle émet un crédit de 9000 avec 1000 en réserve.

    Puis ces 9000 retourne dans le cycle économique et reviennent à la banque qui peut de nouveau
    prêter k de sorte que k/(z-k) = 9/1 = r2 …

    Ce qui donne une asymptote pour le total de

    10000*(1+(r2/(1+r2))+(r2/(1+r2))²+….) = 10000*1/(1-r2/(1+r2)) = 10000*(1+r2) = 10000*10

    Le calcul est donc 1111,12*r1*(1+r2) …

    Une question … la banque de dépôts n’aurait elle pas plutôt intérêt à redéposer les 10000 du vendeur auprès de la
    banque central pour émettre un nouveau prêt de 90000 ? La législation doit l’en empêcher j’imagine … sinon on
    pourrait multiplier l’argent à l’infini comme ça. Le collatéral déposable en banque central ne doit pas être de n’importe
    quelle nature …

  4. fab dit :
    20 novembre 2008 à 18:01 Bonjour,

    Une question toute simple : qu’est-ce qui empêche un état de récupérer le droit de création monétaire et de limiter le rôle des banques à la gestion de l’argent ?

    Merci.

  5. Candide dit :
    20 novembre 2008 à 18:09 Dans l’UE, l’article 104 du Traité de Maastricht, notamment…
  6. fab dit :
    20 novembre 2008 à 18:25 Merci pour la précision, mais posée différement : comment les banques ont-elles obtenu ce privilège et un état, hors UE par exemple,pour faire simple, ne pourrait-il pas le supprimer ?
  7. Alain A dit :
    20 novembre 2008 à 18:32 La meilleure explication que j’ai trouvée sur cette question, celle qui m’a personnellement convaincu, se trouve dans un texte assez long et détaillé de Attac 78 Nord – France, “Incursion dans un domaine trop réservé”. Je me permets de copier ci-dessous les § correspondant à la vidéo. Mais allez lire d’autres passages du doc de 53 pages, déjà ancien, publié sur : http://www.attac78nord.org/IMG/pdf/monnaie_attac_au_19_10_04_.pdf et vous verrez qu’on n’est pas tous seuls, bande de Jeff…

    La création ex nihilo par les banques

    Expliquons cet effet à l’aide d’un exemple : Imaginons que vous fassiez un dépôt de 1.000 euros en billets (monnaie centrale dite aussi “de premier niveau”) auprès de votre banque. Non seulement cette banque peut alors disposer à son gré de ces 1.000 euros, tout en sachant qu’elle vous les doit (c’est inscrit dans sa comptabilité), mais en plus, du fait de ce dépôt, elle est autorisée à ouvrir, pour un autre client, un crédit d’un montant légèrement inférieur, la différence étant ce qui correspond aux “réserves obligatoires”. Si cette réserve est fixée à 10 pour 100, soit un “ratio de réserve” ou “taux de couverture” c = 0,1, votre dépôt de 1.000 euros permet à votre banque d’ouvrir 1.000 x (1 – 0,1) = 900 euros de crédit supplémentaire (ou crédit de second niveau) pour un autre client. Celui-ci, en le dépensant, tire un chèque qui va fatalement aboutir à une banque, la même ou une autre, et celle-ci pourra alors ouvrir, elle aussi, un crédit supplémentaire de 900 moins les 90 de réserve obligatoire, soit 810 euros de crédit de troisième niveau Cette banque aura de ce fait 900 + 810 = 1.710 euros sur son compte de dépôt. Au quatrième niveau de cette chaîne de crédits, une autre banque créera de même 729 euros, une cinquième 656 euros, etc. Il s’agit d’une série mathématique dont la théorie montre que la somme de tous ces crédits ouverts à partir des 1.000 euros initiaux est 1/c, soit ici 1/0,1 = 10 fois la somme de départ. Autrement dit, si l’obligation de réserve impose un taux de couverture c, les banques peuvent multiplier les crédits qu’elles créent par le facteur multiplicateur N = 1/c.
    Jusque dans les années 1970 chaque pays était libre de fixer son propre taux de couverture. Mais l’activité des banques étant devenue de plus en plus internationale, il a fallu harmoniser ces taux. Un premier accord a été signé à Bâle, en 1974, puis une valeur commune a été adoptée d’abord par une dizaine de grands pays occidentaux, et acceptée ensuite par plus de 100 pays, en 1988, il s’agit du ratio Cooke, qui fixait la réserve obligatoire à c = 8%. Ce système donnait donc alors aux banques secondaires la possibilité de multiplier par 12,5 le montant de la monnaie scripturale en circulation.
    La seule limite à cette création est le risque que court la banque, si elle prête à des clients incapables de la rembourser, d’être entraînée dans leur faillite. Cette “couverture” n’avait pas d’autre raison d’être que d’éviter ce danger aux banques.

    Un pouvoir arbitraire, méconnu et dangereux

    Ce privilège de prêter N fois plus que ce qui leur est confié confère aux banques privées et autres institutions de crédit un pouvoir arbitraire sur l’économie : elles ont le choix des clients pour qui elles créent cette monnaie, et elles en tirent tout le bénéfice grâce aux intérêts qu’elles en exigent. Alors qu’elles n’en supportent pas tous les risques parce que les crédits qui sont ainsi ouverts constituent une monnaie privée sans garantie légale, contrairement à la monnaie centrale.
    C’est un énorme pouvoir dissimulé, donc méconnu, parce que monnaie privée et monnaie centrale alimentent les mêmes comptes à vue, qui permettent de tirer les mêmes chèques. Ainsi monnaie privée et monnaie légale se confondent à l’usage, les crédits créés ex nihilo servent bel et bien de monnaie pour ceux qui reçoivent des chèques en paiement, quelle que soit la façon dont ont été provisionnés les comptes sur lesquels ces chèques sont tirés. Tout va bien tant que les clients ont confiance dans ce système bancaire. Mais quand ils viennent tous en même temps retirer “du liquide” soit-disant équivalent à leurs avoirs, c’est l’effondrement du système et la ruine pour tous ses clients, comme cela s’est vu fin 2001 en Argentine, s’était produit en 1998 en Russie, un peu plus tôt en Thaïlande, et en Malaisie, et en Indonésie, etc. Où la prochaine fois ?

    La réponse à cette dernière question a été donnée depuis la parution de cette excellente synthèse sur la monnaie…

  8. Dominique Larchey-Wendling dit :
    20 novembre 2008 à 18:36 D’après wikipédia :

    Monnaie Banque Centrale : “les espèces (pièces et billets) plus les soldes des comptes des banques dans les livres de la banque centrale, aussi appelés « réserves »”

    Donc dans l’exemple 10000 est le solde du compte de la banque de dépôts.

    Autre citation de Wikipédia “Création monétaire” :

    “Il est de ce fait tout à fait évident que cette monnaie créée par une première banque peut se retrouver dans une ou plusieurs autres banques, augmentant de ce fait la capacité des autres banques à créer à leur tour de la monnaie ; c’est l’effet multiplicateur du crédit, et qui fait dire que « l’ensemble du système bancaire privé est créateur de monnaie ex-nihilo ». De fait, la monnaie de crédit, représente en France plus de six fois la monnaie banque centrale.”

    6 fois pour la France et non 10 fois comme dans l’exemple mais bien-sûr ça dépend de la valeur du ratio r2 …

    Donc ce que raconte Wikipédia semble cohérent avec l’exemple de Grignon. Manque peut-être à ce film une explication sur la nature du collatéral de 1111.12 que la banque central accepte afin de provisionner un solde de 10000 sur le compte de la banque de dépôts. Il est évident que cela ne peut être de la monnaie de crédit … Peut-être que la définition du collatéral accepté évolue dans le temps … Le système ne me semble viable que si la BC exige que ce collatéral soit de l’OR afin de garder un contrôle sur la masse monétaire globale, qui serait un multiple de la valeur de l’OR qu’elle possède dans ses coffres … Si ça se trouve, la Fed accepte maintenant du subprime comme collatéral …

  9. fab dit :
    20 novembre 2008 à 18:44 Merci, et on peut ajouter à cela, sauf erreur de compréhension de ma part, l’argent que l’état emprunte aux banques et qu’il doit rembourser avec intérêts ! La dette publique est acceptable, voire vitale pour l’économie. Mais pas les intérêts de cette dette.
    Alors comment expliquer que des voix politiques ne s’élèvent pas contre ces faits ?
    C’est une question et pas un appel à la révolution ! Restant pour l’instant persuadé qu’un état oeuvre pour le bien-être de la population, même si les moyens employés peuvent rester obscures pour le citoyen…
  10. il professore dit :
    20 novembre 2008 à 19:04 l’argent bête: “qui est semblable à la bête? qui peut combattre contre elle?” la bible, livre de saint jean (l’apocalypse) en parlant de révolution ne vous inquiétez pas elle a commencé et comme le dit bien milan kundera dans l’art du roman, une révolution n’est jamais perçue en temps réel par ceux dont elle change la vie. Ils ne peuvent que se rendre compte qu’une révolution est passée. les gens commencent à refuser le service minimum pendant les grèves, bientôt le travail le dimanche, et le travail à soixante ans… il y a plein de nouvelles frontières à conquérir. L’une d’elle c’est la transformation de l’argent dette en argent autre chose de plus réel comme peut être l’argent énergie (idée en l’air qui me vient juste comme exemple, il y a sûrement des corruptions possibles du système de l’argent énergie). Le compte en banque des gens qui passent leur vie à faire des choses pour les autres sera alors celui d’un millionaire en argent dette qui a pris la facheuse habitude de s’évaporer à la bourse!
  11. il professore dit :
    20 novembre 2008 à 19:06 C’est peut être aussi simple de passer de l’argent dette à l’argent autre chose, que de passer du franc à l’euro mais ça ne passera sans doute pas de mon vivant. On verra
  12. LeSurHumain dit :
    20 novembre 2008 à 19:09 @ fab

    Alors comment expliquer que des voix politiques ne s’élèvent pas contre ces faits ?

    Parce que les politiques ne sont pas, pour la plupart ou depuis peu, au courant de ces faits !

    Un “appel à mobilisation citoyenne”, par voie postale ou par pétition électronique, existe depuis peu sur “le site de la dette publique” (public-debt.org), pour tenter de faire prendre conscience à nos élus de tout cela !

  13. bese dit :
    20 novembre 2008 à 19:10 Pourquoi la création monétaire est-elle aussi obscure pour le citoyen, comme pour un certain nombre d’étudiants en économie ? Si c’est pour le bien-être de la population, on devrait trouver l’explication quelque part mais j’ai pas encore trouvé.
    Ce qui est sûr, c’est que la création monétaire a des impacts énormes sur notre économie et devrait être l’attention de tous en cette période de crise.
  14. fab dit :
    20 novembre 2008 à 19:22 Merci @ everybody !
    Mais ma question concernant les politiques reste en suspens…
    La notion d’argent est floue pour nombre d’entre nous, c’est une évidence, et on peut même s’interroger sur une volonté politique de maintenir ce flou. Cependant, il me semble raisonnable de supposer que les politiques ont a leur disposition de nombreux spécialistes es économie…
    Alors pourquoi cette absence de réaction ? Quel serait la conséquence dangereuse pour la société de la réattribution à l’état du pouvoir de créer la monnaie ?
  15. LeSurHumain dit :
    20 novembre 2008 à 19:27

    “Le système bancaire moderne fabrique de l’argent à partir de rien. Ce processus est peut-être le tour de dextérité le plus étonnant qui fut jamais inventé. La banque fut conçue dans l’iniquité et est née dans le pêché. Les banquiers possèdent la Terre. Prenez la leur, mais laissez-leur le pouvoir de créer l’argent et en un tour de mains ils créeront assez d’argent pour la racheter. Otez-leur ce pouvoir, et toutes les grandes fortunes comme la mienne disparaîtront et ce serait bénéfique car nous aurions alors un monde meilleur et plus heureux. Mais si vous voulez continuer à être les esclaves des banques et à payer le prix de votre propre esclavage laissez donc les banquiers continuer à créer l’argent et à contrôler les crédits.”
    Sir Josiah Stamp, Directeur de la Banque d’Angleterre 1928-1941
    (réputé 2ème fortune d’Angleterre à cette époque)

  16. Candide dit :
    20 novembre 2008 à 19:30 @ fab

    On craint notamment que l’État n’en fasse mauvais usage, c’est-à-dire plus précisément un usage abusif, et ne relance ainsi l’inflation.

  17. bese dit :
    20 novembre 2008 à 19:36 En partant de l’analyse d’Etienne Chouard sur l’élection de nos dirigeants : http://etienne.chouard.free.fr/Europe/Tirage_au_sort.pdf
    Ils doivent leurs victoires à des appuis financiers et ne reconnaissent pas leurs erreurs. La réponse est peut être là.
    Quand on regarde le cas Obama, ça éclaire aussi : http://www.bakchich.info:8080/article5867.html
  18. Gibus dit :
    20 novembre 2008 à 19:59 petite devinette

    un crypto-marxiste célèbre à écrit:

    “Plus que jamais, des réformes, très profondes et radicales, sont nécessaires :
    – réforme du système du crédit ;
    – stabilisation de la valeur réelle de l’unité de compte ;
    – réforme des marchés boursiers ;
    – réforme du système monétaire international.”
    …….
    Cette réforme doit s’appuyer sur deux principes tout à fait fondamentaux :
    – La création monétaire doit relever de l’État et de l’État seul. Toute création monétaire autre que
    la monnaie de base par la Banque centrale doit être rendue impossible, de manière que disparaissent
    les « faux droits » résultant actuellement de la création de monnaie bancaire.
    – Tout financement d’investissement à un terme donné doit être assuré par des emprunts à
    des termes plus longs, ou tout au moins de même terme.”
    …..
    “Une telle réforme aurait l’avantage de la clarté et de la transparence. Aujourd’hui, les revenus provenant de la création
    monétaire sont distribués de façon anonyme entre une foule de parties prenantes, sans que personne ne puisse
    réellement identifier qui en profite. Ces revenus ne font que susciter iniquité et instabilité et, en favorisant les
    investissements non réellement rentables pour la collectivité, ils ne font que susciter un gaspillage de capital. Dans son
    essence, la création de monnaie ex nihilo actuelle par le système bancaire est identique, je n’hésite pas à le dire pour
    bien faire comprendre ce qui est réellement en cause, à la création de monnaie par les faux monnayeurs, si justement
    condamnée par la loi. Concrètement, elle aboutit aux mêmes résultats. La différence est que ceux qui en profitent sont
    différents.”

    Maurice Allais 1998 « Prix Nobel » d’économie 1988

  19. LeSurHumain dit :
    20 novembre 2008 à 20:16

    “Je n’ai jamais vu personne ayant pu, avec logique et rationalité, justifier que le gouvernement fédéral emprunte pour utiliser son propre argent… Je pense que le temps viendra où les gens demanderont que cela soit changé. Je pense que le temps viendra dans ce pays où ils viendront nous accuser, vous, moi, et toute personne liée au Congrès, d’être resté assis sans rien faire et d’avoir permis à un système aussi stupide d’être perpétué.”
    Wright Patman, membre démocrate du Congrès 1928-1976,
    président du comité de la Banque et de la Monnaie 1963-1975

  20. fab dit :
    20 novembre 2008 à 20:21 Re !

    Pour soutenir Sir Stamp :

    “Je considère que les institutions bancaires sont plus dangereuses qu’une armée…
    Si jamais le peuple américain autorise les institutions financières à contrôler leur masse monétaire…
    Les banques et les corporations qui se développeront autour d’elles vont dépouiller les gens de leurs possessions jusqu’au jour où leurs enfants se réveilleront sans domicile sur le continent que leurs pères avaient conquis.”
    Thomas Jefferson, 1743-1826, 3ème président des USA.

    Pour ce qui est de l’inflation, en France en tous cas, je ne suis pas sûr que sa “relance” soit néfaste à l’économie…Mais c’est un autre vaste sujet.

    Quant aux appuis financiers aux politiques, ils existent, c’est une certitude. Et sauf preuve du contraire le pouvoir financier dirige le politique.

    Mais la question reste posée : qu’est-ce qui empêche des formations politiques nouvelles, “extrêmes”, et donc a priori dégagée de l’emprise du pouvoir financier, de mettre en avant les mécanismes monétaires ???

  21. fab dit :
    20 novembre 2008 à 20:28 Hola ! Même pas le temps de répondre et déjà le soutien d’un prix Nobel, français qui plus est, et d’un congresman !
    Et on ne les a pas entendus ces grands hommes ?
    Bon, et bien la question est plus que jamais posée !
    La nuit porte conseil…
  22. LeSurHumain dit :
    20 novembre 2008 à 20:38

    “Il est appréciable que le peuple de cette nation ne comprenne rien au système bancaire et monétaire.
    Car si tel était le cas, je pense que nous serions confrontés à une révolution avant demain matin.”
    Henry Ford

  23. Yogi dit :
    20 novembre 2008 à 22:40 @LeSurHumain : J’aimerais quand même bien savoir si ce sont de vraies citations, ie si on peut sourcer jusqu’au livre, au discours ou à la coupure de presse d’origine.
  24. Fred L. dit :
    20 novembre 2008 à 22:54 Le fait que la monnaie soit aujourd’hui une dette et repose sur la confiance n’est pas en soi un problème (et pourrait être un avantage, puisque cela pourrait permettre à la collectivité de se projeter dans le futur).

    Le problème, c’est que sous l’influence du monétarisme, on a retiré le privilège de la création monétaire aux états pour le transférer aux banques centrales. L’argument était que les gouvernements avaient tendance à en abuser, profitant de l’effet de relance kéynésienne (à court terme) et laissant à leurs successeurs le soin de réguler l’inflation qui en résultait (à long terme) : ce sont les cycles politicoéconomiques. S’ajoute à cela que pour aller vers une monnaie commune (l’euro) en l’absence d’état européen, il n’y semblait pas y avoir d’autre solution.

    Cela dit, le monétarisme était aveugle à d’autres arguments allant en sens contraire: les états payent des intérêts sur la monnaie qu’ils empruntent, d’où la dette publique croissante; la banque centrale a un conflit d’intérêt elle aussi, puisqu’elle est l’agent des banques privées qu’elle est censée réguler, d’où la prise d’otage actuelle; sans parler du fait que cela diminue encore le pouvoir du politique, si tant est qu’il existe encore aujourd’hui, du fait de la mondialisation.

    Quant à la création monétaire ex nihilo, encore une fois c’est qu’enseigne tout cours de théorie monétaire et cela n’a rien de secret. Ce qui est problématique – et impensé par la théorie économique – c’est que le taux d’intérêt perd ses justification libérale : il ne peut plus être la rémunération de l’abstinence que représentait l’épargne, préalable nécessaire dans un système de monnaie marchandise.

  25. Gibus dit :
    20 novembre 2008 à 23:12 @ Yogi

    références pour les agnostiques:

    Maurice Allais “Nouveaux combats pour l’Europe : 1995-2002″, aux pages 227 à 258.
    éditions Clément-Juglar, 62, avenue de Suffren, 75015 Paris.

    Ce fut d’abord un article publié dans Le Figaro des 12, 19 et 26 octobre 1998, dans la rubrique Opinions ; puis il fut repris et annoté dans le livre publié aux éditions Clément Juglar.

    Merci à Étienne Chouard

  26. Rumbo dit :
    21 novembre 2008 à 00:39 L’ensemble des interrogations, des commentaires et messages ci-dessus, au moins, sont des témoignages de gens qui ont été, outre ce blog, aux autres bonnes sources. Leurs questionnements et réflexions sont autant de reflets et traces de ces sources indispensables.
    Aussi voici un rappel d’importance pour un changement de paradigme, qui en réalité, est un changement vers le bon sens naturel et premier, base des conditons et du statut de la monnaie qui est cet élément central, véritable “homéostat” socio-économique et clé de voute de l’équilibre économique et social. Voir sur ce blog, l’avant dernier des 18 messages de ce billet du 26 juin 2008 à 15h05:

    http://www.pauljorion.com/blog/?p=634

  27. fab dit :
    21 novembre 2008 à 05:21 @ Fred,

    Bonjour ! Sans vouloir aborder un sujet trop technique qui a déjà dû être traité sur ce blog, je ne suis pas persuadé que la réelle création monétaire soit aux mains des banques centrales. Sauf à considérer que celles-ci sont aux mains des banques privées, à l’instar de la Fed…
    D’autre part, il semblerait que la mainmise du pouvoir financier sur l’économie soit antérieure à l’euro.

    Encore une fois, sachant que la création monétaire ex nihilo et ses méfaits sont connus depuis longtemps par les économistes, mais ignorés du grand public, comment expliquer qu’aucun de ces économistes n’interpelle ouvertement les politiques à ce sujet ???

  28. LeSurHumain dit :
    21 novembre 2008 à 07:59 @ Yogi

    J’aimerais quand même bien savoir si ce sont de vraies citations, ie si on peut sourcer jusqu’au livre, au discours ou à la coupure de presse d’origine.

    revolution-lente.com
    bankster.tv

    Pour conclure, j’en rajouterais juste une petite dernière (déjà citée mais émanant d’un “Nobel” français) que Gibus m’a soufflé de la plume :

    “Par essence, la création monétaire ex nihilo que pratiquent les banques est semblable, je n’hésite pas à le dire pour que les gens comprennent bien ce qui est en jeu ici, à la fabrication de monnaie par des faux-monnayeurs, si justement réprimée par la loi. Concrètement elle aboutit aux mêmes résultats. La seule différence est que ceux qui en profitent sont différents .”
    Maurice Allais, Prix Nobel de Sciences Économiques 1988.

  29. Ton vieux copain Michel dit :
    21 novembre 2008 à 09:44 C’est un élément un peu hors sujet (la création de la monnaie) mais il faut préciser que les idées d’Allais ont été exploitées par l’extrême-droite politique. La question est donc de savoir ce que l’extrême-droite y trouvait de si séduisant.
  30. Fred L. dit :
    21 novembre 2008 à 09:57 @Fab

    Tout à fait d’accord sur le premier point.

    Le monétarisme pensait que la création de monnaie était entre les mains des banques centrales, via le contrôle des réserves obligatoires et le multiplicateur de crédit (expliqué dans la vidéo). Sauf que c’est faux : il est entre les mains de tout le système économique : les banques qui prêtent, les entreprises qui empruntent, l’Etat qui gère sa dette, les ménages qui s’endettent, les actions de la banque centrale, etc.

    La grande nouveauté depuis les années 70 c’est que les banques ont trouvé de multiples moyens de se libérer de la contrainte des réserves obligatoires, via la titrisation, le hors bilan, l’effet de levier, etc. ce qui leur a permis de n’en faire qu’à leur tête, avec la bénédiction des banques centrales.

    Quant aux méfaits de la création monétaire ex nihilo, j’attends qu’on m’explique de quoi il s’agit. Cela pourrait aussi bien avoir des effets bénéfiques, c’est comme pour tout, on peut en faire un usage malfaisant… ou non.

  31. vet69 dit :
    21 novembre 2008 à 11:13 Pour répondre à une demande intéressante d’un des intervenants : pourquoi les hommes politiques ne font rien! Aux USA, on le sait, ce sont les multinationales et la réserve fédérale privée qui met en place et contrôlent les gouvernements depuis le président Wilson. Et comme les USA avec leur dollars dirigent le système monétaire mondiale, ils entraînent les autres états dans ce type de contrôle des politiques. En France, c’est avec POMPIDOU (ex directeur de la banque rothschild) et VGE (dont le fils est actuellement le président de LA COMPAGNIE FINANCIÈRE EDMOND DE ROTHSCHILD) qui ont placé une loi début janvier 1973 qui implique l’obligation d’emprunter l’argent pour soi-disant éviter l’inflation (quand l’état crèe sa propre monnaie), et le traité de maastrich avec l’article 104 impose cela à tous les états membres (est-ce valables avec le traité de Lisbonne??). Les relations des politiques influents et des marchés financiers sont tenues secrètes même si on commence à deviner ce qui se passe dans les fameuse réunions des Bilderberg (regardez l’emploi du temps de Pierre jouyet en juin 2008 sur le site de la diplomatie française le 7/8 juin : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/ministere_817/ministre-les-secretaires-etat_818/jean-pierre-jouyet_16629/agendas-precedents_17801/juin-2008_63326.html et regarder quel poste depuis novembre a pris Pierre Jouyet : la haute autorité des marchés financiers). En fait depuis quelques décennies, nos politiques ne contrôlent plus l’économie de leurs pays!
  32. jean jégu dit :
    21 novembre 2008 à 11:30 @ Fred

    Je suis entièrement d’accord avec votre conception de l’origine de la monnaie. C’est en effet une question connue de ceux qui ont pris le temps d’examiner techniquement la question. Malheureusement beaucoup qui auraient dû le faire ou devraient aujourd’hui le faire n’ont pas fait réellement la démarche. Il nous faut donc les y encourager. Paul est de ceux-là et je suis persuadé qu’il le fait actuellement. Comme preuve la question très pertinente qu’il a posée à propos de la vidéo.

    Personnellement je n’ai pas encore regardé à nouveau ce travail de Paul Grignon. Mais , même s’il devait y avoir une erreur dans tel détail de la démonstration ( ce qui n’est pas exclus compte-tenu de l’extrême complexité du système et de sa nature évolutive ) l’explication générale reste celle admise par les experts en la matière. Bravo donc aussi à Paul Grignon.

    Mon intervention ici se veut une réaction à votre dernier paragraphe, juste dans le but, non pas de le contredire mais d’enfoncer le clou:

    Quant aux méfaits de la création monétaire ex nihilo, j’attends qu’on m’explique de quoi il s’agit. Cela pourrait aussi bien avoir des effets bénéfiques, c’est comme pour tout, on peut en faire un usage malfaisant… ou non.

    Effectivement la création monétaire ex nihilo est aujourd’hui inévitable puisqu’aucune monnaie n’est plus rattachée à une quantité réelle quelconque. “Tout notre débat sur la monnaie”, à mon sens, n’avait aucunement pour but d’en exposer les méfaits mais d’en expliquer les mécanismes. C’est un préalable nécessaire à la suite qui devrait être l’exposé des méfaits de la création monétaire ex nihilo par des organismes exclusivement au service d’intérêts privés. Au contraire on pourrait retirer sans aucun doute de larges bienfaits de la création monétaire ex nihilo par des organismes d’abord au service de l’intérêt collectif”. C’est de cela qu’il est urgent de débattre.

    Je sais : il s’agit là de l’ affirmation d’une conviction que ne partageront pas bien des lecteurs de ce blog. A chacun de faire honnêtement sa propre recherche dans le respect de celle des autres et en jetant un oeil sur leurs analyses. Ce n’est pas, par exemple, parce que l’extrême-droite aurait récupéré la pensée de Maurice Allais que celle-ci est fausse. D’autant qu’elle me semble aussi bien récupérable par l’extrême-gauche, qui bizarrement ne s’y intéresse guère !

    @ vet69

    Le temps de préparer ce post et je découvre le vôtre. Confirmation claire et documentée de la prépondérance totale mais parfaitement ignorée – jusqu’ici ? – d’organismes au service d’intérêts privés. Merci.

  33. LeSurHumain dit :
    21 novembre 2008 à 11:46 @ jean jégu

    J’ai proposé une solution simple à Paul pour pouvoir prévisualiser les commentaires avant de les soumettre !

    Pas de réponse.

  34. Le Dass dit :
    21 novembre 2008 à 12:11 Bonjour,

    Lecteur assidu de ce blog depuis plusieurs mois, je me permets d’intervenir pour la première fois, pour répondre à la question posée par Paul concernant l’illustration proposée dans “l’argent-dette” que j’avais découvert par ailleurs (et fait découvrir à mes collègues travaillant dans l’éducation permanente).

    J’ai retrouvé mon cours d’économie politique de l’université.

    “La quantité de monnaie bancaire (nldr : pas les billets et pièces) nouvelle créee par le processus multiplicatif des dépôts et des prêts, est obtenue en multipliant le montant du crédit initial par l’inverse du coefficient de réserve”
    (Fondements d’économie politique, Jacquemin, Tulkens, Mercier, éd. De Boeck, 2001, p.323)

    Dans l’exemple de “l’argent dette” le montant du crédit initial est de 10 000 euros, et le coefficient de réserve de 1/9.
    Le montant total de nouvelle monnaie crée est donc de 90 000 euros (et non 100 000 comme signalé dans ce film).
    Par rapport au capital de départ de l’institution bancaire (1111.12 euros), la multiplication de monnaie a un coefficient de 81 (et non 90 comme signalé dans l’argent-dette).

    Mais ceci est bien supérieur à la multiplication par 9 du capital de départ déposé à la banque centrale, comme le laisse supposer les commentaires d’Armand dans le débat sur la monnaie du blog de Paul (commentaire n°10 dans la discussion mise sur support pdf signalé par Paul en début d’article).

    Le multiplicateur s’applique en effet à la totalité de la monnaie placée en banque centrale, donc y compris les dépôts faits par les banques qui reçoivent l’argent initialement prêté en réserve des nouveaux prêts qu’elles vont émettre. Le lien suivant reste donc tout à fait valable (voir schéma en bleu : http://www.europe2020.org/spip.php?article499〈=fr )

    Bon, j’espère que c’est plus ou moins clair maintenant :

    Avec un capital de départ de 1111.12, une banque va permettre au système d’émettre jusqu’à 90 000 de monnaie bancaire.

    Tout ceci moyennant le fait que le bouquin d’économie politique rédigé par trois profs d’université et enseigné à tous les économistes passant par l’UCL (enfin, de mon temps, en tout cas) soit correct.

    Merci à Paul pour son excellent blog et aux lecteurs/spectateurs d’avoir permis de corriger cette approximation.

    J’en profite en même temps pour lancer une question à l’auteur : “que pensez-vous de la création de monnaies alternatives ?” (cfr, les ressources présentes sur ce site, que je n’ai pas toutes lues : http://www.gtmonnaie.be/ , et la position défendue ici par Lietaer sur cette piste pour stabiliser le système : http://www.lietaer.com/images/White_Paper_on_Systemic_Bank_Crises_Nov08.pdf ). En même temps, j’ai pas lu l’entièreté des 375 pages de débats sur la monnaie et je ferais peut-être bien de commencer par là ;-).

    Bonne chance à tous dans la joyeuse période qui s’annonce.

  35. Boris dit :
    21 novembre 2008 à 12:19 A mon sens, je considère 1111,12$ comme la prémisse de “l’équation” 1.111,12$ x 9 x 10 = 100.000$

    Or 1.111,12$ est un argument que je qualifierais de “juridique”. C’est-à-dire issu d’une règle prudentielle ; 9 aussi, idem pour 10. Quant à “l’équation”, elle est à mon sens “comptable”.
    “Comptablement”, le crédit est une écriture qui créé, au passif d’une banque, un actif chez une autre. “Les crédits font les dépôts”.

    Là où la vidéo me gêne c’est qu’elle tronque de son exemple la destruction de la dette. Idem pour la partie de l’exemple d’Attac citée par Alain A, sauf que celui-ci a comme prémisse un dépôt. Il est alors plus facile de concevoir le “principe de conservation” des quantités comme l’écrit Paul Jorion dans le document pdf.

    Où y a-t-il conservation des quantités dans la vidéo de Paul Grignon ? Nulle part, c’est ce qui me gène.
    Pourquoi Attac et Paul Grignon qui abordent tous deux “l’effet multiplicateur” semblent-ils (à mon sens) à ce point contradictoires ?

    Quelle est la valeur d’un argument “juridique” dans un raisonnement “économique” exprimé par les “mathématiques” (la forme “comptable”) ?
    Paul Jorion cite son ami dans le billet “Titanic” : «Il me dit que ça va craquer sans tarder, Paul, et à une échelle qui dépasse nos imaginations.»
    Est-il possible de lui répondre «Que nenni, rien ne va craquer. J’ai payé des arrhes (la forme “comptable”) pour mon chalet à Noël. “Juridiquement”, ça ne craquera pas avant mes vacances d’Hiver.» ?

    Je suppose que je suis l’un des deux d’entre “Nous” qui a contacté Paul au sujet de cette vidéo.
    Pour moi, “Pour pouvoir prêter de l’argent, la banque doit se procurer les fonds correspondants.” comme l’écrit l’association des banques belges
    Cela ne remet pas en cause :
    – ni les ratios prudentiels
    – ni les règles comptables
    – ni les expressions “les crédits font les dépôts”, “les banques créent l’argent scripturale”
    – ni l’effet multiplicateur

    Mais cela s’applique tout autant à l’exemple de la vidéo. Pour prêter 9 x 1.111,12$ , la banque doit se procurer 10.000$ et être couverte “juridiquement” par la règle prudentielle du “taux de réserve”, calculé proportionnellement au volume des crédits et qui s’applique à son capital.

    La banque ne prête pas son capital déposé par les actionnaires ?
    Pour moi, 10.000$ est la prémisse, pas 1.111,12$.

  36. Damned dit :
    21 novembre 2008 à 14:39 Si les cheminements de la création monétaire restent complexes par nature, les astuces du bonneteau sur la place du marché le sont également. Le premier mécanisme est légal, parce que la réserve fractionnaire l’est aussi (comprendre aussi taux ou ratio de réserve dans l’exemple repris par Paul). Le bonneteau est une escroquerie, parce que le législateur n’encadre que les acteurs du marché qui travaillent pour son profit. Soit la réélection des édiles et la jouissance de privilèges inhérents à ce statut.
    La fraude consiste simplement à faire croire aux déposants qu’ils pourront à tout instant retirer leur argent « numérique » en monnaie fiduciaire, seule monnaie à avoir un cour légal. Or, la banque ne disposant pas de tout cet argent, il s’agit d’une escroquerie légalisée. Ainsi, la fraude sert les intérêts du législateur en figeant ses statuts, mais pas les droits légitimes des déposants s’ils veulent disposer de leur argent tous en même temps. Le banquier est bien content, car en cas de « soucis » (doux euphémisme), le législateur sauvera son client, la banque …
  37. Armand dit :
    21 novembre 2008 à 14:58 Ce calcul ne me semble pas correct ; il suppose que « les dépôts font les prêts », c’est-à-dire que le banquier re-prête, en partie au moins, ce que ses clients lui déposent. Et ce, de façon récursive.

    Or c’est le contraire : « les prêts font les dépôts » : le banquier ne prête plus l’argent qui est déposé par ses clients car il s’agit déjà d’argent prêté. C’est-à-dire de monnaie bancaire créée ex-nihilo par lui ou un autre banquier en contre-partie d’une dette et de l’engagement du bénéficiaire de rembourser cet emprunt (et les intérêts afférents).

    A partir de ses actifs, de son capital, de ses réserves en monnaie centrale propre ou qu’il emprunte à sa banque centrale ou à ses concurrents en excédent, le banquier peut créer autant de monnaie bancaire qu’il le souhaite dans la limite de « règles prudentielles », appelation orwellienne pour ne pas dire la vérité factuelle du « coefficient multiplicateur » i.e. de l’effet de levier sur ces réserves obligatoires. Si ce taux est de 8% alors le banquier peut créer 12 fois plus de sa monnaie qu’il n’a d’actifs pour la garantir. Le taux dépend de la nature de la volatilité de l’actif sous-jacent, d’où la classification en « tiers-1/2/3 ». Cette monnaie porte le même nom

    Si l’emprunteur défaille alors le banquier doit taper dans ses réserves pour combler le trou. Si trop de clients défaillent le banquier est de plus en plus mal. Si ses « actifs » se révèlent plus ou moins vérolés, sur-estimés, ou plus illiquides que prévus (le fourre-tout des tiers-3), le banquier défaille.

    Dans un tel système à réserves fractionnaires, une banque n’est rien d’autre qu’un hedge fund.

    De même si certains clients se mettent à réfléchir (remplacer « confiance » par « crédulité », finir les phrases : « l’Etat garantit les dépôts » par « l’Etat –aux caisses vides– garantit les dépôts avec l’argent des con-tribuables », « les banques ne se font pas confiance entre elles » … « alors pourquoi moi je leur ferais confiance ? », etc…) ou simplement à avoir peur sans comprendre et viennent retirer leurs avoirs, ou même un partie de façon à être autonome pendant deux ou trois mois (quelle procédure, paperasses et délais pour la « garantie bancaire », qui garantit le garant ?), le banquier ne peut faire face.

    C’est le cercle vertueux auquel nous assistons aujourd’hui en réaction au cercle vicieux de la création d’illusions (appellation orwellienne : « effet de richesse »).

    Seule exception : le dépôt en monnaie centrale, i.e. en espèces, i.e. en billets de (la) banque (centrale). Dans ce cas le banquier accroît sa réserve de base et peut lui appliquer ce coefficient multiplicateur pour créer un prêt et donc davantage de sa monnaie.

    Il me semblait également que le mécanisme de compensation inter bancaire où se soldent chaque nuit les paiements bancaires du jour se faisait par transfert de monnaie centrale entre comptes de ces banques à la banque centrale. D’où un effet de levier possible pour celles qui étaient créditrices nettes et l’effet de levier inverse pour les autres. Mais Jean Bayard a attiré notre attention sur le fait que cette compensation se réalisait probablement en monnaie bancaire, c’est-à-dire que ça restait en famille. Raison de plus pour ne pas prêter ce qui a déjà été multiplié. En tout état de cause Paul Grignon ne tient pas compte de la banque qui pert de l’argent lors du dépôt dans une autre.

    Bref, selon moi tout cela relève de l’escroquerie pyamidale en bande organisée.

    A la base la banque centrale achète un emprunt d’Etat en créant sa propre monnaie centrale ex-nihilo, avec cet emprunt en garantie. Si elle imprime les billets correspondant, ce ne seront que des fractions d’un reconnaissance de dette (l’emprunt du Trésor) une promesse de richesse future qui permet d’acheter des richesses présentes. Ces billets sont au porteur, donc librement échangeables et la loi leur donne « cours légal » en obligeant à les accepter ; c’est seulement ça qui fait leur « valeur » : une contrainte légale.

    Le second étage de la pyramide est celui du système bancaire à réserves fractionnaires qui multiplie la monnaie centale en créant sa propre monnaie bancaire à pouvoir d’achat immédiat qu’il promet de convertir, à vue, contre des billets de la banque centrale qu’il sait ne pas avoir en quantité suffisante. Cette illusion de monnaie, ce mensonge, possède en garantie, encore et toujours, une promesse de remboursement futur. Cet étage vend les moyens de se refiler cette promesse : les instruments de paiement bancaires (chèque, cartes, virement), qui n’ont pas cours légal.

    Le troisième étage a imploser, c’était la finance. R.I.P.

  38. Paul Jorion dit :
    21 novembre 2008 à 18:03 @ Jean Jégu

    Effectivement la création monétaire ex nihilo est aujourd’hui inévitable puisqu’aucune monnaie n’est plus rattachée à une quantité réelle quelconque.

    Cette phrase semble suggérer que l’expression « création monétaire ex nihilo » renvoie simplement à la fin de l’étalon-or en 1971. Si c’est le cas, comment se fait-il que cela n’a jamais été dit dans nos discussions ? Les arguments en faveur de l’idée d’une « création monétaire ex nihilo » ont tous été fondés sur le mécanisme des réserves fractionnaires (Maurice Allais) – qui n’implique aucune création monétaire et reflète uniquement la manière dont fonctionne nécessairement tout système impliquant le crédit – ou sur un changement de support pour la monnaie : « opérations scripturales » – une évolution purement anecdotique, qui n’entraîne aucun changement fonctionnel.

    Mais, même s’il devait y avoir une erreur dans tel détail de la démonstration (ce qui n’est pas exclu compte-tenu de l’extrême complexité du système et de sa nature évolutive ) l’explication générale reste celle admise par les experts en la matière. Bravo donc aussi à Paul Grignon.

    Je ne suis pas d’accord sur ce point : si la démonstration est fausse, l’explication générale s’effondre entièrement.

    Petit rappel avant de terminer. Le dysfonctionnement actuel de la finance est généralisé. La solution des problèmes est essentielle et peut avoir lieu mais nos ressources en matière de réflexion – même mises en commun – ne sont pas infinies. Il faut donc éliminer de nos priorités les questions qui ne se posent pas. Celles qui reposent sur une interprétation incorrecte des faits en font partie. Encore une fois : l’effort de réflexion doit se concentrer là où il est requis de manière urgente en ce moment.

  39. Armand dit :
    21 novembre 2008 à 18:56 « si la démonstration est fausse, l’explication générale s’effondre entièrement. » : pas nécessairement, Paul, certains détails peuvent être faux ou discutables mais le cadre général correct et en tout cas pédagogique. Tout comme comme une erreur dans la démonstration d’un théorême ne prouve pas qu’il est faux.
  40. LeSurHumain dit :
    21 novembre 2008 à 19:48 Si je puis me permettre :

    La problématique qui nous préoccupe actuellement n’est peut-être pas la « création monétaire ex nihilo » en soi, mais plutôt :
    Est-il possible de rendre la « création monétaire ex nihilo » fonctionnelle et au service du bien commun, et ce durablement ?

  41. Paul Jorion dit :
    21 novembre 2008 à 20:02 @ Armand

    Le mécanisme que vous décrivez, dans votre commentaire précédant celui-ci est sans rapport avec celui que rapporte Paul Grignon, qui multiple les effets de deux interprétations des « réserves fractionnaires », l’un portant sur la monnaie centrale, l’autre sur les dépôts. Selon vous le multiplicateur est de 9 et non de 90 comme dans l’explication de Grignon. C’est une différence énorme, celle qui pourrait séparer une « escroquerie à la petite semaine », comme s’exprime l’un de mes correspondants, d’un scandale véritable.

    Paul Feyerabend : « … il convient de ne pas violer l’un des principes fondamentaux de la méthodologie scientifique, à savoir de prendre les réfutations au sérieux » (Against Method 1974 : 109).

  42. jacques dit :
    21 novembre 2008 à 22:02 J’ai le sentiment a vous lire que l’activité d’une banque consiste en la création de monnaie artificielle à la rubrique Emplois du Bilan, équilibrée par des actifs douteux et insuffisants et par un besoin en fond de roulement assuré en dernier ressort par une Banque Centrale, elle-meme garantie par le contribuable.Une LBO colossale garantie par le contribuable. Une falaise de crédit et une montagne de papier .Ca sent le roussi.On sait que la catastrophe arrivera et on la sent proche………
  43. Paul Jorion dit :
    21 novembre 2008 à 23:29 Je voudrais attirer l’attention sur le fait qu’aucune réponse n’a été apportée à la question de Yogi quant à la validité des citations de David Rockefeller, « Rothschild Brothers », etc. rapportées ci-dessus :

    J’aimerais quand même bien savoir si ce sont de vraies citations, ie si on peut sourcer jusqu’au livre, au discours ou à la coupure de presse d’origine.

    Les citations sont en effet simplement suivies d’un nom et les références sont circulaires : un site sur la toile renvoyant à un autre : aucun moyen de vérification n’est offert.

  44. Candide dit :
    21 novembre 2008 à 23:41 J’ai moi-même soulevé cette question il y a plusieurs semaines dans un autre fil de discussion, sans obtenir de réponse. Cette incertitude est ennuyeuse…
  45. jacques dit :
    22 novembre 2008 à 00:24 @ Paul,Candide et Yogi

    Citation Henry Ford

    Sous le signe de l’abondance /Louis Even
    chapitre 49=L’histoire du controle bancaire aux USA
    http://www.michaeljournal.org/sign49.htm

  46. Nicolas Bernabeu dit :
    22 novembre 2008 à 00:41 Voilà des exemples de citations potentiellement vérifiables par tous :

    “Quelques-uns croient même que nous (la famille Rockefeller) faisons partie d’une cabale secrète travaillant contre les meilleurs intérêts des É-U, caractérisant ma famille et moi en tant qu’internationalistes et conspirant avec d’autres autour de la Terre pour construire une politique globale plus intégrée ainsi qu’une structure économique – un seul monde si vous voulez. Si cela est l’accusation, je suis coupable et fier de l’être” (David Rockefeller, MEMOIRES, page 405).

    “Je prévois une ère d’instabilité politique et financière dont on peut espérer qu’elle sera suivie de l’émergence d’un nouvel ordre mondial” (George Soros dans son livre « La vérité sur la crise financière », page 204).

    “Quelque chose doit remplacer les gouvernements, et le pouvoir privé me semble l’entité adéquate pour le faire” (David Rockefeller, interview dans Newseek de février 1999).

    Les citations vérifiables visuellement sont aussi des preuves, par exemple le Président Eisenhower : http://fr.youtube.com/watch?v=IUsXFf2v4j4

    Pour en revenir sur le sujet, le film Zeitgeist Addendum passe ses 30 premières minutes à expliquer la création monétaire à partir des réserves fractionnaires : http://www.zeitgeistmovie.com/
    Ils concluent que le facteur multiplicateur est potentiellement de 9 au maximum.

  47. Nikademus dit :
    22 novembre 2008 à 01:09 @ Nicolas Bernabeu

    Soyez serieux! Ce que l’on vous demande ce sont les références exactes et précises des citations du texte de Paul Grignon, pas des renvois à quelqu’un qui a dit que Ford a dit que… sans références!!! Il faut un texte : un ouvrage écrit par lui et consultable dans une bibliothèque, un article d’époque citant une déclaration d’Henry Ford, ou alors pour les personnes citées contemporaines une vidéo.

    Si je vous dis que Nicolas Sarkozy a dit que “Je déteste les pauvres et je ferai tout pour leur nuire”, vous allez demander la référence précise, la vidéo, le discours, et pas me croire sur parole, ni un de mes amis, ni quelqu’un qui l’aura écrit dans un livre sans référence aucune!! Et vous aurez raison : Sarkozy ne l’a pas dit, même si c’est vraisemblable qu’il le pense, donc c’est faux, et diffamatoire!!! Et je le retire, moi, sur le champ.

    Faites de même, s’il-vous-plaît.

  48. Nicolas Bernabeu dit :
    22 novembre 2008 à 01:59 @ Nikademus :

    Vous vous tromper d’interlocuteur…

    Personne ne peut faire des citations plus précises que les miennes : il vous suffit d’ouvrir à la page indiquée ou de regarder la personne parler de vos propres yeux…

    Vous ne voulez pas non plus qu’on vous envoie les livres par colis ? Achetez-les vous-mêmes…

  49. Nikademus dit :
    22 novembre 2008 à 04:00 @ Nicolas Bernabeu
    Excusez-moi si j’ai été un peu brusque.
    J’ai juste voulu dire que ce site, ne renvoie qu’à quelqu’un qui dit que Henri Ford a dit que…, sans référence aucune. Ce qui ne prouve rien.
    Par ailleurs, la référence que vous donnez à Newsweek ne permet pas de localiser précisément la citation faite par Paul Grignon en ce qui concerne le seul David Rockefeller:

    Nous sommes reconnaissants au Washington Post, au New York Times, au magazine Time, et aux autres grandes publications dont les directeurs ont assisté à nos réunions et respecté leurs promesses de discrétion depuis presque quarante ans. Il aurait été pour nous impossible de développer notre projet pour le monde si nous avions été exposés aux lumières de la publicité durant ces années. Mais le monde est aujourd’hui plus sophistiqué et préparé à l’entrée dans un gouvernement mondial. La souveraineté supranationale d’une élite intellectuelle et de banquiers mondiaux est assurément préférable à l’autodétermination nationale des siècles passés. — David Rockefeller, s’adressant à la Commission Trilatérale, 1991

    Avez-vous des liens plus précis à nous fournir pour nous éclairer?

  50. bankster.tv dit :
    22 novembre 2008 à 14:55 Paul Grignon a utilisé Modern Money Mechanics, document officiel de la Fed de Chicago:
    Voir ses références ici (pour citations, calcul, et tout le reste) http://paulgrignon.netfirms.com/MoneyasDebt/references.htm

    Le meme document est utilisé (cette fois ci, cité visuellement dans ZeitGeist Addendum)
    http://dotsub.com/view/7281f5dc-d4b1-4315-abb7-143becd34f49

    Les citations sont également toutes répertoriés.

    En espérant que ce message ne subisse pas le sort de TOUS les autres que j’ai posté ici.

    Au lieu de chercher a remettre la légitimé du problème en question, des gens intelligents comme vous l’êtes tous ici, feriez mieux de chercher une solution !

    Regardez aussi le Dr Andre Gernez, America Freedom to Fascism, Alex Jones End Game, etc…

  51. Archimondain dit :
    22 novembre 2008 à 20:36 Bonjour à tous.

    Il est effectivement important de savoir d’où viennent ces citations. Ainsi, dans le lien posté par Bankster, on apprend que l’une des citations de Woodrow Wilson est en fait un mélange de plusieurs phrases qu’il a dites ou écrites à différents moment de sa vie. J’ai de même retrouvé il y a peu les sources qu’un certain discourt de Kennedy (qui fleurit sur le web) accusant les sociétés secrètes qui dirigeraient le monde. Il apparait que remis dans son contexte, Kennedy parle clairement du bloc soviétique et non de quelques commissions trilatérales ou autre groupe bildengerg. D’autre part, certaines citations surement facilement retrouvables comme celle de Maurice Allais (la création monétaire ex nihilo que pratiquent les banques est semblable à la fabrication de monnaie par des faux-monnayeurs) me sembles erronées, car l’argent créé par les banques doit être remboursé à terme, et cela même si le client fait défaut, auquel cas la banque devra rembourser de sa poche. Les faux-monnayeurs ne s’embarrassent évidement pas d’une telle contrainte.

    Cependant, je n’ai personnellement besoin d’aucune citation pour me convaincre que ce système actuel est primitif, injuste et stupide. Ce qui fait la richesse n’est pas l’argent, mais ce que l’on peut acheter avec. Cependant, des banques privées ont le contrôle du moyen d’échange des richesses. (mais cela n’est qu’un moyen d’échange, une simple information. Rien qui a une véritable valeur en soi). Ce moyen d’échange sans lequel nous sommes paralysée, a pris évidement une valeur énorme, et cela au seul profit des gens qui le contrôlent. Je ne comprend pas comment on peut ’savoir’ que les banques prêtent avec intérêt de l’argent qui n’a jamais existé et trouver cela normal. (qu’elles puissent multiplier la monnaie fiduciaire par 10 ou par 100 ne change pour moi pas grand chose). Cela dépasse mon entendement. Évidement, on peut toujours dire que la banque prend un risque et qu’il est normal que des gens soient rémunérés pour le travail (véritable travail cette fois) de calcul de risque nécessaire au bon fonctionnement de l’économie. Très bien, et j’imagine que malgré cet immense privilège qu’ont les banques de contrôler les moyens d’échange, quand elles font mal leur travail, elles ne peuvent s’en prendre qu’à elles-mêmes. Mais pas du tout. L’état dans ce cas injecte des milliards pour sauver les banques.

    Dites-moi, j’ai une question. Les caisses de l’état français sont vides. Alors les dizaines de milliards qu’il a donnés aux banques, d’où viennent-il ? Si quelqu’un m’affirme qu’il les a empruntés contre intérêt à d’autres banques (et peut-être même indirectement aux même banques), et bien… je crois qu’il ne me restera plus qu’à retourner tranquillement dans ma caverne pour manger et à boire sans plus me soucier de rien. Privé de liberté, La consommation est bien la seul chose qui nous reste…

    Sauf si évidement, quelqu’un réussit à me convaincre du bien-fondé d’un tel système. Je reste ouvert à toute argumentation :)

  52. Nikademus dit :
    23 novembre 2008 à 03:22 Tous les liens des quelques citations vérifiées sont ceux fournis sur le site de Paul Grignon: http://paulgrignon.netfirms.com/MoneyasDebt/references.htm
    Devant le caractère non probant de l’expérience, j’ai arrêté mon relevé à ceux que vous lirez ci-dessous.

    “Since I entered politics, I have chiefly had men’s views confided to me privately. Some of the biggest men in the United States, in the Field of commerce and manufacture, are afraid of something. They know that there is a power somewhere so organized, so subtle, so watchful, so interlocked, so complete, so pervasive, that they better not speak above their breath when they speak in condemnation of it.” (“Certains des plus grands hommes des Etats-Unis, dans le domaine du commerce et de la production, ont peur de quelque chose. Ils savent qu’il existe quelque part une puissance si organisée, si subtile, si vigilante, si cohérente, si complète, si persuasive… qu’ils font bien, lorsqu’ils en parlent, de parler doucement. “) Woodrow Wilson, The New Freedom (1913)

    http://www.gutenberg.org/etext/14811 : le livre est téléchargeable en entier. L’ouvrage de Wilson est une compilation de discours prononcés pendant sa campagne électorale. Comme la suite immédiate du texte l’indique, il n’entend pas dénoncer une organisation toute puissante, cachée et secrète mais des organisations, nommément les monopoles de chaque branche de l’industrie, et auxquels se heurtent tout ceux qui voudraient se faire nouveaux entrepreneurs. Dès le début, dans le même ouvrage, bien loin de s’en prendre à des personnes, ou des groupes, il indique tout au contraire :

    “So what we have to discuss is, not wrongs which individuals intentionally do,—I do not believe there are a great many of those,—but the wrongs of a system. I want to record my protest against any discussion of this matter which would seem to indicate that there are bodies of our fellow-citizens who are trying to grind us down and do us injustice. There are some men of that sort. I don’t know how they sleep o’ nights, but there are men of that kind. Thank God, they are not numerous. The truth is, we are all caught in a great economic system which is heartless.” (Ma traduction: « Donc, ce que nous devons discuter est, non pas des méfaits que des individus accompliraient intentionnellement, — je ne crois pas qu’ils soient si nombreux, – mais les méfaits d’un système. Je veux vous prendre pour témoin de ma protestation à l’encontre de toute discussion sur cette question qui tendrait à impliquer que des groupes de nos concitoyens essaieraient de nous détruire et de nous nuire. Il existe des gens de cette sorte. Je ne sais pas comment ils dorment la nuit, mais il existe des gens de cette sorte. Dieu merci, ils ne sont pas nombreux. La vérité est que nous sommes tous pris dans un gigantesque système économique qui est sans cœur. »)

    “Permit me to issue and control the money of a nation, and I care not who makes its laws.” (“Donnez-moi le contrôle sur la monnaie d’une nation,
    et je n’aurai pas à m’occuper de ceux qui font ses lois. ») Mayer Amschel Rothschild, International Banker

    http://en.wikipedia.org/wiki/Category:The_Rothschilds : lien cassé ?
    http://www.everything2.com/index.pl?node=ridiculous : lien sans rapport ??, ou plaisanterie ???
    http://www.brainyquote.com/quotes/quotes/m/mayeramsch170274.html : lien sur un site de citations qui ne donne aucune référence

    “I am afraid that the ordinary citizen will not like to be told that banks can and do create money …And they who control the credit of the nation direct the policy of Governments and hold in the hollow of their hands the destiny of the people” (“J’ai bien peur que le citoyen ordinaire n’aimerait pas qu’on lui dise que les banques peuvent créer de la monnaie, et le font…. Et ceux qui contrôlent le crédit de la nation dirigent la politique du gouvernement et portent au creux de leurs mains la destinée du peuple.») Reginald McKenna, past Chairman of the Board, Midlands Bank of England

    http://www.answers.com/topic/reginald-mckenna : lien renvoyant à une simple biographie de l’homme : pas de citations, pas de références.

    “The modern banking system manufactures money out of nothing. The process is perhaps the most astounding piece of sleight of hand that was ever invented. Banking was conceived in iniquity and born in sin. Bankers own the Earth. Take it away from them, but leave them the power to create money, and with the flick of the pen they will create enough money to buy it back again…
    Take this great power away from them and all great fortunes like mine will disappear, and they ought to disappear, for then this would be a better and happier world to live in. But if you want to continue to be slaves of the banks and pay the cost of your own slavery, then let bankers continue to create money and control credit’.” (“Le système bancaire moderne fabrique de l’argent à partir de rien. Ce processus est peut-être le tour de dextérité le plus étonnant qui fut jamais inventé. La banque fut conçue dans l’iniquité et est née dans le pêché. Les banquiers possèdent la Terre. Prenez la leur, mais laissez-leur le pouvoir de créer l’argent et en un tour de mains ils créeront assez d’argent pour la racheter. Otez-leur ce pouvoir, et toutes les grandes fortunes comme la mienne disparaîtront et ce serait bénéfique car nous aurions alors un monde meilleur et plus heureux. Mais si vous voulez continuer à être les esclaves des banques et à payer le prix de votre propre esclavage laissez donc les banquiers continuer à créer l’argent et à contrôler les crédits. Sir Josiah Stamp Director, Bank of England 1928-1941 (reputed to be the 2nd richest man in Britain at the time)

    http://en.wikipedia.org/wiki/Josiah_Stamp,_1st_Baron_Stamp : la citation est donnée comme en attente de référence
    http://members.shaw.ca/theultimatescam/index.htm : la citation est donnée sans aucune référence

    “I am a most unhappy man. I have unwittingly ruined my country. A great industrial nation is controlled by its system of credit. Our system of credit is concentrated. The growth of the nation, therefore, and all our activities are in the hands of a few men. We have come to be one of the worst ruled, one of the most completely controlled and dominated Governments in the civilized world, no longer a Government by free opinion, no longer a Government by conviction and the vote of the majority, but a Government by the opinion and duress of a small group of dominant men.” (“Je suis un homme des plus malheureux. J’ai inconsciemment ruiné mon pays. Une grande nation industrielle est contrôlée par son système de crédit. Notre système de crédit est concentré dans le privé. La croissance de notre nation, en conséquence, ainsi que toutes nos activités, sont entre les mains de quelques hommes. Nous en sommes venus à être un des gouvernements les plus mal dirigés du monde civilisé un des plus contrôlés et dominés non pas par la conviction et le vote de la majorité mais par l’opinion et la force d’un petit groupe d’hommes dominants. ») Woodrow Wilson

    Le site de Paul Grignon admet lui-même que la citation est fabriquée à partir d’éléments extraits du livre précité et que les deux premières phrases sont complètement inventées bien qu’il aurait pu les penser…

    “All of the perplexities, confusion, and distress in America arises, not from the defects of the Constitution or Confederation, not from want of honor or virtue, so much as from downright ignorance of the nature of coin, credit, and circulation.” (“Toute la perplexité, la confusion, et la détresse en Amérique ne provient pas des défauts de la Constitution ou de la Confédération ni du désir d’honneur ou de vertu mais de notre ignorance profonde de la nature des devises, du crédit, et de la circulation.”) John Adams, Founding Father of the American Constitution
    “Whoever controls the volume of money in our country is absolute master of all industry and commerce…and when you realize that the entire system is very easily controlled, one way or another, by a few powerful men at the top, you will not have to be told how periods of inflation and depression originate.” (“Celui qui contrôle le volume de la monnaie dans notre pays est maître absolu de toute l’industrie et tout le commerce… et quand vous réalisez que le système entier est très facilement contrôlé, d’une manière ou d’une autre, par une très petite élite de puissants, vous n’aurez pas besoin qu’on vous explique comment les périodes d’inflation et de déflation apparaissent”) James A. Garfield, assassinated president of the United States
    The Government should create, issue, and circulate all the currency and credits needed to satisfy the spending power of the Government and the buying power of consumers. By the adoption of these principles, the taxpayers will be saved immense sums of interest. The privilege of creating and issuing money is not only the supreme prerogative of government, but it is the government’s greatest creative opportunity.” (“Le gouvernement devrait créer, émettre, et faire circuler toutes les devises et tous les crédits nécessaires pour satisfaire les dépenses du gouvernement et le pouvoir d’achat des consommateurs. En adoptant ces principes, les contribuables économiseraient d’immenses sommes d’argent en intérêts. Le privilège de créer et d’émettre de la monnaie n’est pas seulement la prérogative suprême du gouvernement, mais c’est aussi sa plus grande opportunité.”) Abraham Lincoln, assassinated president of the United States

    http://www.themoneymasters.com/presiden.htm : lien cassé ?
    http://www.wealth4freedom.com/truth/2/bankquotes.htm : lien cassé ?

    “We are grateful to the Washington Post, the New York Times, Time magazine and other great publications whose directors have attended our meetings and respected the promises of discretion for almost forty years. It would have been impossible for us to develop our plan for the world if we had been subject to the bright lights of publicity during those years. But, the world is now more sophisticated and prepared to march towards a world-government. The supranational sovereignty of an intellectual elite and world bankers is surely preferable to the National autodetermination practiced in past centuries” (“Nous sommes reconnaissants au Washington Post, au New York Times, au magazine Time, et aux autres grandes publications dont les directeurs ont assisté à nos réunions et respecté leurs promesses de discrétion depuis presque quarante ans Il aurait été pour nous impossible de développer notre projet pour le monde si nous avions été exposés aux lumières de la publicité durant ces années. Mais le monde est aujourd’hui plus sophistiqué et préparé à l’entrée dans un gouvernement mondial.La souveraineté supranationale d’une élite intellectuelle et de banquiers mondiaux est assurément préférable à l’autodétermination nationale des siècles passés.”) David Rockefeller in an address to a Trilateral Commission meeting in June of 1991. Producer’s Comment: More sources attribute this quote as occurring at a at Bilderberger meeting in Baden-Baden Germany in 1991

    http://www.freedomdomain.com/nwoquote.htm : lien cassé?

  53. jean jégu dit :
    23 novembre 2008 à 14:42 @ Paul J ( post du 21 novembre 18:03 )

    Pardon pour la lenteur de ma réaction.

    L’idée que la création monétaire “ex nihilo” est inévitable depuis la destruction du lien à l’or, n’implique évidemment pas qu’elle ait été évitée avant cette destruction . Ce type de création ( i.e. apparition de monnaie ( scripturale ) n’existant préalablement nulle part ) se pratiquait déjà bien avant. Mais rendons à César, ce qui lui appartient : j’ ai lu cette idée, qui m’est apparue lumineuse, que depuis 1971 on ne peut faire autrement ; je pense même que c’est ici sur votre blog. Sans doute AJ Holbecq en est-il l’auteur, mais j’avoue ne pas avoir réussi à retrouver le texte probant.

    Que le changement de support pour la monnaie soit purement anecdotique, j’en suis bien d’accord : des plaquettes en plastic feraient tout aussi bien l’affaire. Mais dire que le mécanisme des réserves fractionnaires n’implique aucune création monétaire … me surprend. C’est totalement contraire à ce que j’en ai compris; Mais peut-être est-ce vous qui avez raison … Après tout, chacun peut se tromper, moi comme vous.

    La vidéo mise en cause annonce un ” multiplicateur de crédit” de 9×9 ( presque 100 000 dollars ; en fait 1111,12 x9 X 9 = 90 000 ). Comme le dit Armand : cette présentation ne me semble pas correcte, car le multiplicateur de crédit s’applique …au crédit. Le premier crédit est de 10 000. Le multiplicateur est donc de 9. De plus, il me semble que si le raisonnement présenté ici est “statistiquement ” valable, la réalité concrète est plus subtile. Elle repose essentiellement sur l’ “augmentation du total des dépôts” (les dépôts nets : dépôts – retraits) dans une banque. Si cette augmentation est par exemple de 1000, ces 1000 arrivent, par le mécanisme de la compensation, sur le compte de la dite banque en Banque Centrale (donc en monnaie centrale ou “de base”). Conformément à la règle des réserves fractionnaires ces 1000 en monnaie de base constituent pour la banque la possibilité de créer 1000×9 = 9000 en monnaie bancaire, ce dont évidemment elle ne se prive pas, si du moins elle trouve des emprunteurs. L’ erreur dans la vidéo ternit donc formellement la démonstration ; elle n’autorise pas à nier le phénomène de la création monétaire via le multiplicateur de crédit. D’autre part, l’ensemble fait toujours appel au mécanisme dit du “refinancement” par lequel les banques se procurent la monnaie centrale supplémentaire dont elles ont besoin , monnaie émise exclusivement et ex nihilo par la Banque Centrale. Enfin, vous savez bien qu’il n’y a pas une Banque Centrale, mais des Banques Centrales et des flux monétaires internationaux considérables. Alors, qui nous expliquera tout cela de façon simple, claire et sans erreur ? . Vraiment, à mon sens, le travail de Paul Grignon, s’il est perfectible, n’est pas dénué de tout mérite.

    D’accord pour éliminer les questions qui ne se posent pas : pour moi celle de la création monétaire ne se pose plus depuis plusieurs années. Que ce soit “ex nihilo” n’a guère d’ importance ; c’est plutôt une bonne nouvelle puisque cela nous libère de la contrainte liée à la quantité finie d’or. J’en suis convaincu et n’en parlerai donc plus. L’important est d’examiner dans quelles conditions s’exerce ce pouvoir de création monétaire.

    Pour l’interprétation incorrecte des faits, faites-vous allusion à la mienne ou à celle de Paul Grignon ? Pour moi, je serais prêt à rectifier de telles interprétations dès que j’en serais convaincu. Mais pour continuer utilement la discussion, il faudrait que je comprenne pourquoi vous persistez à nier ce qui apparait – presque – partout comme un fait certain, même si sa complexité en rend l’expression difficile. Il ne s’agit pas de rechercher des coupables, les déterminismes de l’histoire sont trop prégnants pour cela ; il s’agit de comprendre pour être en mesure d’agir utilement.

    Merci de la liberté que vous m’ avez accordé sur votre blog. Je crois à l’utilité de confrontations respectueuses comme celles que vous acceptez.

  54. Armand dit :
    23 novembre 2008 à 14:59 @Jean, merci de souligner que le pluriel est désormais aussi de mise concernant les banques centrales (le cary trade) ; nous ne l’utilisions que pour les banques commerciales, en parlant du système bancaire dans son ensemble, et de l’évaluation, nécessairement à cette échelle, des masses monétaires centrale et bancaire.
  55. Rumbo dit :
    23 novembre 2008 à 15:44 Jean Jégu @ du 23 novembre 2008 à 14h42

    Je ne peux à l’instant “dépiauter” tous les message, mais j’adhère entièrement à celui de Jean Jégu ci-dessus.

    J’ajoute et je répète, car je pense que c’est le fond du fond du problème, que les banques ne créent jamais l’argent des intérêts à leur verser en plus du remboursement des dettes. Si cela est possible, et même banal individuellement (quoique provisoirement), cela est arithmétiquement IMPOSSIBLE collectivement. Sinon, il faut le démontrer par point et par mesure.

  56. BDphile dit :
    23 novembre 2008 à 16:13 Pour enfoncer le clou,
    Si le fond du problème n’est pas tant celui des leviers de création monétaire que celui des intérêts ou rendements, au choix ;) , alors le principe même de création devient obsolète si l’intérêt ne l’accompagne pas.

    Du problème des gains et de l’avidité humaine et des espoirs de réforme qu’on place en eux.

  57. A-J Holbecq dit :
    24 novembre 2008 à 18:25 @Rumbo

    Je voudrais préciser, non pour toi mais pour d’éventuels lecteurs, ton précédent post.

    Le système bancaire – pris dans son ensemble – crée toujours l’argent des intérêts à lui verser en plus du remboursement des crédits initiaux sous forme de nouveaux crédits correspondant à une demande supplémentaire, car, si non, les emprunteurs – pris dans leur ensemble – ne pourraient pas les payer en plus des remboursements correspondants à la destruction comptable du “capital” initialement créé et prêté.

    Au niveau d’une seule banque , qui émets une certaine quantité de monnaie lors d’un crédit accepté, il est certain qu’il n’y aurait aucun sens pour elle de fournir en même temps les intérêts que l’emprunteur lui doit… si ce n’est pas un nouveau crédit qui sera lui-même productif d’intérêts: c’est d’ailleurs un peu le principe du crédit revolving.

  58. liervol dit :
    25 novembre 2008 à 07:35 Les crédits font les dépôts, ce n’est pas le ex nihilo qui me gêne le plus, mais la rémunération de ces banques, ces intérêts sur des sommes qui n’existaient pas mais qui sont bien réels et trop chers si on considére justement que c’est une création ex nihilo, à partir de rien et qui ne sera payé à personne sauf à la banque puisque pas d’épargnant à rémunérer pour ces sommes là. Ce n’est pas étonnant alors que les profits des banques ont été ce qu’ils furent ces dernières années, et qu’elles ont toutes été si cupides qu’elles ont fait des prêts à outrance dans le seul but de gagner toujours plus. Les subprimes avec des taux d’intérêts moins chers auraient pu être financés par les emprunteurs, seulement les banques avaient déjà revendu en obligations ces prêts, baisser les taux de ces prêts subprimes c’était abandonner leurs marges, c’était ne pas trouver de preneur sur ces obligations car elles n’auraient pas été aussi rentables pour ceux qui étaient succeptibles de les acheter. A trop vouloir gagner le système s’est effondré.
    Il en est de même pour la dette des états comme celle de la france, soit disant qu’une banque centrale préserve de l’inflation, hors l’inflation nous l’avons quand même c’est les intérêts, ces milliards qu’on jette chaque année et qui constituent le total de l’impôt sur le revenu, alors qu’ils seraient plus utiles ailleurs. La planche à billet des états n’était pas pire au moins l’inflation profitait à l’économie et ce n’est pas les rentiers qui en étaient bénéficiaires mais bien ceux qui travaillaient. Nous avons laissé créer un monde qui profite aux gens du passé au dépend de ceux du présent et du futur.
  59. denis dit :
    2 juillet 2009 à 20:44 chers amis, oui la vidéo est correcte en terme mathématique. et vos raisonnements manquent l’essentiel. ‘la ‘banque” comme vous dites n’a pas besoin de clients pour emprunter. elle a un seul client autorisé et contrôlé ( tout comme la banque, voir credit lyonnais à la fin humhum) avec un trading account sur une place physique comme londres zurich ou new york pour la qualité du service ( acheter vendre les t bonds, obligations diverses à un prix fixé en créant la monnaie en échange et affichant les projets et leur business plan) mais le tout sur un compte offshore. elle procède aux achat/vente de T bonds vs le cash à partir du montant de la fraction initiale ( soit les 1111.12 mais qui était déja des tranches de 500m$ il y a 15 ans, et aujourd’hui quelques billions). on fabrique d’abord et avant tout l’argent nécessaires à des grands projets controlés et au financement de toute les agences gouvernementales et internationales. ce ne sont pas le crédit de monsieur dupond pour acheter sa bagnole que l’on met en place, le truc des 1111.12$ c est un exemple pour couper les zéros inutiles) . par contre un tranche de la dette créée est effectivement budgéter pour répondre au besoin de financement de monsieur dupont dans l’année au travers le réseau bancaire et al compens. figurez vous que l’on ne va pas procéder au levier et à l’émission de bonds du trésor vs le cash à fabriquer à chaque fois qu’un pingouin dépose 1000 euros ou emprunte 3000. c’est un budget sur un trading global.
    parenthèse: quand on planifie une crise il suffit de trader (fabriquer, créer) moins sur les comptes spéciaux pour réduire les budgets et raréfier le produit (les sous, le blé, le pognon ) lequel ne s’auto suffit pas à rembourser puisqu’en effet il n’existe que dans notre esprit et n’existe que par son taux % lequel est impayable du à la raréfaction par la diminution de cash par l’arret programmé des comptes de trading. il y a 15 ans c’était le crédit lyonnais qui opérait , puis la balle est passé chez bnp paribas pour les français (apres quelques histoires pourtant bien simple mais dont vous n’avez visiblement pas même envisagé la quintessence si vous avez pris le x *9*9 tel quel… )

    continuons de dormir, c est bon

    le contrat de trading est toujours signé avec le banquier et les officiers du trésor et de la banque centrale. puisque effectivement il génère par la loi 8991% par opération. sont ensuite splitter les “benéfices” en réalité les nouveau $ dans chaque agence et projet. c est le budget. les impots direct et indirects sont justes la pour vous faire faire croire que vous êtes libres, et ca marche bien je dois dire… personne ne semble s’apercevoir que l’argent est une vue de l’esprit, que en aucune façon son travail ( hum bom pas de commentaire ici de la femme de ménage au pdg de world company) n’est relié à cet argent, qu’aucun travailleur ne fabrique aucun argent (mis à part les imprimeurs et autres dessinateurs) , que si demain je décide que l’argent sont des bananes , tout le monde va courir après les bananes. et si je décrète que ce sont des bananes en plastiques, alors les singes seront plus malins que les hommes car il savent que ça ne se mange pas que ça ne sert à rien, et il vont s’en désintéresser et prendre le contrôle.

    cette video est excellente monsieur dame, simplement elle ne va pas au bout de bout, mais elle donne la mathématique exacte si . je crois que ce petit film est déjà un monument en lui même pour ouvrir les esprits.
    crawl before you walk before you run , c’est ce que répétait 20 fois par jour le fonctionnaire qui signait les contrats de trading en banque de mon temps.

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Le blog d'André-Jacques Holbecq
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